1. Il marcha avec Dieu

1. Il marcha avec Dieu

Chap: 1 - Comment la croix agit-elle et pourquoi ? - Aujourd’hui, j’aimerais approfondir un aspect particulier : qu’est-ce que la croix représente dans la vie de chacun, et quel est son but ? Il faut être très vigilant, car la croix peut aussi devenir une idole.

Dit comme cela, cela peut surprendre, mais savez-vous qu’à l’époque de la révolte des Asmonéens contre Antiochus Épiphane, dans le temple, il y avait le serpent d’airain que Moïse avait dressé dans le désert ? Les Juifs l’avaient placé dans le temple, et il était devenu un objet d’adoration. À l’époque des Asmonéens, lorsqu’ils ont repris et repurifié le temple pour le re-dédier – c’est de là que vient Hanouka, la fête de la dédicace – ils ont détruit ce serpent d’airain afin de rétablir le vrai culte de l’Éternel, après que le temple eut été souillé par Antiochus Épiphane, notamment avec la statue païenne installée dans le Saint des Saints.

Nous terminerons cette méditation en explorant cet aspect : la croix peut, elle aussi, devenir une forme d’idolâtrie si nous ne comprenons pas son véritable but. À partir du moment où nous nous méprenons sur son objectif, nous risquons de l’ériger en quelque chose qu’elle n’est pas, voire d’en faire un but en soi, alors qu’elle est avant tout un moyen. Quand nous acceptons de passer par le Jourdain à Guilgal, quand nous acceptons de porter notre croix et que nous disons au Seigneur :

« Oui, j’accepte d’ouvrir le tombeau de ma vie pour me montrer tel que je suis ; j’accepte que ton jugement passe sur moi afin que tu me révèles ce qui n’est pas à ta gloire, ce qui ne va pas dans ma vie, pour que le Saint-Esprit puisse agir ! », alors nous faisons un pas décisif. En disant : « Seigneur, j’accepte de mourir à moi-même, de te donner ma vie pour vivre de celle de Christ ! », le chrétien entre dans une zone de turbulence.

C’est très déstabilisant, car au moment de notre conversion, nous découvrons un Seigneur d’amour, un Seigneur qui nous donne, qui nous console, qui nous soigne, qui nous plaît. Puis, tout à coup, nous réalisons que pour progresser spirituellement et mener une vie conforme à la pensée de Dieu, il nous faut porter notre croix. À ce moment-là, le Seigneur peut nous apparaître comme un étranger à nos yeux, et cela peut être dangereux. Si nous oublions que Dieu est avant tout amour, qu’Il nous aime, nous pourrions avoir le sentiment qu’Il devient un Dieu injuste.

Pour mieux comprendre cela, lisons un court verset dans le livre des Proverbes, au chapitre 3, verset 12 : « Car l’Éternel châtie celui qu’Il aime, comme un père le fils qui lui est cher ». Le verbe « châtier » ici peut surprendre. Évidemment, les traducteurs ont choisi un terme qui se rapproche au mieux du texte original, mais il y a une richesse merveilleuse dans l’hébreu, comme je vous l’ai souvent dit. Un seul mot peut porter de nombreuses nuances et exprimer beaucoup de choses que nous ne retrouvons pas en français, en anglais ou dans d’autres traductions.

Ce mot, c’est « yara ». En hébreu, « yara » signifie certes « reprendre », mais aussi « conduire dans la vérité, corriger, montrer le chemin, et bien sûr, apporter une correction ». Ainsi, ce mot contient l’idée d’un père qui éduque son enfant. Quand mon père me donnait des instructions, il usait parfois de sévérité, parfois d’encouragement ; à d’autres moments, il me montrait comment me comporter dans certaines circonstances. Mais jamais je n’ai douté de son amour – je parle ici d’un père normal, pas de ces pères insensés qui maltraitent leurs enfants. Dieu, Lui, agit comme le meilleur des pères. Et pour corriger, que fait-Il ? Il utilise la croix.

