5.Le foyer chrétien

5.Le foyer chrétien

Chap: 5 - Les pères - Nous avons vu le mari dans son caractère de chef de la maison, avec son autorité et sa responsabilité. Nous allons maintenant le considérer sous son caractère de père dans le cercle de famille.

Quel terme magnifique que celui de « père » ! Il parle d’amour, de grâce, de compassion, de soins tendres et attentifs, de sagesse dans la direction et la discipline à l’égard des objets de son amour, ceux qu’il a engendrés. Il parle de la relation la plus étroite d’intimité et d’affection, celle de père et d’enfant.

Reflet du Père céleste.

Le Père des pères est notre Dieu et Père dans les cieux, et c’est de lui que tout père terrestre doit apprendre comment être un vrai père dans sa famille. Par une grâce merveilleuse, tout croyant en Christ est introduit dans cette relation, la plus proche et la plus douce envers Dieu et le connaît comme son propre Père. Et nous avons l’Esprit d’adoption en nous, par lequel nous crions : « Abba, Père ».

Ce n’est que dans la mesure où nous jouissons de cette relation avec Dieu comme enfants, et que nous la réalisons dans notre vie journalière, que nous serons rendus capables de refléter quelque chose du caractère de notre Père céleste, dans notre relation terrestre comme père.

Ce n’est qu’en considérant « de quel amour le Père nous a fait don, que nous soyons appelés enfants de Dieu » (1 Jean 3 v. 1), que nous manifesterons et refléterons cet amour dans notre relation terrestre envers nos enfants.

En apprenant de ce Père béni, dans sa communion, en découvrant ses voies de grâce patiente et de miséricorde, unies à une discipline fidèle et pleine d’amour envers nous dans tous nos manquements, et en éprouvant ses tendres soins, nous saurons comment être un vrai père pour nos enfants. Si, venus à notre Père dès le matin, nous avons reçu le sourire de son amour, si nous lui avons offert notre reconnaissance et que nos cœurs ont été rafraîchis et remplis du sentiment de sa présence, de son amour et de ses soins paternels, si nous nous sommes confiés en lui pour tous les soucis de la journée, nous sommes alors prêts à recevoir les signes d’amour de nos enfants.

Nous sommes prêts à entendre de leurs lèvres le doux nom de « papa » et à être un vrai père pour eux, reflétant quelque chose du cœur de notre Père céleste, de sa sainteté, de sa paix, de sa justice, de sa grâce, de sa miséricorde, de ses consolations. Le caractère et l’amour de ce Père céleste rempliront ainsi l’atmosphère d’une telle maison chrétienne et toucheront, en son temps, chacun de ceux qui s’y trouvent.

Soumis à Dieu le Père.

Mais si un père ne connaît pas dans son propre cœur l’amour de son Dieu et Père, s’il n’est pas en communion avec lui, et, qu’enfant rebelle, il attriste l’Esprit, comment peut-il être un vrai père et répandre la lumière et la chaleur de l’amour céleste dans sa famille, puisque lui-même n’en reçoit point du Père qui est à la fois Lumière et Amour.

Les inconséquences d’un père chrétien qui ne marche pas droitement avec son Père céleste sont ressenties de la manière la plus nuisible par les membres de sa famille. Il a été établi dans la place de père dans cette famille et investi d’une autorité par Dieu ; mais si lui-même n’est pas soumis à son Père divin, la famille ne tardera pas à le sentir et l’exercice de son autorité sur les siens aura peu d’effet.

Est-ce que le Père céleste soutiendra un tel père dans sa place d’autorité, tant qu’il résistera à l’autorité divine suprême ? Pensées certes bien solennelles, à considérer pour les pères ! Ils doivent exercer l’autorité dans la soumission à Dieu qui la leur a donnée.

Veuille notre Dieu miséricordieux nous accorder, en tant que pères chrétiens, de nous trouver davantage « chez nous » dans le sanctuaire, et d’être plus soumis à lui, afin que dans la sphère de notre famille, nous puissions mieux refléter son caractère béni de Père et avoir le poids, la gravité et la sagesse spirituels pour maintenir notre autorité paternelle à sa gloire.

Ne provoquez pas vos enfants.

« Et vous, pères, ne provoquez pas vos enfants, mais élevez-les dans la discipline et sous les avertissements du Seigneur » (Éphésiens 6 v. 4). « Pères, n’irritez pas vos enfants, afin qu’ils ne soient pas découragés » (Colossiens 3 v. 21). Ces deux versets sont directement adressés par l’Esprit de Dieu aux pères chrétiens.

