Le foyer chrétien.2
Lorsque Dieu créa Adam et Ève et les unit par le lien sacré du mariage, leur enjoignant de fructifier, de multiplier et de remplir la terre, il instituait la première famille humaine, le premier foyer (Genèse 1 v. 27 et 28).
Maris
Ce que le Saint Esprit a rapporté comme étant le devoir le plus nécessaire du mari pour le maintien d’une vie familiale heureuse, c’est d’aimer sa femme, de la nourrir et de la chérir, comme Christ aime, nourrit et chérit l’Assemblée. L’amour merveilleux de Christ pour l’Assemblée, dans ses activités passées, présentes et futures, doit être le modèle de la relation du mari envers sa femme et caractériser ses soins pour elle.
La nature de l’homme n’est en général pas aussi tendre et aimante que celle de la femme, et comme il est exposé à la rudesse et à la froideur d’un monde mauvais dans son travail journalier, le mari est enclin à être dur et peu aimable, et à oublier d’agir avec grâce et amour envers sa femme et sa famille. Aussi doit-il constamment veiller à cultiver cet amour plein d’attentions à l’égard de sa femme, et se souvenir qu’il lui appartient de refléter l’amour de Christ pour l’Assemblée. La puissance infinie du Saint Esprit est à notre disposition pour cela et il peut nous élever au-dessus des manquements et des tendances de la nature déchue.
Les maris pourraient avoir une haute idée d’eux-mêmes et se prévaloir de leur position et de leurs droits comme chefs du foyer et de la femme, pour agir despotiquement, oubliant que l’amour doit caractériser le cercle matrimonial. Si l’autorité, dans ce domaine, est attribuée au mari, il doit toujours se souvenir que cette autorité doit s’exercer avec grâce et amour, et s’exprimer dans les termes d’amour et de tendresse qui conviennent à un canal de la volonté divine. La véritable unité de vie à deux sera ainsi manifestée dans "un mélange d’autorité et d’affection". L’autorité du mari sera montrée dans l’amour, et la soumission de la femme sera stimulée par son affection et son respect pour lui. Heureuse la maison où l’amour à la fois dirige et obéit !
Le passage d’Éphésiens 5 place devant le mari l’amour de Christ pour l’Assemblée dans un double caractère. D’abord, Christ s’est donné Lui-même pour l’Assemblée, et secondement, il s’occupe avec amour de son Épouse, comme le manifeste son service actuel pour la sanctifier et la purifier par le lavage d’eau, par la Parole. Guidé par ce modèle élevé de l’amour de Christ se donnant Lui-même, et entourant de ses soins l’objet de son amour, le mari consciencieux et pieux cherchera à mettre en pratique cet amour qui comporte le don entier de soi-même, pour assurer au maximum le bonheur de sa femme. Il recherchera dans les détails de la vie quotidienne comment il pourra lui plaire plutôt qu’à lui-même, et manifestera un souci constant pour son bien-être. Le bonheur de celle qui lui a confié toute sa vie terrestre devrait être le principal souci du mari, dans la soumission au Seigneur.
Naturellement toute femme aimante réalisera aussi qu’elle est donnée à son mari pour être une « aide qui lui corresponde » et pour travailler dans son intérêt, de même que lui veille sur son bien-être. Elle cherchera « comment elle plaira à son mari (1 Corinthiens 7 v. 34) », et sera une vraie compagne et une aide pour lui, spécialement dans les intérêts du Seigneur. L’amour trouve son plaisir à servir, tandis que le « moi » aime être servi. Dans le vrai amour mutuel, les droits propres sont oubliés : Chacun pense à l’autre.
Donnée pour être avec l’homme
Adam reconnu qu’Ève lui avait été donnée non pas comme une esclave, une servante ou une assistante, mais pour être « avec lui » (Genèse 3 v. 12), comme une « aide qui lui corresponde (2 v. 18) », (et non pas comme une domestique). Il a souvent été remarqué que Dieu n’a pas fait Ève du pied d’Adam afin qu’elle soit foulée aux pieds par lui ou lui soit inférieure. Il ne l’a pas non plus faite de la tête d’Adam, de sorte qu’elle soit au-dessus de lui et dirige, mais il a fait Ève d’une côte d’Adam, indiquant qu’elle devait être sur un pied d’égalité avec lui, sous son bras afin qu’il la protège, et près de son cœur pour être aimée de lui.
