Études sur la Parole.15
Lévitique chapitre 2 - Le livre du Lévitique nous enseigne comment on s’approche de Dieu, envisagé comme demeurant dans le sanctuaire, soit quant aux moyens par lesquels on peut s’approcher, soit quant à l’état dans lequel on doit être pour le faire.
Lévitique chapitre 2.
Passons maintenant à l’offrande du gâteau. Tout en nous présentant l’humanité de Christ, sa grâce et sa perfection, comme homme vivant, cette offrande nous le fait voir comme offert à Dieu, et pleinement mis à l’épreuve. Le gâteau était de fine farine, sans levain, mêlé d’huile et d’encens. L’huile était employée de deux manières : elle était mêlée à la farine, et on en oignait le gâteau. L’offrande personnelle de Christ à Dieu, même jusqu’à la mort, et sa soumission à la mort, ont dû venir d’abord ; car, sans le parfait dévouement de sa volonté, même jusqu’à la mort, rien n’aurait pu être accepté de Dieu. Mais, comme depuis le commencement il était venu pour faire la volonté de son Père, toute sa vie et sa nature comme homme furent parfaites et agréables, un parfum de bonne odeur sous l’épreuve de Dieu.
Abel fut accepté au moyen du sang ; Caïn, qui voulut s’approcher de Dieu par la voie de la nature, en offrant le fruit de son labeur, fut rejeté. Tout ce que nos cœurs naturels peuvent offrir est : « le sacrifice des sots (Ecclésiaste 5 v. 1) », et vient d’une source entièrement corrompue, du péché, de la dureté du cœur, qui ne reconnaît pas notre condition, notre péché, notre éloignement de Dieu. Comment donner une preuve plus évidente de cette dureté de cœur, que de venir, sous les effets et sous les conséquences du péché, après avoir été chassé d’Éden, offrir les sacrifices, fruit du travail qui était la conséquence de la malédiction amenée par le péché, comme si rien absolument n’était arrivé. C’était bien le complet endurcissement d’un cœur aveuglé.
D’un autre côté, comme le premier acte d’Adam, béni en Éden, a été de chercher sa propre volonté (et comme, par cette désobéissance, il devint, lui, avec une postérité semblable à lui, dans ce monde de misère, étranger à Dieu, séparé de lui dans sa condition et sa volonté), Christ, lui, dans ce monde de misère, se dévoua lui-même en amour, pour accomplir la volonté de son Père. Il s’anéantit lui-même. Il vint ici-bas, par un acte de dévouement à son Père, afin que, au prix du sacrifice de lui-même, Dieu fût glorifié. Il était, dans le monde, l’homme obéissant, dont la volonté était de faire celle de son Père, le premier grand acte et la source de toute obéissance humaine, et de la gloire de Dieu, par ce moyen. Sa volonté d’obéir et son dévouement à la gloire de son Père, répandaient une bonne odeur sur tout ce qu’il faisait : tous ses actes étaient empreints de ce parfum.
Il est impossible de lire l’évangile de Jean (1) (mais aussi tel autre des évangiles), où ce que Jésus était, sa personne, brille d’une manière si particulière, sans y retrouver, à chaque instant, le parfum précieux de l’obéissance, de l’amour et du renoncement de soi-même. Ce n’est point de l’histoire, c’est lui-même qu’il est impossible de ne pas y voir ; mais aussi la méchanceté de l’homme, qui se fraya violemment le chemin à travers le voile et le lieu secret de refuge dont l’amour l’avait pour ainsi dire entouré, mettant ainsi à découvert, malgré lui, Celui qui était revêtu d’humilité, la personne divine passant, débonnaire, à travers un monde qui la rejetait. La violence de l’homme ne fit ainsi que démontrer toute la valeur et le prix de l’abaissement volontaire de Celui qui ne faiblit jamais, même lorsqu’il fut forcé de confesser sa divinité. « Je suis » était là, mais dans l’abaissement et l’isolement humains de la plus parfaite obéissance volontaire.
Il n’y avait chez lui nul secret désir d’occuper une place dans son humiliation ; et, par elle, glorifier son Père était le parfait désir de son cœur. Cette perfection se révèle en toutes choses. C’était vraiment « Je suis » qui était là, mais dans la perfection de l’obéissance humaine. « Il est écrit », répond-il à l’ennemi : « l’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu ». « Il est écrit » était sa réponse constante. « Laisse faire maintenant », dit-il à Jean Baptiste, « car ainsi il nous est convenable d’accomplir toute justice ». « Donne-le-leur », dit-il à Pierre, quoique « les fils soient exempts », « pour moi et pour toi ». Nous avons là ce qui concerne l’histoire ; mais dans Jean, où comme nous l’avons dit, sa personne est davantage mise en lumière, il exprime la chose plus directement : « J’ai reçu ce commandement de mon Père » et « je sais que son commandement est la vie éternelle ». « Selon que le Père m’a commandé, ainsi je fais ». « Le Fils ne peut rien faire de lui-même, à moins qu’il ne voie faire une chose au Père ». « J’ai gardé », dit-il, « les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour ». « Si quelqu’un marche de jour, il ne bronche pas ».