W. Kelly commente ainsi ces versets : « L’exhortation est adressée aux pères. Ceux-ci en ayant peut-être davantage besoin que les mères, bien qu’en principe, naturellement, cela vaille sans doute pour les deux ! »

Il dit aussi : « La mère n’est pas exhortée sur ce sujet : car en général, sa tendance est de les gâter. Il n’y a rien qui décourage autant un enfant que les critiques continuelles et injustifiées d’un père. De plus, que peut-il y avoir de plus propre à engendrer chez un enfant la méfiance et à affaiblir les ressorts de l’amour et du respect, qu’une punition non méritée ? »

Il y a deux choses ici. Les pères ne doivent pas irriter leurs enfants en se montrant trop durs, déraisonnables ou inconstants dans l’exercice de l’autorité presque absolue qui leur appartient. Ils ont à les traiter avec une vraie bonté paternelle, comme avec l’amour et la tendresse d’une mère.

D’un autre côté, ils ne doivent pas oublier de les élever « dans la discipline et sous les avertissements du Seigneur ». Ces deux choses sont de toute importance et donneront au père le juste équilibre nécessaire. Car les pères sont enclins à être soit trop durs, soit trop indulgents. L’union de la fermeté et de la discipline, avec la bonté et l’amour, convient à un vrai père. Mais nous insisterons d’abord sur le premier point de notre exhortation.

L’Esprit de Dieu rappelle aux pères qu’ils ne sont pas seulement responsables d’exercer l’autorité dans leurs familles, mais qu’ils doivent prendre garde à la manière et à la méthode selon lesquelles elle est exercée. Dieu tient les pères pour responsables à la fois de la manière dont ils dirigent, et du principe lui-même. La chair, même chez un père chrétien, a tendance à être despotique. Aussi Dieu, dans sa tendre sollicitude pour les petits, enjoint : « Pères, n’irritez pas vos enfants ».

Les enfants ont une sensibilité aiguë et délicate, et les pères doivent tenir compte de leurs sentiments et de leurs dispositions. Sans jamais céder sur ce qui est dû au Seigneur, ils doivent se souvenir de la faiblesse des petits et ne pas les charger plus qu’ils ne peuvent supporter, de peur qu’ils ne soient découragés et ne soient poussés à regimber.

Combien facilement les enfants sont découragés, surtout de suivre les voies droites du Seigneur, et combien la sagesse et le tact seront nécessaires aux pères dans toutes leurs relations avec leurs enfants.

Le maintien des affections.

J. N. Darby a écrit à juste titre au sujet de Colossiens 3 v. 21 : « Les pères doivent être doux, afin que les affections des enfants ne se refroidissent pas, et qu’ainsi, ils n’en viennent pas à chercher dans le monde un bonheur qu’ils devraient trouver dans le sanctuaire du cercle domestique, formé de Dieu comme sauvegarde pour ceux qui grandissent dans la faiblesse ! »

Il est de toute importance que les chaudes affections soient cultivées, et l’intimité maintenue entre les pères et leurs enfants, surtout lorsque les enfants grandissent et sont exposés aux influences du monde, et que la distance s’établit facilement entre les cœurs des enfants et des parents.

Tout en ne négligeant pas une ferme discipline, les parents, les pères particulièrement, devraient saisir chaque occasion de manifester de l’amour à leurs enfants, afin de gagner ainsi leur affection filiale et leur confiance. Montrez-leur par des actes qu’ils sont aimés, mais en même temps, que l’autorité des parents doit être respectée. Ces deux points sont de toute importance.

Confiance réciproque.

Les parents devraient être des amis pour leurs enfants, afin qu’ils soient gardés dans le cercle domestique, et ne cherchent pas leur satisfaction dans des compagnies mondaines. Cela est très important, car de nombreux jeunes gens disent qu’ils ont manqué dans leur jeunesse de cette amitié confiante.

Les pères devraient encourager leurs enfants à venir à eux avec tous leurs problèmes, et ils devraient prêter un bienveillant intérêt à leurs difficultés. C’est de leur père, et non de camarades douteux, que les garçons devraient apprendre ce qui concerne les mystères et les fonctions de la vie, et recevoir les informations nécessaires et recherchées quant aux questions sexuelles.

