Amour pour le Seigneur, amour des frères

Amour pour le Seigneur, amour des frères

Le commencement de l’histoire de l’Église a été marqué par l’amour, par l’amour pour le Seigneur et l’amour des frères.

Sans doute, déjà à Éphèse le Seigneur doit dire : « J’ai contre toi que tu as abandonné ton premier amour » (Apocalypse 2 v. 4) ; cependant, si peu que cela ait duré, il y a eu tout au début de l’histoire de l’Église confiée à la responsabilité de ceux qui la constituaient, un vrai et profond amour pour le Seigneur. Il y a eu un moment qui correspondait à ce que fut pour Israël « la grâce de sa jeunesse », « l’amour de ses fiançailles » ; alors « Israël était saint à l’Éternel, les prémices de ses fruits » (Jérémie 2 v. 2 et 3).

Amour pour le Seigneur, amour des frères.

Hélas ! qu’est-il advenu depuis lors ! Au sein de l’Église les caractères laodicéens sont maintenant manifestés, mais au milieu d’une telle ruine le Seigneur voudrait amener celui au cœur duquel il s’adresse — l’appel est individuel : « Si quelqu’un... » (Apocalypse 3 v. 20) — à jouir de sa communion, entrer chez lui, souper avec lui ; il voudrait produire à la fin quelques-uns des traits du commencement : amour pour le Seigneur, amour des frères. C’est ce qui caractérise effectivement le si beau témoignage philadelphien, témoignage fidèle au sein d’une Église vue dans ces chapitres 2 et 3 de l’Apocalypse comme Église responsable et qui a failli à sa responsabilité.

Gardons-nous de prétendre être Philadelphie, mais ayons à cœur de l’être ! L’un des caractères essentiels du témoignage philadelphien est celui-ci : le Seigneur peut lui dire : « Tu as gardé ma parole, et tu n’as pas renié mon nom » (ch. 3 v. 8). « Garder sa parole », c’est bien la preuve de l’amour pour le Seigneur, ainsi que lui-même l’a dit : « Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui-là qui m’aime ; et celui qui m’aime, sera aimé de mon Père ; et moi je l’aimerai, et je me manifesterai à lui... Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera ; et nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui » (Jean 14 v. 21 et 23). Pour « ne pas renier son nom », il faut l’aimer « en action et en vérité » (1 Jean 3 v. 18 et suivants).

D’autre part, Philadelphie signifie « amour des frères ». Que Dieu nous donne au sein d’une Église en ruines (en tant qu’Église responsable) de manifester les caractères d’un témoignage fidèle, en particulier : amour pour le Seigneur, amour des frères, ce dernier découlant du premier.

L’amour des frères est le fruit de la nature divine, reçue par la nouvelle naissance : « Nous, nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons les frères ». L’amour des frères est donc la preuve, une des preuves tout au moins, de la possession de la vie nouvelle et, par ailleurs, il découle de l’amour de Dieu, de l’amour que nous avons pour Lui, comme aussi pour le Seigneur : « Quiconque aime celui qui a engendré, aime aussi celui qui est engendré de lui » (1 Jean 3 v. 14 ; 5 . 1 ; voir aussi 4 v. 20 et 21).

La fin des chapitres 2 et 4 du livre des Actes montre dans son activité l’amour des frères, marquant les premiers jours de l’histoire de l’Église. Nous voyons les disciples reproduire quelques traits de Celui qui a été ici-bas l’Homme parfait, qui a montré son amour pour son Père et qui l’a montré par son obéissance : « mais afin que le monde connaisse que j’aime le Père ; et selon que le Père m’a commandé, ainsi je fais », qui a montré son amour pour les siens : « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés », amour qu’il a pleinement manifesté dans le don de lui-même : « Personne n’a un plus grand amour que celui-ci, qu’il laisse sa vie pour ses amis » (Jean 14 v. 31 ; 15 v. 9 à 13). Le Seigneur peut donc dire aux siens : « C’est ici mon commandement : Que vous vous aimiez les uns les autres, comme je vous ai aimés » (Jean 15 v. 12). C’est ainsi que l’on peut reconnaître les disciples de Christ : « Je vous donne un commandement nouveau, que vous vous aimiez l’un l’autre ; comme je vous ai aimés, que vous aussi vous vous aimiez l’un l’autre. À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour entre vous » (Jean 13 v. 3 et 35).

