2.Le nécessaire perfectionnement des saints

2.Le nécessaire perfectionnement des saints

L’édification de tout le corps de Christ passe par l’édification personnelle de chaque chrétien individuel, et par l’édification mutuelle de tous les chrétiens.

Un véritable chrétien est un être humain passé par une nouvelle naissance, par la repentance et la foi en Jésus-Christ. Sans cette indispensable nouvelle naissance, il n’y a point de salut possible. Si nous ne passons pas par cette nouvelle naissance, Jésus a dit que nous ne pouvions ni voir, ni entrer dans le royaume de Dieu (Jean 3 v. 3 à 5).

Un chrétien né de nouveau n’est plus un être humain ordinaire. Il a été transporté dans une dimension céleste et divine qui a fait de lui un fils, ou une fille de Dieu. Il a été rendu participant de la nature divine. Il est prédestiné à être semblable à Jésus. Il a été créé pour manifester dans sa vie le Seigneur Jésus, pour faire du bien à tous ceux qui en ont besoin, et pour détruire toutes les œuvres du malin.

Rappelons encore que l’être humain est composé de trois parties distinctes : l’esprit, l’âme et le corps.

L’esprit est notre « homme intérieur » ou « homme spirituel ». C’est le double intérieur complet de notre corps physique, qui en constitue l’enveloppe extérieure ou visible. La plupart des hommes ont perdu conscience qu’ils possèdent un esprit. Chez les hommes non régénérés, seuls les sorciers ou les magiciens sont conscients qu’ils possèdent un esprit.

Cet « homme intérieur », depuis la chute, est sous l’empire d’une puissance de péché et de mort, qui le place sous la domination de satan, le prince de la mort et des ténèbres : « C’est pourquoi, comme par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et qu’ainsi la mort s’est étendue sur tous les hommes, parce que tous ont péché  (Romains 5 v. 12) ».

C’est pour cette raison qu’il est absolument indispensable de passer par une nouvelle naissance spirituelle, afin que notre esprit, qui était né dans la mort, puisse renaître dans la vie éternelle. C’est Dieu qui fait passer notre esprit par une nouvelle naissance instantanée, lorsque nous entrons en contact avec le message de l’Evangile, que nous nous repentons de nos péchés, et que nous acceptons Jésus-Christ comme notre Sauveur et Seigneur.

Notre esprit est alors entièrement recréé à neuf, dans la sainteté et la perfection de Dieu.

« Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées; voici, toutes choses sont devenues nouvelles. Et tout cela vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui par Christ, et qui nous a donné le ministère de la réconciliation. Car Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, en n’imputant point aux hommes leurs offenses, et il a mis en nous la parole de la réconciliation. Nous faisons donc les fonctions d’ambassadeurs pour Christ, comme si Dieu exhortait par nous; nous vous en supplions au nom de Christ: Soyez réconciliés avec Dieu! Celui qui n’a point connu le péché, il l’a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu  (2 Corinthiens 5 v. 17 à 21) ».

Notre être intérieur, notre esprit, étant notre être véritable, c’est lui qui devient une nouvelle créature lors de la nouvelle naissance. Les deux autres parties de notre être global, l’âme et le corps, ne passent pas par une nouvelle naissance lors de notre conversion. Mais ils doivent passer par un processus de transformation et de renouvellement, qui s’achèvera lors du retour du Seigneur pour enlever Son Eglise.

C’est ce processus de transformation et de renouvellement qui s’appelle le « perfectionnement des saints ». Nous sommes déjà saints par notre nouvelle naissance en Christ. Notre esprit, étant créé parfait, n’a pas besoin d’être perfectionné. Seuls notre âme et notre corps sont donc concernés par ce processus de perfectionnement.

Notre âme peut être définie comme notre « être conscient » ordinaire. Nous ne sommes pas encore pleinement conscients de notre esprit régénéré. Notre centre de conscience est actuellement encore fixé au niveau de notre âme.

