La connaissance augmentera
…Et la connaissance augmentera … oui, mais laquelle ? - La connaissance qui augmente à la fin, du point de vue de Dieu, est la connaissance du salut, et le discernement du mystère de l’œuvre et de la personne du Christ.
On entend beaucoup dire que notre siècle est celui des grands progrès techniques, et qu’il s’agit de l’accomplissement de la prophétie de Daniel : « Toi, Daniel, tiens secrètes ces paroles, et scelle le livre jusqu’au temps de la fin. Les multitudes erreront, mais la connaissance (hébr. dahat) grandira » (12 v. 4). Alors on regarde les avancées technologiques de notre époque comme un accomplissement prophétique. Cette interprétation est-elle juste ?
Pour répondre à cette question, il faut se souvenir que la Bible parle de deux types de connaissance. Notre discernement doit se construire sur une claire différenciation entre : la connaissance de toute chose, et la connaissance de Dieu. L’enjeu est constant, et ce, depuis le début : en Eden, c’est avec le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal que les ennuis ont commencé : connaître au-delà de la capacité de gérer la connaissance (en dehors de Dieu).
Le livre des Proverbes (1 v. 7) déclare que « le commencement de la connaissance, c’est la crainte de l’Éternel » (le respect, la considération, la déférence). Et le Nouveau Testament va jusqu’à dire que même la connaissance religieuse, sans une révélation et une expérimentation personnelle conforme à la volonté de Dieu, est vaine : « quand j’aurais le don de prophétie, la science de tous les mystères et toute la connaissance, quand j’aurais même toute la foi jusqu’à transporter des montagnes, si je n’ai pas l’amour, je ne suis rien » (1 Corinthiens 13 v. 1).
Sous le prisme des Écritures, l’augmentation des connaissances du monde, en dehors de Dieu, est donc illusoire, même si la Science n’est pas sans utilité. Elle peut être comparée à la construction d’une tour qui s’élève jusqu’au ciel, métaphore de la poursuite du rêve du surhomme, de l’immortalité, et prolongement d’une prophétie diabolique : « vous serez comme Dieu ».
La connaissance des temps de la fin.
La connaissance des secrets du vivant, des manipulations génétiques, de la domestication de l’infiniment petit, n’a pas conduit l’humanité dans l’humilité mais a renforcé son orgueil. La connaissance de l’infiniment grand a considérablement augmenté : nous cherchons à sonder le cosmos en envoyant un télescope à 1,5 millions de kms de la terre pour y détecter une vie extraterrestre ou les origines du monde, et tout ce que nous ramenons, à part de magnifiques clichés sérieusement améliorés, c’est un sentiment d’ignorance encore plus grand devant l’insondabilité des cieux. Notre exploration de la connaissance nous renvoie toujours à quelque chose qui nous dépasse.
Est-ce la connaissance, ou l’information, qui augmentera dans les derniers temps ?
La vraie connaissance est un processus d’acquisition des savoirs : j’apprends à lire, à écrire, et j’assimile une somme de connaissance qui devient intérieure, qui fait partie de mon intelligence. Or il semble que dans les derniers temps, on assiste plutôt à une augmentation de l’information (culturelle, scientifique, etc), et surtout à son accès, qui pourrait faire passer l’information pour de la connaissance. Mais ce n’est pas la même chose.
Aujourd’hui je peux consulter le prodigieux réservoir de données que constitue le web, et accéder en quelques secondes à une série d’infos et de réponses à mes questions. Mais je reste dépendant d’une ressource extérieure mécanique. Non seulement l’accès n’est pas garanti, mais ce savoir-là n’est jamais acquis. Il s’évaporera au profit d’un autre sujet parce que tout est devenu très volatil. Et quand bien même on implanterait dans notre cerveau une puce quantique (qui calcule en 36 microsecondes ce qu’un supercalculateur actuel mettrait 9000 ans à produire) qui connecterait nos neurones à une masse d’informations mondiales régulièrement mises à jour, nous serions toujours dépendants de la stabilité des interfaces, du matériel et des énergies.
Le fait probable, c’est que cet humain (ou ce trans-humain), n’aura plus besoin d’apprendre, s’atrophiera pour devenir lui-même une interface biologique de toute une sphère mécanique qui stockera la connaissance. Il n’empêche, le but inavoué sera partiellement atteint : cet humain aura l’illusion de l’omniscience (je sais tout). « Vous égalerez Dieu ». Et c’est ce qui flotte dans l’air aujourd’hui, comme un jeu auquel on se laisse prendre trop facilement, avec les outils mis à notre disposition.
