Lés réunions de prières.2
Notre divin Seigneur nous assure que nous recevrons quoi que ce soit que nous demandions avec une foi simple : « Tout ce que vous demanderez avec foi par la prière, vous le recevrez ».
Si nous lisons Matthieu 21 v. 22, nous trouvons une autre condition essentielle de l’efficacité de la prière : « Tout ce que vous demanderez avec foi par la prière, vous le recevrez ». C’est une parole vraiment merveilleuse que celle-ci. Elle ouvre à la foi les trésors mêmes des cieux. Elle ne pose aucune limite.
La foi, la précision, pas de longueur, l’importunité.
L’apôtre Jacques, sous l’inspiration du Saint-Esprit, nous donne une assurance semblable en ce qui concerne la requête de celui qui demande la sagesse : « Si quelqu'un d'entre vous manque de sagesse, qu'il la demande à Dieu, qui donne à tous simplement et sans reproche, et elle lui sera donnée… Mais… », et c’est ici la condition morale, « qu'il la demande avec foi, sans douter ; car celui qui doute est semblable au flot de la mer, agité par le vent et poussé de côté et d'autre. Qu'un tel homme ne s'imagine pas qu'il recevra quelque chose du Seigneur : c'est un homme irrésolu, inconstant dans toutes ses voies » (Jacques 1 v. 5 à 8).
Par ces deux passages, nous apprenons que si nos prières doivent être exaucées, il faut qu’elles soient des prières « de foi ». C’est une chose que de prononcer des prières, c’est une chose tout à fait différente que de prier avec une foi simple, dans la pleine, pure et ferme assurance que nous aurons les choses que nous demandons.
Il est bien à craindre que plusieurs de nos prétendues prières n’aillent jamais au-delà du plafond de la salle où nous nous trouvons.
Pour atteindre le trône de Dieu, nos prières doivent être portées sur les ailes de la foi ; et quand nous prions ensemble, il faut qu’elles proviennent de cœurs ayant une même pensée, qu’elles sortent d’une seule âme, dans une sainte attente de foi quant aux choses que nous demandons.
Nos prières et nos réunions de prières ne sont-elles pas sous ce rapport tristement défectueuses ? Et ce défaut, Dieu le rend manifeste par le fait que nous voyons souvent si peu de résultats de nos prières. Examinons sérieusement jusqu’à quel point nous comprenons réellement ces deux conditions de la prière, savoir, l’accord et la confiance de la foi.
S’il est vrai – et nous le savons, puisque Christ l’a dit – que deux personnes, s’accordant pour demander avec foi, peuvent recevoir quoi que ce soit qu’elles demandent, pourquoi donc ne voyons-nous pas plus de réponses à nos prières ? La faute n’en est-elle pas à nous ? Ne manquons-nous pas « d’union » et de « confiance » ?
Le Seigneur, dans les précieuses paroles que nous lisons en Matthieu 18 v. 19, descend au plus petit nombre, à la plus petite réunion. Le point important, c’est que ceux qui sont assemblés, quel qu’en soit le nombre, soient tout à fait d’accord entre eux, et pleinement persuadés qu’ils recevront ce qu’ils demandent. Cela donnerait un ton différent et un tout autre caractère à nos prières en commun et à nos réunions de prières : « hélas ! si souvent pauvres, froides, mortes, sans objet ni liaison, et montrant tout autre chose que le sincère accord et la foi sans incertitude ! »
Quelle différence, si nos réunions de prières étaient davantage le résultat d’un vrai accord de cœur et de pensée de la part de deux, ou d’un plus grand nombre d’âmes croyantes ; s’attendant à Dieu pour une certaine chose, et se réunissant pour la demander à Dieu et persévérer dans la prière jusqu’à ce qu’elles reçoivent une réponse.
Combien peu nous voyons cela ! Nous assistons à la réunion de prières, de semaine en semaine, et c’est une très bonne chose que nous le fassions ; mais ne devons-nous pas être exercés devant Dieu, afin de nous rendre compte jusqu’à quel point nos âmes sont près de lui, pour être d’accord entre nous quant à l’objet qui doit être placés devant son trône ? La réponse à cette question se lie à une autre des conditions morales de la prière.
Lisons dans Luc 11 : « Il leur dit encore : Si l'un de vous a un ami, et qu'il aille le trouver au milieu de la nuit pour lui dire : Ami, prête-moi trois pains, car un de mes amis est arrivé de voyage chez moi, et je n'ai rien à lui offrir, et si, de l'intérieur de sa maison, cet ami lui répond : Ne m'importune pas, la porte est déjà fermée, mes enfants et moi sommes au lit, je ne puis me lever pour te donner des pains, je vous le dis, même s'il ne se levait pas pour les lui donner parce que c'est son ami, il se lèverait à cause de son importunité et lui donnerait tout ce dont il a besoin.
