Études sur la Parole.5

Études sur la Parole.5

La Genèse chapitre 15 à 25 - Je me propose de vous donner un court résumé des principaux sujets de chaque livre de la Bible, espérant que cela pourra être de quelque secours aux frères dans l’étude du précieux volume que notre Dieu nous a donné.

La Genèse chapitre 16.

Abram, à l’instigation de Sara, cherchant à anticiper la volonté de Dieu et le moment ordonné pour l’accomplissement de la promesse, nous avons sous les yeux l’alliance de la loi en Agar, source de peines et d’inquiétudes. Dieu prend soin toutefois de la postérité selon la chair. L’application de ceci, comme figure, est évidente d’après l’épître aux Galates (chapitre 4). L’orgueil de l’homme sous la loi est signalé par l’esprit d’Agar, mais son fils ne peut être héritier. L’impatience de l’homme qui ne veut pas s’attendre à Dieu quant aux moyens de l’accomplissement (il en fut de même de Jacob pour la bénédiction), est pleine d’avertissement moral pour nous. Elle est toujours une source de troubles et de douleurs. Agar, aussi, était une Égyptienne, mémorial encore d’un autre manque de foi en Abram. La loi et la chair et, de fait, le péché vont toujours ensemble (Voir Jean 8 v. 34 à 36) ; en relation avec l’incrédulité de nature, c’est l’Égypte.

Les chapitres 12, 13 et 14 forment un seul sujet dépendant de la double manifestation de Dieu à Abram : d’abord pour l’appeler, et puis en Canaan. Nous trouvons développés dans ces chapitres, la puissance, la chute et le retour, ensuite une foi céleste qui persévère en contraste avec la mondanité, et, finalement, le déploiement de la puissance terrestre attachée à cette foi, se terminant par la victoire ; puis Dieu possesseur des cieux et de la terre, et Melchisédec.

Les chapitres 15 et 16 vont ensemble en ce sens que le chapitre 16 nous présente la tentative charnelle de Sara pour se procurer la semence promise par la Parole de l’Éternel à Abram, au commencement du 15°. Ici tout est en chute à l’égard de cette promesse : toutefois les conseils de Dieu seront accomplis, mais selon la promesse et non pas selon la chair et la volonté de l’homme.

Chapitres 17 à 19.

Au chapitre 17, nous rencontrons une nouvelle manifestation de l’Éternel à Abram, et nous sommes, je pense, sur un terrain plus élevé et plus saint. Il ne s’agit pas ici de vocation, ou d’adoration, ou d’une révélation par la parole, indiquant comment Dieu accomplirait ses promesses et par quoi son peuple passerait. Il ne s’agit pas de ce que Dieu est pour Abram mais de ce que Dieu est lui-même. Ce n’est pas « Je suis ton bouclier et ta grande récompense » ; mais : « Je suis le Dieu tout-puissant ».

Ce n’était pas là tout ce que Dieu faisait, mais ce qu’Il était. C’était son propre Nom, et Abram est appelé à marcher d’une manière qui réponde à ce nom. C’est pourquoi aussi il n’adore pas, il ne fait point de demande, quelque élevé que fût ce privilège, mais c’est Élohim qui parle avec lui. Les diverses parties de ses conseils, quant à Abraham, sont développées, ainsi que ce qu’Abraham doit être devant Celui en qui il a cru. En général, l’alliance de Dieu était avec lui, Dieu s’engageant librement en grâce, selon sa propre pensée, à faire devenir Abraham père d’une multitude de nations.

Cette alliance a trois parties : Dieu serait Dieu à Abraham et à sa postérité après lui ; le pays où il demeurait comme étranger lui serait donné et à sa postérité après lui ; des nations et des rois sortiraient de lui. Toutes ces promesses sont sans condition ; mais des principes sont exposés, qui, d’un côté, obligent Abraham et expriment le caractère de ceux qui jouissent des privilèges de Dieu, et, de l’autre, forment le sûr fondement de sa foi. Ces principes sont la circoncision, et la libre et souveraine promesse.

La circoncision en contraste avec la Loi (voir Jean 7 v. 22), mais exprimant la mort de la chair (comparez à Romains 4 v. 10 à 12)(1), et puis la promesse de l’arrivée immédiate de la semence est donnée ; Abraham jouit de la communion la plus intime avec l’Éternel, qui lui révèle ses conseils comme à un ami. L’intercession est le fruit de cette révélation (comparez à Ésaïe 6). Le jugement tombe sur le monde, et tandis qu’Abraham, du haut de la montagne, s’entretient avec Dieu de ce jugement qui doit fondre sur la scène d’en bas où il ne se trouve pas, Lot, qui y avait pris place, est sauvé comme à travers le feu.

