
7. Il marcha avec Dieu
Chap: 7 - Que faisons-nous des grâces que Dieu nous donne ? - Quand nous nous réunissons en assemblée, nous formons une image, une typologie de ce que doit être l’Épouse.
Je vous invite à ouvrir vos Bibles dans le livre de l’Exode, au chapitre 12, versets 35 et 36. Voici ce que dit le texte : « Le peuple emporta sa pâte avant qu’elle ne soit levée ; leurs pétrins étaient enveloppés dans leurs vêtements, sur leurs épaules. Les Israélites firent ce que Moïse avait dit : ils demandèrent aux Égyptiens des objets d’argent, des objets d’or et des vêtements ».
Nous ferons une deuxième lecture, toujours dans le livre de l’Exode, mais cette fois au chapitre 32, à partir du verset 1 : « Le peuple vit que Moïse tardait à descendre de la montagne. Alors, le peuple se rassembla autour d’Aaron et lui dit : Fais-nous des dieux qui marchent devant nous, car ce Moïse, cet homme qui nous a fait monter d’Égypte, nous ne savons pas ce qu’il est devenu. Aaron dit au peuple : Enlevez les anneaux d’or qui sont aux oreilles de vos femmes, de vos fils et de vos filles, et apportez-les-moi.
Tout le peuple enleva les anneaux d’or qu’ils avaient aux oreilles et les apporta à Aaron. Celui-ci prit l’or de leurs mains, le façonna au burin et fit un veau de métal fondu. Puis ils dirent : Voici tes dieux, Israël, ceux qui t’ont fait monter d’Égypte ! Lorsque Aaron vit cela, il bâtit un autel devant le veau et s’écria : Demain, il y aura une fête pour le Seigneur ! Le lendemain, ils se levèrent de bon matin, offrirent des holocaustes et présentèrent des sacrifices de paix. Le peuple s’assit pour manger et boire, puis ils se levèrent pour s’amuser ».
Nous arrêterons ici nos lectures pour l’instant. L’apôtre Pierre nous dit dans son épître que la femme ne doit pas se parer de bijoux, de bracelets ou de parures. Lors de nos dernières méditations, nous avons bien vu le parallèle entre l’épouse du Christ et ce que les femmes, les sœurs, représentent dans l’Église.
Quand nous nous réunissons en assemblée, nous formons une image, une typologie de ce que doit être l’Épouse. On peut prendre cela au premier degré, et certains enseignements diront que la femme ne doit porter ni bracelets, ni boucles d’oreilles, ni tresses. Je ne vais pas dire qu’ils ont entièrement tort, bien entendu, mais je pense qu’il faut chercher l’aspect spirituel de ces choses-là. Nous le voyons notamment dans ces deux passages que nous avons lus.
Nous observons le peuple d’Israël qui sort d’Égypte. En quittant l’Égypte, ils emportent avec eux de l’or, de l’argent et des vêtements. Ce n’est pas pour rien que la Bible mentionne ces trois éléments. Spirituellement, Dieu les a revêtus de sa grâce. D’esclaves qu’ils étaient chez les Égyptiens, le Seigneur les a rachetés : c’est l’argent. L’or, c’est l’œuvre qu’il accomplit dans son peuple, ce sont les grâces qu’il nous donne, les bénédictions qu’il nous accorde, qui revêtent le peuple. Ils deviennent ainsi témoins de l’œuvre accomplie par Jésus-Christ à la croix. Ils sont sortis ainsi, ont traversé la mer des Joncs et sont entrés dans le désert. Là, ils devaient recevoir cette parole, ces commandements divins qui allaient leur permettre de vivre spirituellement ce qu’ils avaient emporté physiquement : l’or, l’argent et les vêtements.