C’est au niveau de notre âme que des pensées, des désirs, et des sentiments viennent sans cesse à notre conscience. Ceux-ci ne sont pas produits par notre âme, mais peuvent avoir deux origines complètement opposées : ils peuvent provenir soit de notre esprit régénéré, soit de la puissance de péché et de mort qui continue d’habiter dans notre corps physique, après notre nouvelle naissance.

Nous devons donc apprendre, au niveau de notre âme, à reconnaître et discerner tout ce qui provient de cette puissance de péché, afin de l’expulser, et de le remplacer par tout ce qui provient de l’esprit. Ce travail de renouvellement de notre âme est particulièrement important au niveau de nos pensées et de notre intelligence, car ce sont nos pensées qui nous contrôlent.

« Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait  (Romains 12 v. 2) ».

Tant que notre intelligence sera occupée par les pensées de la chair et de l’ennemi, elle ne pourra pas pleinement discerner la volonté de Dieu, qui est toujours bonne, agréable et parfaite. « Perfectionner les saints » consiste donc à leur permettre de repérer tout ce qui, dans leur âme et dans leur corps, est encore contrôlé par Satan, afin de le remplacer par la Vie du Seigneur.

Tout Chrétien devrait en effet savoir qu’il a déjà été entièrement libéré de toute puissance de péché et de mort, par sa nouvelle naissance.

Notre esprit est déjà installé dans le Royaume de Dieu, en Christ, bien au-dessus de toute puissance démoniaque. En revanche, notre âme et notre corps sont encore établis sur la terre. C’est à nous de nous emparer de la pleine liberté que Jésus-Christ nous a acquise, afin de libérer notre âme et notre corps de toute emprise du péché et du malin.

Tout ce qui provient de notre esprit régénéré est bon, pur, céleste et parfait. Rien de mauvais ne peut provenir de notre esprit, qui est, en Dieu, « assis en Christ dans les lieux célestes ». En revanche, tout ce qui provient de la chair, en tant que puissance de péché et de mort, est mauvais et haïssable. C’est par là qu’un Chrétien né de nouveau peut immédiatement savoir d’où provient tout ce qui est mauvais, et qui monte à sa conscience. Cela ne provient jamais de sa nouvelle nature.

Cette puissance de péché et de mort ne contrôle plus notre esprit régénéré, mais elle s’est réfugiée dans notre corps physique. Celui-ci, contrairement à notre esprit, n’est pas encore passé par la résurrection. Mais il doit être vivifié par l’Esprit de résurrection qui demeure en nous : « Et si Christ est en vous, le corps, il est vrai, est mort à cause du péché, mais l’esprit est vie à cause de la justice. Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Christ d’entre les morts rendra aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous  (Romains 8 v. 10 et 11) ».

Notre corps physique n’est pas mauvais en soi. Mais, étant l’habitation d’une puissance de péché et de mort, il doit être libéré de l’emprise de cette puissance, afin qu’il puisse devenir un instrument entre les mains du Seigneur, comme entre les mains de la nouvelle création que nous sommes en Christ. C’est par notre mort et notre résurrection en Christ, que cette puissance de péché qui demeure dans nos membres a été réduite à l’impuissance.

« Nous qui sommes morts au péché, comment vivrions-nous encore dans le péché ? Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c’est en sa mort que nous avons été baptisés? Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. En effet, si nous sommes devenus une même plante avec lui par la conformité à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection, sachant que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché fût détruit, pour que nous ne soyons plus esclaves du péché; car celui qui est mort est libre du péché  (Romains 6 v. 2 à 7) ».

Nous pouvons alors offrir notre corps au Seigneur, comme un instrument de justice : « Que le péché ne règne donc point dans votre corps mortel, et n’obéissez pas à ses convoitises. Ne livrez pas vos membres au péché, comme des instruments d’iniquité; mais donnez-vous vous-mêmes à Dieu, comme étant vivants de morts que vous étiez, et offrez à Dieu vos membres, comme des instruments de justice. Car le péché n’aura point de pouvoir sur vous, puisque vous êtes, non sous la loi, mais sous la grâce  (Romains 6 v. 12 à 14) ».

