L'apostasie et l'Eglise des derniers jours.4

L'apostasie et l'Eglise des derniers jours.4

Eglise traditionnelle, ou église de maison ? Il est vrai qu'une église traditionnelle peut offrir des réunions spécialisées, selon le centre d'intérêt, l'âge ou le statut matrimonial.

Une église traditionnelle peut aussi organiser des réunions dans des maisons, mais cela ne signifia pas grand-chose en général, comme nous le verrons plus tard. Même les Chrétiens qui exercent un ministère ne font pas beaucoup de progrès spirituels. Ils peuvent servir la Sainte Cène, être huissiers, membres du Bureau, ou moniteurs d'école du dimanche. La plupart des pasteurs vous diront que seuls environ 10 % des Chrétiens de leur église sont réellement engagés. De toutes manières, ce genre d'engagement ne stimule pas beaucoup l'exercice d'un authentique ministère spirituel propre à chaque Chrétien. Toute la structure des églises traditionnelles s'y oppose. La plupart de ces églises dépendent totalement de leur pasteur. C'est lui qui est la pierre d'angle, la cheville ouvrière. Ôtez le pasteur, et l'église risque vraiment de s'écrouler. Cela peut se produire, même si ce n'est pas intentionnel.

Comment pourrions-nous donc caractériser aujourd'hui les églises traditionnelles en Amérique, comparées aux simples rassemblements de Chrétiens dans les maisons, tels que les décrit la Bible ?

- Les Chrétiens des églises traditionnelles sont de simples spectateurs formels, alors que les groupes de maison encouragent la participation de tous.

- Les réunions des églises traditionnelles sont bien organisées et structurées, sous la direction du pasteur, alors que les réunions des groupes de maison sont des rassemblements spontanés conduits par le Saint-Esprit. On peut donc opposer :

- Une participation de quelques-uns, au lieu du fonctionnement complémentaire de chaque membre du Corps.

- Une exhortation à sens unique, du haut de l'estrade, au lieu d'une exhortation mutuelle de tous les membres du Corps.

- Une réunion impersonnelle et froide, dans laquelle les participants peuvent cacher leur véritable état spirituel, au lieu de l'atmosphère chaude et aimante d'une réunion de maison.

- Dans les églises traditionnelles, la participation des Chrétiens est limitée à des tâches souvent matérielles ou sans importance réelle, alors que les groupes de maison encouragent un ministère collectif et mutuel, où chacun peut réellement intervenir dans la louange, l'exhortation, le témoignage ou tout autre activité.

- Dans les églises traditionnelles, l'intérêt est centré sur le bâtiment plus que sur les Chrétiens eux-mêmes.

- Dans les églises traditionnelles, le pasteur-prêtre est la tête réelle de l'église, alors que Jésus-Christ est la Tête des groupes de maison bibliques.

- Les églises traditionnelles sont fondées sur un « clergé », alors que les groupes de maison sont fondés sur la vie du Corps de Christ, et une communion fraternelle ouverte.

- Les Chrétiens des églises traditionnelles sont intégrés dans une institution, alors que ceux qui sont dans des groupes de maison sont intégrés dans un système de relations mutuelles.

- Les églises traditionnelles sont des endroits où les Chrétiens se rendent, alors que les groupes de maison sont des expressions vivantes de Christ.

Il est vrai que les églises traditionnelles font certaines tentatives pour organiser des réunions dans des maisons, mais ces réunions n'ont qu'un objectif limité. La vie de l'église reste centrée sur la réunion du dimanche matin et le message hebdomadaire du pasteur. Les Chrétiens viennent chaque semaine à l'église sans vraiment s'engager ni s'impliquer. Le pasteur et l'équipe des « professionnels » sont en général surchargés de travail.

Je ne remets pas en question la sincérité des pasteurs, ni leur ardeur au travail, car ils doivent accomplir une tâche difficile. Ils passent une bonne partie de leur temps à tirer l'un, à pousser l'autre, à cajoler ou exhorter les autres, et à faire avancer tout le monde. Le problème, c'est qu'une fois que vous avez construit le temple ou le sanctuaire, et que l'assemblée a atteint une certaine taille, c'est la mort de la libre expression de chacun. Même si le pasteur se fixe comme objectif de faire participer un maximum de gens, cela devient rapidement impossible ou peu pratique, dès que l'on dépasse 30 ou 40 membres.

