Études sur la Parole.25

Études sur la Parole.25

Nombres chapitre 20 à 28 - Dans les Nombres, nous trouvons le service et la marche du peuple qui sont, en figure, le service et la marche des saints à travers ce monde : et par conséquent ce qui se rapporte aux Lévites, et à la traversée du désert.

Nombres chapitres 20.

Marie la prophétesse meurt ; Israël vieillit, pour ainsi dire, dans le désert ; et la voix qui chantait des chants de triomphe quand le peuple montait du sein de la mer Rouge, est muette dans le tombeau. En outre l’eau manquait. Le trajet se prolongeait, les ressources étaient loin d’augmenter ; au contraire, ce qu’il y avait eu de joie et de témoignage était près de disparaître. Le peuple s’attroupe contre Moïse et contre Aaron. Dieu l’adresse à la ressource qu’il avait établie pour empêcher les murmures. Si nous avons assisté précédemment au spectacle de sa sainteté, nous voyons maintenant ses ressources et sa bénédiction.

« Prends la verge », dit Dieu (il n’en connaît point d’autres maintenant), « et parle au rocher, et il donnera ses eaux ». Il n’y a rien à faire qu’à montrer le signe de grâce (de la sacrificature intervenant de la part de Dieu selon la grâce dont il a revêtu Son autorité), et à dire le mot, et tout ce dont le peuple a besoin sera obtenu immédiatement. Ce n’était pas précisément la grâce qui avait accompagné le peuple depuis la mer Rouge jusqu’à Sinaï ; ce n’était pas non plus l’autorité qui punissait le péché ; mais c’était la grâce sacerdotale, prenant connaissance du péché et des besoins pour restaurer le peuple des souillures du premier et obtenir tout ce qui répondait aux autres.

Mais Moïse, tout en prenant, selon le commandement de Dieu, la verge qui avait fleuri, aigri par la rébellion du peuple, pense à son autorité et à leur révolte ; il n’a pas l’intelligence des conseils de la grâce et parle avec imprudence : « Vous ferons-nous sortir de l’eau de ce rocher ? » Précédemment il avait dit : « Que sommes-nous, que vous murmuriez contre nous ? » (Exode 16 v. 7). La révolte du peuple et le mépris de sa propre autorité ont plus de prise sur l’esprit de Moïse que l’intelligence de la grâce de Dieu ; « il frappe le rocher de sa verge ». C’est ce qu’il avait dû faire la première fois. Christ, le rocher, a dû être frappé, pour que l’eau sortit de lui en faveur de son peuple ; mais il ne peut y avoir une répétition de cet acte. Maintenant, sous la sacrificature, nous n’avons qu’à parler selon la puissance vivante de cette sacrificature que Dieu a établie, et il y a réponse en grâce à tous nos besoins. On gâterait, pour ainsi dire, les fruits et les fleurs de cette verge d’Aaron en frappant avec elle et telle n’est pas la pensée qui y est présentée.

Moïse n’a pas sanctifié le nom de Dieu ; il n’a pas attaché au caractère que Dieu avait pris l’importance qui lui était due : il n’a pas respecté Dieu dans la position qu’Il avait daigné prendre ; mais Dieu se sanctifie d’autant plus qu’il agit ici en grâce et désaltère le peuple malgré tout. Moïse s’est glorifié lui-même, et devant Dieu il a été abaissé. Il n’a pas su abandonner la position où il avait été placé, pour avoir communion avec les pensées de la grâce surabondante, souveraine et bonne de son Dieu, dépassant en compassion la justice et l’autorité sous lesquelles il avait placé son peuple. Toutefois Dieu n’abandonne pas son pauvre serviteur. Que nous sommes insignifiants en comparaison de sa grâce !

La grâce de la sacrificature seule peut amener au bout de la traversé du désert un peuple tel que nous sommes.

