La marche au désert.1

La marche au désert.1

Dans le livre des nombres, l’accent est mis sur la responsabilité du peuple, en marche dans le désert. Dieu a pourvu à tout ; mais comment le peuple va-t-il se comporter ?

Introduction

« Que celui qui croit être debout prenne garde qu’il ne tombe  (1 Corinthiens 10 v. 12) » ; « Dieu est fidèle  (1 Corinthiens 10 v. 13) ». Le livre des Nombres est celui du désert.

Dans l’Exode, Dieu délivre son peuple de l’esclavage de l’Égypte et de la puissance du Pharaon. Le sang de l’agneau de la Pâque le met à l’abri du jugement divin, et la mer Rouge le sépare à jamais de l’Égypte, pour nous le monde. Au désert, Israël fera l’expérience des soins de son Dieu, qui pourvoira à le nourrir, le désaltérer, le protéger. Comme sur des ailes d’aigle, il l’amènera à Lui. Toutes les instructions sont données pour la construction du tabernacle, afin que l’Éternel habite au milieu d’eux.

Dans le Lévitique, l’Éternel parle à Moïse « de la tente d’assignation », c’est-à-dire du sanctuaire, et lui donne toutes les instructions qui s’y rapportent, en particulier l’institution des divers sacrifices, types variés de l’œuvre de Christ. Le chapitre 16 de ce livre, chapitre central des livres de Moïse, montre comment Dieu pouvait demeurer au milieu de son peuple, sur la base du sacrifice de Christ, représenté par les offrandes du grand jour des propitiations.

Dans les Nombres, l’Éternel s’adresse à Moïse « au désert  (Nombres 1 v. 1) ». Le peuple va quitter Sinaï, reprendre la marche à travers « ce désert grand et terrible  (Deutéronome 1 v. 19 », de la discipline du Père (v. 5), selon Hébreux 12. Cette mise à l’épreuve n’a pas seulement pour but de montrer ce qui est dans le cœur pour amener le jugement de soi-même, et la conscience de la grâce, mais surtout « pour te faire du bien à la fin  (v. 16) ».

Les versets 7 à 10 soulignent par contraste ce qu’est le « pays » : Un lieu de bénédiction, où l’eau abonde sous forme de ruisseaux, de sources, d’eaux profondes ; où la nourriture de tous genres ne manque pas : froment, orge, vigne, figuiers, grenadiers, huile, miel ; où toutes les ressources pour bâtir et pour combattre sont là : Le fer, l’airain ; où enfin, rassasié, on adore. C’est la vie de résurrection avec Christ, telle que nous la présentent les Colossiens et les Éphésiens : « Si donc vous avez été ressuscités avec le Christ, cherchez les choses qui sont en haut... pensez aux choses qui sont en haut...  (Colossiens 3 v. 2) ». C’est aussi un lieu de combat : On n’est pas encore dans le ciel et les ennemis spirituels subsistent : « Notre lutte est... contre les dominateurs de ces ténèbres, contre la puissance spirituelle de méchanceté qui est dans les lieux célestes (Éphésiens 6 v. 12) ». C’est pourquoi, même dans le pays, il faut revêtir l’armure complète de Dieu. Combat où la victoire est assurée à la foi. Le livre de Josué en développera le type.

Entre le désert et le pays, il fallait traverser le Jourdain. Dans le Jourdain restaient dressées douze pierres, figure de notre vieille nature, de notre mort avec Christ. Du Jourdain étaient tirées douze pierres, dressées à Guilgal, type de notre résurrection avec Christ, pour vivre cette vie « en abondance  (Jean 10 v. 10) », dont il désire que les siens jouissent.

Comme le dit l’apôtre : « ...toutes ces choses leur arrivèrent comme types, et elles ont été écrites pour nous servir d’avertissement, à nous que les fins des siècles ont atteints  (1 Corinthiens 10 v. 11) ». Ces récits de l’Ancien Testament ne sont pas seulement intéressants en eux-mêmes, au point de vue historique, mais ils ont une signification spirituelle précise que nous ne saurions trop prendre à cœur. En effet l’apôtre en tire deux conclusions : « Que celui qui croit être debout prenne garde qu’il ne tombe (1 Corinthiens 10 v. 12) » ; c’est le côté de la responsabilité. Mais aussi : « Dieu est fidèle, qui ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de ce que vous pouvez supporter, mais avec la tentation il fera aussi l’issue  (1 Corinthiens 10 v. 12 et 13) ». D’un côté, que celui qui croit être debout prenne garde qu’il ne tombe, c’est l’avertissement à nos consciences ; d’un autre côté, Dieu est fidèle, c’est la consolation pour nos cœurs et la base de notre foi dans cette marche au désert.