La croix est un moyen pour Dieu de mettre en pratique, dans la vie de ses rachetés, ce que Christ a accompli pour eux. Nous savons que Jésus a subi sur Lui les quatre types de mise à mort prévus dans la loi de Moïse, nous en avons déjà parlé, mais je les rappelle rapidement : la lapidation (le fouet), l’épée (les clous et la lance), la pendaison (il était suspendu au bois de la croix), et le feu (pas littéralement brûlé, mais Il a vécu le feu du jugement de Dieu, exprimé par son cri : « J’ai soif ». Ainsi, quand nous portons notre croix, elle agit dans notre vie de la même manière. Nous allons subir une forme de flagellation – pas nécessairement physique, bien que certains martyrs chrétiens aient enduré cela.

Restons ici sur le plan spirituel : la croix agit en nous d’une manière qui peut nous faire penser que Dieu nous a oubliés, qu’Il ne nous aime plus, qu’Il est devenu un étranger, loin de Celui qui nous avait révélé son amour en Jésus-Christ à travers le sacrifice de la croix.

Quand vous priez : « Seigneur, je veux porter ma croix, je veux mourir à moi-même, j’accepte ton jugement sur ma vie ! », vous verrez soudain des hommes ou des femmes vous « flageller » sans que vous compreniez pourquoi. Même des personnes qui n’avaient aucun problème avec vous auparavant commenceront à vous critiquer, à vous marteler, à vous lapider. Vous vous demanderez : « Mais qu’est-ce qui se passe ? » Cela devient encore plus troublant quand cela vient de frères et sœurs de l’Église.

Ceux qui ne veulent pas vivre la vie de la croix, ou qui n’en ont pas compris le sens, vous trouveront étrange, excessif, voire totalitaire dans votre foi. Ils penseront que vous êtes bizarre, qu’il faut vous « soigner ». Et pour vous soigner, ils estimeront devoir vous montrer que vous avez tort, en vous disant les choses telles qu’ils les pensent, même si cela blesse. Si vous ne répondez pas à leurs « soins », ils frapperont plus fort, critiqueront ouvertement, vous rejetteront, allant jusqu’à dire : « Tu mérites la mort, tu dois être mis hors du camp ! »

Si vous n’êtes pas convaincus de l’amour de Dieu lorsque la croix commence son œuvre, vous risquez de perdre pied. Mais le Seigneur nous fait toujours cette grâce, comme Il l’a dit : « C’est moi qui porte le joug pour toi ! » Nous avons toujours ce recours devant Dieu pour qu’Il nous explique la raison de ce chemin. L’objectif de cette méditation est d’expliquer à ceux qui traversent ce chemin de souffrance, sans comprendre ce qui leur arrive, que c’est tout à fait normal : c’est le moyen que Dieu utilise pour nous rendre semblables à Christ.

Vous serez aussi « tués par l’épée ». Cela peut être physique – encore aujourd’hui, en 2025, des frères et sœurs sont martyrisés par l’épée pour leur foi. Mais cela peut aussi être la langue : une langue mauvaise, « lashon hara » en hébreu, qui transperce l’âme, détruit votre réputation, répand des fausses informations sur vous, ou même des vérités utilisées non pour vous encourager à la repentance, mais pour vous anéantir.

Cette langue méchante tranche le cœur, blesse nos sentiments, et nous nous demandons : « Pourquoi, Seigneur ? Tout allait bien, et maintenant, rien ne va plus ! Ceux qui m’aimaient ne m’aiment plus, ils se comportent différemment envers moi ! » Relisez les Psaumes : combien de fois David, le roi David, disait-il : « Seigneur, tous ceux à qui j’ai fait du bien cherchent à me rendre le mal pour le bien ; ils complotent pour me tuer ! » : « Ceux qui en veulent à ma vie tendent leurs pièges ; ceux qui cherchent mon malheur disent des méchancetés, et méditent tout le jour des tromperies » (Psaume 38 v. 12).