Mais la traversé du désert touche à sa fin. Il s’agit maintenant des ennemis qui s’opposent à ce qu’elle se termine et à ce que le peuple entre dans le pays désiré, dans ce pays de la promesse vers lequel il a tendu si longtemps. Édom, plein de jalousie, ne veut pas laisser raccourcir le chemin. Israël se détourne de lui. Il est des personnes qui s’opposent à nous, desquelles il convient de se détourner, à cause de quelque relation extérieure qui existe entre elles et nous, bien qu’elles soient animées d’une haine implacable ; il faut savoir comment les discerner. Dieu les jugera quand son temps sera venu ; notre main ne doit pas être sur elles. Quant aux ennemis de Dieu, il faut qu’ils soient nos ennemis ; là où la puissance de l’ennemi est évidente, nous sommes appelés à combattre les combats de Dieu. Mais nous rencontrons en chemin ceux qui ont pour origine les sources de la promesse, quoi qu’ils soient selon la chair et caractérisés par la chair. Nous les laissons à Dieu ; ce n’est pas à nous, mais à lui, qu’il appartient d’en juger. L’occasion pour entrer en lutte n’est pas apparente ; elle ne serait pas légitime pour le peuple.

Chapitre 21.

Maintenant Aaron s’en va aussi. Le service revêt, à la fin, un autre caractère : il ne s’agit pas précisément de conduire le peuple avec patience à travers le désert où la chair se manifeste ; il va rencontrer des ennemis et des difficultés, car il est pour nous des difficultés, distinctes de la conduite et de la patience de la vie. Les Israélites sont aux prises avec les Cananéens dans le midi, quoi qu’ils ne soient pas encore entrés dans le pays. Mais le roi des Cananéens a été averti de leur arrivée par la présence des espions ; c’était encore un des fruits du manque d’énergie, de foi, qui les avait fait envoyer. Combien peu nous gagnons par la prudence de l’incrédulité ! Elle donne prise à la puissance et aux attaques de l’ennemi. Toutefois, quoique ces ennemis aient quelques avantages au commencement lorsqu’Israël se laisse attaquer, quand le peuple est prêt à les détruire à la façon de l’interdit, Dieu les livre entre ses mains. Prenons note de cela.

Mais le peuple, en proie à la fatigue, murmure encore, car en effet le chemin était long. Ils se battaient contre les Cananéens, sans posséder encore le pays, car il n’était question que de détruire leur puissance tout en ne possédant rien. Ce combat n’avait lieu que pour l’amour de Dieu et pour sa gloire. Le peuple parle contre Dieu ; alors Dieu intervient et lui fait sentir toute la puissance de l’ennemi, du serpent ancien. Christ, fait péché pour nous, est le seul remède parfaitement efficace. La seule vue de cette merveille procure la guérison, car l’efficace est dans la chose même devant Dieu.

Ici il ne s’agit pas de conduire le peuple, mais de répondre au jugement de Dieu, soit final, soit comme châtiment, et à la puissance de l’ennemi contre nous en présence de ce jugement, et même comme effet de ce jugement. Dans ce cas, la question est entre nos âmes et Dieu : il s’agit de la mort, ou bien, tout simplement, de la mort de Jésus. Il nous faut nous soumettre à la mort, comme nous trouvant dans une position irrémédiable, et, nous soumettant à la justice de Dieu, regarder au moyen qu’il a ordonné, c’est-à-dire à Christ élevé pour nous.

Puis Israël passe plus avant ; mais il n’est pas encore dans le pays. Dieu le soulage et le rafraîchit de sa libre grâce, sans qu’il murmure. Il assemble le peuple. Israël célèbre de nouveau, tout près du pays, les puits qui se trouvent dans le désert. Ils peuvent dire maintenant eux-mêmes :

« Monte, puits » : plus de rocher à frapper, plus de murmures quand on est près du pays ! La question qui se pose n’est plus s’ils vivront à la fin de leur voyage, car il s’agit d’être sauvés de la blessure mortelle du serpent. Ils sont guéris, ils marchent, ils boivent avec joie et chants de louanges. Ils creusent, car leur activité se déploie quand ils se trouvent en présence de la grâce de Die et l’eau monte dans le désert.

