13.Je vis le ciel ouvert

13.Je vis le ciel ouvert

Chap: 5 - Au seuil de l’éternité (suite) - Il nous faut examiner ce qui nous est présenté dans les Psaumes et dans les prophètes de l’Ancien Testament. Ils contiennent de nombreuses descriptions de cette époque extraordinaire sur la terre.

L’égarement des nations par Satan a pour seul résultat à leur égard, que les nations environnent la « cité bien-aimée », Jérusalem. Combien cela est beau. Il y aura une séparation nettement visible entre ceux qui ne sont jamais véritablement nés de nouveau, et qui prennent maintenant ouvertement le parti de Satan, et ceux qui possèdent la nouvelle vie et qui se confient en leur Seigneur.

Les saints qui vivront alors sur la terre seront fidèles.

Cela nous montre, de nouveau, que le millénium lui-même n’apportera pas une perfection absolue. Bien que Christ y ait régné avec une justice parfaite, et qu’Il ait sanctionné toute rébellion, Il ne changera pourtant pas de force l’état intérieur des hommes. Il ne le fait pas non plus aujourd’hui. sa Parole, c’est « celui qui veut » : « Et que celui qui a soif vienne ; que celui qui veut prenne gratuitement de l’eau de la vie » (Apocalypse 22 v. 17).

Le Royaume des cieux, dans lequel nous vivons aujourd’hui, est à un haut degré caractérisé, dans son aspect extérieur, par le mélange du bien et du mal (Matthieu 13). Mais alors que l’enlèvement des saints aboutira, dans notre cas, à une séparation définitive, cette séparation à la fin des jours se produira par le fait que les fidèles, dans leur détresse, s’assembleront en troupe autour du centre du gouvernement divin, et que les méchants, séparés d’eux, seront emportés par le jugement de Dieu.

Il n’est sans doute pas nécessaire d’expliquer plus en détail que la cité bien-aimée est la Jérusalem terrestre. Combien cette appellation est parlante. Oui, Dieu aime cette cité, et ses Saints l’aiment aussi. Mais Satan la hait. N’est-elle pas le siège terrestre du gouvernement de Christ. Et puisqu’il ne peut pas partir en guerre contre la métropole céleste, il encercle la Jérusalem terrestre avec ses armées.

Lorsque le Seigneur demeurait ici-bas dans l’abaissement, Il pleura sur cette ville (Luc 19 v. 41). La « ville du grand Roi » succomba par la séduction de Satan, et rejeta le vrai Roi. À cause de cela, elle dut connaître des jours difficiles, qui sont effectivement venus sur elle, par la suite. Mais maintenant dans sa grâce, Il l’a mise en honneur et « pour joie de génération en génération » (Ésaïe 60 v. 15).

En Ésaïe 60, nous trouvons une description merveilleuse de cette ville au temps du Royaume. Il est dit, entre autres : « Et les fils de l’étranger bâtiront tes murs, et leurs rois te serviront… Et tes portes seront continuellement ouvertes (elles ne seront fermées ni de jour ni de nuit), pour que te soient apportées les richesses des nations » (Ésaïe 60 v. 10    et 11).

Lorsque, à la fin des jours, Satan égarera une fois de plus les nations, Jérusalem sera fidèle et constituera le point de rassemblement de tous les saints. Souvent dans l’Ancien et dans le Nouveau Testament, « Jérusalem » désigne le peuple terrestre de Dieu, Israël. Le « camp des saints » désigne manifestement un cercle plus large. Nous devons certainement entendre, en premier lieu, la multitude de croyants d’entre les nations.

Les armées de méchants qui assailliront Jérusalem se précipiteront directement dans la mort, sans prémonition. Dans cette circonstance, le Seigneur n’apparaîtra absolument pas pour exécuter le jugement de Dieu sur eux. Il reste à l’arrière-plan.

Au contraire, c’est entièrement l’œuvre de Dieu : « du feu descendit du ciel de la part de Dieu et les dévora »*. Dieu fit autrefois pleuvoir des cieux sur Sodome et Gomorrhe, du soufre et du feu, de la part de l’Éternel (Genèse 19 v. 24) ; il en sera de même, à la fin des temps, toutefois à une échelle incomparablement plus grande. Le jugement tombera subitement sur eux, rapide et définitif. Ce sera sans doute le jugement le plus terrible et le plus étendu que Dieu ait jamais amené sur des hommes vivants à cause de leur injustice.

