
4.Le foyer chrétien
Chap: 4 - La famille et son chef - Les Écritures abondent en images de la vie familiale pour nous servir d’exemple et d’instruction et aussi d’avertissement et de répréhension.
La vie de famille précède toute vie nationale, et il est frappant de voir qu’une grande partie du livre de la Genèse est consacrée au récit d’une famille mise à part dans le monde, comme témoin pour le Dieu vivant et vrai, face à l’influence corruptrice de l’idolâtrie.
À toutes les époques, dans les jours de déclin et d’abandon général de Dieu, nous trouvons quelques familles fidèles qui ont tenu ferme pour Dieu. Au milieu des ténèbres, la vie familiale brille dans sa beauté, et son importance est ainsi accentuée. Les familles de Noé, Abraham, Josué, Ruth, Anne, Zacharie et Loïs, la grand-mère de Timothée, en sont autant d’exemples.
Le commandement de Genèse 1.
Le propos et l’heureuse attente de tout couple marié, devrait être d’avoir une famille et d’élever des enfants pour le Seigneur, s’il lui plaît d’en accorder. Un foyer n’est pas complet sans enfants et sans les joies qu’ils procurent. La bénédiction et le commandement que Dieu a donné au premier couple, Adam et Ève, sont encore ceux que Dieu donne aujourd’hui au mari et à la femme, lorsqu’ils franchissent le seuil du mariage : « Dieu les bénit ; et Dieu leur dit : Fructifiez, et multipliez, et remplissez la terre » (Genèse 1 v. 28). Telle est l’intention divine. De même, nous lisons en 1 Timothée 5 v. 14 : « Je veux donc que les jeunes se marient, aient des enfants », etc.
Comme quelqu’un d’autre l’a clairement exprimé : « Tout mariage qui est conclu avec le propos délibéré de ne pas avoir d’enfant ni de famille, alors que la santé des conjoints le permettrait, serait une désobéissance manifeste à la pensée divine ! » Voici une parole forte !
La voie du monde aujourd’hui, dans ce domaine saint, n’est aucunement selon la pensée et la Parole de Dieu. L’amour des aises et de soi-même conduit à éviter les responsabilités familiales, et le manque de crainte de Dieu amène beaucoup de péchés. Les priorités ne sont plus fondées sur la Parole de Dieu.
Le chrétien ne doit pas être entraîné dans le courant des pensées, des opinions et des idées du monde, sur ce qui est juste et justifiable. Il doit ordonner sa vie, dans tous les détails de ses choix de vie, selon les préceptes et les principes des Écritures ; et marcher jour après jour dans la crainte de Dieu qui est « le commencement de la connaissance, les fous méprisent la sagesse et l'instruction » (Proverbes 1 v. 7).
Nous devons laisser le Seigneur agir comme il l’entend dans nos vies de famille, et lui donner sa vraie place comme Créateur de la vie. Agir autrement serait s’opposer à sa volonté.
Le Psaume 127 v. 3 nous dit : « Voici, des fils sont un héritage de l'Éternel, le fruit des entrailles est une récompense ». Puis Proverbes 17 v. 6 ajoute : « La couronne des vieillards, ce sont les fils des fils, et la gloire des fils ce sont leurs pères ». Les enfants sont un don de Dieu et devraient être acceptés avec reconnaissance comme tels et élevés pour celui qui les a donnés.
En traitant ce sujet, il peut être utile de dire quelques mots ici sur l’autre côté du problème. Le mariage, et en particulier le mariage chrétien, ne donne aucune liberté pour se plaire à soi-même d’une manière effrénée. L’amour et la considération l’un pour l’autre, ainsi que le contrôle de soi devraient toujours régler l’exercice des pouvoirs sexuels donnés par Dieu, dans la relation du mariage. En cela, comme en toute autre chose, le croyant doit être dirigé par une juste raison, et se garder de tout excès nuisible à l’âme et au corps.
Il est possible de se laisser aller à des excès en cela comme en toute autre chose. Nos sens ne doivent pas dominer au point que « la tempérance », qui est un fruit de l’Esprit, ne puisse pas être pratiquée ; que le Saint-Esprit qui habite en nous ne soit attristé, et que la vie, la croissance et l’activité spirituelles soient étouffées.
