
9. Avec Dieu dans le désert
Chap: 4 - Contestation et combats (suite et fin du chapitre) - En Exode 16, les cailles et la manne ont été la manifestation pleine de grâce de la sollicitude de Dieu pour répondre aux besoins de son peuple pendant la période de son pèlerinage.
Le combat contre Amalek n’a pas lieu dans les lieux célestes (comp. Éphésiens 6 v. 10 et suiv.) : il se déroule dans le désert (Satan exerce son pouvoir dans différentes sphères), mais reste cependant le combat de Dieu. Il le livre contre l’adversaire, mais il le fait par son peuple.
Un combat de l’Éternel.
Voilà ce qui lui confère un caractère si élevé à nos yeux, et nous donne aussi le courage de le mener. C’est bien le combat de Dieu, dans lequel il veut se glorifier. En même temps, nous apprenons également ici pourquoi il doit être livré : Dieu veut enlever à Satan du « terrain » dans ce monde, et cela, par notre moyen. Aussi devons-nous non seulement ne pas être battus par Amalek, mais encore gagner du terrain sur lui.
D’une part, cela peut se réaliser en amenant des hommes à Christ par la prédication de l’Évangile. Le monde gît dans les ténèbres. Pourtant, la vraie lumière luit déjà, et avec chaque âme qui est conduite des ténèbres à la lumière, « les ténèbres s’en vont » (1 Jean 2 v. 8). Quelle pensée réjouissante !
Mais d’autre part, dans la sphère individuelle de chaque chrétien, il existe aussi de nombreuses possibilités de gagner du terrain sur Satan. Pensons un peu à la lumière et aux ténèbres.
Par le moyen de l’ignorance, Satan s’efforce toujours de maintenir l’âme loin de la lumière divine. Il le fait pour nous croyants également. Combien de recoins de notre cœur restent encore fermés au Seigneur !
Le diable a intérêt à ce que cela demeure ainsi. Nous connaissons souvent si peu les pensées et la volonté de Dieu. Pour nous aussi, « les ténèbres s’en vont » dans la mesure où nous laissons l’Esprit de Dieu agir en nous, et croissons dans la connaissance de Dieu et de notre Seigneur Jésus. Les progrès dans la sanctification pratique, la consécration à Dieu, l’amour pour les frères, la patience et la persévérance constituent un « gain de terrain » sur l’adversaire, et une victoire sur celui qui veut empêcher la manifestation de telles vertus.
Cependant, cela signifie qu’il faut combattre, chaque pouce doit être gagné. Il s’agit certes du combat de l’Éternel, mais nous devons le mener. Il est en ce point fondamentalement différent du combat de l’Éternel au chapitre 14. Dans ce passage, c’est lui qui a anéanti le Pharaon et toute son armée, une image merveilleuse de la rédemption.
Cette œuvre, il l’a accomplie tout seul, de sorte que Moïse a pu dire au peuple : « Tenez-vous là, et voyez la délivrance de l’Éternel, qu’il opérera pour vous aujourd’hui ; car les Égyptiens que vous voyez aujourd’hui, vous ne les verrez plus, à jamais. L’Éternel combattra pour vous, et vous, vous demeurerez tranquilles » (Exode 14 v. 13 et 14).
Dans le combat contre Amalek, en revanche, nous devons combattre ; à cet égard, rien ne nous tombe du ciel. Un ennemi puissant veut nous empêcher d’avancer, et par nos propres forces, nous ne pouvons rien contre lui.
Quel bonheur de disposer de ressources, venant de Dieu, afin de ne pas succomber dans la lutte.
Ressources et résultats.
« Et Josué fit comme Moïse lui avait dit, pour combattre contre Amalek ; et Moïse, Aaron, et Hur montèrent au sommet de la colline. Et il arrivait, lorsque Moïse élevait sa main, qu’Israël avait le dessus ; et quand il reposait sa main, Amalek avait le dessus. Mais les mains de Moïse étaient pesantes ; et ils prirent une pierre, et la mirent sous lui, et il s’assit dessus ; et Aaron et Hur soutenaient ses mains, l’un deçà, et l’autre delà ; et ses mains furent fermes jusqu’au coucher du soleil. Et Josué abattit Amalek et son peuple au tranchant de l’épée » (Exode 17 v. 10 à 13).
