Réveille-toi, toi qui dors

Réveille-toi, toi qui dors

Mes frères, il est grand temps de nous réveiller de notre sommeil, avant que la grande trompette du Seigneur ne se fasse entendre, et que notre pays ne devienne un champ du sang.

« Réveille-toi, toi qui dors, relève-toi d'entre les morts, et Christ t'éclairera » (Éphésiens 5 v. 14). J'essaierai, avec l'aide de Dieu, en traitant ce texte, d'abord de décrire les dormeurs auxquels Dieu s'adresse, puis d'insister sur l'exhortation : « Réveille-toi, toi qui dors, et te relève d'entre les morts », et enfin d'expliquer la promesse faite à ceux qui se réveillent et se relèvent : « Christ t'éclairera ».

I. Les dormeurs auxquels Dieu s'adresse.

Voyons d'abord qui sont les dormeurs dont il est ici question. Ce sommeil représente l'état naturel de l'homme, ce profond sommeil de l'âme dans lequel le péché d'Adam a plongé tous ceux qui sont issus de lui. Cette nonchalance, cette indolence, cette sottise, cet état d'insensibilité à l'égard de sa condition, est l'état de tout homme dès son entrée dans le monde et aussi longtemps que la vois de Dieu ne l'a pas réveillé.

Or, « ceux qui dorment, dorment la nuit » (1 Thessaloniciens 5 v. 7). L'état naturel de l’homme est un état de complètes ténèbres, un état où « les ténèbres couvrent la terre et l'obscurité les peuples » (Ésaïe 60 v. 2). Le pauvre pécheur non réveillé peut avoir des connaissances étendues sur d'autres sujets, mais il ne se connaît pas lui-même ; et, à cet égard, « il n'a pas encore connu comme il faut connaître » (1 Corinthiens 8 v. 2). Il ignore qu'il est un esprit déchu, dont l'unique affaire dans ce monde est de se relever de sa chute, et de retrouver cette ressemblance divine qu'il reçut à sa création. Il ne voit point la nécessité de la seule chose nécessaire, de ce changement intérieur radical, de cette « naissance d'en haut », que le baptême représente, et qui est le point de départ de cette rénovation totale, de cette sanctification de l'esprit, de l'âme et du corps, « sans laquelle personne ne verra le Seigneur ! » (Hébreux 12 v. 14).

En proie à toutes les maladies, il s'imagine jouir d'une santé parfaite. Dans la misère et dans les fers, il rêve qu'il est en liberté. Il dit : Pais ! paix ! tandis que le diable, semblable à un « homme fort » (Matthieu 12 v. 29), règne en maître sur son âme. Il dort et se repose, tandis que l'enfer s'émeut pour lui faire accueil, tandis que l'abîme, d'où l'on ne revient pas, tient sa gueule béante pour l'engloutir. Un feu est allumé autour de lui, et il ne s'en doute pas ; un feu le consume, et il ne s'en met pas en peine.

Celui qui dort, c'est donc, et plût à Dieu que nous le comprenions tous et toutes, un pécheur qui se plait dans ses péchés, qui ne désire pas se relever de sa déchéance, qui veut vivre et mourir sans retrouver sa ressemblance divine. C'est un homme qui n'a jamais entendu, ou jamais compris la voie de Dieu, l'avertissant de « fuir la colère à venir » (Matthieu 3 v. 7). C'est un homme qui ne s'est jamais vu menacé du feu de la géhenne, et n'a jamais crié dans la détresse de son âme : « Que faut-il que je fasse pour être sauvé ? » (Actes 16 v. 30).

Si ce pécheur endormi n'est pas extérieurement forcément vicieux, son sommeil est plus que profond. Soit que, comme le tiède Laodicéen, il ne soit « ni froid ni bouillant » (Apocalypse 3 v. 15), se bornant à être un observateur calme, raisonnable, inoffensif de la religion de ses pères. Soit que, comme Saul de Tarse, plein de zèle et d'orthodoxie, il vive en Pharisien, « selon la secte la plus rigide de notre religion » (Actes 26 v. 4), c'est-à-dire essayant de se justifier lui-même et d'établir sa propre justice comme fondement de sa réconciliation avec Dieu.