Nous rencontrons (verset 21) des personnes avec lesquelles nous ne désirons pas avoir de conflit, mais elles ne veulent pas nous laisser en paix. Notre guerre est avec ceux qui possèdent notre héritage au-delà du Jourdain. Si nous sommes attaqués, il nous faut nous défendre, mais nous ne sommes pas les agresseurs. Israël désire passer en paix à travers le pays des Amoréens ; mais ceux-ci ne veulent pas le leur accorder, et subissent les conséquences de la guerre qu’ils ont voulu avoir avec le peuple de Dieu. Israël prend leurs villes, et commence déjà de ce côté du Jourdain à réaliser, comme par anticipation, la possession de la promesse.

Chapitre 22.

Moab aussi s’oppose en vain. Israël campe maintenant dans les plaines de Moab, n’ayant que le Jourdain entre lui et le pays de son repos. Mais où est son droit d’y entrer ? Si l’ennemi ne peut s’opposer à lui par la force, il essaiera de le faire par un autre moyen, en plaçant sous la malédiction le peuple qui l’avait, en effet, bien méritée.

Balac envoie des messagers à Balaam. La grande question, dans cette scène si touchante, est celle-ci : Satan peut-il réussir dans ses desseins, en maudissant le peuple de Dieu, de manière à l’empêcher d’entrer dans le pays de promesse ? (1) Il ne s’agit pas simplement de la rédemption au commencement du voyage d’Israël, et de la joie qui en est le résultat, mais, à la fin du voyage, lorsque toute l’infidélité du peuple a été manifestée, son infidélité, même après que le Seigneur l’a amené à Lui, Satan pourra-t-il réussir alors ? Non.

1. Il est du plus haut intérêt de voir le caractère spécial de cette prophétie.

C’est Dieu qui, de sa propre volonté, intervient contre l’ennemi pour prendre le parti de son peuple, et cela même à son insu, ou sans qu’il le lui demande. Cette prophétie n’est pas, comme elles le sont presque toutes, un appel à la conscience du peuple, accompagné de promesses calculées pour soutenir la foi du résidu, au milieu des contredisants. Le peuple n’en sait rien ; il murmure peut-être encore dans ses tentes (si belles aux yeux du prophète qui voit la vision du Tout Puissant), au sujet des voies de Dieu à son égard. C’est Dieu, déclarant ses propres pensées et confondant la malice de Satan, l’ennemi auquel il a affaire. C’est pourquoi cette prophétie est si complète : elle nous présente en esprit toute notre part (littéralement la part d’Israël, comme cela est évident dans la quatrième prophétie) : la séparation, la justification, la beauté aux yeux de Dieu (tout ce qui répond à la présence de l’Esprit de Dieu), et la couronne de gloire par la venue de l’étoile de Jacob, de Christ lui-même dans sa gloire.

Lorsque Moïse, dans ces mêmes plaines de Moab, a lieu de dire, en mentionnant leur conduite envers Dieu : « Vous avez été un peuple pervers et rebelle depuis le jour que je vous ai connus » (et, en effet, ils avaient été excessivement revêches, un peuple de col on ne peut plus roide : ne le savons-nous pas ?) Dieu dit, par la bouche de Balaam, témoin involontaire de la vérité : « Il n’a pas aperçu d’iniquité en Jacob, ni n’a vu d’injustice en Israël ». Quel témoignage ! Quelle grâce merveilleuse ! Quelle perfection dans les voies de Dieu ! Dieu voit clairement ; il ne se trompe pas ; il dit la vérité selon la perfection de son intelligence infinie ; et c’est parce qu’elle est infinie, qu’il ne peut voir d’iniquité dans le peuple racheté. Comment en verrait-il dans ceux qui sont lavés dans le sang de l’Agneau ? Dieu non plus ne le veut pas.