1. Le peuple de Dieu.

Les dix premiers chapitres des Nombres placent devant nous le peuple de Dieu tel qu’Il le voit au désert, peuple composé de combattants, rassemblé autour d’un centre, au milieu duquel œuvrent des serviteurs, et dont le camp doit être maintenu pur, « parce que j’y habite », dit l’Éternel. Des cœurs désireront se séparer pour Dieu ; des offrandes seront apportées à l’autel, des personnes consacrées pour le service du sanctuaire ; la Pâque sera célébrée, et Dieu ordonnera tous les préparatifs du départ.

Le livre des Nombres parle de deux dénombrements : Celui de notre chapitre à Sinaï, et celui du chapitre 26, dans les plaines de Moab, près du Jourdain et de Jéricho. Dans le premier, Dieu, pour ainsi dire, passe en revue son peuple, pour prendre connaissance de tous ceux qui sont aptes au combat. En comparant les chiffres du second avec ceux du premier, on verra les conséquences, souvent si graves, des fautes et des errements du désert ; certaines tribus sont décimées et de ce fait se voient réduire l’héritage en Canaan, puisque « à ceux qui sont nombreux tu augmenteras l’héritage ; et à ceux qui sont peu nombreux tu diminueras l’héritage : Tu donneras à chacun son héritage en proportion de ses dénombrés  (Nombres 26 v. 54) ».

Au Sinaï, les mâles sont dénombrés, depuis l’âge de vingt ans et au-dessus, tous ceux qui sont propres au « service militaire ». Chacun doit déclarer sa filiation, sa famille, sa maison de père. Il en sera de même en Néhémie 7 v. 64 et 65, où ne pourront manger des choses saintes que ceux qui peuvent prouver qu’ils sont nés en Israël, de la maison sacerdotale. Aujourd’hui, seuls font partie du peuple de Dieu, ceux qui sont nés de nouveau : « À tous ceux qui L’ont reçu, Il leur a donné le droit d’être enfants de Dieu, savoir à ceux qui croient en Son nom, lesquels sont nés... de Dieu  (Jean 1 v. 12 et 13) ». Pour le « service militaire », le témoignage extérieur, le combat pour la vérité, il faut en outre avoir le caractère de virile maturité : Entrer, au moins dans une mesure, dans la connaissance des pensées de Dieu, et avoir grandi dans les choses d’en haut : Avoir « vingt ans » !

La Parole nous présente aussi le peuple de Dieu comme un troupeau. Le Berger appelle chaque brebis par son nom ; il prend soin des faibles et des malades ; il porte les agneaux dans ses bras. Telle est la grâce prévenante de notre Sauveur. Mais ici, nous sommes au désert, sous l’angle de la responsabilité ; l’Esprit de Dieu veut nous faire sentir l’importance de répondre à la pensée divine pour fournir une marche, un témoignage, un combat, qui soient à la gloire du Seigneur.

Douze tribus sont dénombrées ; entre les fils de Jacob, Joseph reçoit deux parts : Éphraïm et Manassé (Genèse 48 v. 5). Une tribu n’est ainsi pas dénombrée, celle des Lévites, mise à part pour le service du tabernacle (v. 47 à 54), comme nous le verrons plus loin.

Nous ne sommes pas appelés à traverser le désert seulement individuellement, chacun pour soi. Dieu veut rassembler les siens, leur faire sentir qu’ils appartiennent à un tout. Pour cela il leur faut un centre. En Israël, c’était l’arche, que contenait la tente d’assignation : « Les fils d’Israël camperont... autour de la tente d’assignation  (Nombres 2 v. 2) », chacun à la place désignée par Dieu.