Cet homme a « l'apparence de la piété, mais en a renié ce qui en fait la force » (2 Timothée 3 v. 5). Il lui arrive souvent de décrier la vraie piété, qu'il taxe d'extravagance et d'hypocrisie. Cependant ce malheureux, dans son aveuglement, rend grâces à Dieu de ce qu'il n'est pas « comme le reste des hommes, qui sont ravisseurs, injustes, adultères » (Luc 18 v. 11). Non, il ne fait de tort à personne, il jeûne deux fois la semaine, il emploie tous les moyens de grâce, il est assidu à l'église et à la table sainte ; bien plus, il « donne la dîme de tout ce qu'il possède », il fait tout le bien qu'il peut. « Irréprochable, à l'égard de la justice de la loi » (Philippiens 3 v. 6). Il ne lui manque, en fait de piété, que ce qui en est la force ; en fait de christianisme, que ce qui en est la vérité et la vie.

Mais ne savez-vous pas que, quelque haute estime qu'aient les hommes d'un tel chrétien, il est en abomination devant Dieu, et qu'il hérite de toutes les malédictions que le Fils de Dieu dénonce, hier, aujourd'hui et éternellement, contre « les Scribes et les Pharisiens hypocrites ? » Il a « nettoyé le dehors de la coupe et du plat » (Matthieu 23 v. 25), tandis qu'au dedans il est plein de souillure. C'est avec raison que notre Seigneur le compare à « un sépulcre blanchi, qui parait beau par dehors, mais qui au dedans est plein d'ossements de morts et de toute sorte de pourriture » (Matthieu 23 v. 27). Ces ossements, il est vrai ne sont plus desséchés ; des nerfs et de la chair ont poussés sur eux, et la peau les couvre, mais le souffle, l'Esprit du Dieu vivant en est absent. Et « si quelqu'un n'a point l'Esprit de Christ, il n'est point à lui » (Romains 8 v. 9). Vous êtes à Christ, « s'il est vrai que l'Esprit de Dieu habite en vous  » (Romains 8 v. 11) ; mais s'il n'y habite pas, Dieu sait que vous êtes dans la mort.

C'est ici un autre caractère de celui qui dort spirituellement : il est dans la mort, bien qu'il ne s'en doute pas. Il est mort à Dieu, « mort dans ses fautes et dans ses péchés » (Ephésiens 2 v. 1), car « l'affection de la chair donne la mort » (Romains 8 v. 6). Aussi est-il écrit : « comme par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et qu'ainsi la mort s'est étendue sur tous les hommes » (Romains 5 v. 12), non seulement la mort physique, mais encore la mort spirituelle et éternelle. Et Dieu dit à Adam : « Au jour où tu mangeras (du fruit défendu), tu mourras » (Genèse 2 v. 17), non pas corporellement, mais spirituellement : tu perdras la vie de ton âme, tu mourras par rapport à Dieu, tu seras séparé de Lui, qui est pour toi la source unique de la vie et du bonheur.

C'est ainsi que fut rompue à l'origine l'union vitale de notre âme avec Dieu, de telle sorte que, vivant dans notre vie naturelle, nous sommes maintenant dans la mort spirituelle. Et nous y demeurons jusqu'à ce que le dernier Adam, Jésus-Christ, devienne pour nous un Esprit vivifiant. Mais avant qu'une âme morte puisse revivre, elle doit écouter et « entendre la voix du Fils de Dieu » (Jean 5 v. 25). Notre âme doit se sentir perdue et accepter la sentence de mort qu'elle a encourue. Elle doit se reconnaître « morte quoique vivante » (1 Timothée 5 v. 6), morte à Dieu et aux choses de Dieu, et aussi incapable de faire les œuvres d'un chrétien vivant. Un corps mort ne peut accomplir les fonctions d'un homme vivant.

Il est incontestable qu'un homme mort dans ses péchés n'a pas le sens moral exercé à discerner le bien du mal. « Ayant des yeux, ne voyez-vous pas ? Ayant des oreilles, n'entendez-vous pas ? » (Marc 8 v. 18). Il ne « goûte pas et ne voit pas que le Seigneur est bon » (Psaume 34 v. 9). L'âme qui dort dans la mort n'a pas de perceptions pour de tels objets, et, privée d'intelligence, elle ne comprend rien à ces choses.

