
2.Le foyer chrétien
Chap: 2 - Le mariage, base du foyer - Après avoir vu la place vitale, telle que Dieu l’a ordonnée, du foyer dans le système social, considérons plus en détail l’institution honorable et sacrée du mariage, donnée de Dieu comme vraie base du foyer.
Notre propos est avant tout d’être en aide aux jeunes croyants qui, maintenant ou plus tard, envisagent de se marier et de fonder un foyer à la gloire du Seigneur. Le mariage est la plus ancienne et une des plus nobles institutions que Dieu a données à la race humaine. Le mariage était l’intention de Dieu pour l’homme dès le début de son histoire.
Institué par Dieu en Éden.
Lui-même l’a institué dans le jardin d’Éden, et sa Parole déclare : « Que le mariage soit honoré de tous, et le lit conjugal exempt de souillure, car Dieu jugera les impudiques et les adultères » (Hébreux 13 v. 4). Ainsi Dieu a mis son autorité sur l’institution du mariage.
L’homme n’est pas complet en lui-même. La femme est son complément pour suppléer à ses déficiences. Elle est forte là où il est faible et faible où il est fort, et ensemble, ils forment un tout complet, une seule chair. Aussi est-il dit : « Dieu créa Adam… Il les créa mâle et femelle, et les bénit ; et il appela leur nom Adam, au jour qu'ils furent créés » (Genèse 5 v. 1 et 2). Tant l’homme que la femme étaient nécessaires pour constituer un Adam complet.
Discernant l’état incomplet d’Adam dans sa solitude, Dieu dit : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul ; je lui ferai une aide qui lui corresponde » (Genèse 2 v. 18). Ève fut ainsi formée d’un côté d’Adam et fut ce que le Créateur avait en vue pour lui. Il l’amena ensuite vers Adam et les bénit ; et ils furent une seule chair.
Le chemin plus élevé du célibat.
Le péché est entré dans la création de Dieu, qui était parfaite, et a tout gâté, de sorte que maintenant même cette union bénie du mariage n’est pas une rose sans épines. Ceux qui se marient « auront des tribulations dans la chair », déclare l’apôtre inspiré (1 Corinthiens 7 v. 28) ; lui qui avait reçu miséricorde et un don spécial du Seigneur pour rester non marié, afin de servir le Seigneur sans distraction.
Marcher ainsi dans l’Esprit au-dessus des exigences et des affections de la nature, par consécration au service du Seigneur, est un chemin plus élevé que de suivre la nature et se marier. Mais « Tous ne comprennent pas cette parole, mais seulement ceux à qui cela est donné » déclare notre Seigneur en Matthieu 19 v. 11, lorsque les disciples lui dirent : « Si telle est la condition de l’homme à l’égard de la femme, il ne convient pas de se marier » (v. 10).
La voie du célibat consacré, pur et saint, est l’exception plutôt que la règle pour l’humanité. « Car il y a des eunuques qui le sont dès le ventre de leur mère ; il y en a qui le sont devenus par les hommes ; et il y en a qui se sont rendus tels eux-mêmes, à cause du royaume des cieux. Que celui qui peut comprendre comprenne » (Matthieu 19 v. 12).
« … chacun tient de Dieu un don particulier » et « si tu t'es marié, tu n'as point péché… Ainsi, celui qui marie sa fille fait bien, et celui qui ne la marie pas fait mieux » (1 Corinthiens 7 v. 7, 28 et 38).
« Pour ce qui concerne les choses dont vous m'avez écrit, je pense qu'il est bon pour l'homme de ne point toucher de femme. Toutefois, pour éviter l'impudicité, que chacun ait sa femme, et que chaque femme ait son mari » (1 Corinthiens 7 v. 1 et 2).
Dieu donne à l’homme une aide qui lui corresponde.
Le mariage d’Adam est le modèle pour tout mariage. Dieu a préparé l’union d’Adam et d’Ève, comme il le fait dans tous les cas de vrai mariage. La sagesse de Dieu discerne le moment où la solitude de l’homme n’est plus bonne pour lui et il lui donne une épouse qui est le vrai complément de « sa nature ».
Adam pouvait dire d’Ève : « La femme que tu as mise auprès de moi… » (Genèse 3 v. 12). C’est ainsi que chaque homme devrait considérer sa femme ; il devrait penser à elle comme étant un don du Seigneur : « Celui qui trouve une femme trouve le bonheur ; c'est une grâce qu'il obtient de l'Éternel ». « Mais une femme intelligente est un don de l'Éternel » (Proverbes 18 v. 22 ; 19 v. 14).
Adam n’a pas eu à choisir une épouse ; une seule pouvait lui convenir et elle avait été spécialement préparée par Dieu pour lui. Ainsi un vieux proverbe dit : « les mariages sont faits dans le ciel ! »
Dieu seul peut donner à tout homme une vraie aide qui lui corresponde, lui seul peut rapprocher un jeune homme et une jeune fille et faire d’eux une seule chair dans le Seigneur. Lui seul sait quel caractère et quel tempérament balanceront et compléteront le caractère et le tempérament de l’autre, et permettront le support des infirmités l’un de l’autre.