La Bible appelle « chair » cette puissance de péché et de mort qui demeure dans notre corps physique. Une telle appellation peut prêter à confusion, si nous ne connaissons pas la vérité à ce sujet. En effet, le mot « chair », dans la Bible, selon le contexte, peut à la fois désigner notre corps physique, ou bien la puissance de péché et de mort qui y habite. Nous devons donc toujours bien savoir de quoi nous parlons, lorsque nous parlons de la « chair ».

Cette puissance, ou « loi de péché, » qui demeure dans nos membres, est extrêmement dangereuse. En effet, elle est de la même nature que Satan, et possède les mêmes caractéristiques que celles du malin. Cette loi de péché peut avoir des pensées, des désirs et des sentiments, que nous pouvons capter au niveau de notre âme, et que nous ne devons surtout pas recevoir, afin de ne pas être contrôlés par eux.

Cet indispensable renouvellement de notre âme comporte deux aspects fondamentaux :

Tout d’abord, nous devons comprendre que notre vie passée de péché a permis à l’ennemi de construire, dans notre âme et notre corps, mais surtout dans notre âme, de véritables forteresses. Ces forteresses doivent être rasées les unes après les autres.

Parmi les forteresses les plus puissantes, nous trouvons : la connaissance et l’image que nous avons de nous-mêmes, notre personnalité, notre caractère, notre culture, nos conceptions générales sur la vie et le monde, nos valeurs, nos préjugés, nos habitudes, et d’une manière générale, l’ensemble des comportements liés à tout ce que nous étions avant notre nouvelle naissance.

Tout cela doit être identifié, et remplacé par tout ce que nous sommes actuellement dans notre nouvelle nature en Christ. Cela implique que nous soyons clairement informés de ce que nous sommes à présent en Christ, dans notre nouvelle nature, mais aussi que nous acceptions et décidions de nous identifier, complètement et définitivement, à cet « être nouveau » que nous sommes, en tant que nouvelle création en Christ.

Cela implique aussi que nous soyons parfaitement déterminés à « mourir à nous-mêmes », étant entendu que ce « nous-mêmes » est celui que nous avions toujours connu avant notre nouvelle naissance, celui auquel nous étions tant attachés avant de devenir une nouvelle création en Christ, celui qui, spirituellement, est déjà mort et enseveli en Christ.

Notre ancienne nature est déjà morte en Christ, et a été remplacée par une nouvelle nature. Nous devons découvrir cette nouvelle nature, et « faire mourir » tout l’héritage que nous a laissé notre ancienne nature, au niveau de notre âme et de notre corps, héritage que la chair (en tant que puissance de péché) tient absolument à conserver.

Sans ce travail de nettoyage et de purification, notre nouvelle nature restera emprisonnée dans sa gangue charnelle, et Christ Lui-même ne pourra pas Se manifester en nous et au travers de nous. C’est justement en ce nettoyage et en cette purification que consiste le perfectionnement des saints.

La Parole de Dieu appelle aussi ce travail la « sanctification ».

Pour mener à bien ce travail de perfectionnement, Dieu a mis à notre disposition deux atouts infaillibles : la présence permanente du Saint-Esprit de vérité en nous, et Sa Parole de vérité, la Bible.

Le Saint-Esprit travaille toujours en parfaite harmonie avec la Parole de Dieu. Pour connaître la volonté de Dieu, nous devons étudier la Bible. Ensuite, pour être conduits par le Saint-Esprit, nous devons mettre la Bible en pratique, en esprit et en vérité.

Si vous prétendez être conduit par le Saint-Esprit, alors que vous êtes en train de désobéir à ce qui est écrit dans la Parole de Dieu, vous vous séduisez vous-mêmes, et vous êtes en fait conduits par un autre esprit que le Saint-Esprit.

C’est le Saint-Esprit qui est chargé de nous conduire dans toute la vérité. C’est Lui qui nous conduit à la connaissance parfaite du Seigneur Jésus, de Sa Personne et de Son œuvre. C’est aussi le Saint-Esprit qui nous conduit dans la vraie révélation et la vraie compréhension de la Bible.