Et c'est ainsi que l'homme naturel, n'ayant pas de sens spirituels et privé de tout moyen de connaissance spirituelle, « ne comprend pas les choses qui sont de l'Esprit de Dieu » (1 Corinthiens 2 v. 14), et elles lui paraissent une folie, parce que c'est spirituellement qu'on en juge. Il ne se borne pas à être absolument ignorant des choses spirituelles, il va jusqu'à en nier l'existence, et toute sensation spirituelle est pour lui le comble de la folie. Comment un homme peut-il savoir qu'il vit de la vie de Dieu ? Je réponds : De la même manière que vous savez que votre corps est actuellement vivant. La foi est la vie de l'âme, et si vous avez cette vie habitant en vous, vous n'avez pas besoin d'autre preuve de son existence que ce témoignage de l'Esprit (Romains 8 v. 16), ce sentiment intime et divin, qui a plus de force et de poids que dix mille témoignages humains.

Si l’Esprit de Dieu ne rend pas maintenant témoignage à ton esprit que tu es enfant de Dieu, qu'il puisse du moins te convaincre, ô pauvre pécheur endormi, que tu es encore un enfant du Diable. Tandis que je prophétise aux ossements desséchés, « viens, Esprit, viens des quatre vents, et souffle sur ces morts et qu'ils revivent ! » (Ézéchiel 37 v. 1 à 11). Et vous, ne résistez pas au Saint-Esprit, qui est ici pour vous convaincre de péché.

II. « Réveille-toi donc, toi qui dors, et te relève d'entre les morts ».

Dieu t'appelle maintenant par ma bouche, esprit déchu, et il te met en demeure de te rendre compte de ton véritable état et de ce que tu as à faire ici-bas. « Qu'as-tu, dormeur ? Lève-toi et crie à ton Dieu : peut-être qu'il pensera à toi, et tu ne périras pas » (Jonas 1 v. 6). Une terrible tempête s'est déchaînée tout autour de toi, et tu enfonces dans les profondeurs de la perdition, dans l'abîme des jugements divins. Si tu veux n'y pas périr, juge-toi toi-même et tu ne seras pas jugé par le Seigneur.

Réveille-toi ! réveille-toi ! Lève-toi en ce moment, de peur que le Seigneur ne te fasse « boire du vin de sa colère » (Apocalypse 14 v. 10). Efforce-toi de saisir le Seigneur, l'Eternel ta justice, puissant pour sauver ! Lève-toi de la poussière ! Que les menaces de Dieu, comme un tremblement de terre, te secouent. Réveille-toi et crie avec le geôlier tremblant : « Que faut-il que je fasse pour être sauvé ? » (Actes 16 v. 30). Et ne sois en repos que lorsque tu croiras au Seigneur Jésus, de cette foi qui est le don de Dieu, par l'opération de Son Esprit.

S'il est quelqu'un à qui je doive m'adresser plus directement qu'à tout autre, c'est précisément toi qui t'imagines que cette exhortation ne te concerne pas. J'ai un message pour toi de la part de Dieu. En son nom, je te somme de fuir la colère à venir. Âme inconvertie, vois ton image dans Pierre condamné, chargé d'une double chaîne et couché entre deux soldats dans une noire prison, dont la porte est gardée par d'autres soldats (Actes 12 v. 6). La nuit est déjà avancée et va faire place au matin fixé pour ton supplice. Et dans une situation aussi dangereuse, tu dors profondément, dans les bras du démon, au bord de l'abîme, dans la gueule ouverte de l'éternelle destruction !

Oh ! puisse l'ange du Seigneur s'approcher de toi, et la lumière éclairer ta prison ! Et puisses-tu sentir le choc d'une main toute-puissante qui t'arrache au sommeil, et entendre une voix te dire : « Lève-toi promptement, ceins-toi, et attache tes souliers, mets la robe et suis-moi » (Actes 12 v. 7 et 8).

Réveille-toi, esprit immortel, de ton rêve de félicité mondaine ! Dieu ne t'a-t-il pas créé pour lui-même ? Ne veux-tu donc pas trouver ton repos en Lui. Reviens, âme errante ! Vol vers ton arche. Ce monde n'est point ta patrie ; ne cherche pas à t' y construire des tabernacles. Tu es un étranger et un voyageur sur la terre, une créature d'un jour ; mais tu vas aborder bientôt à un rivage où rien ne change plus. Oh ! hâte-toi. L'éternité va commencer pour toi, une éternité de bonheur ou de misère, une éternité qui va dépendre de ce moment même.

