Christ, l'Epoux de l'Eglise

Christ, l'Epoux de l'Eglise

Je rappelle d'abord que le mariage est très fréquemment employé dans la Bible pour représenter l'union de Christ et de L’Église. Christ est souvent appelé l'Epoux de l'Eglise.

« C'est ainsi mes frères, que vous aussi vous avez été mis à mort en ce qui concerne la loi, par le moyen du corps de Christ, pour que vous fussiez mariés à un autre, à Celui qui est ressuscité des morts, afin que nous portions des fruits pour Dieu » (Romains 7 v. 4).

« Ton Créateur est ton époux : l'Eternel des armées est son nom ». « Revenez, enfants rebelles, dit l'Eternel, car je suis marié avec vous ». L'Eglise est appelée l'Epouse, la femme de l'Agneau. « L'Esprit et l'Epouse disent : Viens ! » L'apôtre Paul dit aux Corinthiens : « Je suis jaloux de vous d'une jalousie de Dieu, parce que je vous ai fiancés à un seul époux, pour vous présenter à Christ comme une vierge pure », Je puis me borner à ces citations, car la Bible vous est assez familière pour que vous puissiez facilement constater le grand usage qu'elle fait du mariage comme type de l'union de Christ et de son Église.

Voyons ce qu'implique la relation d'époux et d'épouse.