Dans notre perfectionnement spirituel, nous sommes également aidés par les véritables ministères de direction spirituelle que le Seigneur a établis dans Son Eglise. Il faut encore insister sur le fait que tous les ministères de direction spirituelle, dans l’Eglise de Jésus-Christ, n’ont qu’une seule tâche qui leur a été assignée par le Seigneur : le perfectionnement des saints.

« Et il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, pour le perfectionnement des saints en vue de l’œuvre du ministère et de l’édification du corps de Christ, jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ, afin que nous ne soyons plus des enfants, flottants et emportés à tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes, par leur ruse dans les moyens de séduction, mais que, professant la vérité dans la charité, nous croissions à tous égards en celui qui est le chef, Christ. C’est de lui, et grâce à tous les liens de son assistance, que tout le corps, bien coordonné et formant un solide assemblage, tire son accroissement selon la force qui convient à chacune de ses parties, et s’édifie lui-même dans la charité  (Ephésiens 4 v. 11 à 16) ».

Un ancien de l’Eglise qui ne fait pas du perfectionnement des saints sa priorité absolue, est un ancien qui perd son précieux temps, et qui le fait perdre aux brebis du Seigneur.

Il faut aussi reconnaître que beaucoup de conducteurs spirituels se sont auto-proclamés tels, et n’ont pas été appelés par le Seigneur. Mais les brebis du Seigneur ont reçu de Dieu la capacité de reconnaître la voix du Bon Berger. Elles ne doivent donc pas hésiter à s’éloigner au plus vite des faux conducteurs, des mercenaires et des loups ravisseurs.

De quels moyens pratiques disposons-nous pour perfectionner les saints que nous sommes ? Ces moyens sont au nombre de quatre :

« Pierre leur dit : Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés; et vous recevrez le don du Saint-Esprit. Car la promesse est pour vous, pour vos enfants, et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera. Et, par plusieurs autres paroles, il les conjurait et les exhortait, disant: Sauvez-vous de cette génération perverse. Ceux qui acceptèrent sa parole furent baptisés; et, en ce jour-là, le nombre des disciples s’augmenta d’environ trois mille âmes. Ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain, et dans les prières  (Actes 2 v. 38 à 42) ».

Chaque chrétien individuel, tout comme chaque ancien ou ministère de direction spirituelle, doit veiller avec persévérance à ce que sa vie spirituelle, comme la vie spirituelle de l’assemblée, repose fermement sur ces quatre piliers. L’enseignement des apôtres met l’accent sur toute la révélation du nouveau testament, et, tout particulièrement sur les épîtres et le Livre de l’Apocalypse. Ce sont ces Livres qui constituent la nourriture spirituelle fondamentale du corps de Christ.

Les Evangiles nous révèlent le ministère du Seigneur Jésus et la voie du salut, par la repentance et la foi en Jésus.

Les actes des apôtres nous révèlent la nécessité du baptême d’eau et du baptême du Saint-Esprit, pré-requis de tout perfectionnement ultérieur, tout en nous montrant l’exemple concret de ce que devrait être la vie concrète de l’Eglise.

Les épîtres et l’apocalypse nous fournissent tout l’enseignement pratique dont l’Eglise de Christ doit quotidiennement se nourrir, afin d’assurer son perfectionnement régulier. Parmi l’enseignement des apôtres, celui qui a été apporté par l’apôtre Paul est essentiel, car c’est Paul qui a reçu directement du Seigneur la révélation du message de la croix et de la marche par l’esprit.

La communion fraternelle démontre l’importance que revêt la fréquentation régulière des autres membres du Corps de Christ. Car nous sommes tous membres du même Corps, et nous avons tous besoin les uns des autres, pour nous exhorter, nous soutenir, et nous secourir mutuellement.

La fraction du pain est une expression qui désigne le partage du pain et de la coupe, « toutes les fois » que nous les prenons pour commémorer la mort du Seigneur, et tout ce que cette mort représente pour nous. Il ne s’agit donc pas du simple fait de prendre des repas ensemble, même si la cène était prise au cours d’un repas fraternel, ce qui ne constitue nullement une obligation. L’essentiel est de mettre à part des moments où nous partageons le pain et la coupe, en discernant le corps du Seigneur et en commémorant Sa mort, jusqu’à ce qu’Il vienne.

