Comment obtenir la direction Divine ?
Or c'est le contraire qui est manifeste dans les Écritures. La note dominante de chaque vie qui y est décrite, est que ces hommes faisaient uniquement ce que Dieu leur disait de faire.
« Le Seigneur dit à Moïse… », « Paul entendit une voix qui lui disait... », et par-dessus tout, le Christ déclarait : « Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même et le Père qui demeure en moi, c'est lui qui fait les œuvres (Jean 14 v. 10) ».
Ces dernières paroles du Christ sont d'une grande importance, car elles excluent une idée fausse que j’ai gardée pendant des années, et que beaucoup de gens se font aussi ; j'avais l'habitude de dire : « si seulement Dieu me parlait d’une voix audible ou dans une vision, comme aux hommes de la Bible, je saurais comment agir ». Mais ici le Christ dit qu'il était guidé par une voix intérieure et non par une apparence extérieure. J'ai découvert que dans la grande majorité des exemples historiques de la Bible, il en est de même, car nous n'avons aucun droit d'imaginer une voix audible ou une apparence visible, à moins que cela ne soit clairement affirmé.
Ce fait important met la direction divine à ma portée et à celle de tous les croyants. Les visions et les voix sont extrêmement rares, en fait elles n'ont jamais été expérimentées par l'auteur ; nous n'avons cependant aucun droit de limiter Dieu dans sa manière de se révéler, mais la communion avec une Personne demeurant en nous est le privilège de tous et l'expérience permanente de quelques-uns.
Un autre point à noter est que cette direction est une communication directe de l'Esprit à notre esprit, et ne doit pas être confondue avec celle des Écritures. La Parole écrite guide le peuple d'une manière générale. La Bible est la révélation inspirée et infaillible des principes de la vie chrétienne et toute direction individuelle non-conforme vient d'une mauvaise source.
Il peut se faire, dans certains cas, qu'une phrase de l’Écriture soit le moyen par lequel l'Esprit nous parle mais, même alors, ce qui en fait une direction pour moi, c'est son application par l'Esprit à une situation donnée comme si elle bondissait en quelque sorte du livre dans mon cœur.
C'est l'Esprit qui donne la direction, toujours en conformité avec les Écritures, peut-être par les paroles mêmes de l’Écriture, mais c'est l'Esprit habitant en nous qui nous guide. Romains 8 v. 16 exprime la première expérience de communion spirituelle faite par chaque croyant : L'Esprit, rendant témoignage à notre esprit. La direction relative aux détails de la vie, n'est qu'une extension de cette faculté d'entendre le langage intérieur, acquise au travers du sang de la réconciliation et par la conscience de ce que l'Esprit habite en nous.
Comprenant donc qu'on doit obtenir la direction d'une Personne demeurant en nous, le Saint-Esprit, et que c'est là le privilège de tous les croyants, nous allons examiner la manière de l'obtenir. Voici celle que l'auteur connait le mieux et que nous pratiquons constamment dans les réunions quotidiennes de notre Quartier Général, lorsque nous nous occupons des problèmes de la Croisade.
Premièrement, nous cherchons à être aussi sûrs que possible d'aborder le sujet sur lequel nous désirons la lumière, comme des serviteurs de Dieu, voulant accomplir Sa volonté selon Ses voies ; évidemment, cela ne prend ni ne doit prendre longtemps, car c’est l'attitude normale des vies que le Christ habite. Nous nous examinons nous-mêmes pour être aussi certains que nous pouvons l'être que notre objectif est Sa gloire, et que nous sommes prêts à faire tout ce qu'Il peut demander.
Dès lors nous donnons à la réflexion sa place et son usage légitimes. C'est là qu'il y a le plus de confusion en ce qui concerne la direction divine. Certains donnent trop d'importance à la raison humaine, au « sens commun », le confondant avec la voix du Seigneur, d'autres lui en donnent trop peu, s'en détournant comme d'une chose charnelle, et essayant de trouver la direction en faisant le vide dans leur esprit. La vérité est que la raison humaine est une servante éminemment utile, mais n'a jamais été créée pour être l'arbitre final de la vérité dans la personnalité humaine. L'exaltation de la raison humaine jusqu'au trône de l'autorité dans notre vie est le péché des « sages de ce monde ».