Pères, ne négligez pas cet important devoir envers vos fils, car s’ils ne les apprennent pas de vous, ces choses leur seront enseignées fâcheusement dans le langage le plus vulgaire. Les mères devraient pareillement instruire leurs filles, se souvenant que « prévenir vaut mieux que guérir ». Les pères et les mères doivent garder leurs propres cœurs jeunes, de façon à entrer dans les pensées de leurs enfants et prendre intérêt à leurs aspirations et plaisirs légitimes. Lorsqu’il en est ainsi, les enfants en général, ne cherchent pas à sortir du cercle domestique pour se divertir.

Ils connaissent tant de bons moments au sein de la famille qu’ils sont satisfaits là. Les pères ne doivent pas oublier de procurer des occupations et des jeux sains à leurs enfants, et les encourager à apprendre des choses pratiques, se souvenant que les mains oisives deviennent de bons outils pour Satan.

De telles distractions peuvent être mises à disposition de différentes manières à la maison ; et les enfants, en grandissant, resteront attachés au foyer et à la famille.

Attirer ou repousser.

Les parents qui se sont assurés l’affection et la confiance de leurs enfants, les trouveront disposés alors à écouter leurs exhortations et leurs paroles de répréhension, aussi bien que la lecture et l’exposé de la vérité divine. Ils les recevront de leurs parents, aimés et estimés, qu’ils savent sages et réfléchis.

D’un autre côté, les pères qui dirigent leurs enfants dans un esprit légaliste et leur présentent la vérité divine de la même manière – imposant la vérité comme un joug de fer sur leurs jeunes cous – ne font que les repousser et risquent de provoquer dans leurs cœurs la révolte ainsi que la résistance aux vérités divines. C’est l’une des raisons pour lesquelles de nombreux enfants de parents chrétiens, conséquents par ailleurs, manifestent lorsqu’ils sont grands opposition et hostilité à tout ce qui a trait à la « religion ».

Les cœurs des enfants, comme ceux des hommes en général, doivent être attirés et gagnés, et la conscience atteinte par la vérité divine. Tout le travail de la conscience sans le travail du cœur risque d’être vain. La présentation de la vérité dans l’amour (Éphésiens 4 v. 15) accomplira les deux par la puissance de l’Esprit.

Un cher serviteur de Dieu fut une fois obligé de châtier son fils. Le garçon en larmes s’accrochait plus fermement à son père jusqu’à ce que, finalement, le père fut contraint de jeter loin la verge, se souvenant de ce qui est écrit : « Qu’il saisisse ma force, qu’il fasse la paix avec moi, qu’il fasse la paix avec moi » (Ésaïe 27 v. 5).

Certes ce père avait gagné la confiance de son fils longtemps avant qu’il ne le châtie, et ainsi le cœur du jeune garçon ressentait les coups d’une façon beaucoup plus vive que ne le faisait sa chair, car il pouvait lire de la peine et du chagrin sur le visage de son père.

Le résultat fut que la punition alla directement à la conscience et au cœur du garçon, y produisant les fruits paisibles de la justice ; et ainsi le père put laisser tomber la verge. L’autre effet de la correction fidèle de ce père aimant fut que son garçon s’attacha d’autant plus intimement à lui au lieu d’être repoussé. Quelle leçon pour tous les pères chrétiens.

Discipline et avertissements du Seigneur.

Si nous revenons à la seconde partie de l’exhortation aux pères en Éphésiens 6 v. 4, nous avons l’importante injonction d’élever les enfants  « dans la discipline et sous les avertissements du Seigneur ».

Comme nous l’avons déjà remarqué, les enfants d’un croyant sont dans une place de bénédiction et de privilège, distincte du monde dont Satan est le prince. Le père chrétien devrait alors reconnaître cette position de privilège dans laquelle ses enfants sont introduits, et les élever sous le joug de Christ, dans la discipline et sous les avertissements du Seigneur.

La position chrétienne doit caractériser l’éducation qu’il donne à ses enfants. Il les traite comme élevés pour le Seigneur, et les éduque comme le Seigneur lui-même le ferait. Si nous ne pouvons pas rendre nos enfants propres pour le ciel, ni les y introduire, nous pouvons par la foi les élever pour le ciel, et Dieu se plaira à bénir l’éducation fidèle de ceux qu’il a donnés.

Le terme original traduit ici par « discipline » signifie « éducation, instruction et correction », et cela implique aussi la nourriture spirituelle. Voilà ce que ce terme embrasse ; et ce que les pères (les mères également) sont exhortés à faire, c’est de les nourrir, les éduquer et les discipliner sous les avertissements du Seigneur.