Dans ses voies envers son peuple, il verra tout, prendra connaissance de tout ; mais lorsqu’il s’agit de l’accusateur, c’est une question de justice. Dieu ne voit que ceci, c’est que, selon les conseils de sa grâce, il a donné une rançon, que les péchés de son peuple ont été expiés. Il ne pouvait en justice voir ces péchés. La bouche de l’accusateur est donc obligée de confesser qu’il n’y en a pas, et qu’il n’y a pas de puissance de l’ennemi contre Jacob.

Ce qui est particulièrement heureux et consolant dans le sujet qui nous est présenté ici, c’est de voir que Dieu agit et juge d’après ses propres pensées. Du commencement à la fin, il a eu des pensées à notre sujet. Il a fait ce qui était nécessaire pour concilier toutes ses voies, dans leur accomplissement, avec les exigences de la justice éternelle ; mais il a ces pensées à notre égard et agit envers nous en conséquence. La foi saisit ces pensées de Dieu, les accepte, se fonde sur elles. De là découlent la joie et la paix ; tandis que la présence de Dieu (au milieu d’un peuple qu’il agrée et auquel il a donné une nouvelle nature), assure d’une manière pratique la sainteté dont Il ne peut se dispenser, ou bien juge, pour la gloire de son nom tout ce qui s’en écarte. Mais ici c’est Dieu agissant, jugeant, en dépit de tout, selon ses propres pensées.

Balaam était un triste personnage. Il est forcé de voir de loin la bénédiction de Dieu sur son peuple, mais, quand il est près et dirigé par son cœur naturel et sa propre volonté, il ne voit que le chemin de l’erreur dans lequel il veut l’entraîner, pour lui faire perdre cette bénédiction, si cela était possible, et il s’appuie sur ce raisonnement, que le Dieu juste ne peut bénir un peuple pécheur. On ne peut s’imaginer une plus grande iniquité.

Nous dirons quelques mots sur son caractère typique. Mais poursuivons l’histoire. Balac envoie chercher Balaam. Celui-ci désire interroger l’Éternel, soit par crainte instinctive, soit pour attacher, aux yeux des autres, l’importance du nom de l’Éternel à ce qu’il fait.

Effectivement, Dieu intervient et même le prévient ; c’est lui qui vient à Balaam, qui prend la chose en main, et a l’ascendant sur l’esprit inique de Balaam, malgré lui ; car Balaam n’a aucune intelligence de la pensée de Dieu. Dieu avait dit : « Tu n’iras pas avec eux, car ce peuple est béni ». Quelle est sa réponse ? « L’Éternel refuse de me laisser aller ». Il aurait bien voulu aller ; son cœur était tourné vers la récompense de Balac ; mais il craint devant Dieu. La bénédiction du peuple n’entre pas dans sa pensée ; il est complètement étranger à la générosité de la grâce, indifférent à la pensée que Dieu ait béni son peuple et à la joie de voir le peuple béni.

Aussi, lorsque la tentation se renouvelle, il dit bien qu’il ne peut pas transgresser le commandement de l’Éternel son Dieu ; il fait le pieux, et en réalité il n’était pas entièrement dépourvu de sincérité, car Dieu le tenait de près, tout en permettant ces choses. Mais, en même temps, Balaam engage les envoyés de Balac à rester pour voir ce que l’Éternel aurait de plus à lui dire. Qu’avait-il besoin d’en savoir davantage au sujet de l’invitation à maudire ce peuple que Dieu lui avait dit être béni ? Il n’entre nullement dans les pensées du cœur de Dieu ; il n’a pas une sympathie pour Lui ; il est gouverné par la crainte des conséquences. Autrement, il aurait été si heureux de la bénédiction du peuple, qu’il aurait eu horreur de maudire ce que Dieu avait béni. Dieu, pourtant, veut se servir de lui pour rendre un témoignage éclatant en faveur de son peuple, tout en condamnant les voies perverses du prophète, car elles étaient en effet perverses. Il lui fait voir sa perversité et sa folie qui le rend plus stupide que l’ânesse qui le portait ; mais en même temps il lui fait continuer son chemin.