Le troupeau se rallie autour du Berger ; le corps de Christ est uni à sa Tête ; on ne peut se rassembler selon la pensée de Dieu qu’au nom du Seigneur Jésus, qui promet d’être au milieu des siens (Matthieu 18 v. 20). La marche est liée au rassemblement : « Comme ils auront campé, ainsi ils partiront, chacun à sa place  (v. 17) ». Marche collective, responsabilité les uns des autres, témoignage commun, pour Dieu, devant le monde. Le peuple campait autour de l’arche, et lorsque les colonnes d’Israël s’ébranlaient pour traverser le désert, l’arche marchait au milieu d’eux (v. 17).

La sacrificature était l’apanage de la famille d’Aaron (v. 1 à 3). Eux seuls pouvaient offrir les sacrifices tels que nous les trouvons dans le Lévitique. C’est pourquoi les Nombres ne font que les mentionner en passant, leur consécration et leur service faisant l’objet du troisième livre de Moïse. (Ne convenait-il pas que l’Esprit de Dieu présentât d’abord le culte et la communion dans le Lévitique, et ensuite la marche et le service dans les Nombres ?).

Les Lévites étaient mis à part pour Dieu, à la place de tous les premiers-nés d’Israël sur lesquels l’Éternel s’était acquis un droit particulier, le jour où il les avait épargnés, alors qu’il frappait tous les autres premiers-nés dans le pays d’Égypte (3 v. 12 à 13). N’avons-nous pas nous-mêmes été « achetés à prix  (1 Corinthiens 6 v. 20) », de sorte que nous ne sommes « pas à nous-mêmes » ? « Il est mort pour tous afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour Celui qui pour eux est mort et a été ressuscité  (2 Corinthiens 5 v. 15) ».

Avant de s’engager dans l’œuvre, les Lévites devaient « s’approcher » d’Aaron et « se tenir  devant lui (v. 6 ; Marc 3 v. 14) ». « Absolument donnés » à Aaron et à ses fils, ils étaient destinés à son service (service de Christ), au service de toute l’assemblée, et à celui du tabernacle. Combien nous voyons dans ces traits ce qui doit caractériser tout serviteur du Seigneur : une communion constante avec Lui, un service dévoué à Sa personne, aux siens, et à son assemblée ; une mise à disposition complète de tout ce qu’on est, pour le Seigneur.

Notons en passant que les Lévites de trente à cinquante ans, c’est-à-dire aptes à leur tâche, furent 8580 (4 v. 47). Il y avait abondance de serviteurs pour tous les besoins du tabernacle et de son transport, l’un pouvant relayer l’autre. Qu’en est-il aujourd’hui ? Personne ne choisissait son travail, mais l’accomplissait « selon le commandement de l’Éternel par Moïse, chacun selon son service et selon son fardeau ». Pour plus de détails sur cet important sujet, comme sur le chapitre 8 de notre livre, nous renvoyons à nos entretiens sur « Le service des Lévites ».

Les Israélites devaient veiller à ne pas « rendre impurs leurs camps ». Pourquoi cela ?  La Parole le souligne expressément : « Parce que l’Éternel habitait au milieu d’eux  (v. 3) ». S’en souvenir, nous sentir toujours « sous le regard de Dieu », dans le sentiment de sa sainteté, nous garderait de bien des chutes.

Divers cas sont présentés. Tout d’abord ceux qui nécessitaient la mise hors du camp : La lèpre, le flux, le contact avec un mort dont on ne s’était pas purifié. La lèpre est la figure du péché, une maladie invétérée. Elle peut figurer même un croyant caractérisé par sa volonté propre, qui l’amène à des fautes graves, et lui donne le caractère de « méchant » (1 Corinthiens 5). Les travers auxquels on ne prend pas garde peuvent devenir lèpre ou flux !

Le flux nous parle de celui qui ne peut retenir les manifestations de sa chair, qui n’a pas de contrôle de soi, et exerce, de ce chef, une influence délétère sur autrui. Mais prenons-y garde : On peut facilement se fourvoyer dans un tel chemin parce qu’on a été soi-même sous une influence extérieure pernicieuse, qui nous a entraînés au mal. 1 Corinthiens 15 v. 33, nous dit : « Ne soyez pas séduits : Les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs ». Il importe de veiller à nos amitiés, à nos relations d’affaires même, et avoir l’énergie de rompre ce qui n’est pas compatible avec la marche chrétienne : « Réveillez-vous pour vivre justement, et ne péchez pas  (1 Corinthiens 15 v. 33 et 34) ».

