9. Tout par grâce

9. Tout par grâce

Chap: 13 - Jésus a été souverainement élevé pour donner le pardon des péchés et un changement de vie (la repentance). Ces deux grâces sont dispensées par la main de celui qui fut cloué sur la croix, mais qui maintenant est glorifié.

«… pour qu’Israël reçoive le pardon de ses péchés en changeant de vie » (Actes 5 v. 31). Il ressort clairement de ce passage que la repentance et le pardon des péchés sont indissolublement liés. Dans les desseins éternels de Dieu, la repentance et le pardon sont inséparables. Que l’homme ne sépare donc pas ce que Dieu a uni. 

Repentance et pardon.

Si vous y réfléchissez un instant, vous ne tarderez pas à réaliser que le pardon doit être lié à la repentance. Le pardon des péchés ne peut être accordé à un pécheur impénitent ; ce serait le confirmer dans la mauvaise voie et lui enseigner à regarder le mal comme quelque chose de peu d’importance. Si Dieu disait : « Tu aimes le péché, tu t’y complais, tu y fais des progrès incessants, cependant je te pardonne ! » ce serait laisser le champ libre à un horrible débordement d’iniquité. Les fondements de l’ordre social seraient renversés et l’anarchie morale s’ensuivrait immédiatement. Il est impossible de prévoir quelles ruines s’accumuleraient si la repentance et le pardon pouvaient être séparés, si on pouvait passer l’éponge sur le péché alors que le pécheur y serait plus attaché que jamais.

Si nous croyons à la sainteté de Dieu et que nous persévérons dans le péché, en ne voulant pas nous repentir, il est impossible, par la nature même des choses, que nous soyons pardonné. Il faudra nécessairement que nous subissions les conséquences de notre endurcissement obstiné.

Dans sa bonté infinie, Dieu nous promet que si nous voulons abandonner nos péchés, les confessant et désirant accepter par la foi la grâce qui est en Jésus-Christ, il est fidèle et juste pour nous les pardonner et pour nous purifier de toute injustice.

Mais aussi longtemps que l’Éternel sera le Dieu vivant, il n’y aura aucune promesse pour ceux qui voudront continuer à marcher dans leur mauvaise voie et qui refuseront de reconnaître leurs méchantes actions. Il est absolument certain qu’aucun rebelle, tant qu’il demeure en révolte ouverte, ne peut attendre du Roi le pardon de sa trahison. Il n’est personne d’assez insensé pour s’imaginer que le Juge de toute la terre effacera nos péchés si nous refusons d’y renoncer nous-même.

De plus, si la grâce divine est une grâce parfaite, il doit en être ainsi. La grâce qui pourrait pardonner le péché, tout en laissant le pécheur continuer son train de vie, serait une grâce mesquine et incomplète. Ce serait une grâce inférieure et difforme.

Quel est le plus grand privilège : être lavé de la souillure du péché ou être délivré de la puissance du péché ? Je ne veux pas même essayer de peser deux privilèges si incomparables. L’un et l’autre ne pouvaient nous être donnés que par l’action du sacrifice de Jésus. Mais si on tentait cependant de les comparer, il me semble que la délivrance du péché, par laquelle nous sommes rendus saints, semblables à Dieu, doit être reconnue comme la plus grande.

Être pardonné est une faveur d’un prix inestimable. Nous le reconnaissons dans les premiers mots d’un psaume de louange : « C’est lui qui pardonne tous tes péchés ». Mais s’il était possible que nous puissions être pardonnés et qu’il nous soit encore permis d’aimer le péché, de nous livrer à l’iniquité et de nous vautrer dans les convoitises, à quoi nous servirait donc un tel pardon ? Ne devrait-il pas être rejeté comme une friandise empoisonnée propre à nous faire sûrement périr ? Être lavé et cependant se vautrer dans la fange, être déclaré pur et cependant avoir le front blanc de lèpre, ce serait certainement une franche caricature de la grâce. À quoi bon retirer un homme de son sépulcre si vous le laissez  mort ? À quoi bon le conduire à la lumière s’il reste encore aveugle ?

Dieu soit loué ! Celui qui pardonne nos iniquités est aussi celui qui guérit nos maladies. Celui qui nous lave des taches du passé, nous préserve aussi des souillures du présent et nous gardera de toute chute dans l’avenir.

Nous devons donc joyeusement accepter la repentance et le pardon. Ils ne peuvent être séparés.