Il faut souligner que l’amour que nous sommes exhortés à manifester est inséparable de l’amour de Dieu et de l’obéissance à ses commandements, cette obéissance étant la preuve de l’amour : « Par ceci nous savons que nous aimons les enfants de Dieu, c’est quand nous aimons Dieu et que nous gardons ses commandements » (1 Jean 5 v. 2), cet amour est inséparable de la vérité. Quelqu’un a écrit à peu près ceci : l’amour qui fait bon marché de la vérité n’est qu’un simulacre de l’amour, il en a peut-être l’apparence mais il n’en a que l’apparence. Et encore : dans les temps auxquels nous sommes parvenus, la mise à l’épreuve de l’amour est le maintien de la vérité.

Le Saint Esprit, par lequel nous recevons la nature divine et qui verse l’amour de Dieu dans nos cœurs, est l’Esprit de vérité. Des manifestations, que l’on dit être de l’amour mais qui ne s’accordent pas avec la vérité, ne peuvent provenir de l’Esprit Saint et être par conséquent des manifestations d’un véritable amour, d’un amour selon Dieu. Il est combien plus grave encore de présenter cet abandon de la vérité, doctrinale ou morale, comme une preuve d’amour !

Pourquoi pouvait-on voir chez les croyants du commencement les caractères indiqués dans les derniers versets du chapitre 2 des Actes, comme aussi dans les versets 32 à 35 du chapitre 4 ? Parce que, d’abord, ils réalisaient ce que nous lisons au verset 42 du chapitre 2. Ils « persévéraient » c’est-à-dire qu’ils montraient fermeté et constance dans leur foi, dans le respect des enseignements reçus, sans que rien puisse les décourager et les amener à renoncer à ce qui les avait nourris, fortifiés, réjouis. Imitons leur exemple : ne nous laissons pas détourner du chemin où le Seigneur nous a engagés, soyons de ceux qui persévèrent, quoi qu’il en soit des difficultés que nous pouvons rencontrer ! Ces croyants « persévéraient » dans quatre activités :

  1. Dans la doctrine des apôtres, c’est-à-dire dans l’ensemble des vérités enseignées par les apôtres, dans la saine doctrine, le sain enseignement. Les faux docteurs n’ont pas tardé à se manifester... Les croyants du commencement n’étaient pas du tout disposés à les écouter, ils ne voulaient connaître et recevoir que la doctrine des apôtres ! Dans des temps où, au sein de la chrétienté, les faux enseignements sont répandus avec plus de zèle et d’ardeur que les bons, qu’il nous soit donné de « persévérer dans la doctrine des apôtres », de retenir l’exhortation de l’apôtre Jean dans sa première épître : « Pour vous, que ce que vous avez entendu dès le commencement demeure en vous : si ce que vous avez entendu dès le commencement demeure en vous, vous aussi vous demeurerez dans le Fils et dans le Père » (2 v. 24). Un christianisme pratique fidèle, un amour vrai, seront manifestés dans la mesure seulement où il y a, à la base, le sain enseignement ;
  2. Dans la communion des apôtres, c’est-à-dire dans la jouissance d’une même part, d’une pleine communion de pensées avec eux. C’est aussi dans sa première épître que l’apôtre Jean écrit : « Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons, afin que vous aussi vous ayez communion avec nous : or notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus Christ. Et nous vous écrivons ces choses, afin que votre joie soit accomplie » (1 v. 3 et 4).
  3. Dans la fraction du pain. Combien ils étaient heureux de pouvoir se souvenir du Seigneur en participant au mémorial de ses souffrances et de sa mort ! « Faites ceci en mémoire de moi » avait-il dit à ses disciples (Luc 22 v. 19). Ces croyants répondaient à ce désir et « persévéraient dans la fraction du pain » malgré leur ignorance des vérités qui devaient être révélées plus tard à l’apôtre Paul concernant la table et la cène du Seigneur (1 Corinthiens 10 v. 16 et 17 ; 11 v. 23 à 26), et alors qu’ils ne savaient pas que les croyants sont appelés à se réunir autour de la table du Seigneur comme les membres de son corps, goûtant là une précieuse communion avec Lui et les uns avec les autres. Pour nous qui avons été instruits de ces vérités fondamentales, quel privilège de pouvoir « annoncer la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne », savourer l’amour du Seigneur manifesté dans le don de Lui-même, réaliser les liens qui nous unissent les uns aux autres, étant « baptisés d’un seul Esprit pour être un seul corps ! (1 Corinthiens 12 v. 13).
  4. Dans les prières. Sentant leur faiblesse pour vivre le christianisme qu’ils avaient à vivre, ils « persévéraient » dans les prières, attendant le secours dont ils avaient besoin de Celui qui seul pouvait le leur accorder.