Aujourd'hui, dans la plupart des églises, si un Chrétien veut donner un témoignage, il doit souvent s'inscrire sur une liste d'attente, car il n'a pas beaucoup de chances de se faire entendre. Tout d'abord, parce que ces églises sont souvent trop grandes. Ensuite, parce que le pasteur craint de perdre le contrôle de son troupeau. Dans une église traditionnelle, si vous avez un problème, vous devez prendre rendez-vous avec votre pasteur, au lieu de partager votre problème avec un petit groupe de frères et sœurs avec lesquels vous avez des relations intimes.

La manière dont la plupart des églises chrétiennes sont organisées et fonctionnent aujourd'hui n'est absolument pas conforme à l'ordre divin, en particulier aux prescriptions bibliques. La plupart des choses que les Chrétiens considèrent aujourd'hui comme acquises, comme les bâtiments, les Instituts et Ecoles Bibliques, les Ecoles du Dimanche, l'ordre des cultes, etc…, n'ont absolument rien de sacro-saint ! L'Eglise primitive fonctionnait très bien sans toutes ces choses. Nos églises modernes ne sont que le produit de notre société, de notre culture, de nos traditions, de notre histoire, de nos désirs et de nos paresses.

Tradition, ou Vérité ?

Les traditions sont très puissantes. Pour chaque tradition que vous voulez déraciner, vous êtes souvent confronté à la nécessité de déraciner un groupe de Chrétiens retranchés sur leurs positions ! Nos traditions sont très confortables, comme nos vieilles chaussures ! D'ailleurs, elles représentent toutes nos connaissances acquises. Nous tendons à croire qu'une pratique est juste parce que nous l'avons toujours pratiquée de cette manière. Mais cela n'est pas toujours vrai !

Je vous conseillerai donc la plus grande prudence. Car nous sommes dans des temps de séduction et d'apostasie, et ce n'est pas le moment de nous accrocher à des traditions qui n'ont aucun fondement biblique ! La Bible nous demande de n'accorder aucune importance aux fables et aux traditions des hommes. Ce n'est pas parce que l'on a toujours fait une certaine chose comme cela que nous devons la considérer comme juste. N'élevons pas nos traditions et nos pratiques au statut de vérités ! Par exemple, ne nous sentons pas obligés de toujours suivre l'ordre traditionnel d'un culte, par exemple commencer par quelques cantiques, continuer par une prière précédant un message, et terminer par la bénédiction finale, parce que cela s'est toujours fait ainsi dans notre église !

Jésus a passé trois ans et demi à S'opposer avec assurance et hardiesse aux traditions des anciens. Il a dû affronter les docteurs de la Loi. Le Nouveau Testament nous montre souvent le Seigneur Jésus en train d'attaquer les vérités évidentes des traditions des hommes, celles que les chefs religieux avaient mises en place. Comment Jésus réagirait-Il s'Il venait assister aujourd'hui à une réunion, dans l'une de nos églises traditionnelles ? Que dirait-Il ? Que ferait-Il ? Nous semblons trop habitués à l'idée que Jésus est un « grand frère » plein de gentillesse et de douceur, qui nous laisse faire tout ce que nous voulons et qui ne nous imposera jamais Son opinion. Mais nous oublions que le Seigneur Jésus a accusé les chefs religieux de Son temps d'être des « races de vipères » et des « sépulcres blanchis », qu'Il leur a reproché de garder la lettre de la Loi et d'en rejeter complètement l'esprit, et qu'Il a chassé les changeurs du Temple à coups de fouet ! Aujourd'hui, nous Lui reprocherions sans doute d'avoir un esprit trop critique, de manquer d'amour, et de manquer de respect pour les autorités !

Que dirait Jésus aux églises qui dépensent le plus gros de leurs fonds à construire de grands bâtiments et à financer des programmes dispendieux ? Que dira-t-Il, au Jour du Jugement, à tous ces pasteurs et ces télé-évangélistes qui croyaient bien faire ? Sera-ce :

- « Bon et fidèle serviteur, viens t'asseoir ici à Ma droite ! » Ou bien :

- « J'apprécie ta sincérité et tes services, mais qu'as-tu fait pour réellement équiper, édifier et libérer Mon Corps, et pour te mettre autant que possible au second plan, afin que d'autres aient l'occasion d'exercer leur ministère ? »

- « Je sais que tu voulais bien faire, mais as-tu vraiment compris à quoi pouvait servir ce grand bâtiment avec tous ces gens assis en rangs, qui venaient t'écouter chaque semaine ? »

- « Je sais que tu avais compris intellectuellement qu'un bâtiment d'église n'est pas la « maison de Dieu », mais tu ne l'as pas prouvé par tes actes ! »

Serions-nous surpris si, au Jour du Jugement, Jésus nous disait que l'organisation traditionnelle de Ses églises était celle qui L'avait le plus empêché de S'exprimer sur cette terre ? Certes, au Jour du Jugement, le Seigneur sera miséricordieux envers ceux qui seront lavés dans Son sang, mais toutes nos œuvres seront soumises à l'épreuve du feu. Il nous dira les choses telles qu'elles sont, sans détours, et pas telles que nous aurions aimé les entendre, ou telles que nous étions certains de les entendre ! Nous pourrons toujours essayer de Lui dire que nous avons fait de notre mieux, que nous avons suivi nos conducteurs, ou que nous avons fait ce qu'on nous avait demandé de faire. Mais aucun de ces arguments n'aura le moindre poids devant Son Tribunal !