* Quand le Seigneur Jésus descendra sur la terre pour établir son règne, Il exercera personnellement le jugement sur les armées de la « bête » (Apocalypse 19 v. 19 à 21). Les croyants du temps de la grâce seront alors au ciel depuis longtemps. Mais le jugement des méchants à la fin du Règne s’effectuera simplement par du feu qui descendra du ciel.

  Bien qu’il s’agisse, ici aussi, d’un jugement des vivants, il n’a pourtant rien à voir avec celui de Matthieu 25, où les v. 31 à 46 décrivent une « session judiciaire » au début du Règne.

  Mais cette session judiciaire, qui poursuivra son cours pendant le Règne, n’est pas décrite dans l’Apocalypse. Cependant, on peut sûrement la mettre en relation avec Apocalypse 20 v. 4.

Juste un mot encore au sujet des saints, qui, tout à la fin de l’histoire du monde, seront l’objet de cette dernière attaque de Satan. Nous avons vu qu’il s’agit là à la fois de saints d’entre le peuple d’Israël, et de saints d’entre les nations. Ces deux mêmes groupes de saints ont été vus, en principe, par le voyant au ch. 7, avant qu’on lui ait montré les jugements par lesquels ils devront passer.

Après la mention faite d’eux au ch. 20, ces saints disparaissent de la scène. Ils ne sont plus cités séparément dans l’Apocalypse. Comme nous l’avons déjà rappelé, nous nous trouvons ici, chronologiquement parlant, directement au seuil de l’éternité. Et le dernier coup d’œil offert sur ces saints, fait voir leur encerclement par les armées de Satan. Ces ennemis seront, certes, subitement exterminés, mais rien de plus ne nous est communiqué. Nous n’apprenons rien de ce qui arrivera à ces saints à la fin du règne.

Voilà donc un exemple montrant qu’il n’est pas toujours dans l’intention de Dieu de nous révéler chaque détail. Les saints du millénium feront certainement partie des « hommes » qui habiteront sur la nouvelle terre (21 v. 3). Mais nous n’apprenons pas comment ils y parviendront, ni comment ils seront gardés dans l’intervalle. Cependant, il y a une chose dont Dieu nous informe : c’est la part qui sera celle de Satan. Elle nous est indiquée au ch. 20 v. 10. Une sainte crainte nous envahit à la description du cours de ces graves événements.

Dans l’étang de feu.

« Et le diable qui les avait égarés fut jeté dans l’étang de feu et de soufre, où sont et la bête et le faux prophète ; et ils seront tourmentés, jour et nuit, d’éternité en éternité » (20 v. 10). C’est la dernière parole de Dieu au sujet du diable. Il est maintenant arrivé définitivement au lieu qui a été préparé pour lui et ses anges (Matthieu 25 v. 41), et c’est là qu’il doit être, et qu’il sera pendant toute l’éternité.

Le passage du terme « Satan » à « diable » est frappant dans la description de cet adversaire. Lorsqu’il avait été précipité sur la terre (12    v. 7), et lorsqu’il fut jeté dans l’abîme (20 v. 2), nous avions trouvé chaque fois les quatre noms de Satan. Mais dès qu’il est de nouveau relâché, juste avant la fin de toutes choses, il n’apparaît plus devant nos yeux que comme « Satan » et « diable ».

Comme « Satan » il avait mis en scène la dernière révolte contre Dieu, comme « diable » il est jeté définitivement dans l’étang de feu. En ce temps-là, sa puissance comme « dragon » et sa ruse comme « serpent » ne sont évidemment plus au premier plan, mais plutôt son caractère d’adversaire (Satan) et de celui qui égare (diable).