Quel est l'état de ton âme ? Si Dieu te la redemandait cette nuit, serais-tu prêt pour la mort et pour le jugement ? Pourrais-tu soutenir les regards de Celui dont « les yeux sont trop purs pour voir le mal ? » (Habacuc 1 v. 13). As-tu des dispositions requises pour être admis à participer à « l'héritage des saints dans la lumière ? » (Colossiens 1 v. 12). As-tu « combattu le bon combat et gardé la foi ? » (2 Timothée 4 v. 7). Es-tu en possession de la seule chose nécessaire ? As-tu recouvré l'image de Dieu, « qui consiste en une sainteté et une justice véritables ? » (Ephésiens 4 v. 24). T'es-tu dépouillé du vieil homme, et t'es-tu revêtu du nouveau ? Es-tu revêtu du Seigneur Jésus-Christ ?

As-tu de l'huile dans ta lampe, la grâce de Dieu dans ton cœur ? Aimes-tu « le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ta force ? » (Marc 12 v. 30). L'Esprit qui était en Jésus est-il aussi en toi ? Es-tu un vrai chrétien, c'est-à-dire une nouvelle créature ? Les choses vieilles sont-elles passées, toutes choses sont-elles vraiment devenues nouvelles ?

Si ces questions t'offensent, sois assuré que tu n'es pas chrétien, et que tu n'as même pas envie de le devenir. Non, tes prières mêmes deviennent un péché, et aujourd'hui même, tu t'es solennellement moqué de Dieu, en lui demandant l'inspiration de Son Saint-Esprit, alors que tu ne crois pas qu'il y ait quelque chose de tel à recevoir.

Cependant, je dois sur l'autorité de Dieu et sur celle de notre Eglise, te réitérer la question : « As-tu reçu le Saint-Esprit ? » Si tu ne l'as pas reçu, tu n'es pas encore un chrétien, car un chrétien est un homme « oint du Saint-Esprit et de puissance » (Actes 10 v. 38). Tu ne possèdes pas encore « la religion pure et sans tache » (Jacques 1 v. 27). Sais-tu bien ce que c'est que la religion chrétienne ? Sais-tu que c'est une « participation à la vie divine » (2 Pierre 1  v. 4), c’est-à-dire la vie de Dieu dans l'âme de l'homme : « Christ en toi, l'espérance de la gloire ? » (Colossiens 1 v. 27).

Sais-tu bien qu' « en Jésus-Christ il ne sert de rien d'être circoncis, ou de ne l'être pas, mais qu'il faut avoir la foi qui est agissante par la charité » (Galates 5 v. 6), et qu'il faut être une nouvelle créature ? Vois-tu la nécessité de ce renouvellement intérieur, de cette naissance spirituelle, de cette résurrection d'entre les morts, de cette sainteté ? Et es-tu bien convaincu que « sans la sanctification, personne ne verra Seigneur ? » (Hébreux 12  v. 14) ; la recherches-tu ? Es-tu sérieusement préoccupé au sujet de ton âme ? Et peux-tu dire à Celui qui sonde les cœurs : C'est après toi, mon Dieu, que je soupire ? Seigneur, tu connais toutes choses, tu sais que je voudrais t'aimer ?

Tu espères être sauvé ; mais quelle raison peux-tu donner de l'espérance qui est en toi ? Allègueras-tu que tu n'as fait de tort à personne, ou que tu as fait beaucoup de bien ? Diras-tu que tu n'es pas comme les autres hommes, que tu es sage, instruit, honnête et moralement bon, en possession de l'estime des hommes et d'une bonne réputation ? Hélas ! tout cela ne te rapprochera jamais de Dieu, tout cela est, à ses yeux, plus léger que la vanité même. Connais-tu Jésus-Christ, qu'Il a envoyé ? T'a-t-il enseigné que « nous sommes sauvés par grâce, par la foi ; que cela ne vient pas de nous, que c'est, le don de Dieu, que ce n'est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie ? » (Ephésiens 2 v. 8 et 9). As-tu reçu, comme base de toute ton espérance, « cette parole certaine, que Jésus-Christ est venu au monde pour sauver les pécheurs ? » (1Timothée 1 v. 15). As-tu appris ce que signifient ces paroles : « Ce ne sont pas les justes que je suis venu appeler à la repentance, mais les pécheurs » (Matthieu 9 v. 13).