De plus, Dieu créa l’homme « mâle et femelle », et son propos exprès était qu’ils dominent sur toute la création (Genèse 1 v. 26 à 28), Ève étant associée à Adam dans cette place de domination. Tout vrai mari agira en conséquence et considérera sa femme comme étant un avec lui, quel que soit le rang ou la position dont il jouisse. Il désirera sa présence avec lui chaque fois que ce sera possible et elle sera considérée comme ayant place dans tous les conseils et secrets de son cœur.
En 1 Pierre 3 v. 7, les maris sont exhortés à demeurer avec leurs femmes « selon la connaissance, comme avec un vase plus faible, c’est-à-dire féminin, leur portant honneur comme étant aussi ensemble héritiers de la grâce de la vie, pour que vos prières ne soient pas interrompues ». D’heureuses relations entre mari et femme ne sont pas seulement nécessaires pour la joie et la paix domestiques, mais aussi pour que leurs prières soient effectivement unies, ce qui est essentiel pour une vie conjugale heureuse et le maintien d’un foyer chrétien lumineux pour le Seigneur. Lorsque des dissentiments surviennent entre le mari et la femme, l’Esprit est attristé, leur vie de prières communes est entravée et les bénédictions célestes sont retenues, à leur grand détriment.
En terminant ce chapitre nous aimerions placer devant chaque mari et chaque femme la devise suivante :
« Chacun pour l’autre et les deux ensemble pour Dieu ».
Donnez au Seigneur toute la place dans le cœur, prenez chacun la place que la parole de Dieu vous assigne, vivez ensemble pour la gloire du Seigneur et pour ses intérêts, et tout sera bien.
IV. Chapitre
La famille et son chef
Ayant considéré la relation de mari et femme, nous en arrivons maintenant au cercle de la famille. Les Écritures abondent en images de la vie familiale pour nous servir d’exemple et d’instruction et aussi d’avertissement et de répréhension. La vie de famille précède toute vie nationale, et il est frappant de voir qu’une grande partie du livre de la Genèse est consacrée au récit d’une famille mise à part dans le monde, comme témoin pour le Dieu vivant et vrai, face à l’influence corruptrice de l’idolâtrie.
Et à toutes les époques, dans les jours de déclin et d’abandon général de Dieu, nous trouvons quelques familles fidèles qui ont tenu ferme pour Dieu. Au milieu des ténèbres, la vie familiale brille dans sa beauté, et son importance est ainsi accentuée. Les familles de Noé, Abraham, Josué, Ruth ; Anne, Zacharie et Loïs, la grand-mère de Timothée, en sont autant d’exemples.
Le propos et l’heureuse attente de tout couple marié devrait être d’avoir une famille et d’élever des enfants pour le Seigneur, s’il Lui plaît d’en accorder. Un foyer n’est pas complet sans enfants et sans les joies qu’ils procurent. La bénédiction et le commandement que Dieu a donnés au premier couple, Adam et Ève, sont encore ceux que Dieu donne aujourd’hui au mari et à la femme lorsqu’ils franchissent le seuil du mariage : « Dieu les bénit ; et Dieu leur dit : Fructifiez, et multipliez, et remplissez la terre (Genèse 1 v. 28) ». Telle est l’intention divine. De même nous lisons en 1 Timothée 5 v. 14 : « Je veux donc que les jeunes se marient, aient des enfants », etc.
Comme un autre l’a clairement exprimé : « Tout mariage qui est conclu avec le propos délibéré de ne pas avoir d’enfant ni de famille, alors que la santé des conjoints le permettrait, serait une désobéissance manifeste à la pensée divine ». La voie du monde aujourd’hui dans ce domaine saint n’est aucunement selon la pensée et la parole de Dieu. L’amour des aises conduit à éviter les responsabilités familiales, et le manque de crainte de Dieu amène beaucoup de péchés.
Le Psaume 127 v. 3 nous dit : « Les fils sont un héritage de l’Éternel ». Et Proverbes 17 v. 6 ajoute : « La couronne des vieillards, ce sont les fils des fils ». Les enfants sont un don de Dieu et devraient être acceptés avec reconnaissance comme tels et élevés pour Celui qui les a donnés.