David vivait la croix avant l’heure. Eux avaient la foi en ce qui allait arriver ; nous, nous avons la foi en ce qui est déjà accompli – dans notre dimension temporelle, bien sûr. Mais la réalité était la même pour David qu’elle l’est pour nous aujourd’hui.

À d’autres moments, vous verrez le Seigneur agir dans votre vie, puis, brusquement, tout bascule : problèmes au travail, dans le couple, dans la famille, avec l’administration, dans tous les domaines. Vous vous sentez écrasés, étouffés par les soucis de la vie, flagellés, transpercés, asphyxiés. Vous criez alors : « Seigneur, délivre-moi de ces circonstances qui m’étouffent ! Que dois-je faire ? » Demander que l’on arrête de me flageller, de me transpercer avec des langues mauvaises, que les soucis cessent pour que ma vie devienne un chemin de pétales de roses dans un décor bucolique ? Non, il y a une leçon à apprendre.

Le Seigneur vous dit aujourd’hui, mon frère, ma sœur : « Non, accepte les fournaises que je te propose. Accepte-le, car ce n’est pas pour ton mal, c’est pour ton bien ! » Au premier abord, cela ne semble pas réjouissant : « Seigneur, le programme que tu me proposes n’a pas l’air très enthousiasmant ! Tu m’as demandé de porter ma croix, mais regarde ce qui m’arrive… ! »

Pourtant, dès que vous direz : « je l’accepte ! », de tout votre cœur, vous verrez que ce n’est pas si lourd. C’est étrange : sur le moment, vous résistez à l’épreuve, vous vous campez sur vos positions en disant : « Non, j’ai la force de lutter contre ceci ou cela ! » La tendance naturelle est de chercher les « chars d’Égypte », c’est-à-dire une solution humaine pour sortir de nos situations difficiles.

Mais non, laissez les eaux du déluge passer sur vous.

Laissez le Seigneur vous baptiser à Guilgal, clouer votre chair sur la croix afin qu’elle meure. Oui, c’est dur, mais par sa grâce, dès que vous acceptez vos épreuves, vous verrez que le Seigneur porte le joug pour vous. Tant que vous résistez, vous souffrez ; mais si vous acceptez les épreuves proposées par Dieu, la grâce de Dieu vous porte soudainement. Vous acceptez la flagellation, les mauvaises langues, l’étouffement des circonstances, parce que vous savez que Dieu est derrière tout cela.

Je ne parle pas ici des actions de l’ennemi qui vient nous tenter. Parfois, nous sommes attaqués par l’ennemi, et il faut discerner si c’est la croix ou une attaque périphérique. Si c’est une attaque de l’ennemi, c’est simple : au nom de Jésus, refusez-la, car en Jésus-Christ, nous avons la délivrance. Mais si vous priez dans ce sens et que les épreuves persistent, posez-vous la question : « Seigneur, si cela continue, c’est qu’il y a une raison, cela vient de toi, tu l’as permis. Alors, je veux comprendre la leçon ! » Relisez le livre de Job.

L’un des aspects les plus difficiles de la croix, c’est le feu. Quand nous sommes flagellés par les hommes, critiqués par des langues mauvaises, ou écrasés par les soucis de la vie, et que nous voyons le Seigneur porter la croix pour nous et nous baptiser à Guilgal, nous nous disons : « C’est pour Christ que je le fais, pour que Christ soit glorifié ! » Mais le feu, c’est autre chose. Le feu, c’est le jugement de l’Esprit qui vient vous juger, mettre en évidence ce que vous avez tendance à cacher sous un voile pudique, pour que personne ne voie vos souillures et vos péchés.