Tandis que la première partie d’Éphésiens 6 v. 4 met les pères en garde contre une attitude trop dure et exigeante, cette seconde partie de l’exhortation leur rappelle leur responsabilité d’élever leurs enfants dans la discipline et sous les solennelles exhortations et instructions du Seigneur.

Cela garantit contre l’autre extrême qui consiste à être trop indulgent avec les enfants et à leur laisser faire leur propre volonté. Les pères sont responsables d’élever leurs enfants pour le Seigneur, nourrissant leurs cœurs de la précieuse Parole de Dieu et plaçant sur leurs consciences la discipline et les exhortations du Seigneur.

Cela implique l’enseignement des sentiers dans lesquels le Seigneur voudrait que nous marchions, et la correction pour toute désobéissance.

Nourrir les cœurs.

Combien il est bon de remplir les cœurs et esprits des enfants des vérités de la Parole. Il est très important d’instruire les enfants, même inconvertis, dans les Écritures et de les entraîner à bien les connaître. Cela équivaut à préparer soigneusement un feu afin qu’une seule étincelle suffise pour l’enflammer. « … nourri des paroles de la foi et de la bonne doctrine que tu as exactement suivie » (1 Timothée 4 v. 6), pouvait écrire Paul au jeune Timothée.

Dès l’enfance, il connaissait les saintes lettres, qui peuvent rendre sage à salut par la foi qui est dans le Christ Jésus (2 Timothée 3 v. 15).

Son père était un Grec, peut-être un inconverti, et ses fidèles grand-mère et mère lui avaient enseigné les précieuses vérités des Saintes Écritures dès son enfance. Les mères jouent en effet un rôle important dans ce travail d’instruction des enfants dans les Écritures, mais nous nous occupons maintenant plus particulièrement de la responsabilité qu’ont les pères de veiller à ce qu’ils soient ainsi nourris.

Un commandement clair et pressant était donné à ce sujet aux pères en Israël en Deutéronome 6 v. 6 à 9 et 11 v. 18 à 21 : « ces commandements, que je te donne aujourd'hui, seront dans ton cœur. Tu les inculqueras à tes enfants, et tu en parleras quand tu seras dans ta maison, quand tu iras en voyage, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras. Tu les lieras comme un signe sur tes mains, et ils seront comme des fronteaux entre tes yeux. Tu les écriras sur les poteaux de ta maison et sur tes portes ».

Quel magnifique tableau du foyer !

Le père gardant les Paroles de Dieu dans son cœur, et les ayant toujours devant ses yeux, les inculquant à ses enfants, faisant de cette Parole le sujet de conversation dans la maison, et l’ayant sur sa porte pour le témoignage public.

Si la Parole de Dieu doit être appréciée par les enfants, elle doit être estimée d’abord par le père et par la mère, et habiter dans leurs cœurs, de sorte que les enfants voient que les Écritures leur sont chères. Envoyer les enfants à l’école du dimanche pour recevoir un enseignement biblique est une très bonne chose, mais cela ne décharge pas les parents de leur responsabilité de les instruire dans les Écritures à la maison.

L’importance des besoins spirituels.

Beaucoup de pères et de mères sont tellement occupés par les affaires et les choses matérielles, qu’ils prennent peu ou point de temps pour lire ou méditer les Écritures pour leurs propres besoins spirituels et ceux de leurs enfants. Ils donnent ainsi à leurs enfants l’impression que les choses matérielles sont de la plus haute importance, et que les choses spirituelles ne sont qu’accessoires.

Est-il étonnant que de tels enfants, en grandissant, se tournent vers le monde et aient peu de goût pour la Parole de Dieu ? Nous pouvons être si occupés à subvenir aux besoins matériels de nos enfants, et à nous faire une place dans ce monde, que nous en oublions les besoins essentiels de l’âme de nos enfants, leur consacrant peu ou pas de temps pour leur présenter les sujets spirituels. Ce n’est pas là élever les enfants dans la discipline du Seigneur.

Enseigner la Parole de Dieu à ses enfants, et veiller à leurs besoins spirituels est l’un des devoirs les plus importants d’un père. Quelle tristesse que ce soit souvent celui qu’il néglige le plus. Nous devons prendre le temps de lire et méditer la Bible avec nos enfants, de prier avec eux, de tirer des leçons spirituelles des choses de la vie naturelle et des faits divers journaliers, de leur donner la parole nécessaire pour leur âme au moment opportun.