Oh ! puissent toutes ces questions vous faire entendre la voix qui ressuscite les morts, et vous faire sentir le marteau de la Parole, qui brise en pièces les rochers !

« Si vous entendez sa voix aujourd'hui (pendant qu'il est dit : Aujourd'hui), n'endurcissez point vos cœurs » (Hébreux 3 v. 7,8,13). Et maintenant, « réveille-toi, toi qui dors » dans la mort spirituelle, de peur que tu ne t'endormes dans la mort éternelle ! Aie le sentiment de ton état de perdition, et « relève-toi d'entre les morts ». Laisse tes anciens compagnons dans le péché et dans la mort. « Sauve-toi du milieu de cette race perverse » (Actes 2 v. 40). « Sors du milieu d'eux et t'en sépare, dit le Seigneur, et ne touche point à ce qui est impur, et je te recevrai » (2 Corinthiens 6 v. 17).

« Et Christ t'éclairera ! »

III. « Et Christ t'éclairera ! »

C'est cette promesse que je veux enfin expliquer. Combien n'est-il pas encourageant de penser que, qui que tu sois qui obéis à l'appel de Christ, tu ne peux pas chercher en vain sa face ! Si maintenant même tu te relèves d'entre les morts, il a pris l'engagement de t'éclairer. Le Seigneur te donnera la grâce, la lumière de sa grâce ici-bas, et la lumière de sa gloire lorsque tu recevras la couronne incorruptible : « Ta lumière poindra comme l'aurore, et tes ténèbres seront comme le midi » (Ésaïe 58 v. 8 et 10). « Dieu, qui a dit que la lumière sortit des ténèbres, répandra sa lumière dans ton cœur, pour faire briller la connaissance de sa gloire, en la présence de Jésus-Christ » (2 Corinthiens 4 v. 6). « Sur vous qui craignez le nom de l'Eternel, se lèvera le soleil de la justice, et la santé sera dans ses rayons » (Malachie 4 v. 2).

Dieu est lumière, et il se donnera lui-même à tout pécheur réveillé qui s'attend à lui. Et tu seras alors un temple du Dieu vivant, et « Christ habitera en ton cœur par la foi, et, étant enraciné et fondé dans la charité, tu pourras comprendre avec tous les saints, quelle est la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur de cet amour de Christ, qui surpasse toute connaissance » (Ephésiens 3 v. 17 à 19).

Voilà votre vocation, mes frères. Nous sommes appelés à être « une maison de Dieu en esprit » (Ephésiens 2 v. 22) et, par son Esprit habitant en nous, à être saints ici-bas, et participants de l'héritage des saints dans la lumière. Telle est l'incomparable grandeur des promesses qui nous sont données, données dès maintenant à nous qui croyons ! Car par la foi nous recevons, « non l'esprit de ce monde, mais l'Esprit qui vient de Dieu, (le résumé de toutes les promesses), afin que nous connaissions les choses qui nous ont été données de Dieu » (1 Corinthiens 2 v. 12).

L'Esprit de Christ est ce grand don de Dieu qu'il a promis à l'homme, en divers temps et en plusieurs manières, et qu'il a pleinement répandu depuis que Christ a été glorifié. Il a ainsi accompli ces promesses faites aux pères : « Je mettrai mon Esprit au dedans de vous, et je ferai que vous marcherez dans mes statuts » (Ezéchiel 36 v. 27). « Je répandrai des eaux sur celui qui est altéré, et des rivières sur la terre sèche ; je répandrai mon Esprit, sur ta postérité, et ma bénédiction sur ceux qui sortiront de toi » (Esaïe 44 v. 3).