Nous avons déjà remarqué, au ch. 2 de ce livre sous le titre « vivant dans l’étang de feu », que la « bête » (le chef de l’empire romain) et le « faux prophète » (l’antichrist) avaient déjà été jetés vifs dans l’étang de feu, avant le diable. Mille ans se sont écoulés dans l’intervalle, mais ce long espace de temps n’a pas pu modifier, en quoi que ce soit, le sort de ceux qui s’y trouvent, et le « feu » ne les a aucunement consumés. Non, c’est un sort éternel. C’est particulièrement solennel ! Et lorsque le diable les rejoint, contraint et forcé, la trinité profane dont nous avons parlé précédemment, est de nouveau réunie.

C’est Satan qui avait donné à la bête « sa puissance et son trône, et un grand pouvoir » (13 v. 2), et il avait aussi inspiré le faux prophète. Dieu nous accorde maintenant de voir leur commun destin, qui est effrayant et éternel. Cela ne devrait-il pas nous faire beaucoup réfléchir, notamment quand nous pensons qu’un jour tous les hommes non croyants, qui non pas voulu recevoir le Sauveur pendant leur vie, partageront ce sort avec le diable (20 v. 14 ; 21 v. 8) ?

Nous avons déjà examiné les deux symboles du « feu » et du « soufre » ; je serai donc bref. Dans l’Écriture le « feu » est le symbole de la sainteté de Dieu appliquée au jugement.

On pourrait encore signaler, que nous ne devons nullement prendre au sens littéral le feu de cet étang. Mais il ne fait aucun doute que la réalité de cette terreur ne cèdera en rien au symbole. L’enfer sera un domaine spécial, isolé par Dieu, dont on ne pourra jamais s’échapper. L’adjonction au verset : « et ils seront tourmentés, jour et nuit, aux siècles des siècles » montre clairement que ce sera un lieu de souffrances psychiques de l’âme, et sûrement aussi corporelles. Si cela ne se rapporte ici, au sens strict, qu’à ces trois personnes, qui, à ce moment-là, sont dans l’étang de feu, ce sera néanmoins la part de tous ceux qui s’y trouveront un jour.

Ce qui est dit en Hébreux 12 v. 29, « Notre Dieu est un feu consumant », s’adresse aussi à nous les chrétiens. Dieu a un soin jaloux de son honneur, et si on n’en tient pas compte, Il répondra finalement par le jugement. Il y aura dans l’univers quelque chose ayant comme un rôle de mémorial contre le mal et contre ceux qui n’auront pas voulu se soumettre. Tout mal sera relégué dans ce lieu effrayant, l’étang de feu.

« D’éternité en éternité », cela signifie une éternité sans fin. Comme Dieu « qui vit d’éternité en éternité » (ou : « aux siècles des siècles ») (15 v. 7), ainsi ce tourment durera aussi « aux siècles des siècles », sans fin. Ah, si seulement les hommes acceptaient aujourd’hui encore, qu’on les avertisse de ne pas courir à la ruine, mais de venir au Sauveur : « de peur qu’eux aussi ne viennent dans ce lieu de tourment », comme disait autrefois l’homme riche de Luc 16, et il savait de quoi il parlait.

De plus, il n’était pas encore en enfer, mais seulement dans le hadès, le lieu où vont les âmes des hommes après la mort. Mais ce hadès est déjà un lieu de tourment pour les injustes : « Et, en hadès, levant ses yeux, comme il était dans les tourments » (Luc 16 v. 23). Combien cela devrait nous émouvoir, nous qui connaissons la « frayeur du Seigneur », et qui voyons cette multitude d’hommes malheureux autour de nous !

Le jugement des morts.

Le ch. 20 de l’Apocalypse se termine par le tribunal du grand trône blanc. Cette dernière séance judiciaire constitue le point final de toutes les voies de Dieu avec les hommes. Elle a lieu une fois le Royaume de Christ arrivé à son terme, et tous ses ennemis mis pour marchepied de ses pieds (Hébreux 10 v. 13), et quand l’instigateur de tout le mal, le diable, aura reçu enfin le châtiment qu’il méritait.

Ce qui restera encore à faire, c’est le juste traitement du cas de tous ceux qui, au cours de la longue histoire de l’humanité, sont morts sans s’être repentis de leurs péchés, et sans croire en Dieu ni en son Christ. Ce jugement des morts se présente à nous dans le dernier paragraphe du chapitre. Ce n’est qu’après ce jugement final qu’un nouveau ciel et une nouvelle terre pourront être introduits.