Moïse, en tant que typologie du Messie qui devait venir, leur apportait la Torah, les préceptes, les commandements pour vivre selon le cœur de Dieu, afin que ce que Dieu leur avait fait emporter et dont il les avait revêtus soit à sa gloire. Mais c’est souvent là que réside le gros problème parmi les enfants de Dieu : l’attente. L’épreuve de l’attente est quelque chose d’extrêmement difficile à supporter. Aujourd’hui, nous sommes exactement dans le même cas de figure. Comme Jésus tarde à revenir, certains se disent : « Eh bien, faisons-nous un dieu et disons que c’est celui-là que nous voulons adorer, parce que, de toute façon, est-ce qu’il va revenir ? » Il y en a qui ne l’attendent plus, d’autres qui l’attendent, mais pensent que ce n’est pas pour maintenant et qu’on peut vaquer à nos occupations. D’autres encore s’attachent à vivre selon le cœur de Dieu, attendant chaque jour, chaque instant, la venue de leur Messie.
Dans le deuxième passage que nous avons lu, on voit que le peuple constate que Moïse tarde à revenir. Ils disent à Aaron : « Eh bien, fais-nous un dieu ! Nous, on veut un dieu à notre image, parce que ce Moïse qui devait revenir ne revient pas comme il l’a dit ! »
Pourtant, Moïse n’avait pas précisé qu’il reviendrait à cet instant précis ; il avait dit qu’il resterait quarante jours. Mais eux n’ont pas compté au bon moment. Ils ont calculé à partir du moment où Moïse a quitté le camp, alors que Moïse comptait à partir de son séjour sur la montagne. Leur interprétation a fait que l’impatience a pris le pas sur l’attente de la foi.
On peut faire un parallèle avec Saül. Saül voit l’ennemi arriver et oppresser Israël. Il se dit : « On va se faire écraser ! Il va y avoir une attaque ! » Le prophète Samuel lui avait dit : « Tu ne peux pas intervenir avant d’avoir offert un sacrifice à Dieu. Attends-moi ! » Mais Saül, au bout d’un moment, se dit : « Non, je ne peux plus attendre ! »
Il offre lui-même le sacrifice et, ce faisant, il pèche. Au moment où il termine, Samuel arrive. Saül n’a pas attendu, il n’a pas eu la foi pour se confier en son Dieu. Cela montre à quel point ce qui s’est passé à ce moment-là est terrible. Évidemment, le veau d’or, nous en avons déjà parlé plus d’une fois, mais c’est quelque chose de fondamentalement et profondément grave.
Plusieurs termes employés par Aaron sont criants de signification. Le premier, c’est « ôter ». Aaron dit : « Ôtez vos anneaux des oreilles, vos bracelets, ceux de vos filles, de vos femmes et de vos fils ». Le mot « ôter » en hébreu, c’est « parak », qui signifie « dépouillez-vous, brisez, arrachez ». On réalise alors, qu’en entrant dans cette volonté de faire des grâces que Dieu leur a données, leur propre dieu, ils brisent le lien avec l’Éternel. Ils se dépouillent de ce que Dieu leur a donné, ils arrachent la bénédiction de Dieu et se disent : « Non, nous allons utiliser les grâces de Dieu pour nous satisfaire nous-mêmes ! »
Le deuxième terme, c’est « les anneaux », « nezem » en hébreu. Cela désigne l’anneau destiné à la future mariée, quelque chose de particulier. On voit alors le lien entre « parak » et « nezem » : « Dépouillez-vous de l’anneau de l’Alliance, arrachez cet anneau qui fait de vous la future mariée, la fiancée, celle qui va devenir l’Épouse ! » Cette action, qui les conduit à l’idolâtrie, leur fait perdre leur statut de future mariée de l’Époux.
Ensuite, le texte dit qu’Aaron « façonna au burin » l’or et en fit un veau. La traduction n’est pas excellente ici. Il y a bien un moule, ce n’est pas faux, mais en même temps, c’est particulier. L’or est fondu, mais aussi façonné.
Le mot hébreu, c’est « Kheret », qui signifie littéralement « mouler » et « ciseler à notre convenance ». On voit alors qu’ils utilisent ce que Dieu leur a donné – les grâces de Dieu, typifiées par l’or – pour façonner quelque chose (une religion) selon leur propre désir. Notez qu’il n’est pas question ici d’argent ni de vêtements. Le problème n’est pas celui du salut, mais du règne.
