
12. La puissance de la prédication de la croix
Chap: 4 - Aspects pratiques du message (suite) - Il est nécessaire d’annoncer le message de la croix. Mais il est encore plus nécessaire qu’il soit vécu de manière concrète dans notre vie de tous les jours.
Aurait-on besoin des psychologues pour nous expliquer en quoi consiste le péché et le salut de Dieu ? Non ! Il s’agit uniquement de l’œuvre de l’Esprit de Dieu, par la prédication de la foi. Quand je reçois par la foi la nouvelle naissance, je dois savoir que toute ma vie passée est morte et enterrée en Christ. Je n’ai pas besoin de passer par une cure d’âme traumatisante, ni par toutes les complications psychologiques de la « guérison intérieure ». J’ai reçu la prédication de la croix, la prédication de la foi, et cela suffit pour régler tous mes problèmes en Christ, à condition que j’aie la foi.
C’est pourquoi Paul dit ensuite : « Afin que nous recevions par la foi l’Esprit qui avait été promis » (Galates 3 v. 14).
Puis, au verset suivant : « Frères (je parle à la manière des hommes), une disposition en bonne forme, bien que faite par un homme, n’est annulée par personne, et personne n’y ajoute » (Galates 3 v. 15).
Personne ne doit ajouter ou retrancher quoi que ce soit à la Parole du Seigneur. Il nous a donné ses promesses : « Or les promesses ont été faites à Abraham et à sa postérité. Il n’est pas dit : Et aux postérités, comme s’il s’agissait de plusieurs, mais en tant qu’il s’agit d’une seule : Et à ta postérité, c’est-à-dire à Christ » (Galates 3 v. 16).
Une disposition de Dieu ne peut être changée. Une promesse de Dieu ne peut être annulée. Dieu est fidèle à sa Parole. Dès qu’Il voit un cœur s’ouvrir à sa Parole et la garder par la foi, Il accomplira cette Parole dans leur vie. S’Il ne le faisait pas, sa promesse serait rendue vaine, ce qui est impossible. Un peu plus loin, nous lisons : « S’il eût donné une loi qui put procurer la vie, la justice viendrait réellement de la loi » (Galates 3 v. 21).
La loi ne peut jamais donner la vie. La loi est un ensemble de commandements qui sont bons. Mais la loi, en elle-même, donne la mort. Le Seigneur a enfermé tous les hommes dans leur péché, pour que ce qui avait été promis soit donné par la foi en Jésus-Christ à ceux qui croient. Le Saint-Esprit veut nous révéler l’œuvre de la croix, pour que nous puissions nous en saisir par la foi.
Jésus a tout accompli à la croix pour moi. Il a pris ma vieille nature, Il l’a clouée à la croix, Il m’a fait mourir avec lui. Il a obtenu le pardon de mes péchés, la crucifixion de ma chair. Il m’a donné une nouvelle vie, par la nouvelle naissance. Tout est déjà accompli. Jésus est monté au ciel. Il s’est présenté à son Père comme un Souverain Sacrificateur accompli.
Il lui a présenté son propre sang, plus précieux que le sang des boucs et des veaux. Il a fait une expiation parfaite pour tous nos péchés. Il s’est assis à la droite du Père, et nous a fait asseoir avec lui dans les lieux célestes. Sur la croix, Jésus a dit : « Tout est accompli. Et, baissant la tête, il rendit l’esprit » (Jean 19 v. 30).
Puisque tout est accompli, le Seigneur Jésus a besoin à présent de notre foi, pour nous permettre d’entrer dans ce « tout accompli ». Comment vais-je pouvoir marcher par l’Esprit, et vivre une vie crucifiée ? Par la foi en ce que Jésus a fait pour moi, et par la foi en ce qu’Il a fait de moi en lui : « Ainsi la foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole de Christ » (Romains 10 v. 17).
Si la prédication de la croix est bien faite, et si je l’entends dans mon cœur, la foi va entrer en moi. Je vais alors saisir par la foi ce que j’ai entendu, ce qui m’est annoncé par la Parole de Dieu. Parce que je l’ai saisi par la foi, le Saint-Esprit peut alors accomplir un miracle en moi. Je peux entrer par la foi dans ce que Jésus-Christ a accompli pour moi. Je vais comprendre que cela m'appartient, et je vais le vivre concrètement.