De quelle connaissance parle la prophétie de Daniel ?
La véritable connaissance selon Dieu repose sur une révélation : c’est ce que signifie le mot hébreu « dahat » (connaissance), qui peut être traduit aussi par « discernement ». Dans les derniers temps, le discernement de ceux qui appartiennent vraiment à Dieu (qui se sont donnés à lui et pas à une religion) augmentera, parce qu’il s’agit d’un processus d’acquisition graduel, au cœur d’une relation personnelle avec le Messie. En effet, c’est en Jésus-Christ que « sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance » Colossiens 2 v. 1 à 3). Nous avons là le cœur de l’explication de la prophétie de Daniel.
On se souvient que dans son premier message de la Pentecôte, l’apôtre Pierre a pour ainsi dire inauguré officiellement les temps dont parle Daniel, en citant un autre texte prophétique fondateur, celui de Joël (2 v. 28) : « Dans les derniers jours, dit Dieu, je répandrai de mon Esprit sur toute chair… » (Actes 2 v. 15 à 17). Pourquoi le Saint-Esprit est-il répandu ? C’est Paul qui donne la réponse : « afin que les dominations et les autorités dans les lieux célestes connaissent aujourd’hui par l’Eglise la sagesse infiniment variée de Dieu » (Éphésiens 3 v. 8 à 10).
Il n’y a aucune autre connaissance dont les hommes ont besoin et par laquelle ils puissent être sauvés du malheur du péché et de la perdition qui y est attachée. Ou de la simple vanité d’une vie en-dehors de la sagesse divine. Et si Daniel dit que « les multitudes erreront », c’est parce que les hommes sont dans les ténèbres de la fausse connaissance illusoire, comme l’explique Paul aux Éphésiens (4 v. 18) : « marchant selon la vanité de leurs pensées, ayant l’intelligence obscurcie, étant étrangers à la vie de Dieu, à cause de l’ignorance qui est en eux, à cause de l’endurcissement de leur cœur » ; mais « le peuple qui connaît son Dieu sera fort et agira » (Daniel 11 v. 32).
Le livre de la révélation de Daniel est scellé, par le sceau du mystère, qui ne peut être levé que par la lumière du Saint-Esprit. Et c’est à partir du moment où l’Esprit a été répandu que la connaissance cachée a pu commencer à être révélée : « À moi, qui suis le moindre de tous les saints, cette grâce a été accordée d’annoncer aux païens les richesses incompréhensibles de Christ, et de mettre en lumière quelle est la dispensation du mystère caché de tout temps en Dieu qui a créé toutes choses » (Éphésiens 4 v. 18).
« C’est par révélation que j’ai eu connaissance du mystère sur lequel je viens d’écrire en peu de mots. 4En les lisant, vous pouvez vous représenter l’intelligence que j’ai du mystère de Christ. 5Il n’a pas été manifesté aux fils des hommes dans les autres générations, comme il a été révélé maintenant par l’Esprit aux saints apôtres et prophètes de Christ. 6Ce mystère, c’est que les païens sont cohéritiers, forment un même corps, et participent à la même promesse en Jésus-Christ par l’Evangile, 7dont j’ai été fait ministre selon le don de la grâce de Dieu, qui m’a été accordée par l’efficacité de sa puissance … À cause de cela, je fléchis les genoux devant le Père, 15duquel tire son nom toute famille dans les cieux et sur la terre, 16afin qu’il vous donne, selon la richesse de sa gloire, d’être puissamment fortifiés par son Esprit dans l’homme intérieur, 17en sorte que Christ habite dans vos coeurs par la foi; afin qu’étant enracinés et fondés dans l’amour, 18vous puissiez comprendre avec tous les saints quelle est la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur, 19et connaître l’amour de Christ, qui surpasse toute connaissance, en sorte que vous soyez remplis jusqu’à toute la plénitude de Dieu » (Éphésiens 3 v. 3 à 7 et 14 à 19).
La connaissance qui augmente à la fin, du point de vue de Dieu (parce qu’il la rend accessible), est la connaissance du salut, et le discernement du mystère de l’œuvre et de la personne du Christ.
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