Les marques de Jésus

Les marques de Jésus

Comment deviendrai-je semblable à Christ ? Comment deviendrez-vous semblable à Christ ? Simplement dans la mesure où nous sommes fidèles dans notre communion avec lui.

« Que personne désormais ne me fasse de la peine, car je porte sur mon corps les marques de Jésus » (Galates 6 v. 17). Les marques de Jésus ! L'apôtre parlait-il de marques réelles laissées sur son corps, cicatrices de ses souffrances, ou bien employait-il une figure de rhétorique bien connue, nous ne pouvons pas en être tout à fait sûrs. Il est possible que l'apôtre Paul ait eu dans sa pensée les deux choses ; il y avait sans aucun doute des marques sur son corps, les marques des coups qu'il avait reçus, les marques des pierres par lesquelles il avait été lapidé, les marques des difficultés qu'il avait traversées, et en les considérant, il les voyait à la lumière du stigmate.

Vous savez ce qu'est le stigmate. Les animaux sont marqués au fer rouge. Et l'apôtre regardait ces marques comme des stigmates. Mais peu importe ce qu'elles étaient en réalité. Il est tout à fait certain que Paul portait dans son être même les stigmates de Jésus. C'est cela qui est important, qu'il y ait là, dans son être, les marques de Jésus. J'aimerais vous suggérer la pensée que ces marques dont parle l'apôtre, comme de stigmates en son corps, sont des marques qui représentent trois choses.

Les marques de la propriété.

Elles étaient des preuves qu'il appartenait au Seigneur Jésus, et tout le monde pouvait le voir. Je pense que beaucoup de choses se pressent dans l'esprit de l'apôtre, quand il emploie cette figure de rhétorique, ou qu'il rappelle cette coutume bien connue. Le stigmate ! « Je porte en mon corps les stigmates de Jésus ». Tout propriétaire avait sa propre marque, son propre fer à marquer, et tous ceux qui voyaient cette marque pouvaient savoir à qui appartenait la personne ainsi marquée.

Je pense de plus que l'apôtre avait dans sa pensée, non pas la marque des animaux, mais ce qui, dans le monde grec de son temps, était une coutume très répandue, la marque des esclaves. Or, nous savons que, en ce temps et dans ce monde, les esclaves étaient achetés à un certain prix, qu'ils devenaient la propriété de leur maître, et qu'ils ne pouvaient obtenir leur liberté qu'en rendant, dans une certaine mesure, le prix qui avait été payé pour eux, et c'était chose très problématique. Alors même qu'ils auraient reçu un salaire, il aurait fallu toute une vie pour mettre de côté la somme nécessaire pour se racheter et être libre. Mais il y avait une autre issue qui était une coutume. Ils pouvaient se rendre au temple de leur dieu et voir le prêtre, et ils pouvaient se vendre au dieu, et devenir la propriété du dieu ou des dieux, – dieux païens naturellement, qui n'étaient pas des dieux.

Lorsqu'ils faisaient cela, le prêtre prenait un fer à marquer qui portait le sceau du dieu ou de la divinité respective ; il relevait la manche de l'esclave et imprimait sur son bras, à l’aide de ce fer rouge la marque du dieu ; à partir de ce moment, l'homme était considéré comme l'esclave des dieux, et cela signifiait qu'il était affranchi de tout autre esclavage.

Il pouvait partir. Mais si son ancien maître, ou le successeur de son ancien maître, ou encore l'un de ses parents, cherchaient à le ramener en esclavage, – ce qui pouvait arriver, ils pouvaient le poursuivre, le saisir, chercher à le reprendre en esclavage, – s'ils cherchaient à faire cela, l'homme n'avait qu'à relever sa manche et à montrer la marque du dieu, pour que personne n'osât le toucher. Le faire, ç'aurait été devenir l'ennemi du dieu, attirer contre soi le courroux du dieu, et personne n'osait le risquer. Parce qu'il était un esclave du dieu, il était un homme libre dans le monde.

Paul savait tout cela, et je pense que c'est à quoi il fait allusion, lorsqu'il dit : « Désormais que personne ne vienne me troubler ». Que personne ne cherche à me ramener en esclavage ! Que personne ne pose sa main sur moi pour faire de moi sa propriété ! J'appartiens au Seigneur Jésus : « Car moi je porte en mon corps les marques du Seigneur Jésus ». Un peu avant, il avait dit : « Pour ce qui me concerne, loin de moi la pensée de me glorifier d'autre chose que de la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, par qui le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le monde ! » (Galates 6 v. 14).