1. Dans les écrits de Jean, l’élément divin déployé dans l’homme se montre particulièrement. C’est pourquoi son évangile attire le cœur, tandis qu’il choque l’incrédulité.
Plusieurs de ces paroles ont été prononcées par notre Seigneur en des occasions où l’œil attentif voit percer à travers son humiliation la nature divine, Dieu le Fils, mais d’autant plus beau et glorieux qu’il est ainsi caché ; comme le soleil, que l’œil de l’homme ne peut fixer, montre la puissance de ses rayons en les faisant jaillir à travers Les nuages qui voilent et adoucissent leur éclat. Si Dieu s’humilie, il reste toujours Dieu ; c’est toujours Lui qui fait cela ; « Il ne pouvait être caché ». Cette obéissance absolue donnait une grâce et une saveur parfaites à tout ce qu’il faisait. Il apparaissait toujours comme un envoyé. Il cherchait la gloire du Père qui l’avait envoyé. Il sauvait quiconque venait à lui, parce qu’il n’était pas venu pour faire sa volonté, mais celle de Celui qui l’avait envoyé ; et comme ils ne pouvaient venir à lui à moins que le Père ne les attirât, leur venue était son motif pour les sauver, car il était venu pour accomplir implicitement la volonté du Père.
Quel esprit d’obéissance nous voyons ici ! Qui sauve-t-il ? Ceux que le Père lui donne, quels qu’ils soient. Il est serviteur de la volonté du Père. Est-il question de promettre la gloire, d’ordonner de s’asseoir à sa droite et à sa gauche ? « Ce n’est pas à moi de le donner », dit-il, « sinon à ceux pour lesquels cela est préparé par mon Père ». Il doit récompenser d’après la volonté du Père. Lui n’est là que pour exécuter tout ce qui plaît à Celui-ci. Mais qui pouvait faire cela, sinon Celui qui a pu et qui, en même temps, a voulu, dans cette obéissance, entreprendre de faire quoi que ce soit que le Père voulait ? L’infini de l’œuvre et la capacité pour l’accomplir s’identifient avec la perfection de l’obéissance, qui n’avait de volonté que celle d’un autre. Il était en même temps un homme, simple, humble, débonnaire.
Voyons maintenant comment son humanité en grâce convenait à l’œuvre qu’il venait accomplir. L’offrande du gâteau à Dieu, prise du fruit de la terre, était de la plus fine farine. Tout ce qui était pur, saint, et aimable, dans la nature humaine, se trouvait en Jésus sous toutes ses douleurs, dans toute son excellence, mais dans son excellence même au milieu de ses douleurs. Il n’y avait en lui aucune inégalité, aucune qualité prédominante qui eût pour effet de lui donner un caractère particulier. Quoique rejeté et méprisé des hommes, il était la perfection de la nature humaine. Les sensibilités, la fermeté, la décision (qualités qui se rattachaient elles-mêmes aussi au principe de l’obéissance), l’élévation, et la douceur calme qui appartiennent à la nature humaine, trouvaient toutes en lui leur place parfaite. Dans l’apôtre Paul, nous voyons le zèle et l’énergie ; en Pierre, l’affection ardente ; en Jean, la tendresse du sentiment et l’abstraction de la pensée unie au désir presque illimité de revendiquer les droits de Celui qu’il aime.
Seulement la qualité que nous observons en Pierre prédomine et le caractérise ; Paul, quelque précieux serviteur qu’il fût, « n’a pas de regret » bien qu’il ait eu du regret (2 Corinthiens 7 v. 8) ; il n’a point de repos dans son esprit, lorsqu’il ne trouve pas Tite son frère ; il part pour la Macédoine, quoique une porte fût ouverte à Troas ; il ne reconnaît pas le souverain sacrificateur ; il est obligé de se glorifier lui-même. Chez Pierre, en qui Dieu était puissant envers la circoncision, nous voyons la crainte de l’homme se montrer à travers la fidélité de son zèle. Jean qui aurait voulu, dans son zèle, revendiquer les droits de Jésus, ne savait de quel esprit il était animé, et aurait interdit la manifestation de la gloire de Dieu parce que l’homme ne marchait pas avec eux (Luc 9). Tels étaient Paul, Pierre et Jean.
En Jésus, même comme homme, aucune de ces inégalités ; rien de saillant dans son caractère, parce que chaque chose était en parfaite soumission à Dieu dans son humanité, y avait sa place, y accomplissait exactement son service, puis disparaissait. Dieu était glorifié, et tout était en harmonie. Quand la douceur convenait, Jésus était doux ; lorsqu’il fallait de l’indignation, qui pouvait résister à la flétrissure de sa répréhension ? Tendre envers le plus grand des pécheurs, au temps de la grâce ; insensible à la supériorité sans cœur d’un froid pharisien curieux de juger qui Il était ; le temps du jugement venu, les larmes de ceux qui pleuraient sur lui ne lui font prononcer d’autres paroles que celles-ci : « Pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants », paroles pleines de profonde compassion, mais aussi de soumission profonde au juste jugement de Dieu ! L’arbre sec était préparé pour le feu.