La raison est le grand centre de triage, mais ce n'est pas à elle de choisir. Son rôle est d'examiner, cataloguer, émettre des théories, mémoriser, mais non de diriger. Ceci, dans l'être régénéré, c'est le rôle de l'Esprit. Une raison sanctifiée reste le don magnifique par lequel l'homme peut contempler les hauteurs et les profondeurs des mystères divins ; mais la direction qui conduit à la décision doit être trouvée dans l'esprit renouvelé, demeure et trône du Saint-Esprit.
Ainsi, l'homme qui dans les temps bibliques a connu la direction divine plus parfaitement qu'aucun autre, Moïse, fait clairement la distinction quand, indiquant la source de ses paroles d'autorité, il dit : « A ceci vous connaîtrez que l'Eternel m'a envoyé pour faire toutes ces choses, et que je n'agis pas de moi-même (Nombres 16 v. 28) ». Ses facultés de raisonnement et d'exposition étaient un instrument pour recevoir et proclamer les révélations de Dieu. La raison doit être pleinement utilisée, mais on ne doit pas en abuser : Elle doit être l'instrument de la direction, mais non le guide.
Conformément à cela, nous examinons attentivement la situation, nous cherchons à savoir tout ce qu'on peut en connaître, nous laissons l’Écriture projeter sur elle sa lumière mais, ceci fait, nous refusons de prendre une décision d'après nos raisonnements et nos recherches. La décision doit venir du témoin intérieur.
Aussi pour discerner sa voix, nous changeons à ce moment de tactique. Jusque-là nous avions l'esprit occupé de notre problème, mais maintenant, délibérément, nous cessons d’y penser. Lorsque Dieu parle, c'est toujours dans le calme. Quand le cœur est troublé et l'esprit occupé par une situation, on ne peut entendre sa voix. Notre attitude intérieure est semblable à la surface de l'eau.
Si elle est agitée, on ne peut voir aucune image s'y réfléchir ; lorsqu'elle est tranquille, on distingue les détails. Ainsi donc lorsque nous avons emmagasiné les faits dans notre esprit, la meilleure chose que nous puissions faire c'est de les abandonner à Dieu. Ce n'est pas de l'insouciance mais une réorientation de notre attention. Nous nous concentrions sur un problème, maintenant nous nous concentrons sur Celui qui donne la solution.
Nous n'essayons pas de forcer la réponse, ni d'en fabriquer une. Nous demeurons comme de petits enfants, libres de soucis, libres de toute hâte, mais refusant d'agir jusqu'à ce que nous sachions. Nous soutenons que nous avons le droit de savoir car, par Sa grâce, nous sommes Ses serviteurs, et s'il est une chose à laquelle un serviteur a droit, c'est bien de recevoir des ordres.
Alors vient la conviction. La manière dont elle vient importe peu du moment qu'elle vient. Souvent les circonstances s’arrangent d'elles-mêmes de manière à rendre évident un certain développement, ceci arrive très fréquemment. Quelquefois c'est par le moyen d'un verset de l’Écriture ou par une assurance intérieure. Mais, quels que soient les moyens utilisés par l'Esprit, le point important est qu'il communique à notre esprit, au travers de l'accumulation des faits, une solide certitude que telle est bien la voie de Dieu.
Voilà la paix de Dieu siégeant en arbitre (Colossiens 3 v. 15) et prononçant le verdict de Dieu sur la situation. Quand nous avons cela, alors nous pouvons agir, affirmer, croire dans la pleine assurance de la foi ; car nous partons, non pour gagner une victoire ou chercher un chemin, mais pour ramasser le butin d'une victoire déjà remportée, ou pour atteindre un but, ayant un plan tout tracé entre nos mains.
Source : « Toucher l'invisible » - Auteur : Norman Percy Grubb