Les deux manières d'obéir à Dieu.4

Les deux manières d'obéir à Dieu.4

Demeurer en Christ implique toute une vie d'obéissance du cœur. Je voudrais donc rappeler certaines vérités de base en matière d'obéissance.

Et je crois que ces vérités vous feront du bien, puisqu’elles viennent de la Parole du Seigneur. Dieu nous a donné Sa Parole pour nous révéler Sa nature et pour nous transformer. Il a créé le monde par Sa Parole. Si Dieu nous donne Sa Parole, c'est qu'elle possède la puissance de la vie pour nous transformer. Mais à la condition qu'elle entre dans un cœur bien disposé. Les vérités que je vais rappeler sont capitales. Si nous n'avons pas compris ces vérités, nous ne pouvons pas avancer dans notre marche chrétienne.

Dieu nous demande de ne pas dévier de la vérité de l'Évangile.

J'ai choisi l'épître aux Galates comme texte de base. Paul s'adresse à des chrétiens qui sont nés de nouveau, baptisés d'eau et du Saint-Esprit. Les Galates étaient des Chrétiens originaires de la Turquie, autrefois païens. Paul était allé leur prêcher l'Évangile. Ils avaient été touchés. Ils avaient accepté le Seigneur. Ils étaient passés par la conversion, et par nouvelle naissance. Paul lui-même le leur rappelle. Comme les Galates avaient été enseignés par Paul lui-même, ils n'étaient pas ignorants des choses du Seigneur.

Paul avait soigneusement pris la peine de les éclairer sur toutes les doctrines importantes, notamment sur le message de la Croix. Pourtant, Paul doit les reprendre sévèrement, parce qu'ils commençaient à s'écarter de la vérité de l'Évangile. Il s'agissait d'un problème très sérieux pour Paul. Est-ce un problème sérieux pour nous ? Aujourd'hui, quand je regarde l'Eglise visible de Jésus-Christ, j'ai le sentiment que la plupart des Chrétiens s'écartent, ou se sont écartés, de la vérité de l'Évangile.

Je ne dis pas cela pour juger et critiquer, mais parce que je n'oublie pas les avertissements du Seigneur. Il nous demande de ne pas dévier de la vérité de l'Évangile. Il nous avertit que la séduction et l'apostasie se développeront dans les derniers temps. Le cœur de l'apôtre Paul est donc inquiet pour cette église. Cela signifie que le cœur du Seigneur est aussi inquiet. Dès le début de sa lettre, Paul va directement au but, sans perdre de temps : « Je m'étonne que vous vous détourniez si vite de celui qui vous a appelés par la grâce de Christ, pour passer à un autre Évangile (Galates 1 v.6) ».

Il nous faut réaliser que le problème des Galates peut devenir le problème de tout Chrétien. Nous courons toujours le risque de nous détourner du Dieu vivant qui nous a appelés à Son salut. Toute déviation commence par un petit écart, qui ne fera qu'augmenter s'il n'est pas immédiatement corrigé. Celui qui nous a appelés, c'est Dieu notre Père. Puis Jésus-Christ a été envoyé par le Père. Les Galates avaient bien répondu à cet appel.

Ils étaient remplis du désir de servir Dieu. Et c'est bien ce qui fait leur problème : Servir Dieu, mais sans l'intelligence que donne le Saint-Esprit. Les Galates n'étaient pas retombés dans le monde. Ils ne s'étaient pas remis à pratiquer toutes sortes de péchés grossiers. C'étaient des Chrétiens remplis du Saint-Esprit, désireux de marcher avec Dieu, mais qui commençaient à se détourner de Dieu.

Si l'on se détourne de Dieu, on se détourne de la vérité.

Car Dieu est la Vérité. Paul dit que les Galates étaient même passés à un autre Évangile ! Le passage avait été progressif et subtil, car les Galates ne s'en étaient pas rendu compte. S'ils s'en étaient rendu compte, ils auraient été volontairement rebelles. Ce n'était pas leur cas. De tout leur cœur, ils voulaient faire ce qu'ils croyaient bien. Ils voulaient certainement plaire à Dieu en agissant ainsi. Mais ils s'étaient détournés de la vérité. Pourquoi se détournaient-ils de la vérité ? Certainement parce qu'il y avait dans leur cœur des racines qui n'étaient pas bonnes, et qui ont produit un mauvais fruit.

« Non pas qu'il y ait un autre Évangile, mais il y a des gens qui vous troublent, et qui veulent renverser l'Évangile de Christ (Galates 1 v. 7) ». Des gens s'étaient introduits au milieu des Galates. Ils voulaient volontairement renverser l'Évangile de Christ ! Sciemment ou inconsciemment, c'étaient des serviteurs de Satan, puisqu'ils avaient réussi à tromper les Galates pour les faire passer à autre chose que le véritable Évangile. Les Galates s'étaient laissé séduire, comme Ève avait été séduite par le malin. Le malin voulait la tromper. Ève n'a pas voulu désobéir. Mais elle a fini par désobéir, parce qu'elle a été séduite.

Les gens qui s'étaient introduits chez les Galates devaient certainement avoir l'air très spirituel. Il est possible qu'ils aient impressionné les Galates par leurs dons puissants. Je suis sûr que ces gens qui venaient annoncer un autre Évangile étaient des gens puissants. Ils avaient une onction, mais une onction mauvaise, qui ne venait pas de Dieu. Les Galates avaient fini par se dire : « Voici des serviteurs de Dieu qui viennent nous révéler les profondeurs de l'Évangile, des aspects nouveaux que nous n'avions pas bien compris, et dont Paul ne nous avait même pas parlé ! »

« Mais, quand nous-mêmes, quand un ange du ciel annoncerait un autre Évangile que celui que nous vous avons prêché, qu'il soit anathème ! (Galates 1 v. 8) ». Quel était le message constant de Paul ? C'était la prédication de Jésus-Christ, la prédication de la Croix : « Car je n'ai pas eu la pensée de savoir parmi vous autre chose que Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié (1 Corinthiens 2 v. 2) ».

Toute l'épître aux Galates rappelle le message de la Croix. Paul leur avait donc abondamment annoncé le message de la Croix, dès le début. Mais la prédication de la Croix avait été remplacée par une autre prédication, par un autre Évangile. Paul leur annonce ce sévère jugement : « Mais, quand nous-mêmes, quand un ange du ciel annoncerait un autre Évangile que celui que nous vous avons prêché, qu'il soit anathème ! (Galates 1 v. 8) ». Vous rendez-vous compte de ce qu'il dit ? Imaginez qu'un ange apparaisse dans toute sa gloire et sa puissance, un ange qui se fait passer pour un ange de Dieu et qui dit : « Je viens de la part de Jésus-Christ vous annoncer les vérités profondes de l’Évangile ! » Comment réagiriez-vous ?

Si cet ange vient annoncer un autre Évangile, ce n'est pas un ange de Dieu ! Mais pour savoir discerner qu'il s'agit d'un faux Évangile, encore faut-il bien connaître le vrai ! Je suis persuadé que, si un tel ange se manifestait, avec des signes surnaturels et une grande puissance, beaucoup de chrétiens l'écouteraient et le suivraient. Mais ils ne suivraient plus la vérité : « Qu'il soit anathème ». Anathème signifie « maudit ». Paul est prêt à se maudire lui-même d'avance, s'il venait leur annoncer un autre Évangile que celui qu'il leur avait prêché au commencement : « Nous l'avons dit précédemment, et je le répète à cette heure : Si quelqu'un vous annonce un autre Évangile que celui que vous avez reçu, qu'il soit anathème ! (Galates 1 v. 9) ».

