Le caractère central de la croix.5

Le caractère central de la croix.5

Dans l'un de ses livres, le Dr Mabie écrit : « Dans la pensée de l'Écriture, la mort expiatoire, et la résurrection, sont ensemble. Ce sont les deux parties inséparables d'une unité réelle ».

 ➲ Les deux aspects de la croix. Le côté positif de la croix, celui de la Vie.

« Vous êtes aussi ressuscité en lui et avec lui… (Colossiens 2 v. 12) ».
Cette claire déclaration est parfaitement vraie. Mais, dans l'expérience, comme dans l'enseignement, le danger consisterait à déséquilibrer ces deux parties inséparables. Cela ne pourrait qu'affecter la vie pratique du Chrétien. Nous ne pouvons pas bénéficier de l'aspect « positif » de la Croix, de la puissance de la Vie, sans expérimenter aussi son aspect négatif, celui de la mort.

Si l'on met trop l'accent sur l'aspect négatif, c'est-à-dire la mort, il y aura trop peu de « positif », de vie, dans notre existence pratique. En revanche, si l'on met trop l'accent sur le côté positif, la vie de résurrection, on n'insistera pas assez sur la mise à mort de la vie adamique de notre vieil homme. Celui-ci bloquera l'émergence de la nouvelle création. Le vieil homme, n'étant pas mis à mort, empêchera la vie de Christ de se manifester. Il faut donc veiller à garder le bon équilibre entre ces deux aspects de l'œuvre de la Croix. La vie et la mort, le Calvaire et la résurrection, doivent contrôler ensemble la vie du Chrétien, car ce sont les deux facettes d'une même réalité.

Permettez-moi de le répéter : Le Chrétien doit absolument apprendre à utiliser la puissance de la croix de manière pratique. Il doit coopérer avec le Saint-Esprit pour accepter le côté « négatif » de la « mort avec Christ », afin de bénéficier de manière concrète de la puissance de résurrection, qui représente le côté « positif » de la croix. Ces deux aspects de la même vérité doivent toujours rester ensemble. S'il y a tant de Chrétiens déséquilibrés, c'est parce qu'ils n'ont pas compris cela.

Certains sont trop « négatifs », en mettant trop l'accent sur la « mort », au point de ne plus accepter d'activités associées à la vie. D'autres, en revanche, sont tellement soucieux d'éviter tout ce qui parle de mort, qu'ils insistent démesurément sur tout ce qui concerne la vie. Le danger, c'est qu'ils risquent de confondre les activités de la vieille nature avec la vie de résurrection. Nous avons besoin d'être équilibrés, afin de pouvoir réellement bénéficier de la vie de Dieu. Il est tellement « humain » de tomber dans des extrêmes !

Mais, si nous connaissons le danger, et si nous faisons confiance à Dieu pour qu'Il nous garde, nous aurons l'assurance de pouvoir rester dans la vérité, et de garder notre équilibre spirituel. Quand nous sommes conscients des difficultés et de nos limitations humaines, nous devenons moins dogmatiques dans nos déclarations et nos relations avec les autres, et nos opinions deviennent moins tranchantes. Nous pouvons être remplis d'assurance concernant tout ce qui est clairement écrit dans la Parole de Dieu, mais nous ne pouvons pas toujours être aussi certains d'avoir pleinement compris la signification exacte de toute la Parole du Seigneur !

Revenons à Romains 6.

Les versets 10 et 11 nous montrent non seulement la mort, l'aspect négatif de la croix, mais nous fait aussi comprendre quelle est la clef de la vie, le côté positif de notre union avec Christ dans Sa résurrection : « Car il est mort, et c'est pour le péché qu'il est mort une fois pour toutes ; il est revenu à la vie, et c'est pour Dieu qu'il vit. Ainsi vous-mêmes, regardez-vous comme morts au péché, et comme vivants pour Dieu en Jésus-Christ ». Ces derniers mots, « en Jésus-Christ », nous donnent la clef de la vie, en union avec notre Seigneur ressuscité. Nous sommes morts avec Christ sur la croix, afin que nous puissions « vivre pour Dieu », dans un autre Royaume, « en Jésus-Christ ».