Et moi, je vous dis : Demandez, et l'on vous donnera ; cherchez, et vous trouverez ; frappez, et l'on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit, celui qui cherche trouve, et l'on ouvre à celui qui frappe » (v. 5 à 10).
Ces paroles sont de la plus haute importance, attendu qu’elles contiennent une partie de la réponse du Seigneur à la demande de ses disciples : « Seigneur, enseigne-nous à prier ». Que nul ne s’imagine, même un instant, que nous oserions prendre sur nous d’enseigner aux autres à prier. Dieu nous en préserve !
Rien n’est plus éloigné de nos pensées. Nous cherchons simplement à mettre les âmes de nos lecteurs en contact direct avec la Parole de Dieu – les véritables Paroles de notre divin Seigneur et Maître – afin qu’à la lumière de ces paroles, ils puissent juger par eux-mêmes si nos prières et nos réunions de prières sont ce qu’elles doivent être.
Que nous enseigne donc Luc 11 ? Quelles sont les conditions morales que ce passage nous révèle ? En premier lieu, il nous enseigne à être « très précis » dans nos prières : « Ami, prête-moi trois pains ». Il y a un besoin positif, senti et exprimé ; une chose dans la pensée et sur le cœur ; et l’homme se borne à cette seule chose. Il ne fait pas un long exposé de toutes sortes de choses avec des paroles décousues et sans suite ; sa demande est nette, directe et positive.
J’ai besoin de trois pains ; je ne puis m’en passer ; il faut que je les aie ; le cas est urgent ; l’heure est avancée ; toutes les circonstances rendent l’appel plus pressant. L’homme ne peut renoncer à la chose qu’il vient chercher : « Ami, prête-moi trois pains ».
Sans doute, il semble que c’est un moment bien malencontreux pour venir, « minuit ! » Tout est fait pour décourager : l’ami est couché, la porte est fermée, ses enfants sont avec lui au lit, il ne peut se lever ; mais qu’importe, le besoin est là.
Il y a là une grande leçon pratique. Trop souvent nos réunions de prières souffrent beaucoup de prières longues, décousues et sans objet précis. Nous employons beaucoup de paroles pour des choses dont nous ne sentons pas réellement le besoin et que nous ne nous attendons pas du tout à recevoir. Ne serions-nous pas quelquefois bien pris au dépourvu si le Seigneur nous apparaissait, à la fin de la réunion de prières, et nous demandait : « Qu’avez-vous réellement voulu que je fasse pour vous ? »
Tout ceci réclame de notre part une sérieuse considération. Nos prières et nos réunions de prières gagneraient certainement beaucoup en fraîcheur, en profondeur, en réalité et en puissance, si nous y apportions des besoins « précis », pour lesquels nous pourrions demander la communion de nos frères.
Il n’est pas nécessaire de faire de longues prières touchant toutes sortes de choses, quelque sincère et bien intentionné que l’on soit : l’esprit se perd dans la multiplicité des sujets. Combien il vaut mieux apporter devant le trône de la grâce, que ce qui pèse réellement sur notre cœur ; le demander ardemment, puis s’arrêter, de sorte que le Saint-Esprit puisse en amener d’autres de la même manière, à prier pour la même chose.
Les longues prières dans nos réunions sont extrêmement fatigantes, et vraiment, dans bien des cas, elles sont une calamité positive. On nous dira peut-être que l’on ne peut pas fixer un temps au Saint-Esprit : loin de nous une si affreuse pensée : « En priant, ne multipliez pas de vaines paroles, comme les païens, qui s'imaginent qu'à force de paroles ils seront exaucés. Ne leur ressemblez pas ; car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant que vous le lui demandiez » (Matthieu 6 v. 7 et 8).
Mais comment se fait-il que nous ne trouvons jamais de longues prières dans l’Écriture ? La plus merveilleuse prière qui fut jamais prononcée dans le monde peut être lue lentement, avec calme et puissance, en moins de cinq minutes (voyez Jean 17). Quant à la prière que le Seigneur enseigne à ses disciples, elle est bien plus courte encore.
Voyez aussi l’énergique prière que nous trouvons au chapitre 4 des Actes, vers les versets 24 à 30, et ces deux merveilleuses prières de l’apôtre que nous lisons dans l’épître aux Éphésiens, chapitre 1 et 3.