Il disait en fait : « O monde, dont autrefois j'ai été l'esclave, dans l'esclavage duquel j'étais, qui me réclamait, me tenait et m'employait. Ô monde, je suis affranchi de toi, parce que j'ai été fait l'esclave et le prisonnier de Jésus-Christ, par sa croix. Il m'a affranchi de ton esclavage et de ta captivité. Le fait que je suis son esclave signifie que je suis libre désormais du monde. O monde, ne cherche pas à me reprendre, ne pose pas tes mains sur moi. Vieille vie, qui autrefois était mienne, ne cherche pas à me saisir de nouveau. J'appartiens au Seigneur Jésus, je porte en mon corps ses stigmates ! »

Je pense que le message de ce passage est tout à fait clair. Les marques de Jésus, que tous doivent voir, qui doivent être montrées à tous, disent que nous lui appartenons, qu'il est notre maître, et cela signifie de notre part fidélité et loyauté dans notre obéissance envers lui, notre maître. Fidélité et loyauté envers lui.

Tous nous connaissons l'épreuve quant à notre loyauté à l'égard du Seigneur dans ce monde. Le monde tend la main, pour ainsi dire, pour s'ingérer dans notre loyauté envers le Seigneur Jésus, simplement pour que l'on ne sache pas que nous lui appartenons. Les ambitions sont telles aujourd'hui, les idées de la vie mentale, que l'on pense généralement que ce n'est pas être un homme ou une femme que d'être chrétien.

Ce n'est pas être robuste, ce n'est pas être fort ; vous serez certainement d'une espèce inférieure si vous êtes un chrétien. Il en est ainsi, nous le savons bien. Ce monde méprise les chrétiens ; et la tentation pour tous les chrétiens, c'est d'être chrétien sans « se trahir », sans le laisser voir trop clairement ; et c'est ainsi que nous nous cachons derrière beaucoup de choses. « Nous ne voulons pas faire étalage de la religion » ; nous ne voulons pas jeter la religion à la face des gens ; nous ne voulons pas offenser les autres et mettre en danger notre chance de les influencer en nous trahissant trop tôt. Toute sorte de choses de ce genre, de recoins et de détours où nous nous cachons, en nous imaginant que nous aurons de plus grands avantages, que nous servirons, réellement mieux les intérêts du Seigneur en prenant des précautions, en avançant avec prudence, en nous mettant toujours à couvert et en nous camouflant.

Eh bien : « Désormais que personne ne vienne me troubler, car moi je porte en mon corps les marques du Seigneur Jésus ! » et tout le monde peut les voir. Je suis tout à fait certain que c'est ce que nous avons ici, que c'est là ce que l'apôtre entend : Les marques et les signes manifestes de sa propriété, qui prouvent que nous lui appartenons. Et je crois réellement que le monde, après tout, respecte et estime beaucoup plus le chrétien qui montre ce qu'il est, que celui qui se cache.

Je me souviens qu'un jour, il y a bien des années, alors que je n'étais qu'un tout jeune homme, une chose produisit en moi une profonde impression. Je me trouvais dans un magasin ; c'était le jour où les représentants de commerce faisaient leur visite ; et deux d'entre eux entrèrent dans le magasin pendant que j'y étais. Le premier entra en hésitant, regarda de tous les côtés pour savoir ce qu'il devait faire, vit quelques personnes, se dirigea dans un coin et attendit. Il fit ensuite ses offres d'une manière qui suggéra à mon esprit la pensée que cet homme avait honte de ses affaires, qu'il ne voulait pas que l'on sache qui il était.

II faisait tout en cachette. Peut-être ne l'aurais-je pas tellement remarqué sans l'épisode suivant : La porte s'ouvrit, et un beau jeune homme, grand et bien bâti, entra. Il s'avança vers le propriétaire : « Bonjour, Monsieur X ..., j'ai pour vous aujourd'hui une collection splendide ! » et il se mit aussitôt à ses affaires. Tous ceux qui se trouvaient dans le magasin l'entendirent. Il allait droit au but et saisissait l'occasion ; il agissait séance tenante. Il était déterminé à réussir. Cela produisit sur moi une impression profonde. Comme nous sortions du magasin, l'un de ceux qui m'accompagnaient exprima sa pensée : « Voilà comment on fait les affaires ! » Pardonnez-moi si cet exemple vous paraît être d'un niveau trop bas. Mais je sens qu'il y a beaucoup d'importance à être ouvert, à faire connaître ce que nous sommes, à ne pas cacher le stigmate.

Nous appartenons au Seigneur ; nous sommes heureux d'appartenir au Seigneur ; nous sommes très heureux de l'appeler « Maître » ; il n'y a en nous aucun compromis à cet égard. Nous appartenons au Seigneur et nous le lui disons, et nous le disons aussi à tous les autres chrétiens ; mais cela resterait-il dans le domaine où nous sommes acceptés, où nous savons être acceptés, où nous savons qu'il est tout à fait sûr et tout à fait commode de le faire connaître ?