Manifestant une telle persévérance dans ces quatre domaines, une sainte crainte les animait et les animait tous : « toute âme avait de la crainte » (Actes 2 v. 43). Ils désiraient obéir à Dieu, montrer par leur obéissance qu’ils l’aimaient et craignaient de faire quelque chose qui aurait pu lui déplaire. De même, les assemblées du commencement « marchaient dans la crainte du Seigneur » (Actes 9 v. 31). Dans les jours de la fin, que ce soit la fin de l’histoire du peuple d’Israël ou celle de l’Église, ce n’est plus qu’un résidu qui est caractérisé par la crainte de Dieu.

Dans le livre de Malachie, nous avons la description de l’état du peuple un peu plus d’un siècle après le retour de la captivité ; ce qu’il y a de plus grave, c’est que le peuple n’a même pas conscience de son triste état : à sept reprises il pose la question « En quoi... ? » et l’Éternel dit de ces Juifs infidèles : ils « ne me craignent pas » (3 v. 5). Alors, au milieu d’un tel ensemble, « ceux qui craignent l’Éternel ont parlé l’un à l’autre, et l’Éternel a été attentif et a entendu, et un livre de souvenir a été écrit devant lui pour ceux qui craignent l’Éternel, et pour ceux qui pensent à son nom » (Malachie 3 v. 16).

Ce résidu est un type de celui qui manifeste sa fidélité à la fin de l’histoire de l’Église, dans les « temps fâcheux » des « derniers jours »  (2 Timothée 3 v. 1). Il ne saurait être question de poursuivre « la justice, la foi, l’amour, la paix » avec tous les croyants, mais seulement « avec ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur » (2 Timothée 2 v. 22) », avec ceux-là seuls qui sont caractérisés par la crainte de Dieu (cf. Psaume 119 v. 63 : « Je suis le compagnon de tous ceux qui te craignent, et de ceux qui gardent tes préceptes ».

L’on comprend qu’au milieu de l’état de choses dépeint dans les versets 42 et 43 d’Actes 2, la puissance spirituelle pouvait se déployer sans rien qui l’entrave : « beaucoup de prodiges et de miracles se faisaient par les apôtres ». De tout cela, découlent quatre conséquences :

  1. L’amour fraternel pratiquement réalisé, selon les expressions des versets 44 à 46. Pour que cet amour puisse être manifesté dans les relations fraternelles, il faut donc qu’il y ait d’abord la persévérance dans les quatre activités dont il est parlé au verset 42, puis la crainte de Dieu, tout cela est une preuve d’amour pour le Seigneur, et le déploiement de la puissance du Saint Esprit qui en découle.
  2. La louange peut alors, d’un même cœur, s’élever vers Dieu (v. 47 : louant Dieu).
  3. Un témoignage puissant est ainsi rendu (v. 47 : ayant la faveur de tout le peuple).
  4. Sur un tel ensemble, Dieu peut mettre sa bénédiction (v. 47 : le Seigneur ajoutait tous les jours à l’assemblée ceux qui devaient être sauvés).

Relevons également dans le livre des Actes différentes circonstances nous montrant comment un serviteur tel que Paul a goûté l’amour des frères, comment Dieu l’a amené à cela.

Saul de Tarse arrêté sur le chemin de Damas, « il entendit une voix qui lui disait : Saul ! Saul ! pourquoi me persécutes-tu ? ». Saul répond : « Qui es-tu, Seigneur ? ». Remarquons, par parenthèse, que dans le récit qu’il donne lorsqu’il prononce, en Actes 22, sa première apologie, Paul rapporte les deux questions posées par lui sur le chemin de Damas. La première : « Qui es-tu, Seigneur ? » ; la seconde : « Que dois-je faire, Seigneur ? » Saul devait d’abord avoir la connaissance de Celui qui l’avait ainsi arrêté : « Qui es-tu, Seigneur ? » ; ensuite, le connaissant, il était prêt à lui obéir : « Que dois-je faire, Seigneur ? ».