Il insiste et répète sa malédiction. Voici une manière énergique de parler, qui me plaît. Combien de conducteurs modernes auraient enfilé leurs plus beaux gants de dentelle pour parler à des brebis égarées ! Paul n'est pas sentimental. Il voit le grand danger que courent les Galates. Paul pourrait être jugé de l'extérieur comme manquant d'amour, ou comme étant trop dur, mais il parle en réalité avec fermeté de la part de Dieu. Il traduit exactement ce qu'il y a dans le cœur de Dieu. Le jugement et la malédiction de Dieu s'abattront sur ceux qui viennent, en Son Nom, annoncer un autre Évangile que celui qu'Il a donné. Dieu n'aime pas que l'on annonce autre chose que la prédication de la Croix et la foi en Jésus-Christ. « Qu'il soit maudit ! »

« Et maintenant, est-ce la faveur des hommes que je désire, ou celle de Dieu ? Est-ce que je cherche à plaire aux hommes ? (Galates 1 v. 10) ». Est-ce la faveur des hommes que nous désirons, ou celle du Seigneur ? Acceptons-nous l'opprobre de Christ, la honte avec Jésus sur cette terre, plutôt que le succès sans Lui sur la terre, et la honte plus tard devant Dieu ? Le jour où je me présenterai devant le Seigneur, je n'aurai que la Parole de Dieu pour me juger. J'aurai devant moi un juge qui sortira Sa Parole et qui me dira : « Henri, voyons avec toi si tout ce que tu as dit était vraiment dans ma Parole. Tout est enregistré ! » Si ce que j'ai dit est bien conforme à la Parole, je serai heureux, et je ne connaîtrai pas la honte devant tous. Si je me suis écarté de la vérité, la honte sera pour moi.

Voilà pourquoi je prie constamment le Seigneur ainsi : « Seigneur, garde-moi dans la vérité, parce que la vérité, c'est Toi-même ! » « Si je plaisais encore aux hommes, je ne serais pas serviteur de Christ (Galates 1 v. 10) ». Combien de serviteurs de Dieu n'osent pas dire la vérité par crainte des hommes ! Ils craignent de se retrouver seuls avec la vérité ! Mais Noé n'était-il pas seul avec Dieu ?

Tout ce qui est dans le monde est une abomination pour Dieu. Ce qui est élevé aux yeux des hommes est une abomination pour le Seigneur. Ce qui est élevé aux yeux des hommes charnels et des Chrétiens charnels est une abomination aux yeux de Dieu. Ce que les Chrétiens charnels recherchent est une abomination aux yeux du Seigneur. Les Chrétiens spirituels ne recherchent pas autre chose que la Croix de Jésus. C'est le chemin de l'abaissement, de l'humilité et du renoncement. Mais ces choses n'ont aucun goût, ni pour le monde, ni pour les chrétiens qui marchent selon la chair.

Ceux qui marchent selon la chair aiment le succès, les choses grandioses, les choses qui se voient, les choses qui s'entendent, les foules, les miracles, les prodiges, les choses qui bougent, l'apparence. Ils aiment avoir de l'impact auprès du monde, de gros budgets, de grandes églises... Mais les petites choses, les choses humbles, les choses méprisables, ne sont pas recherchées par la majorité, même dans l'Église ! La prédication de la Croix n'a aucune puissance pour ceux qui la rejettent. Elle n'en a que pour ceux qui croient ! La Croix de Jésus est si cruelle et si froide ! Ne vaut-il pas mieux se divertir et se réjouir ?

La croix remet en cause trop de choses dans notre vie.

En fait, elle remet tout en cause, tous les fondements de notre vie. La Croix sépare radicalement ce qui est charnel de ce qui est spirituel, comme l'épée de l'Esprit, la Parole de Dieu. C'est à la Croix que tous nos problèmes ont été réglés. Mais les hommes charnels veulent régler leurs problèmes sans la Croix. Si l'on s'écarte de la Croix, on s'écarte de la solution du Seigneur. Paul passe ensuite un long moment à démontrer aux Galates qu'il a reçu l'Évangile par une révélation directe de Jésus-Christ, dès le départ. L'Évangile ne lui a pas été transmis par des hommes, ni par les apôtres : « Je ne consultai ni la chair ni le sang (Galates 1 v. 18) ».

Paul n'a même pas consulté ceux qui avaient été appelés avant lui, les apôtres et les piliers de l'Église. Jésus-Christ lui a révélé l'Évangile. Paul garde les yeux fixés sur cette révélation et sur le Seigneur. Il annonce hardiment l'Évangile, sans craindre aucun homme. Il le dit au verset 12 : « Je vous déclare, frères, que l'Évangile qui a été annoncé par moi n'est pas de l'homme ; car je ne l'ai reçu ni appris d'un homme, mais par une révélation de Jésus-Christ (Galates 1 v. 11 et 12) ». C'est le propre d'un apôtre. Un ministère d'apôtre, en général, commence comme cela.

« Vous avez su, en effet, quelle était autrefois ma conduite dans le judaïsme, comment je persécutais à outrance et ravageais l'Église de Dieu (Galates 1 v. 13) ». Paul était rempli d'un zèle amer. C'était un homme persécuteur et violent. Mais il dit que sa vie a été radicalement changée par une révélation puissante, celle de Jésus-Christ : « Mais, lorsqu'il plut à celui qui m'avait mis à part dès le sein de ma mère, et qui m'a appelé par sa grâce, de révéler en moi son Fils, afin que je l'annonce parmi les païens, aussitôt, je ne consultai ni la chair ni le sang (Galates 1 v. 15 et 16) ». Il n'est pas allé trouver les apôtres, en leur disant : « Mes frères, vous êtes mes aînés dans la foi. Je me mets à votre service et je suis obéissant à vos ordres ». Si Dieu le lui avait demandé, il l'aurait fait. Mais le Seigneur lui a dit : « Va, car je t'enverrai au loin vers les païens... (Actes 22 v. 21) ».

Paul n'est pas allé demander une permission à des hommes, à un comité d'Église, ni à des apôtres plus anciens que lui. Il est parti, parce qu'il avait reçu la révélation de la vérité et l'ordre de Jésus. Il ajoute : « Trois ans plus tard, je montai à Jérusalem pour faire la connaissance de Céphas (Pierre), et je demeurai quinze jours chez lui. Mais je ne vis aucun autre des apôtres, si ce n'est Jacques, le frère du Seigneur (Galates 1 v. 18 et 19) ».

Ensuite, il repartit évangéliser les païens : « J'allai ensuite dans les contrées de la Syrie et de la Cilicie (Galates 1 v. 21) ». C'est au chapitre 2 qu'il dit : « Quatorze ans après, je montai de nouveau à Jérusalem avec Barnabas, ayant pris Tite avec moi (Galates 2 v. 1) ». Ce n'est donc que dix-sept ans après sa conversion qu'il est retourné à Jérusalem pour faire la connaissance des Chrétiens de Jérusalem et des apôtres ! Vous voyez qu'il ne se pressait pas pour développer ses relations avec les anciens de Jérusalem et des douze. Il n'avait pas besoin de le faire, puisqu'il était en parfaite harmonie avec eux, et qu'ils avaient des terrains de mission différents.

« Et ce fut d'après une révélation que j'y montai. Je leur exposai l'Évangile que je prêche parmi les païens, je l'exposai en particulier à ceux qui sont les plus considérés, afin de ne pas courir ou avoir couru en vain (Galates 2 v. 2) ». Le Saint-Esprit a dit à Paul : « Va à Jérusalem. Va leur exposer l'Évangile que tu prêches ». Il est allé comparer l'Évangile qu'il avait reçu directement du Seigneur à celui que les autres prêchaient à Jérusalem. Ils ont tous constaté que c'était exactement le même. Évidemment, puisque la révélation était la même ! C'était le même Dieu qui leur avait donné la même mission.

« Mais Tite, qui était avec moi, et qui était Grec, ne fut pas même contraint de se faire circoncire. Et cela, à cause des faux frères qui s'étaient furtivement introduits et glissés parmi nous, pour épier la liberté que nous avons en Jésus-Christ, avec l'intention de nous asservir (Galates 2 v. 3 et 4) ». À une autre occasion, Paul décida de circoncire Timothée : « L'ayant pris, il le circoncit, à cause des Juifs qui étaient dans ces lieux-là, car tous savaient que son père était grec (Actes 16 v. 3) ». Paul n'a pas circoncis Timothée par légalisme religieux. Il s'est fait Juif au milieu des Juifs pour tenter d'en gagner quelques-uns. Il n'a pas été contraint de le faire par une quelconque pression extérieure. Quelle leçon de liberté dans l'Esprit !

Au début de sa lettre, il parlait de ceux qui voulaient détruire l'Évangile de Christ et annoncer un autre Évangile. Maintenant, il parle des faux frères qui se sont introduits dans l'Église de Jérusalem « pour épier la liberté que nous avons en Jésus-Christ, avec l'intention de nous asservir ».