Qu'en est-il du monde ? Les marques de sa propriété ! Rappelons-nous Paul et son naufrage ! Combien il est remarquable ! Il avertit les hommes, puis, lorsque le moment arrive où ils sont à bout, il s'adresse au maître du navire en lui disant : « Maintenant je vous exhorte à prendre courage ; car aucun de vous ne périra, et il n'y aura de perte que celle du navire. Un ange du Dieu à qui j'appartiens et que je sers m'est apparu cette nuit » (Actes 27 v. 22 et 23).

Voilà ! Il n'y a rien de caché ici, il fait connaître à qui il appartient. Je ne pense pas qu'il soit nécessaire de prouver que c'est l'attitude que nous devons avoir. C'est là, dès le commencement, les marques de notre fidélité et de notre loyauté dans l'obéissance à Celui que nous sommes heureux d'appeler maître et Seigneur, à qui nous devons réellement tout. N'est-ce pas simplement un peu déloyal, pour ne pas dire davantage, d'être prêt à reconnaître que nous lui devons tout, lorsque nous sommes dans le secret avec lui, et d'avoir honte de le faire connaître dans le monde où nous sommes ?
« Avoir honte de Jésus, cet ami précieux, en qui repose tout mon espoir pour les cieux ! » Ces stigmates sont aussi :

Les marques de la consécration dans le service.

Les marques, non seulement de la propriété, mais aussi de la consécration dans le service. Paul avait gagné bien des cicatrices dans son service dévoué au Seigneur. Le service du Seigneur signifiait pour lui souffrance, et les marques étaient celles de la fidélité jusqu'au sacrifice. Il se peut que nous ne soyons pas tous appelés à cette forme de service connu sous le nom de « service missionnaire », auquel Paul et beaucoup d'autres furent appelés.

Mais peu importe. Nous n'irons pas très loin dans notre consécration quant aux intérêts du Seigneur Jésus dans ce monde, sans découvrir que cela signifie sacrifice – souffrance jusqu'au sacrifice. Cela nous coûtera. Cela pourra nous coûter quelque chose en ce qui concerne notre position, et l'opinion des autres ; peut-être ne rencontrerons-nous pas toujours ce qu'il y a de meilleur. Nous ne trouverons peut-être pas de porte ouverte dans certains milieux ; ces milieux pourront nous être fermés. Il y aura peut-être beaucoup de personnes dont nous aimerions avoir l'amitié, mais qui nous la refuseront. Nous pourrons avoir à supporter des pertes à bien des égards, à souffrir jusqu'au sacrifice, si nous voulons être de ceux qui cherchent les intérêts du Seigneur, et qui veulent contribuer à leur avancement. Je doute qu'il soit possible de servir les intérêts du Seigneur Jésus sans qu'il y ait sacrifice de notre part.

Je ne pense pas que cela soit possible. Et il se peut que, vous et moi, au terme de notre course ici-bas, lorsque nous regarderons en arrière, nous voyions beaucoup de choses qui auraient pu être à nous, position, approbation, récompenses, mais dans lesquelles nous ne sommes jamais entrés, que nous n'avons jamais possédées. Nous avons à les abandonner pour Jésus, et nous pouvons alors porter le stigmate du Seigneur Jésus à cet égard. Pourquoi ? Pourquoi ceci ? Pourquoi cela ? Pourquoi a-t-il fallu ceci ? Pourquoi cela a-t-il tant coûté ? Pourquoi ne suis-je jamais arrivé où d'autres sont arrivés ? C'est le stigmate du Seigneur Jésus, la marque de Jésus.

Il y a des gains qui sont cachés à notre vue, et qui feront plus que compenser les pertes apparentes. Cet homme, qui écrivit ces mots, avait écrit à une autre occasion : « Car nos légères afflictions du moment présent produisent pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire, parce que nous regardons, non point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles ; car les choses visibles sont passagères, et les invisibles sont éternelles » (2 Corinthiens 4 v. 17 et 18).

Cependant, nous tenons tellement aux choses visibles, n'est-ce pas ? Il nous est si difficile de détourner nos regards des choses visibles, c'est-à-dire des choses manifestes, des choses dont on peut tenir compte ; elles sont si proches de la vue. Les pertes, les souffrances, les épreuves, les difficultés, les adversités, ce sont des choses visibles. Les choses invisibles, que sont-elles après tout ?