En traitant ce sujet, il peut être utile de dire quelques mots ici sur l’autre côté du problème. Le mariage, et en particulier le mariage chrétien, ne donne aucune liberté pour se plaire à soi-même d’une manière effrénée. L’amour et la considération l’un pour l’autre, ainsi que le contrôle de soi devraient toujours régler l’exercice des pouvoirs sexuels donnés par Dieu, dans la relation du mariage. En cela, comme en toute autre chose, le croyant doit être dirigé par une juste raison et se garder de tout excès nuisible à l’âme et au corps. Il est possible de se laisser aller à des excès en cela comme en toute autre chose. Nos sens ne doivent pas dominer au point que « la tempérance », qui est un fruit de l’Esprit, ne puisse pas être pratiquée et que par là, le Saint Esprit qui habite en nous, soit attristé, et la vie, la croissance et l’activité spirituelles soient étouffées.
Un conducteur chrétien contemporain a bien dit : « Le seul frein à la croissance de la population accepté par Dieu, est celui de la tempérance ». La sobriété devrait diriger le chrétien en toutes choses. Vivre « de régime en toutes choses », est-il dit en 1 Corinthiens 9 v. 25.
En considérant le sujet de la famille, il est bon de remarquer que Dieu a institué le mari et père comme chef de la famille aussi bien que chef de la femme, et qu’un homme et sa maison sont liés ensemble. Plusieurs passages mettent en évidence le fait béni et sérieux que Dieu associe la maison d’un homme à celui-ci. C’est un privilège, mais aussi une solennelle responsabilité.
« Toi et ta maison » est l’ordre tout au long des Écritures. Lorsque Dieu était sur le point de détruire un monde mauvais par le déluge, il dit à Noé : « Entre dans l’arche, toi et toute ta maison, car je t’ai vu juste devant moi (Genèse 7 v. 1) ». Le chrétien ne doit pas être entraîné dans le courant des pensées, des opinions et des idées du monde sur ce qui est juste et justifiable, mais il doit ordonner sa vie dans tous les détails selon les préceptes et les principes des Écritures, et marcher jour après jour dans la crainte de Dieu qui est « le commencement de la connaissance (Proverbes 1 v. 7) ». Nous devons laisser le Seigneur agir comme Il l’entend dans nos vies de famille et lui donner sa vraie place comme Créateur de la vie. Agir autrement serait s’opposer à sa volonté. Et lorsque Dieu allait révéler à Abraham ses conseils secrets, il dit qu’il savait qu’Abraham commanderait « à ses fils et à sa maison après lui de garder la voie de l’Éternel (Genèse 18 v. 17 à 19) ».
De même Jacob ne songea pas à se séparer de sa famille, lorsqu’il fut appelé par Dieu à se lever et à monter à Béthel. Au contraire : « Jacob dit à sa maison et à tous ceux qui étaient avec lui : Ôtez les dieux étrangers qui sont au milieu de vous, et purifiez-vous, et changez vos vêtements ; et nous nous lèverons, et nous monterons à Béthel (Gen. 35 v. 1 à 3) ». Le même principe se retrouve en Exode 10 v. 8 et 9. Lorsque le Pharaon incita Moïse et Aaron à laisser leurs petits enfants en Égypte pendant qu’ils iraient dans le désert pour célébrer une fête à l’Éternel, Moïse dit : « Nous irons avec nos jeunes gens et avec nos vieillards, nous irons avec nos fils et avec nos filles ».
Josué exprime la même vérité dans ses nobles paroles : « Mais moi et ma maison, nous servirons l’Éternel ». Les paroles de l’Éternel en 1 Samuel 3 v. 11 à 13, montrent également que Dieu tenait Éli pour responsable du mal de sa maison, et qu’il l’identifiant avec celle-ci.
En jetant un bref coup d’œil sur le Nouveau Testament, nous observons le même ordre. À Zachée, il fut dit : « Aujourd’hui le salut est venu à cette maison (Luc 19 v. 9) ». De même, dans le cas de Corneille, le message fur que Pierre « te dira des choses par lesquelles tu seras sauvé, toi et toute ta maison (Actes 11 v. 14) ». Encore, au geôlier de Philippes, la même union est indiquée dans les paroles : « Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé, toi et ta maison (Actes 16 v. 31) ».