Le grand trône blanc et le juge.

La dernière section contient deux visions distinctes que l’on distingue par les mots introductifs : « Et je vis » (20 v. 11 et 12). Dans la première vision le voyant aperçoit le trône et le juge, tandis que dans la deuxième les morts et leur jugement surgissent devant lui : « Et je vis un grand trône blanc, et celui qui était assis dessus, de devant la face duquel la terre s’enfuit et le ciel ; et il ne fut pas trouvé de lieu pour eux » (20 v. 11).

Quel spectacle effectivement impressionnant a dû s’offrir, là, au voyant. Même la terre et le ciel ne peuvent supporter la présence de celui qui est assis sur le trône. C’est comme si les cieux et la terre, qui ont été créés, devaient maintenant faire place au grand trône et à la grande session judiciaire qui devrait se tenir devant lui. Ce n’est plus le « trône de la grâce », dont peuvent s’approcher avec confiance les croyants aujourd’hui, afin de recevoir miséricorde et de trouver grâce (Hébreux 4 v. 16).

Ce n’est pas, non plus, « le trône de sa gloire » devant lequel Christ, au début de son règne, séparera les « brebis » d’avec les chèvres pour faire ainsi la différence entre ceux qui ont accueilli favorablement ses envoyés (juifs) pendant la tribulation, et ceux qui les ont rejetés (Matthieu 25 v. 31 à 46). Il n’est plus question, non plus, du « trône de paix » (identique au trône de sa gloire en Matthieu 25), qui constituera le centre de la gloire pendant le Millénium (1 Rois 2 v. 33). Les qualificatifs « grand » et « blanc » ne sont attribués à aucun de ces trônes. C’est uniquement le cas pour ce trône-là.

S’il est qualifié maintenant de « grand », c’est sûrement pour montrer, tout d’abord, la dignité éminente, et l’autorité de celui qui y est assis. Mais cela indique aussi le caractère élevé et l’importance que revêt cette scène aux yeux de Dieu, ainsi que les conséquences considérables qui en résulteront.

Mais le fait que le trône soit aussi décrit comme étant « blanc » est sûrement en rapport avec l’absolue pureté et la sainteté du juge lui-même. Ces traits de l’Être divin constitueront la base et le critère pour tous les jugements. Dieu est « lumière », et il n’y a en lui aucunes ténèbres. Ce sont donc l’élévation et la pureté qui confèrent à ce trône son caractère particulier.

Il n’est pas dit qui est assis sur le trône. La personne n’est pas décrite avec plus de détails. Mais nous savons de qui il s’agit : c’est notre Seigneur et Sauveur, Christ, le Fils de l’homme. Nous nous souvenons de sa parole : « Car aussi le Père ne juge personne, mais il a donné tout le jugement au Fils, … et il lui a donné autorité de juger aussi, parce qu’il est fils de l’homme » (Jean 5 v. 22 à 27).

Oui, c’est Jésus de Nazareth, aujourd’hui encore largement méprisé, qui occupera là sa place et qui prononcera le jugement définitif. Il est déjà prêt aujourd’hui à juger les vivants et les morts (1 Pierre 4 v. 5), mais Il le fera alors : « qui va juger vivants et morts » (2 Timothée 4 v. 1). Remarquons : vivants et morts.

Il a déjà jugé les vivants (Matthieu 25 v. 31 et suiv. ; Apocalypse 19 v. 19 et suiv.), nous avons déjà vu cela à maintes reprises. Mais c’est maintenant qu’Il entreprendra le jugement des morts. Avant de nous occuper de ce jugement, je voudrais attirer l’attention sur deux points, qui me paraissent importants dans ce contexte.

Aucun autre trône n’est visible.

Alors qu’en Apocalypse 4, nous voyons autour du trône de Dieu 24 trônes, sur lesquels sont assis 24 anciens, ici, c’est tout à fait différent : nous ne voyons qu’un seul trône, un grand trône blanc. Dans le chapitre précédent de ce livre, nous avons remarqué que durant le règne de mille ans les saints régneront avec le Seigneur Jésus. Apocalypse 20 v. 4 indique cela par ces mots : « Et je vis des trônes, et ils étaient assis dessus, et le jugement leur fut donné ».