Sur la croix, tendre pour sa mère quand son service est terminé, et la confiant aux soins humains de celui qui, pour ainsi dire, avait été son ami et s’était appuyé sur son sein ; quand son service pour Dieu L’occupait, il n’avait point d’oreille pour ses paroles ou ses droits ; Il était parfait quand il voulait montrer qu’avant sa mission publique, il était toujours le Fils du Père, et, bien que tel, soumis en perfection humaine à la mère qui l’avait porté et à Joseph, son père au point de vue légal. Son calme déconcertait ses adversaires et, dans la puissance morale qui parfois les épouvantait, il montrait une douceur qui attirait tous les cœurs qu’une opposition volontaire n’avait pas endurcis. Puis, quel tranchant affilé lorsqu’il s’agissait de séparer le bien d’avec le mal !
Il est vrai que la puissance de l’Esprit opéra plus tard dans le même sens en appelant et en rassemblant des hommes dans une confession publique ; mais la personne et le caractère de Jésus le faisaient moralement. Il y eut une immense œuvre accomplie (je ne parle pas ici de l’expiation) par Celui qui, quant au résultat extérieur, travailla en vain. Partout où il y avait des oreilles pour entendre, la voix de Dieu parlait, par le moyen de ce que Jésus était comme homme, au cœur et à la conscience de ses brebis. Il entra par la porte, le portier lui ouvrit, et les brebis entendirent sa voix. L’humanité parfaite de Jésus, exprimée dans toutes ses voies, pénétrant par la volonté de Dieu, jugeait tout ce qui est dans l’homme et dans chaque cœur. Mais ce sujet nous entraîne au-delà de ce qui nous occupe directement.
En un mot, donc, l’humanité de Christ était parfaite, soumise immédiatement toute entière à Dieu et répondant à sa volonté, et présentant ainsi nécessairement une complète harmonie. La main qui touchait les cordes les trouvait en parfait accord : tout répondait au cœur de Celui dont les pensées de grâce, de sainteté, de bonté, et aussi de jugement du mal, de plénitude de bénédiction, résonnaient en doux accents aux oreilles des âmes fatiguées, et trouvaient en Christ leur unique et parfaite expression. Chaque faculté, chaque élément de son humanité répondait à l’impulsion que lui donnait la volonté divine, puis rentrait dans une tranquillité dans laquelle le moi n’avait aucune place. Tel était Christ dans sa nature humaine. Ferme lorsqu’il le fallait, la douceur était cependant ce qui le caractérisait essentiellement : sa voix ne s’élevait point dans les rues, parce qu’il était dans la présence de Dieu, son Dieu, et tout cela au milieu du mal. Mais la joie pourra retentir plus hautement lorsque tout répétera : « Louez son nom, louez sa gloire ».
Cependant la pureté de la nature humaine de notre Seigneur procédait de sources plus profondes, et plus importantes, qui nous sont présentées négativement et positivement dans notre type. Si chacune de ses facultés obéissait à l’impulsion divine, il est évident que la volonté de Christ devait être juste et bonne ; l’esprit et le principe d’obéissance devaient en être le mobile ; car c’est l’action d’une volonté indépendante qui est le péché. Christ, comme personne divine, avait droit à une volonté indépendante : « le Fils vivifie qui il veut » ; mais il vint pour faire la volonté de son Père. Sa volonté était l’obéissance ; donc elle était sans péché et parfaite.
Le levain, dans l’Écriture, est le symbole de la corruption, « le levain de malice et de méchanceté ». C’est pourquoi, dans le gâteau qui était offert en bonne odeur à Dieu, il n’entrait pas de levain : ce qui contenait du levain ne pouvait être offert à Dieu en agréable odeur. Cette vérité est mise en relief par voie de contraste dans le type : il y avait des gâteaux pétris avec du levain, et il était défendu de les offrir en parfum de bonne odeur, en offrande faite par feu. Il en était ainsi dans deux cas dont l’un, le plus important et le plus significatif, suffisant pour établir le principe, est signalé dans le chapitre qui nous occupe.
Lorsqu’on offrait les prémices, on y joignait deux gâteaux pétris avec du levain, mais ces gâteaux n’étaient point un sacrifice de bonne odeur. On offrait aussi des holocaustes et des oblations de gâteaux en sacrifice de bonne odeur, mais non pas les prémices (voyez verset 12 et Lévitique 23). Que signifiaient donc ces prémices ? L’assemblée sanctifiée par le Saint Esprit ; car cette fête avec l’offrande des premiers fruits, était le type reconnu du jour de la Pentecôte, de fait, était le jour de la Pentecôte. « Nous sommes », dit l’apôtre Jacques, « une sorte de prémices de ses créatures ». Nous verrons (Lévitique 23) qu’au jour de la résurrection de Christ, la gerbe des premiers fruits était offerte, des épis de blé entiers, non broyés. Il est clair qu’il n’y avait point de levain là. Christ ressuscita, en effet, sans avoir vu la corruption. Avec ces épis l’on n’offrait pas de sacrifice pour le péché, tandis qu’avec les gâteaux au levain (qui représentaient l’assemblée sanctifiée pour Dieu par l’Esprit Saint, mais vivant encore dans la nature humaine corrompue), on offrait un sacrifice pour le péché ; car le sacrifice de Christ répondit pour nous, et ôta le levain qui est dans notre nature corrompue, vaincue (quoi qu’existant encore) par l’opération du Saint Esprit.