1. Je lis le verset 12 ainsi : « Père de circoncision » (c’est-à-dire de la vraie séparation pour Dieu, telle que Dieu la reconnaît), non seulement à ceux de la circoncision, mais à ceux qui marchent sur les traces de la foi d’Abraham, (foi) qu’il avait étant encore incirconcis. Dieu, autrement dit, les reconnaît (eux qui étaient des croyants d’entre les Gentils) comme étant véritablement circoncis. La promesse de l’arrivée immédiate de la semence est donnée ; mais cela lorsqu’Abraham, quant au corps, était mort ; et comme le caractère de la circoncision était péremptoire, il en était de même quant à la promesse : elle était faite au fils de la promesse, car la chair ne peut avoir à faire avec Dieu dans la lumière. Quoique Dieu pût bénir extérieurement la semence selon la chair, l’alliance était faite cependant exclusivement avec l’héritier de la promesse. La mort de la chair (car nous sommes loin de Dieu) et la simple grâce souveraine sont péremptoires. C’est la femme stérile qui doit être la mère d’une multitude de nations. Abraham se réjouit en la promesse et est obéissant à l’ordre de Dieu. Le chapitre 18 est encore une nouvelle révélation des voies de Dieu en relation avec l’héritier de la promesse, qui est ici l’objet principal en vue, et l’objet présent et immédiat de l’espérance.

Cette partie du livre, en ce qui concerne le droit de l’héritier de la promesse, continue jusqu’au chapitre 21. Mais ici, je crois que l’Héritier (c’est-à-dire la Semence. mais qui est en même temps Jéhovah, le Premier et le Dernier) est considéré comme héritier du monde et juge, tandis que la relation personnelle d’Abraham avec Dieu existe, par grâce, par la promesse, quand il n’est pas question de l’Héritier et, en tant que relation, est basée sur la foi et représente, en type, la position chrétienne. C’est pourquoi, Dieu lui-même étant connu, non seulement par ses dons, Abraham s’élève plus haut qu’au chapitre 15, et au lieu de demander des faveurs pour lui-même, il intercède pour les autres.

Après le chapitre 22, on voit paraître les vrais types de l’Église, parce que l’héritier est là ; cependant, à côté de cela, nous avons ici de grands principes individuels. Abraham est habitué à la présence divine ; il la discerne bien vite, et quoi qu’il ne dise rien qui ait trait à la gloire divine jusqu’à ce que le Seigneur daigne lui-même se faire connaître, il agit cependant, dès le premier moment, avec une déférence instinctive qui est aussi pleinement reconnue par Celui qui le visite. Sous ce rapport, c’est une scène attrayante de sainte conscience de la présence de Dieu et d’attente respectueuse de son bon plaisir.

La justice du fidèle qui prend place au milieu du monde, le revêt du caractère de juge, en lui faisant perdre celui de témoin pour Dieu ; il est en même temps inutile et intolérable. Abraham échappe au jugement et le voit d’en haut ; Lot est sauvé du jugement qui tombe sur le monde où il se trouvait. Il craint la montagne où Abraham a joui de Dieu ; c’est pour lui un endroit qui inspire la frayeur ; il faut pourtant qu’il s’y sauve à la fin, comme pis aller.

En général, Abraham a ici le caractère de communion avec Dieu, que donne la foi sans la vue ; non pas, sans doute, par une habitation du Saint Esprit en lui, conformément au privilège de l’Église (cela était réservé au temps de plus complète bénédiction, où le chef de l’Église serait glorifié), mais comme caractère général de la bénédiction. La semence promise est annoncée comme devant venir, mais elle n’est pas encore introduite dans le monde (c’est-à-dire dans une gloire manifestée) ; cependant Abraham connaît cela et le croit, et en cela, comme nous l’avons vu, Dieu le traite en ami et lui dit, non pas ce qui le concerne lui-même, mais ce qui regarde le monde. Avec un ami je parle de tout ce que j’ai sur le cœur, et non pas seulement de mes affaires en ce qui le concerne. Puis, quand Abraham a reçu ces communications de la part de Dieu, il intercède auprès de Lui, comme étranger dans le lieu de la promesse, mais en communion avec Lui en haut. Cela fait ressortir en même temps la patience et la perfection de jugement qui sont en Dieu.

Dans le chapitre suivant (19), Lot, à cause de sa relation avec l’homme céleste, dépositaire des conseils et de la sagesse de Dieu, et intercesseur, Lot, étant lui-même en bas dans les plaines de ce monde, qu’il avait choisies comme les Juifs l’ont fait aussi, est délivré par la puissance providentielle ; mais il passe par la tribulation et fait la perte de tout ce pourquoi il avait refusé la position céleste et recherché la terre, ignorant qu’il était, soit du jugement, soit du trésor céleste.