Voyez-vous à quel point nous devons être prudents, bien-aimés, et avoir un discernement exercé ! Ce qui se passait là peut se passer dans n'importe quel groupe chrétien. Ces faux frères avaient sûrement une apparence très pieuse et consacrée. C'étaient des gens qui connaissaient très bien la loi et la Parole de Dieu. Les croyants devaient sûrement les respecter, parce qu'ils avaient une profonde connaissance de la Parole de Dieu. C'étaient souvent d'anciens scribes, d'anciens sacrificateurs, convertis à Jésus-Christ, mais encore tout pétris de la Loi. Ils s'étaient glissés au milieu des brebis dans le dessein de les rendre esclaves de la Loi. La Loi est pourtant la Parole de Dieu. Jésus a dit que pas un trait de lettre, pas un iota de la Loi ne disparaîtrait : « Car, je vous le dis en vérité, tant que le ciel et la terre ne passeront point, il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre, jusqu'à ce que tout soit arrivé (Matthieu 5 v. 18) ».

Il y a donc deux manières d'obéir à la Parole de Dieu.

Une bonne manière, et une mauvaise manière. La bonne manière nous libère et la mauvaise manière nous rend esclaves. Nous sommes tous concernés par la manière dont nous obéissons, car elle conditionne notre marche chrétienne.

Si nous sommes nous-mêmes esclaves, nous ne pourrons que transmettre cet esclavage aux autres. Paul marchait dans la liberté de Christ. Il était capable de mettre les chrétiens en garde et de les libérer. Pour ma part, je pense que la manière dont nous obéissons est l'un des problèmes fondamentaux de l'Église aujourd'hui. Des hommes souvent très sincères se sont introduits dans les Églises, sans avoir l'appel d'un vrai serviteur du Seigneur, pour rendre les Chrétiens esclaves soit d'un autre Évangile, soit de la Loi. Ils n'apprennent pas aux Chrétiens à marcher dans la liberté de Christ, la liberté de la foi. Car là où est l'Esprit du Seigneur, là est la liberté. 

Paul explique donc aux Galates qu'ils doivent se garder de suivre certains Juifs convertis qui essayaient de ramener les Chrétiens à la pratique de la Loi juive. Ils les obligeaient à se faire circoncire, à s'habiller d'une certaine façon, à mettre le châle de prière, à respecter certaines fêtes et le sabbat. Ils leur présentaient cet enseignement de telle manière que les gens étaient convaincus qu'il fallait le faire. Les Galates ont été dans ce cas-là. Ils ont reçu des gens qui sont venus prêcher cet autre Évangile. Ces gens se servaient pourtant de la Parole de Dieu, mais d'une manière qui ne leur transmettait pas la liberté de Christ.

« Mais lorsque Céphas (Pierre) vint à Antioche, je lui résistai en face, parce qu'il était répréhensible. En effet, avant l'arrivée de quelques personnes envoyées par Jacques, il mangeait avec les païens ; et, quand elles furent venues, il s'esquiva et se tint à l'écart, par crainte des circoncis (Galates 2 v. 11 et 12) ». L'apôtre Pierre, un ancien Juif, avait pris la liberté en Christ de manger avec des païens, alors que la loi juive l'interdisait. Il vivait dans la liberté de Christ. Mais il a commencé à craindre des gens qui venaient de Jérusalem, envoyés par Jacques, l'un des frères du Seigneur. Pierre a dû se dire : « Si ces hommes considérés me voient manger avec des païens, je vais me faire sévèrement reprendre, et tout le monde va l'apprendre à Jérusalem. Cela ne sera pas bon pour le témoignage et pour mon image. Je ne veux pas être une pierre d'achoppement. Il faut donc que je me retire. Je ne vais plus aller manger avec des païens ».

Ce n'était pas l'amour qui motivait Pierre, mais la crainte de déplaire à des chrétiens judaïsants qui venaient de Jérusalem, et qui devaient être des hommes considérés : « Avec lui les autres Juifs usèrent aussi de dissimulation, en sorte que Barnabas même fut entraîné par leur hypocrisie (Galates 2 v. 13) ».

Comprenez-vous que cet esclavage est fondé sur l'obéissance extérieure à une loi ? Cette obéissance ne vient pas du cœur. Elle n'est donc que de l'hypocrisie. Cette attitude est très fréquente chez les Chrétiens. On se réunit, on se congratule, on s'embrasse, on donne le meilleur aspect de soi-même. On paraît très spirituel dans les réunions. Puis, on rentre chez soi, et tout le monde commence à se disputer : Le mari avec sa femme, les enfants avec les parents, etc... Chez soi, à l'abri des regards de l'Église, on peut faire étalage de la chair. C'est de l’hypocrisie ! 

Cela veut dire qu'on ne vit pas dans la liberté de Christ. On n'a pas compris que nous avons été affranchis par la Croix. Parce qu'on ne l'a pas compris, on est toujours sous l'esclavage de la loi. On veut montrer aux autres qu'on est le meilleur chrétien possible. On leur montre donc une belle apparence. Mais comme la vie intérieure n'a pas été changée par la révélation de la Croix, on vit dans l'hypocrisie, et on la transmet aux autres. Pourtant, apparemment, on obéit à la Parole du Seigneur : Les femmes sont voilées, elles ne portent pas de pantalons, les hommes ont les cheveux bien coupés, etc...

Tout semble en règle ! Mais tout cela n'est que le résultat d'une obéissance hypocrite à la Loi de Dieu. L'obéissance qui plaît à Dieu est celle qui vient d'un cœur pur, d'un cœur rempli de foi dans le message de la Croix, d'un cœur où se manifeste la vie de Christ. Les lois de Dieu ont été inscrites dans nos cœurs. Le Saint-Esprit en nous manifeste ces lois dans la liberté d'un enfant de Dieu rempli de la vie de Christ.

La différence entre ces deux manières d'obéir peut sembler subtile, mais il faut bien la comprendre. Il n'est souvent pas possible de juger extérieurement, sauf si nous avons le discernement du Saint-Esprit. Extérieurement, nous verrons deux chrétiens qui obéissent à la Parole de Dieu. Ils ne fument pas, ils ne boivent pas, ils ne vont plus en boîte de nuit, ils s'habillent bien, etc... Ces deux personnes obéissent apparemment à la même Loi de Dieu.

Mais l'une va être agréable à Dieu, alors que l'autre sera désagréable à Dieu. Pourtant, elles vont faire toutes les deux les mêmes choses, si l'on se contente de juger extérieurement. Mais l'une va agir par obéissance à une loi religieuse, alors que l'autre agira par obéissance à la vie de Christ qui vient d'un cœur transformé. L'une sera dans la liberté, l'autre sera dans l'esclavage. L'une sera une source de liberté pour les autres, l'autre sera une source d'esclavage pour les autres.

Tout dépend de la disposition du cœur. Le comprenez-vous ? Je ne me laisserai pas de l'expliquer ! Chaque fois que je le fais, je prie Dieu qu'il y ait quelque chose qui rentre plus profondément dans nos cœurs. Voyant que Pierre ne marchait pas droit, Paul le reprend devant tous : « Voyant qu'ils ne marchaient pas droit selon la vérité de l'Évangile, je dis à Céphas (Pierre), en présence de tous : Si toi qui est juif, tu vis à la manière des païens et non à la manière des juifs, pourquoi forces-tu les païens à judaïser ? (Galates 2 v. 14) ».

« Pierre, pourquoi retournes-tu à une Loi juive, que tu avais abandonnée quand tu avais compris que Christ t'avait affranchi ? Cette Loi est pourtant bonne, puisqu'elle est dans la Parole de Dieu. Mais tu en as été libéré par Christ ! Tu n'es plus contraint de pratiquer cette loi ! Tu agissais par compassion et par amour quand tu allais manger avec ces païens. Christ aussi le faisait, quand Il mangeait avec les prostituées et les gens de mauvaise vie. C'est pour cela qu'Il était jugé par les pharisiens et les observateurs de la loi ! Pierre, ton hypocrisie va entraîner les autres à faire comme toi, parce que tu es considéré. Tu vas les replacer sous le joug d'une loi religieuse dont tu avais été libéré ! »

Paul parle ainsi aux Galates parce qu'il veut leur faire comprendre qu'ils sont en train de faire la même chose que Pierre. Même s'ils le font par amour pour Dieu, ou dans le désir de Le servir d'une manière encore plus profonde, ils sont en train de passer à un autre Évangile et de se diriger vers la mort. Paul leur dit quelque chose de fondamental : « Nous, nous sommes Juifs de naissance, et non pécheurs d'entre les païens. Néanmoins, sachant que ce n'est pas par les œuvres de la loi que l'homme est justifié, mais par la foi en Jésus-Christ, nous aussi nous avons cru en Jésus-Christ, afin d'être justifiés par la foi en Christ et non par les œuvres de la loi, parce que nulle chair ne sera justifiée par les œuvres de la loi (Galates 2 v. 15 et 16) ».