Celui qui était impur pour un mort devait se purifier, comme nous le verrons au chapitre 19. S’il ne le faisait pas, il s’exposait à être retranché du milieu de la congrégation : Il rendait impur le sanctuaire de l’Éternel (19 v. 20). La mort est le salaire du péché sous son double aspect de violence et de corruption. Le contact avec un mort implique toute manifestation de la chair, entre autres la communion avec ceux qui n’ont pas la vie de Dieu et sont caractérisés par cette violence et cette souillure. Le « commerce » est inévitable (1 Corinthiens 5 v. 9 et 10), mais veillons à ne pas nous lier avec ceux qui sont marqués par « la mort  (2 Corinthiens 6 v. 4) ».

Les trois cas ci-dessus impliquaient l’exclusion du camp — au moins pour un temps — mesure exceptionnelle et très grave. Fallait-il par contre passer par-dessus « tous les péchés de l’homme » si facilement commis ? Les versets 5 à 10 indiquent comment se comporter si l’on avait fait tort à son frère. Quatre choses sont mises en évidence:

• Dès que le coupable s’était rendu compte de sa faute, il devait confesser le péché commis (v. 7), confession tout aussi indispensable au chrétien, et qui nous donne l’assurance du pardon et de la purification (1 Jean 1 v. 9) ; confession toujours à Dieu, car toute infidélité est « envers l’Éternel » ; et confession à celui qui a pu être lésé par notre faute, afin que la communion avec lui aussi soit rétablie.

• Venait ensuite la restitution. Si l’on avait dérobé quelque chose, il fallait le rendre. D’autres torts peuvent être réparés, réparation qui prouvera la réalité du repentir et de la confession.

• le coupable qui restituait l’objet dérobé ne se privait de rien, il ne faisait que rétablir ce qui était juste. Il devait donc « ajouter un cinquième » et le donner à celui à qui il avait fait tort. La conscience et le cœur du croyant montreront dans chaque cas ce que « le cinquième » signifie.

• Enfin aucune restauration n’était possible sans l’offrande de « propitiation ». Le Lévitique met l’accent sur le sacrifice pour le péché et pour le délit ; les Nombres, livre de la responsabilité, soulignent avant tout la confession et la restitution. Mais aucune restauration ne pourrait avoir lieu sans revenir au sacrifice de Christ. Si Dieu est « juste » pour pardonner (1 Jean 1 v. 9), ce n’est pas envers nous qu’Il l’est, mais envers Christ, dont la parfaite offrande a ôté nos péchés. Il importe, chaque fois que nous avons manqué, de ranimer en nous le souvenir profond de ce qu’il en a coûté au Seigneur Jésus pour ôter ce péché-là. Cela nous amènera aussi à rechercher, dans le jugement de nous-mêmes, pour quelles raisons nous l’avons commis, quel a été le mobile secret de cette offense à la sainteté de Dieu ?

Confesser l’acte, en juger les causes, restituer le principal, ajouter le cinquième, être pénétré comme tout à nouveau du prix payé par Christ pour effacer nos fautes, nous ramènera dans la pleine jouissance de la lumière divine. La fin de notre chapitre parle de celui qui se détourne en secret. Le cœur a été attiré par l’objet interdit. Personne n’y a rien vu... sauf Dieu. La fin de la vie du roi Salomon a été assombrie, parce qu’ « il aima » beaucoup de femmes étrangères. Jacques qualifie d’adultère l’amitié du monde (Jacques 4 v. 4).

La femme coupable devait se tenir « debout devant l’Éternel  (v. 18 à 30) ». Seul un retour dans la présence divine met en lumière l’état du cœur et nous amène à le juger. Elle devait boire l’eau sainte dans laquelle était versée de la poussière du sol du tabernacle (v. 17). Cette eau ne nous parle-t-elle pas du Saint Esprit, qui applique à la conscience et au cœur le souvenir de la mort de Christ : « Tu m’as mis dans la poussière de la mort  (Psaume 22 v. 15) ». Il s’ensuit un exercice profond, produit par ces eaux amères, qui peut amener une pleine purification et restauration. Hélas, les avertissements de la Parole et de l’Esprit, même le souvenir des souffrances de Christ, restent parfois sans effet : La recherche de soi, « ventre enflé », Philippiens 3 v. 19 ; Romains 16 v. 18, et la marche chancelante (hanche desséchée, v. 27), deviennent manifestes.
« Garde ton cœur plus que tout ce que l’on garde, car de lui sont les issues de la vie  (Proverbes 4 v. 23) ».

