Études sur la Parole.12
Exode chapitre 34 à 40 - Le sujet général et caractéristique de l’Exode est la délivrance du peuple de Dieu ou son rachat effectué par l’Éternel, et son établissement comme un peuple qui lui appartient en propre.
Exode chapitre 34.
Caché pendant que Dieu passe, Moïse se prosterne à la voix de Dieu, qui déclare son nom et révèle ce qu’il est comme l’Éternel. Ces paroles donnent les principes contenus dans le caractère de Dieu lui-même, en relation avec le peuple juif, principes qui forment la base de son gouvernement. Ce nom n’est pas l’expression de ses relations avec le pécheur pour sa justification, mais celle de ses relations avec Israël pour son gouvernement. Miséricorde, sainteté et patience caractérisent ses voies envers lui, mais il ne tient pas le coupable pour innocent. Moïse, toujours préoccupé du peuple de Dieu, demande, en s’appuyant sur la faveur qui repose sur lui comme médiateur, que l’Éternel, ainsi révélé, monte au milieu d’eux, et cela parce qu’ils sont un peuple de cou roide. Comment pourrait-il diriger sûrement un pareil peuple sans l’Éternel ?
Les relations personnelles de Moïse avec Dieu étaient pleinement établies, en sorte qu’il pouvait se faire fort de sa propre position pour présenter le peuple tel qu’il était, et faire à la fois, des difficultés qu’il rencontrait dans sa marche, du péché d’Israël, de son esprit de rébellion, autant de motifs pour réclamer la présence de Dieu selon le caractère révélé par lui : c’est là l’effet propre de la médiation. Mais il est très beau de voir que cela même que Dieu avait allégué pour motiver la destruction du peuple, ou du moins le projet de s’en tenir éloigné, devient, par l’intervention de la grâce, un argument pour réclamer Sa présence. Celle-ci supposait le pardon ; c’est aussi ce que Moïse demande ; et dans le sentiment de la bénédiction attachée au nom et à l’Être de Dieu, il ajoute : « Possède-nous ». Dieu, en réponse à cette prière, établit une nouvelle alliance avec le peuple.
Le fond de cette alliance est la séparation complète du peuple d’avec les nations que Dieu allait chasser devant lui. Elle suppose l’entrée d’Israël en Canaan, en vertu de la médiation de Moïse, et la présence de Dieu au milieu d’eux, en vertu de son intercession. Il est ordonné au peuple de maintenir ses relations avec Dieu dans les fêtes solennelles, sous la bénédiction et la sauvegarde de l’Éternel.
Je me suis un peu étendu sur les entretiens de Moïse avec Dieu, parce qu’Israël (et c’est très important à remarquer) n’est jamais entré dans la terre promise sous l’alliance de Sinaï, autrement dit (puisque tout ceci se passait au pied du mont Sinaï), sous la loi seule : elle avait été violée dès l’instant qu’elle lui avait été donnée. C’est la médiation de Moïse qui le mit en état d’y entrer. Toutefois le peuple est replacé sous la loi, mais à la loi est ajouté un gouvernement de patience et de grâce. Au chapitre 10 du Deutéronome, verset 1, nous voyons qu’il n’est plus question d’introduire ouvertement la loi dans le camp où Dieu avait été déshonoré. Elle doit être mise dans l’arche, selon le plan prédéterminé de Dieu (1), afin de permettre au peuple, malgré son état de misère, de s’approcher de Lui.
1.Ainsi Christ, bien qu’il fût ordonné de toute éternité, a été tenu en réserve. Il ne fut manifesté comme vrai propitiatoire, qu’après que la loi eut été présentée et que l’homme l’eut méconnue. Elle n’existe maintenant que comme expression des grands principes de la justice exigée de l’homme, mais, pour le croyant, cachés et ensevelis en Christ, qui donne au trône de Dieu son caractère. Mais il a fallu premièrement casser, et ensuite cacher ces tables (si redoutables pour l’homme) de la parfaite, mais inflexible loi de Dieu. Dieu écrira cette loi, au dernier jour, dans le cœur d’Israël qui Lui fut jadis si infidèle.
Moïse demeure sur la montagne avec l’Éternel, tout entier à la contemplation de Dieu tel qu’il se révèle à ses yeux. Il n’avait pas maintenant à s’occuper de ses instructions, sur les diverses parties du tabernacle, mais de Dieu, selon la révélation qu’Il avait donnée de Lui-même : il ne mangeait ni ne buvait (1) ; il était dans un état hors de nature où la chair n’entrait pour rien, séparé en quelque sorte de l’humanité. L’Éternel écrit de nouveau sa loi sur les tables que Moïse avait préparées.