Il y a une manière d'obéir à la Parole de Dieu qui est une œuvre de la Loi. Elle n'apporte rien d'autre que la mort. Si j'obéis à la Parole de Dieu comme accomplissant une œuvre de la loi, je suis encore sous la malédiction. Si j'obéis à la même Parole par la foi, je suis dans la liberté de Christ. Le problème, c'est que ceux qui obéissent en accomplissant une œuvre de la loi pensent qu'ils sont dans la foi. Ils ne se rendent pas compte qu'ils sont sous l'esclavage de la loi. Parce qu'ils ont compris intellectuellement la Parole de Dieu, ils disent : « Il faut que je mette la Parole en pratique pour être agréable à Dieu ». Mais ce n'est pas simplement notre mise en pratique de la Parole de Dieu qui nous rend agréable à Dieu.

Tu seras agréable à Dieu si tu marches par la foi, parce que ton cœur a été changé. Parce que tu as cru à Jésus-Christ, ton cœur a été changé, et tu vas marcher dans l'obéissance, par la foi. C'est cela qui te rend agréable à Dieu. Voulons-nous marcher dans l'esclavage de la Loi, ou dans la liberté de l'Esprit ? Nous pouvons obéir simplement par obéissance, sans la foi. Mais nous n'irons pas loin, parce que la chair n'est pas morte si nous ne sommes pas dans la foi. Alors que si nous sommes dans la foi, cette foi va nécessairement se traduire par un acte d'obéissance. La foi produit toujours les œuvres correspondantes. C'est ainsi qu'a agi Abram le païen, lorsqu'il a reçu une Parole de Dieu : « L'Eternel dit à Abram : Va-t'en de ton pays, de ta patrie et de la maison de ton père, vers le pays que je te montrerai (Genèse 12 v. 1) ». « Abram partit, comme l'Eternel le lui avait dit (Genèse 12 : 4). » « Abram crut l'Eternel qui le lui compta comme justice (Genèse 15 v. 6) ».

Abraham a obéi par la foi.

Il n'a pas obéi pour accomplir une œuvre de la loi, ou pour éviter un châtiment, ou encore pour ne pas donner un mauvais témoignage aux autres. Abraham avait un cœur de païen. Il adorait des idoles. Mais, quand il a reçu la voix du Dieu vivant, il l'a reconnue immédiatement. Il l'a reçue avec un cœur honnête et bon. Par amour pour Dieu, il a cru, il a eu confiance en Dieu, et il a obéi.

Il est important de comprendre que Dieu ne nous demande pas seulement d'obéir. Il nous demande d'obéir dans la foi, parce que nous croyons du cœur à Sa Parole. Quand on obéit parce que l'on est sous une loi, il n'y a pas seulement de l'hypocrisie, comme nous l'avons vu. Mais il y a de l'autoritarisme et de la manipulation. Certains pasteurs ne se contentent pas d'enseigner.

S'ils voient que l'enseignement ne passe pas assez vite dans la pratique, ils tendent à devenir autoritaires et à imposer certaines choses. Ils disent par exemple : « Je veux la bénédiction de Dieu ici ! Qu'il n'y ait pas d'interdit au milieu de nous ! Je ne veux voir aucune femme sans le voile, aucune femme portant des pantalons, aucune femme portant des cheveux courts, etc... » Les Chrétiens vont sans doute obéir, mais le problème ne sera pas réglé de cette manière. Les cœurs ne seront pas touchés. On ne fait que placer les Chrétiens sous le joug de la Loi. On leur impose un esclavage. On les place sous une malédiction. On les prive de la grâce. On les coupe de Christ !

Si l'on veut obtenir une obéissance qui plaise à Dieu, il faut enseigner la Parole du Dieu vivant, sans aucun compromis et avec l'onction du Saint-Esprit. Il faut accompagner cette prédication d'une prière persévérante, pour que les intelligences soient éclairées. Cette Parole va toucher les cœurs honnêtes et bons. Ils vont reconnaître la voix de Dieu et dire : « Seigneur, Ta Parole m'a touché. Je la reçois par la foi et j'obéis par la foi ». On est alors dans la liberté de Christ.

Il se peut qu'il n'y ait qu'une seule personne qui ait un cœur honnête et bon dans un auditoire. Cette personne ne va avoir aucune crainte des hommes. Si, par exemple, une femme a compris la signification spirituelle du voile, elle choisira de le porter librement et sans contrainte, quelle que soit l'opinion de son entourage. Si elle est seule à le faire, elle le fera quand même, sans crainte. Elle a reçu la Parole de Dieu par la foi. Elle agit avec une pleine persuasion, dans un acte d'amour pour son Dieu. Mais nous ne devons pas juger charnellement ceux qui n'obéissent pas dans la foi, parce qu'ils sont encore dans l'ignorance ou la rébellion. Nous devons les juger spirituellement, par rapport à la Parole de Dieu. S'ils sont ouvertement rebelles, nous devons exercer une discipline spirituelle ou nous séparer d'eux. Mais, en aucun cas, nous n'allons les manipuler ni faire pression sur eux pour qu'ils obéissent.

Il y a une façon subtile de faire pression. Un pasteur peut faire pression en disant : « Tiens, on ne vous voit plus aux réunions ! Il est important que vous veniez aux réunions ! » Il dit des choses vraies, mais s'il les dit dans un esprit légaliste, il va transmettre cet esprit et mettre le peuple dans l'esclavage et sous le fardeau de la culpabilité.

Si quelqu'un ne vient pas à une réunion, il a peut-être de bonnes ou mauvaises raisons devant Dieu. Mais seul Dieu peut être juge. Il se peut que le Seigneur lui ait demandé de faire quelque chose d'autre, qui soit nécessaire à sa bonne marche spirituelle. Un pasteur doit certes se réjouir de voir toutes les brebis venir aux réunions, surtout aux réunions de prière. Mais si les brebis ne viennent pas, il a deux façons de procéder.

La première façon va être de chercher le Seigneur pour savoir pourquoi les brebis ne viennent pas. Si le pasteur n'a rien à se reprocher, il insistera sur l'enseignement et la prière, pour que les brebis reçoivent une révélation spirituelle et comprennent d'elles-mêmes ce qu'elles doivent faire devant Dieu. Il pourra même se réjouir s'il comprend que les brebis vont ailleurs, parce qu'elles y trouvent une meilleure nourriture que chez lui !

La seconde façon va consister à faire pression sur les brebis, à les culpabiliser, et à poser sur leur cou le joug de la loi. Mais ces moyens, tous extérieurs, ne vont pas produire l'effet recherché par le Seigneur. Ils produiront même l'effet contraire. Certes, si la manipulation est efficace, tout le monde viendra à toutes les réunions, mais le cœur n'y sera pas. Les brebis ne s'épanouiront pas dans la liberté de Christ. Les gens seront sous une loi, c'est-à-dire sous la malédiction.

Certains conducteurs ne seront sans doute pas d'accord avec cette analyse. Ils estimeront qu'il faut une tête, un leader à poigne qui fait avancer les brebis dans la bonne direction. Ils pensent que de bons bergers doivent savoir donner des ordres spirituels et être obéis. Après tout, Jésus a donné des commandements, et les apôtres ont aussi donné des ordres. Mais, quand un apôtre donnait un ordre, il ne le donnait pas en faisant une pression spirituelle et en forçant les gens. Il savait très bien que cela ne produirait pas de fruit durable.