Le principe « toi et ta maison » est certes une grande bénédiction et un grand privilège. Non seulement le chef de la maison qui est sauvé et est un enfant de Dieu, mais toute sa maison, du fait qu’elle lui est associée, est introduite avec lui dans cette position privilégiée, même si ceux qui la composent ne sont pas dans la même relation avec Dieu que lui (voir aussi 1 Corinthiens 7 v. 14). Et puisque les desseins et les désirs de Dieu sont que toute la maison d’un croyant soit sauvée, le parent chrétien peut compter sur Dieu pour leur salut. C’est une grande consolation.
D’un autre côté, une sérieuse responsabilité est renfermée dans la pensée « toi et ta maison ». Si j’appartiens à Dieu, ma maison appartient aussi à Dieu puisqu’elle est partie de moi-même. Par conséquent, je suis responsable de diriger ma maison pour Dieu et d’élever les enfants pour Lui. Ils doivent être éduqués dans la voie du Seigneur et instruits dans les sentiers de justice, dans la séparation du monde. Si le mal est toléré dans la maison, Dieu en tient le chef pour responsable.
De même que Dieu dirige sa propre maison avec une puissance exercée en justice, sans toutefois jamais manquer dans l’amour, ainsi le serviteur de Dieu doit toujours prendre son Maître comme modèle et diriger sa maison de la même manière. Dieu a placé l’autorité dans le chef de la maison et il le tient pour responsable de l’exercer dans la crainte de Dieu et pour la gloire de Dieu. Le père chrétien doit représenter Dieu au milieu de sa famille. Pour cela il lui faut constamment retourner aux pieds de son Maître pour apprendre là dans la communion avec Lui ce qu’il doit faire et comment il doit le faire. Une maison chrétienne devrait être une représentation en miniature de la maison de Dieu quant à son ordre moral et à l’arrangement de tout. Ce n’est que par une dépendance continuelle du Seigneur et une marche journalière avec Lui que l’on sera rendu capable de bien diriger sa maison.
Manquement dans la famille
Dans certaines familles l’épouse et mère sort de sa place de soumission pour assumer la direction de la maison et diriger la famille dans des voies qui ne sont pas selon le Seigneur. Quelque triste et difficile qu’une telle situation puisse être, le père n’est pas déchargé devant Dieu de sa responsabilité quant au chemin que suit sa famille. L’examen des chapitre 2 et 3 de la Genèse révélera un important principe à cet égard.
Adam a été créé le premier, puis Ève a été faite et lui a été donnée pour être avec lui comme son aide. À Adam a été donné le commandement de ne pas manger de l’arbre de la connaissance du bien et du mal (Genèse 2 v. 16). Beaucoup de manquements et un état de confusion regrettable dans les maisons et les familles chrétiennes sont dus au fait que le mari et père n’a pas pris sa vraie place comme chef de la maison et ne réalise pas sa responsabilité comme tel envers Dieu.
Dieu attend spécialement du père qu’il veille sur sa famille et sur sa maison et qu’il l’ordonne selon la parole de Dieu et pour Sa gloire. Les enfants ne doivent pas être autorisés à agir à leur guise. Une des qualifications d’un ancien ou surveillant dans l’assemblée de Dieu était qu’il devait bien conduise sa propre maison et tenir « ses enfants soumis en toute gravité (1 Timothée 3 v. 4) ». Comme cela a déjà été relevé, Dieu pouvait dire d’Abraham qu’il savait qu’il commanderait à ses enfants après lui de garder la voie de l’Éternel.
Plus tard, Satan vint vers Ève et réussit à lui faire prendre et manger du fruit défendu, puis elle en donna aussi à son mari pour qu’il en mangeât avec elle (Genèse 3 v. 6). Ainsi l’ordre de Dieu a été renversé dans le péché originel de l’humanité. Au lieu que la femme soit avec l’homme et que lui dirige, elle prend l’initiative dans la désobéissance à Dieu, et l’homme la suit dans son péché.