Vous pouvez tous devenir de vivants témoignages de ces choses, de la rémission des péchés et du don du Saint-Esprit. « Si tu peux croire, toutes choses sont possibles pour celui qui croit » (Marc 9 v. 23). Qui parmi vous craint l'Eternel, et marche cependant dans les ténèbres ? Je te le demande au nom de Jésus : Crois-tu que son bras n'est pas raccourci ? Qu'il est toujours puissant pour sauver ? Qu’« il est le même hier, aujourd'hui et éternellement ? » (Hébreux 13 v. 8). Qu'il a maintenant « l'autorité de pardonner les péchés sur la terre ? » (Matthieu 9 v. 6). « Mon fils, prends courage, tes péchés te sont pardonnés » (Matthieu 9 v. 2). Dieu, pour l'amour de Christ, t'a pardonné. Crois cela, non comme la parole des hommes, mais, ainsi qu'elle l'est véritablement, comme la Parole de Dieu ; et que tu es justifié gratuitement par la foi. Et c'est aussi par la foi qui est en Jésus que tu seras sanctifié, et que tu pourras attester que « Dieu nous a donné la vie éternelle, et que cette vie est en son Fils » (1 Jean 5 v. 11).

Hommes frères, laissez-moi vous parler librement, et souffrez qu'une parole d'exhortation vous soit adressée par l'un des moins estimés dans l'Église. Votre conscience vous rend témoignage par le Saint-Esprit, que ces choses sont vraies, du moins si vous avez goûté combien le Seigneur est bon. « C'est ici la vie éternelle de connaître le seul vrai Dieu, et Jésus-Christ qu'il a envoyé » (Jean 17 v. 3). Cette connaissance expérimentale est le seul vrai christianisme. Celui-là est un chrétien, qui a reçu l'Esprit de Christ, et celui-là n'est pas un chrétien qui ne l'a pas. Et il n'est pas possible de l'avoir reçu sans le savoir. Car « en ce jour-là, dit Jésus lorsqu'il viendra, vous connaîtrez que je suis en mon Père, et vous en moi, et moi en vous » (Jean 14 v. 20). C'est là cet « Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu'il ne le voit point et ne le connaît point ; mais vous le connaissez, parce qu'il demeure avec vous et qu'il sera en vous » (Jean 14 v. 17).

Le monde ne peut le recevoir ; il repousse même la promesse du Père, avec violence et avec blasphèmes. Mais tout esprit qui ne confesse pas cela n'est pas de Dieu. « C'est là l'esprit de l'antéchrist, dont vous avez ouï dire qu'il viendra, et qui dès à présent est dans le monde » (1 Jean 4 v. 4). Celui-là est un antéchrist qui nie l'inspiration du Saint-Esprit, ou qui prétend que ce n'est pas le privilège commun de tous les croyants d'avoir l'Esprit de Dieu habitant en eux, car c'est là la bénédiction évangélique, le don par excellence, la promesse universelle, le critérium du vrai chrétien.

Mais la sagesse de Dieu a toujours été une folie pour les hommes, et il n'est, pas surprenant que ce grand mystère de l'Evangile soit, de nos jours encore, « caché aux sages et aux intelligents » (Matthieu 11 v. 25), comme il l'était autrefois. Il n'est pas surprenant qu'il soit presque universellement nié, tourné en ridicule et rejeté comme une pure extravagance, et que tous ceux qui osent le confesser soient traités de fous et d'enthousiastes. C'est là l'apostasie qui devait arriver, qui entraîne les hommes de tout ordre et de tout rang et qui semble avoir inondé toute la terre. « Promenez-vous par les rues de Jérusalem, et informez-vous par ses places si vous trouverez un homme » (Jérémie 5 v.1), un homme qui aime le Seigneur son Dieu de tout son cœur, et le serve avec toute sa force. Notre pays (pour ne parler que de lui) gémit, submergé par l'impiété. Que d'abominations de toute espèce se commettent chaque jour, et bien souvent avec impunité, par des hommes qui pèchent le front haut et se font gloire de leur infamie ! Qui pourrait énumérer les jurements, les imprécations, les blasphèmes, les paroles profanes, les mensonges, les calomnies, les médisances ; les profanations du jour du Seigneur ; les actes de gloutonnerie et d'ivrognerie ; les actes de vengeance ; les fornications, les adultères et les diverses formes d'impureté ; les fraudes, l'injustice, l'oppression, les extorsions qui, comme un déluge, couvrent notre pays ?

