Études sur la Parole.26
Nombres chapitre 29 à 36 - Dans les Nombres, nous trouvons le service et la marche du peuple qui sont, en figure, le service et la marche des saints à travers ce monde : et par conséquent ce qui se rapporte aux Lévites, et à la traversée du désert.
Nombres chapitres 29.
Le premier jour du septième mois se rapportait au renouveau d’Israël, qui était une spécialité et non le témoignage général et complet : c’était le renouvellement, selon la valeur de l’œuvre de Christ, des relations de Dieu avec la terre, et spécialement avec Israël. Voilà pourquoi, outre la reconnaissance régulière de la grâce au premier jour du mois, on offrait de plus un jeune taureau, un bélier et sept agneaux. Le témoignage général, ou la réponse à l’œuvre de Christ, était offert, mais en outre un témoignage spécial ou partiel, pour la restauration terrestre d’Israël. Il en sera ainsi, au jour des propitiations, lorsqu’Israël, voyant le Seigneur, sera pleinement rétabli en grâce.
Ce sera alors un témoignage général et complet, lorsque la résurrection de Christ, et la puissance du Saint Esprit (qui introduiront les gentils aussi, et s’étendront ainsi au témoignage parfait des relations entre Dieu et l’homme) produiront une réponse d’en bas, reconnaissant en plein le bien que Dieu a fait et les relations établies sur Son œuvre. Alors les siens seront à Lui selon l’agréable odeur de Christ, soit en consécration, soit dans l’estimation intelligente de son offrande. L’onction de l’Esprit et la joie accompagnaient cette offrande ; elle avait lieu tous les sept jours de la fête, en témoignage de sa perfection.
Dans le premier cas donc, savoir lors de la fête du premier jour du septième mois, il n’y avait qu’un jeune taureau (chapitre 29 v. 1 à 6), au lieu de deux qui étaient offerts le jour des premiers fruits (chapitre 28 v. 26 à 37). Ce jeune taureau était offert comme témoignage d’une œuvre spéciale et particulière (mais en même temps partielle) ; mais le témoignage général à la valeur du sacrifice de Christ dont il dépendait était maintenu.
Il est évident que le même principe s’applique au dixième jour du septième mois. C’est l’application de l’œuvre expiatoire de Christ à Israël sur la terre. Il n’y avait qu’un jeune taureau. Le principe de consécration, et la valeur intrinsèque du sacrifice demeuraient les mêmes.
La fête des tabernacles introduisait un autre ordre d’idées, du moins un nouveau développement de ces idées ; c’est l’économie à venir. On ne trouve pas la perfection dans ce qui est offert avec joie et volontairement à Dieu ; mais cette perfection est à peu près réalisée : treize jeunes taureaux sont offerts. Le millénium amènera sur la terre une joie dans le culte et les actions de grâce, qui seront, extérieurement du moins, presque parfaits, Satan étant lié, et la bénédiction du règne de Christ étant répandue partout. Les deux béliers représentent le témoignage d’une consécration abondante, et peut-être extérieurement l’introduction des Juifs et des gentils, non pas leur consécration en un seul corps, mais le témoignage qu’ils rendront sur la terre, d’une manière distincte, de cette consécration à Dieu.
Ensuite, le témoignage à la perfection de l’œuvre de Christ étant complet sur la terre, soit pour Israël, soit pour la bénédiction des gentils, toute son efficace est manifestée sur la terre ; car c’est toujours de cette manifestation sur la terre (mais comprise par la foi) qu’il s’agit ici. Il y avait quatorze agneaux.
Il y a cependant déclin dans ce dévouement de joie et de témoignage envers Dieu ; il est vrai qu’il ne cesse pas d’être complet, mais son abondance cesse graduellement de se manifester, comme cela avait lieu au commencement. La chose, comme établie de Dieu, reste dans sa perfection. C’est ce qu’on trouve au septième jour, qui complète la partie purement terrestre.