En ce qui nous concerne, les choses invisibles sont des promesses. C'est à quoi cela revient. Elles sont réelles en Dieu, mais pour nous elles ne sont que des promesses, et cependant, elles sont sans mesure et sans limites, infiniment plus excellentes, un poids de gloire sans mesure et éternelle, un poids de gloire. Elles sont là, invisibles, tandis que nous portons ici les marques des pertes, de la perte des choses que nous aurions pu avoir. Ces choses étaient là pour nous, mais, à cause des intérêts du Seigneur Jésus, elles ont dû être abandonnées. Les marques du Seigneur Jésus, la fidélité jusqu'au sacrifice, le chemin de l'impopularité, avec tout ce qu'il coûte.

Les marques de l'image de Jésus.

Le stigmate, s'il a un objet quelconque, c'est qu'il doit être vu par les autres, qu'il doit être remarqué, qu'il doit montrer clairement à tous les intéressés que celui qui le porte est marqué et désigné comme étant la propriété de quelqu'un. C'est quelque chose qu'il faut montrer. Et les stigmates du Seigneur Jésus ne sont pas seulement des marques de propriété et des marques de dévotion dans le service, elles sont aussi des marques de ressemblance. J'ai toujours pensé que les exhortations à être semblables à Christ ne sont pas des choses agréables à notre propre nature. Je dois confesser que, lorsque j'ai entendu faire des appels à devenir semblable à Christ, je n'ai jamais vu une réponse enthousiaste.

Il ne sert à rien que je vous dise d'être semblable à Christ, aussi ne vais-je pas le faire ; cependant, je vous dirai que, vous et moi, nous devons porter l'image de Christ comme la marque qu'Il possède nos vies. Comment cette image de Christ se produit-elle ? Les marques de la dévotion dans le service nous viennent dans la mesure où nous sommes prêts à souffrir pour lui, à faire des sacrifices pour lui.

Les marques de l'image de Christ nous viennent dans la mesure où nous sommes en communion avec lui, de sorte que les marques de l'image de Christ sont le résultat de notre fidélité dans la communion. Ainsi, les marques de la possession sont le résultat de la fidélité dans la loyauté ; les marques de la dévotion dans le service sont les marques de la fidélité dans la souffrance et le sacrifice ; les marques de l'image de Christ sont le fruit de la fidélité dans la communion avec le Seigneur.

D'un autre côté, soignez la question de la communion, préservez votre heure de recueillement, vos moments de prière, respectez vos moments de tranquille méditation, veillez à ce qu'il ait une place dans votre cœur, une grande place dans votre cœur, chaque jour, et vous n'aurez pas besoin de vous efforcer à devenir semblable au Seigneur Jésus. Toute l'inquiétude que vous pourrez avoir pour devenir semblable au Seigneur Jésus ne fera aucune différence.

Ceux qui marchent intimement avec lui, qui veillent à leur vie de prière, portent ces marques de son repos, de sa paix, de sa patience, de sa douceur, de sa grâce, de son amour – les marques de Jésus. C'est ainsi que se forme son image en nous. Je ne vous dis pas de vous efforcer et de lutter pour être semblable à Jésus. Je dis : Restez en contact avec Jésus. Croyez-moi, car j'ai suivi ce même chemin. Je connais, oh je connais, d'un côté le bonheur, et de l'autre côté l'amertume de la souffrance qui sont liés à cette chose même. Le bonheur qu'il y a à veiller à nos moments de recueillement, à nos heures de prière, à notre vie de communion avec le Seigneur !

Oh oui ; dans le travail, dans le monde, quelle différence cela fait ! D'un autre côté, les choses qui surviennent, les choses adverses qui empêchent notre vie de communion avec le Seigneur, et le résultat ! Puis-je vous presser à veiller à votre fidélité dans la communion avec votre Seigneur et, peut-être sans le savoir – et ce sera mieux ainsi, vous porterez les marques du Seigneur Jésus, son image.

Je ne désire pas que vous puissiez aller prouver aux autres que vous ressemblez à Christ. Nous désirons que cela soit sans que vous le sachiez : Et cela sera si vous veillez à votre vie de communion. Soyez donc fidèle en cela. Et ensuite ? Qu'importe ! « Désormais que personne ne vienne me troubler .... ! » Tout serait en vain.

L'on peut essayer de me détourner, de me séduire ; le monde cherchera à m'attirer. L'on tentera de me troubler et de m'ennuyer, mais j'appartiens à Jésus. J'ai en lui tout ce que je puis désirer : « Désormais que personne ne vienne me troubler, car moi je porte en mon corps les marques du Seigneur Jésus ! » Qu'il en soit ainsi pour nous tous !

« À lui seul, à lui à jamais – qui, du Seigneur, pourra me séparer ? »

À lui – pour ses intérêts au-dessus des miens, et de tous les autres, son serviteur, « à celui à qui je suis et que je sers ». À lui dans une communion bénie et ininterrompue, afin que son image en moi soit vue. Les marques du Seigneur Jésus !

 

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