Comprenez-vous pourquoi le Seigneur Jésus considère la persécution comme nécessaire ? C'est comme s'Il nous disait : « Laissez-Moi un peu faire passer au feu toutes vos institutions et vos programmes, ainsi que tous ces prétendus « Chrétiens nés de nouveau », et nous verrons ce qu'il en restera ! Laissez-Moi vérifier si votre prétendu bon grain n'est pas que de la paille ! Laissez-Moi appliquer un peu de pression, et nous verrons quels sont ceux qui resteront debout ! »

La déroute du système.

Hélas, nous vivons dans un système religieux qui exige très peu de nous. La plupart des Chrétiens sont spirituellement poussifs, car ils manquent d'exercice spirituel. On ne leur demande pas de participer effectivement et efficacement à la vie du Corps de Christ ! Il se peut que le pasteur soit un membre très musclé, mais si le reste du Corps est malingre, à quoi ressemble le Corps ?

Le pasteur peut être une main très secourable, très sincère, toujours active ; mais plus cette main travaille, et plus elle se fortifie et se muscle, alors que tous les autres membres ne font que s'affaiblir ! Les occasions d'exercer un vrai ministère spirituel sont trop rares pour les Chrétiens des églises traditionnelles, qui, dès lors, ne peuvent croître spirituellement. Une croissance spirituelle réelle exige un exercice spirituel constant et des occasions fréquentes d'exercer un vrai ministère, c'est-à-dire de transmettre le Vie de Christ à tous les saints.

Chaque saint devrait être un membre actif dans le Corps.

Certains peuvent avoir reçu un appel de pasteur, et ils doivent s'occuper des brebis avec l'amour du Seigneur. D'autres ont reçu un don d'évangéliste, etc… Ils n'ont pas besoin d'une formation particulière ni de diplômes spéciaux pour répondre à leur appel. Les Chrétiens plus anciens doivent être mûrs, marcher vraiment avec le Seigneur, et avoir un cœur qui accepte de servir les autres. Certains encore peuvent être enseignants, et ils doivent enseigner avec l'onction du Seigneur. Leur compétence n'est pas nécessairement fondée sur l'éducation des connaissances approfondies. Il en est de même pour tous les ministères, au sens général, ou pour les divers dons de libéralité, d'hospitalité, etc… L'église doit être un organisme vivant, dans lequel chaque membre édifie les autres en utilisant les dons que le Seigneur lui a donnés. En comparaison, les pasteurs « professionnels » s'épuisent, parce que leur assemblée attend d'eux qu'ils fassent tout. Ce n'est pas ce que le Seigneur a prévu.

L'Eglise moderne.

Il est certain que l'Eglise moderne s'adapte à son temps. Une église qui réussit aujourd'hui est à l'écoute de son « marché », se soucie de ses « clients », et a su mettre sur pied une organisation bien huilée qui offre les meilleurs produits pour satisfaire la demande. Elle sait donner aux gens ce qu'ils demandent, et pas nécessairement ce dont ils ont besoin, que ce soit en matière d'inspiration, de distractions, de formation morale des enfants, de conseil, etc… Peut-être pensons-nous qu'un tel système marche, mais je pense qu'il est loin de favoriser la vie spirituelle du Corps. Il ne permet pas aux dons de chacun de s'exercer dans le cadre d'un rassemblement intime.

Que doit donc faire le pasteur ?

Le fait que les églises chrétiennes ne puissent pas bien fonctionner sans une équipe de dirigeants professionnels n'est pas un très bon signe pour elles, si nous sommes bien dans les derniers jours ! Si j'étais pasteur, je ferais tout pour me mettre au chômage le plus vite possible ! Je ferais aussi tout pour avertir les Chrétiens de la séduction qui vient, et qui est déjà là, de la fausse unité qui se met en place, et du danger de trop s'impliquer dans les affaires de ce monde, que ce soit dans la politique ou dans l'action sociale. J'enseignerais aux Chrétiens à exercer leur jugement critique et à réfléchir par eux-mêmes, au lieu de suivre aveuglément un homme, même si c'est moi. Car savent-ils si leur prochain pasteur ne les égarera pas ? Je leur enseignerais à faire comme les Béréens, félicités par l'apôtre Paul parce qu'ils vérifiaient chaque jour dans la Parole de Dieu tout ce qu'il leur disait. Paul ne leur a pas reproché d'être des croyants « négatifs, rebelles et diviseurs » !