Voici ce que l'apôtre Pierre dit aux anciens de l'Eglise : « Paissez le troupeau de Dieu qui est sous votre garde, non par contrainte, mais volontairement ; non pour un gain sordide, mais avec dévouement ; non comme dominant sur ceux qui vous sont échus en partage, mais en étant les modèles du troupeau (1 Pierre 5 v. 2 et 3) ». Les anciens doivent donc transmettre les ordres du Seigneur, et dire : « Voilà ce que le Seigneur t'ordonne. Fais-le ». Si la brebis reçoit cette parole comme une Parole du Seigneur, si elle a le cœur vivement touché par la vérité, elle s'inclinera et fera un acte de foi. Elle accomplit alors une œuvre de justice qui plaît à Dieu.

Notre discernement spirituel doit être développé, quand nous contactons une Église ou un groupe, pour sentir s'il est sous l'oppression de la loi ou dans la liberté de Christ. La liberté de Christ ne signifie pas que l'on peut faire n'importe quoi et que l'on aura des débordements de tous les côtés. La liberté de Christ signifie que le message de la Croix a été reçu, et que nous sommes conduits par l'Esprit en toutes choses. Dieu n'est pas un Dieu de désordre. Tout ce qui sera fait s'accomplira dans la liberté, mais dans l'obéissance à l'Esprit de Christ. Paul explique ensuite que l'on ne peut impunément revenir en arrière, après avoir connu la liberté : « Car, si je rebâtis les choses que j'ai détruites, je me constitue moi-même un transgresseur, car c'est par la loi que je suis mort à la loi, afin de vivre pour Dieu (Galates 2 v. 18 et 19) ».

Chaque fois que l'on se met sous la loi, on s'engage sur un chemin qui mène à la mort. Même l'Évangile peut être présenté comme une loi qui place les gens dans l'esclavage.

« J'ai été crucifié avec Christ ; et si je vis, ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi ; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi (Galates 2 v. 20) ». Le « je » et le « moi » sont au centre de l'œuvre de la Croix. Si Christ est mort, c'est pour crucifier notre « je » et notre « moi ». Quand elle n'est pas crucifiée, la volonté propre de notre vieille nature s'opposera toujours à Dieu. Le « je » et le « moi » s'accordent très bien avec la Loi. Dans une Église où règne un esprit légaliste, la chair trouve un terrain idéal pour son développement. La Croix, en mettant à mort notre « je » et notre « moi », donne la possibilité à l'Esprit de liberté de commencer à agir.

Un Chrétien qui est encore charnel considère toute chose en fonction de ce qu'elle lui apporte. Il dira, par exemple : « Cette réunion ne m'a rien apporté. Je n'y vais plus ». Il ne considère pas les intérêts du Seigneur ni ceux des autres, mais son intérêt personnel. Le Chrétien charnel dira encore : « Je ne reçois rien de cette personne. Je ne la fréquenterai plus ». Son moi n'est pas encore mis à mort. Il ne pense pas à apporter. Il ne pense qu'à recevoir. Si toute une Église marche selon la chair, le résultat est épouvantable. Chacun ne recherche que son intérêt personnel. Tout ce qui lui fait du bien est bon. On ne cherche qu'à « se faire du bien ».

Mais le chrétien spirituel ne cherche pas à se faire du bien avant tout. Il ne se pose qu'une seule question : « Seigneur, suis-je en train de faire Ta volonté ? » Il se préoccupe de ce que pense le Seigneur. Il cherche à être approuvé par le Seigneur. Il cherche à recevoir du Seigneur quelque chose qu'il va pouvoir apporter à ses frères. Il est centré sur le Seigneur et sur Sa volonté, et non pas sur ses besoins personnels. Il cherche à marcher dans la vérité, et non à vivre des expériences agréables.

« J'ai été crucifié avec Christ (Galates 2 v. 20) ».

La Croix demeure la réalité de base de l'Évangile de Paul et de Jésus. La Croix a mis à mort Jésus-Christ. En mettant à mort Jésus-Christ, elle a mis à mort le « je », le « moi », et la chair. Nous n'avons pas besoin d'attendre toute une vie pour recevoir une puissante et grande révélation de Dieu, pour que je finisse par comprendre que j'ai été crucifié avec Christ ! C'est écrit dans la Parole de Dieu ! Dieu a pris la peine de nous le révéler par Sa Parole. En outre, Il a répandu Son Saint-Esprit pour nous l'enseigner. Nous devons écouter, lire, et recevoir attentivement cette Parole dans un cœur ouvert.

Nous devons faire comme Abram, quand Dieu lui a dit : « Tu n'es plus citoyen d'Ur en Chaldée, maintenant, tu es citoyen des cieux ! Suis-moi ! Quitte ta ville et ton pays ! Je t'envoie vers un pays que tu ne connais pas ! » Abram a écouté la voix de Dieu. Si Dieu nous dit : « Tu ne vis plus pour toi, maintenant ! C'est fini ! Ton moi a été crucifié, tu es mort en Christ ! » Comment allons-nous réagir ? Est-ce que la Parole est une réalité pour nous ? Si nous l'avons reçue par la foi, nous produirons des œuvres de foi, et non les œuvres de la loi. Combien l'Église du Seigneur est éloignée de la réalité de la foi !

La révélation de la Parole peut rester au niveau de la chair, quand cette révélation est intellectuelle. Même cette Parole : « Je suis crucifié avec Christ », peut être reçue comme une loi. Nous veillerons alors à nous comporter vraiment comme un être crucifié. Nous lirons toutes sortes de livres pour savoir ce qu'est la vie crucifiée, et nous nous efforcerons de mettre ces bons conseils en pratique. Mais nous ne manifesterons pas la vie de Christ en agissant ainsi. Si nous avons soif de la vérité, et si nous voulons que cette vérité soit trouvée au fond de notre cœur, nous recevrons tout simplement, par l'Esprit du Seigneur, la révélation calme et tranquille de ce que Jésus a fait pour nous à la Croix. Nous croirons, et nous agirons par la foi. Le juste vivra par la foi.

Le Saint-Esprit désire donner à chacun une pleine révélation de la Parole de Dieu. Il sait qu'il n'y a pas de marche chrétienne sans la révélation de la Croix, de notre mort et de notre résurrection en Christ. Il faut que la Parole de Dieu ait autant d'autorité pour nous que si Dieu S'était révélé personnellement à nous, comme à Abraham, en nous disant : « Je viens te dire que, lorsque Mon Fils Bien-aimé est mort, tu es mort avec Lui. Ta chair, avec ses passions et ses mauvais désirs, est morte en Lui et avec Lui. Comme Il est ressuscité, tu es aussi ressuscité en Lui et avec Lui ».

Que ferions-nous, si Dieu venait Lui-même nous dire personnellement ces paroles ? Si nous avons un cœur ouvert, honnête et bon, nous serons vivement touchés. Nous serrerons ces paroles dans notre cœur. Nous ne les oublierons jamais, car nous saurons que notre Dieu a pris la peine de venir Lui-même nous dire de grandes choses ! Pourquoi la Parole du Seigneur n'a pas la même autorité dans notre vie ? Quand Paul dit : « Ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi (Galates 2 v. 20) ».

Est-ce seulement pour Paul, ou pour chacun de nous ? Il ajoute aussi : « Si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi (Galates 2 v. 20) ». Toute cette épître nous montre que le but du Seigneur est de faire de nous des hommes et des femmes qui marchent par la foi, dans la révélation que Dieu leur a donnée. Cette foi produit la liberté en eux et autour d'eux. Il n'y a plus de légalisme dans leur vie.

« Je ne regrette pas la grâce de Dieu ; car si la justice s'obtient par la loi, Christ est donc mort en vain (Galates 2 v. 21) ». Au chapitre 3, Paul développe son exposé de la marche par la foi : « Et que nul ne soit justifié devant Dieu par la loi, cela est évident, puisqu'il est dit : Le juste vivra par la foi (Galates 3 v. 11 et 12) ». La loi de l'Ancien Testament dit ceci : « Vous garderez mes principes et mes ordonnances : L'homme qui les pratique vivra par eux. Je suis l'Eternel (Lévitique 18 v. 5) ».

À l'époque de la Loi, les croyants devaient mettre les commandements en pratique pour vivre. Mais ce n'est plus cela que Dieu demande aux Chrétiens aujourd'hui. Dieu ne nous demande pas d'abord de mettre Sa Parole en pratique. Il nous demande de la recevoir par la foi, puis de la mettre en pratique comme une œuvre de foi. Si nous la mettons en pratique sans l'avoir d'abord reçue par la foi, nous accomplirons une œuvre légaliste. Si nous l'avons reçue par la foi, nous ne pouvons pas faire autre chose que la mettre en pratique. La foi produit les œuvres correspondantes.

