
6. L’Esprit du Christ
« L'Esprit glorifiant Dieu (11) » - « L'Esprit convainquant de péché (12) ». La vérité divine est dépouillée de sa force quand l’intelligence humaine s’en saisit sans le secours de l’Esprit.
L'Esprit glorifiant Dieu (11).
« Il me glorifiera, parce qu’il prendra de ce qui est à moi, et vous l’annoncera » (Jean 16 v. 14). L’Écriture nous dit que le Fils de l’homme est glorifié de deux manières : par le Père dans le ciel, par l’Esprit sur la terre ; en Dieu lui-même là-haut, en nous ici-bas. Quand Jésus nous parle de sa glorification dans le ciel, il dit « Père, l’heure est venue ! Glorifie ton Fils afin que ton Fils te glorifie... Et maintenant, toi, Père, glorifie-moi auprès de toi-même » (Jean 17 v. 1 et 5).
Quand il nous parle de sa glorification sur la terre, il nous dit : « Je suis glorifié en eux » (Jean 17 v. 10). Glorifier un objet, c’est en révéler la valeur et l’excellence cachées. Jésus, le Fils de l’homme, fut glorifié lorsque sa nature humaine fut admise à participer à la puissance et à la gloire divines dans le ciel. Il entra ainsi dans toute la vie spirituelle du monde céleste et de l’Être divin, et alors tous les anges l’adorèrent, lui, l’Agneau sur le trône.
L’Esprit de gloire vient nous révéler la gloire de Christ en demeurant et en agissant en nous par le moyen de la vie de puissance et de gloire qui est actuellement celle de Christ. Tout en nous, nous la révèle, ainsi qu’à tous ceux qui ont des yeux pour la discerner. Le Fils ne cherche point sa propre gloire (Jean 8 v. 50). Dans les cieux, c’est le Père qui le glorifie, et sur la terre, c’est l’Esprit qui le glorifie dans notre cœur.
Pour que l’Esprit pût ainsi glorifier Christ, il fallait d’abord que Christ quittât ses disciples. Ceux-ci ne pouvaient pas le posséder à la fois en chair et en Esprit ; sa présence corporelle faisait obstacle à sa présence spirituelle. Ils durent donc être séparés du Christ qu’ils avaient eu avec eux, pour pouvoir recevoir en eux par le Saint-Esprit le Christ glorifié. Christ lui-même a dû abandonner la vie qu’il avait ici-bas pour pouvoir être glorifié soit dans les cieux, soit en nous.
« Il vous est avantageux que je m’en aille » (Jean 16 v. 7).
Comme les premiers disciples, beaucoup de chrétiens ont cru en Jésus, ils l’aiment et lui obéissent, ils ont éprouvé en quelque mesure, tout le bonheur qu’il y a à le connaître et à le suivre.
Néanmoins, ils ne possèdent pas encore l’inexprimable puissance divine qui devait résulter, selon les promesses de l’Écriture, de la présence de Christ en eux. Que de promesses non accomplies pour eux, que d’aspirations non satisfaites ! C’est parce qu’ils n’ont pas encore pleinement saisi cette promesse : « Le consolateur demeure avec vous, il sera en vous » (Jean 14 v. 17).
Que signifie donc cette promesse : « C’est l’Esprit qui me glorifiera ? » Qu’est-elle donc, cette gloire de Christ que doit nous révéler l’Esprit ? Et comment nous la révèle-t-il ? En élevant Christ « au-dessus de toute domination, de toute autorité, de toute puissance, de toute dignité » (Éphésiens 1 v. 21) ; le Père « a mis toutes choses sous ses pieds » (Éphésiens 1 v. 22). « Il lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse » (Philippiens 2 v. 9 et 10).
« À celui qui est assis sur le trône et à l’Agneau soient la louange, l’honneur, la gloire et la force aux siècles des siècles » (Apocalypse 5 v. 13). Voilà donc comment Jésus est glorifié au ciel, c’est en siégeant sur le trône de la gloire de Dieu, ayant toutes choses sous ses pieds (Éphésiens 1 v. 20 à 23).
Quand le Saint-Esprit vient glorifier Jésus en nous, c’est sous cet aspect-là qu’il nous révèle sa gloire : « Il prend de ce qui est à Christ et nous l’annonce » (Jean 16 v. 14). Il vient nous faire voir Christ en nous, car c’est par l’Esprit de Dieu que nous recevons toute notion vivante, toute connaissance véritable de Christ.
Quand Christ entre en nous comme un faible nouveau-né, quand il se développe et grandit et qu’il est « formé en nous » (Galates 4 v. 19), quand nous apprenons à nous confier en lui, à lui obéir et à le servir, tout cela est déjà l’œuvre du Saint-Esprit.