Si nous désirons qu’ils soient sauvés et croissent dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur Jésus-Christ, nous devons y contribuer et les nourrir de la Parole de Dieu. Il arrive même qu’un père soit si occupé à enseigner la Parole à d’autres, et à se dépenser pour ce qu’il considère comme le service de Christ, qu’il néglige son premier devoir, celui de nourrir spirituellement sa femme et ses enfants et de s’occuper d’eux comme il convient.

Servir le Seigneur commence à la maison, dans le cercle de la famille. Nous devons veiller à « garder notre propre vigne » avant de nous constituer gardiens des vignes d’autrui (Cantique des Cantiques 1 v. 6).

L’autel familial.

Tout père chrétien devrait dresser un autel familial dans sa maison, autrement dit, réunir chaque jour les siens pour la lecture de la Bible, la prière et peut-être le chant d’un cantique, si cela est possible. C’est là la responsabilité du père comme sacrificateur dans sa maison, et si le père manque, la mère devrait s’en charger. Parents, ne négligez pas ce service si important de l’adoration en famille. Ne laissez rien l’entraver. Vous ne pouvez élever vos enfants pour le Seigneur sans cet autel familial.

Il ne suffit pas que vous, vous priiez et lisiez les Écritures et que de leur côté les vôtres en fassent autant. Vous devez lire la Parole avec votre famille et prier avec eux. Qu’ils vous voient à genoux et entendent votre voix s’élever vers Dieu pour eux, afin qu’ils sachent quel est le désir de votre cœur à leur égard : « La mémoire de la prière d’un père est l’ancre de salut de plus d’un enfant tenté ! » a-t-on écrit à juste titre.

Ployez ensemble les genoux et invoquez la bénédiction du Seigneur sur vous en tant que famille, et sur chacun individuellement, et remerciez-le pour les bénédictions et les grâces familiales. Le verset de Jérémie 10 v. 25 montre que Dieu n’attend pas seulement que les individus invoquent son Nom, mais aussi les familles. Le prophète dit : « Verse ta fureur sur les nations qui ne t’ont pas connu et sur les familles qui n’invoquent pas ton nom ». Cher père chrétien, cette fureur se déverserait-elle sur votre famille ? Invoquez-vous le nom du Seigneur en tant que famille ?

Un écrivain d’autrefois disait : « Une famille sans prières est comme une maison sans toit, ouverte et exposée à toutes les tempêtes du ciel ! » Et encore : « La prière familiale ferme la porte aux dangers la nuit, et l’ouvre aux grâces le matin ! »

Un aumônier de prison déclarait : « Les dernières choses qu’oublie un fils égaré dans toute l’insouciance de son esprit, ce sont les prières, les Écritures et les cantiques enseignés au coin du feu ! »

Un fils désobéissant gagné.

Un certain père avait un fils intraitable, insubordonné au point de mettre même en danger la vie des membres de la famille. Lorsque toutes les méthodes d’amour, de récompense, de menace et de force eurent échoué, le père décida de l’envoyer dans une maison d’éducation. Il alla donc voir le directeur de l’école, un chrétien affable, et lui fit part de ses soucis.

Le directeur lui dit de l’envoyer à l’école pour y être éduqué, mais ajouta qu’il désirait poser une question avant de faire les arrangements définitifs.

« Vous prétendez que vous avez essayé toutes les méthodes, dit-il, et que tous les moyens ont échoué. Eh bien ! J’aimerais savoir si vous avez essayé de prier avec lui ? »

« Non », avoua le père a sa grande surprise, « je n’ai jamais pensé à le faire ! »

« Bien, dit le directeur, il vous faut retourner chez vous et prier avec votre fils. Je ne me sens pas autorisé à le recevoir ici, ou à intervenir dans ce cas, avant qu'il ait essayé la puissance de la prière dans sa maison et en votre présence ! »

Le père confessa qu’il ne se sentait pas capable de prier devant sa famille, et qu’il n’avait pas le courage de lire ensemble la Parole. Le directeur lui conseilla de rentrer chez lui, de réunir sa famille à neuf heures ce soir-là, de lire un chapitre de la Bible et de prier avec eux ; à cette même heure, lui et sa femme prieraient pour eux tous, spécialement pour Louis, le fils rebelle.

