Études sur la Parole.16

Études sur la Parole.16

Lévitique chapitre 3 - Le livre du Lévitique nous enseigne comment on s’approche de Dieu, envisagé comme demeurant dans le sanctuaire, soit quant aux moyens par lesquels on peut s’approcher, soit quant à l’état dans lequel on doit être pour le faire.

Lévitique chapitre 3.

Maintenant vient, au chapitre 3, le sacrifice de paix ou de prospérité. Il est le type de la communion des saints, selon la vertu du sacrifice, avec Dieu, avec le sacrificateur qui l’a offert pour nous, et avec tout le corps de l’Assemblée. Le sacrifice de prospérité vient après les sacrifices qui nous présentent le Seigneur Jésus lui-même, dans le dévouement qui le fait se livrer à la mort, et dans le dévouement et la grâce qui caractérisent sa vie, mais allant jusqu’à la mort même et à l’épreuve du feu, afin que nous comprenions que toute communion est basée sur l’acceptabilité et la bonne odeur du sacrifice de Christ ; non seulement parce que ce sacrifice était nécessaire, mais parce que Dieu y trouvait toutes ses délices.

J’ai déjà fait observer que lorsqu’un pécheur s’approchait de l’autel, le sacrifice pour le péché, venait en premier ; car le péché doit être porté et ôté pour que le pécheur puisse s’approcher de Dieu et soit qualifié pour le faire. Mais une fois purifié et pur, il s’approchait selon la bonne odeur de l’offrande, c’est-à-dire selon l’acceptabilité parfaite de Christ. Celui-ci ne connaissant pas le péché, s’est consacré à Dieu, dans un monde de péché, afin de glorifier Dieu parfaitement ; de plus, il a aussi consacré à Dieu sa vie, afin que tout ce que Dieu était en jugement fût glorifié de même, glorifié par l’homme dans la personne de Christ, et qu’ainsi une faveur infinie pût s’étendre sur ceux qui étaient reçus et s’approchaient par Lui.

« À cause de ceci le Père m’aime, c’est que moi je laisse ma vie, afin que je la reprenne  (Jean 10 v. 17) ». Le Seigneur ne dit pas ici : Parce que j’ai laissé ma vie pour l’Assemblée, ce qui aurait été plutôt le sacrifice pour le péché ; il parle de l’excellence et de la valeur positive de son acte aux yeux du Père, car, dans cet homme, toute perfection opérait. Toute la majesté et la vérité de Dieu, sa justice contre le péché, et son amour furent infiniment glorifiés dans l’homme, dans celui qui fut fait péché pour nous, là où nous étions tombés par le péché. « Maintenant le fils de l’homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui ».

« Car puisque la mort est par l’homme, c’est par l’homme aussi qu’est la résurrection des morts ». Le mal que Satan avait produit était bien plus que guéri, sur la scène où il avait amené la ruine ; il était guéri par le moyen même par lequel la ruine avait été, effectuée. Si Dieu a été déshonoré dans l’homme et par l’homme, Dieu est, dans un certain sens (si j’ose m’exprimer ainsi), redevable à l’homme en Jésus, de sa gloire la meilleure et la plus excellente : quoique tout cela soit pur don de sa part, tout est en même temps le fruit du travail de Christ qui s’est fait homme dans ce but. Tout ce que Christ était, et tout ce qu’il a fait, était infiniment agréable à Dieu ; et c’est en cela que nous avons communion, non pas dans l’offrande pour le péché. Aussi les offrandes de prospérité suivent-elles ici immédiatement, quoique, comme je l’ai déjà remarqué, le sacrifice pour le péché vienne en premier, là où son application était devenue nécessaire.

Dans le sacrifice de prospérité, le premier acte était la présentation et l’immolation de la victime à la porte du tabernacle d’assignation, ainsi que l’aspersion du sang, qui formait la base de tout sacrifice d’une victime, celui qui offrait le sacrifice étant identifié avec elle par l’imposition des mains sur sa tête (versets 1 à 2) (1).