Au huitième jour, nous n’avons plus qu’un jeune taureau, un bélier et sept agneaux. C’est la reproduction de ce qui caractérise le jour des propitiations et le premier jour du septième mois ; car, si ce dernier désignait Israël seul ramené à Dieu, le huitième jour désigne de son côté ce qui est en dehors de la perfection terrestre, un peuple céleste mis à part. Telle est, me semble-t-il, l’idée générale de ce que nous donne l’Esprit de Dieu dans ce passage.
Chapitre 30.
Le chapitre 30 nous parle du vœu des femmes ; il se rapporte aussi au sort d’Israël, responsable des vœux qu’il a faits, Dieu l’entendant, et ne les ayant pas cassés dans son gouvernement ici-bas.
En effet, Israël est resté responsable du vœu par lequel il s’est obligé, et dont notre précieux Sauveur a dû prendre le fardeau sur lui.
Chapitre 31.
Au chapitre 31, la guerre se trouve dans le désert (quoi qu’elle ne le caractérise pas), toutes les fois que nous tombons dans les pièges que l’ennemi nous y tend. Il y a toujours des combats dans les lieux célestes, en vue de jouir des choses qui y sont promises ; mais dans le désert, c’est la patience qui est en exercice. Mais s’il y a chute, si nous tombons dans l’idolâtrie, si nous commettons la fornication avec le monde en donnant dans ses pièges, si, de quelque manière que ce soit, nous nous unissons amicalement avec lui dans le désert, nous nous créons des guerres, sans même avoir l’avantage d’acquérir, de cette manière, aucun territoire spirituel. Dieu est obligé de faire subir un changement complet à nos relations avec les gens du monde.
Si nous ne nous étions pas liés avec eux, nous n’aurions pas eu ces difficultés ; mais, puisque étant nos amis ils nous trompent, il faut que nous devenions ennemis. Notre position normale et paisible est de n’avoir aucune relation quelconque avec eux. Que de fois il nous faut agir comme des ennemis avec le monde, parce que nous avons voulu avoir affaire avec eux en amis, et qu’ils étaient un piège pour nos âmes ! Toutefois Dieu donne une victoire complète aussitôt que nous les traitons en ennemis ; seulement il faut la destruction totale et entière de tout ce qui nous a séduits : point de concession, rien ne doit être épargné.
L’Éternel donne aussi des ordres quant aux résultats heureux des guerres de son peuple avec ses ennemis. Il choisit ceux qu’il veut pour faire la guerre, et les honore ; mais il veut aussi honorer, à leur tour, ceux qu’il a laissés en arrière selon sa volonté suprême, qui ont été fidèles à la tâche, moins pénible peut-être, qu’il leur a confiée et l’ont remplie selon sa volonté. Dieu lui-même tient aussi à être reconnu dans les Lévites et les sacrificateurs.
Chapitre 32.
Une autre chose se rattache à ceci : s’il y a, par notre faute, des guerres hors de Canaan, c’est aussi par les guerres indispensables faites à ceux qui s’opposaient à sa marche à travers le désert, que le peuple de Dieu s’est acquis un bon pays, et jusqu’à un certain point du repos, en deçà du Jourdain, fleuve de la mort qui sert de frontière au vrai territoire de la promesse. Ayant des possessions ici-bas, auxquelles le cœur s’attache, ce cœur s’attache aussi aux bénédictions qui sont en deçà du Jourdain, à un certain repos que le peuple de Dieu s’est acquis hors de Canaan. « Ne nous fais pas », disent-ils, « passer le Jourdain ». Moïse sentait la portée de ce souhait. Si, selon le gouvernement de Dieu, lui ne pouvait pas y entrer, son cœur y était cependant. Il leur rappelle le mépris du pays désirable à Kadès-Barnéa, et blâme sévèrement Ruben et Gad. Toutefois, ces tribus s’engageant à marcher devant les fils d’Israël jusqu’à la conquête du pays, il accède à leur requête et les établit en Galaad avec la demi-tribu de Manassé.
