
14. L’Esprit du Christ
« L'Esprit d'amour (27) » - « Rempli de l'Esprit (28) ». C’est parce que Dieu est Esprit, qu’il est le Père des esprits, qu’il est le Dieu de la création, et qu’il est aussi le Dieu et le Rédempteur de l’homme.
L'Esprit d'amour (27).
« Le fruit de l’Esprit est l’Amour » (Galates 5 v. 22). « Dieu est Esprit », « Dieu est amour » (Jean 4 v. 24 ; 1 Jean 4 v. 8). Par ces mots, l’Écriture cherche à nous donner ce que le langage humain appellerait une définition de Dieu. Comme Esprit, Dieu a la vie en lui-même, il est indépendant de tout ce qui l’entoure, et il possède le pouvoir de faire pénétrer partout sa vie, de la communiquer à qui il veut.
C’est parce que Dieu est Esprit, qu’il est le Père des esprits, qu’il est le Dieu de la création, et qu’il est aussi le Dieu et le Rédempteur de l’homme. Toute vie doit son existence à l’Esprit de Dieu, et il en est ainsi parce que Dieu est amour. Aussi, quand l’Esprit vient à nous, il nous vient tout chargé de l’amour de Dieu et de Jésus, car l’Esprit est l’amour même de Dieu.
Aussitôt que l’Esprit entre en nous, il nous fait connaître « l’amour de Dieu répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit » (Romains 5 v. 5). Il ne saurait en être autrement puisque l’amour de Dieu est la vie même de l’Esprit.
L’effusion de l’Esprit est donc l’effusion de l’amour divin, et dès que nous recevons le Saint-Esprit, cet amour prend possession de notre cœur. C’est le même amour dont Dieu aime Jésus, et dont il nous aime, qui vient habiter en nous. Dès que nous le savons, que nous le croyons, et que nous nous livrons à lui, il devient en nous la force divine qui nous fait vivre de sa vie.
Nous avons vu que l’âme, siège de la conscience humaine, devait être assujettie à l’esprit, siège de la présence divine. Le moi qui avait refusé de reconnaître les droits de Dieu, refusa aussi de reconnaître ce qu’il devait à ses semblables, et depuis ce moment, la déplorable histoire du péché dans le monde retrace l’origine, le développement, la puissance et le règne du moi.
C’est quand l’homme régénéré laisse le Saint-Esprit avoir libre cours, que l’amour peut de nouveau devenir notre vie et notre joie. À tout disciple le Maître dit encore aujourd’hui : « Si quelqu’un veut venir après moi qu’il renonce à soi-même » (Matthieu 16 v. 24). Oh ! Apprenons chacun de nous, et demandons à Dieu de l’enseigner à tous, que tout chrétien qui dit avoir reçu le Saint-Esprit doit en donner aussitôt la preuve par sa vie, en se montrant animé de l’amour de Christ.
Soit par sa douceur à supporter les offenses, soit par son dévouement à surmonter le mal par le bien et à sauver tous ceux qu’il peut atteindre, il faut que chaque membre de Christ continue et reproduise ici-bas la vie même de Christ. Oui, l’Esprit de Dieu est bien l’amour de Dieu qui vient à nous.
L’Esprit est l’amour de Dieu descendu jusqu’à nous. Cet amour est donc à notre portée ; il demeure en nous. Depuis le jour où après avoir cru, nous avons été scellés du Saint-Esprit, « l’amour de Dieu a été répandu dans notre cœur par le Saint-Esprit qui nous a été donné » (Romains 5 v. 5).
Quoiqu’il n’ait guère produit de fruits visibles dans notre vie, quoique nous ayons à peine senti sa présence en nous, et que nous ayons trop méconnu cette grâce de Dieu, cependant il était là. Avec lui, était descendu l’amour de Dieu dans notre cœur, car l’un ne peut être séparé de l’autre. Croyons donc que le Saint-Esprit, chargé de nous apporter l’amour de Dieu, a été dans notre cœur avec tout cet amour divin depuis le moment même où nous sommes devenus enfant de Dieu.
Quand nous saisissons par la foi que l’Esprit porteur de l’amour divin est en nous, regardons au Père, lui demandant avec instance d’agir puissamment dans notre homme intérieur, lui demandant que Christ demeure dans notre cœur, et que notre vie tout entière reçoive force et accroissement de son amour.
L’amour de Dieu est en vous par son Saint-Esprit ; croyez-le, ayez-en de la joie, livrez-vous à son influence comme au feu divin qui vient consumer le sacrifice et le faire monter aux cieux. Usez pratiquement de cet amour divin dans vos rapports avec chacun de vos semblables sur la terre, et vous comprendrez, vous témoignerez que l’Esprit de Dieu est l’amour de Dieu.
« Seigneur Jésus ! Avec respect, je me prosterne devant toi, l’amour incarné. Ta vie a été une mission d’amour à laquelle ta mort a mis le sceau.
Le commandement que tu as laissé à tes disciples est celui de s’aimer les uns les autres, ta prière devant le trône de Dieu est que tes disciples soient un entre eux comme tu es un avec le Père (Jean 17 v. 11 et 22), et que son amour soit en eux ! »
Amen
Rempli de l'Esprit (28).