Beaucoup de pasteurs semblent faire pourtant exactement le contraire. Ils ne vont jamais très loin dans leur enseignement. Ils servent toujours les mêmes messages réchauffés, semaine après semaine, à leur congrégation qui reste froide ! Certains pasteurs intimident les saints en leur disant à quel point la Parole de Dieu est difficile à comprendre, et à quel point ils ont besoin de quelqu'un pour les guider. C'est ridicule ! La Parole de Dieu est parfaitement claire et facile à comprendre. Ils veulent vous impressionner avec leur Grec et leur Hébreu, pour que vous continuiez à dépendre d'eux pour interpréter la Bible. Je vous l'ai déjà dit, le fondateur des Promise Keepers (Gardiens de la Promesse), Bill McCartney, a dit à des milliers de gens au cours d'une conférence à quel point ils avaient besoin de leurs prêtres (oui ! de leurs prêtres !) et de leurs pasteurs pour interpréter la Parole de Dieu pour eux, parce qu'eux-mêmes n'étaient pas qualifiés pour le faire ! Que veut dire cette déclaration ? À quoi donc a servi la Réforme ? Accorderiez-vous votre confiance à quelqu'un qui croit que vous êtes un incapable, en tout cas incapable de réfléchir par vous-mêmes ?

J'ai entendu des pasteurs dire à leurs brebis qu'ils ne devaient pas se faire du souci, parce qu'ils étaient là pour les protéger ! Mais que deviendraient ces brebis si on leur enlevait brusquement leurs pasteurs ? Vers qui se tourneraient-elles ? Et si ces pasteurs les conduisaient justement dans la séduction et l'apostasie ? Devons-nous les suivre comme des moutons ? L'abêtissement de l'Amérique a entraîné l'abêtissement de l'Eglise, dont les membres suivent aveuglément à la fois leurs bergers et les autres brebis ! Mais chacun de nous devra rendre compte à Dieu !

L'autorité.

D'autres pasteurs insistent sur la nécessité pour leurs brebis de se placer sous une autorité spirituelle. Par là, ils veulent dire, bien entendu, qu'elles doivent se placer sous leur autorité ! Mais, dans le Nouveau Testament, un pasteur n'est que l'un des saints, qui a reçu un don particulier. Dieu a confié l'autorité spirituelle aux anciens. Mais l'exercice de cette autorité ne veut pas dire que les anciens vont dominer sur les saints. L'autorité se gagne. Elle est accordée par les saints à un frère, quand ils voient que sa vie et son ministère correspondent aux critères bibliques qui caractérisent un ancien.

Fondamentalement, un ancien n'est qu'un frère qui marche avec le Seigneur, et qui le prouve par la vie qu'il mène. Les apôtres ont pu nommer ou confirmer des anciens, mais ceux-ci étaient en général déjà « présélectionnés », et connus de tous par leur vie, leur maturité et leur désir de servir. L'autorité ne se prend pas. Elle doit être librement accordée à quelqu'un qui remplit les conditions de son exercice. En outre, l'autorité des anciens ne s'exerce que dans les limites d'une assemblée locale, ce qui est une garantie de protection pour les autres assemblées. De cette manière, si un ancien devenait vraiment autoritaire, le risque serait limité.

Dans la plupart des églises aujourd'hui, les anciens font partie d'un bureau ou d'un conseil. La plupart du temps, ils sont une simple chambre d'enregistrement des décisions du pasteur, qui est en général le chef des anciens. Mais le problème de fond, c'est qu'on a transformé en organisation ce qui devait être un organisme vivant. On a remplacé une fonction naturelle en une charge officielle. On a supprimé la fonction naturelle du berger rempli d'amour chargé de surveiller et de protéger les brebis, tout en étant lui-même l'une de ces brebis. Les églises sont devenues des organisations, des associations à régime juridique et fiscal particulier, avec Conseil d'Administration, Assemblée Générale, etc… Elles ne sont plus des organismes vivants dont les membres sont étroitement unis dans l'amour, tout en restant égaux. La Bible est pourtant très claire. Dans le Corps de Christ, aucun membre n'est plus important que les autres. Nous sommes tous égaux. En fait, Jésus prend même le contre-pied de ce qui se pratique dans le monde : Celui qui veut être le chef doit être le dernier de tous ! Ce n'est pas du tout ce qui se passe dans les églises aujourd'hui !