Le verset 13 ajoute : « Ne livrez pas vos membres au péché, comme des instruments d'iniquité ; mais donnez-vous vous-mêmes à Dieu, comme étant vivants de morts que vous étiez, et offrez à Dieu vos membres, comme des instruments de justice ». Que signifie donc cette expression : « En Jésus-Christ », du côté positif de la croix, celui de la vie de résurrection ? Lisons Romains 7 v. 4 : « De même, mes frères, vous aussi vous avez été, par le corps de Christ, mis à mort en ce qui concerne la loi, pour que vous apparteniez à un autre, à celui qui est ressuscité des morts, afin que nous portions des fruits pour Dieu ».

Nous avons été « mis à mort » : C'est le côté négatif de la croix. Nous sommes « unis au Seigneur ressuscité » : c'est le côté positif de la croix. Ce sont les deux aspects indissociables d'un même fait. Nous ne pouvons participer à la vie de résurrection sans être unis au Seigneur dans Sa mort. En outre, il s'agit d'une union spirituelle et non d'une union de l'âme : « Mais celui qui s'attache au Seigneur est avec lui un seul esprit (1 Corinthiens 6 v. 17) ». Par conséquent, le côté négatif de notre mort en Jésus-Christ signifie qu'il s'est produit une séparation, une coupure complète, entre nous et tout ce qui nous empêchait d'unir notre esprit à celui du Christ Ressuscité. Sur le plan pratique, le résultat concret de la croix consiste à libérer notre esprit de son carcan. Il était tenu prisonnier de la chair et de l'âme charnelle. Il était tellement empêtré dans la vie naturelle qu'il ne pouvait pas être pleinement uni au Seigneur, qui est un Esprit vivifiant.

Comment s'est opérée cette coupure ?

Comment l'Esprit de Dieu peut-Il appliquer la croix sur notre chair, et nous libérer par la mort, afin que notre esprit puisse s'unir à Christ ? Nous le comprenons dans Hébreux 4 v. 12 : « Car la parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu'une épée quelconque à deux tranchants, pénétrante jusqu'à partager âme et esprit, jointures et moelles ; elle juge les sentiments et les pensées du cœur ». Nous voyons ici comment se fait cette séparation immatérielle et intangible. La Parole de Dieu est une arme spirituelle, qui agit comme une épée dans le domaine spirituel, de la même manière qu'une épée tranche et sépare, sur le plan matériel. La partie tranchante de la parole de Dieu est représentée par la « prédication de la croix », qui partage entre l'âme et l'esprit. Elle permet tout d'abord au Chrétien de comprendre la différence entre l'âme et l'esprit, puis elle sépare l'âme de l'esprit, quand le Chrétien se livre à l'action de la « prédication de la croix », qui lui parle de la mort de Christ, et de sa mort avec Christ.

Il est aussi écrit que la Parole « juge les sentiments et les pensées du cœur », parce que « nulle créature n'est cachée devant lui, mais tout est à nu et à découvert aux yeux de celui à qui nous devons rendre compte (Hébreux 4 v. 13) ». Notez que c'est le Seigneur Lui-même qui manie l'épée pour trancher dans notre vie ancienne. C'est à Lui que nous devons rendre compte. Lui seul sait comment manier l'épée de l'Esprit, tranchante comme un glaive, afin de libérer l'esprit de « l'étreinte de l'âme » !

C'est donc un processus qui se vérifie concrètement, sur le plan de l'âme, comme sur celui de l'expérience pratique. Dans son livre, « L'Esprit de Christ », Andrew Murray donne une explication très claire de cette séparation entre l'âme et l'esprit, qui doit être opérée dans la vie du Chrétien. Avant la chute, c'était l'esprit de l'homme qui dominait son être entier. Après la chute, l'homme est « descendu » sur le plan de l'âme. Puis l'âme est elle-même « descendue » sur le plan de la chair. C'est pour cela que Dieu a pu dire : « L'homme est devenu chair ».

Andrew Murray dit aussi que c'est l'esprit de l'homme en lui qui le rend capable de connaître Dieu, qui est Esprit. L'âme est le siège de la conscience de soi, et le corps physique le siège des sens et de la conscience du monde. Pour pleinement comprendre en quoi consiste la vie de victoire, par l'œuvre expiatrice du Seigneur Jésus-Christ, il est nécessaire de comprendre la simple psychologie biblique. L'œuvre du Seigneur en nous doit donc aller bien plus profondément que la simple révélation du péché. Outre le péché, il y a beaucoup de choses qui nous empêchent de pleinement connaître le Seigneur !

