6. La famille chrétienne

6. La famille chrétienne

Chap: 2 - L’Église primitive et le mariage (suite et fin du chapitre) - Depuis le temps de Jésus et des apôtres, et à part quelques exceptions mineures, l’Église primitive a fait preuve d’une remarquable unanimité en ce qui concerne l’enseignement sur le mariage, le divorce et le remariage.

Ceux que l’on a appelés les « Pères de l’Église » n’étaient pas toujours d’accord sur tous les points de la doctrine chrétienne. Mais une étude comparative de leurs enseignements sur le mariage, le divorce et le remariage, nous révèle une vérité fondamentale : Les grands théologiens et docteurs du passé ont exprimé une quasi-unanimité en ce qui concerne la doctrine biblique du mariage, du divorce et du remariage. Pendant des siècles, les chrétiens ont donc vécu au bénéfice de cet enseignement.

Voici, pour résumer, les principes fondamentaux sur lesquels tous étaient d’accord :

  • Le mariage est une alliance pour la vie, que seule la mort de l’un des conjoints peut briser.
  • Les relations sexuelles sont réservées au couple marié.
  • Le divorce ne peut être admis que pour une seule raison : L’adultère, la fornication ou l’impureté sexuelle de l’un des conjoints.
  • Le remariage n’est jamais approuvé. Il est considéré comme un adultère.
  • Tout mariage avec un conjoint déjà divorcé constitue aussi un adultère.

Cet enseignement fondamental a été reconnu comme le seul acceptable dans l’immense majorité des églises chrétiennes, depuis les temps apostoliques, et jusqu’à l’époque de la Réforme, au début du seizième siècle. On peut donc dire que, pendant quinze siècles, depuis Christ et les apôtres, l’enseignement de l’Église concernant le mariage a été, dans son ensemble, remarquablement unanime et constant.

Toutefois, au cours des siècles, même si les grands principes continuaient à être affirmés, on a pu assister à un certain assouplissement des pratiques pastorales. Le remariage des divorcés continuait à être condamné, mais il a fini par être « toléré » dans certaines circonstances strictement définies.

On admettait que l’affirmation de la « loi éminente » n’excluait pas que l’on puisse établir certaines règles laissant une part d’indulgence. C’est ainsi que certains docteurs les plus tardifs, en particulier Basile et même Augustin, au quatrième siècle, tout en affirmant vigoureusement les principes de base, ont pu admettre que, dans certains cas précis, un conjoint injustement abandonné pouvait être autorisé à se remarier. Ces dispositions indulgentes ont été cependant interprétées par d’autres docteurs comme des compromis par rapport à la Parole de Dieu.

Pourquoi donc, et de quelle manière, les enseignements modernes ont-ils fini par s’éloigner à ce point du pur enseignement de la Parole de Dieu, qui avait pourtant prévalu pendant des siècles ? En effet, nous pouvons le constater aujourd’hui, la pratique du divorce et du remariage au sein des églises chrétiennes tend à se généraliser, au point que l’on ne remarque plus aucune différence avec ce qui se pratique dans le monde. Il n’existe plus de corps de doctrine universellement reconnu. C’est plutôt la confusion qui règne au niveau des enseignements et des pratiques.

La raison principale de cette situation ne peut être attribuée qu’à l’apostasie de la fin des temps, prophétisée par le Seigneur et ses apôtres. En raison de cette apostasie généralisée, l’ennemi a progressivement étendu sa zone d’influence, au point d’infecter actuellement toute l’Église visible. On a fini par renier presque complètement la puissance de la croix de Christ, qui seule nous permet de vaincre le péché et la convoitise de la chair, et de marcher ensuite d’une manière digne du Seigneur.

Il est intéressant de savoir à partir de quel moment, et de quelle manière, les premiers véritables germes d’erreur et de mensonge ont commencé à être semés dans l’Église et dans le champ du Seigneur. Nous l’avons vu, divers compromis avaient déjà été progressivement admis dans les pratiques pastorales, mais la doctrine de base restait ferme. Il faut atteindre le seizième siècle et les débuts de la Réforme pour voir les Humanistes s’en prendre directement à l’autorité des Écritures et aux grands principes de la doctrine biblique.

Il faut aussi ajouter que les premiers Réformateurs Protestants se méfiaient profondément de toutes les doctrines enseignées par l’Église Catholique. Ils ont lutté avec raison contre toutes les erreurs et les hérésies qui avaient été acceptées par l’Église de Rome. Toutefois, celle-ci était restée fidèle aux enseignements apostoliques concernant le mariage, le divorce et le remariage. Cette méfiance des Réformateurs à l’égard des enseignements du catholicisme a sans doute incité certains d’entre eux à prendre des libertés par rapport à la théologie biblique du mariage, du divorce et du remariage.