Le processus de sélection des pasteurs.

Examinons un court moment comment une église évangélique typique sélectionne son pasteur aujourd'hui. Un comité de sélection commence par mettre des petites annonces indiquant une « vacance de poste ». Il reçoit des centaines de CV. Le comité de sélection examine tous ces CV et choisit un certain nombre de candidats pour un premier entretien téléphonique. Après un processus plus ou moins long, on vote pour choisir quelques candidats qui seront invités à venir passer un entretien.

On vérifie les références, on fait quelquefois prêcher certains candidats intéressants pour les voir à l'œuvre, et pour voir si l'assemblée apprécie ce qu'ils disent. L'église les écoute prêcher, tente d'évaluer leur « style de management », leurs capacités de gestionnaires, leurs connaissances en matière de croissance de l'église, leurs aptitudes en matière d'évangélisation des jeunes ou de musique, etc… Puis on finit par faire une offre au meilleur candidat. Le pasteur arrive et prend ses fonctions. Il sait qu'il doit réussir dans sa tâche, sinon il pourra être remercié.

Nous ne voyons nulle part dans la Bible une assemblée de Chrétiens s'engager dans un tel processus de sélection d'un pasteur à plein temps, qui reste à la merci d'un Conseil Presbytéral ou de toute l'église. D'ailleurs, dans la Bible, on ne fait aucune distinction entre les Chrétiens à plein temps et les Chrétiens à temps partiel ! Dans l'Eglise primitive, les anciens n'étaient pas « importés » de l'extérieur en fonction de leur formation, de leurs capacités, de leur habileté oratoire ou de leurs lettres d'introduction. Les anciens étaient reconnus à l'intérieur de l'assemblée locale, par le bon fruit que produisait leur vie ! Ils n'allaient pas se former dans une Ecole Biblique ou un Séminaire de Théologie pour devenir des professionnels à plein temps ! Ils ne faisaient pas 5.000 kilomètres pour répondre à une petite annonce ! Ils n'étaient même pas élus. C'est Dieu qui les plaçait dans une assemblée de saints, et tous reconnaissaient qu'ils avaient reçu les dons et les qualifications pour être des anciens au milieu du Corps. Je le répète, ces anciens n'occupaient pas de fonction ou de position officielle dans une organisation, mais ils exerçaient une fonction spirituelle et naturelle dans le Corps, selon les dons que Dieu leur avait donnés.

Que doit faire aujourd'hui un pasteur pour garder son poste ?

Soit c'est le pasteur qui dirige son église d'une poigne de fer, soit c'est le Conseil Presbytéral (ou le Bureau des Anciens) qui dirige, et le pasteur doit se tenir à carreau pour garder les bonnes grâces de ce dernier et continuer à lui plaire ! Il peut craindre de prendre des positions impopulaires, de peur de perdre son emploi. Certains pasteurs sont donc poussés à faire des compromis, parce que les temps sont durs sur le plan économique, et ils ne savent pas forcément où aller. Que peuvent-ils donc faire ? Les bonnes places ne sont pas faciles à trouver ! Examinez de près les églises qui grandissent le plus vite aujourd'hui, et vous verrez que la plupart d'entre elles sont dirigées par des pasteurs qui disent à leurs membres ce qu'ils aiment bien entendre. Je prendrai pour exemple le cas de Yongi Cho, pasteur de la plus grande église du monde, ou le cas de la plupart des autres pasteurs du Mouvement de la Parole de Foi ou du Mouvement charismatique.

Les pasteurs en général n'osent pas prendre le risque d'aborder certains sujets, car ils savent que cela pourrait leur coûter leur poste. Cela pourrait diviser leur assemblée ou leur aliéner une bonne partie de leurs membres. Les Promise Keepers sont un bon exemple d'organisation dont les objectifs sont admirables, mais dont les fondements, et surtout les méthodes, sont très contestables. Pourtant, tout pasteur qui dénoncerait aujourd'hui les Promise Keepers signerait son arrêt de mort ! Les pasteurs ne peuvent donc pas prendre certaines positions ou décisions. Et pourtant, ils affirment à leurs ouailles qu'ils donneraient leur vie pour elles afin de les protéger !

Quelle est donc la valeur réelle de tels dirigeants ? S'ils ne peuvent même pas dénoncer les Promise Keepers, qui se sont manifestement écartés bien loin de la Bible, qu'est-ce qui devrait nous faire croire qu'ils pourraient réellement prendre les positions qu'ils doivent prendre ? Que devrait-il se passer pour qu'ils prennent des positions courageuses ? C'est hélas le problème actuel de l'Eglise, que ce soit chez les « laïcs ou dans le clergé » : La séduction est tellement grande qu'ils ne s'en rendent même plus compte !