Remarquez maintenant comment Dieu agit en regard de cette désobéissance et de ce désordre : « L’Éternel Dieu appela l’homme, et lui dit : Où es-tu ?… As-tu mangé de l’arbre dont je t’ai commandé de ne pas manger ? (Genèse 3:9, 11) ». L’Éternel n’appela pas Ève pour lui demander si elle avait mangé de l’arbre défendu, bien qu’elle ait été la première à le faire. Non ; l’Éternel appela Adam, le chef, auquel il avait donné le commandement de ne pas manger, et le tint pour responsable de la transgression.
Adam répond avec lâcheté que la femme que Dieu lui avait donnée pour être avec lui, lui avait donné de l’arbre, et qu’il en avait mangé. Mais en prononçant son châtiment gouvernemental sur Adam, Dieu ne l’excuse pas du fait qu’Ève avait agi. Au contraire, il le blâme d’avoir écouté la voix de sa femme et d’avoir mangé, enfreignant le commandement qu’il lui avait donné (Genèse 3 v. 17). Ève reçut également sa punition, mais Adam fut tenu pour le plus responsable.
V. Chapitre
Les pères
Nous avons vu le mari dans son caractère de chef de la maison, avec son autorité et sa responsabilité comme tel. Nous allons maintenant le considérer sous son caractère de père dans le cercle de famille.
Quel terme magnifique que celui de « père » ! Il parle d’amour, de grâce, de compassion, de soins tendres et attentifs, de sagesse dans la direction et la discipline à l’égard des objets de son amour, ceux qu’il a engendrés. Il parle de la relation la plus étroite d’intimité et d’affection - celle de père et d’enfant.
Le Père des pères est notre Dieu et Père dans les cieux, et c’est de Lui que tout père terrestre doit apprendre comment être un vrai père dans sa famille. Par une grâce merveilleuse, tout croyant en Christ est introduit dans cette relation la plus proche et la plus douce envers Dieu et le connaît comme son propre Père. Et nous avons l’Esprit d’adoption en nous, par lequel nous crions : « Abba, Père ».
Ce n’est que dans la mesure où nous jouissons de cette relation avec Dieu comme enfants et que nous la réalisons dans notre vie journalière, que nous serons rendus capables de refléter quelque chose du caractère de notre Père céleste dans notre relation terrestre comme père. Ce n’est qu’en considérant « de quel amour le Père nous a fait don, que nous soyons appelés enfants de Dieu (1 Jean 3 v. 1) », que nous manifesterons et refléterons cet amour dans notre relation terrestre envers nos enfants.
Mais si un père ne connaît pas dans son propre cœur l’amour de son Dieu et Père, s’il n’est pas en communion avec Lui et, qu’enfant rebelle, il attriste l’Esprit, comment peut-il être un vrai père et répandre la lumière et la chaleur de l’amour céleste dans sa famille, puisque lui-même n’en reçoit point du Père qui est à la fois Lumière et Amour.
Les inconséquences d’un père chrétien qui ne marche pas droitement avec son Père céleste sont ressenties de la manière la plus nuisible par les membres de sa famille. Il a été établi dans la place de père dans cette famille et investi de l’autorité comme tel par Dieu ; mais si lui-même n’est pas soumis à son Père divin, la famille ne tardera pas à le sentir et l’exercice de son autorité sur les siens aura peu d’effet. Est-ce que le Père céleste soutiendra un tel père dans sa place d’autorité tant qu’il résistera à l’autorité divine suprême ? Pensées certes bien solennelles à considérer pour les pères ! Ils doivent exercer l’autorité dans la soumission à Dieu qui la leur a donnée.
Veuille notre Dieu miséricordieux nous accorder en tant que pères chrétiens de nous trouver davantage « chez nous » dans le sanctuaire et d’être plus soumis à Lui afin que, dans la sphère de notre famille, nous puissions mieux refléter son caractère béni de Père et avoir le poids, la gravité et la sagesse spirituels pour maintenir notre autorité paternelle à Sa gloire.