Toute force propre doit mourir, toute pensée devenir captive, tout doit obéir à Christ, pour que de notre nature ainsi renouvelée s’élève cette louange : « Gloire à celui qui est assis sur le trône » (Apocalypse 5 v. 13). C’est au disciple obéissant et qui aime son Maître que Jésus promet la présence de l’Esprit, c’est en celui-là que l’Esprit vient glorifier Christ.
Quand la foi est vivante, l’Esprit du Christ glorifié entre avec puissance, et lui-même habite dans le cœur.
Amen
L'Esprit convainquant de péché (12).
« Et quand il sera venu, il convaincra le monde en ce qui concerne le péché » (Jean 16 v. 8). On ne remarque pas toujours le rapport intime qui lie ces deux paroles de notre Seigneur. Si les disciples devaient être baptisés du Saint-Esprit et de feu, et recevoir la puissance d’en haut, c’était pour qu’ils deviennent des instruments au moyen desquels le Saint-Esprit pût atteindre le monde.
Ce n’est pas l’Esprit de Dieu venant directement du ciel, mais le Saint-Esprit demeurant dans l’Église, qui doit convaincre le monde : « quand il sera venu, il convaincra le monde en ce qui concerne le péché ». C’est donc en nous et par nous que l’Esprit doit atteindre le monde. Nous voyons ensuite que ce n’est qu’en nous amenant à être parfaitement d’accord avec lui, que l’Esprit peut se servir de nous pour en atteindre d’autres.
Cependant, ces paroles signifient plus encore : Pour que l’Esprit puisse convaincre le monde par notre témoignage, soit par nos paroles, soit par notre conduite, il faut qu’il commence par nous convaincre nous-même du péché du monde. Il faut qu’il nous donne une si forte conviction de l’incrédulité du monde qui a rejeté le Sauveur, une si forte conviction que tous ses péchés viennent de ce péché-là, que nous en venions en quelque sorte à voir le péché comme l’Esprit le voit.
Alors, nous serons prêts à être employé par l’Esprit ; d’accord avec lui, nous témoignerons contre le péché et c’est là ce qui atteindra la conscience, ce qui convaincra le monde avec force, la force qui vient d’en haut.
Oh ! Que Dieu donne à ses enfants une véritable et profonde conviction du péché du monde, de son péché principal, celui d’avoir rejeté Christ. L’Esprit pourra alors se servir d’eux pour convaincre le monde de péché.
Pour obtenir cette conviction de péché, il ne suffit pas de la demander à Dieu ; il faut encore que le croyant se mette entièrement sous la direction du Saint-Esprit. En prononçant ces paroles d’une portée sans limite : « Il sera en vous… » (Jean 14 v. 17), notre Seigneur nous a ouvert les trésors de lumière, de sainteté et de force que nous apporte l’Esprit.
L’Esprit est la vie même de Dieu ; en entrant en nous, il devient notre vie, et c’est quand cette vie divine prend toute la place en nous que l’Esprit peut agir à son gré. Que votre vie soit celle de l’Esprit et aucune grâce ne vous sera refusée. Si vous voulez éprouver la profonde conviction du péché du monde, et le sentiment intense de la redoutable puissance du péché, qui feront de vous, l’homme dont Dieu pourra se servir pour convaincre les pécheurs, que toute votre vie, tout votre être se placent sous la direction du Saint-Esprit.
À mesure que la vie de l’Esprit deviendra plus forte en vous, vos yeux et votre cœur se feront une plus juste appréciation du péché qui vous entoure. Vos pensées et vos sentiments seront alors ceux de l’Esprit Saint en vous ; une profonde horreur du péché, une foi vivante en la rédemption, un sérieux amour pour les âmes encore plongées dans le mal, le désir même de mourir, s’il le fallait, pour sauver les pécheurs, feront de vous l’instrument dont l’Esprit pourra se servir pour convaincre le monde de péché.
Encore un mot : Puisque le but de ce livre est de nous faire trouver le moyen d’être rempli de l’Esprit, remarquons bien que c’est pour convaincre le monde de péché que l’Esprit vient demeurer en nous : « Je vous l’enverrai et il convaincra le monde ». Offrez-vous donc à lui pour sentir et porter les péchés de ceux qui vous entourent.
Prenez à cœur les péchés du monde autant que les vôtres. Ne déshonorent-ils pas Dieu autant que les vôtres ? Cherchez à être rempli du Saint-Esprit, non pour jouir égoïstement de sa présence, mais pour qu’il continue par vous l’œuvre que le Père accomplissait autrefois par Christ. C’est la vie des croyants, c’est leur abnégation et leur amour qui prouveront au monde que Christ est une réalité, et qui le convaincront ainsi de péché et d’incrédulité.
Amen
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