Il y a deux aspects à la vie chrétienne
Les auteurs anciens disaient qu'il y a deux types de vie chrétienne, la vie active et la vie contemplative. Et leur illustration favorite était l'histoire de Marie et de Marthe. La première se concernait du service pratique, et la deuxième de l'adoration.
Et naturellement, la vie contemplative illustrée par Marie était préférée. Marthe représentait une vie chrétienne utile mais superficielle et l'accent était placé sur la supériorité de la vie de prière et de méditation telle que Marie la vivait. Bien-entendu, c'était elle, et non Marthe, qu'on devait imiter.
Mais le fait est que les chrétiens ne peuvent être clairement divisés en deux catégories, comme si Marthe ne faisait rien que cuisiner, et Marie s'asseyait sans cesse aux pieds de Jésus. Les êtres humains ne sont pas si simples que cela. La personne la plus céleste doit bien interrompre de temps en temps sa méditation pour vaquer à des occupations terrestres urgentes, et le chrétien le plus actif doit parfois se retrancher pour recharger ses batteries spirituelles. Nous ne sommes pas forcés de choisir entre l'un et l'autre, entre prier et agir, comme s'il était impossible de faire les deux. En réalité, chaque vrai chrétien fait l'un et l'autre dans une certaine mesure.
Le problème est de trouver le bon équilibre.
L'auteur anonyme du célèbre livre « La nuée de l'inconnu », quoi qu'il penche fortement du côté de la vie détachée et adoratrice, admet néanmoins que les deux aspects de la vie chrétienne peuvent être fusionnés en un. « Il y a », écrit-il, « deux types de vies dans la Sainte Eglise. L'une est la vie active, l'autre la vie contemplative. L'active est inférieure, et la contemplative est supérieure. La vie active a deux niveaux, une supérieure et une inférieure : De même, la vie contemplative a deux niveaux, une supérieure et une inférieure.
De plus, ces deux vies sont tellement couplées ensemble, que ni l'une ni l'autre ne peut exister totalement sans aucune trace de l'autre. Pourquoi ? Parce que la partie supérieure de la vie active, est en même temps la partie inférieure de la vie contemplative. Ainsi, un homme ne peut être pleinement actif qu'en étant en partie contemplatif ; et il ne peut être pleinement contemplatif qu'en étant en partie actif ».
En termes modernes, cela signifie simplement que chaque vrai chrétien, aussi pragmatique qu'il soit, est aussi un peu mystique, son mysticisme demeurant dans la partie supérieure de sa vie. Il prie, il médite, sur les choses spirituelles, et il communie avec Dieu et le monde invisible. De même, chaque chrétien, aussi dévoué qu'il soit à l'art sacré de la prière et de l'adoration, doit nécessairement redescendre pour travailler et manger et dormir et payer ses impôts et se débrouiller un peu dans le monde dur autour de lui. Et s'il continue dans la connaissance du Seigneur, il doit servir de toutes les manières utiles qui lui sont indiquées dans les Écritures de la vérité.
Pour être un chrétien, il faut servir sa génération ainsi que son Dieu.
Le grand problème, c'est de maintenir le bon équilibre entre les deux aspects de la vie chrétienne. Marthe et Marie sont des sœurs et il nous faut les deux. Durant les années depuis la Pentecôte, l'une comme l'autre a eu ses moments de gloire à l'exclusion de l'autre. La pendule a basculé plusieurs fois entre le pragmatique et le mystique au fil des années, et bien que les deux aspects de la vie religieuse ont toujours été présentes, c'est généralement l'un seul des deux côtés qui recevait l'attention à un moment donné. C'est dommage que même la religion soit influencée par la mode intellectuelle et spirituelle.
Aujourd'hui, l'accent des chrétiens est fortement sur la vie « active ». Les gens sont plus concernés par la terre que par le ciel ; ils préfèrent « faire quelque chose » que d'être en communion avec Dieu. Le chrétien moyen se sent beaucoup plus proche de ce monde que du monde céleste. La vogue actuelle préfère « l'action chrétienne ». Le type de christianisme préféré est celui qui est motivé par un homme pressé, agressif, et toujours prêt avec des répliques à propos. Nous négligeons la partie supérieure de notre âme. La lumière dans la tour luit faiblement, tandis que nous nous empressons dans les conduits souterrains, faisant un grand vacarme et donnant l'impression d'une extraordinaire dévotion à notre tâche.
Ce qui est difficile, c'est de faire réaliser aux gens ce qui nous arrive actuellement. Le chrétien moyen a accepté la tendance spirituelle du moment comme étant la norme, et il risque fort de s'indigner si quelqu'un ose remettre en question sa validité ou suggérer que la religion chrétienne telle que nous l'expérimentons aujourd'hui n'est pas identique en tous points à la religion des apôtres.