Le Seigneur utilise la croix pour mettre à la lumière, devant vos yeux, ce que vous ne voulez pas voir en vous. Là, vous découvrez la méchanceté de votre cœur, le péché qui remonte à la surface. On peut toujours dire : « Je souffre pour Dieu ! », et s’enorgueillir en pensant : « Les hommes me critiquent parce que j’ai pris position pour Dieu, je suis un vainqueur ! » Puis, soudain, le Seigneur dit : « Maintenant, passons à une autre étape de la croix : occupons-nous de ton cœur ! »

Vous ouvrez le tombeau – nous en avons parlé la dernière fois – et là, vous hésitez, car vous savez que ce qu’il y a dedans empeste la mort. Tant que vous n’accepterez pas d’ouvrir ce tombeau, la croix ne fera pas pleinement son œuvre. Puis, vous prenez enfin la décision : « Oui, Seigneur, allons-y ! »

Et là, ça fait mal, car vous vous voyez tel que vous êtes, sans fard, sans voile, sans faux-semblants. Vous réalisez : « Finalement, je ne suis pas un bon chrétien ! » Dans tout ce processus de la croix, il ne faut jamais oublier que Dieu nous aime. C’est par amour qu’Il fait cela, non pour nous détruire.

« vous avez oublié l'exhortation qui vous est adressée comme à des fils : Mon fils, ne méprise pas le châtiment du Seigneur, et ne perds pas courage lorsqu'il te reprend ; car le Seigneur châtie celui qu'il aime, et il frappe de la verge tous ceux qu'il reconnaît pour ses fils. Supportez le châtiment : c'est comme des fils que Dieu vous traite ; car quel est le fils qu'un père ne châtie pas ? » (Hébreux 12 v. 5 à 7).

Quand le Seigneur révèle notre péché, nos failles, ce que nous sommes réellement, il n’y a qu’un chemin : la repentance : « Seigneur, pardonne-moi pour ce que tu as révélé en moi ! » Parfois, ce sont des choses dont nous ne suspections même pas l’existence dans notre cœur. Par exemple, un frère vous blesse par une parole méchante, et soudain, vous réagissez avec une colère inattendue : « Moi, je ne pensais pas pouvoir encore réagir ainsi, j’avais envie de l’assommer ! »

Vous découvrez alors que votre ego occupe une place immense dans votre vie. Vous devez dire : « Seigneur, pardonne-moi, couvre-moi par le sang du Christ ! » Il n’y a pas d’autre chemin. On n’aime pas entendre parler de repentance aujourd’hui, mais c’est le seul chemin. La Bible nous le dit clairement : se repentir, demander au Seigneur de détruire ce qui n’est pas de Lui dans notre vie, Lui remettre nos péchés, et décider, en nous repentant, de ne plus pécher. C’est là que le Seigneur agit avec merveille : Il révèle ces choses pour que nous les mettions à la lumière, que nous disions : « Oui, Seigneur, je suis ainsi, occupe-t’en ! » Et c’est encore Lui qui accomplit son œuvre libératrice. Tout n’est que grâce ; toute la vie chrétienne repose sur la grâce de Dieu en Jésus-Christ. Mais ce qui est difficile pour l’homme, c’est d’accepter de se voir tel qu’il est.

Les circonstances dont j’ai parlé – flagellation, épée qui transperce, soucis de la vie – sont là pour révéler ce que le feu de la croix doit brûler en nous. Ces trois premières formes de mise à mort nous conduisent à être, en quelque sorte, consumés sur l’autel des sacrifices.

Comme le dit la Bible : « Je vous exhorte, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable » (Romains 12 v. 1). Raisonnable, oui, car vous ne raisonnez plus selon les hommes, mais selon Dieu. Votre intelligence est renouvelée pour comprendre le processus de la croix dans notre vie, afin d’être complètement débarrassés – non pas de vos ennemis, des circonstances ou du frère qui vous a blessé, mais de vous-mêmes. Notre pire ennemi, c’est nous-mêmes ; nous sommes notre propre idole. Cela doit être brisé, passé à la croix, soumis au feu du jugement.