Cette nature, corrompue en elle-même, ne pouvait, en passant par l’épreuve du jugement de Dieu, être une bonne odeur, un sacrifice fait par feu ; mais par le moyen du sacrifice de Christ, qui répondit à ce que la présence du mal exigeait et y satisfit, elle pouvait être offerte à Dieu. C’est pourquoi il est dit, non seulement que Christ a répondu pour nos péchés, mais que « ce qui était impossible à la loi, en ce qu’elle était faible par la chair, Dieu, ayant envoyé son propre Fils en ressemblance de chair de péché, et pour le péché, a condamné le péché dans la chair ». Dieu a condamné le péché dans la chair ; mais il l’a condamné dans l’expiation accomplie par Christ, lorsqu’il subit le jugement dû au péché, lorsqu’il fut fait péché pour nous, et qu’il mourut en faisant ainsi, de sorte que, en Lui, nous nous tenons pour morts.
Il est important pour une conscience délicate ou troublée, de se souvenir que Christ est mort non seulement pour nos péchés, mais pour le péché qui est en nous, car certainement « le péché » trouble bien davantage une conscience fidèle que beaucoup de péchés passés. Comme les gâteaux qui représentent l’Assemblée étaient pétris avec du levain et ne pouvaient être offerts en parfum de bonne odeur, le gâteau représentant Christ était sans levain, un parfum de bonne odeur, une offrande faite par feu à l’Éternel. L’épreuve du jugement de Dieu trouva, en lui, une volonté parfaite et l’absence de tout mal, de tout esprit d’indépendance. « Ta volonté soit faite », voilà ce qui caractérisait la nature humaine du Seigneur, remplie et animée par la plénitude de la déité, mais en même temps, l’homme Jésus, offrande à Dieu.
Il y a un autre exemple, en sens inverse, que je ferai remarquer en passant : ce sont les sacrifices de prospérité. Christ avait sa part dans ces sacrifices, l’homme aussi. C’est pourquoi il s’y trouvait des gâteaux pétris avec du levain en même temps que des gâteaux sans levain. Le sacrifice de prospérité, représentant la communion de l’Assemblée en rapport avec le sacrifice de Christ, introduisait nécessairement l’homme, de sorte que le levain s’y trouvait, symbole de ce levain qui existe toujours en nous. L’Assemblée est appelée à la sainteté ; la vie de Christ en nous est sainteté à l’Éternel, mais il reste toujours vrai que, en nous, c’est-à-dire en notre chair, il n’habite point de bien.
Ceci nous amène à un autre grand principe qui nous est présenté dans notre type : le gâteau devait être mélangé d’huile. « Ce qui est né de la chair est chair » ; et en nous-mêmes, en tant que nés simplement de la chair, nous ne sommes naturellement rien que la chair corrompue et en chute, étant « nés de la volonté de la chair ». Bien que, comme chrétiens, nous soyons nés de l’Esprit de Dieu, ce fait ne détruit pas la vieille nature. La force active de cette nature peut en être atténuée jusqu’au dernier degré et ses opérations se trouver contrôlées : la nature ne change pas. La nature de Paul était aussi disposée à s’enorgueillir après qu’il eut été élevé jusqu’au troisième ciel, que lorsqu’il était porteur de la lettre du souverain sacrificateur pour détruire le nom de Christ, si cela était possible. Je ne dis pas que la disposition au mal eût chez lui la même puissance, mais cette disposition était en elle-même aussi mauvaise ou pire, parce qu’elle se trouvait en face d’un bien plus grand. Quant à Christ, la volonté de la chair n’eut aucune part quelconque dans sa naissance.
Sa nature humaine découla aussi simplement de la volonté divine que la présence de la nature divine sur la terre. Marie se soumettant avec la simplicité de la foi et une exquise obéissance, nous montre, dans une scène touchante de beauté, sa soumission et son humilité de cœur et d’intelligence devant la révélation de Dieu : « Voici l’esclave du Seigneur (l’Éternel) ; qu’il me soit fait selon ta parole ». Christ ne connut point le péché ; sa nature humaine elle-même était conçue du Saint Esprit. L’être saint, né de la vierge, devait être appelé le « Fils de Dieu ». Il était véritablement et complètement homme, né de Marie ; mais il était homme, né de Dieu. Nous voyons ce titre de Fils de Dieu appliqué à trois différents états de Christ. Fils de Dieu, Créateur, dans les épîtres aux Colossiens, aux Hébreux, et en d’autres passages qui y font allusion ; Fils de Dieu, comme né dans le monde (Luc 1 ; Psaumes 2) ; enfin, déterminé Fils de Dieu en puissance comme ressuscité d’entre les morts (Romains 1).
Le gâteau (1) était mélangé d’huile, exactement comme la nature humaine de Christ recevait son caractère, son être, sa saveur, du Saint Esprit, dont l’huile est toujours le symbole connu. Mais pureté n’est pas puissance ; et c’est sous une autre forme que la communication de la puissance spirituelle agissant par la nature humaine de Jésus, est exprimée.