Il est le seul vrai « faiseur de mariage » si l’on veut bien nous pardonner l’emploi d’une telle expression à l’égard de Dieu. Et, disons-le en passant, tout autre « marieur » est inopportun.
Unis par Dieu.
Les paroles de Matthieu 19 v. 6 : « Ainsi ils ne sont plus deux, mais ils sont une seule chair. Que l'homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint », nous montrent ce qu’est le vrai mariage selon la pensée de Dieu. Il résulte de l’attirance de deux cœurs et de deux vies, et de leur attachement l’un à l’autre dans un amour qui procède de Dieu.
C’est l’union par Dieu lui-même de deux êtres en un seul cœur et en une seule chair par des liens que l’homme ne peut pas dissoudre. C’est certainement quelque chose d’infiniment plus élevé qu’une simple cérémonie légale déclarant deux personnes mari et femme, bien que cela soit aussi nécessaire pour observer les lois civiles.
Si le mariage est la volonté de Dieu à votre égard, il est de toute importance que ce sujet capital soit considéré avec tout le sérieux qu’il comporte à la lumière de la Parole de Dieu. Est-ce que la jeune fille ou le jeune homme auquel vous pensez, ou que vous fréquentez, est celle ou celui que Dieu a choisi pour être votre conjoint dans les liens sacrés du mariage ? Êtes-vous sûrs que la personne de votre choix est la seule à laquelle vous puissiez ainsi être uni, et qu’une telle union est bien la volonté de Dieu ?
Un pas extrêmement solennel.
Après votre conversion, il n’est point de sujet plus important dans l’histoire de votre vie que le mariage, qui est un lien pour l’existence terrestre et qui ne peut être dissous que par la mort. Une erreur sur ce point est une erreur pour la vie. D’autres méprises peuvent être rectifiées dans une mesure, mais une méprise dans le choix d’une femme ou d’un mari est une erreur irréparable et une perte irrémédiable. Imaginez la tristesse de deux vies humaines s’écoulant dans une telle désillusion au lieu d’être vécues dans la joie et la bénédiction de notre Père céleste.
Un sujet aussi profondément important que celui-ci, et qui touche aux sources les plus secrètes et les plus saintes de la vie, qui affecte toute notre existence future, comme aussi celle du conjoint, et qui conduit soit à progresser, soit à rétrograder dans la vie chrétienne, n’est pas une chose à prendre à la légère. Ce pas ne devrait être franchi qu’après un profond exercice devant Dieu et la certitude de sa pensée.
Se marier dans le Seigneur.
Le croyant est exhorté à ne pas se mettre sous un joug mal assorti avec les incrédules : « Ne vous mettez pas avec les infidèles sous un joug étranger. Car quel rapport y a-t-il entre la justice et l'iniquité ? ou qu'y a-t-il de commun entre la lumière et les ténèbres ? Quel accord y a-t-il entre Christ et Bélial ? ou quelle part a le fidèle avec l'infidèle ? » (2 Corinthiens 6 v. 14 et 15).
Par conséquent, le mariage d’un chrétien avec quelqu’un qui n’est pas véritablement un croyant, n’est pas du tout une union selon Dieu. Que dans sa grâce souveraine, Dieu puisse intervenir, sauver le conjoint inconverti et le bénir, est un sujet tout autre et ne change en rien la déclaration qui précède.
Se marier « dans le Seigneur » (1 Corinthiens 7 v. 39) va plus loin, c’est reconnaître sa seigneurie et son autorité dans ce pas si solennel : « Pourquoi m'appelez-vous Seigneur, Seigneur ! et ne faites-vous pas ce que je dis ? » (Luc 6 v. 46) ; c’est épouser celui ou celle que le Seigneur a choisi pour moi. Souvenons-nous donc que le simple fait que deux personnes sont croyantes n’est pas une indication que leur union serait selon sa volonté.
Connaître sa volonté.
Peut-être le lecteur sera-t-il perplexe et posera-t-il la question : « Comment puis-je savoir qui est celui (ou celle) que le Seigneur désire que j’épouse ? » La manière de connaître la pensée de Dieu pour ce pas si important est la même que pour tout autre sujet, qu’il soit petit ou grand. Elle se trouve dans la prière et l’attente confiante dans le Seigneur, dans sa communion, en cherchant sa face et en sondant sa Parole.
Mais le premier pas et le plus indispensable pour connaître la pensée de Dieu, c’est de n’avoir aucune volonté propre à cet égard. Lorsque nos volontés ne sont pas en activité, Dieu peut et veut nous montrer sa volonté « bonne, agréable et parfaite » (Romains 12 v. 2), que nous sommes invités à reconnaître comme telle.
Alors, nous pourrons distinguer la direction de son œil et entendre sa voix nous communiquer sa pensée. Et comme le serviteur d’Abraham autrefois, qui avait été envoyé pour chercher une épouse pour Isaac, notre heureuse expérience sera : « Béni soit l'Éternel, le Dieu de mon seigneur Abraham, qui n'a pas renoncé à sa miséricorde et à sa fidélité envers mon seigneur ! Moi-même, l'Éternel m'a conduit » (Genèse 24 v. 27).