Paul ajoute ensuite : « Car vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ ; vous tous, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ » (Galates 3 v. 26 et 27).
J’ai revêtu Christ, si j’ai reçu par la foi que j’ai été baptisé en lui, dans sa mort et dans sa résurrection : « Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme ; car tous vous êtes un en Jésus-Christ. Et si vous êtes à Christ, vous êtes donc la postérité d’Abraham, héritiers selon la promesse » (Galates 3 v. 28 et 29).
Nous devenons héritiers par la foi, comme Abraham a reçu son fils par la foi en la promesse de Dieu. Il l’a reçu uniquement par la foi. Il était impossible qu’il le reçoive autrement. Il a cru, il a fait confiance à Dieu. Quand Dieu dit que tu as été crucifié avec Christ, que ta chair est morte et enterrée, qu’Il t’a donné une nouvelle nature, tu dois écouter avec un cœur ouvert, et recevoir ce qu’Il te dit. N’essaie pas de comprendre avec ton intelligence humaine. Reçois la Parole du Seigneur, et dis : « Merci, Seigneur ! »
La manière dont tu écoutes est donc très importante. Cette même Parole retentit aux oreilles de tout homme. Mais comment vas-tu l’écouter, et quel fruit va-t-elle produire dans ta vie ? Le même Saint-Esprit est à l’œuvre dans le monde entier. La bonté de Dieu pousse tous les hommes à la repentance. Elle les pousse aussi à recevoir la révélation de sa Parole, par son Esprit. Dieu n'a pas de préférences. Il veut nous traiter tous de la même manière. Quand nous sommes chrétiens, nous sommes tous ses enfants.
Le fruit que va produire la Parole de Dieu dans ma vie ne dépend donc pas d'abord du Seigneur. Il a déjà tout fait pour nous. Le fruit va dépendre de la manière dont nous allons écouter la Parole de Dieu. À ce sujet, lisons le passage suivant : « Ses disciples lui demandèrent ce que signifiait cette parabole. Il répondit : il vous a été donné de connaître les mystères du royaume de Dieu ; mais pour les autres, cela leur est dit en paraboles, afin qu’en voyant ils ne voient point, et qu’en entendant ils ne comprennent point » (Luc 8 v. 9 et 10).
Nous devons donc comprendre que le Seigneur Jésus veut nous expliquer sa Parole dans tous les détails, mais à une seule condition : que nous soyons vraiment ses disciples. Pour connaître les mystères du royaume de Dieu, les disciples ont simplement interrogé Jésus. Il en est de même pour nous. Disons-lui : « Seigneur, je ne veux pas me limiter à une compréhension intellectuelle de la croix et de la marche crucifiée.
Je veux vraiment que le Saint-Esprit fasse son œuvre dans mon cœur, pour que je puisse entrer par la foi dans cette révélation ! »
Quand nous sommes de vrais disciples du Seigneur, Jésus va tout nous expliquer. Le Saint-Esprit, qui connaît les profondeurs de Dieu, nous révélera et nous enseignera toutes choses : « Dieu nous les a révélées par l’Esprit. Car l’Esprit sonde tout, même les profondeurs de Dieu » (1 Corinthiens 2 v. 10).
Le Seigneur va répondre à mes questions. Dieu le fera gratuitement, par grâce. Nous devons donc être certains que nous sommes vraiment des disciples du Seigneur. Nous devons vraiment avoir donné toute notre vie au Seigneur, sans arrière-pensée. Les disciples de Jésus avaient tout quitté pour le suivre. Ils n’étaient pas encore parfaits, mais ils avaient tout quitté pour le suivre, pour écouter sa Parole, pour la recevoir dans leur cœur, et pour lui demander des explications, s’ils ne comprenaient pas.
Jésus a répondu à toutes leurs questions. N’hésitons pas à poser des questions au Seigneur Jésus, si nous ne comprenons pas sa Parole. Il nous expliquera tout dans le détail.
Voici ce que signifie cette parabole : « La semence, c’est la Parole de Dieu. Ceux qui sont le long du chemin, ce sont ceux qui entendent ; puis le diable vient et enlève de leur cœur la parole, de peur qu’ils ne croient et soient sauvés » (Luc 8 v. 11).