Comprenez-vous que ce n'est plus la pratique seule qui plaît à Dieu, dans la Nouvelle Alliance ? Ce qui est agréable à Dieu, c'est notre foi. Sans la foi, il est impossible d'être agréable à Dieu. Or la foi ne procède pas de la loi. Elles sont tout à fait différentes dans leur manière d'agir. La foi vient de ce que l'on entend, et ce que l'on entend de la parole de Christ. Dans l'Ancien Testament, il fallait mettre la loi en pratique. C'était une obligation divine. Bien entendu, Dieu regardait au cœur. Lui seul connaît les motivations secrètes. Il savait très bien si ceux qui mettaient la loi en pratique étaient des hypocrites. Cela n'avait aucune valeur pour Dieu.

Toutefois, même dans l'Ancien Testament, les hommes n'étaient pas justifiés par leur mise en pratique de la loi. Abraham était un païen. Il n'a pas commencé sa vie en mettant la loi de Dieu en pratique, puisqu'il ne la connaissait pas. Mais quand il a entendu la voix de Dieu, il l'a reçue par la foi et il a marché dans l'obéissance. C'est cela qui l'a justifié. C'est pour cela qu'il est devenu le père de la foi, le père de tous ceux qui croient. C'est seulement après cela qu'il reçut le signe de la circoncision. Vous constatez donc que la foi et la grâce existaient dans l'Ancien Testament. Mais la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ, et ont été manifestées dans la chair.

Pour revenir aux Galates, ils avaient commencé leur vie chrétienne en étant spirituels. Ils marchaient sur le terrain de la foi. Mais ils étaient en train de s'écarter de la foi pour retomber dans les pratiques de la Loi. Cela peut être notre problème, si nous retombons dans des pratiques ou des habitudes qui deviennent une loi. On vient tous les mardis à la réunion de prière. On vient le vendredi à la réunion d'enseignement et le dimanche au culte.

Cela peut devenir une loi quand on n'est plus conduit par la liberté de Christ. Mais comment réagirions-nous, si le Saint-Esprit nous parlait un jour ainsi : « Ce dimanche matin, je veux que tu te mettes à part, seul avec moi, parce que j'ai à te parler » ? Si nous sommes dominés par une loi, nous allons dire : « Cela ne peut pas être le Seigneur qui me donne cette pensée. C'est dimanche, je dois aller au culte ! » Est-il écrit dans la Bible que le Seigneur nous demande d'aller à un culte tous les dimanches matins ? Cela n'est écrit nulle part. Il s'agit simplement d'une tradition, d'une pratique commode. Il est écrit : « Tu travailleras six jours ; et tu feras ton ouvrage. Mais le septième jour est le sabbat de l'Eternel, ton Dieu (Exode 20 v. 9) ».

Le septième jour est le samedi. C'est pourquoi un certain nombre de chrétiens légalistes font leur culte le samedi, parce qu'ils reviennent à la Loi et qu'ils l'appliquent de manière légaliste. D'autres se réunissent le dimanche, parce que c'est le premier jour de la semaine, le jour de la résurrection. C'est aussi le jour où personne ne travaille, dans la plupart des pays christianisés. La Bible dit aussi : « Le premier jour de la semaine, les disciples étant réunis pour rompre le pain... (Actes 20 v. 7) ».

Certains pourraient s'appuyer sur ce passage pour adopter une attitude légaliste, et justifier le culte du dimanche. Mais une lecture attentive de la suite montre que Paul parla jusqu'à minuit. Puis se produisit l'accident d'Eutychus. Ce n'est qu'ensuite que Paul prit le pain. À cette heure, le premier jour de la semaine était terminé, et le second, c'est-à-dire le lundi, avait commencé ! Le nouveau jour commençait à la tombée de la nuit. Rien, dans la Bible, ne nous empêcherait de rompre le pain chaque jour. Certains le font et s'en portent très bien ! « Tous ceux qui s'attachent aux œuvres de la loi sont sous la malédiction ; car il est écrit : Maudit est quiconque n'observe pas tout ce qui est écrit dans le livre de la loi, et ne le met pas en pratique (Galates 3 v. 10) ».

Beaucoup de chrétiens s'attachent aux œuvres de la loi.

Ils ne se rendent pas compte qu'ils sont sous la malédiction. Un Chrétien ne peut être motivé par cet esprit : « Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous, car il est écrit : Maudit est quiconque est pendu au bois, afin que la bénédiction d'Abraham eût pour les païens son accomplissement en Jésus-Christ, et que nous recevions par la foi l'esprit qui avait été promis (Galates 3 v. 13 et 14) ».

Les Galates s'écartaient de la liberté de l'Esprit. L'Esprit ne peut se recevoir que par la foi. Les Galates retombaient dans une obligation légaliste. C'est pourquoi Paul doit leur dire : « O Galates dépourvus de sens ! Qui vous a fascinés, vous, aux yeux de qui Jésus-Christ a été peint comme crucifié ? (Galates 3 v. 1) ». Ils obéissaient bien à la loi, mais n'obéissaient plus à la vérité. Quelle est la qualité de notre obéissance, en tant que Chrétien ? Obéissons-nous à la loi ou à la vérité ? Dans les deux cas il y a obéissance. Mais l'obéissance à la loi conduit à la mort, parce qu'elle entraîne la malédiction. L'obéissance à la vérité est celle de la foi. Elle signifie que l'on a reçu par la foi la Parole de Dieu et qu'on la met donc naturellement en pratique : « Il en est ainsi de la foi : Si elle n'a pas les œuvres, elle est morte en elle-même (Jacques 2 v. 17) ».

Quand nous recevons la Parole de Dieu, nous devons la recevoir dans notre cœur. Nous croyons, nous la recevons par la foi, souvent sans comprendre. La Parole devient vie dans notre cœur, et nous la mettons en pratique. Les Paroles du Seigneur sont Esprit et Vie. C'est le Saint-Esprit qui nous donne la vie par la Parole : « La loi est-elle donc contre les promesses de Dieu ? Loin de là ! S'il eût été donné une loi qui put procurer la vie, la justice viendrait réellement de la loi (Galates 3 v. 21) ».

Si tu t'obliges à ne plus faire ce qui déplaît au Seigneur, par obéissance à une loi, tu es toujours esclave ! L'obéissance à la loi ne donne jamais la vie, sinon Jésus n'aurait pas eu besoin de venir nous sauver. Seule la foi donne la vie !

« Mais l'Écriture a tout renfermé sous le péché, afin que ce qui avait été promis fût donné par la foi en Jésus-Christ à ceux qui croient (Galates 3 v. 22) ». Tous les dons merveilleux de Dieu se reçoivent par la foi. Quand tu les reçois, tu sais que c'est Dieu qui te les donne. Tu les as reçus non pas à cause de tes mérites, mais par un acte de grâce pure et simple de Jésus-Christ. Il veut te donner toutes Ses richesses, tout l'héritage céleste. Il ne te les donne pas en fonction de ce que tu fais. Il te les donne en fonction de Sa promesse, et de ta foi.

Si tu reçois la Parole de Dieu par la foi, tu vas agir conformément à ce que tu as reçu, sinon tu te trompes toi-même. Cela concerne tous les aspects de ta vie. Si tu avais l'habitude de t'habiller d'une manière indécente, tu recevras une Parole du Seigneur qui te dira, par le Saint-Esprit : « Habille-toi de manière décente ». Si tu veux plaire à Dieu, tu vas croire ce que Dieu te dit, tu vas recevoir ce commandement de Dieu par la foi, et tu le mettras en pratique. Tu n'auras pas besoin que quelqu'un vienne te dire : « Tu es habillé de manière indécente. Change-toi ! » Mais si tu n'agis pas, après avoir reçu la Parole, c'est que tu n'es pas dans la foi. Tu n'as pas laissé la Parole pénétrer dans ton cœur.