Un conducteur chrétien contemporain a bien dit cette parole : « Le seul frein à la croissance de la population accepté par Dieu, est celui de la tempérance ! » La sobriété devrait diriger le chrétien en toutes choses. Vivre « de régime en toutes choses », est-il dit en 1 Corinthiens 9 v. 25.
« Toi et ta maison ».
En considérant le sujet de la famille, il est bon de remarquer que Dieu a institué le mari et père comme chef de la famille, aussi bien que chef de la femme, et qu’un homme et sa maison sont liés ensemble. Plusieurs passages mettent en évidence le fait béni et sérieux que Dieu associe la maison d’un homme à celui-ci. C’est un privilège, mais aussi une solennelle responsabilité.
« Toi et ta maison » est l’ordre tout au long des Écritures. Lorsque Dieu était sur le point de détruire un monde mauvais par le déluge, il dit à Noé cette parole : « Entre dans l’arche, toi et toute ta maison, car je t’ai vu juste devant moi » (Genèse 7 v. 1). Et lorsque Dieu allait révéler à Abraham ses conseils secrets, il dit qu’il savait qu’Abraham commanderait « à ses fils et à sa maison après lui de garder la voie de l’Éternel » (Genèse 18 v. 17 à 19).
De même Jacob ne songea pas à se séparer de sa famille, lorsqu’il fut appelé par Dieu à se lever et à monter à Béthel. Au contraire : « Jacob dit à sa maison et à tous ceux qui étaient avec lui : Ôtez les dieux étrangers qui sont au milieu de vous, et purifiez-vous, et changez vos vêtements ; et nous nous lèverons, et nous monterons à Béthel » (Genèse 35 v. 1 à 3).
Le même principe se retrouve en Exode 10 v. 8 et 9. Lorsque le Pharaon incita Moïse et Aaron à laisser leurs petits enfants en Égypte pendant qu’ils iraient dans le désert pour célébrer une fête à l’Éternel, Moïse dit : « Moïse répondit : Nous irons avec nos enfants et nos vieillards, avec nos fils et nos filles, avec nos brebis et nos bœufs ; car c'est pour nous une fête en l'honneur de l'Éternel ».
Josué exprime la même vérité dans ses nobles paroles : « Mais moi et ma maison, nous servirons l’Éternel » (Josué 24 v. 15). Les paroles de l’Éternel en 1 Samuel 3 v. 11 à 13, montrent également que Dieu tenait Éli pour responsable du mal de sa maison, et qu’il l’identifiait avec celle-ci.
En jetant un bref coup d’œil sur le Nouveau Testament, nous observons le même ordre. À Zachée, il fut dit : « Aujourd’hui le salut est venu à cette maison » (Luc 19 v. 9). De même, dans le cas de Corneille, le message fur que Pierre « te dira des choses par lesquelles tu seras sauvé, toi et toute ta maison » (Actes 11 v. 14).
Encore, au geôlier de Philippes, la même union est indiquée dans les paroles : « Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé, toi et ta maison » (Actes 16 v. 31).
Privilège et responsabilité.
Le principe « toi et ta maison » est certes une grande bénédiction et un grand privilège. Non seulement le chef de la maison est sauvé et est un enfant de Dieu, mais toute sa maison, du fait qu’elle lui est associée, est introduite avec lui dans cette position privilégiée, même si ceux qui la composent ne sont pas dans la même relation avec Dieu que lui (voir aussi 1 Corinthiens 7 v. 14).
Puisque les desseins et les désirs de Dieu sont que toute la maison d’un croyant soit sauvée, le parent chrétien peut compter sur Dieu pour leur salut. C’est une grande consolation. D’un autre côté, une sérieuse responsabilité est renfermée dans la pensée « toi et ta maison ». Si j’appartiens à Dieu, ma maison appartient aussi à Dieu puisqu’elle est partie de moi-même. Par conséquent, je suis responsable de diriger ma maison pour Dieu et d’élever les enfants pour lui.
Ils doivent être éduqués dans la voie du Seigneur et instruits dans les sentiers de justice, dans la séparation du monde et du « moi ». Si le mal est toléré dans la maison, Dieu en tient le chef pour responsable.