Le grand humaniste Erasme de Rotterdam (1469-1536), célèbre dans l’Europe entière, fut le premier érudit de stature internationale à introduire des germes de corruption dans la pure doctrine biblique du mariage. Dans son désir de plaire au Roi Henry VIII d’Angleterre, qui n’hésita pas à se séparer de l’Église Catholique pour pouvoir divorcer librement, Erasme commença à modifier la théologie du mariage et du remariage. Il ne peut toutefois pas être considéré comme un véritable théologien, mais plutôt comme un Humaniste déguisé en théologien.

Erasme avait déjà vivement critiqué les excès et les erreurs de l’Église Catholique. Mais il souhaitait pourtant rapprocher les Catholiques et les Réformateurs. Pour cela, il a décidé d’avoir recours au compromis, plutôt que de défendre la pure doctrine biblique. Il a donc jugé préférable de ne pas puiser toute son inspiration dans la source pure de la Parole de Dieu.

Les enseignements d’Erasme ont donc plutôt jeté la confusion dans le camp de ceux qui voulaient rester fidèles aux Ecritures. Erasme enseignait que chacun devait interpréter lui-même « l’éthique élevée » de l’Évangile, et que l’on devait avoir recours à la raison humaine pour interpréter « rationnellement et raisonnablement » les Écritures et la tradition.

Erasme préconisait une interprétation « plus large et plus spirituelle » de la Bible, sans chercher à adopter des positions trop rigides et trop légalistes, de nature à créer des divisions inutiles entre chrétiens, ou à mettre sur eux des fardeaux qu’ils ne pourraient pas supporter. Erasme affirmait aussi que l’on pouvait être chrétien sans s’efforcer à tout prix de vouloir mener une vie absolument sainte.

On voit là l’influence destructrice pour la foi de l’humanisme de la renaissance. L’accent n’était plus mis sur les exigences du Seigneur, mais sur les besoins de l’homme. L’homme et les valeurs humaines sont à présent placés au-dessus de tout.

Chez les humanistes, ce n’est plus Dieu qui occupe la première place, mais l’homme. Cet esprit humaniste s’est progressivement infiltré dans l’Église. Il était donc normal que l’on abaisse les exigences divines, pour tenir compte des aspirations, des besoins et des limitations humaines. Cette attitude est le fondement même de l’apostasie.

Erasme a donc commencé à enseigner que le lien du mariage n’était pas permanent. Il fut rejeté par la plupart des théologiens catholiques et Protestants, mais le mal était fait.

Martin Luther (1483-1546), contemporain d’Erasme, a été influencé par l’autorité et l’esprit persuasif de ce dernier. Luther finit par admettre lui aussi que le lien du mariage pouvait être rompu, en cas d’adultère de l’un des conjoints. Puis il alla plus loin, et admit que le conjoint innocent pouvait se remarier, dans certaines conditions. Il devait plus tard regretter cette erreur, dont les conséquences à long terme devaient être désastreuses pour toutes les Églises issues de la Réforme.

Toutefois, malgré le compromis de Luther, la grande majorité des dénominations Protestantes et Évangéliques a continué à enseigner la sainteté du mariage et l’impossibilité du remariage des divorcés, jusqu’au milieu du XX° siècle.

À partir des années 50, de plus en plus de responsables Protestants et Évangéliques ont délibérément rejeté la prohibition du remariage des divorcés, notamment en cas d’adultère de l’un des conjoints. Cette position finit par être adoptée officiellement par la quasi-totalité des Églises Protestantes et Évangéliques.

Aujourd’hui, les choses sont allées tellement loin que le mariage chrétien ne veut plus dire grand-chose. Le taux de divorces au sein de l’Église est le même, et parfois même plus important, que le taux de divorces dans le monde. Le divorce et le remariage ont ouvert des plaies béantes au sein des familles chrétiennes. Ces divorces et ces remariages causent aussi des dommages irréversibles à de nombreux enfants, qui sont les premiers à souffrir de cette situation.

L’Église Catholique elle-même a de plus en plus été gagnée par ce mouvement, et a considérablement élargi et assoupli ses procédures d’annulation de mariage. Elle est à son tour emportée par l’indulgence coupable de toutes les Églises envers ce péché d’adultère, contrairement aux ordres clairs du Seigneur Jésus-Christ.

L’esprit du monde a envahi l’Église. La dégradation morale prend des proportions effrayantes, et beaucoup de dénominations « chrétiennes » en viennent à présent à « bénir » des mariages entre personnes du même sexe.

Nous sommes bien revenus aux temps de Noé et de Lot, comme l’avait prophétisé le Seigneur Jésus-Christ : « C’est pourquoi, lorsque vous verrez l’abomination de la désolation, dont a parlé le prophète Daniel, établie en lieu saint, -que celui qui lit fasse attention ! alors, que ceux qui seront en Judée fuient dans les montagnes »  (Matthieu 24 v. 15 et 16).

