
13. Sermons choisis
Chap: 7 - La responsabilité de l’homme - Le péché par excellence de la nation juive, celui qui mit le comble à la mesure de ses iniquités, ce fut, sans contredit, la réjection de Jésus-Christ comme Messie.
La venue du Sauveur avait été clairement annoncée par les prophètes aussi les vrais Israélites qui attendaient l’accomplissement des oracles divins, comme Siméon et Anne la prophétesse, n’eurent pas plus tôt contemplé le petit enfant Jésus, qu’ils reconnurent en lui la consolation d’Israël et se réjouirent d’avoir vu le salut de Dieu.
Mais parce que Jésus-Christ ne répondit point à l’attente de la génération perverse à laquelle il fut envoyé, parce qu’il ne vint point environné de pompe et revêtu de magnificence, parce qu’il ne fut entouré ni du prestige d’un prince ni des honneurs d’un roi de la terre, les Juifs refusèrent de le recevoir. « Il monta comme un rejeton devant lui, et comme une racine qui sort d’une terre sèche ; il fut méprisé et on n’en fit aucun cas » (Ésaïe 53 v. 2 et 3).
Mais là ne s’arrêta point le péché des Juifs. Non contents de nier le caractère messianique de Jésus, ils lui vouèrent une haine implacable ; altérés de son sang, ils le pourchassèrent pendant toute sa vie ; et leur malice diabolique ne fut pleinement assouvie que lorsque, assis au pied de la croix, ils purent suivre du regard, avec une joie féroce, les dernières convulsions et la lente agonie de leur Messie crucifié.
Eh bien qu’au-dessus de la croix, on lût ces mots remarquables : « Jésus de Nazareth, le Roi des Juifs », ils ne voulurent jamais reconnaître comme leur roi le Fils éternel de Dieu ; c’est pourquoi aussi ils le crucifièrent, car s’ils l’eussent connu, dit saint Paul, ils n’auraient jamais crucifié le Seigneur de gloire (1 Corinthiens 2 v. 8).
Peut-être vais-je vous surprendre, mes chers auditeurs, en vous disant que le péché des Juifs est journellement répété par les Gentils. Ce que les premiers ont fait une fois, un très grand nombre des seconds le font chaque jour. N’y a-t-il pas, en effet, dans le monde ; n’y a-t-il pas, même parmi ceux qui écoutent en cet instant ma voix, une foule d’âmes immortelles qui oublient, qui méconnaissent le Messie ?
Peut-être ne prenez-vous pas la peine de le rejeter ouvertement ; puisque vous vivez dans ce que l’on appelle un pays chrétien, vous croiriez vous déshonorer en blasphémant son nom. Peut-être même êtes-vous attachés à la saine doctrine, et admettez-vous que Jésus est à la fois Fils de Dieu et fils de Marie ; mais c’est là tout.
Vous ne tenez aucun compte de ses droits ; vous lui refusez l’honneur qui lui est dû ; vous semblez le juger indigne de votre confiance. Il n’est point votre Rédempteur ; vous ne soupirez point après son second avènement, et vous n’espérez point être sauvé par son sang.
Bien plus, comme les Juifs, vous êtes les meurtriers de Christ ; car ne savez-vous pas qu’en tant que vous méprisez son Évangile, vous crucifiez de nouveau le Fils de Dieu et le livrez à l’ignominie ? Oui, chaque fois que vous entendez la prédication de la Parole et que vous la laissez écouler ; chaque fois que votre conscience est atteinte et que vous étouffez sa voix ; chaque fois que vous tremblez à l’ouïe des menaces de Dieu, mais que vous vous empressez de dire avec Félix : Va-t’en pour cette fois ; et quand j’en aurai le loisir, je te rappellerai ; chaque fois, dis-je, que vous agissez ainsi, souvenez-vous, ô pécheurs, que vous prenez en quelque sorte le marteau et le clou pour déchirer de nouveau la main meurtrie de mon Sauveur et que vous rouvrez ses plaies sanglantes !
Ou bien encore, chaque fois que vous outragez Christ dans la personne d’un de ses membres ; chaque fois que vous insultez ses ministres ; que vous entravez l’œuvre de ses serviteurs ; que vous faites tort à l’Évangile par votre mauvais exemple, ou que, par vos railleries, vous détournez une âme de la recherche de la vérité ; chaque fois, dis-je, que vous commettez de telles choses, vous trempez, autant qu’il dépend de vous, dans cette grande iniquité, dans ce forfait sans égal qui a attiré sur Israël la malédiction divine, et en punition duquel il a été condamné, lui, le peuple élu, à errer sur la surface de la terre, jusqu’au jour de la glorieuse réapparition du Messie : de ce Messie qui a paru une première fois pour souffrir, mais qui reviendra pour régner ; de ce Prince de gloire que dans ce moment même Juifs et Gentils attendent avec une égale anxiété, et qu’Israël doit reconnaître enfin comme son Roi.