« Ne provoquez pas vos enfants »
« Et vous, pères, ne provoquez pas vos enfants, mais élevez-les dans la discipline et sous les avertissements du Seigneur (Éphésiens 6 v. 4) ». En apprenant de ce Père béni, dans sa communion, en découvrant ses voies de grâce patiente et de miséricorde, unies à une discipline fidèle et pleine d’amour envers nous dans tous nos manquements, et en éprouvant ses tendres soins, nous saurons comment être un vrai père pour nos enfants. Si, venus à notre Père dès le matin, nous avons reçu le sourire de son amour, si nous lui avons offert notre reconnaissance et que nos cœurs ont été rafraîchis et remplis du sentiment de sa présence, de son amour et de ses soins paternels, si nous nous sommes confiés en Lui pour tous les soucis de la journée, nous sommes alors prêts à recevoir les signes d’amour de nos enfants, à entendre de leurs lèvres le doux nom de « papa » et à être un vrai père pour eux, reflétant quelque chose du cœur de notre Père céleste, de sa sainteté, de sa paix, de sa justice, de sa grâce, de sa miséricorde, de ses consolations.
Le caractère et l’amour de ce Père céleste rempliront ainsi l’atmosphère d’une telle maison chrétienne et toucheront, en son temps, chacun de ceux qui s’y trouvent.. « Pères, n’irritez pas vos enfants, afin qu’ils ne soient pas découragés (Colossiens 3 v. 21) ». Ces deux versets sont directement adressés par l’Esprit de Dieu aux pères chrétiens.
W. Kelly commente ainsi ces versets : « L’exhortation est adressée aux pères (ceux-ci en ayant peut-être davantage besoin que les mères, bien qu’en principe, naturellement, cela vaille sans doute pour les deux) ». Il dit aussi : « La mère n’est pas exhortée sur ce sujet : Car en général, sa tendance est de les gâter. Il n’y a rien qui décourage autant un enfant que les critiques continuelles et injustifiées d’un père. De plus, que peut-il y avoir de plus propre à engendrer chez un enfant la méfiance et, par là, à affaiblir les ressorts de l’amour et du respect, qu’une punition non méritée ? »
Il y a deux choses ici. Les pères ne doivent pas irriter leurs enfants en se montrant trop durs, déraisonnables ou inconstant dans l’exercice de l’autorité presque absolue qui leur appartient. Ils ont à les traiter avec une vraie bonté paternelle, comme avec l’amour et la tendresse d’une mère, et d’un autre côté, ils ne doivent pas oublier de les élever « dans la discipline et sous les avertissements du Seigneur ». Ces deux choses sont de toute importance et donneront au père le juste équilibre nécessaire. Car les pères sont enclins à être soit trop durs, soit trop indulgents. L’union de la fermeté et de la discipline avec la bonté et l’amour convient à un vrai père. Mais nous insisterons d’abord sur le premier point de notre exhortation.
L’Esprit de Dieu rappelle aux pères qu’ils ne sont pas seulement responsables d’exercer l’autorité dans leurs familles, mais qu’ils doivent prendre garde à la manière et à la méthod" selon lesquelles elle est exercée. Dieu tient les pères pour responsables à la fois de la manière dont ils dirigent, et du principe lui-même. La chair, même chez un père chrétien, a tendance à être despotique. Aussi Dieu, dans sa tendre sollicitude pour les petits, enjoint : « Pères, n’irritez pas vos enfants ».
Les enfants ont une sensibilité aiguë et délicate, et les pères doivent tenir compte de leurs sentiments et de leurs dispositions. Sans jamais céder sur ce qui est dû au Seigneur, ils doivent se souvenir de la faiblesse des petits et ne pas les charger plus qu’ils ne peuvent supporter, de peur qu’ils ne soient découragés et ne soient poussés à regimber. Combien facilement les enfants sont découragés, surtout de suivre les voies droites du Seigneur, et combien la sagesse et le tact seront nécessaires aux pères dans toutes leurs relations avec leurs enfants.
J.N.D. a écrit à juste titre au sujet de Colossiens 3 v. 21 : « Les pères doivent être doux, afin que les affections des enfants ne se refroidissent pas et qu’ainsi ils n’en viennent pas à chercher dans le monde un bonheur qu’ils devraient trouver dans le sanctuaire du cercle domestique, formé de Dieu comme sauvegarde pour ceux qui grandissent dans la faiblesse ».
Il est de toute importance que les chaudes affections soient cultivées et l’intimité maintenus entre les pères et leurs enfants, surtout lorsque les enfants grandissent et sont exposés aux influences du monde, et que la distance s’établit facilement entre les cœurs des enfants et des parents. Tout en ne négligeant pas une ferme discipline, les parents, les pères particulièrement, devraient saisir chaque occasion de manifester de l’amour à leurs enfants et de gagner ainsi leur affection filiale et leur confiance. Montrez-leur par des actes qu’ils sont aimés, mais en même temps que l’autorité des parents doit être respectée. Ces deux points sont de toute importance.