Le nazaréat (Nombres 6 v. 1 à 8 ; 13 à 15).

Il n’était pas nécessaire d’être de la tribu de Lévi pour se consacrer à l’Éternel. Tout homme ou femme en Israël pouvait faire un vœu de nazaréat. Aucune obligation à cela, mais une décision du cœur qui désirait être séparé pour son Dieu. Il ne s’agissait pas non plus d’un mouvement collectif, mais bien d’une attitude individuelle, personnelle, d’un « vœu » qui engage tout l’être. L’appel au service du Seigneur est autre chose ; il viendra en son temps. Mais en attendant, tout le désir de l’âme est d’être pour son Seigneur, à sa disposition (Romains 12 v. 1 et 2).

La Parole nous parle de nazaréens qui l’ont été toute leur vie : Samson, Samuel, Jean-Baptiste. Le verset 13 de notre chapitre montre cependant que le nazaréat pouvait être temporaire. Ne peut-il pas y avoir dans le cours de la vie du croyant une ou des périodes où il se sentira tout particulièrement mis à part pour Dieu ? Tel frère avait pendant deux ans concentré toutes ses lectures sur la Bible. Un autre, mis à l’écart, pour un temps, par une maladie, avait voulu exclure de ses occupations tout ce qui ne se rapportait pas au Seigneur, à la communion avec Lui : Parole de Dieu, prière, ouvrages bibliques, etc. Les progrès spirituels qui en résultèrent marquèrent leur vie, l’un engagé ensuite dans le service du Seigneur, l’autre élevant sa famille et vaquant à ses occupations.

Le modèle suprême du nazaréat n’est-il pas Christ lui-même, « saint, innocent, sans souillure, séparé des pécheurs  (Hébreux 7 v. 26) », dont tout le désir était « de faire la volonté de celui qui l’avait envoyé et d’accomplir son œuvre  (Jean 4 v. 34) ».

Le nazaréen était marqué par trois choses :

1. Il ne devait pas boire de vin ni de boissons fortes, ni rien de ce qui est fait de la vigne (v. 4). Le vin nous parle des joies du monde sous toutes leurs formes. Celui qui désire être mis à part pour Dieu, tout spécialement en vue de Son service, est amené à laisser bien des choses qui seraient normales pour un chrétien ordinaire. La séparation du mal, de la souillure, de la violence, est nécessaire pour tout croyant. Il ne s’agit pas de cela ici. Le nazaréen ne mettait pas seulement de côté le vin et les boissons fortes, mais aussi tout ce qui venait de la vigne « depuis les pépins jusqu’à la peau » : Non seulement ce qu’il y a d’impur dans les joies du monde, mais toute jouissance purement terrestre qui pourrait le détourner de l’attachement et du dévouement à son Seigneur.

2. Pendant tous les jours de son vœu, le nazaréen devait laisser croître ses cheveux. C’était pour lui un déshonneur (1 Corinthiens 11 v. 14). Chacun pouvait le remarquer : Le vœu était un secret entre l’Israélite et son Dieu, les effets se manifestaient au-dehors, et le nazaréen en acceptait l’opprobre. Le chrétien est appelé à être une « lettre de Christ connue et lue de tous les hommes  (2 Corinthiens 3 v. 2 et 3) » ; témoignage visible à tous, résultant de la vie intérieure, mais aussi cause d’opprobre de la part de « ceux qui périssent  (2 Corinthiens 2 v. 15) ». Pour cela, comme le dit l’apôtre, il faut qu’il y ait en nous « cette pensée qui a été aussi dans le Christ Jésus » : « Étant trouvé en figure comme un homme, il s’est abaissé lui-même, étant devenu obéissant  (Philippiens 2 v. 5 à 8) ». Il pouvait dire : « Je suis un ver et non point un homme ; l’opprobre des hommes, et le méprisé du peuple  (Psaume 22 v. 6) ». Combien il l’a ressenti, quand il s’écrie : « L’opprobre m’a brisé le cœur  (Psaume 69 v. 20) ».