1. Celui-ci est présenté sous plusieurs formes qui, toutes, confirment les deux principes dont je parle. Premièrement, la grande vérité générale : le gâteau était fait de fine farine, avec l’huile versée sur elle, et l’encens ; ensuite : le gâteau cuit au four, mélangé d’huile, ou bien les beignets oints d’huile, sans levain, cela va sans dire. Si le gâteau était cuit à la poêle, il était de farine mêlée d’huile ; s’il était mis dans la poêle à frire, il était de fine farine avec de l’huile. Ainsi, sous toutes les formes sous lesquelles Christ peut être considéré comme homme, il y avait en lui absence de péché ; sa nature humaine était formée dans la puissance et le caractère du Saint Esprit, dont elle était aussi ointe.
Nous pouvons, en effet, considérer sa nature humaine comme telle, en elle-même : l’huile est versée sur elle. Je puis la voir mise à l’épreuve au dernier degré ; elle est toujours trouvée la pureté même avec la grâce et l’expression du Saint Esprit, en elle, jusque dans ses parties les plus intimes. Je puis la voir manifestée devant les hommes : elle l’est dans la puissance du Saint Esprit. Sous ces deux aspects, elle est toujours parfaite et formée par le Saint Esprit, soit dans la réalité de son caractère intrinsèque et intérieur, soit dans toutes les parties de sa marche publique. En tant que présentée à Dieu parfaite et formée par la puissance du Saint Esprit, l’absence de tout mal et la puissance du Saint Esprit sont manifestées en elle. Ainsi, lorsque le gâteau était mis en morceaux, chacun d’eux était oint d’huile, pour montrer que si la vie de Christ était, pour ainsi dire, mise en pièces, chacun de ses éléments et de ses détails était parfait et caractérisé par l’Esprit Saint.
Il fallait que les gâteaux fussent oints d’huile : ainsi il est écrit, que Dieu oignit du Saint Esprit et de puissance Jésus de Nazareth, qui allait de lieu en lieu faisant du bien et délivrant ceux que le diable avait asservis à sa puissance (Actes 10 v. 38). Cela ne veut point dire qu’il ait manqué quelque chose au Seigneur. D’abord, comme Dieu, il aurait pu faire toutes choses ; mais il s’était abaissé et était venu pour obéir. C’est pourquoi il ne se présente en public qu’après y avoir été appelé et avoir été oint ; quoique son entrevue avec les docteurs dans le temple ait montré sa relation avec le Père dès le commencement de sa carrière.
On trouve ici une certaine analogie avec nous. Être né de Dieu, et être scellé et oint du Saint Esprit sont deux choses différentes. Le jour de la Pentecôte, Corneille, les croyants de Samarie auxquels les apôtres imposèrent les mains, en sont la preuve, ainsi que plusieurs passages qui ont trait à ce sujet. « Parce que vous êtes fils, » est-il dit, « Dieu a envoyé l’Esprit de son Fils dans nos cœurs (Galates 4 v. 6) ». « Auquel aussi ayant cru, vous avez été scellés du Saint Esprit de la promesse, qui est les arrhes de notre héritage, pour la rédemption de la possession acquise (Éphésiens 1 v. 13 et 14) ». « Il disait cela », dit Jean, « de l’Esprit qu’allaient recevoir ceux qui croyaient en lui (Jean 7 v. 39) ». Le Saint Esprit peut avoir produit, par une nouvelle nature, de saints désirs et l’amour de Jésus, sans que le croyant ait conscience de la délivrance et de la puissance, sans qu’il ait la joie de sa présence dans la connaissance de l’œuvre accomplie de Christ.
Pour ce qui concerne le Seigneur Jésus, nous savons que ce second acte, celui de l’onction, fut accompli en rapport avec la perfection de sa personne (et cela se pouvait, puisqu’il était juste en lui-même), lorsque après son baptême par Jean (1), lui, qui était sans péché, fut oint du Saint Esprit, descendant sur lui sous une forme corporelle comme une colombe, puis, qu’il fut emmené pour nous par l’Esprit, au combat dont il sortit vainqueur par l’Esprit, pour se rendre, par la puissance de ce même Esprit, en Galilée. J’ai dit vainqueur par la puissance de l’Esprit, car si Jésus avait simplement repoussé Satan par sa puissance divine, comme telle, il n’y aurait évidemment point eu de combat, ni par conséquent d’exemple ou d’encouragement pour nous. Au contraire, le Seigneur repoussa Satan en vertu d’un principe qui est pour nous le devoir de chaque jour, savoir par l’obéissance intelligente qui se sert de la parole de Dieu et repousse Satan avec indignation dès qu’il se montre ouvertement comme tel. Si Christ entra dans sa carrière avec le témoignage et la joie d’un Fils, ce fut dans une carrière de lutte et d’obéissance (s’il pouvait lier l’homme fort, il eut à le faire).
Il en est de même pour nous : joie, délivrance, amour, paix abondante, esprit d’adoption, certitude de notre acceptation devant le Père, telle est l’entrée dans la carrière chrétienne ; mais cette carrière est un sentier de lutte et d’obéissance : abandonner l’obéissance c’est être défait dans le combat. L’effort de Satan contre Jésus tendait à séparer en lui ces deux choses. Si tu es Fils de Dieu, use de ta puissance ; fais que ces pierres deviennent du pain ; agis par ta propre volonté. La réponse de Jésus signifie : « Je suis dans une position d’obéissance, de servitude ; je n’ai point reçu de commandement. Il est écrit : « L’homme vivra de toute parole qui sort de la bouche de Dieu ». Je reste dans cet état de dépendance ».