Chapitre 23.

Cette rencontre de l’ange en chemin sert à le forcer, par la crainte, à prononcer fidèlement ce que Dieu mettrait dans sa bouche. Balaam va à la rencontre, il ne dit pas de quoi (chapitre 23 v. 15). Il est évident (chapitre 24 v. 1) qu’il avait mêlé des enchantements avec la profession du nom de l’Éternel, et qu’il avait été ainsi l’instrument de l’ennemi, sous le manteau du nom de l’Éternel, cas profondément solennel ! Il allait ainsi rencontrer la puissance mystérieuse qui venait là, mais Dieu vient à sa rencontre. Dieu retient et empêche en faveur de son peuple toute puissance de l’ennemi, et oblige Balaam à dire ce qu’Il veut, Lui. Balaam regarde Israël d’en haut et prononce sa prophétie.

Cette prophétie se divise en quatre parties. Israël en est l’objet ; mais, en principe, elle s’applique aussi à l’Église.

La première prophétie annonce la séparation du peuple d’avec le monde : « C’est un peuple qui habitera seul » ; il sera séparé pour Dieu et ne sera pas compté parmi les nations.

La deuxième prophétie déclare que Dieu ne se repent pas. Dieu a béni Israël, ne ratifiera-t-il pas ce qu’il a dit ? Le peuple est justifié et sans péché aux yeux de Dieu. C’était Dieu qui les avait fait sortir d’Égypte. Ce peuple avait « la force des buffles », et la puissance de l’ennemi, que Balaam avait recherchée dans ses enchantements, était nulle contre lui.

Chapitre 24.

Balaam, voyant enfin que Dieu voulait bénir, se laisse aller à la puissance de Dieu, il ne va plus à la rencontre des enchantements, et l’Esprit de Dieu vient sur lui. La justification du peuple étant maintenant déclarée, l’Esprit de Dieu peut lui rendre témoignage, au lieu de restreindre son témoignage aux pensées et aux intentions de Dieu. Balaam voit Israël d’en haut ; ayant la vision du Tout-Puissant, il voit le peuple d’en haut selon les pensées de l’Esprit de Dieu, et comme il existe dans les pensées de Dieu lui-même. Les yeux du prophète sont ouverts. Remarquez ici que ce n’est pas l’anticipation de Canaan, ni Israël dans ses habitations permanentes ; Balaam tourne sa face vers le désert, et voit Israël demeurant dans ses tentes. Là, l’Esprit les voit et déclare la beauté et l’ordre du peuple aux yeux de Dieu. L’eau du rafraîchissement de Dieu y était aussi toujours avec lui. Il était comme des jardins auprès d’un fleuve ; l’Éternel l’avait planté comme des arbres d’aloès ; aussi serait-il grand parmi les nations, une source de puissance et de joie. Il boit aux sources de Dieu et en répand abondamment les eaux autour de lui pour d’autres. Dieu l’avait fait sortir d’Égypte, il était l’ouvrage de Dieu, et la puissance de Dieu irait avec lui contre ses ennemis.

Nous trouvons donc ici, en troisième lieu, la beauté, une fraîcheur dont les sources ne tarissent pas, et la puissance (ce que l’Esprit fait aussi pour l’Église).

En quatrième lieu, l’Esprit nous présente la venue du Christ, l’Étoile de Jacob, qui couronne la gloire du peuple. Seulement, comme elle vient au milieu d’Israël, c’est en jugement. Quant à nous, ce sera pour nous enlever d’ici-bas, afin de nous faire participer à la joie de sa présence, aux noces de l’Agneau.