D’autres passages du Nouveau Testament confirment le fait que nous allons régner avec Christ (1 Corinthiens 6 v. 2 ; 2 Timothée 2 v. 12 ; Apocalypse 2 v. 26 et 27 ; 3 v. 21). Cette participation au gouvernement se rapporte sans doute à l’administration des choses de Dieu sur la terre, donc au gouvernement dans le sens propre du mot. Mais lorsqu’il s’agit du verdict définitif, pour savoir où un homme passera l’éternité, il n’y a pas d’assesseurs humains. Un seul a qualité pour prononcer ce jugement et pour l’exécuter : Christ.

Il ne s’agit pas de la venue de Christ.

Il est curieux que beaucoup de commentateurs du v. 11 y ont vu l’apparition de Christ pour l’établissement de son règne sur la terre. Pourtant, on n’y trouve pas un mot là-dessus. Ceci est déjà mis en évidence par le seul fait qu’ici la terre et le ciel « s’enfuient » de devant la face de celui qui est assis sur le trône.

Il est impossible qu’Il vienne sur la terre pour y établir son Règne, et que dans le même temps la terre et le ciel soient dissous. Non, l’apparition du Seigneur « venant sur les nuées du ciel, avec puissance et une grande gloire » (Matthieu 24 v. 30) doit, chronologiquement, avoir lieu avant le Règne de mille ans. Car le rétablissement d’Israël et la bénédiction de la terre n’auront lieu qu’après l’exécution du jugement des vivants.

C’est pour cela que, dans notre verset, il n’y a pas la moindre allusion à une « apparition » du Seigneur. Ce qui est dit c’est : « …celui qui était assis dessus ».

La fuite de la terre et du ciel.

L’élévation du juge sera tellement grande et le caractère du jugement tellement terrible, que la terre et le ciel (atmosphérique) s’enfuiront devant la face du juge.

Le passage de 2 Pierre 3 v. 12 nous montre clairement ce que signifie cette fuite, et comment elle se produira. Il y est question du jour de Dieu :  « les cieux en feu seront dissous et les éléments embrasés se fondront ». Un peu avant, au v. 10, il est dit du jour de Dieu : « les cieux passeront avec un bruit sifflant, et les éléments embrasés seront dissous, et la terre et les œuvres qui sont en elle seront brûlées entièrement ».

Est-ce là la fin de notre globe rempli d’arrogance et d’orgueil, de péché et de rébellion ? Oui. C’est justement ainsi que prendra fin, soudainement, l’histoire de cette terre misérable. Cela n’est-il pas approprié pour faire plier l’orgueil de l’homme ? Et ne devrions-nous pas, nous aussi, bien-aimés, prendre à cœur l’exhortation de l’apôtre Pierre qui se trouve cité au verset 11 de ce chapitre : « Puisque donc toutes ces choses doivent se dissoudre, quelles ne doivent pas être la sainteté de votre conduite et votre piété ! »

Veuille le Seigneur faire que la considération de ces événements extrêmement graves ait un impact sur nos cœurs.

« Fuite » et « dissolution » ne signifient d’ailleurs pas « anéantissement » de la terre et du ciel. L’adjonction de l’expression « et il ne fut pas trouvé de lieu pour eux » nous met en garde contre cette déduction erronée. De même que les âmes immortelles (Matthieu 10 v. 28) ne peuvent être anéanties, de même ce que Dieu a créé ne peut simplement pas être anéanti.

D’après 2 Pierre 3 nous attendons, selon la promesse de Dieu, de nouveaux cieux et une nouvelle terre, dans lesquels la justice de Dieu habite (v. 13). Et le ch. 21 de l’Apocalypse commence donc aussi avec la représentation d’un nouveau ciel et d’une nouvelle terre ; « car le premier ciel et la première terre s’en étaient allées ». Nous ne faisons sûrement pas erreur en supposant que les nouveaux cieux et la nouvelle terre seront construits avec les éléments de l’ancienne création. Ceci est digne de Dieu, le créateur, mais n’est pas un anéantissement de la création matérielle.