1. Par ce baptême, Celui qui ne connaissait point le péché s’associait avec son peuple (le résidu fidèle d’alors), au premier mouvement de la grâce dans leurs cœurs. Il voulait ainsi être avec eux, du commencement à la fin, dans tout le chemin que cette grâce, à travers Ses épreuves et Ses douleurs, allait leur tracer.
C’était là de la puissance, mais liée à l’état et à l’accomplissement de l’obéissance. Le seul acte de désobéissance qu’Adam pût commettre, il le commit ; mais Celui qui, quant à la puissance, pouvait toutes choses, ne s’en servit que pour accomplir un service plus parfait, en manifestant une soumission plus parfaite.
Merveilleux tableau du chemin du Seigneur, de sa conduite au milieu des douleurs d’un homme souffrant les conséquences de la désobéissance de l’homme, d’une nature qu’il avait prise à tous égards, sauf le péché : « Car il convenait (vu l’état où nous sommes) pour lui, à cause de qui sont toutes choses et par qui sont toutes choses, que, amenant plusieurs fils à la gloire, il consommât le chef de leur salut par des souffrances (Hébreux 2 v. 10) ».
Ainsi Jésus a été dans le combat, par la puissance de l’Esprit ; il a été dans l’obéissance, par la puissance de l’Esprit ; c’est par la puissance de l’Esprit qu’il chassa les démons et porta toutes nos infirmités. Ce fut aussi dans la puissance de l’Esprit qu’il s’offrit sans tache à Dieu, mais ceci a plutôt rapport à l’holocauste. Dans tout ce qu’il faisait, comme dans tout ce qu’il ne faisait pas, il agissait par l’énergie de l’Esprit de Dieu. C’est pourquoi il est un exemple pour nous ; nous le suivons, il est vrai, avec des motifs et une énergie mélangée, mais au fond avec une puissance par laquelle nous pouvons, si c’est sa volonté, faire de plus grandes choses que Lui (Jean 14 v. 12) ; non pas être plus parfaits, mais faire de plus grandes choses, et moralement, comme l’apôtre le dit lui-même : « Je puis toutes choses (Philippiens 4 v. 13) ». Jésus sur la terre fut absolument parfait en obéissance ; mais, précisément à cause de cela, il ne fit pas, et, dans un sens moral, il ne put pas faire bien des choses qu’il peut faire et manifester maintenant par le moyen de ses apôtres et serviteurs ; car, exalté maintenant à la droite de Dieu, il devait manifester, même comme homme, la puissance, et non l’obéissance : « Celui qui croit en moi fera... de plus grandes œuvres que celles-ci, parce que moi je m’en vais au Père ».
Cela nous met dans une position d’obéissance ; car, par la puissance de l’Esprit, nous sommes serviteurs de Christ : « Il y a diversité de services, mais le même Seigneur ». Les apôtres firent donc de plus grandes œuvres que lui, mais elles étaient mêlées, dans leur marche personnelle, avec toutes sortes d’imperfections. Le Seigneur montra-t-il jamais la crainte de l’homme ? S’est-il jamais repenti de l’un de ses actes, même quand plus tard il n’y avait pas de raison pour la repentance ? Non ! comme Jésus l’avait promis, il y eut un plus grand déploiement de puissance dans le service apostolique ; mais cette puissance se déployait dans des êtres dont la faiblesse montrait que toute la louange appartenait à un autre, et dont l’obéissance s’accomplissait malgré la volonté contraire qui était en eux. En cela consistait la grande différence entre eux et le Seigneur. Jésus n’eut jamais besoin d’une écharde dans la chair, afin qu’il ne s’élevât pas outre mesure.
Maître précieux ! Tu parlais de ce que tu savais et tu rendais témoignage de ce que tu avais vu ; mais pour faire cela, tu t’étais abaissé toi-même ; tu t’étais anéanti, prenant la forme d’esclave, afin que nous fussions élevés par ton abaissement. La hauteur, ou plutôt la conscience de la hauteur, d’où il descendait, la perfection de sa volonté d’obéir là où il était, faisaient qu’il n’avait aucun besoin d’être élevé. Cependant, il regardait à la joie qui était devant Lui, et méprisait la honte, car il s’était abaissé jusqu’au point de se réjouir de la récompense. Aussi Dieu l’a haut élevé. « Tes parfums sont d’agréable odeur ; ton nom est un parfum répandu (Cantique 1 v. 3) ». Il y avait, en effet, dans l’offrande du gâteau, l’encens, la bonne odeur de toutes les grâces de Christ.
Combien souvent nos grâces à nous, sont offertes à l’homme ; combien souvent la chair confondue avec la grâce, ou mélangée avec elle, est appréciée selon le jugement de l’homme ! En Jésus, toutes les diverses grâces étaient présentées à Dieu. Sans doute, l’homme pouvait, ou eût dû les discerner comme l’agréable odeur de l’encens, se répandant, là où tout était brûlé pour Dieu ; mais, de fait, tout était brûlé comme un parfum de bonne odeur à Dieu.