Nous voyons ici d’abord Josué et la manière dont il a dirigé ses frères dans le combat contre Amalek. Josué est sans aucun doute un type de Christ qui, dans la puissance du Saint-Esprit, conduit son peuple racheté au combat. Quelle paix et quelle tranquillité inondent notre cœur lorsque nous saisissons cette vérité.
Les circonstances par lesquelles nous passons peuvent être très décourageantes, les attaques de l’ennemi contre le témoignage du Seigneur se révéler hardies, mais c’est son combat que nous menons et dans celui-ci, il marche à la tête. Faisons donc abstraction des hommes et appuyons-nous uniquement sur lui et sur la puissance de son Esprit, qui seule nous permettra de résister à l’ennemi et de remporter la victoire.
Mais même quand nous livrons le combat de l’Éternel avec « Josué », comme chef dans les plaines du désert, nous avons besoin de Lui d’une autre manière encore. Cela nous est présenté en Moïse au sommet de la colline. La personne et le service de notre Seigneur sont si grands, qu’une seule image ne suffit pas pour nous en donner une illustration. Aussi, à côté de Josué dans la plaine, nous trouvons maintenant la personne de Moïse : Moïse sur la colline, avec la verge de la puissance de Dieu dans sa main. Les combattants placés sous Josué dans la plaine avaient le dessus sur Amalek seulement lorsque, au sommet de la colline, soutenu par Aaron et Hur, Moïse élevait ses mains.
Deux vérités extrêmement importantes se dégagent de cette image. La première concerne le service de notre Seigneur et Sauveur pour nous dans le ciel. À la droite de Dieu, dans la dignité de sa sacrificature (Aaron) et le maintien de la sainteté et de la justice divines (Hur = lumière), il intercède pour les saints selon Dieu (Romains 8 v. 34).
Il paraît maintenant devant la face de Dieu pour nous et peut « sauver entièrement ceux qui s’approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder pour eux » (Hébreux 9 v. 24 ; 7 v. 25).
Nous ne comprendrons pleinement tout ce que nous devons, ici-bas sur la terre, à ce service de notre Souverain Sacrificateur dans le ciel, que lorsque nous aurons atteint le but de notre pèlerinage. Toutefois, l’image qui nous occupe montre très clairement que notre victoire sur l’ennemi dépend entièrement de Lui.
Le type lui-même ne peut jamais égaler la réalité ; il n’est qu’une ombre des choses célestes. Nous comprenons donc que les mains de notre grand Souverain Sacrificateur ne faiblissent jamais : elles sont fermes, jusqu’au coucher du soleil. Il est toujours (c’est-à-dire sans interruption) vivant pour intercéder pour nous ; et son service ininterrompu ne peut pas demeurer sans effet et sans résultat. Quel réconfort nous offre une telle certitude.
La seconde vérité nous concerne directement : la nécessité de la dépendance envers notre Seigneur et Maître dans le ciel. Souvenons-nous toujours que nous dépendons totalement de lui et de son service, qu’il s’agisse, d’une manière générale, de notre marche dans le désert ou, en particulier, de notre combat contre Amalek. Le Seigneur Jésus a dit : « Séparés de moi, vous ne pouvez rien faire » (Jean 15 v. 5), et cette affirmation est et reste vraie à tous égards.
Et pourtant, nous perdons si vite la conscience de notre dépendance du Seigneur en toute chose. C’est le domaine de la vie pratique où nous manquons le plus facilement. Lui avons-nous vraiment demandé si nous devions entreprendre ceci ou cela ?
Et même quand nous avons commencé quelque chose dans sa dépendance, il arrive que la chair prenne la direction pour la suite. Cela peut même se produire dans le service que nous accomplissons pour le Seigneur ou pendant que nous prions.