Pour faire véritablement l'expérience du côté positif de la croix, celui de la vie de résurrection, nous devons donc non seulement connaître la mort au péché, mais accepter que la croix opère une séparation entre notre âme et notre esprit, afin que celui-ci soit libéré, pour être uni à celui de notre Seigneur ressuscité. Ensuite, par le moyen de notre esprit, uni au Seigneur pour former un seul esprit, la Vie de Celui qui est un Esprit vivifiant pénètre dans notre âme, dans Sa puissance de résurrection.

En effet, notre âme n'est pas détruite, ni notre personnalité individuelle. Nous ne devenons pas des automates. Mais notre âme, notre personnalité, doit être animée par l'esprit, au lieu de l'être par la vie de l'être naturel. Nous pouvons continuer à prononcer les mêmes paroles, ou à faire les mêmes actes, mais la source qui les inspire n'est plus la même.

Quand notre esprit est ainsi « un seul esprit » avec le Seigneur ressuscité, c'est par notre esprit, puis par notre intelligence, que nous expérimentons la direction du Saint-Esprit, et que nous pouvons connaître Christ d'une manière intime. C'est par notre esprit, uni à Christ par le Saint-Esprit, que nous pouvons « connaître » personnellement le Seigneur. Car l'aboutissement final de la connaissance de la vérité consiste à Le connaître, ainsi que la puissance de Sa résurrection.

Lisons Colossiens 2 v. 6 et 7.

Pour mieux comprendre ce que signifie cette expression : « En Christ Jésus » : « Ainsi donc, comme vous avez reçu le Seigneur Jésus-Christ, marchez en lui, étant enracinés et fondés en lui, et affermis par la foi, d'après les instructions qui vous ont été données, et abondez en actions de grâces ». Lorsque nous avons reçu le Seigneur pour la première fois, par un simple acte de foi, le Saint-Esprit de Dieu nous a fait « entrer en Lui ». Christ vit en nous, et notre esprit est uni au Seigneur ressuscité. Mais nous devons aussi « demeurer en Lui », et continuer à marcher en Lui jour après jour. Nous devons « marcher en Lui » de la même manière que nous sommes « entrés en Lui », en Lui faisant tout simplement confiance, en nous appuyant sur Lui, et en demeurant en Lui. Recevoir la vie, du côté positif de la croix, signifie « être vivant pour Dieu en Jésus-Christ ».

L'apôtre Paul nous demande d'être « enracinés et fondés en Lui ». Nous ne pouvons pas être enracinés un jour à un endroit, et le lendemain à un autre. Nous devons donc examiner nos racines. « Sache que ce n'est pas toi qui portes la racine, mais que c'est la racine qui te porte (Romains 11 v. 18) ». Nous devons être fondés en Christ, et c'est sur cette fondation que nous pouvons être continuellement édifiés, en persévérant dans la foi. Cela nous montre combien il nous est nécessaire de comprendre la croix, car elle représente une position fondamentale, dont nous ne devons jamais nous laisser écarter.

C'est dans la mort de Christ que nous devons être enracinés. Nous ne pourrons jamais entrer dans la vie si nous refusons de passer par la croix. Nous ne pourrons jamais atteindre aucun but, si nous abandonnons la croix sur notre chemin ! Si nous le faisions, nous serions semblables à un arbre qui refuserait de s'enraciner dans le sol ! Nous devons nous « considérer comme morts au péché, et vivants pour Dieu, mais en Jésus-Christ » ! C'est en Lui que nous devons être enracinés, c'est en Lui que nous devons être fondés, afin de pouvoir continuellement être édifiés. Nous devons plonger nos racines toujours plus profondément dans Sa mort.

Relisons Jean 3 v. 16. Nous pouvons comprendre clairement que nous avons été placés en Jésus-Christ dès le début de notre vie chrétienne : « Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle ». Il ne s'agit pas seulement de « croire Christ », mais de croire en Lui. Le mot grec traduit par « en » implique une idée de mouvement. Il est donc très suggestif. En croyant en Christ, nous sommes transportés en Lui par l'action du Saint-Esprit. C'est au Calvaire que tout a été accompli. Le Seigneur Jésus a commencé à prêcher Sa propre croix dès le début de Son ministère. Il a parlé à Nicodème de la nécessité d'une nouvelle naissance, et lui a annoncé de quelle manière Il devait mourir, afin que tous les pécheurs puissent recevoir la vie : « Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut de même que le Fils de l'homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle (Jean 3 v. 14 et 15) ».