1. L'épouse abandonne son nom et prend celui de l'époux.
Ce changement de nom est partout une conséquence du mariage. De même, les membres de l'Eglise prennent le nom de Christ; quand ils sont unis à lui, ils sont baptisés en son nom.
2. Les intérêts de la femme, jusqu'alors séparés, se confondent avec ceux du mari.
Une femme mariée n'a pas d'intérêts séparés et n'a pas le droit d'en avoir. De même, l'Eglise n'a pas le droit d'avoir des intérêts séparés de ceux de Christ. Toute propriété que la femme pouvait avoir appartient maintenant à son mari. Celui-ci a la jouissance des immeubles de sa femme, toute sa vie durant ; et quant aux biens meubles de l'épouse, ils se confondent absolument avec ceux de l'époux. De même, la réputation de l'un devient la réputation de l'autre. Ainsi en est-il de l'Eglise, sa réputation et ses intérêts ne se séparent pas de ceux de Jésus-Christ.
Et Jésus-Christ est engagé à faire tout ce qui est hou pour l'Eglise, exactement comme l'époux est tenu de faire tout ce que demandent les intérêts de l'épouse. Un mari fidèle consacre son temps, son travail, ses talents, au service des intérêts et du bonheur de sa femme ; de même Jésus-Christ se consacre lui-même au bien de son Eglise.
Il est aussi jaloux de la réputation de l'Eglise que jamais mari a pu l'être de la réputation de sa femme. Il faut dire plus : Jamais homme n'a été dévoué aux intérêts de sa femme comme Christ l'est aux intérêts de l'Eglise ; et jamais homme n'a ressenti les torts faits à sa femme comme Christ ressent ceux que l'on fait à son Eglise. Il déclare qu'il « vaudrait mieux pour un homme qu'on lui mît une meule de moulin autour du cou et qu'on le jetât au fond de la mer, que de scandaliser un seul de ces petits qui croient en lui ».
3. La relation qui existe entre l'époux et l'épouse est telle que toute souffrance endurée par l'un est virement ressentie par l'autre.
Quand l'Eglise souffre, Jésus-Christ souffre avec elle et en elle. D'autre part, quand le croyant a une vue quelque peu claire des souffrances de Jésus-Christ, il n'y a rien au monde qui l'affecte et le navre autant que ces souffrances. Jamais femme n'a le cœur plus brisé, et n'éprouve une plus grande détresse que, l'épouse qui reconnaît avoir causé les souffrances ou la mort de son mari; mais cette détresse n'égale point celle du chrétien qui voit dans ses péchés la cause de la mort de Jésus-Christ.
Qu'on me permette de demander à chaque femme mariée qui m'entend ce qu'elle éprouverait si son mari, pour la sauver d'une ignominie et d'une mort méritées, s'était volontairement livré aux plus. grandes souffrances et à la mort la plus horrible. Quand quelque circonstance viendrait vous rappeler ce sacrifice, votre cœur ne se briserait-il pas ?
Eh bien, ne l'avez-vous jamais compris, ce sont vos péchés qui ont causé la mort de Christ; il est mort pour vous absolument comme si vous aviez été le seul pécheur au monde; il a souffert pour vous la douleur, le mépris et la mort. « Il a aimé son Eglise et s'est donné pour elle ; » et cette Eglise est appelée « l'Eglise de Dieu qu'il a achetée de son propre sang. »
4. L'épouse s'engage à faire la volonté de son époux, à lui obéir en toute chose.
La Bible fait un devoir à la femme de se conformer en toutes choses à la volonté de son mari. Cette volonté est pour la femme fidèle la règle vivante et le moteur de toute son activité. Il en est de même de l'Eglise par rapport à Christ ; la volonté de Jésus-Christ domine et dirige toute sa conduite.
5. La femme reconnaît en son mari son chef.
La Bible déclare que le mari est le chef ou « la tête » de la femme. Or, de même que de la tête procèdent les forces qui gouvernent tout le corps, de Christ procèdent les forces qui gouvernent toute l'Eglise.
6. La femme voit en son mari son soutien, son protecteur et son guide.
Chaque croyant se met sous la protection de Christ, de même que la femme compte sur son mari pour la préserver de tout mauvais traitement et suffire à tous ses besoins. Le mari, de son côté, est tenu de répondre à l'attente de sa femme. De même, Christ est engagé à protéger son Eglise contre tous ses ennemis.
Que de fois les puissances de l'enfer n'ont-elles pas essayé de la renverser ! Mais son Epoux ne l'a jamais abandonnée. Aucune arme forgée contre l'Eglise « n'a jamais pu prospérer » et ne prospérera jamais. Que la terre et l'enfer conspirent contre elle, autant il est vrai que Jésus-Christ a le pouvoir de la protéger, autant, il est certain qu'elle n'a rien à craindre.
Chaque croyant sera aussi bien en sûreté que s'il était le seul chrétien de la terre, Jésus-Christ étant le garant de son salut. Le diable ne peut pas plus vaincre un seul fidèle et le perdre éternellement qu'il ne peut vaincre le Dieu Tout-Puissant. Il peut tuer les chrétiens, mais ce n'est pas leur faire du tort et ce n'est point un triomphe pour lui ; il a tué Jésus-Christ, mais qu'y a-t-il gagné ? Le sépulcre n'avait aucun pouvoir. sur Jésus-Christ, il n'en a pas non plus sur le croyant « Parce que je vis, vous vivrez » ; celui qui croit en moi, mort, il vivra ; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais, » dit le Seigneur.
7. L'existence légale de la femme est tellement confondue avec celle de son mari, que la loi ne connaît pas la femme comme personne séparée.
 Le mari est civilement responsable des délits que la femme peut commettre ; car son devoir est de la conduire, comme le devoir de la femme est d'obéir. Si celle-ci n'obéit pas, elle peut jeter son mari dans de grands embarras et lui occasionner beaucoup de frais et de peines. De même, Jésus-Christ est établi chef de son Eglise et s'il ne la garde pas du péché, il faut qu'il en réponde et il en résulte pour lui de la douleur et de l'opprobre. Il est vrai que devant la loi humaine, le mari n'est pas responsable des crimes que la femme peut commettre.
Mais Christ s'est constitué responsable de TOUTE la conduite de son Eglise. Il a pris la place de son peuple alors que ce peuple était convaincu de crime et condamné à la mort éternelle. C'est bien là se constituer responsable de la façon la plus sérieuse. Et maintenant c'est son affaire de prendre soin de son Eglise, de la gouverner et de la garder du péché.
Il a fait l'expiation de tous les péchés des siens ; il est l'avocat qui intercède pour eux. Il faut donc qu'il réponde devant Dieu de toute la conduite de son Eglise. Chaque croyant est si parfaitement uni à Jésus-Christ, il est tellement « os de ses os, chair de sa chair, » que tout péché commis par lui retombe sur Jésus-Christ. Tout ceci est abondamment enseigné dans la Bible.
Quelle étonnante union ! Christ a assumé non seulement la responsabilité de la « conduite civile » de son Epouse, mais encore celle dit crime capital dont elle s'est rendue coupable, je veux dire de sa rébellion contre Dieu. En ce sens donc, l'Eglise est perdue en Christ et n'a aucune existence séparée devant la loi. Je ne veux pas dire que, chez le chrétien, la transgression de la loi morale ne soit pas un péché, je veux dire que la loi n'a plus prise sur lui pour le condamner ; « il n'y a plus de condamnation pour ceux - qui sont dans le Christ Jésus ». Christ a pris la condamnation sur lui, il s'est chargé de soustraire le croyant au pouvoir du péché, ainsi qu'au pouvoir de la loi, et de lui fournir toute l'assistance nécessaire pour remporter une complète victoire.