Les parents devraient être des amis pour leurs enfants afin qu’ils soient gardés dans le cercle domestique et ne cherchent pas leur satisfaction dans des compagnies mondaines. Cela est très important, car de nombreux jeunes gens disent qu’ils ont manqué dans leur jeunesse de cette amitié confiante. Les pères devraient encourager leurs enfants à venir à eux avec tous leurs problèmes et ils devraient prêter un bienveillant intérêt à leurs difficultés.
C’est de leur père et non de camarades douteux que les garçons devraient apprendre ce qui concerne les mystères et les fonctions de la vie et recevoir les informations nécessaires et recherchées quant aux questions sexuelles. Pères, ne négligez pas cet important devoir envers vos fils, car s’ils ne les apprennent pas de vous, ces choses leur seront enseignées fâcheusement dans le langage le plus vulgaire. Les mères devraient pareillement instruire leurs filles, se souvenant que « prévenir vaut mieux que guérir ».
Les pères et des mères doivent garder leurs propres cœurs jeunes, de façon à entrer dans les pensées de leurs enfants et prendre intérêt à leurs aspirations et plaisirs légitimes. Lorsqu’il en est ainsi, les enfants en général ne cherchent pas à sortir du cercle domestique pour se divertir. Ils connaissent tant de bons moments au sein de la famille qu’ils sont satisfaits là. Les pères ne doivent pas oublier de procurer des occupations et des jeux sains à leurs enfants et les encourager à apprendre des choses pratiques, se souvenant que les mains oisives deviennent de bons outils pour Satan. De telles distractions peuvent être mises à disposition de différentes manières à la maison ; et les enfants, en grandissant, resteront attachés au foyer et à la famille.
Les parents qui se sont assuré l’affection et la confiance de leurs enfants, les trouveront disposés alors à écouter leurs exhortations et leurs paroles de répréhension, aussi bien que la lecture et l’exposé de la vérité divine. Ils les recevront de leurs parents, aimés et estimés, qu’ils savent sages et réfléchis.
D’un autre côté, les pères qui dirigent leurs enfants dans un esprit légal et leur présentent la vérité divine de la même manière - imposant la vérité comme un joug de fer sur leurs jeunes cous - ne font que les repousser et risquent de provoquer dans leurs cœurs la révolte ainsi que la résistance aux vérités divines. C’est l’une des raisons pour lesquelles de nombreux enfants, de parents chrétiens conséquents par ailleurs, manifestent lorsqu’ils sont grands opposition et hostilité à tout ce qui a trait à la « religion ».
Les cœurs des enfants, comme ceux des hommes en général, doivent être attirés et gagnés, et la conscience atteinte par la vérité divine. Tout le travail de la conscience sans le travail du cœur risque d’être vain. La présentation de la vérité dans l’amour (Éphésiens 4 v. 15) accomplira les deux par la puissance de l’Esprit.
Un cher serviteur de Dieu fut une fois obligé de châtier son fils. À chaque coup, le garçon en larmes s’accrochait plus fermement à son père jusqu’à ce que, finalement, le père fut contraint de jeter loin la verge, se souvenant de ce qui est écrit : « Qu’il saisisse ma force, qu’il fasse la paix avec moi, qu’il fasse la paix avec moi (Ésaïe 27 v. 5) ».
Certes ce père avait gagné la confiance de son fils longtemps avant qu’il ne le châtie, et ainsi le "coeur" du jeune garçon ressentait les coups d’une façon beaucoup plus vive que ne le faisait sa chair, car il pouvait lire de la peine et du chagrin sur le visage de son père. Le résultat fut que la punition alla directement à la conscience et au cœur du garçon, y produisant les fruits paisibles de la justice ; et ainsi le père put laisser tomber la verge. L’autre effet de la correction fidèle de ce père aimant fut que son garçon s’attacha d’autant plus intimement à lui au lieu d’être repoussé. Quelle leçon pour tous les pères chrétiens !