3. Enfin le nazaréen ne devait avoir aucun contact avec une personne morte, même dans sa propre famille. Cela nous rappelle Luc 14 v. 26 et 9 v. 57 à 62. À combien de sacrifices, même dans le cadre de la famille, sont appelés les vrais serviteurs du Seigneur qui sont tout entiers à Son service ! De plus, celui qui désire être mis à part pour Lui, doit se garder de toutes les impuretés du péché, fruits de la chair ; il ne saurait y avoir, sans la sainteté pratique, de puissance dans le service de Dieu et dans la marche. Lamentations 4 v. 7 rappelle cette pureté des nazaréens en Israël : « Ses nazaréens étaient plus purs que la neige, plus blancs que le lait ».

S’il y a dans notre entourage des croyants ainsi marqués par le « nazaréat », prenons garde de ne pas leur être un piège. Le prophète rappelle comment l’Éternel avait « suscité d’entre vos jeunes gens des nazaréens ». Et qu’avaient fait leurs proches : « Vous avez fait boire du vin aux nazaréens  ! (Amos 2 v. 11 et 12) ». Quelle terrible responsabilité encourent ceux qui seraient ainsi en occasion de chute à leurs frères dans les cœurs desquels le Seigneur a mis tout particulièrement ce désir d’être mis à part pour Lui !

S’il arrivait au nazaréen de « rendre impure la tête de son nazaréat », les premiers jours étaient comptés pour rien (v. 9 à 12). Était-il pour cela exclu de toute occasion nouvelle d’être mis à part pour Dieu ? Après sept jours d’exercice, il devait raser sa tête, montrant ainsi que le témoignage antérieur avait été gâté. Mais il y avait un huitième jour. Il apportait au sacrificateur deux tourterelles, l’une en sacrifice pour le péché, l’autre en holocauste ; propitiation était faite pour lui ; il amenait un agneau âgé d’un an, en sacrifice pour le délit, et pouvait de nouveau « consacrer à l’Éternel les jours de son nazaréat ». Si une chute grave intervient dans la carrière d’un croyant qui avait pourtant eu à cœur d’être séparé pour Dieu, il en résulte toujours une perte ; mais la grâce connaît le « huitième jour » : Il peut y avoir restauration, un renouvellement précieux de la communion avec le Seigneur et du service pour Lui, pourvu que le jugement de la faute et de soi-même ait été profond (sept jours ) et que l’âme ait repris tout particulièrement conscience de la valeur de l’œuvre de Christ.

Les jours de son nazaréat terminés, l’homme apportait à l’Éternel tous les sacrifices : En figure, il entrait beaucoup plus profondément qu’autrefois dans tous les aspects de l’œuvre de la croix. Sur les paumes de ses mains était placée l’offrande ; « et après cela le nazaréen boira du vin  (v. 20) » : Figure de la joie entière qui dans le ciel remplira le cœur de ceux qui auront désiré être mis à part pour Lui dans leur course terrestre.

L’offrande des biens (Nombres 7 v. 1 à 17).

Les six premiers chapitres du livre des Nombres nous présentent le peuple de Dieu tel qu’il est constitué à Sinaï ; les chapitres 7 à 10 nous parlent plutôt de ses relations avec l’Éternel en vue de la traversée du désert, pour laquelle Dieu le prépare. La « première année », l’Éternel avait délivré le peuple d’Égypte et l’avait amené à Lui. La loi avait été donnée ; le tabernacle construit ; le premier jour de la deuxième année, Moïse l’avait dressé (Exode 40 v. 2).

Cette première année est donc surtout marquée par la rédemption, par l’œuvre individuelle de l’Esprit de Dieu dans les cœurs. La seconde année parle davantage de rassemblement, de marche collective, de responsabilité. Le premier jour, le tabernacle est dressé ; du deuxième au treizième jours, les princes apportent leur offrande pour la dédicace de l’autel (chapitre 7) ; le quatorzième jour, le peuple célèbre la Pâque (chapitre 9) ; le premier jour du deuxième mois, Moïse et Aaron effectuent le dénombrement (1 v. 1) ; et le vingtième jour du même mois, a lieu le départ de Sinaï pour Canaan (10 v. 1). Le séjour au pied de la montagne avait duré environ une année (Exode 19 v. 1).