De même que Dieu dirige sa propre maison avec une puissance exercée en justice, sans toutefois jamais manquer d’amour, ainsi le serviteur de Dieu doit toujours prendre son Maître comme modèle et diriger sa maison de la même manière.
Dieu a placé l’autorité dans le chef de la maison et il le tient pour responsable de l’exercer dans la crainte de Dieu et pour la gloire de Dieu. Le père chrétien doit représenter Dieu au milieu de sa famille. Pour cela, il lui faut constamment retourner aux pieds de son Maître pour apprendre, là, dans une profonde communion avec lui, ce qu’il doit faire et comment il doit le faire.
Une maison chrétienne devrait être une représentation en miniature de la maison de Dieu, quant à son ordre moral et à l’arrangement de tout. Ce n’est que par une dépendance continuelle du Seigneur et une marche journalière avec lui, que l’on sera rendu capable de bien diriger sa maison.
Manquement dans la famille.
Beaucoup de manquements et un état de confusion regrettable dans les maisons et les familles chrétiennes sont dus au fait que le mari et père n’a pas pris sa vraie place comme chef de la maison, et ne réalise pas sa responsabilité comme tel envers Dieu. Dieu attend spécialement du père qu’il veille sur sa famille et sur sa maison, et qu’il l’ordonne selon la Parole de Dieu et pour sa gloire. Les enfants ne doivent pas être autorisés à agir à leur guise.
Une des qualifications d’un ancien ou surveillant dans l’assemblée de Dieu, était qu’il devait bien conduise sa propre maison et tenir ses enfants soumis en toute gravité : « Il faut qu'il dirige bien sa propre maison, et qu'il tienne ses enfants dans la soumission et dans une parfaite honnêteté » (1 Timothée 3 v. 4).
Comme cela a déjà été relevé, Dieu pouvait dire d’Abraham qu’il savait qu’il commanderait à ses enfants, après lui, de garder la voie de l’Éternel. Dans certaines familles, l’épouse et mère, sort de sa place de soumission pour assumer la direction de la maison et diriger la famille dans des voies qui ne sont pas selon le Seigneur. Quelque triste et difficile qu’une telle situation puisse être, le père n’est pas déchargé devant Dieu de sa responsabilité quant au chemin que suit sa famille. L’examen des chapitres 2 et 3 de la Genèse révélera un important principe à cet égard.
Adam a été créé le premier, puis Ève a été faite et lui a été donnée « pour être avec lui » comme son aide. À Adam a été donné le commandement de ne pas manger de l’arbre de la connaissance du bien et du mal (Genèse 2 v. 16 et 17).
Plus tard, Satan vint vers Ève et réussit à lui faire prendre et manger du fruit défendu, puis elle en donna aussi à son mari pour qu’il en mangeât avec elle (Genèse 3 v. 6). Ainsi l’ordre de Dieu a été renversé dans le péché originel de l’humanité. Au lieu que la femme soit avec l’homme et que lui dirige, elle prend l’initiative dans la désobéissance à Dieu, et l’homme la suit dans son péché.
Remarquez maintenant comment Dieu agit en regard de cette désobéissance et de ce désordre : « L’Éternel Dieu appela l’homme, et lui dit : Où es-tu ? … As-tu mangé de l’arbre dont je t’ai commandé de ne pas manger ? » (Genèse 3 v. 9 et 11). L’Éternel n’appela pas Ève pour lui demander si elle avait mangé de l’arbre défendu, bien qu’elle ait été la première à le faire. Non ; l’Éternel appela Adam, le chef auquel il avait donné le commandement de ne pas manger, et le tint pour responsable de la transgression.
Adam répond avec lâcheté que la femme que Dieu lui avait donnée pour être avec lui, lui avait donné de l’arbre, et qu’il en avait mangé. Mais en prononçant son châtiment gouvernemental sur Adam, Dieu ne l’excuse pas du fait qu’Ève avait agi la première.
Au contraire, il le blâme d’avoir écouté la voix de sa femme et d’avoir mangé, enfreignant le commandement qu’il lui avait donné (Genèse 3 v. 17). Ève reçut également sa punition, mais Adam fut tenu pour le plus responsable.
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