1. Les exceptions à cette règle sont les sacrifices pour le péché au grand jour des propitiations, et la génisse rousse : elles confirment le grand principe ou servent à renforcer l’une de ses parties. L’aspersion du sang était toujours l’office du sacrificateur.

Ensuite toutes les graisses, spécialement celle des parties intérieures, étaient brûlées sur l’autel des holocaustes, pour le Seigneur. Il était, aussi bien que la graisse, défendu de manger le sang. Le sang, représentant la vie, appartenait nécessairement, essentiellement à Dieu : la vie venait de Lui, d’une manière spéciale ; mais la graisse non plus ne devait jamais être mangée, mais brûlée, offerte à Dieu. L’usage de la graisse comme symbole, est familier dans l’Écriture. « Leur cœur est épaissi comme la graisse ». « Jeshurun s’est engraissé, et a regimbé ». « Ils sont enfermés dans leur propre graisse ; de leur bouche, ils parlent avec hauteur  (Psaumes 119 v. 70 ; Deutéronome 32 v. 15 ; Psaumes 17 v. 10) ». Comme symbole, la graisse est l’énergie de la volonté intérieure, la partie intime du cœur de l’homme. De là vient que, pour exprimer son entière mortification, Christ déclare (Psaumes 22 v. 17) qu’il pourrait « compter tous ses os » ; et qu’il dit au Psaumes 102 v. 6 : « À cause de la voix de mon gémissement, mes os s’attachent à ma chair ».

Mais en Jésus, tout ce qui, dans sa nature, était énergie et force, son être intérieur tout entier était un holocauste, sacrifié et offert sans réserve à Dieu, en parfum de bonne odeur. C’était la part de Dieu dans l’offrande, « un pain de sacrifice par feu à l’Éternel ». L’Éternel y trouvait ses délices ; son âme s’y reposait, car certainement c’était une chose très bonne, bonne au milieu du mal, bonne dans la volonté de s’offrir à Lui, bonne en parfaite obéissance.

Si l’œil de Dieu, comme la colombe de Noé, regardait çà et là sur cette terre balayée par le déluge du péché, il ne pouvait jamais, avant que Jésus y fût descendu, se reposer sur rien avec complaisance. C’est alors seulement que sur Lui, l’œil de Dieu put se reposer. Le ciel, quant à l’expression de sa satisfaction, resta fermé, quels que fussent les conseils de Dieu, jusqu’au moment où Jésus (le second Homme, l’homme parfait, le Saint, Celui qui s’offrait à Dieu pour faire sa volonté) fût venu sur la terre. Dès qu’il se présenta pour commencer son ministère public, le ciel s’ouvrit ; le Saint Esprit descendit pour demeurer sur Lui, seul lieu de sa demeure ici-bas et la voix du Père, que rien ne pouvait plus retenir, déclara du ciel : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir ». Cet objet, trop grand, trop excellent, pour que le ciel et l’amour du Père gardassent le silence, allait-il perdre de son excellence et de sa saveur au milieu d’un monde de péché ? Tout au contraire. C’est là même que son excellence devait être manifestée.

Si Jésus a appris l’obéissance par les choses qu’il a souffertes, chaque mouvement de son cœur était consacré à Dieu. Il marcha dans sa communion, honorant son Père en toutes choses, dans sa vie comme dans sa mort. L’Éternel trouvait en lui des délices continuels, et par-dessus tout, en lui dans sa mort : « le pain de sacrifice » était là. Tel était le grand principe ; mais la communion de nos âmes avec cela nous est présentée après. La graisse ayant été brûlée comme une offrande faite par feu, la consécration à Dieu est poursuivie jusqu’à son point suprême d’acceptation et de grâce.

Si nous examinons la loi des offrandes, nous trouverons que le reste de la victime devait être mangé. La poitrine était pour Aaron et ses fils, type de l’Église tout entière ; l’épaule droite était pour le sacrificateur qui faisait l’aspersion du sang (7 v. 31), type plus spécial de Christ comme sacrificateur faisant l’offrande ; le reste de l’animal était mangé par celui qui l’offrait et par ses invités. De la sorte, il y avait identification et communion avec la gloire, et le bon plaisir, ou les délices de Celui auquel le sacrifice était offert ; avec la sacrificature et l’autel, instruments et moyens de l’offrande ; avec tous les sacrificateurs de Dieu, et au milieu d’eux ceux qui y avaient une part immédiate.