Je me propose aujourd’hui, mes chers auditeurs, d’établir un parallèle entre vous et la nation juive ; ou plutôt, je voudrais, avec l’aide de Dieu, vous faire sentir, en appliquant mon texte à vos consciences, que si vous rejetez Christ, vous commettez le même péché et vous encourez la même malédiction que le peuple déicide. Si je n’étais pas venu et que je n’eusse pas parlé, dit Jésus-Christ, ils n’auraient point de péché ; mais maintenant, ils n’ont point d’excuse de leur péché.
Et d’abord, nous observerons que Christ vient à vous et vous parle, tout aussi réellement qu’aux anciens juifs par l’organe de ses ministres. Nous établirons, en second lieu, que la réjection du message de christ aggrave la culpabilité de l’homme, et ensuite que la prédication de l’Évangile laisse absolument sans excuse. Enfin, nous avertirons brièvement, mais solennellement, tous ceux qui méprisent le Sauveur, de la condamnation effroyable qui les attend.
Christ vient à vous et parle à vos consciences par l’organe de ses ministres : tel est, ai-je dit, le premier point sur lequel je désire appeler votre attention.
Lorsque, dans le désert, le peuple d’Israël méprisa Moïse et murmura contre lui, le serviteur de Dieu répondit avec douceur : « Vos murmures ne sont pas contre nous, mais ils sont contre l’Éternel » (Exode 16 v. 8). Ce langage, mes frères, tout véritable ministre de Christ est en droit de le tenir. Oui, nous appuyant sur l’Écriture, nous pouvons dire en toute vérité : « Qui nous rejette, ne nous rejette pas nous-mêmes, mais il rejette Celui qui nous a envoyés ; et qui méprise notre parole, méprise non point, la parole d’un homme, mais celle du Dieu tout-puissant ».
Sans doute le ministre de l’Évangile n’est qu’un homme, qu’un homme faible et pécheur ; il n’est investi d’aucun pouvoir sacerdotal ; mais Dieu l’a choisi et l’a revêtu des dons du Saint-Esprit, afin qu’il annonce le salut à ses frères ; et lorsqu’il prêche la vérité avec la vertu qui lui vient d’en haut, le Seigneur ne dédaigne pas de l’appeler son ambassadeur ; il le place comme une sentinelle, sur les murs de Sion ; il lui donne charge d’âmes, et il déclare que celui-là se rend coupable de rébellion contre le Très-Haut qui foule aux pieds le fidèle message de son fidèle serviteur.
Si je parle de mon propre chef, peu importe assurément que je sois écouté ou non ; mais si je parle en ma qualité d’ambassadeur de Christ, prenez garde de ne pas mépriser ma voix. Si je viens à vous avec les raisonnements de la sagesse humaine, libre à chacun d’accepter ou de rejeter mes enseignements ; mais si par la puissance de l’Esprit, je vous annonce la Parole qui est descendue du ciel, vous suppliant instamment de la recevoir, souvenez-vous que si vous la rejetez, c’est aux risques et périls de vos âmes, car, encore une fois, ce n’est pas nous qui parlons, mais c’est l’Esprit de l’Éternel notre Dieu qui parle par nous.
Oh ! qu’il est sacré, qu’il est solennel le ministère évangélique, considéré ce point de vue ! Fils des hommes, mettez-vous bien dans l’esprit que nous ne sommes autre chose que l’écho de la voix de Dieu. Tout ministre de l’Évangile qui a véritablement reçu vocation d’en haut ne fait que transmettre à ses frères le message qu’il a reçu de son Maître ; et n’a gardé de rien changer à ce message, car il a constamment sous les yeux cette grave exhortation de l’Apôtre : « Prends garde à toi et à l’instruction ; persévère dans ces choses car en faisant cela, tu te sauveras toi-même et ceux qui t’écoutent » (1 Timothée 4 v. 16), tandis que derrière lui une voix menaçante murmure à son oreille : « Si tu n’avertis pas le méchant, il mourra dans son iniquité, mais je redemanderai son sang de ta main » (Ézéchiel 33 v. 8) !