Bientôt, livré à l’irrésolution de l’incrédulité en présence du jugement visible, il cherche un refuge dans le lieu où Abraham avait été béni, où lui-même avait d’abord eu peur de s’enfuir, et qu’il avait précédemment abandonné pour les terres bien arrosées de la plaine ; mais là, dans une affreuse obscurité, il devient le père des races qui devaient être une épine continuelle pour le peuple de Dieu. Cette dernière partie est donnée historiquement, uniquement afin qu’Israël connût l’origine de Moab et d’Ammon, et afin de présenter un principe général applicable à tous les temps.

Ainsi la foi avait la place, et le monde avait été jugé. Il en sera de même au jour du Fils de l’homme, mais ici l’arrivée de l’héritier n’est pas encore présentée.

Chapitres 20 et 21.

Nous trouvons ici le sujet de l’héritier et le sentier de la foi sous un autre point de vue. Mais Abraham renie son union avec sa femme ; il est repris par le monde qui sait mieux que lui ce que cette union devrait être. Toutefois, Dieu garde ses promesses dans sa fidélité, et juge ceux qui ont osé toucher à l’épouse de celui auquel les promesses appartiennent. L’héritier de la promesse est né ; et l’héritier charnel ou selon la chair, fils de l’esclave ou de la loi, est entièrement rejeté. Maintenant Abraham reprend les puissants du monde, auprès desquels il avait renié son union avec sa femme.

Mais ces deux chapitres demandent de plus amples développements. Comme lors de la descente d’Abraham en Égypte, nous voyons chez lui l’incrédulité agissant par rapport à l’action spéciale de la foi à laquelle il avait été appelé par grâce, et qui devait se montrer, comme elle le fait toujours, en marchant dans l’intimité de la relation dans laquelle Dieu l’avait placé, relation dont la femme est l’expression. Ici, Sara est la mère de l’héritier du monde, la femme d’Abraham selon la promesse, et, pour ce qui regardait Abraham, sa femme selon l’espérance de l’Église, comme nous l’avons vu (quoique Israël fût selon la chair le vase de l’un et de l’autre).

C’est cette position qu’Abraham renie. Sara est de nouveau sa sœur ; c’était plus mauvais que précédemment, car elle est, pour la foi, la mère de l’héritier du monde. Abimélec avait tort et agissait pour plaire à sa chair, quoique sans conscience de ce qu’il faisait, mais Abraham, devant Dieu, était dans une plus fausse position. Dieu avertit Abimélec, et préserve par sa propre puissance Sara, que le manque de foi d’Abraham avait mise en rapport avec le monde ; Abimélec la renvoie avec ce poignant reproche pour l’Église, qu’elle aurait au moins dû connaître son union avec Christ. À tout prendre, cependant, Abraham était dans une position de foi et de bénédiction et, comme un des prophètes de Dieu auxquels personne ne devait nuire, il intercède pour le coupable Abimélec, car ici tout est grâce.

Maintenant l’héritier est né, l’héritier de la promesse. Cela a pour effet que, non seulement la différence est connue de la foi, mais que l’héritier de la servante est chassé et entièrement exclu de l’héritage. De fait, il est conservé conformément à la promesse de Dieu, figure en cela d’Israël sous la loi ; mais, en ce qui concerne une part quelconque à l’héritage, il est totalement rejeté. En outre, désormais Abraham ne craint plus en présence du prince de ce monde, mais il le reprend, maintenant que l’héritier est venu ; il a le monde aussi bien que la communion céleste, et le monde reconnaît que Dieu est avec lui en toutes choses. Aussi, le Puits du serment où le fils de la servante avait trouvé l’eau de la délivrance, est à la fois le témoin des droits d’Abraham dans le monde et de la confession, par Abimélec, que Dieu est là avec Abraham.

Là, selon le serment et selon ses droits reconnus par le monde, il plante un tamarisc (bosquet), c’est-à-dire il prend, en figure, possession de la terre, et adore Dieu en l’invoquant sous le nom du Dieu d’éternité. Il anticipe la pleine révélation de Celui qui, ayant fait des promesses à Israël, n’abandonnera jamais son propre dessein en faveur de ce peuple, et venait en figure d’accomplir sur la terre ce dont sa bouche avait parlé. Ce n’est pas, il est vrai, un privilège aussi béni que les relations célestes et la possession de la foi ; mais c’est une preuve de l’immuable fidélité du Dieu qui a fait les promesses. C’est là, où la puissance du monde avait été, qu’Abraham, accomplissant toujours en figure ces mêmes conseils de Dieu, demeure.