Combien peu de croyants présentent ainsi leur charité à Dieu, introduisant Dieu dans leur charité, l’exerçant pour lui et en vue de lui, bien qu’elle soit en faveur de l’homme, et y persévérant, si même ils devaient, en aimant beaucoup plus, être moins aimés (2 Corinthiens 12 v. 15). Mais ils le font pour Dieu et, dans cette mesure, leur service est véritablement une bonne odeur pour lui ; mais c’est une chose difficile, et qui exige que nous nous tenions habituellement devant Dieu. Il en était ainsi de Christ, d’une manière parfaite : plus il était fidèle, plus il était méprisé et contredit ; plus il était débonnaire, moins on l’estimait ; mais l’accueil qu’il trouvait ne produisait en lui aucune altération, parce qu’il faisait toutes choses uniquement pour Dieu.
Devant la multitude, ou avec ses disciples, ou en présence de ses juges iniques, rien n’altéra la perfection de ses voies, parce qu’en toute circonstance il faisait toutes ces choses pour Dieu. L’encens de son service, de son cœur, et de ses affections, était pour Dieu, montait continuellement devant Dieu et se rapportait à Lui ; et certes l’encens était abondant, et délicieux était son parfum, dans la vie de Jésus. « Dieu flaira une odeur agréable » : en place de la malédiction, la bénédiction découla sur nous. L’encens était ajouté à l’offrande du gâteau, car il était en réalité, comme résultat, produit dans la vie de Jésus par l’Esprit, et il s’élevait continuellement vers Dieu. Il en est de même de l’intercession de Christ, car elle exprime son amour plein de grâce. Ses prières, sainte expression de sa dépendance, étaient infiniment précieuses à Dieu, devant lequel elles montaient comme un encens d’agréable odeur. « La maison fut remplie de l’odeur du parfum (Jean 12 v. 3) ».
Outre le levain, Dieu avait défendu le miel : ce qui est le plus doux au goût naturel, comme, par exemple, les liaisons heureuses, les affections de ceux qui aiment selon la chair, et autres choses semblables. Ce n’est pas que ces choses soient mauvaises en elles-mêmes : « As-tu trouvé du miel », dit l’homme sage, « manges-en ce qu’il t’en faut, de peur que tu n’en sois repu et que tu ne le vomisses ». Lorsque Jonathan prit un peu de celui qu’il trouva dans la forêt, au jour de son service et de l’énergie de sa foi pour Israël, ses yeux en furent éclaircis. Mais le miel ne peut entrer dans un sacrifice. Celui qui put dire à sa mère : « Femme, voilà ton fils », et au disciple : « Voilà ta mère », même dans le terrible moment de la croix, quand tout était achevé, a pu dire aussi : « Femme, qu’y a-t-il entre moi et toi ? » au moment où il était occupé du plus simple accomplissement de son service. Il était un étranger pour les fils de sa propre mère, comme Lévi, l’homme de la bonté de Dieu, dans la bénédiction de Moïse ; ce Lévi qui fut présenté comme une offrande à Dieu de la part du peuple (Nombres 8 v. 11), qui dit de son père et de sa mère : « Je ne l’ai point vu ; et qui n’a pas reconnu ses frères, et n’a pas connu ses fils. Car ils ont gardé tes paroles et observé ton alliance ».
Il nous reste encore une chose à remarquer. Dans l’holocauste, tout était brûlé pour Dieu, car Christ s’offrit tout entier à Dieu ; mais la nature humaine de Christ est la nourriture des sacrificateurs de Dieu. Aaron et ses fils devaient manger de l’offrande des gâteaux, ce qui n’était pas brûlé au feu. Christ était le vrai pain descendu du ciel, pour donner la vie au monde, afin que nous, sacrificateurs et rois, nous mangions ce pain-là, et que nous ne mourions point. Ce pain était saint, car seuls Aaron et ses fils devaient en manger.
En effet, qui s’est jamais nourri de Christ, si ce n’est ceux qui, sanctifiés par le Saint Esprit, vivent de la vie de la foi, et se nourrissent de l’aliment de la foi ? Or Christ, comme sanctifié pour Dieu, est l’aliment de nos âmes ; un aliment qui nous sanctifie aussi toujours pour Dieu. Nos âmes ne découvrent-elles pas ce qui alimente, nourrit, et sanctifie, dans Celui qui est doux et humble de cœur, dans Celui qui brille comme la lumière de la perfection humaine et de la grâce divine au milieu d’hommes pécheurs ? Ne peuvent-elles pas, en se représentant, par la sympathie de l’esprit de Jésus en nous, la vie de Jésus pour Dieu et devant les hommes ici-bas, sentir ce que c’est que d’être offert en sacrifice à Dieu ? Jésus nous offre l’exemple d’un homme vivant pour Dieu, et nous entraîne après lui par l’attraction de ce qu’il était, étant lui-même la force qui nous porte dans ce chemin où il marcha, en même temps que nous y trouvons nos délices et notre joie.