Quelqu’un s’imaginerait-il que nous voulions diriger le Saint-Esprit ? Nous nous écrions encore : « Loin de nous une pareille pensée ! » Nous comparons simplement ce que nous trouvons dans les Écritures, avec ce que trop souvent – pas toujours, grâce à Dieu – nous trouvons dans nos réunions, relativement à la prière. N’oublions donc pas ceci ; que le Seigneur ne veut pas que nous usions de vaines redites, nous imaginant d’être exaucés en parlant beaucoup. Il parle des prières de ce genre en termes de haute désapprobation.
Nous pouvons ajouter aussi que, pendant de longues années, nous avons toujours remarqué que les prières des frères les plus pieux, les plus spirituels et les plus expérimentés, étaient caractérisées par la brièveté, la simplicité et la précision. Cela est bon et profitable, et selon l’Écriture ; cela contribue à l’édification, à la consolation et à la bénédiction. Les prières courtes, ferventes, précises, apportent la fraîcheur et l’intérêt aux réunions de prières ; d’autre part, comme principe général, les prières longues et décousues exercent sur tous, la plus accablante influence.
Mais l’enseignement du Seigneur en Luc 11, renferme un autre trait moral important de la vraie prière : c’est « l’importunité ». Jésus nous dit que l’homme qui est allé trouver son ami, réussit à obtenir ce qu’il désire, simplement par son zèle importun. Il ne veut pas entendre parler d’être remis à un autre moment : Il lui faut les trois pains. L’importunité réussit là où les droits de l’amitié restaient sans effet. Un besoin s’est présenté, l’homme n’avait rien pour y répondre : « Je n’ai rien à présenter à mon ami » ; et il ne veut pas encourir un refus.
Jusqu’à quel point comprenons-nous cette grande leçon ? Ce n’est pas, Dieu soit béni, qu’il ne veuille jamais nous répondre « de dedans ». Jamais il ne nous dira : « Ne m’importune pas » ; « je ne puis me lever et t’en donner ». Il est toujours notre « ami » fidèle et toujours prêt ; un donateur qui donne joyeusement, libéralement, et sans faire de reproches.
Toutefois, il encourage l’importunité, et nous avons besoin de nous en souvenir pour nos prières. Trop souvent, dans nos prières et nos réunions de prières, nous ne ressemblons pas à des gens qui demandent ce dont ils ont besoin, et attendent ce qu’ils ont demandé : nous sommes sans énergie, sans but, sans puissance, et au lieu de présenter à Dieu nos ferventes requêtes, nous retombons dans l’enseignement ou dans des entretiens fraternels.
Nous sommes convaincus que I’Église de Dieu a besoin d’être réveillée à cet égard, et c’est cette conviction qui nous a amenés à présenter ces idées et ces réflexions.
Ferveur (réveil), persévérance.
Plus nous méditons le sujet qui vient d’attirer notre attention, et considérons l’état de toute l’Église de Dieu, plus nous sommes convaincus du besoin urgent d’un vrai réveil, en tous lieux, quant à la prière.
Nous avons essayé de présenter à nos lecteurs quelques réflexions et quelques conseils sur ce point si important. Nous nous sommes exprimés en termes clairs ; nous avons signalé notre manque d’accord, de confiance, de persévérance dans nos prières et dans nos réunions de prières. Nous avons parlé de plusieurs choses qui sont senties par tous ceux qui sont vraiment spirituels parmi nous. Nous avons parlé des prières longues, fatigantes et sans suite, destructives de la vraie puissance et de la bénédiction.
Dans quelques cas, de chers enfants de Dieu ont été éloignés ainsi des réunions de prières ; au lieu d’être rafraîchis, encouragés et fortifiés, ils étaient seulement fatigués, affligés et accablés, et ont cru meilleur pour eux de s’éloigner, se disant qu’une heure de tranquillité leur était plus profitable dans le secret de leur cabinet, où ils pouvaient répandre leurs cœurs devant Dieu en ardentes prières et supplications.
Nous sommes tout à fait persuadés que ceux qui font ainsi se trompent, et que ce n’est pas du tout le moyen de remédier au mal duquel nous nous plaignons. S’il est bon de se réunir pour la prière et la supplication – et qui peut en douter ? – alors ce n’est certainement pas une bonne chose, pour personne, de s’éloigner de ces réunions simplement à cause de la faiblesse et des fautes de quelques-uns de ceux qui peuvent y agir.