Et même parmi ceux qui se sont gardés purs de ces grossières abominations, que d'emportements et d'orgueil ! que d'indolence et de paresse ! que de mollesse et de sensualité ! que de luxe et d'amour exagéré du bien-être ! que d'avarice et d'ambition ! que de soif des louanges ! que d'amour du monde ! que de crainte des hommes ! Et qu'il y a peu, en même temps, de vraie religion ! Où sont, ceux qui aiment Dieu et leur prochain, comme il nous le commande ? D'un côté, se trouvent, ceux qui n'ont pas même l'apparence de la religion, et, de l'autre, ceux qui n'ont que cela ; le sépulcre ouvert, là le sépulcre blanchi. De telle sorte que quiconque voudrait examiner de près une assemblée quelconque (sans excepter, je le crains, celles qui se réunissent dans nos églises) la trouverait composée, en partie de Sadducéens, en partie de Pharisiens ; les premiers ne s'inquiétant pas plus de la religion que s'il n'y avait « ni résurrection, ni anges, ni esprits » (Actes 23 v. 8) ; et les seconds faisant de la religion une pure forme, privée de vie, un ensemble d'observances ennuyeuses, sans foi véritable, sans amour pour Dieu, sans joie par le Saint-Esprit !

Plût à Dieu que je pusse faire une exception en faveur de ceux qui se trouvent ici ! « Frères, le souhait de mon cœur et la prière que je fais à Dieu pour vous, c'est que vous soyez sauvés » (Romains 10 v. 1), de ce débordement d'impiété, et que ses vagues orgueilleuses s'arrêtent ici. Mais est-ce bien le cas ? Dieu sait que non, et notre conscience le sait aussi. Vous ne vous êtes pas conservés purs. Nous aussi, nous sommes corrompus et abominables ; il y en a peu qui aient de l'intelligence ; il en a peu qui adorent Dieu en esprit et en vérité.

Or, « ne punirai-je point ces choses-là, dit l'Eternel, et mon âme ne se vengera-t-elle point, d'une telle nation ? » (Jérémie 5 v. 9). Oui, sans doute, et nous ne savons pas s'il ne dira pas bientôt à l'épée : « Epée, frappe celle terre ». Il nous a donné beaucoup de temps pour nous repentir ; il nous donne encore cette année de délai, mais il nous avertit et nous réveille par son tonnerre. Ses jugements se promènent sur la terre, et nous avons tout lieu de nous attendre au plus sévère de tous ; peut-être viendra-t-il ôter notre chandelier de sa place, si nous ne nous repentons, et ne faisons nos premières œuvres, si nous ne revenons aux principes de la réformation, à la vérité et à la simplicité de l'Évangile. Peut-être résistons-nous maintenant au dernier effort de la grâce divine pour nous sauver. Peut-être avons-nous presque comblé la mesure de nos iniquités, en rejetant les desseins de Dieu envers nous et en repoussant ses messagers.

Ô Dieu, « souviens-toi, lorsque tu es en colère, d'avoir compassion » (Habacuc 3 v. 2). Sois glorifié par notre réforme, et non par noire destruction ! Fais-nous la grâce d'« écouter la verge et celui qui l'a ordonnée » (Michée 6 v. 9). Maintenant que tes « jugements sont sur ta terre, que les habitants de la terre apprennent la justice ! » (Esaïe 36 v. 9).

Mes frères, il est grand temps de nous réveiller de notre sommeil, avant que la grande trompette du Seigneur ne se fasse entendre, et que notre pays ne devienne un champ du sang. Puissions-nous « reconnaître les choses qui regardent notre paix, avant qu'elles ne soient cachées à nos yeux ! » (Luc 19 v. 42). Seigneur, convertis-nous à toi, et que ta colère s'éloigne de nous. Seigneur, « regarde des cieux, et vois et visite cette vigne » (Psaume 80 v. 15), et fais-nous reconnaître le temps de notre visitation. « O Dieu de notre délivrance, aide-nous pour la gloire de ton nom ! Délivre-nous, pardonne-nous nos péchés, pour l'amour de ton nom ! » (Psaume 79 v. 9). « Et nous ne nous détournerons plus de toi. Rends-nous la vie, et nous invoquerons ton nom. O Eternel, Dieu des armées, ramène-nous ! Fais reluire ta face et, nous serons délivrés ! » (Psaume 80 v. 19 et 20).

« Or, à Celui qui, par la puissance qui agit, en nous, peut faire infiniment plus que ce que nous demandons et que nous pensons ; à Lui soit rendue la gloire dans l'Eglise, par Jésus-Christ, dans tous les âges, aux siècles des siècles. Amen » (Ephésiens 3 v. 20 et 21).

 

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