En résumé, nous voyons la séparation du peuple d’avec le monde ; sa justification ; son ordre, sa beauté, comme planté de Dieu près des sources éternelles du fleuve de Dieu ; puis l’avènement du Christ. La prophétie est de toute beauté. Remarquez aussi que ces prophéties répondant à chaque nouvel effort de maudire, ne sont point des répétitions. Chacun de ces efforts manifeste quelque chose de plus de ce que Dieu préparait dans son cœur en vue de bénir son peuple. Il n’est point sans intérêt de voir comment Balak use de toutes les ressources de l’homme et de la superstition, pour amener la malédiction sur Israël. Il n’avait aucune idée de Dieu, et c’était avec Dieu qu’il avait affaire.

Il est très important pour nous de voir parfois l’Église d’en haut, dans le désert, mais dans la beauté des pensées de Dieu, une perle de grand prix. En bas, au milieu du camp, dans le désert, que de murmures, que de plaintes, que d’indifférences, que de motifs charnels on aurait vus et entendus ? D’en haut, pour celui qui voit la vision de Dieu, qui a les yeux ouverts, tout est beau. « Je suis en perplexité à votre sujet », dit l’apôtre, et tout de suite après : « J’ai confiance à votre égard, par le Seigneur ». Il nous faut monter jusqu’à Lui pour avoir ses pensées de grâce, à Lui qui voit la beauté de son peuple, de son Assemblée, à travers tout le reste, car elle est belle. Sans cela, ou l’on serait entièrement découragé, ou l’on se contenterait du mal. Cette vision de Dieu nous ôte ces deux pensées en même temps.

On voit le jugement final des navires de Kittim (c’est-à-dire de l’occident, au nord de la Méditerranée), et celui de leur chef, lorsqu’il aura affligé Assur et Héber aussi. Ce sera le jugement terrible de Dieu à la fin de ce siècle.

Un mot encore sur la position de Balaam.

À la fin d’une économie basée sur une connaissance quelconque de Dieu, quand la foi se perd tandis qu’on retient la profession, cette dernière a une renommée dont les hommes se prévalent, comme ils le font maintenant du nom du christianisme. Satan s’en sert ; on cherche la puissance auprès de lui ; on va à la rencontre des enchantements, parce que, tout en se prévalant du nom de Dieu révélé, on cherche à satisfaire ses propres convoitises, et l’importance du nom de Dieu est attachée à l’œuvre du diable. Cependant Dieu est reconnu jusqu’à un certain point. On le craint, et il peut intervenir ; mais le système est diabolique, bien qu’il soit sous le nom du Seigneur, avec une crainte partielle du Seigneur, et une frayeur qui le reconnaît comme un objet de crainte. Le peuple de Dieu est préservé au milieu de ce mal ; mais c’est une pensée bien solennelle, et c’est en réalité l’histoire du système chrétien.

Chapitre 25.

Enfin, le malheureux Balaam, dont le cœur était dans les liens de l’iniquité, voyant qu’il ne peut pas maudire par la puissance de Satan, cherche à rendre la bénédiction de Dieu impossible en entraînant le peuple dans le péché et dans l’idolâtrie. À l’égard du peuple, il ne réussit que trop bien. Dieu envoie un châtiment ; et, tandis que le peuple s’humilie, l’énormité du mal excite l’indignation de Phinées, lequel, agissant avec l’énergie qui convenait aux circonstances, arrête la plaie et acquiert une sacrificature permanente dans sa famille.

Chapitre 26.

La traversé du désert étant maintenant terminée, Dieu dénombre de nouveau son peuple et le compte nom par nom, comme ses héritiers prêts à entrer dans leur héritage. Il les a gardés à travers tout jusqu’à la limite de Canaan ; leurs vêtements mêmes ne se sont pas usés. Il arrange les détails de l’héritage, et établit un chef à la place de Moïse pour les introduire dans le pays de promesse. Le chapitre 26 nous présente ce dénombrement.