Si nous revenons à la seconde partie de l’exhortation aux pères en Éphésiens 6 v. 4, nous avons l’importante injonction d’élever les enfants « dans la discipline et sous les avertissements du Seigneur ». Comme nous l’avons déjà remarqué, les enfants d’un croyant sont dans une place de bénédiction et de privilège, distincte du monde dont Satan est le prince. Le père chrétien devrait alors reconnaître cette position de privilège dans laquelle ses enfants sont introduits, et les élever sous le joug de Christ, dans la discipline et sous les avertissements du Seigneur.
La position chrétienne doit caractériser l’éducation qu’il donne à ses enfants. Il les traite comme élevés pour le Seigneur, et les éduque comme le Seigneur Lui-même le ferait. Si nous ne pouvons pas rendre nos enfants propres pour le ciel, ni les y introduire, nous pouvons par la foi les élever pour le ciel et Dieu se plaira à bénir l’éducation fidèle de ceux qu’il a donnés.
Le terme original traduit ici par « discipline » signifie « éducation, instruction, correction » et cela implique aussi la nourriture spirituelle. Voilà ce que ce terme embrasse ; et ce que les pères (les mères également) sont exhortés à faire, c’est de les nourrir, les éduquer et les discipliner sous les avertissements du Seigneur.
Tandis que la première partie d’Éphésiens 6 v. 4 met les pères en garde contre une attitude trop dure et exigeante, cette seconde partie de l’exhortation leur rappelle leur responsabilité d’élever leurs enfants dans la discipline et sous les solennelles exhortations et instructions du Seigneur. Cela garantit contre l’autre extrême qui consiste à être trop indulgent avec les enfants et à leur laisser faire leur propre volonté. Les pères sont responsables d’élever leurs enfants pour le Seigneur, nourrissant leurs cœurs de la précieuse parole de Dieu et plaçant sur leurs consciences la discipline et les exhortations du Seigneur. Cela implique l’enseignement des sentiers dans lesquels le Seigneur voudrait que nous marchions, et la correction pour toute désobéissance.
Nourrir les cœurs
Combien il est bon de remplir les cœurs et esprits des enfants des vérités de la Parole ! Il est très important d’instruire les enfants, même inconvertis, dans les Écritures et de les entraîner à les bien connaître. Cela équivaut à préparer soigneusement un feu afin qu’une seule étincelle suffise pour l’enflammer : « Nourri dans les paroles de la foi et de la bonne doctrine que tu as pleinement comprise (1 Timothée 4 v. 6) », pouvait écrire Paul au jeune Timothée.
Dès l’enfance, il connaissait les saintes lettres, qui peuvent rendre sage à salut par la foi qui est dans le Christ Jésus (2 Timothée 3 v. 15). Son père était un Grec, peut-être un inconverti, et ses fidèles grand-mère et mère lui avaient enseigné les précieuses vérités des Saintes Écritures dès son enfance. Les mères jouent en effet un rôle important dans ce travail d’instruction des enfants dans les Écritures, mais nous nous occupons maintenant plus particulièrement de la responsabilité qu’ont les pères de veiller à ce qu’ils soient ainsi nourris.
Un commandement clair et pressant était donné à ce sujet aux pères en Israël en Deutéronome 6 v. 6 à 9 et 11 v. 18 à 21 : « Et ces paroles, que je te commande aujourd’hui, seront sur ton cœur. Tu les inculqueras à tes fils, et tu en parleras, quand tu seras assis dans ta maison, et quand tu marcheras par le chemin, et quand tu te coucheras, et quand tu te lèveras ; et tu les lieras comme un signe sur ta main, et elles te seront pour fronteau entre les yeux, et tu les écriras sur les poteaux de ta maison et sur tes portes ».
Quel magnifique tableau du foyer ! Le père gardant les paroles de Dieu dans son cœur, et les ayant toujours devant ses yeux, les inculquant à ses enfants, faisant de cette Parole le sujet de conversation dans la maison et l’ayant sur sa porte pour le témoignage public. Si la parole de Dieu doit être appréciée par les enfants, elle doit être estimée d’abord par le père et par la mère et habiter dans leurs cœurs, de sorte que les enfants voient que les Écritures leur sont chères. Envoyer les enfants à l’école du dimanche pour recevoir un enseignement biblique est une très bonne chose, mais cela ne décharge pas les parents de leur responsabilité de les instruire dans les Écritures à la maison.
A suivre...