Si tous les membres vraiment spirituels, s’éloignaient par de telles raisons, que deviendraient nos réunions de prières ? Nous nous rendons trop peu compte de l’importance que sont les éléments qui composent une réunion. Ceux-là dont on n’entend peut-être jamais la voix, s’ils y prennent part dans un bon esprit, qui s’attendant réellement à Dieu, en soutiendront merveilleusement le ton et y maintiendront la bénédiction.
Souvenons-nous d’ailleurs qu’en assistant à une réunion, nous n’avons pas à penser seulement à notre profit et à notre propre encouragement, mais à la gloire du Seigneur. Nous devons chercher à être conduits par sa pensée et sa sainte volonté, nous efforçant de ne pas être occupés seulement de nous-mêmes, mais aussi du bien des autres.
Notre éloignement volontaire du lieu de prière n’amènera pas de résultat et ne sera profitable à personne. Nous parlons de notre éloignement volontaire, sous le prétexte que nous ne trouvons aucun profit à ce qui se passe dans cette réunion.
Plusieurs choses peuvent nous empêcher d’y assister : une mauvaise santé, des devoirs de famille, d’autres devoirs, si nous sommes au service d’autrui. Il faut tenir compte de tout cela ; mais, comme règle générale, celui qui peut s’absenter volontairement des réunions des saints, est dans un mauvais état d’âme. L’âme qui est dans un bon état, une âme pieuse, fervente, heureuse, ne fera pas ainsi.
Tout ce qui précède nous conduit naturellement à une autre de ces conditions morales de la prière, qui nous occupent ici. Lisons Luc 18 v. 1 à 8 : « Jésus leur adressa une parabole, pour montrer qu'il faut toujours prier, et ne point se relâcher. Il dit : Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait point Dieu et qui n'avait d'égard pour personne. Il y avait aussi dans cette ville une veuve qui venait lui dire : Fais-moi justice de ma partie adverse. Pendant longtemps il refusa.
Mais ensuite il dit en lui-même : Quoique je ne craigne point Dieu et que je n'aie d'égard pour personne, néanmoins, parce que cette veuve m'importune, je lui ferai justice, afin qu'elle ne vienne pas sans cesse me rompre la tête. Le Seigneur ajouta : Entendez ce que dit le juge inique. Et Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus, qui crient à lui jour et nuit, et tardera-t-il à leur égard ? Je vous le dis, il leur fera promptement justice. Mais, quand le Fils de l'homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? »
Ici, notre attention est attirée sur l’importante condition de la persévérance dans la prière. Ils devaient « toujours prier, et ne point se relâcher ». Nous avons vu que nos demandes devaient être l’expression d’un besoin senti, précis, présenté à Dieu d’un commun accord, avec importunité, avec foi et persistance, jusqu’à ce que, dans sa grâce, Dieu nous envoie une réponse, comme il le fera assurément si la base et les conditions morales sont convenablement maintenues.
Mais il faut persévérer. Il ne faut pas nous lasser, ni cesser de demander, quoique la réponse ne nous vienne pas aussi promptement que nous pourrions l’attendre. Il peut plaire à Dieu d’exercer nos âmes en nous gardant dans l’attente pendant des jours, des mois, peut-être des années.
Cet exercice est bon. Il est selon les voies de Dieu ; il est moralement salutaire. Il contribue à rendre les choses plus réelles, il nous fait descendre jusqu’à leur racine. Voyez par exemple, Daniel : il demeura « trois semaines entières » en deuil, ne mangeant pas, s’attendant à Dieu dans un profond exercice d’âme : « En ces jours-là, moi, Daniel, je menai deuil trois semaines entières ; je ne mangeai pas de pain agréable, et la chair et le vin n’entrèrent pas dans ma bouche ; et je ne m’oignis point jusqu’à ce que trois semaines entières fussent accomplies » (Daniel 10 v. 2).
Ce temps de séparation et d’attente fut bon pour Daniel ; il recueillit une profonde bénédiction des exercices à travers lesquels il fut appelé à passer pendant ces trois semaines. Et, ce qui est particulièrement digne de remarque, c’est que la réponse à son cri avait été envoyée du trône de Dieu dès le commencement de son exercice :
« Et il me dit : « Daniel, ne crains rien ; car dès le premier jour où tu as eu à cœur de comprendre, et de t'humilier devant ton Dieu, tes paroles ont été entendues, et c'est à cause de tes paroles que je viens » (Daniel 10 v. 12). Combien ceci est merveilleux et mystérieux !