« Soyez remplis de l’Esprit » (Éphésiens 5 v. 18).
Nous avons là un commandement. Être rempli de l’Esprit : c’est le privilège que tout enfant de Dieu peut réclamer de son Père, car il ne lui faut rien de moins pour vivre la vie de racheté, pour demeurer en Christ, garder ses commandements et porter beaucoup de fruits.
Aujourd’hui, le but de ces pages est de faire connaître que ce commandement s’adresse à tout croyant, et que la promesse de Dieu est, aussi bien que sa puissance, à la hauteur de l’ordre donné. Comment est-il possible d’être rempli du Saint-Esprit ? La Parole de Dieu répond : C’est par la foi. C’est la foi qui vous a fait voir ce qu’était le péché, le sang de Christ et l’amour de Dieu, et qui vous a amené à recevoir la purification du péché, ainsi que la volonté d’obéir à Dieu.
À présent, je m’adresse à vous, croyants, qui pensez avoir fait à cet égard ce que Dieu vous demandait et qui n’avez pourtant pas encore reçu la grâce promise.
Examinez avec foi s’il n’y a plus rien en vous à expulser. Pour être rempli, il faut commencer par être vidé. Qu’est-ce qu’un réservoir, sinon un grand creux vide, préparé à recevoir de l’eau. « Pendant longtemps, a dit un croyant, j’avais sérieusement cherché à être rempli du Saint-Esprit, et je m’étonnais de ne rien obtenir, lorsqu’enfin je découvris qu’il n’y avait pas de place en moi pour le recevoir ! »
Ce travail d’expulsion, c’est l’abandon volontaire de tout ce que l’on reconnaît avoir voulu garder en main sous la domination du moi, de tout ce que l’on ne croyait ni nécessaire, ni possible de placer sous le regard de Jésus. C’est aussi une profonde conviction de totale incapacité à saisir la grâce offerte.
C’est enfin une aspiration, une soif, une attente croissante avec larmes et prières incessantes, suppliant le Père d’accomplir sa promesse en nous, de prendre entièrement possession de nous. Quand le vide se fait de cette manière-là, on est en bonne voie pour être enfin rempli de l’Esprit.
C’est à la foi qui a cru au Fils et au Père qu’est accordé le don du Saint-Esprit. Quand Paul transmet aux Éphésiens le commandement d’être remplis de l’Esprit, il commence par leur dire : « Ayant cru en lui, vous avez été scellés du Saint-Esprit qui avait été promis » (Éphésiens 1 v. 13).
Ils avaient déjà reçu l’Esprit, la source était déjà en eux. Jésus a dit : « Celui qui croit en moi, des fleuves d'eau vive couleront de son sein, comme dit l'Écriture » (Jean 7 v. 38). Pour que la source cachée au dedans puisse jaillir et se répandre au dehors, il faut qu’elle soit sans cesse alimentée d’en haut par Jésus.
C’est en lui que se trouve la source de vie. C’est de lui qu’il faut la recevoir en étant en communion intime et continuelle avec lui ; c’est de lui. Christ est le cep vivant, la sève passe dans les sarments dès que ceux-ci sont prêts à la recevoir avec une foi simple. C’est par la foi en Christ que ce baptême de l’Esprit commencera, continuera, se renouvellera, et que même il débordera.
Croyez que la source jaillissante prête à se répandre en « fleuves d’eau vive » est déjà au-dedans de vous ; croyez-le lorsque tout encore vous paraît sec. Prenez le temps de rester tranquille et de laisser le Saint-Esprit lui-même remplir votre esprit de l’assurance divine qu’il demeure en vous.
Ce n’est pas dans les pensées et les sentiments qu’il fixe d’abord sa demeure, c’est dans votre vie même qu’est son temple, au-delà des régions abordables à l’œil ou à la pensée. Quand la foi reconnaît qu’elle possède déjà ce qu’elle a demandé, elle donne gloire à celui qui « peut faire infiniment plus que tout ce que nous demandons et que nous pensons » (Éphésiens 3 v. 20).
Si vous voulez savoir ce que c’est que d’être rempli de l’Esprit, voyez ce qu’a été Jésus ici-bas, voyez ce qu’il fut le dernier soir de sa vie terrestre, lavant les pieds de ses disciples.
« N’attristez point le Saint-Esprit de Dieu » (Éphésiens 4 v. 30). Cette recommandation précède le commandement : « Soyez remplis de l’Esprit ».
Nous ne pouvons pas produire vie et croissance, mais nous pouvons éviter ce qui ferait obstacle. À nous de vouloir obéir, de nous détourner de la chair pour nous attendre à Dieu ; à nous de nous soumettre à l’Esprit dans tout ce que nous connaissons de la volonté de Dieu, tandis que c’est d’en haut que nous serons remplis de sa présence.
Attendez-le donc de Dieu, vous tenant en prières au pied de son trône. Et pendant que vous priez, regardez au-dedans de vous, et croyez que cette puissance invisible a réellement pris possession de votre être tout entier.
« Soyez remplis de l’Esprit ». C’est là le devoir et le privilège de tout croyant. Et puisque Dieu le commande, il faut que ce soit possible et certain, il faut que ce soit au pouvoir de la foi. Veuille notre Dieu hâter le jour où aucun croyant n’en doutera plus.
Amen
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