Pourquoi si peu de pasteurs prêchent sur les prophéties des temps de la fin ? En général, le pasteur pense que ce sujet n'est pas pertinent, parce qu'il croit de toute façon que toute l'Eglise sera enlevée avant la Tribulation. Ou alors il refuse d'aborder un sujet trop controversé, de peur de trop déranger une bonne partie de sa congrégation. Qui voudrait dire à son église : « Vous feriez mieux de vous remettre en question, parce qu'il se peut que vous deviez bientôt vous débrouiller tout seuls ! » Quel pasteur ose dire qu'il pourrait être forcé de quitter son poste par une persécution soudaine, et qu'un pasteur apostat pourrait prendre sa place ?

Ou dire aux membres de son assemblée qu'ils pourraient bientôt tout perdre, leurs biens, leur maison, leur voiture, leurs plans d'épargne, leurs vacances en Europe, leurs amis, leur famille, et même leur propre vie ? Quel pasteur ose affirmer que la plus terrible persécution de tous les temps, celle qu'on appelle la Grande Tribulation, est sans doute imminente, et que nous ferions mieux de nous y préparer ? Qui aimerait entendre que certains de ses meilleurs amis, même dans son église, pourraient se retourner contre lui et le trahir, et qu'il pourrait bientôt ne plus avoir aucun revenu, ni pouvoir acheter quoi que ce soit dans le moindre magasin ? Si un pasteur prêchait tout cela, croyez-vous qu'il resterait longtemps à son poste ? On se moquerait de lui et l'on s'en débarrasserait vite ! Ce ne sont pas des messages que les gens aiment entendre ! Ils aiment entendre que s'ils font certaines choses, Dieu les bénira financièrement et leur accordera le bonheur et la santé !

Si les pasteurs sont responsables, il faut aussi reconnaître que les Chrétiens le sont aussi, parce que ce sont eux qui choisissent manifestement les pasteurs qui les dirigent !

Les « laïcs » ne font pas ce qu'ils devraient faire !

La Bible nous dit que dans les derniers jours, les Chrétiens se rassembleront autour d'enseignants qui leur diront ce qu'ils veulent entendre : « Car il viendra un temps où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine ; mais, ayant la démangeaison d'entendre des choses agréables, ils se donneront une foule de docteurs selon leurs propres désirs, détourneront l'oreille de la vérité, et se tourneront vers les fables (2 Timothée 4 v. 3 et 4) ».

Ces docteurs chatouillent les oreilles de leurs auditeurs, parce qu'ils leur disent exactement ce qu'ils veulent entendre ! En grec, Laodicée signifie ; le règne du peuple, ou le règne du vote démocratique !

Essentiellement, cela décrit la manière dont la plupart des églises chrétiennes sont dirigées aujourd'hui. Si une église n'aime pas son pasteur, elle s'en débarrasse et en trouve un autre. L'Eglise de Laodicée est aussi l'église tiède, qui croit être riche et n'avoir besoin de rien (Apocalypse 3 v. 14 à 22). Rien qu'en Amérique, au cours des 50 dernières années, on a vu se développer ce que nous appelons « l'Evangile Vert », c'est-à-dire l'Evangile de la Prospérité. Ce n'est pas un hasard si le Mouvement de la Parole de Foi s'est développé comme il l'a fait, grâce aux enseignements de Kenneth Hagin, de Kenneth Copeland, d'Oral Roberts, de Benny Hinn et de tant d'autres. Si ces hommes ont tant de succès, c'est qu'ils prêchent ce que les gens demandent et veulent entendre.

J'ai été autrefois dans une grande église à Houston. C'était une église Baptiste prospère, mais le nombre de ses membres a peu à peu tellement rétréci qu'elle était sur le point de fermer ses portes. Un jour, le pasteur a reçu une « illumination », et il est devenu un fervent adepte du Mouvement de la Parole de Foi. Instantanément, l'église s'est remplie de milliers d'adhérents enthousiastes ! À qui la faute ? Etait-ce la faute du pasteur ? Ou de tous ces Chrétiens qui sont venus en masse écouter un autre Evangile ? Pour le cas où vous ne le sauriez pas, lisez donc notre dossier « Christianity in Crisis » (Le Christianisme en crise), et vous aurez la preuve que ce Mouvement de la Parole de Foi prêche un autre Evangile.