Enfin, les prières, individuelles et collectives, sont le poumon spirituel de l’Eglise. Parmi ces prières, nous pouvons aussi ranger la louange, l’adoration, l’intercession, les prières par l’intelligence, et les prières par l’esprit, c’est-à-dire en langues.

Dans sa sagesse, le Seigneur ne nous pas indiqué à quelle fréquence nous devions avoir recours à ces quatre moyens d’édification spirituelle. Il voulait en effet que nous soyons conduits par le Saint-Esprit dans la pratique de toutes ces choses. Et si nous voulons que le Saint-Esprit nous conduise, il est indispensable que nous évitions de tomber dans des routines et dans des liturgies religieuses dépourvues de Vie.

En tout cas, si nous avons établi des routines et des règles, nous devrions être prêts à les modifier chaque fois que le Saint-Esprit nous demande de le faire. Nous ne devons jamais devenir les esclaves des règles que nous avons établies, mais ce sont les règles qui doivent rester au service du perfectionnement des saints.

Nous devons donc avoir recours à tous ces moyens d’édification en fonction des besoins que nous ressentons, et des convictions que nous donne le Saint-Esprit dans notre cœur. Dans ce domaine, nous devons donc éviter deux écueils trop fréquents. Le premier écueil est celui de la religiosité, qui consiste à mettre en place des activités et des programmes bien huilés, confortables et minutés, auxquels nous finissons par accorder une importance quasi-sacrée, et qui n’aboutissent qu’à étouffer la vie et l’action du Saint-Esprit.

Le deuxième écueil est celui d’une anti-religiosité qui n’est pas le fruit de l’Esprit, mais qui n’est encore qu’un des aspects de la chair. Sous prétexte de laisser toute liberté au Saint-Esprit, on finit alors par ne plus rien organiser et ne plus rien décider. On s’enfonce alors dans une passivité mystique qui paralyse toute vie spirituelle authentique.

Etre spirituel ne signifie pas que l’on abandonne toute forme d’organisation. Nos activités personnelles, comme les activités de l’Eglise, doivent au contraire être organisées, car le Seigneur est un Dieu d’ordre. L’ordre établi, nécessairement pour un temps limité, doit correspondre non seulement aux enseignements de la Parole de Dieu, mais aussi aux attentes, aux aspirations et aux besoins individuels ou collectifs des chrétiens. Cet ordre est donc appelé à être modifié, à mesure que nous progressons dans notre perfectionnement pratique.

C’est sans doute pour cela que le Seigneur, dans Sa Parole, n’a pas défini de règles précises ou contraignantes concernant l’organisation et la fréquence des réunions d’enseignement, de communion fraternelle, de fraction du pain, ou de prières. Il nous est simplement mentionné, à titre d’exemple, ce que pratiquait l’Eglise primitive, tout de suite après la Pentecôte :

« Tous ceux qui croyaient étaient dans le même lieu, et ils avaient tout en commun. Ils vendaient leurs propriétés et leurs biens, et ils en partageaient le produit entre tous, selon les besoins de chacun. Ils étaient chaque jour tous ensemble assidus au temple, ils rompaient le pain dans les maisons, et prenaient leur nourriture avec joie et simplicité de cœur, louant Dieu, et trouvant grâce auprès de tout le peuple. Et le Seigneur ajoutait chaque jour à l’Eglise ceux qui étaient sauvés  (Actes 2 v. 44 à 47) ».

Il ne s’agit pas ici d’un modèle destiné à être copié de manière systématique. Mais nous pouvons observer que le Saint-Esprit avait donné à ces Chrétiens de la première heure le désir de pourvoir généreusement aux besoins de chacun, et d’être chaque jour tous ensemble assidus à la prière, à la communion fraternelle, et au partage du pain et de la coupe, en commémoration de la mort du Seigneur.