Chapitres 22 à 24.

Mais, avec cette introduction de l’héritier, celui-ci devient nécessairement le sujet principal dont l’Esprit s’occupe, et le chapitre 22 commence par ces mots : « Or, il arriva après ces choses ». En effet, une nouvelle scène s’ouvre ici : l’héritier de la promesse est sacrifié et ressuscité en figure, et la promesse faite à Abraham est renouvelée à la semence. L’ancienne dépositaire ou l’ancienne forme de l’alliance de promesse elle-même (Sara), la mère de l’héritier, s’en va (chapitre 23). Abraham envoie Éliézer, intendant de sa maison, chercher une épouse dans ce pays, où Isaac ne doit pas retourner, image du monde tel qu’il est actuellement :

beau type de la mission du Saint Esprit, qui, agissant après la mort et la résurrection du Seigneur, auprès des élus de Dieu qui doivent former l’épouse de l’Agneau, d’après les conseils du Père, la conduit à travers le désert auprès de l’époux céleste, déjà parée des dons de son époux, mais attendant le moment où elle le verra hériter de tout ce qui appartient à son père. Le développement de l’Esprit dans l’homme est décrit d’une manière très instructive, quant aux détails de cette histoire, dans la conduite d’Éliézer : la simple soumission à ce qui était pour lui la parole de Dieu, même lorsque tout semblait bien aller (verset 21 à 23) ; son premier sentiment, la reconnaissance envers Dieu (verset 26) ; sa fidélité dans le service (verset 33) ; et autres choses semblables.

Chapitre 25.

Nous trouvons ensuite l’élection de Dieu qui, maintenant, met à part son peuple terrestre. Il est à remarquer combien peu il est parlé d’Isaac ici, si ce n’est pour dire qu’il demeure dans les lieux célestes pendant qu’on lui cherche une épouse sur la terre. Nous sommes sur la terre ; cependant les types célestes, la promesse et les principes en Abraham, et le peuple terrestre de la promesse en Jacob, sont des principes pleinement développés à travers tout. Jacob faisait cas des promesses de Dieu ; mais, si Lot se laissa entraîner vers la plaine bien arrosée du Jourdain, Jacob manifesta son incrédulité par le choix des moyens charnels qu’il employa pour obtenir l’accomplissement des promesses, au lieu de l’attendre de Dieu. Aussi ses jours furent-ils « courts et mauvais », et fut-il constamment la victime de menées pareilles aux siennes.

Tandis qu’en Isaac nous avons Christ ressuscité, Époux de l’Église, que le Saint Esprit est descendu chercher ici-bas pour le Seigneur qui est en haut, en Jacob nous avons Israël chassé du pays de la promesse, mais gardé de Dieu pour qu’il en jouisse plus tard. Je crois pourtant que, dans ses mariages, il nous présente le Seigneur qui, aimant Israël (Rachel), a reçu premièrement les Gentils, l’Église, et puis les Juifs.

Ces sujets nous conduisent jusqu’à la fin du chapitre 25 : Le sacrifice et la résurrection du Christ, l’appel de l’Église et l’élection d’Israël, le plus jeune, pour que ce fût lui qui jouît de la promesse et de la bénédiction sur la terre. Quant à ce qui regarde le premier point, c’est-à-dire Isaac, type du sacrifice et de la résurrection du Christ, les promesses étaient garanties en Isaac vivant sur la terre. Il en a été de même en la personne du Christ. Or, en tant que les possédant dans l’héritier vivant sur la terre, Abraham devait tout abandonner dans une entière et absolue confiance en Dieu, et remettre tout avec Isaac entre les mains de Dieu.

C’est ce que Christ aussi a fait : tout était à lui en rapport avec la promesse en Israël ; il abandonna tout sur la croix pour tout recevoir en résurrection de la main de son Père. Remarquez ici que jamais on ne fait un sacrifice de quelque chose sans que nous soit révélée une base plus excellente pour nos relations avec Dieu en grâce, que celle que nous possédions auparavant ; car Dieu donne ce qui nous soutient dans le sacrifice, mais n’était pas nécessaire pour jouir de la chose abandonnée. Dieu avait donné des promesses en Isaac ; mais pour abandonner à Dieu un Isaac sacrifié, base de la promesse, il fallait connaître la résurrection, et en effet, Abraham estimait que Dieu était puissant pour le ressusciter d’entre les morts.