L’héritage de la nouvelle alliance est un et indivisible, on ne peut le partager. Vouloir scinder l’œuvre de la grâce, ce serait vouloir couper en deux l’enfant vivant dont il est question dans 1 Rois 3 v. 16 à 28. Ceux-là mêmes qui auraient la témérité de le faire seraient les tous premiers à y perdre.

Vous qui cherchez le Seigneur, vous contenteriez-vous de l’une de ces grâces seules, à l’exclusion de l’autre ? Seriez-vous vraiment satisfait si Dieu vous pardonnait vos péchés et vous laissait libre d’agir comme les incroyants, comme auparavant ? Certainement non ! L’Esprit renouvelé craint beaucoup plus le péché en lui-même que ses conséquences pénales. Le cri de notre cœur n’est pas : « Qui me délivrera du châtiment ? » mais « malheureux que je suis ! Qui me délivrera de cette mort qu’est ma vie ? » (Romains 7 v. 24).

Qui me rendra capable de vaincre la tentation et d’être saint comme Dieu est saint ? La repentance et le pardon répondent ensemble au besoin de nos cœurs, tous deux sont nécessaires pour que le salut soit un salut parfait. Pour qu’aucune atteinte ne soit portée à la sainteté de Dieu, soyez convaincu que cette entité « repentance-pardon » existe. Dans l’expérience de tous les croyants la repentance et le pardon sont étroitement unis.

Il n’est personne qui, s’étant repenti sincèrement de ses péchés en croyant, n’ait été aussitôt pardonné. D’autre part, jamais personne n’a été pardonné sans s’être repenti de ses péchés. Je n’hésite pas un seul instant à dire qu’il n’y a jamais eu, il n’y a pas, et il n’y aura jamais un seul homme purifié de son péché sans que, simultanément, son cœur ait été conduit à la repentance et à la foi en Christ. La haine du péché et le sentiment du pardon se manifestent ensemble dans l’âme et y demeurent ensemble tant que nous vivons.

Ces deux choses agissent et réagissent l’une sur l’autre. Celui qui est pardonné se repent et celui qui se repent est certainement pardonné. Rappelez-vous bien ceci : le pardon conduit à la repentance. Quand nous sommes assurés du pardon, alors nous avons le péché en horreur.

Quand la foi s’est développée, qu’elle est arrivée à la pleine assurance, au point que nous sommes persuadés sans l’ombre d’un doute que le sang de Jésus nous a rendu plus blanc que la neige, c’est alors que la repentance arrive à son plus haut point. Comme la foi grandit, la repentance grandit dans la même mesure.

Ne vous y trompez pas. La repentance n’est pas une affaire de jours et de semaines, ce n’est pas une pénitence temporaire dont il faut se débarrasser le plus tôt possible. Non !

C’est une grâce qui, de même que la foi, dure toute la vie. Les petits enfants dans la foi se repentent autant que les jeunes gens et les pères. La repentance est l’inséparable compagne de la foi. Aussi longtemps que nous marcherons par la foi et non par la vue, les larmes de la repentance brilleront dans les yeux de la foi.

La repentance qui n’a pas sa source dans la foi en Jésus n’est pas la vraie repentance et la foi qui n’est pas jointe à la repentance n’est pas la vraie foi. Semblables à deux frères siamois, la foi et la repentance sont unies d’une façon vitale. Dans la mesure où nous croyons à l’amour miséricordieux de Jésus-Christ, nous nous repentons. Et dans la mesure où nous nous repentons du péché et où nous haïssons le mal, nous nous réjouissons dans cette même mesure de la plénitude du pardon accordé par Jésus.

Jamais vous ne comprendrez la valeur du pardon si vous ne vous repentez pas. Vous ne pourrez connaître les profondeurs de la repentance avant d’avoir la certitude d’être pardonné. Cela peut paraître étrange, mais il en est ainsi : l’amertume de la repentance et la douceur du pardon se complètent et se fondent dans l’harmonie de toute vie régénérée, pour la remplir d’un bonheur incomparable.

La repentance et le pardon, ces deux dons qui découlent de la grâce sont donc les compléments l’un de l’autre. Je sais que je suis pardonné parce que je me suis repenti. C’est en constatant que je ne marche plus dans mon ancienne voie de péché que j’ai la preuve que j’ai reçu le pardon. Être un croyant, c’est être un pénitent. La foi et la repentance ne sont que les deux côtés d’une même pièce, ou les deux ailes d’un oiseau. La repentance est un changement moral complet et radical, changement accompagné de tristesse pour le passé et d’une résolution de s’amender pour l’avenir.