Le tabernacle ayant été « oint » et « sanctifié  (7 v. 1) », les princes d’Israël apportent leur offrande pour la dédicace de l’autel. D’abord l’autel, ensuite l’offrande : Il fallait d’abord la croix pour que Dieu puisse accepter de la part de son peuple n’importe quelle offrande ; dans la vie individuelle, il faut premièrement être venu au Sauveur, avoir trouvé le pardon de ses péchés et la vie éternelle, pour pouvoir apporter à Dieu un « sacrifice » qui lui soit agréable (Hébreux 13 v. 15 et 16). L’homme naturel fait le contraire, et pense, par ses offrandes, acquérir la faveur divine.

L’offrande des princes est double : D’une part, six chariots et douze bœufs pour faciliter le service des Lévites ; d’autre part, des vases d’argent et d’or pleins de farine et d’encens, et divers sacrifices, pour la dédicace de l’autel : L’une des offrandes pour les serviteurs de Dieu, l’autre pour Dieu lui- même (les deux « sacrifices » d’Hébreux 13 v. 15 et 16).

Les chariots nous parlent de toute l’aide pratique que nous pouvons apporter aux serviteurs du Seigneur : Hospitalité, transport, facilités de toute nature. Ils montrent aussi que, de leur côté, les ouvriers n’ont pas à se mettre en souci, mais peuvent avoir confiance que les moyens de réaliser le service que Dieu leur a confié sera mis à leur disposition, dans la mesure où Il le juge bon. Joseph avait envoyé à Jacob des chariots pour le transporter en Égypte avec ses enfants (Genèse 45 v. 21), figure des soins de Dieu pour les siens. Lorsque Jacob voit « les chariots que Joseph avait envoyés », il reprend courage et se décide à aller retrouver son fils. Sachons apprécier les soins du Seigneur, même si nous ne sommes pas des serviteurs attitrés ! Et à notre tour, ayons à cœur d’être en aide autour de nous, d’encourager nos frères dans leur service.

L’offrande pour la dédicace de l’autel nous parle du culte : Les coupes d’argent, pleines de fleur de farine, ne sont-elles pas un type des rachetés (l’argent), qui présentent à Dieu les perfections de la vie de Christ ? La coupe d’or fait penser aux enfants de Dieu « participants de la nature divine », qui font monter devant Lui le parfum de son Fils. L’holocauste est composé d’un taureau, le plus grand des sacrifices, d’un bélier, l’offrande de consécration, image du dévouement du Seigneur jusqu’à la mort, d’un agneau, type si souvent mentionné dans la Parole des souffrances de Christ ; un bouc est présenté en sacrifice pour le péché ; tandis que pour le sacrifice de prospérité il y a surabondance : deux taureaux, cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux : réunis dans la présence de Dieu, et dans la communion avec Lui, les adorateurs trouvent leur joie et la nourriture de leurs cœurs dans l’œuvre de Christ, qui nous a donné la paix.

Pourquoi la Parole répète-t-elle douze fois le détail des offrandes des princes ? Une seule mention n’aurait-elle pas suffi ? Dieu prend compte de tout ce qui est fait pour lui, de tout ce qui dans la vie des siens, dans leurs offrandes, parle de Christ. Dans son livre de souvenir, Il a tout consigné ; rien ne sera oublié de ce qui aura été fait pour le Seigneur.

D’aucuns trouvent que les mêmes pensées sont constamment répétées dans le culte. Serait-ce le cas, il y aurait seulement analogie avec notre chapitre ! Pour un cœur attentif et qui aime le Seigneur, n’y a-t-il pourtant pas une infinie variété dans le culte réalisé dans la dépendance de l’Esprit ? Celui-ci met sur les cœurs un thème de louanges, qui, contrairement à une liturgie, peut se renouveler de dimanche en dimanche.

La substance reste la même : L’œuvre de Christ ; dans le ciel, il n’y aura pas de plus grand sujet de louanges. Mais s’il n’y a qu’ » une seule offrande », elle nous est présentée sous l’aspect de « divers sacrifices ». L’encens (Exode 30 v. 34 à 38) était composé de plusieurs ingrédients, tous à parts égales, représentant les multiples perfections de Christ. Si nos « corbeilles » (Deutéronome 26 v. 2) ont été remplies de Lui pendant la semaine, l’adoration apportée dans la présence de Dieu le dimanche matin sera toujours fraîche et nouvelle. Si le doigt de Dieu avait à relever aujourd’hui la liste des offrandes apportées par nos mains, qu’aurait-Il à écrire ?

 

Arthur KatzUn message de Georges André
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