La part de Dieu et la part de l'homme

La part de Dieu et la part de l'homme

Les chemins vers la puissance.2 -  La connaissance de la vérité ne suffit pas ; on doit se conformer à la vérité si on veut connaître, par une expérience réelle, la félicité qui est décrite dans ce petit livre.

Le fait de n'avoir pu faire la distinction entre la part de Dieu et la part de l'homme, dans le plan du salut, a empêché un nombre incalculable de chrétiens de trouver la paix, et a laissé des fractions entières de l'Église de Christ impuissantes pendant de longues périodes.

Disons-le carrément, il y a des choses que seul Dieu peut faire, et vouloir à tout prix les faire nous-mêmes ne conduit qu'à un gaspillage d'efforts. D'un autre côté, il y a des choses que seul l'homme peut faire, et si nous demandons à Dieu de les faire pour nous, nous gaspillons nos prières. Il est vain d'essayer d’effectuer le travail qui ne peut être fait que par la grâce souveraine. Il est tout aussi vain de supplier Dieu d'accomplir ce qui nous a été commandé par autorité suprême. 

Parmi les choses que seul Dieu peut faire, et qui est pour nous de première importance, s'inscrit l'œuvre de la rédemption. L'expiation a été accomplie dans le lieu saint où personne d'autre que le Sauveur ne pouvait entrer. Cette œuvre glorieuse ne doit rien aux efforts de l'homme. Les meilleurs éléments de la race d'Adam ne pouvaient rien y ajouter. Seul Dieu en est l'auteur, et l'homme ne pouvait tout simplement pas y participer. 

La rédemption est un fait objectif. C'est un travail qui sauve potentiellement et qui a été accompli pour l'homme, mais indépendamment de lui et hors de lui. L'œuvre de Christ au calvaire a apporté l'expiation à tous les hommes, mais elle n'a sauvé aucun homme. 

Le salut est personnel. C'est la rédemption rendue effective pour la personne en tant qu'individu. Le salut, c'est l'œuvre de Dieu dans le cœur, rendu possible grâce à l'œuvre de Dieu sur la croix. L'œuvre de la rédemption, accomplie une fois pour toutes, aussi bien que l'œuvre du salut, multipliée à l'infini, appartiennent toutes deux à la catégorie des choses que seul Dieu peut faire. 

Aucun homme ne peut pardonner ses propres péchés. Aucun homme ne peut régénérer son propre cœur. Aucun homme ne peut se déclarer justifié et pur. Tout cela, c'est l'œuvre de Dieu pour l'homme, laquelle découle de l'œuvre que Christ a déjà accomplie pour l'homme. L'expiation universelle donne accès au salut universel, mais elle ne rend pas ce salut universellement accessible à chaque individu. 

L'orthodoxie de notre époque craint de faire face à cette vérité. On nous a instruits dans la doctrine de la grâce, et nous hésitons à formuler les choses de façon aussi franche, de peur de dépouiller la grâce de sa gloire et de porter atteinte à l'œuvre parfaite de Christ. Cependant, c'est commettre une faute que de parler avec autant de délicatesse d'un sujet si vital pour l'âme. Nous devrions mettre en lumière cette distinction et puis être aussi francs que la vérité nous commande de l'être.

Nous n'avons pas besoin de craindre de dérober à Dieu sa gloire en respectant la vérité que lui-même a révélée. Le fait de n'avoir pas pu faire la différence entre la part de Dieu et la part de l'homme, a abouti à de la confusion mentale et à de l'inaction morale parmi les chrétiens. L'assurance et la puissance requièrent que nous connaissions et mettions en pratique la vérité, telle qu'elle nous est révélée dans l'Écriture sainte.

Dans la catégorie des choses que Dieu ne peut pas faire, on trouve ceci : Dieu ne peut pas se repentir à notre place. Dans nos efforts d'exalter la grâce, nous avons prêché la vérité de façon à donner l'impression que la repentance est une œuvre de Dieu. C'est là une grave erreur qui prend des proportions alarmantes parmi les chrétiens du monde entier. Dieu a ordonné à tous les hommes de se repentir. C'est, en effet, à eux seuls que revient ce travail. Il est moralement impossible de se repentir pour quelqu'un d'autre. Même Christ n'a pu faire cela. Il lui a été possible de mourir pour nous, mais il ne peut accomplir la repentance pour nous. 

Dieu, dans sa grâce, peut nous encourager à nous repentir, et il peut nous aider à nous repentir par le travail intérieur de l'Esprit. Cependant, avant que nous puissions être sauvés, nous devons, de notre plein gré, nous repentir devant Dieu et croire à Jésus-Christ. C'est ce que la Bible enseigne clairement, et c'est ce que l'expérience appuie abondamment. Il n'y a pas de repentance possible sans réforme morale.

C'est à l'homme qu'il faut attribuer les mauvaises actions, et c'est seulement l'homme qui peut les corriger. Mentir, par exemple, est une action de l'homme dont il doit assumer toute la responsabilité. Quand il se repent, il cessera de mentir. Ce n'est pas Dieu qui le fera pour lui, il doit le faire pour lui-même. 