Remarque importante :

Je ne voudrais surtout pas être mal compris. Je ne suis pas en train de dénigrer tous ceux qui sont appelés par Dieu et qui exercent fidèlement un ministère dans une église traditionnelle ou un organisme Chrétien quelconque. Je ne veux pas dénigrer tous les Chrétiens fidèles qui fréquentent des églises institutionnelles et qui servent le Seigneur et leurs frères de tout leur cœur. Je ne dis pas qu'ils travaillent en vain. Ce que je veux dire, c'est que les églises glissent dans l'apostasie sous nos yeux. Je le répète, votre église peut être l'exception, mais considérez l'ensemble des églises, l'institution chrétienne dans son ensemble. Cette institution est en crise, et le système pastoral actuel a des effets très pervers. Le Corps de Christ sur cette terre devrait être un organisme vivant, non une organisation.

Nous sommes confrontés à un défi.

Que l'Eglise, telle que nous la connaissons aujourd'hui, soit bonne, mauvaise ou indifférente, il se peut très bien qu'elle ne soit pas du tout adaptée aux temps que nous allons vivre. S'il est vrai que nous sommes bien dans les derniers jours, la véritable Eglise doit s'adapter à ces conditions nouvelles, si elle veut bien fonctionner pendant la Tribulation. Certains affirment que nous verrons quand nous y serons, et que Dieu nous montrera toujours ce que nous devons faire, car Il prendra toujours soin de nous. Mais je ne suis pas d'accord avec ce raisonnement !

Les prophéties nous ont été données pour nous prévenir et nous avertir. Elles nous ont été données pour nous protéger. Nous devons donc agir. Noé a construit une arche. Il ne s'est pas contenté d'entendre les prophéties du Seigneur, mais il a fait quelque chose. Le Seigneur lui avait donné Sa Parole et Son Esprit. Les sentinelles font de leur mieux pour prévenir ceux qu'ils gardent. La Bible nous dit que « ce qui arriva du temps de Noé arrivera de même à l'avènement du Fils de l'homme  (Matthieu 24 v. 37) ». Noé avait été averti. Il a tenté d'avertir les autres. Il a été le seul à faire quelque chose pour être prêt. Les autres se sont moqués de lui, et ils ont été emportés par le déluge. Noé avait donné aux gens les avertissements qu'ils devaient entendre. Une fois que la pluie a commencé à tomber, il était trop tard. De même, si nous disons : « Ne vous en faites pas ! Le Seigneur prendra soin de nous quand ce sera nécessaire ! », il sera trop tard. L'arche actuelle est Son Eglise. Dieu attend que nous construisions cette nouvelle arche. Seule une Eglise vivante, organique et construite selon le modèle divin, tiendra en ce jour !

Cela me rappelle l'histoire de cet homme qui regardait l'eau monter autour de sa maison au cours d'une grande inondation. L'eau monta jusqu'à sa porte. Un gros 4x4 s'approcha de lui, et le conducteur lui demanda s'il voulait qu'il l'évacue tout de suite. L'homme répondit : « Non, le Seigneur prendra soin de moi ! » Peu après, l'eau montait aux fenêtres. Un bateau passa, et son conducteur demanda à l'homme s'il voulait partir avec lui. Il répondit : « Non, le Seigneur prendra soin de moi ! » L'eau continua à monter, tourbillonnant autour de la maison. Un hélicoptère passa, et son pilote demanda à l'homme s'il voulait être évacué. Il répondit : « Non, le Seigneur prendra soin de moi ! » L'eau continua à monter, l'homme fut emporté par le courant et se noya. Quand il arriva au Ciel, il dit à Dieu : « Seigneur, que s'est-il passé ? Pourquoi ne m'as-tu pas sauvé ? » Le Seigneur lui répondit : « Je t'ai envoyé une Jeep, ensuite un bateau, et enfin un hélicoptère ! Que voulais-tu de plus ? » Dieu ne joue pas avec nous ! Il nous a déjà donné de nombreux avertissements !

Des questions importantes.

Je vous en prie, soyez honnêtes ! Si l'on empêchait la plupart des pasteurs d'exercer leur ministère, comment se comporteraient les Chrétiens de leurs églises ? Sont-ils suffisamment enracinés dans la Parole ? Sont-ils assez proches des autres Chrétiens ? Ont-ils construit avec eux des relations significatives, plus profondes que celles du dimanche matin ? Peuvent-ils se nourrir seuls, et même nourrir les autres ? Est-ce que le monde, quand il regarde les Chrétiens, voit une expression du Corps de Christ ? Est-il étonné de voir l'amour qui les unit ?