« Le chef du royaume de Perse m'a résisté vingt et un jours ; mais voici, Micaël, l'un des principaux chefs, est venu à mon secours, et je suis demeuré là auprès des rois de Perse. Je viens maintenant pour te faire connaître ce qui doit arriver à ton peuple dans la suite des temps ; car la vision concerne encore ces temps-là » (v. 13 et 14).
Ici-bas, le bien-aimé serviteur de Dieu menait deuil et s’affligeait, s’attendant à Dieu. Le messager angélique venait avec la réponse. Il fut permis à l’ennemi de l’arrêter, mais Daniel continua à attendre. Il pria et ne se lassa point ; et au moment convenable, la réponse vint.
N’y a-t-il là aucune leçon pour nous ? Nous aussi nous pouvons avoir longtemps à attendre, dans la patience et la sainte confiance de la foi ; mais nous trouverons que ce temps d’attente est extrêmement profitable pour nos âmes. Très souvent notre Dieu, dans sa sagesse et sa fidélité, agit ainsi avec nous. Il juge convenable de retarder la réponse, simplement pour nous éprouver quant à la réalité de nos prières.
Le grand point pour nous, c’est lorsque nous avons un sujet placé sur nos cœurs par le Saint Esprit et que nous le présentions à Dieu. Nous nous attendons alors à lui et à sa fidèle parole, persévérant en prières jusqu’à ce que nous ayons obtenu ce que nous demandons : « Faites en tout temps par l'Esprit toutes sortes de prières et de supplications. Veillez à cela avec une entière persévérance, et priez pour tous les saints » (Éphésiens 6 v. 18).
Tout ceci demande de notre part la plus sérieuse attention. Nous manquons de persévérance aussi tristement que de précision et d’importunité dans nos prières. De là cette faiblesse et cette froideur fréquente de nos réunions de prières, qui ne sont quelquefois qu’une routine fatigante, une succession d’hymnes et de prières sans onction ni puissance.
Il doit nous être permis de parler sans réserve. Nous supplions toute l’Église de Dieu, en tous lieux, de considérer cette question en face, de regarder à Dieu et de se juger à son sujet. Ne sentons-nous pas le manque de puissance dans nos réunions publiques ?
Pourquoi ces saisons de stérilité autour de la table du Seigneur ? Pourquoi cette pesanteur, cette faiblesse dans la célébration de cette précieuse fête, qui devrait remuer jusqu’au fond notre homme intérieur ? Pourquoi le manque d’onction, de puissance, d’édification dans nos prédications ? Pourquoi les folles spéculations et les questions vaines, soulevées et répandues tant de fois pendant tant d’années ? Pourquoi toutes ces misères dont nous avons parlé, et sur lesquelles ont mené deuil en tous lieux tous ceux qui sont vraiment spirituels ? Pourquoi la stérilité de notre service dans l’évangélisation ? Pourquoi le peu d’action de la Parole sur nos âmes ? Pourquoi le peu de puissance de rassemblement ?
Frères bien-aimés dans le Seigneur, réveillons-nous pour considérer sérieusement cet important sujet. Ne nous contentons pas de l’état présent des choses, mais réformons-les. Nous implorons tous ceux qui reconnaissent la vérité de ce que nous avons exposé dans ces pages sur la prière et les réunions de prières, de s’unir de cœur en ardentes prières et en supplications.
Cherchons à nous réunir selon Dieu, à nous approcher de lui comme un seul homme, nous prosternant devant le trône des miséricordes et nous attendant à Dieu avec persévérance pour un réveil de son œuvre. Tout cela pour les progrès de son Évangile, pour le rassemblement et l’édification de ses saints. Que nos réunions soient réellement des réunions de prières puissantes, et non pas l’occasion de vaines redites et un prétexte pour indiquer nos cantiques favoris et entonner les airs qui nous plaisent.
La réunion de prières doit être le lieu où s’expriment les besoins et où l’on attend la bénédiction ; le lieu où l’on expose sa faiblesse et où l’on attend la force ; le lieu où les enfants de Dieu s’assemblent d’un commun accord pour s’approcher du trône même de Dieu, pour pénétrer dans le trésor même des cieux et en retirer tout ce dont nous avons besoin pour nous, pour nos maisons, pour toute l’Église de Christ, et pour la moisson du Seigneur.
Telle devrait être une réunion de prières, si nous sommes enseignés par l’Écriture. Puissions-nous la réaliser davantage en tous lieux. Puisse le Saint-Esprit nous y inciter tous, et nous faire sentir la valeur, l’importance et la nécessité urgente de l’unanimité, de la confiance, de la réalité, de l’importunité et de la persévérance, dans toutes nos prières et toutes nos réunions de prières !