Nous avons été placés « en Lui » dans Sa mort, puis de nouveau « en Lui » dans Sa vie, du côté positif de la croix, celui de la résurrection. Nous restons ainsi toujours enracinés en Lui ! C'est pour cela que nous devons persévérer dans la foi. Comme nous avons reçu Jésus-Christ, nous continuons à croire en Lui, à demeurer en Lui, à rester enracinés en Lui, à être fondés en Lui, et à édifier toute notre vie spirituelle en Lui.

Lisons à présent Colossiens 2 v. 9 à 11.

« Car en lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité. Vous avez tout pleinement en lui, qui est le chef de toute domination et de toute autorité. Et c'est en lui que vous avez été circoncis d'une circoncision que la main n'a pas faite, mais de la circoncision de Christ, qui consiste dans le dépouillement du corps de la chair ».

C'est en demeurant en Christ que nous pouvons être remplis de toute la plénitude de Son Esprit. Vous dites peut-être : « Oh ! Je veux être rempli de la plénitude de Dieu ! » Oui, mais, de vous-mêmes, vous ne pouvez offrir à remplir qu'un tout petit vase ! Paul présente la chose d'une tout autre manière : « Vous avez tout pleinement en Lui ! » Vous êtes morts avec Lui, et vous êtes unis avec Lui en esprit. Demeurez donc en Lui, et vous serez plongés dans un océan de vie ! « Car en lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité ». Relisons ce passage : « Car en lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité. Vous avez tout pleinement en lui, qui est le chef de toute domination et de toute autorité. Et c'est en lui que vous avez été circoncis d'une circoncision que la main n'a pas faite, mais de la circoncision de Christ, qui consiste dans le dépouillement du corps de la chair ».

La « chair » n'a aucune place « en Lui » ! Elle doit être laissée au-dehors ! « Et c'est en lui que vous avez été circoncis d'une circoncision que la main n'a pas faite, mais de la circoncision de Christ, qui consiste dans le dépouillement du corps de la chair : Ayant été ensevelis avec lui par le baptême, vous êtes aussi ressuscités en lui et avec lui, par la foi en la puissance de Dieu, qui l'a ressuscité des morts (versets 11 v. 12) ». Là encore, nous retrouvons les deux aspects indissociables du même fait accompli.

L'œuvre séparatrice de la croix se produit lorsque nous demeurons en Lui. Le dépouillement de la « chair », et même le dépouillement de tout le « corps de la chair », se produit quand nous demeurons en Lui. Il s'agit d'une « circoncision » que la main n'a pas faite, mais qui est opérée par le Saint-Esprit, quand nous consentons à Son œuvre, et quand nous Lui faisons confiance, pour qu'il achève pleinement en nous l'œuvre de la croix de Christ. C'est l'Esprit de Dieu qui nous baptise (qui nous « plonge ») dans la mort de Christ, et qui nous donne la puissance de nous dépouiller de tout le corps de la chair, jusque dans les plus petits détails de notre vie, afin que nous puissions vivre selon la volonté de Dieu, dans l'Esprit.

Examinons encore quelques versets qui nous montrent comment s'opère ce travail pratique dans notre vie : « Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles (2 Corinthiens 5 v. 17) » - « Car ce n'est rien que d'être circoncis ou incirconcis ; ce qui est quelque chose, c'est d'être une nouvelle créature (Galates 6 v. 15) ». « En Christ », nous ne dépendons plus de quoi que ce soit d'extérieur à Christ. « En Christ », plus rien d'autre n'a d'importance, plus rien d'autre ne compte. La seule chose qui compte, c'est d'être une nouvelle création. En pénétrant dans la sphère de Christ, nous quittons complètement l'ancienne création.

En demeurant en Lui, nous pouvons toujours continuer à nous conformer à des pratiques religieuses extérieures, mais nous ne dépendons plus de ces pratiques. Nous ne nous appuyons plus sur elles, nous ne leur accordons aucune importance excessive, et nous ne permettons plus qu'elles soient un sujet de division entre enfants de Dieu. De cette manière, vous pourrez toujours entrer en contact spirituel avec tous les enfants de Dieu, car vous reconnaîtrez ensemble que vous partagez la même vie dans le Seigneur.