III. But de l'union de Christ et de l'Eglise.

1. Le premier but de cette union est celui que donne notre texte : « afin que nous portions du fruit pour Dieu ».
Un des buts principaux du mariage est la propagation de l'espèce. Ainsi en est-il à l'égard de l'Eglise ; elle doit donner des enfants à Jésus-Christ en sorte qu'il « se voie de la postérité, qu'il jouisse du travail de son âme, et qu'il soit entouré d'un peuple de franche volonté nombreux comme les gouttelettes de la rosée du matin. » Ce n'est pas seulement par le travail du Rédempteur, que cela doit s'accomplir, c'est aussi par celui de l'Eglise : « Dès que Sion est en travail, elle se voit de la postérité » (Esaie 66 v. 8).

2. Un autre but de l'institution du mariage est l'entretien et la protection d'êtres qui ne peuvent se suffire à eux-mêmes.

Si la loi du plus fort prévalait seule dans la société, les femmes seraient partout opprimées et réduites en esclavage; le mariage leur apporte l'aide et la protection dont elles ont besoin. Ainsi encore en est-il pour l'Eglise ; Jésus-Christ la soutient et lui accorde toute la protection nécessaire contre ses ennemis et contre toutes les puissances de l'enfer.

3. Le bonheur des deux conjoints est encore un des buts de l'institution du mariage.

Ainsi en est-il de l'union de Christ et de l'Eglise. Vous trouverez peut-être étrange que je vous dise que le bonheur de Christ est augmenté par l'amour de l'Eglise. Mais que dit la Bible ? Elle dit « qu'en vue de la joie qui lui était proposée, il a enduré la croix et méprisé » Qu'était-ce que cette joie, si l'amour de l'Eglise n'en faisait pas partie ?


Il serait étrange qu'un époux travaillât à rendre sa femme heureuse sans jouir du bonheur qu'il lui procure. Autant l'amour de Jésus-Christ surpasse celui d'un époux terrestre, autant est plus grande la joie que lui procure le bonheur de son Eglise.
4. L'allégement des chagrins et des souffrances du mari et de la femme est aussi un but de l'institution du mariage.

Il y a pour l'un et pour l'autre une grande douceur à mettre leurs peines en commun ; personne ne l'ignore. Or, ceci est encore vrai de Christ et de l'Eglise. L'apôtre Paul dit « qu'il porte toujours avec lui, en son corps, la mort du Seigneur Jésus; car comme les souffrances de Christ abondent en nous, dit-il, de même notre consolation abonde aussi par Christ ».
L'un des principaux buts de ses peines et de ses renoncements, c'est, nous assure-t-il, de connaître « la communion des souffrances de Christ ». Il se réjouit dans les tribulations; il achève de souffrir en sa chair le reste des souffrances de Christ. L'Eglise ressent vivement tout opprobre qui retombe sur Christ, et Christ ressent vivement toute injure et tout tort faits à l'Eglise.

5. Le but principal de l'union de Christ et de l'Eglise est la sanctification de l'Eglise.

Lisez ce qui est dit Ephésiens 5 v. 22 à 27 : « Femmes, soyez soumises à vos maris, connue au Seigneur; car le mari est le chef de la femme, comme Christ est le chef de l'Eglise, qui est son corps, et dont il est le Sauveur. Or, de même que l'Eglise est soumise à Christ, les femmes aussi doivent l'être à leurs maris en toutes choses. Maris, aimez vos femmes, comme Christ a aimé l'Eglise, et s'est livré lui-même pour elle, afin de la sanctifier par la parole, après l'avoir purifiée par le baptême d'eau, afin de la faire paraître devant lui glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irrépréhensible ».

Voilà donc le grand but de l'union de Christ et de I'Eglise : Soit parfaitement sainte. L'apôtre Jean nous dit dans l'Apocalypse qu'il vit ceux qui « avaient lavé et blanchi leurs robes dans le sang de l'Agneau ; » et voyez, au chapitre 21 de ce même livre, avec quelle splendeur apparaît « l'Epouse, la femme de l'Agneau, qui descend du ciel, d'auprès de Dieu, ayant la gloire de Dieu, et parée comme une épouse pour son époux. »

 Source : « A ceux qui font profession d'être chrétiens » - Auteur : Charles Finney

 

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