Chapitre 27.

Au commencement du chapitre 27 nous trouvons des détails sur l’ordre selon lequel on devait hériter. La faveur de voir le pays de la promesse est accordée à Moïse, et le peuple est placé sous la conduite de Josué pour y entrer. Moïse et Aaron l’avaient conduit à travers le désert ; mais ici nous entrons dans une scène nouvelle, et Josué (pour l’Église : Christ dans la puissance de son Esprit) est désigné pour la conquête du pays. Mais il dépend de la sacrificature pour y progresser, comme de fait la présence et les opérations du Saint Esprit dépendent de la présence de Christ dans le lieu saint.

Chapitre 28.

Les chapitres 28 et 29 nous présentent le culte du peuple, les oblations qui sont la viande de Dieu. Arrêtons-nous un moment sur ces deux chapitres. Ce ne sont pas les voies de Dieu, et le rassemblement du peuple autour de Lui, comme au chapitre 33 du Lévitique ; il est question ici des offrandes elles-mêmes (et, en particulier, des sacrifices par feu d’agréable odeur), sauf ce qui est purement accessoire (1).

1. Pour ce genre de sacrifice, voir les Types du Lévitique.

Premièrement, il y a des agneaux pour le service journalier, du matin et du soir ; et pour celui du sabbat, l’offrande de deux agneaux ; puis aussi des jeunes taureaux et des béliers pour les fêtes extraordinaires. L’agneau a la signification la plus simple : c’est la présentation constante de la valeur de Christ et des fidèles en lui, le vrai Agneau de Dieu, la bonne odeur de son sacrifice montant continuellement, jour et nuit. Lors du vrai sabbat son efficace ne montera que plus abondamment, en fait d’intelligence et d’application. On peut dire aussi plus abondamment pour Dieu lui-même, quant à la manifestation complète du fruit du travail de l’âme du Sauveur.

Les jeunes taureaux me semblent représenter plutôt l’énergie du dévouement des personnes, dans leur estimation de ce sacrifice. C’était le plus grand objet qu’on pût présenter ; ici aussi, cela se rapporte au sacrifice de Christ, et au prix qu’on y attache.

Le bélier était toujours une victime de consécration ou de réparation quand on avait violé les droits de consécration.

Quant au nombre des victimes de ces deux dernières espèces, il y avait, en général, deux jeunes taureaux, un bélier, et sept agneaux ; puis, un jeune taureau et un bélier additionnels le premier jour du septième mois (chapitre 19 v. 2) ; un jeune taureau, un bélier, sept agneaux, le dixième jour de ce mois, et un nombre décroissant de jeunes taureaux aux jours de la fête des tabernacles.

Il me semble que tout ceci nous donne le témoignage du culte offert à Dieu sur la terre.

Ainsi, lorsque ce témoignage est renouvelé, lorsque Dieu renouvelle la lumière qui le produit, lors de la première fête signalée ici, la réponse de la part de l’homme est simple et parfaite ; les deux jeunes taureaux (comme il y avait deux agneaux le jour du sabbat), sont le plein et complet témoignage du dévouement de l’homme, car deux personnes rendent un témoignage valable. Le bélier de consécration est l’estimation du sacrifice de Christ pleinement développé. L’homme étant toujours ici-bas, et le péché étant toujours en question, le bouc était ajouté en offrande pour le péché. Si le culte du peuple se rattachait à la résurrection de Christ (chapitre 28 v. 17 à 22), il en était de même, et aussi à l’occasion de l’œuvre du Saint Esprit pour le rassemblement (verset 26 et 30). C’était l’exercice de la puissance de la part de Dieu qui donnait occasion au culte ; la réponse de la part du peuple était la même.

 

Arthur KatzUn message de John Nelson Darby.
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