De retour à la maison, il rapporta à sa femme ce que le directeur avait dit. Elle répondit que depuis longtemps, elle pensait qu’ils avaient manqué à leur devoir en cela, et pressa son mari à ne pas hésiter davantage, mais à commencer ce soir leur réunion de famille. Après le dîner, la mère demanda aux enfants de préparer un dessert et Louis fut mis à contribution. C’était un de ses passe-temps favoris et sa mère prévint ainsi sa sortie habituelle. Lorsque se fut terminé, la mère dit aux enfants de faire leur toilette et de se retrouver à neuf heures au salon.

Une grande Bible fut apportée et posée sur la table et le père, tout ému, confessa aux siens qu’il avait honteusement négligé son devoir et le vrai bien de ses enfants. Il dit son intention de s’engager sur un nouveau chemin pour la bénédiction de sa famille.

Il lut alors un chapitre de l’Écriture et s’agenouilla pour prier. Sa femme et ses enfants se mirent à genoux avec lui, à l’exception de Louis. Assis très droit, le visage sombre, l’air mal à l’aise, il jetait de temps à autre un coup d’œil vers la porte, comme s’il méditait de s’enfuir. Le pauvre père ne put d’abord trouver aucune parole pour exprimer les pensées et les sentiments contradictoires qui se pressaient en lui, mais se rappelant le directeur et sa femme en prières pour eux en ce même moment, sa langue se délia et une fervente prière s’éleva.

Alors qu’il terminait par une supplication touchante en faveur de Louis, son fils égaré, et en demandant que tous puissent soumettre leur volonté rebelle au joug d’amour de Christ, Louis se leva de sa chaise, traversa la pièce, et s’agenouillant au côté de son père, lui jeta les bras autour du cou et sanglota : « Prie, papa ! prie encore ! J’ai essayé de demander à Dieu de purifier mon mauvais cœur, mais il me semblait que je n’arrivais pas jusqu’à lui par moi-même. Maintenant, je sais qu’il m’entendra, si vous êtes tous disposés à prier avec moi ! »

Toute la famille se releva, dans une profonde émotion. Les deux filles aînées dirent qu’elles avaient prié en secret et que cette heure était bien la plus heureuse de leur vie. Et Louis était complètement vaincu. Il remit à son père le fusil chargé avec lequel il avait un jour terrorisé sa famille et promit de se soumettre. « Pardonnez-moi, oh ! pardonnez-moi, papa et maman, mes frères et mes sœurs, s’écria-t-il, comme j’ai confiance dans le pardon de Jésus-Christ ! »

Que ce récit authentique, attestant la puissance de la prière en famille, soit un stimulant pour chaque père de famille chrétienne.

L’adoration en famille.

« Maman est tellement prise ce matin, dans le tourbillon des soins familiaux, et papa, si pressé d’aller au bureau, qu’il n’y a pas une minute pour prier ! Puis les enfants sont expédiés à l’école, et la journée commence ainsi, sans aucune parole du Livre de Dieu. Sans l’écho de cantiques bienfaisants.

Faut-il s’étonner que les tâches soient lourdes, et que les heures paraissent si longues. Faut-il s’étonner qu’il y ait des paroles vives, et que la vie soit discordante et vaine !

Oh ! arrêtez-vous un instant chaque matin, et encore un moment à la fin de la journée, pour parler au Maître qui vous aime. Souvenez-vous qu’il nous a enseigné à prier ! »

(Extrait)

Variété dans l’éducation.

Nous aimerions terminer ce sujet de l’éducation des enfants par quelques remarques sur la diversité. L’éducation chrétienne ne consiste pas uniquement à nourrir les âmes des enfants de la Parole de Dieu, bien que cela soit de toute importance.

Comme le dit Von Poseck : Les jeunes aiment le changement. C’est leur nature même. Ils ne peuvent être constamment occupés de leçons et de préceptes scripturaires. Ils ont besoin :

  • De lectures variées.
  • D’entretiens et de compagnies variées.
  • D’occupations variées.
  • De distractions nouvelles et variées.

La déception des parents, qui pendant des années, ne voient pas les fruits attendus et demandés avec prière de la fidèle éducation dispensée à leurs enfants, peut provenir de leur manque de sagesse en n’ayant pas suffisamment tenu compte de ce besoin du changement, naturel aux jeunes.

Veillez seulement à ce que cette vérité soit d’un caractère naturel, non mondain. Des livres sur la nature, la bonne littérature consistant en « histoires vraies » et en biographies chrétiennes, de même que les livres instructifs sur les sciences, exempts de rationalisme et d’incrédulité, offriront un aliment sain aux jeunes cœurs et aux jeunes esprits.