Cependant, l’effet de cette communion de Moïse avec Dieu se manifeste : lorsqu’il descend, son visage est resplendissant. Mais ici, c’était une gloire en quelque sorte extérieure et légale, différente de la gloire du Seigneur Jésus lui-même. Aussi Israël ne pouvait-il arrêter ses regards sur le visage de Moïse. Notre position est tout autre, car pour nous il n’y a plus de voile, et nous contemplons la gloire du Seigneur à face découverte, c’est-à-dire sans voile. La gloire maintenant n’est pas appliquée pour appuyer la loi dans la conscience, mais elle est la démonstration à la fois de l’abolition de nos péchés et de la justice divine, car nous la contemplons en Celui qui porta nos péchés et qui est cette justice pour nous. Sous ce rapport, nous sommes plutôt dans la position de Moïse, lorsqu’il entrait dans le lieu très saint.
1. Ici, toutefois, on voit l’excellence du Seigneur Jésus, qui doit avoir la prééminence en toutes choses. Moïse, par nature éloigné de Dieu, sort de l’état naturel pour s’approcher de Lui. Christ, qui était naturellement près de Dieu, et bien plus que près, passe quarante jours dans un état hors de nature pour avoir affaire à l’adversaire, dans l’intérêt de l’homme.
Chapitres 35 à 40.
Outre la recommandation faite au chapitre 34 à Israël de demeurer séparé des peuples voisins, il y a dans le chapitre 35 une autre partie des instructions de Moïse, qu’il a données après être descendu de la montagne. Ces instructions n’ont pas rapport à la certitude pour le peuple d’entrer dans le pays, ni à la conduite qui convient à ceux qui sont graciés, savoir : qu’ils s’abstiennent de tout ce qui pourrait tendre à ramener le péché, lorsqu’ils jouissent des privilèges de la grâce ; mais Moïse parle de ce que le peuple avait en partage, envisagé sous le bénéfice de la communication avec Dieu, que le médiateur, comme chef de la grâce, avait établi. Le sabbat est ordonné (1), et en outre le peuple, à qui la grâce a été manifestée, est encouragé à montrer sa franche volonté et sa libéralité dans tout ce qui regarde le service de Dieu. Aussi trouvons-nous la manifestation de l’Esprit de sagesse et de don dans le service, Dieu nommant ceux qu’il désignait plus particulièrement pour l’œuvre. Le peuple répond de bon cœur à l’invitation que lui adresse Moïse : on apportait plus qu’il ne fallait, et tous les hommes d’esprit travaillaient aux choses pour lesquelles ils étaient doués. Moïse les bénit.
1. Le sabbat intervient toutes les fois qu’il y a un principe quelconque de relation, établi entre le peuple et Dieu. Le sabbat est le résultat de cette relation ; le peuple entre dans le repos de Dieu. Il faut observer que, tandis que le peuple est placé positivement sous la loi, le principe des secondes tables était la loi après le pardon et la miséricorde. C’est exactement le terrain sur lequel les chrétiens de nos jours veulent se placer : ils veulent introduire la loi après la grâce et la miséricorde. Mais Paul appelle cela : le ministère de la mort et de la condamnation. La première fois que Moïse monta sur la montagne, sa face ne devint pas resplendissante, et c’est à cela que l’apôtre fait allusion en 2 Corinthiens 3.
Ainsi, le tabernacle fut dressé, et chaque chose mise à sa place, selon l’ordonnance de Dieu. Tout fut oint d’huile ensuite (ce que je n’ai pas fait remarquer à propos des détails relatifs à la construction du tabernacle). Christ a été de même consacré et oint de l’Esprit et de puissance. Et, de plus, Christ, devant réconcilier toutes choses, après avoir fait la paix par son sang (étant Celui qui premièrement est descendu, et qui ensuite est monté pour remplir toutes choses de sa présence, selon la puissance de sa rédemption, en justice et en amour divins), il faut que l’onction du Saint Esprit porte aussi partout l’efficace de cette puissance en rédemption.
C’est pour cela que le tabernacle avait été aspergé avec du sang. Cette onction représente la puissance de la présence du Saint Esprit, et non la régénération. Dieu prend possession du tabernacle par sa gloire, et la nuée de sa présence et de sa protection devient le guide du peuple (actuellement gracié), béni, et trop heureux de se trouver sous le gouvernement et la conduite de Dieu, et d’être en même temps son habitation et son héritage.
Un message de John Nelson Darby.
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