Nous apprenons encore quelque chose du fait que la terre et le ciel s’enfuient : Le grand trône blanc ne se trouve pas sur la terre, il n’a rien à faire avec les périodes de temps de la terre. Et plus encore. Lorsqu’il apparaît maintenant, le temps, en tant que tel, a cessé d’exister, et l’éternité a commencé. C’est la raison pour laquelle, vu ces événements, nous nous trouvons, véritablement, aux portes de l’éternité. Les verdicts qui procèdent du grand trône blanc, ont une portée éternelle, sont d’une validité perpétuelle. Même ce qui, jusque-là, a servi à la mesure du temps, est révolu pour toujours : La terre et le ciel, dans leurs formes actuelles, n’existeront plus.

Les morts.

« Et je vis les morts, les grands et les petits, se tenant devant le trône ; et des livres furent ouverts ; et un autre livre fut ouvert qui est celui de la vie. Et les morts furent jugés d’après les choses qui étaient écrites dans les livres, selon leurs œuvres » (20 v. 12).

Après les différentes opérations du jugement des vivants, ce sont maintenant les morts qui doivent comparaître devant le grand trône blanc, et cela implique leur résurrection. Le Seigneur Jésus avait parlé de cette résurrection comme étant la « résurrection de jugement » qui concernera tous ceux qui « auront fait le mal » (Jean 5 v. 29). Qu’ils aient fait partie dans cette vie des grands ou des petits* de ce monde, cela n’entre absolument pas en ligne de compte. Tous, sans exception, devront maintenant comparaître devant le trône de jugement.

* Cette expression se rencontre cinq fois dans l’Apocalypse (dont quatre fois en sens inverse : 11 v. 18 ; 13 v. 16 ; 19 v. 5 ; 19 v. 18). Ce n’est qu’ici, en accord avec la gravité et la solennité de l’instant, que cet ordre est utilisé : les grands et les petits. Les paroles du Seigneur en Matthieu 18 v. 10 : « Car je vous dis que, dans les cieux, leurs anges voient continuellement la face de mon Père qui est dans les cieux », montrent clairement que l’expression « les petits » ne se rapporte pas aux petits enfants ; les enfants en bas âge ne comparaîtront donc nullement devant le grand trône blanc. Il est vrai que, par nature, les enfants en bas âge sont aussi perdus, mais le Seigneur Jésus est venu pour les sauver (Matthieu 18 v. 11).

Devant ce trône se tiendront donc uniquement des morts, c’est-à-dire ces hommes, qui, jusqu’à cet instant, se trouvaient dans les tombes. Nous avons déjà vu qu’aucun saint n’en fera partie, quelque ait été l’époque à laquelle il vivait. Le premier grand groupe de saints avait eu part à la « première résurrection ». Ils sont déjà au ciel, à cet instant, depuis mille ans et plus.

Et du deuxième grand groupe, celui des saints du millénium, aucun ne meurt*. Ils seront gardés et emmenés par Christ sur la nouvelle terre. Ceux qui seront jugés ici ne seront effectivement que des hommes qui sont morts dans leurs péchés, des méchants. Il convient donc de rappeler une fois encore, qu’il n’y aura pas de résurrection générale. Il y aura une résurrection des justes et une autre, celle des injustes (Actes 24 v. 15).

* Cette pensée est aussi fondée sur les paroles que le Seigneur dira aux   « brebis » qui seront à la droite de son trône : « Venez, les bénis de mon Père, héritez du royaume qui vous est préparé dès la fondation du monde » (Matthieu 25 v. 34). S’ils doivent hériter du Royaume, ils ne pourront pas y mourir.

  Lorsque le Seigneur Jésus, à la fin de ce chapitre, dit au sujet de ces justes qu’ils « s’en iront dans la vie éternelle », cela exclut aussi leur mort. Car comme « justes » ils posséderont déjà la vie dans le sens où nous aussi la possédons. Dans leur cas, il ne peut donc s’agir que d’une libération totale de la revendication et de la puissance de la mort.

 

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