Oh ! Que ne puis-je, en ce moment, tracer devant vous en caractères de feu, ce cri d’un ancien prophète : Terre, terre, terre écoute la parole de l’Éternel ! Car en vérité je vous le dis, aussi longtemps que nous annonçons l’Évangile, pur de tout alliage, c’est comme si Dieu vous exhortait par notre ministère, et la Parole que nous prêchons ; a autant de droits votre respect, que si l’Éternel lui-même vous parlait du sommet de Sinaï, au lieu de vous parler par l’humble intermédiaire de ses indignes serviteurs.
Et maintenant recueillons-nous devant cette sérieuse vérité, et que chacun de nous se pose cette question : « N’ai-je pas offensé Dieu de la manière la plus criante en négligeant les moyens de grâce qu’il a mis à ma portée ? »
J’en appelle à votre conscience : que de fois ne vous êtes-vous pas tenus éloignés de la maison de Dieu, quand Dieu lui-même y faisait entendre sa voix !
Qu’eussiez-vous pensé, je vous le demande, des enfants d’Israël, si, méprisant la convocation de Jéhovah, ils eussent erré dans le désert le jour du sabbat, au lieu d’aller au pied de la sainte montagne écouter les ordres de l’Éternel ! Et pourtant, c’est là ce que vous avez fait. Vous avez recherché vos aises et vos plaisirs, et négligé la maison de prières ; vous avez écouté le chant de sirène de la tentation, et fermé l’oreille à la voix du Très-Haut ; vous avez erré dans les sentiers tortueux du monde, au lieu de vous rendre à l’invitation de l’Éternel votre Dieu qui vous appelait dans son sanctuaire.
Et alors même que vous y êtes venus, que de fois y avez-vous apporté un œil distrait, une oreille inattentive ! Vous avez entendu comme si vous n’entendiez point. L’oreille de votre corps a bien saisi quelques sons ; mais l’homme intérieur qui est en vous, a été sourd.
Semblables à l’aspic qui bouche son oreille et qui n’écoute point la voix du charmeur le plus expert en charmes (Psaume 58 v. 5 et 6), vous n’avez tenu compte ni nos prières ni de nos menaces. Bien plus : l’Esprit de Dieu, j’ose l’affirmer, a parlé une fois ou l’autre à vos consciences. N’est-il pas vrai qu’il y a eu un jour au moins dans votre vie où, assis peut-être à cette même place sur ce même banc, vous tremblâtes en écoutant l’Évangile ? Vos genoux s’entrechoquaient, vous étiez éperdus, et tandis qu’un puissant Boanergès tonnait contre le pécheur, lui criant de la part du Maître : Prépare-toi à la rencontre de ton Dieu, considère tes voies, mets ordre à ta maison, car tu t’en vas mourir, il vous semblait entendre la voix, non d’un homme, mais d’un ange.
Et pourtant (ô inconcevable folie !) à peine aviez-vous franchi seuil de la maison de Dieu, que déjà vous aviez tout oublié. Vous avez éteint l’Esprit, et contrit l’Esprit de grâce ; vous avez imposé silence aux murmures de votre conscience ; vous avez étouffé dès le berceau ces prières naissantes qui commençaient à se former dans vos cœurs, et noyé impitoyablement dans les distractions du monde ces jeunes et saintes aspirations qui venaient d’éclore dans vos âmes.
Vous avez repoussé loin de vous tout ce qui est bon, tout ce qui est sacré. Vous êtes retournés à vos mauvaises voies ; vous avez de nouveau erré sur les montagnes du péché et dans les vallées die l’iniquité. Et en agissant ainsi, savez-vous ce que vous avez fait ? Vous avez méprisé Dieu !
Mépriser Dieu ! Oh ! si le Saint-Esprit daignait faire sentir à chacun de vous tout ce qu’il y a de terrible dans ces deux mots, du sein de cette grande assemblée s’élèverait en ce moment une voix de deuil et de lamentation, et ce lieu de culte serait changé en un lieu de pleurs et de grands gémissements !
Oh ! mes frères, avoir méprisé Dieu, foulé aux pieds le Fils de l’homme, traité légèrement sa croix, rejeté les tendres invitations de son amour et les avertissements de sa grâce : quelle énormité ! quel crime ! Avez-vous jamais réfléchi sérieusement à ces choses ? Vous avez cru peut-être qu’en rejetant la prédication de l’Évangile vous ne méprisiez qu’un homme : pensez désormais, je vous en conjure, que c’est Christ que vous méprisez. Car Christ vous a parlé ; il vous a parlé, j’ose le dire, par la bouche même de son faible serviteur qui est maintenant devant vous. Ah ! Oui, Dieu m’est témoin que souvent Christ à pleuré avec ces yeux et parlé avec ces lèvres !