Lisons à présent Éphésiens 2 v. 4 à 6.

« Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions morts par nos offenses, nous a rendus à la vie avec Christ (c'est par grâce que vous êtes sauvés) ; il nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes, en Jésus-Christ ».

Nous sommes enracinés et fondés en Christ. Nous ne devons jamais nous écarter de cette position. Car nous voyons bien l'issue de notre position de mort avec Lui : Unis à Lui en esprit, Il « nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes, en Jésus-Christ ». Étant « crucifiés avec Lui », nous sommes appelés à partager Sa vie : « Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu (Colossiens 3 v. 3) ».

La puissance de résurrection est une puissance transcendante. Uni au Ressuscité, notre esprit est élevé jusque dans les lieux célestes, en Christ, bien au-dessus de toutes choses ! Quelle que soit la profondeur des abîmes de péché dans lesquels nous étions plongés quand nous vivions sous l'esclavage de la chair, ou sous la domination de la nature humaine, nous sommes à présent « assis en Lui dans les lieux célestes », par notre union spirituelle avec Celui qui, après Son ascension, S'est assis à la droite du Père. Unis à Lui, Il nous soutient, si nous demeurons en Lui, et si nous nous reposons en Lui.

En conclusion.

Parlons à présent de l'action du côté positif de la croix, celui de la vie de résurrection, en ce qui concerne notre ministère, ou notre service concret. Lisons Éphésiens 6 v. 10. L'apôtre Paul, tout au long des premiers chapitres de cette épître, s'adresse à ceux qui sont « en Christ ». Il leur parle à présent du combat spirituel et du service pratique. En commençant ce passage final, il résume toute cette vie de résurrection, dont il vient de parler, par cette expression : « Au reste… » :

« Au reste, fortifiez-vous dans le Seigneur, et par sa force toute-puissante… » Paul nous a dit au chapitre premier que Christ, le Seigneur, était bien au-dessus « de toute domination, de toute autorité, de toute puissance, de toute dignité, et de tout nom qui se peut nommer ». Nous aussi, étant « assis en Christ », nous sommes bien au-dessus de toutes ces puissances. Que chacun de nous se fortifie donc dans le Seigneur, dans une pleine assurance de la réalité de notre position spirituelle, position de victoire, « par sa force toute-puissante ».

C'est dans la certitude d'une victoire assurée que Paul nous demande ensuite de nous revêtir de « toutes les armes de Dieu » (verset 11). Nous connaissons notre position. Nous y sommes fermement établis. Dans cette position, nous nous revêtons de toutes les armes de Dieu, « afin de pouvoir tenir ferme contre les ruses du diable ». Paul nous dit que nous « sommes assis dans les lieux célestes en Christ ». Puis il nous demande de combattre le Malin. Il est clair que nous ne pouvons pas le combattre si nous avons des conflits intérieurs ! Nous devons « rester assis » au-dedans de nous, c'est-à-dire garder notre paix intérieure ! Si nous perdons cette paix intérieure, nous serons à la merci du diable. Dans une guerre conquérante, le Chrétien doit conserver la paix intérieure de Dieu, et rester fortifié, établi et enraciné en Lui. Revêtons-nous donc de toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir tenir ferme.

Pourquoi avons-nous besoin de « tenir ferme » ? À cause des « ruses du diable » ! Toute sa stratégie, toutes ses méthodes et ses ruses visent à nous faire sortir de notre position de victoire ! Et ses ruses invisibles sont les plus dangereuses ! Satan est à l'œuvre jour et nuit contre nous. Peut-être dites-vous que vous ne voulez pas être obnubilés par les « mauvais esprits » ? Mais n'oubliez pas que se sont eux qui sont obnubilés par vous ! Le Seigneur nous demande non seulement de ne jamais oublier leur présence, mais aussi de rester perpétuellement vigilants et dans la prière.