La même pratique existait parmi les païens : de là le raisonnement de l’apôtre au sujet des choses offertes aux idoles. Ainsi, en 1 Corinthiens 10 v. 18, parlant de la Cène du Seigneur, dont la signification est fortement liée à ce type, il dit : « Considérez l’Israël selon la chair ; ceux qui mangent les sacrifices n’ont-ils pas communion avec l’autel ? » Cela était si vrai, que, dans le désert, quand c’était possible (un ordre analogue, nécessaire pour le maintien du principe, fut établi dans le pays), personne ne pouvait manger la chair d’aucun animal avant de l’avoir amené comme offrande devant le tabernacle d’assignation. Nous, chrétiens, nous devons faire nos repas au nom du Seigneur Jésus, offrant des sacrifices d’actions de grâces, le fruit de nos lèvres, et consacrant ainsi tout ce à quoi nous avons part, ainsi que nos personnes, en communion avec le Donateur et avec Celui qui nous a amenés là et nous maintient dans cette communion ; mais il s’agit ici d’un sacrifice proprement dit.

L’offrande de Christ, comme offrande faite par feu, est donc les délices de Dieu ; son âme y prend plaisir ; elle est un parfum de bonne odeur pour lui. Devant Dieu, prenant, pour ainsi dire, place à sa table, les adorateurs, s’approchent aussi par ce parfait sacrifice, s’en nourrissent, ont une parfaite communion avec Dieu quant à ses propres délices dans le sacrifice de Jésus, dans la personne de Jésus lui-même, offert et s’offrant lui-même ainsi ; ils ont, avec Dieu, un même sujet de joie parfaite dans l’excellence de l’œuvre de rédemption accomplie par Christ. Comme des parents jouissent ensemble de leurs enfants, leur joie étant rehaussée par leur communion, ainsi les adorateurs, remplis de l’Esprit et rachetés eux-mêmes par Christ, ont avec le Père une pensée commune à l’égard de Son excellence. Le sacrificateur, qui administre toutes ces choses, serait-il seul exclu de la joie qu’elles procurent ? Non, il en a aussi sa part : Celui qui a offert le sacrifice participe à la joie de la rédemption. L’Église tout entière aussi doit y avoir sa part.

Ainsi Jésus, comme sacrificateur, trouve son plaisir dans la joie et la communion entre Dieu et le peuple, les adorateurs qui sont le fruit de son travail, et dont il est lui-même l’objet. Quelle est la joie d’un rédempteur, sinon la joie, la communion, le bonheur de ses rachetés ? Tel est donc tout véritable culte des saints. Il consiste à se réjouir ensemble en Dieu, en vertu de la rédemption et de l’offrande de Jésus, à avoir une même pensée avec Dieu, à trouver ses délices avec lui dans l’excellence de cette victime pure et de son dévouement volontaire, qui nous a rachetés, réconciliés, introduits dans la communion dont nous parlons, avec l’assurance que cette joie dont nous jouissons est celle de Jésus lui-même, de Celui qui en est l’auteur et qui nous la donne. Dans le ciel, il se ceindra, et fera mettre les siens à table, et s’avançant, il les servira.

Cette joie du culte appartient nécessairement aussi au corps tout entier des rachetés, vus dans les lieux célestes. Aaron et ses fils devaient aussi avoir leur part : ils sont toujours le type de l’Église, vue comme corps dans l’ensemble de ses membres, ayant le droit d’entrer dans les lieux célestes et d’offrir l’encens, — faits sacrificateurs pour Dieu. Ces choses étaient le modèle des choses célestes, et ceux qui composent l’Église sont le corps des sacrificateurs célestes. C’est pourquoi le culte rendu à Dieu, le vrai culte, ne peut être rendu que par le corps tout entier des vrais croyants. Je ne puis réellement m’approcher du tabernacle de Dieu avec mon sacrifice, sans y trouver nécessairement les sacrificateurs du tabernacle. Sans le souverain sacrificateur tout est vain. Qu’avons-nous, en effet, sans Jésus ? Or je ne puis le trouver, Lui, sans rencontrer en même temps le corps tout entier de son peuple manifesté. Dieu aussi a ses sacrificateurs, et je ne puis m’approcher de lui autrement que par la voie qu’il a ordonnée, comme associé à ceux qu’il a placés autour de sa maison et les reconnaissant comme le grand corps de ceux qui sont sanctifiés en Christ. Celui qui ne marche pas dans cet esprit est en désaccord avec l’ordonnance de Dieu, et il n’a point de vrai sacrifice de prospérité selon l’institution de Dieu.