C'est la situation de tous ceux qui sont dans l'ignorance, dans l'incrédulité, ou dans la rébellion. La Parole de Dieu n'est pas dans leur cœur. Il en est de même pour notre langue. Si nous avions l'habitude d'avoir un langage grossier et si Dieu nous dit : « Ton corps est le temple du Saint-Esprit. La langue est un petit membre qui doit être sous le contrôle du Seigneur. Elle allume de grands feux. Marche dans la pureté de la langue ! » Si nous sommes dans la foi, nous allons obéir.

Mais nous pouvons aussi obéir par obligation, sans que notre cœur soit changé. Il y a des Chrétiens qui passent leurs jours à essayer de se contrôler, pour faire plaisir à Dieu. Ce n'est pas mauvais en soi, mais cela produit la mort, parce qu'ils s'imposent une obligation de manière légaliste. Dieu voudrait qu'ils agissent par la foi, car la foi produira naturellement l'œuvre correspondante. Si j'ai reçu la Parole de Dieu avec un cœur honnête et bon, je la mettrai en pratique. Parce que j'aime Dieu, je garde Sa Parole. Et je sais que Dieu me donnera la foi nécessaire pour marcher dans ce que j'ai reçu. C'est ce que Paul dit : « Mais l'Écriture a tout renfermé sous le péché, afin que ce qui avait été promis fût donné par la foi en Jésus-Christ à ceux qui croient (Galates 3 v. 22) ». 

Si tu as cru dans ton cœur que le sang de Jésus t'a purifié, esprit, âme et corps, tu pourras marcher par la foi dans cette pureté. La foi produit toujours l'œuvre correspondante. Sinon, ce n'est pas la foi. Quand je vois un Chrétien produire une certaine œuvre mauvaise, j'en déduis immédiatement qu'il n'est pas dans la foi sur ce point. Il est dans l'ignorance, l'incrédulité ou la rébellion. Mais il y a un remède à cela : Se mettre à genoux devant le Seigneur et dire : « Pardonne-moi ! Je veux marcher comme Tu le désires, par amour pour Toi. Je reçois Ta Parole dans mon cœur. Tu m'as purifié par le sang de Jésus et par l'œuvre de la Croix. Tu as fait mourir ma chair avec ses passions et ses mauvais désirs ! Merci, Seigneur, je crois ! »

« Sachant que notre vieil homme a été crucifié avec lui (Romains 6 v. 6) ».

Pourquoi ne pas recevoir cette Parole dans notre cœur par la foi, puisque nous savons que c'est Dieu qui a parlé ? N'avons-nous pas la révélation que la Bible est la Parole de Dieu ? Nous avons tous été créés par le Seigneur pour recevoir Sa Parole par la foi, sinon nous ne pourrions même pas être sauvés ! Quand la Parole nous vient du ciel, Dieu attend donc que nous la recevions par la foi, quel que soit notre état actuel. Dieu peut ainsi parler au plus misérable des pécheurs. Si celui-ci écoute la Parole de Dieu avec un cœur honnête et bon, il va croire ce que Dieu lui dit : « Tu es justifié par le sacrifice de Mon Fils. Tu es lavé dans Son sang. Tu es une nouvelle création en Mon Fils ». Il reçoit cette Parole et marche dans ce qu'il a reçu.

« Car vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ (Galates 3 v. 26) ». Toute l'épître aux Galates est une exhortation constante à obéir à Dieu par la foi et non par la chair, dans la liberté de l'Esprit. La foi doit produire du résultat dans notre vie. Elle nous permet de voir les choses annoncées par Dieu s'accomplir. Nous les avons reçues dans notre cœur. Elles sont devenues une réalité dans notre cœur. Nous le savons, parce que Dieu l'a dit. Si Dieu dit que nous sommes une nouvelle création en Christ, nous le recevons. S'Il nous dit que le sang de Jésus nous a purifié, nous le recevons. S'Il nous dit que, quand Christ est mort, toute notre chair mauvaise, avec ses passions et ses désirs, est morte en Christ, nous le recevons !

« Ceux qui sont à Jésus-Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs (Galates 5 v. 24) ». Si je garde cette Parole dans mon cœur, toute ma vie va le démontrer. Si j'ai reçu la vérité dans mon cœur, je ne vais pas courir toute la terre pour chercher la vérité auprès de l'un ou de l'autre. Je l'ai reçue du Seigneur, dans Sa Parole. Cette vérité m'a affranchi de l'esclavage. Paul compare la Jérusalem actuelle à Agar, l'Égyptienne, l'esclave d'Abraham.

« Car il est écrit qu'Abraham eut deux fils, un de la femme esclave, et un de la femme libre. Mais celui de l'esclave naquit selon la chair, et celui de la femme libre naquit en vertu de la promesse. Ces choses sont allégoriques ; car ces femmes sont deux alliances ; l'une du Mont Sinaï, enfantant pour la servitude, c'est Agar, car Agar, c'est le mont Sinaï en Arabie, et elle correspond à la Jérusalem actuelle, qui est dans la servitude avec ses enfants. Mais la Jérusalem d'en haut est libre, c'est notre mère (Galates 4 v. 22 à 26) ».

La Jérusalem actuelle, capitale d'Israël, est donc l'image de l'esclavage de la loi. Pourtant, c'est toujours la ville du grand Dieu, la ville où Jésus va bientôt venir régner. Mais, dans la mesure où cette Jérusalem n'a pas reçu son Messie par la foi, elle est encore dans l'esclavage : « Christ nous a affranchis. C'est pour la liberté que Christ nous a affranchis. Demeurez donc fermes, et ne vous laissez pas mettre de nouveau sous le joug de la servitude (Galates 5 v. 1) ».

Nous devons soigneusement veiller à ne pas nous mettre de nouveau sous le joug de la servitude légaliste. La loi ne doit pas pénétrer dans ma vie, dans mon foyer, dans mon Eglise, dans mon groupe. Cet esprit légaliste cherche en permanence à prendre le contrôle. Il se cache sous toutes sortes de bonnes intentions, et même du désir de servir Dieu.

« Voici, moi Paul, je vous dis que, si vous vous faites circoncire, Christ ne vous servira de rien. Et je proteste encore une fois à tout homme qui se fait circoncire, qu'il est tenu de pratiquer la loi tout entière. Vous êtes séparés de Christ, vous tous qui cherchez la justification dans la loi ; vous êtes déchus de la grâce (Galates 5 v. 2 à 4) ». Les Galates cherchaient la justification en disant : « Dieu nous a donné tous ces commandements. Nous devons absolument les mettre en pratique, sinon nous ne pourrons pas être purs devant Dieu ! Il ne pourra pas nous accepter en Sa présence ! » Cela partait d'une bonne intention. Mais les Galates se sont ainsi coupés de Christ. Ils ne s'en rendaient même pas compte !

« Vous êtes séparés de Christ ». Il est terrible de dire cela à des Chrétiens nés de nouveau, baptisés d'eau et du Saint-Esprit ! « Vous êtes déchus de la grâce ». Quelle déchéance ! Ils avaient quitté le domaine de la Croix, de la foi, et de la marche par l'Esprit, pour retomber dans une pratique religieuse. Leurs bonnes intentions et leur désir de servir Dieu dans l'obéissance les conduisaient à la malédiction et à la mort ! « Car, en Jésus-Christ, ni la circoncision ni l'incirconcision n'a de valeur, mais la foi qui est agissante par l'amour (Galates 5 v. 6) ».

C'est l'amour que je porte à Dieu qui va rendre ma foi agissante. C'est-à-dire qu'elle va me pousser à agir. Si nous faisons quelque chose par la foi, c'est parce nous sommes animés par l'amour de Christ. Quand nous recevons Sa Parole, nous ne devons pas la discuter. Nous agissons par amour pour Jésus. Mais, si nous agissons de manière légaliste, nous ne sommes plus dans la foi ni dans l'amour.

« Vous couriez bien : Qui vous a arrêtés, pour vous empêcher d'obéir à la vérité ? (Galates 5 v. 7) ». Paul met toujours en opposition l'obéissance à la loi et l'obéissance à la vérité. Ces deux formes d'obéissance sont en contradiction complète entre elles. Dieu nous demande d'obéir à la vérité, pas à la loi. Pourtant la loi est la vérité. Mais, obéir à la vérité, cela signifie marcher par la foi en Jésus-Christ et en Son œuvre parfaite à la Croix. C'est cela la marche par la foi et la marche dans la liberté. Cette liberté est une liberté spirituelle, et non la liberté de vire selon la chair : « Frères, vous avez été appelés à la liberté, seulement ne faites pas de cette liberté un prétexte de vivre selon la chair ; mais rendez-vous, par l'amour, serviteurs les uns des autres (Galates 5 v. 13) ».