Non seulement nous perdons alors la bénédiction, mais nous nous exposons à une chute. Un serviteur béni du Seigneur a dit une fois dans une méditation : « Si en vous parlant maintenant, je devais cesser de le faire dans la dépendance du Seigneur, je perdrais toute bénédiction pour mon âme… Je ne peux pas parler et vous ne pouvez pas écouter avec profit sans dépendance envers le Seigneur ! »
La bénédiction de Dieu, pendant la traversée du désert, réside dans une marche réalisée dans la dépendance. Si notre vie est caractérisée au contraire par l’indépendance, Satan marquera des points et fera du tort à notre âme, malgré tous les soins de Dieu. Et si, dans un tel état, nous ne retournons pas rapidement à Dieu, il se peut que notre vie entière de rachetés soit inutile au Seigneur. Cependant, en toute circonstance, nous pouvons compter sur sa grâce et sa bonté. Il veut et peut nous maintenir debout dans le combat et assurer toute bénédiction par la puissance de sa sacrificature et de sa justice.
Tout cela nous fournit une réponse de plus à la question : « Pourquoi Dieu permet-il à Amalek de venir contre nous ? » C’est seulement dans le combat que certaines vertus spirituelles, dont la plus importante est la dépendance du Seigneur, se développent et prospèrent sous l’opération du Saint-Esprit. Et où apprendrions-nous mieux que dans le combat contre Amalek les vertus que sont le courage, la bravoure, la détermination, la disposition au renoncement, la maîtrise de soi, la persévérance, la méfiance à l’égard de soi-même et la confiance en Dieu ?
Restons donc près du Seigneur et ne nous laissons pas décourager dans les luttes. Car nous ferons l’expérience de ce qui, dans notre passage, est exprimé de la manière suivante : « Et Josué abattit Amalek et son peuple au tranchant de l’épée » (Exode 17 v. 13), la victoire sur Satan et ses séductions. Toutefois, souvenons-nous que jamais le diable ne s’enfuira de devant nous. Mais si nous lui résistons, étant en communion avec Christ, alors il s’enfuira de nous (Jacques 4 v. 7). Et pourquoi ? Parce qu’en nous, il a rencontré Christ.
Satan écrasé sous nos pieds.
Avec la victoire de Josué sur Amalek, l’ennemi était-il définitivement vaincu et la guerre terminée ? Absolument pas ! Certes, en cette occasion la victoire avait été remportée, mais, comme nous le montrent les derniers versets du chapitre, la guerre devait se poursuivre « de génération en génération ».
« Et l’Éternel dit à Moïse : Écris ceci pour mémorial dans le livre, et fais-le entendre à Josué, que j’effacerai entièrement la mémoire d’Amalek de dessous les cieux. Et Moïse bâtit un autel, et appela son nom : Jéhovah-Nissi ; et il dit : Parce que Jah a juré, l’Éternel aura la guerre contre Amalek de génération en génération » (Exode 17 v. 14 à 16).
Il fallait pourtant d’abord que Moïse écrive pour mémorial dans un livre ce qui s’était passé avec Amalek à Rephidim. Cela devait permettre à l’avenir aux fils d’Israël de se souvenir de ce que l’Éternel avait fait pour eux autrefois. Moïse bâtit alors l’autel « Jéhovah-Nissi », en signe de reconnaissance et d’adoration, proclamant ainsi devant tout le peuple que l’Éternel était son enseigne et que la délivrance face à l’ennemi venait de lui seul.
Avons-nous aussi écrit dans nos cœurs ce que le Seigneur Jésus, « notre enseigne », a fait pour nous au cours des années écoulées de notre marche à travers le désert ? Ne nous a-t-il pas accordé, dans une grâce infinie, son secours contre l’ennemi en d’innombrables occasions ? Nous n’avons d’ailleurs pas toujours été conscients de son soutien.