Se repentir, c’est abandonner le péché que l’on a aimé, et montrer qu’on le déplore en ne le pratiquant plus. Quand telles sont nos dispositions morales, nous pouvons être sûrs que nous sommes pardonnés. En effet, chaque fois que Dieu amène un cœur à être brisé à cause du péché, c’est pour lui accorder le pardon. Si, par ailleurs, nous avons le sentiment du pardon par le sang de Jésus et si nous sommes justifiés par la foi, étant en paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ, nous savons que nous possédons la vraie foi et la vraie repentance.

Ne regardez donc pas votre repentance comme la cause de votre pardon, mais comme sa compagne inséparable. Ne pensez pas que vous serez capable de vous convertir avant que la grâce du Seigneur Jésus et sa bonne volonté d’effacer vos péchés vous aient été manifestées. Maintenez ces grâces d’en haut à leur vraie place et considérez-les dans leurs relations mutuelles. Elles sont le Yakîn (il affermit) et le Boaz (la force est en lui) de l’expérience du salut.

On peut les comparer à ces deux grandes colonnes du temple de Salomon qui avaient été placées à la façade de la maison de l’Éternel et qui formaient une entrée majestueuse au lieu saint (1 Rois 7 v. 15 à 22). Aucun homme ne peut s’approcher sincèrement de Dieu à moins qu’il ne passe entre les colonnes de la repentance et du pardon.

L’arc-en-ciel de l’alliance de grâce s’est montré dans toute sa beauté lorsque de votre cœur ont jailli les larmes de la repentance et qu’elles ont été éclairées de la radieuse lumière du pardon complet. La repentance du péché et la foi au pardon divin sont la chaîne et la trame du tissu de toute conversion réelle. C’est à ces signes que vous reconnaîtrez les vrais chrétiens.

Revenons au texte que nous méditons : le pardon et la repentance découlent tous deux de la même source et sont donnés par le même Sauveur. Du sein de la gloire où il réside, le Seigneur Jésus dispense l’un et l’autre à la même personne. Nulle part ailleurs, vous ne pourrez trouver pardon et repentance. Il les détient tous deux, prêt à les accorder maintenant et gratuitement à tous ceux qui veulent les recevoir de sa main.

Qu’on n’oublie jamais que c’est Jésus qui donne tout ce qui est nécessaire au salut. Il est de la plus haute importance que tous ceux qui cherchent la grâce de Dieu s’en souviennent constamment.

La foi est aussi bien le don de Dieu que le Sauveur est l’objet de cette foi. La repentance du péché est aussi réellement l’œuvre de la grâce que l’œuvre d’expiation par laquelle le péché est effacé. Le salut, du commencement à la fin, est entièrement l’œuvre de la grâce.

Il va sans dire que ce n’est pas l’Esprit saint qui se repent. Il n’a jamais fait quoi que ce soit dont il ait à se repentir. S’il lui était possible de se repentir, il ne serait pas apte à remplir son office. Nous devons nous repentir nous-mêmes pour notre propre péché sans quoi nous ne pourrons échapper à sa puissance. Ce n’est pas le Seigneur Jésus qui se repent : de quoi pourrait-il donc se repentir ? C’est nous-mêmes qui nous repentons avec le plein assentiment de chacune des facultés de notre âme.

La volonté, les affections, les émotions sont toutes ensemble à l’œuvre, au plus haut degré, dans l’action bénie de la repentance. Et cependant, à la base de tout ce qui nous est personnel dans ce travail intérieur, il y a une influence sainte et cachée qui dispose le cœur, qui le rend contrit et qui opère une complète transformation. L’Esprit de Dieu nous éclaire, et à sa lumière nous voyons ce qu’est le péché, de sorte que nous en avons une profonde horreur.

L’Esprit de Dieu nous fait aussi considérer la sainteté que nous apprenons à apprécier, à aimer et à désirer sincèrement. Il nous donne ainsi l’impulsion par laquelle, étape après étape, nous allons de l’avant dans le chemin de la sainteté. L’Esprit de Dieu opère en nous la volonté et l’exécution selon son bon plaisir.

Soumettons-nous donc sans condition à ce bon Esprit, afin qu’il puisse nous conduire à Jésus qui veut nous donner gratuitement la double bénédiction de la repentance et du pardon, selon les richesses de sa grâce.

 

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- Andrew Murray

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