Punir la désobéissance.

« Car le Seigneur châtie celui qu'il aime, et il frappe de la verge tous ceux qu'il reconnaît pour ses fils. Supportez le châtiment : c'est comme des fils que Dieu vous traite ; car quel est le fils qu'un père ne châtie pas ? » (Hébreux 12 v. 6 et 7).

« Je serai pour lui un père, et il sera pour moi un fils. S'il fait le mal, je le châtierai avec la verge des hommes et avec les coups des enfants des hommes » (2 Samuel 7 v. 14).

Telle est la manière selon laquelle notre Père agit envers nous, ses enfants : « il frappe de la verge tous ceux qu'il reconnaît pour ses fils ». Il a son gouvernement moral envers nous, et ce que nous semons nous le moissonnons : « Ne vous y trompez pas : on ne se moque pas de Dieu. Ce qu'un homme aura semé, il le moissonnera aussi. Celui qui sème pour sa chair moissonnera de la chair la corruption ; mais celui qui sème pour l'Esprit moissonnera de l'Esprit la vie éternelle » (Galates 6 v. 7 et 8).

Si nous lui désobéissons, nous en souffrons, et par là même, nous apprenons que c’est une chose amère que de désobéir. Si nous sommes obéissants, nous en récoltons les fruits bénis et éprouvons que c’est toujours le mieux. Toutefois, nous expérimentons aussi que notre Père n’agit pas seulement en gouvernement envers nous lorsque nous sommes désobéissants, mais qu’il agit ainsi à notre égard en grâce et en patience, surtout lorsque nous nous repentons. Il nous manifeste l’amour en son temps et la discipline en son temps.

Par les voies de notre Père céleste envers nous comme envers ses enfants, nous apprenons comment nous devrions agir avec nos enfants. Nous devrions les punir pour leur désobéissance et prouver que l’enfant est notre fils en le corrigeant ; « mais si vous êtes exempts du châtiment auquel tous ont part, vous êtes donc des enfants illégitimes, et non des fils » (Hébreux 12 v. 8).

Comme pères, nous devons agir envers nos enfants en gouvernement aussi bien qu’en miséricorde. Ils apprendront ainsi le bonheur rattaché à l’obéissance et la peine et la douleur qu’amène la désobéissance. Le châtiment n’a pas besoin d’être toujours sous forme corporelle, bien que l’emploi de la verge puisse parfois être nécessaire. Il y a de nombreux autres moyens d’exercer la discipline en cas de désobéissance. On peut priver les enfants de récompense ou les astreindre à quelque tâche désagréable.

Les parents découvriront quelle méthode a le plus d’effet pour développer l’obéissance en chaque enfant individuellement. Tous les enfants ne peuvent être traités de la même manière. Chaque tempérament doit être manié différemment. Certains enfants peuvent être raisonnés avec douceur ; pour d’autres, une sévère réprimande suffira, tandis que pour d’autres encore, il faudra parfois une discipline plus rigoureuse.

Mais de peur que quelques-uns ne considèrent l’emploi de la verge d’autrefois comme non chrétien, et incompatible avec le fait d’être sous la grâce, il convient de nous pencher sur les versets suivants, tirés du livre inspiré de la sagesse de Salomon, et non pas de la sagesse humaine de la « théorie Freudienne » :

« Celui qui épargne la verge hait son fils, mais celui qui l’aime met de la diligence à le discipliner » (Proverbes 13 v. 24).

« Châtie ton fils, car il y a encore de l'espérance ; mais ne désire point le faire mourir » (Proverbes 19 v. 18).

« La folie est attachée au cœur de l'enfant ; la verge de la correction l'éloignera de lui » (Proverbes 22 v. 15).

« N'épargne pas la correction à l'enfant ; si tu le frappes de la verge, il ne mourra point. En le frappant de la verge, tu délivres son âme du séjour des morts » (Proverbes 23 v. 13 et 14).

« La verge et la correction donnent la sagesse, mais l'enfant livré à lui-même fait honte à sa mère… Châtie ton fils, et il te donnera du repos, et il procurera des délices à ton âme » (Proverbes 29 v. 15 et 17).

Ce sont là de salutaires paroles de sagesse pour les parents dans toutes les dispensations, personne ne peut les mépriser, sinon à son détriment.

L’amour appliquant la verge.