Vous commencez à comprendre pourquoi la croix peut devenir une idole si son objectif ne correspond pas à ce processus de purification. Si nous nous arrêtons à la méchanceté des hommes, aux persécutions, à l’étouffement des soucis, la croix peut devenir notre idole. On s’enorgueillit alors de souffrir pour Dieu : « Regardez, mes frères et sœurs, ce que j’accepte de subir pour le Seigneur ! » On en fait un témoignage : « Oui, je vis la croix, le Seigneur agit ainsi dans ma vie ! » Mais si nous refusons d’ouvrir le tombeau, nous restons devant, avec une « tête d’enterrement », pleurant sur notre sort : « Les gens disent du mal de moi, les frères ne me comprennent pas, je suis un pauvre malheureux, plaignez-moi !  Regardez comme je suis saint, je fais tout cela pour le Seigneur ! »

Qu’est-ce que vous glorifiez alors ? La croix devient une idole. Au lieu d’entendre le Fils de l’Homme dire : « Il faut que le Fils de l’homme soit élevé pour attirer tous les hommes à lui » (Jean 12 v. 32), vous dites : « Regardez-moi, j’accepte la croix ! » L’idole est sur la croix, comme le serpent d’airain sur la verge de Moïse. Pourquoi un serpent ? Parce que votre nature charnelle, issue du serpent, demande aux hommes de regarder non plus Christ, mais votre propre personne. La croix devient une idole.

La croix a un but : nous délivrer de nous-mêmes, nous faire perdre notre vie pour vivre de celle du Christ. Alors, quelque chose de merveilleux se produit. Lisons un autre texte, cette fois dans l’Évangile de Marc, au chapitre 10, à partir du verset 46 : « Ils arrivèrent à Jéricho. Lorsque Jésus en sortit avec ses disciples et une assez grande foule, le fils de Timée, Bartimée, un mendiant aveugle, était assis au bord du chemin. Il entendit que c’était Jésus de Nazareth et se mit à crier : « Fils de David, Jésus, aie pitié de moi ! » Plusieurs le reprenaient pour le faire taire, mais il criait encore plus fort : « Fils de David, aie pitié de   moi ! » Jésus s’arrêta et dit : « Appelez-le ». Ils appelèrent l’aveugle en lui disant : « Bon courage, lève-toi, il t’appelle ». L’aveugle jeta son manteau, se leva d’un bond et vint vers Jésus. Jésus, prenant la parole, lui dit : « Que veux-tu que je te fasse ? » « Rabouni, répondit l’aveugle, que je recouvre la vue ! » Jésus lui dit : « Va, ta foi t’a sauvé ». Aussitôt, il recouvra la vue et suivit Jésus dans le chemin ». Dans un autre Évangile, il est précisé que Jésus lui demanda de n’en parler à personne.

Que pouvons-nous comprendre à travers ce texte, en lien avec notre méditation ? Si nous acceptons tout le processus de la croix, sans en faire une idole, nous sommes aveugles au monde. Bartimée était aveugle, pourtant il voyait plus clairement que toute la foule réunie ce jour-là. Comment est-ce possible ? La croix ouvre l’œil de votre cœur. Vous vous souvenez de la méditation sur l’arche de Noé, où nous avions parlé de cette fenêtre au-dessus de l’arche ? Elle n’était pas une simple ouverture physique ; de part ses dimensions, elle n’était pas suffisante pour éclairer l’arche. Le mot utilisé n’était pas « fenêtre », mais « tsohar », qui signifie une pierre précieuse ou une source de lumière. Cette lumière venait d’en haut, par l’Esprit de Dieu, pour éclairer l’arche.

Nous sommes comme une arche : aveugles aux choses spirituelles, nous ne comprenons rien, jusqu’à ce que Dieu nous aveugle à ce que nous croyions être la vérité, pour ouvrir l’œil de notre cœur et l’illuminer par sa vérité.