Remarquons encore quelques autres détails. En premier lieu, ceux qui étaient nets pouvaient, seuls, prendre part au privilège du festin. Nous savons que maintenant la purification morale remplace la purification cérémonielle : « Vous, vous êtes déjà nets, à cause de la parole que je vous ai dite  (Jean 15 v. 3) ». « Dieu n’a fait aucune différence entre nous et eux, ayant purifié leurs cœurs par la foi  (Actes 15 v. 9) ». C’étaient les Israélites qui, aux jours d’alors, prenaient part aux sacrifices de prospérité ; et si un Israélite était souillé par une chose impure selon la loi de Dieu, il ne pouvait manger du sacrifice, tant que durait sa souillure.

Donc les chrétiens seuls, ceux dont les cœurs sont purifiés par la foi, ayant reçu la parole avec joie, peuvent réellement rendre culte devant Dieu, ayant part à la communion des saints ; et si le cœur est souillé, la communion est interrompue. Aucune personne manifestement souillée n’a le droit de prendre part au culte et à la communion de l’Assemblée de Dieu. N’être pas un Israélite, ou n’être pas net, sont deux choses différentes. Celui qui n’était pas Israélite n’avait jamais aucune part aux sacrifices de prospérité ; il ne pouvait s’approcher du tabernacle.

Qu’un homme fût souillé, ne prouvait pas qu’il ne fût point Israélite (au contraire, la discipline dont nous parlons ne s’exerçait qu’envers les Israélites) ; mais la souillure lui ôtait la capacité de prendre part, avec ceux qui étaient purs, au privilège de la communion, parce que les sacrifices de prospérité, quoique les adorateurs y participassent, appartenaient au Seigneur (chapitre 7 v. 20 et 21). Celui qui était souillé n’y avait aucun droit. Les vrais adorateurs doivent adorer le Père en Esprit et en vérité, car le Père en cherche de tels qui l’adorent. Si le culte et la communion sont par l’Esprit, il devient évident que ceux-là seuls qui ont l’Esprit de Christ, et qui en outre n’ont point contristé l’Esprit, rendant ainsi impossible, par la souillure du péché, la communion qui est par l’Esprit, peuvent y participer.

Une autre partie de l’ordonnance, relative à ce type, semblerait contredire ce que nous venons de faire remarquer, mais en réalité elle apporte plus de lumière encore sur ce sujet. Il était ordonné d’offrir des pains levés avec les offrandes qui accompagnaient ce sacrifice (7 v. 13) : car lors même que ce qui est impur, c’est-à-dire ce qui peut être reconnu comme tel, doit être exclu, il y a toujours un mélange de mal dans notre culte même. Le levain est là (l’homme n’en peut être exempt) ; la quantité peut en être relativement minime, comme c’est le cas lorsque l’Esprit n’est pas contristé ; mais il se trouve partout où est l’homme. On offrait aussi en même temps des pains sans levain, car Christ est là ; l’Esprit de Christ est en nous, en qui il y a du levain, car l’homme est là.