La plupart de ceux qui se disent chrétiens ont perdu la véritable crainte de Dieu. Leurs conducteurs n’indiquent plus la voie de la justice, mais entraînent dans le péché tous ceux qui se laissent séduire par leurs discours persuasifs. Ces conducteurs sont aussi les premiers à donner l’exemple, en divorçant et en se remariant en toute fausse quiétude.

Aujourd’hui, toute église digne de ce nom se doit de mettre en place un programme d’aide aux couples divorcés et remariés, afin de leur permettre de « mieux vivre » leur échec antérieur et leur nouvelle relation. Les sites « chrétiens » de rencontres et les « agences matrimoniales chrétiennes » remarient allègrement des divorcés, au nom de la grâce et de la liberté qui est la nôtre en Christ.

Quand on ouvre une brèche dans la Parole de Dieu, le diable en profite toujours, et nous savons qu’il ne vient que pour dérober, égorger et détruire. Le peuple de Dieu est livré entre les mains du destructeur.

« Ses gardiens sont tous aveugles, sans intelligence ; ils sont tous des chiens muets, incapables d’aboyer ; ils ont des rêveries, se tiennent couchés, aiment à sommeiller. Et ce sont des chiens voraces, insatiables ; ce sont des bergers qui ne savent rien comprendre ; tous suivent leur propre voie, chacun selon son intérêt, jusqu’au dernier »  (Ésaïe 56 v. 10 et 11).

Pourtant, la Parole de Dieu ne change pas : « Voici encore ce que vous faites : Vous couvrez de larmes l’autel de l’Éternel, de pleurs et de gémissements, en sorte qu’il n’a plus égard aux offrandes et qu’il ne peut rien agréer de vos mains. Et vous dites : Pourquoi ?… Parce que l’Éternel a été témoin entre toi et la femme de ta jeunesse, à laquelle tu es infidèle, bien qu’elle soit ta compagne et la femme de ton alliance. Nul n’a fait cela, avec un reste de bon sens. Un seul l’a fait, et pourquoi ? Parce qu’il cherchait la postérité que Dieu lui avait promise.

Prenez donc garde en votre esprit, et qu’aucun ne soit infidèle à la femme de sa jeunesse ! Car je hais la répudiation, dit l’Éternel, le Dieu d’Israël, et celui qui couvre de violence son vêtement, dit l’Éternel des armées. Prenez donc garde en votre esprit, et ne soyez pas infidèles ! Vous fatiguez l’Éternel par vos paroles, et vous dites : En quoi l’avons-nous fatigué ? C’est en disant : Quiconque fait le mal est bon aux yeux de l’Éternel, et c’est en lui qu’il prend plaisir ! Ou bien : Où est le Dieu de la justice ? »  (Malachie 2 v. 13 à 17).

Le Seigneur Jésus a suivi de près l’enseignement de l’Ancien Testament, mais Il est allé encore plus loin. Ses exigences sont bien plus grandes, parce qu’Il peut aussi nous offrir une nouvelle alliance, bien meilleure que l’ancienne et fondée sur de meilleures promesses.

Avec Jésus-Christ, il nous est possible de marcher par l’esprit comme Il a marché, et de satisfaire pleinement le Seigneur dans toutes ses exigences. Si, concernant le mariage, le divorce et le remariage, beaucoup jugent la volonté du Seigneur si difficile, voire impossible à accomplir, c’est uniquement parce qu’ils n’ont pas compris le message de la croix, ni de quelle manière ils peuvent laisser vivre Christ en eux.

Frères et Sœurs, les conséquences du péché sont toujours la mort spirituelle. Réalisez que l’Évangile qui est prêché aujourd’hui est trop souvent un « autre Évangile » que celui du Seigneur Jésus-Christ. On annonce un autre Jésus, et l’on reçoit un autre esprit que le Saint-Esprit. Cela devient tellement courant que la plupart des chrétiens de nom finissent par accepter comme entièrement normal ce que le Seigneur considère toujours comme une abomination !

L’appel qui retentit en cette fin des temps reste le même : C’est l’appel à la repentance. C’est l’appel au retour à la pure Parole de Dieu. La grâce du Seigneur est toujours disponible. Dieu est toujours prêt à pardonner, si nous nous repentons et si nous quittons le chemin ténébreux sur lequel nous sommes engagés.

Le retour du Seigneur est très proche. Beaucoup ne seront pas enlevés, et regretteront amèrement de ne pas avoir écouté les avertissements que le Seigneur leur a permis d’entendre dans sa miséricorde. Que ceux qui ont des oreilles pour entendre entendent !

 

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