Que nous dit le texte de Bartimée ? Il avait entendu parler de Jésus de Nazareth, le fils de Joseph. Si on lit rapidement, on pense à Joseph, le mari de Marie. Mais non : chez un Juif, Mashiah ben Yossef désigne le Messie qui prépare la venue du Messie, fils de David. Pour les Juifs, ce sont deux figures distinctes. Quand Bartimée crie : « Fils de David ! », il voit en Jésus à la fois le fils de Joseph et le fils de David. Il a la plénitude de la révélation du Messie. Il voit plus clair que la foule, qui ne voulait voir en Jésus qu’un faiseur de miracles ou un dispensateur de nourriture.

La foule lui disait : « Tais-toi, ce n’est pas le fils de David, c’est juste le Messie ben Yossef ! » Mais lui criait encore plus fort : « Fils de David, je sais que tu es le Messie qui régnera sur Israël et sur le monde !

Je le vois clairement avec les yeux de mon cœur. Mes yeux physiques sont obscurcis, mais mon cœur voit ! »

Il demande : « Seigneur, que je recouvre la vue ! » Pourquoi ? Parce que, voyant clairement spirituellement, ses yeux charnels peuvent s’ouvrir. Une fois l’œil de votre cœur éclairé, vos yeux physiques comprennent ce qui vous entoure à la lumière de cet œil intérieur. C’est ainsi que vous voyez le monde tel qu’il est, et non comme les hommes veulent vous le montrer ou comme vous pensez le comprendre.

La compréhension de l’histoire, de la création, ne peut s’obtenir sans que l’œil de notre cœur soit illuminé. C’est pourquoi les scientifiques se trompent, pourquoi les hommes avancent à tâtons : un jour c’est oui, un jour c’est non. Aujourd’hui, on parle sans cesse du réchauffement climatique, mais d’autres scientifiques prédisent une nouvelle ère glaciaire. Qui croire ? « Ce sont des aveugles qui conduisent des aveugles » (Matthieu 15 v. 14). On finit par défendre des idéologies plutôt que des vérités, et cela engendre des discordes, des guerres, des divisions (surtout dans les églises).

Celui dont l’œil du cœur est ouvert par le Saint-Esprit voit le monde et dit : « Seigneur, je comprends. Tout s’éclaire devant moi, parce que tu me fais la grâce de comprendre. Mon intelligence est renouvelée, mes yeux de chair s’ouvrent, et je vois ! » Comment cet œil intérieur s’ouvre-t-il ? Par la croix, par son œuvre de brisement. Sinon, nos yeux de chair restent aveugles, car nous ne comprenons pas le monde qui nous entoure ; et si l’œil de notre cœur est fermé par notre moi charnel, nous sommes totalement aveugles, incapables de saisir, ni le monde, ni les réalités spirituelles. Alors, que faisons-nous ? Des rites, des traditions, en espérant être sauvés ou comprendre quelque chose à ce monde, sans savoir pourquoi nous sommes là ni quelle est notre destinée.

Nous hésitons à accepter le sacrifice de Jésus : « On me dit qu’Il est mort pour moi, mais qui me le prouve ? » Prenons un autre texte, dans le livre des Nombres. Je ne le lirai pas en entier, car ce serait trop long, mais je vous le résume. Le Seigneur avait dit au peuple d’Israël, par Moïse : « Le jour du shabbat, vous ne ferez aucune œuvre servile. Le vendredi, vous recevrez deux parts de manne, pour le vendredi et pour le shabbat ».

Or, un homme fut surpris en train de ramasser du bois un jour de shabbat. On l’amena à Moïse, Aaron et au peuple, qui se demandèrent : « Que faire ? Il a transgressé le shabbat ! » Moïse le mit en prison pour interroger l’Éternel, car la conduite à tenir n’était pas claire. Et l’Éternel répondit : « Qu’on le conduise hors du camp et qu’on le lapide ! » On pourrait penser : « Ramasser du bois, ce n’est pas si grave, pourquoi une peine si sévère ? » Il ne faut pas lire cela avec une vision humaniste de la Torah.