Le chrétien qui marche dans la chair n'a pas encore reçu, par la foi, qu'il a été libéré de la chair par la Croix. Quand on sait que l'on a été libéré de la chair, on marche par l'Esprit, c'est-à-dire par la foi, et dans la sainteté. C'est quelque chose de naturel. Ce n'est pas quelque chose de forcé ni de légaliste : « Car toute la loi est accomplie dans une seule parole, dans celle-ci : Tu aimeras ton prochain comme toi-même (Galates 5 v. 14) ». Paul nous montre que le meilleur moyen de ne pas accomplir les désirs de la chair est de marcher par l'Esprit : « Je dis donc : Marchez selon l'Esprit, et vous n'accomplirez pas les désirs de la chair (Galates 5 v. 16) ».

Je le répète : marcher par l'Esprit, c'est marcher par la foi.

Marcher par la foi, c'est mettre en pratique le message de la Croix. La Croix, la foi, et l'Esprit sont absolument unis. L'Esprit nous ramènera toujours à la Croix de Jésus, où notre chair a été mise à mort : « Car la chair a des désirs contraires à ceux de l'Esprit, et l'Esprit en a de contraires à ceux de la chair ; ils sont opposés entre eux, afin que vous ne fassiez point ce que vous voudriez (Galates 5 v. 17) ».

Si nous marchons par l'Esprit, nous ne pouvons pas marcher par la chair en même temps. La marche par l'Esprit signifie que nous agissons dans la foi en ce que Christ a dit et a fait pour nous. Nous n'acceptons pas les doutes et les craintes. Regardez ce que Paul dit au verset 24 : « Ceux qui sont à Jésus-Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs (Galates 5 v. 24) ». Ceci est dit d'une manière tellement simple et naturelle ! N'oublions pas que c'est Dieu qui le dit. Si nous appartenons à Jésus, la crucifixion de notre chair est donc un fait accompli. Nous avons crucifié la chair avec ses passions et ses désirs ! Cela signifie que, si nous marchons encore dans les passions et les désirs de la chair, c'est que nous ne croyons pas ce que Dieu dit, ou que nous l'avons oublié ! C'est grave. C'est un problème d'incrédulité, ou de désobéissance flagrante, ce qui est encore plus grave.

Si vraiment nous avons compris dans notre cœur ce que nous sommes en Christ, et si nous continuons à marcher dans la chair, c'est encore plus grave que si nous n'avions pas compris. C'est pour cela que nous serons jugés plus sévèrement, quand nous avons reçu l'enseignement. C'est aussi pour cela que celui qui enseigne sera jugé plus sévèrement : « Celui qui sème pour sa chair moissonnera de la chair la corruption ; mais celui qui sème pour l'Esprit moissonnera de l'Esprit la vie éternelle. Ne nous lassons pas de faire le bien ; car nous moissonnerons au temps convenable, si nous ne nous relâchons pas (Galates 6 v. 8 et 9) ».

« Ne nous lassons pas de faire le bien ». Nous ne devons pas appliquer ce commandement dans un sens légaliste, mais parce que nous sommes animés par la foi et par la vie de Christ. Celui qui est animé par la vie de Christ ne se lasse pas de faire le bien, et il le fait naturellement.

« Pour ce qui me concerne, loin de moi la pensée de me glorifier d'autre chose que de la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, par qui le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le monde (Galates 6 v. 14) ». Que de fois, dans cette épître aux Galates, l'apôtre Paul insiste sur le rôle glorieux de la Croix ! Non seulement le « moi » et la chair ont été mis à mort par la mort de Jésus, mais le monde a été crucifié pour nous, comme nous le sommes pour le monde ! Aucun des domaines de notre vie passée n'a été épargné par la Croix. Même l'obligation de respecter la loi d'une manière légaliste a été détruite par la Croix de Jésus ! Quelle totale libération ! Quelle gloire éternelle revient à notre Seigneur Jésus !

Le véritable Évangile est exclusivement centré sur la Croix de Jésus-Christ. C'est là que tout a été accompli par le Seigneur, pour nous Ses enfants. Le monde a été crucifié pour moi, comme moi je le suis pour le monde, pour la chair ou pour le prince de ce monde, Satan. Si j'ai été mis à mort par rapport au monde, il est évident que Satan et ses démons ne peuvent plus dominer sur moi, puisque ceux-ci n'agissent que par la chair et par le monde. Il est indispensable que le message de la Croix soit donné aux jeunes convertis dès le début de leur vie chrétienne. Bien des erreurs et des problèmes seraient évités s'il en était ainsi.

« Car ce n'est rien que d'être circoncis ou incirconcis ; ce qui est quelque chose, c'est d'être une nouvelle créature. Paix et miséricorde sur tous ceux qui suivront cette règle, et sur l'Israël de Dieu ! (Galates 6 v. 15 et 16) ». Je ne sais quelle a été la réaction des Galates en recevant cette lettre, mais je suis sûr qu'ils ont dû être touchés par le langage ferme et direct de l'apôtre, en même temps plein d'amour. Ils ont dû dire : « Nous étions en train de nous égarer dans un légalisme religieux qui nous menait à la mort et à la destruction. Nous étions coupés de Christ et déchus de la grâce, en croyant bien faire ! Merci, Seigneur, car tu nous as ramenés à Ton véritable Évangile, un Évangile de liberté dans la foi ! »

Ma conclusion est la suivante :

Ne t'oblige pas à produire des bonnes œuvres pour te prouver que tu as la foi. Tu serais encore dans le légalisme. Sois dans la foi, et les œuvres suivront. La foi vient de la Parole de Christ, reçue dans un cœur honnête et bon.

Je prends un exemple simple : Si tu arrêtes de prendre des médicaments, parce que tu as entendu une prédication sur la guérison divine et que tu penses qu'il faut que tu montres à Dieu que tu es dans la foi, tu n'es pas encore dans la foi. Mais si tu as reçu l'enseignement de la Parole de Dieu, si ton intelligence spirituelle a été illuminée, tu sais tout simplement que Jésus S'est chargé de tes maladies à la Croix, et que tu as été guéri par Ses meurtrissures.

Tu ne te poses pas de questions. Tu n'as pas besoin d'aller demander le conseil de quelqu'un. Dieu l'a dit dans Sa parole, cela te suffit. Tu as reçu Sa parole dans un cœur honnête et bon. Tu arrêteras tout naturellement de prendre des médicaments, parce que tu sais ce que tu as reçu dans ton cœur, et que tu ne te forces pas. Personne ne pourra non plus te forcer. Ton cœur est en paix. Tu sais que tu verras s'accomplir ce que Dieu dit : « Ce sont nos souffrances qu'il a portées, c'est de nos douleurs qu'il s'est chargé (Ésaïe 53 v. 4) ». « Et c'est par ses meurtrissures que nous sommes guéris (Ésaïe 53 v. 5) ».

La vie chrétienne est tellement belle lorsqu'on la vit ainsi dans la foi. Elle n'est plus un fardeau pesant, et nous ne sommes plus un fardeau pour les autres. Nous devenons un facteur de liberté, de joie et de paix. Que personne donc ne fasse de la peine au Seigneur !

Prière :

Seigneur, je Te bénis de tout mon cœur pour la Croix de Jésus, pour tout ce que Christ a accompli sur la Croix. En mourant sur cette Croix, Il m'a donné la Vie ! Par Sa résurrection, je vis maintenant ! Je Te bénis, Père, parce que Tu as fait de moi une nouvelle création, parce que Tu m'as donné un héritage si merveilleux ! Seigneur, je Te demande d'ouvrir constamment mon intelligence ! Que je puisse comprendre toujours plus profondément Ton amour, Ta grandeur, et Ta perfection !

Que je puisse apprendre de Toi à marcher pleinement par la foi et par l'Esprit, dans la liberté que Tu m'as acquise ! Que Tu remplisses constamment mon cœur d'amour pour Toi et pour les autres, pour que Ta gloire se manifeste ! Je Te bénis dans le nom de Jésus. Amen !

 

Arthur KatzUn message de Henri Viaud-Murat
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