Il est temps que nous examinions avec prières la saveur du christianisme actuel et que nous comparions sa qualité spirituelle à celle du Nouveau Testament. Je pense que nous trouverons que l'élément de l'adoration mystique en est quasiment absent. Je dis quasiment absent, car il ne peut jamais être totalement absent. Partout où se trouve l'Esprit de Christ, il y aura un certain degré d'adoration, aussi faible soit-il.
Il est regrettable que nous ne soyons pas capables de vivre des vies pleines et bien symétriques, incorporant dans nos personnalités rachetées le service pratique de Marthe et la vision adoratrice de Marie. Nous ne semblons pas souhaiter avoir les deux sœurs en même temps. En ce moment, Marthe est partout, mais où est Marie ? J'espère que quelqu'un la retrouvera bientôt.
Trois facteurs qui font une bonne œuvre.
Chaque chrétien veut faire le bien. Il sait que ce ne sont pas ses bonnes œuvres qui le sauvent, mais il sait aussi que les bonnes œuvres découlent de son salut et qu'elles en sont la preuve. Et il sait qu'un jour il se tiendra devant le trône du jugement de Christ, et qu'il devra rendre compte de ses actes, et sera rétribuer selon ses œuvres faites dans la chair, qu'elles soient bonnes ou mauvaises.
Pour être bonne, une œuvre doit passer trois tests et répondre aux questions suivantes : « Quoi ? » , « Pourquoi ? », et « Comment ? » Ce que nous faisons est, bien entendu, très important. Il y a des œuvres qui sont mauvaises en elles-mêmes ; rien ne peut les justifier et elles n'ont pas de circonstances atténuantes. Mais pour le moment, passons la question du « Quoi » et ne prêtons plutôt attention qu'aux œuvres qui sont incontestablement considérées comme bonnes.
Au risque de me répéter, j'aimerais ajouter que dans la religion et dans la morale, ce qui compte par dessus tout, c'est les intentions. Ce n'est pas ce qu'un homme fait, mais pourquoi il le fait, qui détermine la qualité morale de son œuvre. Une œuvre, au premier abord, peut paraître bonne mais lorsqu'elle est faite avec égoïsme, cette œuvre devient mauvaise. Bien évidemment, comme nous ne pouvons pas toujours connaître les motivations des autres, nous ne pouvons pas savoir si leurs œuvres sont bonnes ou mauvaises. L'amour ordonne d'accorder à chaque homme le bénéfice du doute, mais Dieu seul connaît les cœurs ! Je crois que la plupart d'entre nous servons le Seigneur et nos frères avec des motivations qui passèrent le test du « Pourquoi » ?
Mais nous voilà devant un autre facteur qui je pense ne nous permet pas d'être entièrement optimiste. C'est la façon dont les bonnes œuvres sont faites et l'esprit dans lesquelles nous les faisons. Je pense qu'il est facile de passer les deux premiers tests et d'échouer lamentablement au troisième.
De tous les hommes, les chrétiens doivent être les plus bienveillants et ils doivent savoir s'effacer. Leurs dons doivent être faits en privé et sans étalage. Il est de leur devoir de ne pas embarrasser celui qui reçoit leur aide. Par exemple, par notre façon de prêter, la personne qui reçois peut se sentir humilié et profondément blessé, a tel point que même après avoir remboursé ses dettes, elle aura encore le sentiment d'être redevable. Elle se sentira petite et inférieure pendant très longtemps parce que le prêt avait été accordé dans un mauvais esprit !
J'ai bien peur qu'un grand nombre de faveurs soient offertes sans grâce et qui ne sont ni plus, ni moins des blessures pour des personnes qui les reçoivent. La plupart d'entre nous ont déjà vécu cette expérience douloureuse que de se sentir petit par le biais d'un service qui nous avait été rendu sous le regard supérieur ou un sourire affichant la tolérance ou le dédain ! Nous chrétiens, nous devons prier pour la grâce innée au moment où nous intervenant auprès d'un ami. Je connais quelques personnes qui savent rendre service avec cette même grâce là et qui eux, se sentent honorés d'avoir pu rendre ce service et non le contraire. Un tel don est aussi rare qu'il soit beau. Nous devons cultiver ce don un peu plus attentivement.
Il va sans dire qu'un service fait à contre-coeur ne saurait être accepté par Dieu. Un cadeau amer n'est pas vraiment un cadeau, même s'il est offert à des pauvres ou à une association caritative, et cela, même via l'étranger. Un travail spirituel et religieux qui s'effectue sous la mauvaise foi ou avec du ressentiment, ferai mieux de renoncer à être effectuer !Même s'il paraît bon de le faire ; il vaut mieux pour tous qu'il ne soit pas fait car à la longue il s'avérera mauvais !
Le but du sujet est que si nous voulons que notre travail soit une bonne œuvre, nous devons y mettre tout notre cœur ! Il faut que cela soit le travail de l'Esprit et que le travail soit effectuer dans L'Esprit ! Sans l'Esprit, les bonnes œuvres ne sont que bois, paille et pacotille !