« Dans toutes tes voies connais-le, et il dirigera tes sentiers » (Proverbes 3 v. 6).
Des affections trop sacrées pour être prises à la légère.
Dans cette époque de moralité relâchée et de trop grande liberté, il peut être nécessaire de dire que la conduite de jeunes gens et de jeunes filles, et de personnes plus âgées aussi, qui « flirtent » à leur gré avec différents partenaires, n’est certainement pas de Dieu. L’affection est une chose trop sacrée pour qu’on joue avec elle. Une personne – et une seule – devrait être admise dans le cercle le plus intime de l’affection humaine ; toutes les autres doivent être tenues à distance. Être légers dans de tels sujets, c’est aller au-devant de désastres moraux.
Ce sont les voies de ce présent siècle mauvais, et un croyant ne devrait jamais admettre de tels principes. Ne pas être satisfait d’un seul amour, c’est n’avoir pas connu le vrai amour, et la plupart des divorces n’ont d’autre cause que la légèreté avec laquelle le mariage a été conclu. Il n’est pas davantage selon Dieu, et c’est un manque de droiture, d’éveiller les affections d’une personne du sexe opposé en lui « faisant la cour », sans aucune intention sérieuse de mariage. Les affections divinement implantées sont choses trop saintes pour qu’on joue avec elles.
Il est cruel et faux d’agir ainsi. De telles affections devraient revêtir le caractère le plus noble et le plus sacré, et être considérées ainsi. Un attachement une fois goûté et manifesté ouvertement envers une sœur en Christ devrait, dans le cours normal des choses, conduire à des fiançailles et au mariage.
Toutefois, si l’on s’est engagé précipitamment ou si l’on a commencé une fréquentation et que l’on découvre ensuite que ce n’est pas du tout selon la volonté du Seigneur, il vaut beaucoup mieux rompre que continuer dans cette fausse voie et vivre le reste de ses jours dans l’affliction. Nous ne voudrions certainement pas encourager dans la moindre mesure la pratique de la rupture des fiançailles, mais dans les circonstances que nous venons de mentionner, c’est le mieux qu’il reste à faire.
Chacun devrait être exercé devant Dieu et être certain de sa volonté avant de s’engager. Plus d’un déchirement de cœur, dû à des fiançailles rompues, serait ainsi évité.
Hardiesse provocante.
Une autre pratique courante peut être mentionnée ici : la conduite inconvenante et peu féminine de jeunes personnes faisant le premier pas* dans le début d’une fréquentation. Une telle hardiesse, qui fait sortir de la place que Dieu a donnée à chacun, est une offense aux sensibilités de la vraie nature humaine et d’un esprit spirituel.
Elle est tout à fait contraire à la parure « d’un esprit doux et paisible qui est d’un grand prix devant Dieu » (1 Pierre 3 v. 1 à 4), et que les femmes sont exhortées à cultiver. Celles qui agissent ainsi avec hâte et provocation pour « trouver un mari » sont le plus souvent les perdantes en fin de compte. La femme pieuse qui s’attend paisiblement au Seigneur et exprime les désirs de son cœur devant lui, par la prière, ne peut manquer d’être bénie, en cela comme en toute autre chose.
* Ndrl - J’ai été personnellement témoin de deux situations où la jeune femme fit le premier pas, mais d’une façon très délicate et conduite par Dieu. Cela a enclenché la réalisation bénie de l’œuvre du Seigneur dans ces deux cas de mariage. Peut-être sont-ils les exceptions qui confirment la règle citée plus haut…
Le vrai amour, seul motif juste.
Ce qui attire deux cœurs ensemble dans le lien envisagé du mariage, devrait donc être un amour vrai et profond, et une affection divinement implantée en l’un et l’autre. Avec la connaissance de la volonté de Dieu à cet égard, ce devrait être le seul motif du mariage.
La fortune, la position sociale, les avantages terrestres, la beauté, sont souvent les véritables motifs sous-jacents de bien des fiançailles et des mariages. Mais toutes ces choses ne peuvent pas produire l’amour véritable, la joie et la paix conjugale, ni par conséquent le vrai bonheur.
L’amour est « le lien de la perfection », un lien qui ne fait jamais défaut (Colossiens 3 v. 14 ; 1 Corinthiens 13 v. 8). Seul l’amour qui trouve sa source en Dieu et qui se renouvelle dans les « verts pâturages » de sa Parole, dans les « eaux paisibles » de sa présence, résistera à la violence des flots qui surgissent dans la vie matrimoniale, avec tous ses problèmes et ses épreuves.
Enfin, l’objet de tous fiancés devrait être que le foyer qu’ils vont fonder soit à la gloire de Dieu.
Qu’y a-t-il de plus heureux que de créer un nouveau foyer sous la direction du Seigneur, où il est invité, et comme « contraint de demeurer avec nous ». Que ce soit là notre portion bénie !
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