Ces deux questions sont à la base de toute vie chrétienne : chaque croyant devrait être amené à les poser, l’une après l’autre, afin d’avoir une réelle connaissance du Seigneur et ensuite du service qu’il est appelé à remplir pour Lui. Saul est invité par le Seigneur à entrer dans la ville et là, lui déclare-t-Il : « il te sera dit ce que tu dois faire » (Actes 9 v. 5 et 6). Ananias lui est alors envoyé : Saul devait d’abord être mis en contact avec les frères, c’est sans doute l’une des raisons pour lesquelles le Seigneur emploie un instrument pour lui faire connaître ce qu’il doit faire. Certes, les frères avec lesquels dès le début il a été mis en contact n’étaient pas doués comme celui que le Seigneur appelle « un vase d’élection », qui aurait à « porter son nom devant les nations et les rois, et les fils d’Israël »  (v. 15), mais Saul devait pourtant, dans une mesure, dépendre d’eux et, dès le commencement de sa vie chrétienne, il a beaucoup reçu par leur moyen et a beaucoup joui de leur affection.

Lorsque Ananias entre dans la maison où était Saul, il s’adresse ainsi à lui : « Saul, frère... » (v. 17). Saul est en quelque sorte introduit dans la famille de Dieu ; désormais il pourra, d’une part, jouir de l’amour des frères et, d’autre part, manifester son amour pour les frères. Dès le début le Seigneur le placera dans des circonstances telles que les frères ont eu le privilège de l’aider, lui montrant ainsi leur amour : les Juifs ayant comploté de le tuer, « les disciples, le prenant de nuit, le descendirent par la muraille, en le dévalant dans une corbeille » ; puis, c’est Barnabas qui s’occupe de lui, le présentant aux apôtres : il « leur raconta comment, sur le chemin, il avait vu le Seigneur, qui lui avait parlé, et comment il avait parlé ouvertement, à Damas, au nom de Jésus (v. 23 à 28). En butte à l’opposition des Hellénistes qui « tâchaient de le faire mourir », Saul a encore le secours des frères : « Et les frères, l’ayant su, le menèrent à Césarée, et l’envoyèrent à Tarse » (v. 29 et 30).

Plus tard, Barnabas, envoyé à Antioche par l’assemblée qui était à Jérusalem, « ayant vu la grâce de Dieu, se réjouit ; et il les exhortait tous à demeurer attachés au Seigneur de tout leur cœur... et une grande foule fut ajoutée au Seigneur » (Actes 11 v. 22 à 24). Mais afin d’instruire ces âmes, Barnabas « s’en alla à Tarse, pour chercher Saul » et « pendant un an tout entier, ils se réunirent dans l’assemblée et enseignèrent une grande foule » (v. 25 et 26). Aucun esprit de jalousie, chacun fonctionne à sa place, toutes choses se font dans l’amour. Aussi, quel puissant témoignage : « ce fut à Antioche premièrement que les disciples furent nommés chrétiens » !

C’était à Jérusalem, d’où était venu Barnabas, qu’était à ce moment-là la lumière spirituelle.

Mais des prophètes étant descendus de Jérusalem à Antioche, « l’un d’entre eux, nommé Agabus, se leva et déclara par l’Esprit, qu’une grande famine aurait lieu dans toute la terre habitée, laquelle aussi eut lieu sous Claude ». Les frères d’Antioche, ayant reçu le secours spirituel venu de Jérusalem, sans se laisser arrêter par le fait qu’ils auraient eux aussi à souffrir durant cette famine et pourraient manquer du nécessaire, « déterminèrent d’envoyer quelque chose pour le service des frères qui demeuraient en Judée ». Barnabas et Saul, qui avaient « enseigné une grande foule » à Antioche, vont maintenant apporter aux frères de Jérusalem le secours matériel que leur destinent les frères d’Antioche (Actes 11 v. 27 à 30). Aujourd’hui encore, le Seigneur dirige parfois les circonstances de manière à nous faire éprouver que nous avons besoin les uns des autres ; nous pouvons ainsi nous servir « l’un l’autre, par amour » (Galates 5 v. 13), pour le bien de chacun et de tous.

Au chapitre 21, nous voyons l’amour des frères se manifester dans les conseils qu’ils donnent à Paul. Agabus descend de la Judée pour l’avertir de ce qui doit lui arriver à Jérusalem, où il a l’intention bien arrêtée de se rendre (v. 10 et 11) et les frères le supplient de n’y pas monter (v. 4 et 12). Ils avaient, comme Agabus, la pensée de l’Esprit. Qu’il est bon d’avoir la pensée des frères, quand nous avons par ce moyen la pensée de l’Esprit ! Ce sont les soins de l’amour en exercice, pour le bien de celui que l’on aime.