Mais comme l’a justement écrit quelqu’un : « l’enfant doit ressentir, même lorsqu’il est corrigé, que c’est l’amour qui applique la verge. Les enfants perçoivent très rapidement, et leurs cœurs le ressentent très vivement, même lorsqu’ils sont punis, si c’est l’amour ou la colère qui fait agir les parents appliquant la verge.

Dans la seconde éventualité, la correction produira tout sauf l’amendement. La colère provoque la colère : « Pères, n’irritez pas vos enfants, afin qu’ils ne soient pas découragés ».

Dans un tel cas, chaque coup de verge éloignera davantage le précieux objet de la discipline des parents, et fermera le cœur de l’enfant au lieu de le gagner ! »

Combien il importe donc, pour un père, avant d’appliquer la verge pour corriger son enfant, de lever les yeux en haut dans un esprit humble et affligé, et de demander à Dieu qui donne libéralement et qui ne fait pas de reproches, la sagesse et la grâce nécessaires, afin que son esprit d’amour et de sagesse guide sa main dans l’application de ce pénible châtiment.

Le manquement de David.

Il y a un avertissement à tous les pères dans le bref commentaire de l’Esprit de Dieu parlant de David qui s’était abstenu de discipliner son fils Adonija : « Son père ne lui avait de sa vie fait un reproche, en lui disant : Pourquoi agis-tu ainsi ? » (1 Rois 1 v. 6).

Ce manquement de David, de ne pas reprendre ou discipliner son fils, est relevé par Dieu à l’occasion de l’exaltation d’Adonija contre la pensée révélée de Dieu, en disant : « Moi, je serai roi ! », alors que la mort de son père approchait.

Dieu avait précédemment déclaré que Salomon succéderait à David comme roi. Pour Adonija, se faire maintenant proclamer roi était un grave acte de rébellion contre l’Éternel et contre sa volonté révélée.

Dieu rapproche intentionnellement ces deux faits : d’une part l’exaltation d’Adonija, et sa rébellion contre le propos de l’Éternel ; d’autre part, le manquement de David à discipliner Adonija dans son enfance et sa jeunesse. Dieu veut que nous constations le résultat humiliant des voies insouciantes de David à l’égard de son fils. Sa rébellion était le résultat de la faute de David comme père.

Il semble que ce fils ait été le favori à la maison, chose mauvaise tant pour le père que pour le fils. Regardons aussi le trouble provoqué dans la maison d’Isaac par la même raison : « Isaac aimait Ésaü, parce qu'il mangeait du gibier ; et Rebecca aimait Jacob » (Genèse 25 v. 28), et David était très tendre et faible avec lui, le laissant faire ce qu’il voulait. Il n’avait jamais corrigé Adonija, et maintenant, il lui faut en moissonner le fruit amer.

Le fils chagrinera certainement le père si le père n’a jamais chagriné le fils. Il y a eu une grande faute de la part de David dans ses soins jaloux et pleins d’amour pour ce fils. Car après tout, pour David, avoir chagriné son fils pour son bien aurait manifesté un amour plus profond à son égard que de le laisser suivre ses propres voies. Le manquement qui avait duré longtemps à la maison éclate maintenant à l’extérieur et prend une forme publique. Et tout cela est rapporté pour notre instruction et notre profit.

Quelqu’un a très justement exprimé la pensée que : « si les parents ne gouvernent pas leurs enfants, ceux-ci, avec le temps, gouverneront leurs parents, car le gouvernement doit être quelque part ! »

« Le relâchement de la discipline ! » a écrit un auteur chrétien, « ou même son abandon de la part des parents, ne peut qu’engendrer la désobéissance chez les enfants. Face à un danger aussi manifeste, tous les autres moyens de correction ne sont que de bien faibles roseaux pour détourner une tempête prête à s’abattre ! »

Et encore « c’est un fait bien connu, que les parents qui sont non seulement bons envers leurs enfants, mais qui aussi les élèvent dans la stricte obéissance sont toujours d’autant plus aimés et estimés par ceux-ci ; tandis que les parents trop indulgents, en général, ne gagnent de leurs enfants, ni gratitude ni respect ou affection ! »

Nous aimerions ajouter que si nous avons adressé ces remarques sur la nécessité de punir la désobéissance, aux pères, sur lesquels repose la plus grande responsabilité dans la maison, elles s’appliquent aussi aux mères, qui doivent travailler en harmonie avec les pères et agir en discipline envers leurs enfants.

 

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