Dieu m’est témoin que je n’ai recherché qu’une seule chose parmi vous : le salut de vos âmes. Tantôt, par des paroles rudes et sévères, j’ai voulu vous contraindre à chercher un refuge au pied de la croix ; tantôt, par des accents émouvants et tendres, j’ai essayé de vous gagner à mon Rédempteur. Était-ce moi qui vous parlais alors ? Non ! C’était Jésus qui vous parlait par moi. C’était lui qui vous criait : « Regardez à moi, vous tous les bouts de la terre, et soyez sauvés ». C’était lui qui vous disait : « Venez à moi, vous tous qui êtes travaillés et chargés, et je vous soulagerai ! » C’était lui qui vous avertissait que vous péririez si vous négligiez un si grand salut.
« Gardez-vous de refuser d'entendre celui qui parle ; car si ceux-là n'ont pas échappé qui refusèrent d'entendre celui qui publiait les oracles sur la terre, combien moins échapperons-nous, si nous nous détournons de celui qui parle du haut des cieux » (Hébreux 12 v. 25).
2. La réjection de l’Évangile aggrave la culpabilité de l’homme.
Et d’abord, un mot d’explication est nécessaire, sans quoi ma pensée pourrait être mal comprise.
Il est des personnes qui, étant allées dans la maison de Dieu, ont été tellement saisies par le sentiment de leurs péchés, qu’elles n’osent y retourner ; et Satan a même fini par leur persuader qu’il est de leur devoir de fuir toute occasion d’entendre l’Évangile, « car, leur dit-il, plus vous l’entendrez, plus sévère sera votre condamnation ! » C’est une erreur, mes amis. Non, vous ne risquez pas d’aggraver votre condamnation par le fait seul que vous allez dans la maison de Dieu ; vous l’aggraveriez bien plutôt en n’y allant pas, car en vous tenant éloignés, vous rejetez deux fois le Seigneur : vous le rejetez matériellement aussi bien que spirituellement.
Non seulement, comme le paralytique qui était couché auprès du réservoir de Béthesda, vous n’entrez point dans les eaux de la grâce, mais encore vous ne voulez point, comme lui, vous tenir auprès du réservoir ; en d’autres termes, vous refusez de vous placer sous l’influence de la Parole de Dieu ; c’est pourquoi, vous amassez sur votre tête une double mesure de responsabilité. Je le répète : la simple audition de l’Évangile n’aggrave pas le péché de l’homme ; ce qui l’aggrave, c’est la réjection consciente et volontaire de cet Évangile.
Ainsi, tout homme qui, après avoir écouté la bonne nouvelle du salut, s’en va pour rire et se moquer de ce qu’il vient d’entendre, oui bien qui, après avoir reçu de sérieuses impressions, permet aux inquiétudes et aux plaisirs de la vie d’étouffer la bonne semence dans son cœur, un tel homme accroît sa culpabilité de la manière la plus effrayante.
Mais comment le fait-il ? De deux manières. D’abord, il se rend coupable d’un nouveau péché, d’un péché qu’il n’avait jamais commis auparavant. Qu’on m’amène un Hottentot, un habitant de Kamschatka, un sauvage enfant des déserts auquel n’est jamais parvenu l’Évangile de Jésus Il se peut que cet homme ait commis tous les forfaits qui figurent dans le catalogue du crime ; toutefois je connais un péché dont il est innocent : il n’a jamais rejeté la Parole de Christ puisqu’il n’a jamais eu l’occasion de la connaître.
Mais quant à vous, mes amis, qui êtes placés sous l’influence directe de l’Évangile, vous avez par cela même une nouvelle occasion d’offenser Dieu, et chaque fois que vous avez repoussé ses appels, sachez-le bien, vous avez ajouté un péché de plus à la liste déjà si longue de vos transgressions.
Je le sais, de telle paroles sonnent mal aux oreilles de bien des gens. Souvent, j’ai été repris par certains hommes qui se sont détournés de la vérité, parce que j’enseigne que la simple réjection de Christ constitue un péché. Mais que m’importent les attaques des ennemis de l’Évangile ? Que m’importent leurs injures ? J’ai pour moi la Parole de Dieu, et cela me suffit. Oui, la responsabilité de l’homme est clairement enseignée dans la Bible, et je ne pense pas qu’un ministre de Christ puisse être net du sang des âmes confiées à ses soins, s’il ne rend de fréquents et solennels témoignages à cette vérité capitale.