Le Saint-Esprit, pour Sa part, n’a pas changé. Il désire insuffler à chaque chrétien ces mêmes besoins et ces mêmes désirs, même si leur réalisation pratique peut prendre des formes diverses selon les lieux et les personnes. Il y a donc un juste équilibre à trouver. Et cet équilibre dépend beaucoup de la qualité et de la maturité des anciens et des ministères de direction spirituelle.

Toutefois, quelle que soit la qualité des conducteurs spirituels qui nous dirigent, nous sommes responsables de l’utilisation personnelle que nous faisons de tous les moyens d’édification et de perfectionnement que le Seigneur met à notre disposition.

De même que nous nourrissons tous les jours notre corps physique, nous devons aussi nourrir tout notre être, en pratiquant chaque jour l’étude de la Parole de Dieu, la communion fraternelle, la fraction du pain, et les prières. Non pas par obligation et en suivant des préceptes rigides, mais parce que nous en ressentons la nécessité spirituelle. Non pas par légalisme religieux, mais par amour pour le Seigneur. Non pas en nous imposant un programme rigoureux, mis en laissant le Seigneur nous conduire par le Saint-Esprit, qui sait placer des fardeaux sur notre cœur.

Le Seigneur veut aussi attirer notre attention sur une qualité essentielle que nous devons manifester, tout au long de ce processus de perfectionnement. Il s’agit de la persévérance. La persévérance implique une ferme décision, dans notre cœur et notre volonté, de continuer à étudier et à mettre en pratique tout ce que le Seigneur nous révèle dans Sa Parole.

Nous devons faire preuve de ténacité dans les moments de découragement, et garder nos yeux fixés sur le but à atteindre, ainsi que sur le chemin qui mène à ce but : « l’édification du corps de Christ, jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ, afin que nous ne soyons plus des enfants, flottants et emportés à tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes, par leur ruse dans les moyens de séduction, mais que, professant la vérité dans la charité, nous croissions à tous égards en celui qui est le chef, Christ  (Ephésiens 4 v. 12 à 15) ».

L’édification de tout le corps de Christ passe par l’édification personnelle de chaque chrétien individuel, et par l’édification mutuelle de tous les Chrétiens.

« Que faire donc, frères? Lorsque vous vous assemblez, les uns ou les autres parmi vous ont-ils un cantique, une instruction, une révélation, une langue, une interprétation, que tout se fasse pour l’édification  (1 Corinthiens 14 v. 26) ».

« C’est pourquoi exhortez-vous réciproquement, et édifiez-vous les uns les autres, comme en réalité vous le faites  (1 Thessaloniciens 5 v. 11) ».

« Approchez-vous de lui, pierre vivante, rejetée par les hommes, mais choisie et précieuse devant Dieu; et vous-mêmes, comme des pierres vivantes, édifiez-vous pour former une maison spirituelle, un saint sacerdoce, afin d’offrir des victimes spirituelles, agréables à Dieu par Jésus-Christ  (1 Pierre 2 v 4 et 5) ».

« Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus-Christ lui-même étant la pierre angulaire. En lui tout l’édifice, bien coordonné, s’élève pour être un temple saint dans le Seigneur. En lui vous êtes aussi édifiés pour être une habitation de Dieu en Esprit  (Ephésiens 2 v. 20 à 22) ».

Voici, bien-aimés, l’objectif du perfectionnement des saints que nous sommes en Christ : devenir réellement, chacun de nous, et dans tout notre être, une habitation de Dieu en Esprit et, collectivement, devenir un Temple saint dans le Seigneur.

Concluons sur cette parole du Seigneur Jésus :

« Travaillez, non pour la nourriture qui périt, mais pour celle qui subsiste pour la vie éternelle, et que le Fils de l’homme vous donnera; car c’est lui que le Père, que Dieu a marqué de son sceau  (Jean 6 v. 27) ».

Approchons-nous toujours plus près du Seigneur Jésus, nourrissons-nous sans cesse de Lui, croyons en Ses paroles, mettons-les en pratique, en esprit et en vérité. Nous ne manquerons pas alors de nous édifier, individuellement et collectivement, et nous permettrons au Seigneur Jésus de nous édifier comme Il le veut, et pour Sa gloire.

 

Arthur KatzUn message de Henri Viaud-Murat
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