Présenté de façon aussi directe, tout cela semble suffisamment clair, et on peut se demander comment un homme, à l'esprit rationnel, peut s'attendre à ce que quelqu'un le dispense de son obligation personnelle de se repentir. En pratique, toutefois, et sous la pression de fortes émotions religieuses, les choses ne sont pas aussi simples que l'on serait en droit de supposer. La formule sur laquelle on insiste tant, et selon laquelle  « tout a été fait, vous ne pouvez rien faire », a provoqué en tous lieux une confusion sans fin parmi les gens qui cherchent. 

On leur dit que les hommes périssent à cause de ce qu'ils sont, et non à cause de ce qu'ils font. Autrement dit, ce qu'ils font n'entre pas dans le tableau. Qui plus est, ils ne peuvent rien faire en direction du salut, le simple fait de suggérer une telle chose constitue une offense à Dieu. L'horrible exemple de Caïn ne suffit-il pas à prouver cela ? Ils sont donc ballottés, impuissants, entre le premier Adam et le dernier Adam. Le premier a péché pour eux, et le second a réaliser toute leur rédemption.  

Par conséquent, le nerf de leur vie morale est tranché, et ils retombent dans le désespoir, n'osant bouger, de peur d'être coupables du péché de l'effort du moi. En même temps, ils sont profondément bouleversés de savoir que quelque chose ne va vraiment pas dans leur vie religieuse. Le remède à un tel malaise, est de voir clairement que les hommes ne sont pas perdus à cause de ce qu'un homme a fait il y a des milliers d'années.

Jamais nous ne serons jugés pour les péchés qu'Adam a commis, mais pour nos propres péchés. Nous sommes et nous devons rester entièrement responsables de nos propres péchés, et cela jusqu'à ce qu'ils aient été déposés à la croix de Jésus. 

L'idée que nous pouvons nous repentir par délégation est un faux raisonnement emprunté à la doctrine de la grâce, mal présentée et insuffisamment comprise. 

Une autre chose que Dieu ne peut pas faire, c'est celle-ci : Il est certain que la foi est un don de Dieu, mais le fait d'agir ou non selon cette foi dépend entièrement de nous. Nous sommes libres d'agir ou pas, le choix est nôtre. La véritable foi exige que nous changions d'attitude à l'égard de Dieu. 

Cela signifie que nous reconnaissons non seulement sa fidélité, mais que nous faisons ensuite confiance à ses promesses et que nous obéissons à ses commandements. C'est ce qui s'appelle la foi biblique, moins que cela n'est qu'illusion. Là où Dieu est l'objet de la foi, il ne peut en être aussi le sujet. Le pécheur repentant est le sujet, et à ce titre, il doit placer sa foi en Christ comme son Sauveur. Il doit faire cela pour lui-même. Dieu peut l'aider, il peut attendre longtemps et faire preuve de patience, mais il ne peut jamais prendre la place du pécheur et agir à sa place. 

Le jour où, une fois de plus, on comprendra que Dieu n'est pas responsable de nos péchés et de notre incrédulité, ce jour-là sera un heureux jour pour l'Église de Christ. 

Le fait de découvrir que nous sommes personnellement responsables de nos péchés individuels peut être un choc pour nous, mais cette découverte purifiera l'air et chassera les nuages de l'incertitude. Les pécheurs repentants perdent leur temps à supplier Dieu d'accomplir pour eux les actes qu'il leur a sévèrement commandé de faire eux-mêmes. Il ne discutera pas avec eux, mais il les laissera simplement à leur désappointement. 

L'incrédulité est un grand péché, ou plus exactement, elle est une preuve de péchés non confessés. Se repentir et croire, tel est le commandement. La foi suivra la repentance, et le salut en sera le résultat. 

Toute interprétation qui veut que la grâce gratuite décharge le pécheur de la responsabilité de se repentir ne vient pas de Dieu, et n'est pas conforme à la vérité révélée. Dieu n'est pas non plus responsable de nous aider à nous repentir. Il ne nous doit rien sinon la justice. Le seul homme qui reçoit ce qu'il mérite, est l'homme qui meurt dans son péché, et qui marche vers le jugement sans avoir été béni. Tous les autres sont les objets de la miséricorde imméritée de Dieu. Espérer en Dieu pour nous aider à nous repentir, ou croire qu'il est moralement obligé de faire cela, c'est mal comprendre le plan intégral du salut.

Mais, qu'est-ce que tout cela a à voir avec le manque de puissance dans nos églises ? 

Beaucoup, en vérité. Des millions de gens commencent leur vie religieuse sans comprendre leur devoir moral envers Dieu. Ils essaient de croire, sans s'être d'abord repentis. Ils s'efforcent d'avoir la foi, sans avoir l'intention de se conformer moralement à la volonté de Dieu. En conséquence, ils sont dans la confusion totale. Ils ont la tête pleine de doutes et de perplexités cachées. Ils sont secrètement déçus de la vie qu'ils mènent, et sont, la plupart du temps, sans joie et sans enthousiasme. Il est, en effet, dur de tirer une grande joie de l'incertitude. 

Il ne sert à rien d'exhorter ces prétendus chrétiens à rechercher de la puissance, il ne sert à rien de leur parler de la vie soumise. Ils ne peuvent tout simplement pas comprendre ce langage. Ils écoutent le message, puis font ce qui leur plaît, attendant en vain que Dieu fasse les choses qu'il leur a demandé de faire. À moins que cette façon de voir ne soit corrigée, nous ne pouvons espérer que très peu de puissance dans nos églises.

 

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