Il s’agissait de gens dont le cœur était sec, comme un chemin bien tassé. Pourtant, ils ont écouté la même Parole que les autres. Le Saint-Esprit était à l’œuvre de la même manière dans leur cœur. Mais celui-ci était tellement dur que la semence de Dieu n’a pu pénétrer en eux, pour prendre racine et porter du fruit.
« Ceux qui sont sur le roc, ce sont ceux qui, lorsqu’ils entendent la parole, la reçoivent avec joie ; mais ils n’ont point de racine, ils croient pour un temps, et ils succombent au moment de la tentation » (Luc 8 v. 12).
Ce sont ceux qui se sont contentés d’une œuvre superficielle dans leur cœur. Elle n’a pas été profonde. Les racines n’ont pas pénétré profondément. Il y avait trop de cailloux dans leur champ. Ces hommes étaient pourtant tout heureux d’entendre la Parole au début. Bien des chrétiens sont ainsi. Ils écoutent la Parole avec une grande joie.
Ils disent : « Ce message de la croix est fantastique, formidable ! C’est cela qu’il me fallait ! » Puis, quelque temps après, ils ont apparemment tout oublié. Ils succombent au moment de l’épreuve, parce que le travail a été superficiel dans leur cœur. Les racines de la Parole ont été bloquées dans leur croissance, parce qu’il n’y avait pas suffisamment de terre où elles pouvaient plonger profondément. Pourtant, il s’agissait de la même semence, une semence divine de la même qualité.
« Ce qui est tombé parmi les épines, ce sont ceux qui, ayant entendu la parole, s’en vont, et la laissent étouffer par les soucis, les richesses et les plaisirs de la vie, et ils ne portent point de fruit qui vienne à maturité » (Luc 8 v. 14).
En tant que chrétiens, nous n’avons pas le droit d’avoir des soucis charnels, et de dire : « Je m’inquiète de savoir ce qui va se passer pour moi, si je vais avoir ceci ou cela ! » Paul avait beaucoup de soucis, mais ses soucis étaient spirituels. Il pensait au bien-être spirituel des Églises.
Les Galates lui causaient de grands soucis, parce qu’ils étaient en train de retomber dans la chair. Ce sont de bons soucis spirituels. Mais les soucis de ce monde ne traduisent que l’incrédulité et la crainte : « Est-ce que je vais avoir un bon travail, de l’argent, une bonne couverture sociale, une bonne retraite ? Combien faut-il que je mette de côté, pour tout ce qui se prépare ? »
Dieu ne nous interdit pas de penser à ces choses. Mais si nous nous inquiétons, si notre esprit est trop attaché à ces choses, nous allons étouffer dans notre cœur la bonne semence. Elle ne va pas produire son fruit. Si nous nous laissons prendre par les soucis de cette vie, par le désir de nous enrichir, par les convoitises de ce monde, nous allons en réalité planter dans notre cœur des mauvaises graines qui vont étouffer la bonne semence. La prédication de la croix restera vaine dans notre vie.
« Ce qui est tombé dans la bonne terre, ce sont ceux qui, ayant entendu la parole avec un cœur honnête et bon, la retiennent, et portent du fruit avec persévérance » (Luc 8 v. 14).
Voilà ce qui fait toute la différence ! Un cœur honnête et bon ! Quand le message de la croix t’est annoncé, ou quand tu entends n’importe quel message de la Parole de Dieu, si tu as un cœur honnête et bon, ce message va se planter en toi et portera immanquablement du fruit. Comprenez-vous l’importance de la manière dont nous entendons ?
La manière dont nous entendons dépend de l’état de notre cœur. Dans quel état se trouve ton cœur ? À quoi penses-tu le plus souvent ? Quelles sont les préoccupations de ton cœur ? Te laisses-tu prendre par les soucis de cette vie, par ses plaisirs et l’attrait des richesses, ou es-tu entièrement consacré à ton Seigneur, pour faire sa volonté ? Désires-tu vraiment être nourri du lait spirituel d’en haut et de la bonne nourriture solide de la Parole du Seigneur ? Es-tu avide de cette Parole ? Jésus a dit :
« Quiconque boit de cette eau aura encore soif ; mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura jamais soif, et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle » (Jean 4 v. 13 et 14).
« Et que celui qui a soif vienne ; que celui qui veut, prenne de l’eau de la vie, gratuitement » (Apocalypse 22 v. 17).