Dans l’épître aux Galates, la portée de cette partie de l’Écriture est considérée. Je me borne ici à faire observer que la promesse faite à Abraham au chapitre 12, est ici confirmée à la seule semence, Isaac, et à Isaac offert comme victime et ressuscité. Il y avait d’autres promesses faites à une postérité nombreuse comme les étoiles du ciel (ce qui était aussi une promesse) ; mais la promesse de la bénédiction des familles de la terre fut donnée d’abord à Abram seul (chapitre 12), et confirmée ici à la seule semence (chapitre 22). Aussi l’apôtre Paul parle d’une seule. Cette promesse à Abraham n’est pas mentionnée en d’autres passages ; elle est confirmée à la semence ressuscitée. À la fin du chapitre, à côté de la souche générale de diverses nations, l’origine de Rebecca est signalée.

Au chapitre 23, comme nous l’avons dit, l’instrument de la promesse, Sara, disparaît pour faire place à Rebecca, l’épouse du fils : mais avec tout cela, tout en ne possédant encore rien dans le pays où il doit acheter un sépulcre, Abraham a le gage assuré qu’il le possédera dans la suite. Il y enterre son mort.

Maintenant, il s’agit de chercher l’épouse de l’héritier. Remarquez d’abord qu’elle reçoit des témoignages de grâce, puis, comme une fiancée, des dons ; elle montre un esprit prêt par la grâce à suivre l’appel qui lui est adressé, et elle est conduite par Éliézer dans la solitude à travers le désert, laissant la maison de son père pour posséder tout avec Isaac, à qui son père a tout donné. Ici nous trouvons l’Église manifestement en scène. Isaac (l’homme ressuscité, entre Abraham l’homme de la promesse, et Jacob en qui l’histoire d’Israël commence) ne doit sous aucun prétexte retourner au pays de la nature, hors duquel sa femme allait être appelée. Isaac est exclusivement l’homme céleste. Rebecca doit aller à lui. Ayant Isaac dans ses pensées, son voyage est béni. Si elle eût pu oublier son époux, elle n’eût été qu’une étrangère qui aurait tout quitté pour rien, pour être finalement sans patrie et sans héritage. Telle est l’Église. Retourner en Mésopotamie, c’eût été abandonner Isaac.

Remarquez ensuite, dans l’action du Saint Esprit représenté par Éliézer, l’entière confiance en Dieu ; il demande et il est exaucé, mais ce doit être entièrement selon la parole (ici selon celle d’Abraham) : Est-elle de sa parenté ? Puis, quand la bénédiction est connue, l’action de grâce vient avant la joie ; enfin, Éliézer montre une entière et exclusive consécration au service qu’il doit accomplir ; il ne veut pas manger jusqu’à ce qu’il ait fait entendre son message ; ensuite point d’hésitation, il a une œuvre à accomplir et rien autre. Ah ! s’il en était de même de tous ceux qui sont à Christ ! Éliézer conduit Rebecca à Isaac qui est sorti à sa rencontre, et de là, Isaac la conduit dans la lente où, pour la consolation de son époux, elle remplace Sara, vase de la promesse, prenant la position de femme de l’héritier ressuscité, meilleure encore que celle de Sara. La carrière d’Abraham était terminée. Les promesses avaient cédé la place à l’Église appelée par grâce ; mais tout ce qui procède d’Abraham a une place dans la parole de Dieu. Néanmoins, Isaac est l’héritier de tout, bien qu’Ismaël soit grand et qu’il ait des princes issus de lui.

Au chapitre 25 v. 19, commence, à certains égards, une nouvelle scène. De la femme stérile, car tout doit être grâce et puissance divine, naissent deux enfants, dans lesquels est manifestée l’élection, non seulement par la grâce qui appelle, mais en souveraineté et en contraste avec les œuvres. En Jacob, il n’y a rien de naturellement attrayant ; mais Ésaü méprise le don de Dieu. Son jugement provenait de lui-même ; il était profane, quoique Dieu, dans ses conseils secrets, eût destiné la bénédiction à Jacob. Ésaü ne voyait rien au-delà des avantages terrestres du don ; il ne se souciait pas du Donateur ni de relations avec Lui. En tout ceci, nous trouvons simplement l’histoire des deux fils selon leurs caractères respectifs ; les voies de Dieu envers eux viendront plus tard.

Seulement alors commence l’histoire d’Isaac. Il est ici l’héritier désigné du monde ; mais comme tel, il doit avoir la portion d’Israël sur la terre, tandis que le chapitre 24 nous donne en figure l’histoire secrète de l’Église en rapport avec l’héritier ressuscité.

 

Arthur KatzUn message de John Nelson Darby.
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