Il y avait dans le culte qui nous occupe ici, une autre ordonnance importante : quand il était offert pour un vœu, le sacrifice pouvait être mangé le jour après qu’on avait offert la graisse, c’est-à-dire le sacrifice par feu à l’Éternel. Mais, lorsqu’on le présentait comme action de grâces, la chair du sacrifice devait être mangée le même jour. La pureté du service des adorateurs s’identifiait ainsi avec l’offrande de la graisse à Dieu. Il est impossible de séparer le vrai culte spirituel et la vraie communion, d’avec l’offrande parfaite de Christ à Dieu. Dès que notre culte se sépare du sacrifice, de son efficace, et de la conscience de l’infinie acceptabilité de Jésus devant le Père, il devient charnel, formel, et pour la satisfaction de la chair. Si le sacrifice de prospérité était mangé en le séparant de l’offrande de la graisse, c’était, disons-nous, un festin purement charnel, une forme de culte qui, n’ayant aucun caractère de communion avec les délices et le bon plaisir de Dieu, devenait pis qu’inacceptable, était une vraie iniquité.

Quand le Saint Esprit nous fait jouir du vrai culte spirituel, il nous introduit dans la communion avec Dieu, en sa présence ; alors, l’infinie valeur que le sacrifice de son Fils a pour lui est nécessairement présentée à notre esprit. Nous nous y trouvons associés, elle forme une partie intégrante et inévitable de notre communion et de notre culte ; nous ne pouvons être en la présence et dans la communion de Dieu sans l’y retrouver. Elle est le fondement de notre acceptation, comme elle est celui de notre communion.

Séparé du sacrifice, notre culte devient charnel ; nos prières sont alors la chose la plus triste possible, ce que l’on entend parfois appeler un don de prière (une répétition éloquente de vérités et de principes connus), au lieu d’être la communion et l’expression de nos besoins et de nos désirs par l’onction de l’Esprit ; nos hymnes ne sont plus que le charme de l’oreille, le goût musical, le plaisir que donnent des expressions poétiques : tout devient une forme charnelle au lieu de la communion dans l’Esprit. Cela est mauvais, une vraie iniquité ; l’Esprit de Dieu ne reconnaît pas ce culte, qui n’est pas en Esprit et en vérité.

Il y avait une différence dans la valeur des diverses espèces de ce sacrifice de prospérités. Offert pour un vœu, il pouvait, comme nous l’avons dit, être mangé le second jour ; s’il s’agissait d’un sacrifice d’action de grâces, il ne pouvait l’être que le premier jour seulement. Cela représente, en type, deux degrés différents d’énergie spirituelle. Quand notre culte est le fruit spontané d’un dévouement simple et sincère, il peut se soutenir plus longtemps, par le fait qu’étant remplis de l’Esprit, nous sommes dans la réalité d’une vraie communion, et notre culte peut être agréé. La saveur de ce sacrifice se maintient ainsi plus longtemps devant Dieu, qui prend part à la joie de son peuple. L’énergie de l’Esprit maintient, dans la communion, la joie du Seigneur dans les siens, joie agréable à Dieu et qu’Il peut accepter. Mais quand notre culte est la conséquence naturelle de bénédictions déjà reçues, il est certes agréable et acceptable devant Dieu, parce qu’il lui est dû ; mais il n’est pas le fruit de la même énergie de communion. Le sacrifice d’action de grâces est sans doute rendu à Dieu, dans sa communion, mais cette communion cesse après que l’hommage a été réellement rendu.

Remarquons aussi que nous pouvons commencer le culte par l’Esprit et le finir par la chair. Si, par exemple, je continue à chanter sans que l’opération réelle de l’Esprit soit en jeu, chose qui n’arrive que trop souvent, mon cantique qui, au commencement, était une vraie mélodie du cœur en l’honneur du Seigneur, finira par les sentiments agréables que donne la musique, en un mot, par la chair. Le chrétien spirituel, l’adorateur intelligent, sentira ce changement à l’instant même où il se produira. L’âme en est toujours affaiblie, mais s’habitue promptement à un culte formaliste et à la faiblesse spirituelle ; et ainsi le mal s’introduit bien vite au milieu des adorateurs, par la puissance de l’ennemi. Que le Seigneur nous garde près de lui, afin que nous jugions toutes choses en sa présence : hors d’elle, nous sommes incapables de rien juger.