Et pourtant, nous pouvons aussi nous rappeler maintes circonstances dans lesquelles nous avons ressenti profondément son aide. Ces victoires nous ont-elles conduits à adorer celui qui nous les a données et à l’apprécier davantage ? Ah ! combien de fois n’avons-nous pas même oublié de l’en remercier ! Apprenons à dire de lui : « l’Éternel mon enseigne » ! N’est-il pas digne de notre entière consécration et de notre confiance sans réserve ?
Mais ensuite, les regards sont détournés du passé et dirigés vers l’avenir, cela pour deux motifs. Le premier est que le combat contre Amalek ne cesserait pas. C’était le combat de l’Éternel, et il le livrerait de génération en génération. Il devait non seulement être mené pendant la durée de toute une génération, mais se poursuivre dans les générations futures.
Nous devons, nous aussi, apprendre que le combat contre Amalek n’est pas terminé lorsqu’une victoire a été remportée sur lui. Dans sa bonté, notre Seigneur nous donne certes la promesse de la victoire, toute assurance pour le temps de notre pèlerinage, mais il ne nous promet pas que le combat cessera.
Après une victoire, nous ne pouvons pas nous relâcher, satisfaits ; nous devons au contraire être constamment exercés à demeurer dépendants de lui, nous attendant à de nouvelles attaques. Certes, nous pouvons désirer ardemment le repos sabbatique éternel, et nous l’atteindrons. Mais tant que nous sommes ici-bas dans le désert, le Seigneur conduit sa guerre contre Satan et veut se servir de nous pour la mener. Dans toutes les difficultés, quel réconfort de savoir qu’il ne s’agit pas de notre guerre, mais de celle du Seigneur. Quel privilège alors d’y avoir part et, pour ainsi dire, de combattre sous sa bannière.
Deuxièmement, Moïse devait communiquer à Josué que l’Éternel « effacerait entièrement la mémoire d’Amalek de dessous les cieux ». Ici, nos regards sont de nouveau portés vers l’avenir, au-delà du temps présent.
Un jour, Agag, l’Amalécite, sera mis en pièces devant l’Éternel (1 Samuel 15 v. 33). Oui, bientôt le Dieu de paix brisera Satan sous nos pieds (Romains 16 v. 20). Parole forte ! Quel triomphe Dieu accordera à ceux qui ont été prêts à mener le combat de l’Éternel contre Satan pendant le temps de leur pèlerinage sur la terre.
D’abord, trois ans et demi avant l’établissement du Millénium, le « grand dragon… le serpent ancien, celui qui est appelé diable et Satan » sera précipité sur la terre (Apocalypse 12 v. 9).
Il perd ainsi, avec ses anges, son champ d’activité dans le ciel (comp. Jude 9 ; Daniel 10 v. 13, 20 et 21), où, comme « l’accusateur de nos frères », il accusait devant Dieu jour et nuit le résidu fidèle du temps de la fin. Il n’y retournera jamais.
Puis, immédiatement avant l’établissement du règne de paix de Christ, il sera lié et jeté dans l’abîme pour la durée du royaume millénial (Apocalypse 20 v. 1 à 3). Il est impossible que Christ règne et qu’en même temps le « chef de ce monde » puisse exercer son influence corruptrice.
Mais ce que Dieu a dit tout au début au serpent – que la « semence de la femme » lui briserait la tête (Genèse 3 v. 15) – ne trouvera son plein accomplissement que lorsque le diable, après une brève libération, sera jeté définitivement dans l’étang de feu et de soufre, pour y être tourmenté aux siècles des siècles (Apocalypse 20 v. 7 à 10).
En Romains 16, le Saint-Esprit parle cependant de ces événements si solennels en des termes très encourageants pour nous : « Or le Dieu de paix brisera bientôt Satan sous vos pieds ».
Et il effacera entièrement la mémoire d’Amalek de dessous les cieux : nous n’aurons plus jamais à nous souvenir de lui. Notre bienheureuse occupation sera Christ, qui a fait la paix par le sang de sa croix et qui a posé ainsi le fondement de tout ce que le cœur du Dieu de paix désirait pour nous.
Fin
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