Jésus a dit : « … le Fils de l'homme est maître du sabbat » (Matthieu 12 v. 8). Notre shabbat, notre repos, c’est Jésus. Chercher notre salut en dehors de Lui, c’est travailler à notre salut par nos propres forces, par la sueur de notre front – donc, c’est se placer sous une malédiction. Dans le tabernacle, il était interdit de porter des vêtements qui produisent de la transpiration, car le salut ne demande pas d’effort humain. Jésus, Lui, a sué des grumeaux de sang au jardin de Gethsémané.

Que faisait cet homme en ramassant du bois ? Il disait : « L’Éternel ne m’intéresse pas, je vais faire mon salut moi-même. Pourquoi ce repos ? Je vais fabriquer ma religion ! » Notez qu’il ramassait du bois : il essayait de faire sa propre croix, son œuvre personnelle, comme Isaac portait le bois pour l’autel. Il voulait une croix à sa mesure, modifiée par lui-même – une idolâtrie de la croix. Si vous pensez pouvoir être sauvé par vos propres forces, vous mourrez hors du camp, séparé d’Israël en Jésus-Christ, c’est-à-dire séparé de Dieu pour l’éternité : la seconde mort.

La croix peut devenir une idole quand nous pensons : « J’accepte l’injustice, les maltraitances, l’inacceptable, donc le Seigneur ne peut rien me reprocher ! » Mais avez-vous accepté que la croix révèle ce qu’il y a dans votre cœur ? Le jour où vous accepterez de rouler la pierre de votre tombeau, c’est-à-dire d’ouvrir le « cadenas » de votre vie intérieure, ce qu’il y a de plus profond en vous, demandez-vous : « était-ce le but de votre croix, ou était-ce pour vous faire valoir ? » Si c’est pour vous faire valoir, la croix devient une idole et perd son effet libérateur.

Mais si c’est pour que l’œil de votre cœur s’illumine de la pensée de Dieu, pour que vos yeux de chair comprennent le monde qui vous entoure et l’œuvre de Dieu là où vous êtes, alors vous verrez ce que Dieu voit, vous comprendrez ce qu’Il veut.

Nul besoin d’un ange ou d’un oracle pour vous dire que faire : vous le savez au fond de vous, car vos yeux intérieurs sont illuminés, et vos yeux charnels voient naturellement. La croix devient un moyen de vous renouveler en Jésus-Christ et de vous rendre semblables à Lui.

Terminons par un point sur Adam.

On nous a souvent dit que « Adam » venait de « adama », la terre rouge. Adam n’a pas été nommé ainsi, seulement parce qu’il était issu de la terre rouge. Il est devenu « fils de la terre rouge » après la chute. À l’origine, Adam vient de la racine « damah », qui signifie « ressemblance ». Avec un « aleph » devant, cela devient un futur : « adome », « qui tend à ressembler à… ».

Quand Dieu a créé Adam, Il a dit : « Je mets en lui la capacité de devenir à ma ressemblance ! » L’homme devait tendre à ressembler à Dieu, créé à son image et à sa ressemblance. Dieu a séparé la femme de l’homme pour qu’ensemble, dans leur unité, ils deviennent à sa ressemblance. Mais, à travers la femme, Adam s’est séparé du Père, de Dieu, et il est devenu l’homme de la terre : « Tu es poussière, et tu retourneras à la poussière » (Genèse 3 v. 19). Et la poussière, c’est la nourriture du serpent, maudite par la chute. Adam devait tendre à la ressemblance de Dieu, mais par la chute, il s’est tourné vers « adama ».

Quand nous acceptons l’œuvre de la croix, elle nous dépouille de nous-mêmes, nous fait mourir à nous-mêmes, nous revêt du Christ, et nous permet de vivre de sa vie. L’œil de notre cœur s’illumine de la pensée de Dieu, nous comprenons le monde et la volonté spirituelle de Dieu pour lui.

Ainsi, nous redevenons un Adam qui tend à la ressemblance de Dieu, transformés de ressemblance en ressemblance à l’image du Christ. Voilà ce qu’est l’œuvre de la croix dans notre vie.

 

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