Il est bon de noter soigneusement l’expression « la chair du sacrifice de prospérité qui appartient à l’Éternel  (chapitre 7 v. 20) ». Le culte est au Seigneur, car ce qui dans le culte se passe dans notre cœur, ne nous appartient pas. Le Seigneur l’a mis dans nos cœurs, pour notre joie, afin que nous participions au sacrifice de Christ, à Sa propre joie en Christ. Dès que nous nous approprions le culte, nous le profanons. C’est pourquoi, ce qui restait de la chair du sacrifice devait être brûlé au feu ; c’est pourquoi, aussi, ce qui était impur ne devait rien avoir à faire avec le culte (verset 19 à 21) ; de là encore, la nécessité d’associer au culte la graisse qui a fumé sur l’autel pour l’Éternel, afin que ce soit réellement Christ en nous, et ainsi la vraie communion avec Dieu, l’offrande de Christ à Dieu, dont nos âmes se nourrissent.

Souvenons-nous que tout notre culte appartient à Dieu, qu’il est l’expression de l’excellence de Christ en nous, et ainsi notre joie, comme par un seul et même Esprit, avec Dieu : lui dans le Père, nous en lui, et lui en nous, telle est la chaîne merveilleuse qui nous unit en grâce aussi bien qu’en gloire. Notre culte est l’expression de ce qui remplit et réjouit nos cœurs par Christ, comme lui-même, en prenant place au milieu de nous, dit : « J’annoncerai ton nom à mes frères ; au milieu de l’assemblée je chanterai tes louanges  (Psaumes 22 v. 23 ; Hébreux 2 v. 12) ». Certainement il est dans la joie, lui qui sait que la rédemption est accomplie. Puisions-nous être d’accord avec lui ! Il saura guider et conduire nos louanges d’une manière agréable au Père dont l’oreille sera attentive lorsqu’il entendra cette voix nous diriger. Quelle parfaite et profonde expérience de ce qui est agréable devant Dieu doit avoir Celui qui, dans l’œuvre de la rédemption, a présenté toutes choses selon la pensée de Dieu ! Sa pensée à lui est l’expression de tout ce qui est agréable au Père ; or il nous dirige et nous enseigne lui-même dans cette voie où, quoique faibles et imparfaits, nous sommes acceptés comme Lui. « Nous avons la pensée (la faculté intelligente, avec les pensées) de Christ ».

Les « sacrifices de nos lèvres » (Hébreux 13 v. 15 et Osée 14 v. 2) sont l’expression du même Esprit par lequel nous offrons nos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, discernant quelle est sa volonté, bonne, agréable, parfaite : tels sont notre culte et notre service, car notre service, dans un certain sens, devrait être notre culte.

Au sacrifice de prospérité, est ajoutée la défense de manger de la graisse ou du sang (7 v. 22 à 27). Cette ordonnance est bien à sa place ici, vu que les sacrifices de prospérité étaient des offrandes dont les adorateurs mangeaient une grande partie ; et d’après ce que nous avons dit plus haut, la signification de cette défense est claire : la vie et l’énergie intérieure du cœur appartiennent entièrement à Dieu. La vie est à lui et doit lui être consacrée ; elle lui appartient, à lui seul, et ne peut appartenir qu’à lui. La vie, en tant que répandue ou ôtée par un tiers, était un acte de félonie envers les droits de Dieu.

De même pour la graisse : elle ne caractérise aucune des fonctions ordinaires du corps (telles que les mouvements des membres ou choses semblables), mais elle est l’expression de l’énergie de la nature elle-même et appartient par conséquent exclusivement à Dieu. Christ seul la rendit à Dieu, parce que lui seul offrit à Dieu ce qui lui était dû ; aussi l’acte de brûler la graisse, dans cette offrande et en d’autres, représente l’offrande que Christ a faite de lui-même en parfum de bonne odeur à Dieu. Mais il n’en est pas moins vrai que tout appartenait et appartient à Dieu : l’homme ne pouvait pas employer la graisse à son usage. Il pouvait s’en servir, lorsqu’elle provenait d’une bête morte ou tuée ; mais dès que l’homme, de sa propre volonté, ôtait la vie à un animal, il fallait qu’il reconnût le droit de Dieu, qu’il soumît sa volonté et reconnût celle de Dieu comme la seule valable.

 

Arthur KatzUn message de John Nelson Darby.
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