Si nous savons que le Malin est constamment en train de chercher à nous séduire et à nous tromper, cela nous poussera à nous rapprocher toujours plus près de Dieu, dans la prière, afin de pouvoir éviter les pièges du diable. Si nous le faisons, nous aurons les yeux ouverts sur ses ruses. Nous resterons fermes et tranquilles, parce que nous pourrons discerner son action, jusque dans notre foyer, pour chercher à nous faire abandonner notre position en Dieu.

« Car nous n'avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes (verset 12) ».

Face à cette claire affirmation, il est étrange que les enfants de Dieu pensent toujours que la « chair et le sang » représentent la seule cause de tous leurs conflits et de tous leurs problèmes ! Comme s'ils ne savaient pas que nous sommes confrontés à des ennemis spirituels ! Ou alors, ils mettent tout sur le compte de la « volonté de Dieu » ! D'une manière ou d'une autre, ils ignorent l'action des puissances surnaturelles des ténèbres. D'un côté, ils en viennent à s'opposer aux hommes qui les offensent. D'un autre côté, ils finissent par se soumettre passivement à ce qu'ils croient être la « volonté de Dieu », alors qu'ils ne sont que les victimes des puissances sataniques qui les attaquent, et qui cherchent à détruire tous les enfants de Dieu. Ils ne parviennent pas à discerner ce qui vient réellement de Dieu, et ce qui vient de Satan. L'apôtre Paul dit clairement que nos vrais adversaires ne sont pas « la chair et le sang ».

Tous nos ennemis spirituels sont des « puissances de l'air ». Elles parcourent en tous sens l'atmosphère de notre planète, cherchant à faire tout le mal qu'elles peuvent faire. Sans parler des autres pays, il suffit, pour s'en persuader, de voir ce qui se passe en Grande-Bretagne en ce moment même ! Toutes ces puissances agissent sur les êtres humains de manière toujours plus intense, stimulant la nature adamique déchue en eux. La vague actuelle de spiritisme en est la conséquence directe. Il n'est pas possible que des milliers de personnes communiquent avec des démons, tout en croyant parler à leurs parents morts, sans que ces démons infectent l'atmosphère de tout le pays.

Nos adversaires ne sont donc pas la chair et le sang, mais ce sont « des dominations, des autorités, des princes de ce monde de ténèbres, des esprits méchants dans les lieux célestes ». Nous trouvons ici une description claire de la hiérarchie de l'armée de Satan. Ils sont capables d'employer toutes les ressources dont ils disposent. Les démons d'un rang inférieur sont la multitude des « esprits méchants dans les lieux célestes », qui exécutent la volonté de leur chef, Satan, par l'intermédiaire de tous les divers échelons de la hiérarchie satanique. Daniel 10 soulève aussi une partie du voile. On y apprend l'existence du « chef du royaume de Perse », et d'un « chef de Javan » (Grèce), qui se sont opposés à l'ange qui venait visiter Daniel (Daniel 10 v. 13 à 20). N'y a-t-il pas aussi un « chef de l'Angleterre », et un « chef de la France » ? Dans chaque pays, le peuple de Dieu doit combattre contre les chefs et les « princes » de ces puissances sataniques.

Qu'en est-il exactement de ces « puissances » qui occupent pour Satan l'air, ou les « lieux célestes » de notre atmosphère terrestre ? Elles disposent de nombreuses ressources pour mettre en œuvre leurs plans ! Nous commençons à peine à découvrir la télégraphie sans fil et l'électricité, mais les puissances sataniques connaissent tout cela depuis des siècles, et bien d'autres choses encore ! C'est pour cela que les mensonges se répandent aussi vite, comme des gaz empoisonnés, et que la vérité a du mal à se manifester. C'est pour cela que l'esprit du Bolchevisme, parti de la Russie, a pu se répandre aussi rapidement dans le Pays de Galles et en Angleterre, pour captiver les hommes et leur faire croire à des mensonges qui finiront par les détruire, eux et les autres.

Ces puissances qui sont établies dans l'invisible sont à l'origine de vagues de puissantes séductions. Ces vagues ressemblent à un courant électrique, dont l'action est invisible, mais bien réelle. En se répandant, ces vagues balayent les multitudes. Les chefs et les princes de ces puissances des ténèbres combattent comme des généraux (Daniel 10 v. 13). Leur travail est de définir les stratégies et de dresser les plans d'attaque, afin de garder les hommes dans les ténèbres et d'empêcher la vérité et la lumière de les atteindre. Ils font tout ce qu'ils peuvent pour bloquer la prédication de l'Évangile et empêcher la lumière et la vérité de briller. Ils sont servis par les multitudes d'esprits méchants qui mènent des attaques personnelles contre les individus, dans l'obéissance aux ordres donnés par leurs chefs.