La scène d’adieux de Paul aux anciens d’Éphèse est combien touchante, comme aussi celle d’Actes 21 v. 5 et 6. Tous étaient là, « un cœur et une âme », y compris les enfants, qui ont sans doute gardé ce souvenir toute leur vie : ils ont vu l’amour fraternel en exercice. Il est bon de donner aux enfants des impressions profondes, d’heureuses impressions : elles demeurent et, plus tard, ils comprendront toute la valeur de ce qu’ils ont ainsi reçu au début de leur vie et en recueilleront le fruit. Dans les versets 15 à 20 de ce chapitre 21, nous avons l’accueil réservé par les frères de Jérusalem à Paul et à ceux qui l’accompagnaient. C’est l’occasion pour lui de « raconter une à une les choses que Dieu avait faites parmi les nations par son service. Et eux, l’ayant ouï, glorifièrent Dieu ».

Nous limitant à quelques faits rapportés dans le livre des Actes, il nous reste à considérer la scène du chapitre 28. Paul avait écrit aux croyants de Rome, exprimant et son ardent désir de les voir et sa prière à ce sujet : il demandait qu’il lui soit accordé d’aller vers eux « avec joie par la volonté de Dieu » et « dans la plénitude de la bénédiction de Christ (Romains 1 v. 10 à 13 ; 15 v. 29 à 33). Nous avons ici la réponse du Seigneur à sa prière (Actes 28 v. 14 et suivants). En leur écrivant, il ne pensait sans doute pas qu’il verrait ces croyants comme prisonnier, mais, malgré cela, sa prière a été exaucée : il voit les croyants de Rome « avec joie » et « dans la plénitude de la bénédiction de Christ ».

Que d’encouragements lui ont été donnés pendant cette première captivité à Rome ! Plusieurs de ses compagnons d’œuvre étaient auprès de lui : Timothée et Épaphrodite (Philippiens 2 v. 19 à 25) ; Tychique, Aristarque, Marc, Jésus appelé Juste, Épaphras, Luc et Démas (Colossiens 4 v. 7 à 14), et enfin Onésime, duquel il peut dire : « mon enfant que j’ai engendré dans les liens » (Philémon 10 à 12). Par ailleurs, il a pu rendre un fidèle témoignage dans « la maison de César » (cf. Philippiens 4 v. 22), il a goûté l’affection des saints et des assemblées, si même il lui était alors impossible de les visiter, enfin, il lui a été accordé d’écrire plusieurs épîtres, notamment celles adressées aux Éphésiens, aux Philippiens, aux Colossiens et à Philémon. Oui, il a pu remplir un service « dans la plénitude de la bénédiction de Christ ».

Les frères de Rome sont venus à sa rencontre « jusqu’au Forum d’Appius et aux Trois-Tavernes », manifestant ainsi beaucoup de dévouement car c’était une longue distance à parcourir à pied. Mais comme ils sont heureux de donner à Paul une preuve de leur amour et combien Paul l’a appréciée ! Il rend grâces et pour cette rencontre et pour la réponse à ses prières : « Paul, les voyant, rendit grâces à Dieu et prit courage » (Actes 28 v. 15).

Le Seigneur savait que son serviteur avait besoin d’encouragement : dans une circonstance précédente, c’est Lui-même qui se tient près de lui et lui dit « Aie bon courage » (ch. 23 v. 11), ici, c’est par le moyen des frères de Rome qu’Il encourage l’apôtre. Tant de fois, durant l’exercice de son ministère, Paul a encouragé les saints ; alors qu’il approche de Rome, où il arrive comme prisonnier, c’est lui qui est encouragé par les frères !

Depuis le moment où il avait été arrêté sur le chemin de Damas, il a eu l’occasion d’apprécier l’amour et les soins d’Ananias, de Barnabas, des disciples, des frères... Si Paul a eu besoin des frères et a joui de leurs soins, de leur amour, combien plus nous-mêmes en avons-nous besoin ! Et si Paul, en tant de circonstances, a manifesté son amour pour le Seigneur et pour les frères, combien devrions-nous avoir à cœur de le manifester aussi !

Amen

 

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