Nos affections ne sont-elles pas assimilées aux siennes et occupées d’elles, quand elles sont fixées ainsi avec délices sur ce que le Sauveur était ici-bas ? Nous l’admirons, nous sommes humiliés, et par grâce nous devenons conformes à lui. Il est le chef et la source de la vie en nous ; et la manifestation de la perfection en lui, opère et développe l’énergie et l’humilité de cette vie en nous. Qui pourrait, en effet, être orgueilleux dans la communion de l’humble Jésus ? Comme on l’a dit, humble, il nous enseignerait à prendre la dernière place, s’il ne l’avait prise lui-même, en vertu de sa parfaite grâce. Maître précieux, puissions-nous du moins nous tenir près de toi, être cachés en toi !
Combien est immense cette grâce qui nous introduit dans une telle intimité de communion avec lui, cette grâce qui nous a faits sacrificateurs selon la puissance de la grâce vivifiante, pour avoir part à ce qui fait les délices de Dieu, notre Père : à ce qui lui est offert comme un parfum de bonne odeur, un sacrifice fait par feu à l’Éternel ; aux richesses de la table de Dieu ! Tout cela est scellé par alliance, pour être notre éternelle, notre immuable portion. C’est pourquoi il est dit : « Tu ne laisseras point manquer sur ton offrande de gâteau le sel de l’alliance de ton Dieu ». Il n’était pas omis dans ce sacrifice, ni dans aucun sacrifice. La stabilité, la durabilité, la force préservatrice de ce qui est divin (qui n’est peut-être pas toujours agréable ni doux à notre goût), s’y trouvaient représentées par le sel, ce sceau de Dieu sur le fait que les délices et la bonne odeur du sacrifice ne sont pas momentanées ni passagères, mais éternelles. Tout ce qui est de l’homme passe ; tout ce qui est de Dieu demeure éternellement : la vie, l’amour, la nature divine et la grâce. Cette puissance sanctifiante, qui nous tient séparés de la corruption, est de Dieu : elle participe de la stabilité de sa nature, et nous lie à Dieu, non par ce que nous sommes comme volonté, mais par la sécurité que donne la grâce divine.
Cette puissance est active, pure, sanctifiante pour nous, mais elle a sa source dans la grâce, et dans l’énergie de la vie divine. La promesse de Dieu qui nous oblige nous lie à Lui, mais par Sa propre énergie et Sa propre fidélité, et non pas les nôtres. Cette énergie est mêlée au sacrifice de Christ, et fondée sur lui ; or c’est dans ce sacrifice que Dieu a scellé et infailliblement assuré son alliance ; autrement Christ ne serait pas honoré. C’est l’alliance de Dieu. Le levain et le miel, notre péché et nos affections naturelles, ne peuvent trouver place dans le sacrifice de Dieu, mais l’énergie de Sa grâce qui n’épargne point le mal, mais assure le bien, s’y trouve, pour nous garantir la jouissance infaillible de ses résultats et de ses fruits. Le sel ne formait pas l’offrande, mais ne devait jamais y manquer ; il ne pouvait manquer dans ce qui était de Dieu ; il avait sa place dans tout sacrifice.
Il faut se souvenir que le trait caractéristique de l’offrande de gâteau, comme de l’holocauste, trait réellement commun à tous les sacrifices, était qu’on l’offrait à Dieu. On ne peut dire cela du premier homme, Adam : dans son innocence, il jouissait des faveurs de Dieu ; il lui en rendait ou aurait dû lui en rendre des actions de grâces ; mais ce n’était là que de la jouissance et de la reconnaissance. Adam n’était pas lui-même une offrande à Dieu ; mais c’était précisément l’essence de la vie de Christ : elle était une offrande à Dieu, et, par cela même, distincte, et essentiellement séparée de tout ce qui l’entourait. Christ était donc saint, non seulement innocent, car l’innocence est l’absence, l’ignorance du mal, et non la séparation d’avec le mal. Dieu, qui connaît le bien et le mal, mais est infiniment élevé au-dessus du mal, et séparé du mal, qui lui est opposé, Dieu est saint.
Christ était saint et non pas seulement innocent ; il était, dans toute sa volonté, consacré à Dieu, séparé du mal, et vivant dans la puissance de l’Esprit de Dieu. C’est pourquoi, en tant qu’offrande, son essence était la fine fleur de farine, l’huile, et l’encens, figurant la nature humaine, le Saint Esprit, et le parfum de la grâce. Au point de vue négatif, l’offrande ne devait contenir ni levain, ni miel ; ainsi, quant à la manière de la présenter, on y mêlait l’huile, et on l’oignait d’huile. Ensuite venait, comme pour tout sacrifice, le sel de l’alliance de Dieu, mentionné ici, parce que, dans ce qui concernait la grâce de sa nature humaine, l’homme en un mot (l’homme s’offrant lui-même à Dieu, non dans sa mort, mais dans sa vie, bien qu’éprouvé même jusqu’à la mort) on eût pu supposer que le sel faisait défaut.
Mais le fait que le sacrifice était offert sur l’autel de Dieu, brûlé comme un parfum de bonne odeur, et composé des trois choses positives, nommées ci-dessus, formait la substance et l’essence de l’offrande du gâteau.
Un message de John Nelson Darby.
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