Cependant l’histoire du Livre saint nous montre que ces tribus furent les premières à souffrir et à tomber entre les mains des gentils. « Ne savez-vous pas, dit Achab, que Ramoth de Galaad est à nous et que les Syriens la possèdent ? » Heureux ceux qui attendent avec patience les bénédictions de Dieu, jusqu’à ce qu’ils aient passé le Jourdain, et qui, en attendant, préfèrent avoir la patience comme leur part plutôt que les bénédictions qui sont en deçà du pays de la promesse. Bien que ce soit la providence de Dieu qui les donne, elles sont moins assurées ; et même les bénédictions spirituelles, quoique très réelles, trompent les espérances des saints, si l’Assemblée considère le monde comme étant leur siège. Il n’y a pas de frontières pareilles au Jourdain, et que Dieu, dans ses conseils de grâce, a établies comme telles.
Chapitre 33.
Si Dieu compte son peuple nom par nom, il fait voir en même temps son gouvernement et sa fidélité ; car, tout en les gardant, il n’en restait pas un du premier dénombrement, sauf Caleb et Josué. Il se souvient aussi de tout leur long voyage dans le désert ; chaque traite est devant ses yeux et dans sa mémoire ; et maintenant il pose en principe la possession du pays par le peuple, et la destruction totale des habitants, qui devaient être entièrement chassés et ne point demeurer au milieu d’Israël : sinon ceux d’entre eux qui resteraient seraient un tourment pour le peuple, et Dieu ferait aussi à Israël comme Il avait fait à ces nations. C’est une dangereuse charité que celle qui épargne les ennemis de Dieu, ou plutôt qui s’épargne, par incrédulité, dans ses combats avec eux ; on est bientôt entraîné à former avec eux des alliances qui attirent sur nous le jugement que ces ennemis ont mérité et que nous-mêmes avons aussi mérité.
Chapitres 34 et 35.
Dieu prend soin de son peuple à tous égards ; il pose les limites du pays dont ils devaient jouir ; il établit la prise de possession et la part de ses serviteurs les Lévites qui ne devaient pas avoir d’héritage.
Six de leurs villes devaient être des asiles pour les meurtriers involontaires, type précieux des voies de Dieu envers Israël qui, dans son ignorance, a mis à mort le Christ. Dans ce sens Dieu le juge innocent. Ils sont coupables du sang et ne pouvaient porter ce fardeau ; mais ils sont coupables par ignorance, comme Saul lui-même, né avant terme (1 Corinthiens 15 v. 8), est une figure frappante de cette même position. Cependant un tel meurtrier restait hors de sa possession, aussi longtemps que vivait le souverain sacrificateur de ces jours-là.
C’est ce qui arrivera à Israël. Aussi longtemps que Christ garde sa sacrificature actuelle en haut, Israël reste hors de sa possession, mais sous la sauvegarde de Dieu. Les serviteurs de Dieu qui n’ont point d’héritage ici-bas, lui servent pour le moins de refuge ; ils comprennent sa position et le reconnaissent comme étant sous la garde de Dieu. Lorsque la sacrificature céleste de Christ, telle qu’elle est maintenant, sera terminée, Israël rentrera dans sa possession. S’il le faisait auparavant, ce serait traiter le sang de Christ, comme s’il importait peu qu’il ait été répandu, et le pays en serait souillé. Or la position actuelle de Christ est toujours un témoignage du fait qu’il a été rejeté et de sa mort au milieu du peuple.
Chapitre 36.
Toutefois Dieu garde l’héritage tel qu’il l’a ordonné. La dernière partie de ce livre présente donc, non le trajet même du désert, mais les rapports entre cette position-là et la possession des promesses et du repos qui vient à la suite. C’est dans les plaines de Moab, que Moïse a rendu témoignage, et un témoignage véritable, à la perversité de la nation ; mais c’est là que Dieu a justifié son peuple, montrant ses conseils de grâce en prenant leur parti contre l’ennemi, à leur insu même, et a poursuivi tous les desseins de sa grâce et de son propos arrêté pour l’établissement complet d’Israël dans le pays qu’il lui avait promis. Béni soit son nom ! Heureux sommes-nous qu’il nous soit permis d’étudier ses voies !
Un message de John Nelson Darby.
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