« O vous tous qui avez soif, venez vers les eaux, même celui qui n’a point d’argent ! Venez, achetez et mangez, venez, achetez du vin et du lait, sans argent, sans rien payer ! » (Ésaïe 55 v. 1).
Certains chrétiens n’ont pas soif. Plus exactement, ils ont soif, mais d’autres choses que de la Parole de Dieu. Ils peuvent aussi avoir soif du Seigneur et soif du monde en même temps. Ce genre de soif nous met dans la situation de ceux qui étouffent en eux la Parole, parce qu’il n’y a pas assez de bonne terre dans leur cœur.
L’état de notre cœur est donc extrêmement important. On peut être un chrétien né de nouveau, et avoir un cœur tordu. On peut être un païen non converti, et avoir un cœur honnête et bon. Attention, je ne dis pas qu’ils ont un cœur justifié, lavé et pur devant Dieu. Non, s’ils sont païens, ils sont encore dans le péché. Leur cœur n’est pas régénéré, mais ils peuvent avoir un cœur honnête et bon.
Certains chrétiens ont vraiment reçu le salut, mais qui n’ont pas un cœur honnête et bon devant Dieu. L’œuvre que le Saint-Esprit veut accomplir dans leur vie est bloquée, parce que leur cœur n’est pas honnête et bon.
Je vais vous donner deux exemples, pour illustrer ce propos.
Le premier, dans Actes 8, au verset 13, quand Philippe est venu prêcher la Parole en Samarie. Il est écrit, à propos de Simon le magicien : « Simon lui-même crut, et, après avoir été baptisé, il ne quittait plus Philippe, et il voyait avec étonnement les miracles et les grands prodiges qui s’opéraient » (Actes 8 v. 13). Lisez bien ce verset encore une fois avec moi : « Simon lui-même crut, et, après avoir été baptisé... » Cela ne vous rappelle-t-il rien ?
« Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné » (Marc 16 v. 16).
D’après les conditions fixées par Jésus, Simon était donc vraiment devenu chrétien. Mais, tout de suite après, il est dit : « Lorsque Simon vit que le Saint-Esprit était donné par l’imposition des mains des apôtres, il leur offrit de l’argent, en disant : Accordez-moi aussi ce pouvoir, afin que celui à qui j’imposerai les mains reçoive le Saint-Esprit » (Actes 8 v. 18 et 19).
Les apôtres avaient certainement le discernement de l’Esprit. Les apôtres n’auraient jamais baptisé Simon, s’ils n’avaient pas compris qu’il avait vraiment cru au message de l’Évangile. Ils savaient pourtant très bien qu’il avait été un grand magicien. Les pasteurs qui auraient agi ainsi aujourd'hui ne sont pas nombreux.
Simon a entendu le message de l’Évangile, il a cru, et Philippe l’a baptisé sur le champ. Il n’a pas dit : « Celui-ci était un grand magicien ! Je vais le faire attendre six mois pour voir s’il est vraiment converti, avant de le baptiser ! »
Qu’aurions-nous fait à la place de Philippe et des Apôtres ? Mais Pierre dit à Simon : « Que ton argent périsse avec toi, puisque tu as cru que le don de Dieu s’acquérait à prix d’argent ! Il n’y a pour toi ni part ni lot dans cette affaire, car ton cœur n’est pas droit devant Dieu » (Actes 8 v. 20 et 21).
Simon était devenu chrétien, mais son cœur n’était pas droit. À cause de ça, il a pensé une chose affreuse. Il a pensé que le don du Saint-Esprit pouvait s’acquérir à prix d’argent. Pierre a bien discerné que son cœur n’était pas droit, et qu’il risquait sa vie, sa vie spirituelle.
« Repens-toi donc de ta méchanceté, et prie le Seigneur pour que la pensée de ton cœur te soit pardonnée, s’il est possible ; car je vois que tu es dans un fiel amer et dans les liens de l’iniquité » (Actes 8 v. 22 et 23).
Ce « s’il est possible » est terrible ! Simon était à la limite de pécher contre le Saint-Esprit. Pourtant il avait cru et avait été baptisé. Il avait écouté la Parole de Dieu comme les autres. Mais son cœur n’était pas droit devant Dieu. Il avait un cœur tordu. Il pensait que tout pouvait se régler par de l’argent. Pierre ne lui propose pas une séance de délivrance pour être libéré de ses liens, mais il lui demande de se repentir, et de prier.
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