Quand l’Esprit de vérité sera venu, il convaincra le monde de péché, de justice et de jugement : de péché, parce qu’ils n’ont pas cru en moi. Or, voici la cause de la condamnation ; c’est que la lumière est venue dans le monde, et que les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière. Celui qui ne croit point est déjà condamné, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.
Si je n’eusse pas fait parmi eux les œuvres qu’aucun autre n’a faites, ils n’auraient point de péché ; mais maintenant, ils les ont vues, et ils ont haï et moi et mon Père. Malheur à toi, Chorazin ! malheur à toi, Bethsaïda ! Car si les miracles qui ont été faits au milieu de vous avaient été faits dans Tyr et dans Sidon, il y a longtemps qu’elles se seraient repenties en prenant le sac et la cendre ; c’est pourquoi Tyr et Sidon seront traitées moins rigoureusement au jour du jugement que vous.
Il nous faut faire une plus grande attention aux choses que nous avons entendues, de peur que nous les laissions écouler ; car si la parole qui a été annoncée par les anges a eu son effet, et si toute transgression et toute désobéissance a reçu une juste punition, comment échapperons-nous si nous négligeons un si grand salut ?
Si quelqu’un avait violé la loi de Moïse, il mourait sans miséricorde sur le témoignage de deux ou de trois personnes ; combien plus grand croyez-vous que doive être le supplice dont sera jugé digne celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu, et tenu pour une chose profane le sang de l’alliance, par lequel il avait été sanctifié, et qui aura outragé l’Esprit de la grâce ?
1 Jean 16 v. 8 et 9 Jean 3 v. 18 et 19 ; Jean 15 v. 24 ; Luc 10 v. 13 et 14 ; Hébreux 2 v. 1 à 3 ; Hébreux 10 v. 28 et 29.
Vous le voyez, mes frères, je cite textuellement l’Écriture ; or, si ces divers passages ne signifient point que la réjection de Christ est un péché, et le péché qui, par-dessus tous les autres, rend l’âme humaine passible de la perdition éternelle ; si, dis-je, ils n’ont point ce sens, j’affirme qu’ils n’en ont absolument aucun, mais qu’ils sont des lettres mortes dans la Parole de Dieu. Assurément l’adultère, le meurtre, le larcin, le mensonge, tous ces péchés sont mortels et damnables ; néanmoins, la repentance peut les effacer tous par les mérites du sang de Jésus.
Mais une âme qui rejette Christ est perdue sans espoir. Le meurtrier, le voyeur, l’intempérant peuvent entrer dans le royaume des cieux, si, haïssant sincèrement leurs iniquités, ils saisissent la croix de Christ ; mais tout homme qui ferme son cœur au Seigneur Jésus, qu’il soit un grand pécheur ou un homme vertueux selon le monde ; sera perdu sans ressource.
Et considérez, je vous prie, mes chers auditeurs, combien est odieux le péché que vous commettez, en repoussant Christ. On peut dire avec vérité qu’il contient dans ses entrailles tous les autres péchés. Et d’abord, j’y vois le meurtre, car si un criminel sur l’échafaud refuse, la grâce qui lui est offerte, ne devient-il pas son propre meurtrier ? J’y vois l’orgueil : car si vous vous détournez du Sauveur, c’est votre cœur orgueilleux qui en est cause. J’y vois la rébellion : car vous faites la guerre à Dieu en méprisant son Fils. J’y vois le crime de haute trahison : car vous vous insurgez contre votre Souverain légitime, vous prenez les armes contre Celui qui a été sacré Roi de toute la terre.
Oh ! je vous en supplie, réfléchissez à votre conduite. Quoi ! le Seigneur Jésus est descendu du ciel ; il a été cloué sur un bois infâme ; là, il est mort au milieu d’indicibles angoisses, et du haut de cette croix maudite, il abaisse sur vous un regard d’amour, en vous disant : « Venez à moi vous tous qui êtes travaillés et chargés ! »
Et vous osez de mépriser encore, ! et vous refusez d’écouter ses appels ! et vous passez à côté de lui avec indifférence ! Ah ! n’infligez-vous pas ainsi à mon Sauveur la plus cruelle des blessures ? et ne faites-vous pas preuve de l’ingratitude la plus insigne, la plus révoltante, la plus diabolique en vous détournant de Celui qui a donné sa vie pour vous ?