Éphésiens 6 v. 11 nous demande de tenir ferme contre les ruses de toutes ces puissances des ténèbres. Mais ce n'est que la conclusion d'une guerre offensive. Nous sommes appelés à nous « fortifier dans le Seigneur », dans un rôle défensif, contre toutes leurs ruses. Mais nous devons aussi, et d'abord, employer les armes offensives qui nous ont été données par la victoire de Christ au Calvaire. Tous ces ennemis peuvent être délogés de leurs forteresses. Tous les plans de leurs chefs peuvent être anéantis. L'apôtre Paul nous le dit clairement, et nous dit aussi comment : « C'est pourquoi, prenez toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir résister dans le mauvais jour, et tenir ferme après avoir tout surmonté (Éphésiens 6 v. 13) ».

Nous devons donc d'abord tout surmonter, avant de tenir ferme. Cela implique clairement une action offensive, qui précède une action défensive. Pour cela, nous devons être entièrement convaincus que nous pouvons surmonter, c'est-à-dire vaincre et défaire, ces puissances des ténèbres, quand nous sommes unis au Vainqueur de Golgotha. Nous devrons affronter des « mauvais jours », des jours où ces puissances des ténèbres viendront nous attaquer, ou attaquer notre église, par exemple. Ne vous contentez pas de vous protéger et de rester sur la défensive ! Ne vous laissez pas non plus distraire par « la chair et le sang » !

Mais levez-vous pour combattre ces hordes des ténèbres, étant fortifiés dans le Seigneur, et ancrés en Lui, dans la paix éternelle de Dieu qui remplit vos cœurs. Renversez ces puissances invisibles et mettez-les en déroute, par les armes de la prière et de la foi. Souvenez-vous que Dieu est sur Son trône, et que vous êtes assis en Lui, disposant de Sa puissance, « enracinés et établis en Dieu ». Si vous savez que vous êtes « forts dans le Seigneur », vous pouvez tranquillement et sûrement passer à l'offensive contre ces dominations et ces puissances ! Vous pouvez vous lever pour combattre avec confiance, parce vous savez que vos « défenses » sont solides !

Vous pourrez ensuite « tenir ferme après avoir tout surmonté ». Nous comprenons à présent comment se déroule le combat spirituel : Satan nous attaque, ou attaque notre église. C'est le « mauvais jour ». Nous combattons l'ennemi pour le vaincre, et pour repousser cette attaque particulière. Puis nous tenons fermes en Dieu, après avoir remporté une victoire bénie ! Tout cela, nous l'expérimentons du côté « positif » de la croix, celui de la vie de résurrection. Non seulement nous sommes unis à Christ, faisant « un seul esprit » avec Lui, partageant Sa vie de résurrection, et ayant remporté la victoire sur le péché et sur la chair, mais nous sommes aussi unis à Lui pour vaincre les puissances des ténèbres qui s'efforcent de détruire l'Église de Dieu et de retarder l'avènement du Seigneur.

Le plus grand besoin des enfants de Dieu aujourd'hui est de répondre à cet appel au combat qui nous est lancé par le Seigneur, de nous fortifier de Sa force, et de nous lever pour affronter l'ennemi. Nous ne devons pas nous contenter de « tenir bon », en criant : « Seigneur, combien de temps cela va-t-il durer ? » Le Seigneur appelle des combattants, qui accepteront de se joindre à Lui pour vaincre toutes les hordes de Satan, dans une victoire glorieuse, et pour détruire ses plans, jusqu'à ce que tous ces vainqueurs soient enlevés dans les airs à la rencontre du Seigneur.

Deux ou trois réunions de prières communes peuvent être le moyen stratégique permettant de vaincre une attaque de Satan contre le peuple de Dieu, et de faire progresser l'œuvre du Seigneur ! Si seulement les Chrétiens savaient comment « prier » contre l'ennemi ! Si seulement ils savaient comment occuper leur position en Dieu, et manier l'arme absolue de la victoire de Christ au Calvaire !

 

Arthur KatzUn message de Jessie Penn-Lewis
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