Quand le Seigneur a retiré Sa présence du Tabernacle, il a laissé derrière Lui une très belle tente et, plus tard, un très beau temple. Les fidèles continuaient à venir offrir leurs sacrifices, sans même réaliser que quelque chose n'allait pas, et que Quelqu'un manquait ! La présence du Seigneur n'était plus là, et il ne restait plus qu'une belle coquille vide. De même, la plupart des églises peuvent continuer à rendre un culte au Seigneur, dimanche après dimanche, que l'Esprit du Seigneur soit présent ou non ! Il est tragique de voir que les églises s'appuient sur une forme extérieure sans vie, sur une structure et des programmes religieux mis en œuvre par un petit nombre de participants consacrés.

Trois scénarios pour les derniers jours.

Il n'y aura que trois scénarios possibles pour les derniers jours. Que vont devenir les Chrétiens ? C'est la question que le Seigneur posait : « Mais, quand le Fils de l'homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? (Luc 18 v. 8) ». Quels sont ces trois scénarios ?

1) La plupart des Chrétiens seront séduits, et marcheront dans la séduction généralisée.
Beaucoup de Chrétiens authentiques marchent aujourd'hui avec le Seigneur le mieux qu'ils peuvent, tout en faisant sincèrement confiance à leurs dirigeants. Peu d'entre eux remettent en question ceux qui les dirigent. Les gens ont tendance, naturellement, à résister au changement. Tout le monde aime sa zone de confort, et peu nombreux sont ceux qui veulent en sortir. Beaucoup n'ont même pas la capacité de changer, parce qu'ils sont prédisposés à conserver le statu quo.

Mais ils courent le danger réel d'être changés par l'institution à laquelle ils appartiennent, et par la société qui les entoure. Hélas, nous voyons ceci se produire constamment. Certes, quand la pression sera trop forte, et que les Chrétiens seront confrontés au choix de la marque de la bête, en comprenant ce que cela signifie, il se peut que le Seigneur réveille les cœurs de certains d'entre eux, pour qu'ils refusent. C'est ce que j'appelle « être sauvé comme au travers du feu » : « Si l'œuvre de quelqu'un est consumée, il perdra sa récompense ; pour lui, il sera sauvé, mais comme au travers du feu (1 Corinthiens 3 v. 15). »

2) Certains Chrétiens resteront dans les églises traditionnelles, mais ils feront quand même partie des vainqueurs.
Beaucoup d'institutions chrétiennes survivront jusqu'à la fin, sous une forme ou une autre, et un certain nombre de Chrétiens véritables feront partie des vainqueurs. Ils formeront de tout petits groupes de vrais Chrétiens au sein de ces institutions. Il se peut qu'ils ne soient pas conscients de ce qui se passe suffisamment à temps, mais ils resteront fidèles, même quand la pression de l'Antichrist sera très forte. Mais il se peut que cela leur coûte leur vie. Les chapitres 2 et 3 de l'Apocalypse présentent sept églises. Le Seigneur demande à tous les saints de ces églises de faire partie des vainqueurs. C'est le feu de la tribulation qui séparera les brebis des boucs, et la paille du bon grain. Dieu est souverain, et Il connaît le cœur de Ses enfants. À la fin des temps, il y aura un reste de vainqueurs qui tiendront ferme et qui en payeront le prix.

3) Certains Chrétiens quitteront les églises traditionnelles.
Certains Chrétiens choisiront de quitter volontairement leurs églises, car ils se rendront compte qu'elles s'engagent dans le compromis. On forcera d'autres à quitter leurs églises, parce qu'ils ont osé poser des questions embarrassantes, ou s'opposer à leurs dirigeants. Certains Chrétiens seront tellement malmenés qu'ils cesseront de s'accrocher à leur église, et cesseront de la fréquenter. Ce sont tous les Chrétiens de ce troisième groupe qui se retrouveront « hors du camp » (Hébreux 13 :13). Ils devront lutter pour s'en sortir. Il y aura peut-être quelques pasteurs et quelques enseignants pour s'occuper d'eux. Mais la plupart de ces saints devront soit se dessécher et mourir, s'ils persistent à vouloir rester seuls, soit se rapprocher d'autres Chrétiens pour continuer à s'accrocher à la vie.

C'est pour les Chrétiens de cette dernière catégorie que j'ai écrit ce livre. Les derniers jours ne sont pas une époque où nous devons choisir de nous en sortir seuls. La Bible nous exhorte à ne pas abandonner « le fait de nous assembler (NDE : et non pas « nos assemblées !) » comme c'est la coutume de quelques-uns ; mais exhortons-nous réciproquement, et cela d'autant plus que vous voyez s'approcher le jour (Hébreux 10 v. 25) ».

 

Arthur KatzUn message de Laurence D. McGriff
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