Oh ! si vous vouliez être sage ! si vous vouliez comprendre ceci ! si vous considériez votre dernière fin.
Mais il y a plus. En rejetant Christ, non seulement vous ajoutez un nouveau péché à tous ceux que vous avez déjà commis, mais encore vous rendez ceux-ci beaucoup plus graves. Il ne peut pas faire le mal à aussi bon marché qu’un autre, l’homme qui a été placé sous l’influence de l’Évangile. Lorsque des personnes sans lumière et sans intelligence spirituelle offensent Dieu, leur conscience, ne les reprend pas toujours ; aussi leur culpabilité n’est-elle pas aussi grande que celle de l’âme qui pèche étant éclairée.
As-tu volé avant d’entendre la Parole de Dieu ? Tu as mal fait ; mais vole après avoir entendu cette Parole, et tu seras dix fois plus coupable. As-tu menti avant de connaître l’Évangile ? tout menteur aura sa part dans l’étang de feu ; mais continue à mentir après l’avoir connu, et il semble en vérité que pour toi la fournaise de la géhenne doive être chauffée sept fois autant que de coutume. Celui ! qui pèche étant dans l’ignorance est à quelque degré excusable ; mais relui qui pèche contre la lumière et la connaissance, pèche dans les circonstances les plus aggravantes.
Rejetez Christ, et, du même coup, vous noircissez tous vos autres péchés. Le mépris de Christ est comme la lime à l’aide de laquelle pécheur révolté aiguise la hache, le couteau, l’épée dont il se sert pour combattre le Très-Haut. Mieux vous connaissez Christ, plus votre culpabilité grandit et augmente si vous le rejetez.
Telle est, mes frères, la vérité de Dieu. Vérité solennelle, vérité saisissante, et que les ministres de l’Évangile ne devraient jamais annoncer sans être émus jusqu’au fond de l’âme. Oh ! qu’il est sérieux surtout d’avoir un tel message à vous faire entendre, à vous, mes chers auditeurs, qui de tous les hommes vivant sous le soleil, êtes peut-être ceux auxquels les paroles de mon texte s’appliquent avec le plus de force.
Oui, vous dis-je, s’il est des âmes dans le monde auxquelles il sera beaucoup redemandé, ce sont les vôtres. Sans doute, vous n’êtes pas les seuls qui jouissiez de grands privilèges, vous n’êtes pas les seuls qui ayez entendu prêcher l’Évangile avec pureté et avec force ; mais, j’en atteste le Dieu vivant, ce Dieu qui au dernier jour jugera entre vous et moi, il n’est personne sur la terre qui ait plus reçu que vous.
De toutes les puissances de mon être, je me suis efforcé d’être fidèle envers vos âmes.
Jamais je n’ai cherché, en employant des mots sonores ou un langage technique, à rehausser ma propre sagesse. Je vous ai parlé clairement, nettement, familièrement ; et si parfois, il est échappé de mes lèvres un mot qui ne fût pas à la portée de tous, c’est à mon insu ou par mégarde. Je vous ai annoncé l’Évangile dans toute sa simplicité. Jamais, je puis le dire, je ne vous ai parlé avec froideur.
Comme les anciens prophètes, chaque fois que j’ai monté les degrés de la chaire, j’aurais pu m’écrier : La charge de l’Éternel, la charge de l’Éternel est sur moi ! Car mon cœur était gros de parler, mon âme bouillonnait au-dedans de moi, et alors même que j’ai prêché avec faiblesse, si mes paroles étaient rudes et mal choisies, du moins puis-je me rendre le témoignage qu’elle partaient de l’abondance de mon cœur. J’ai répandu devant vous mon âme tout entière. J’ai essayé de tous les moyens pour vous rendre attentifs aux choses de Dieu ; et si en bouleversant le ciel et la terre, j’avais cru trouver un mot qui pût vous gagner à mon Sauveur, Dieu sait que j’aurais tenté de le faire. Je vous ai annoncé tout le conseil de mon Maître ; je vous ai repris sans ménagements ; je n’ai point fait usage de mots couverts. J’ai déclaré à ce siècle ses forfaits, et à chacun de vous ses iniquités.
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« La foi, c'est la faiblesse qui s'avoue et saisit la promesse de Dieu en réclamant son accomplissement. Elle consiste à nous remettre tranquillement entre les mains de Dieu pour qu'il fasse lui-même son œuvre. »
- Andrew Murray
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