Même en étant sauvés, serons-nous une épouse fidèle ou infidèle ? C’est là la question. Ils sont délivrés de l’Égypte, séparés de l’Égypte, mais les grâces que Dieu leur a données, ces bénédictions qu’il place sur son peuple, que vont-elles devenir ? Ces grâces, ce sont les réponses à nos prières, le service pour lui, l’appel qui est le nôtre – tout cela vient de l’œuvre de Dieu. Comment pouvons-nous nous enorgueillir, nous glorifier, de ce que nous sommes devenus en Jésus-Christ, alors que tout provient de lui ?
« Qu'as-tu que tu n'aies reçu ? Et si tu l'as reçu, pourquoi te glorifies-tu, comme si tu ne l'avais pas reçu ? » (1 Corinthiens 4 v. 7).
Pourtant, on peut très bien utiliser ces grâces – le fait de le servir, d’être dans son assemblée, de faire grandir son Église – non pas pour avoir une image précise de ce qu’il est, ni pour connaître sa personne, mais pour satisfaire notre propre vision de ce qu’il doit être. Ainsi, on peut utiliser ses grâces pour façonner, pour ciseler un autre dieu qui n’est pas le véritable Messie, qui n’est pas Dieu. On peut même enseigner toute l’Église, toute l’assemblée, non pas dans la connaissance de Dieu tel qu’il est, mais selon la manière dont nous voulons qu’il soit. Là, c’est la pensée de l’homme qui prend le pas, et forcément, cela devient de l’idolâtrie. Cela satisfait notre chair, car c’est notre volonté. Cela n’apportera jamais la vie de résurrection au cœur du croyant !
Puis, le texte parle d’un « veau de fonte », un « veau d’or ». C’est une déduction logique, puisque le métal a été fondu et qu’il est fait d’or, mais le texte hébreu utilise « egel massékha ». « Massékha » signifie « voilé ». En s’adonnant à cette idolâtrie, en se dépouillant de l’anneau de l’Alliance qui faisait d’eux une future Épouse et en ciselant un dieu à leur image ; le vrai Dieu, l’Éternel en Jésus-Christ, leur devient voilé. Un voile se pose sur leurs yeux spirituels, sur leurs cœurs, sur leur entendement et leur compréhension. Pourquoi ? Parce qu’ils ont préféré l’idole à Dieu, leur propre personne à Dieu.
Cela me fait penser à un texte d’une épître qui dit : « Je leur enverrai un esprit de mensonge pour qu’ils croient au mensonge » (2 Thessaloniciens 2 v. 11). Il arrive un moment où nous sommes tellement attachés à vouloir ciseler l’image de Dieu selon nos désirs, sans chercher à le connaître tel qu’il est, que Dieu permet que nous croyions au mensonge, c’est l’entière vérité. Nous adorons alors notre idole, et cette idole devient notre dieu.
C’est terrible, car quelle en est la conséquence ? Vais-je perdre mon salut ? Le salut ne peut se perdre que si nous décidons, par un acte de volonté, de sortir de la main de Jésus. Jésus a dit : « Je leur donne la vie éternelle ; et elles ne périront jamais, et personne ne les ravira de ma main » (Jean 10 v. 28).
Mais on peut en sortir volontairement. C’est autre chose : ceux qui ont goûté au salut et au fruit de l’Esprit, puis qui l’abandonnent. Paul dit qu’il ne peut plus y avoir de retour en arrière pour eux. Jésus ne peut pas être crucifié une deuxième fois. Ils le crucifient à nouveau, et il ne peut plus y avoir de salut pour eux. C’est le péché contre le Saint-Esprit.
Ce péché est très particulier. Il signifie que, ayant goûté à la vie de l’Esprit, nous disons volontairement, sciemment et en toute connaissance de cause : « Non, ce que l’Esprit produit, je n’en veux pas. Je le trouve mauvais pour moi. Je préfère retourner à mon ancienne vie, sous la domination de mon ancien maître, satan ! » Là, il n’y a plus de pardon, plus de salut. C’est ce que Paul explique, et c’est souvent mal compris.
Quand nous sommes face à nos faiblesses, que nous chutons dans la tentation et que nous péchons, cela n’a rien à voir avec ce retour en arrière. Le péché contre le Saint-Esprit, c’est un acte de volonté, réfléchi, décidé : nous ne voulons plus du sacrifice de Jésus, nous ne le considérons pas comme bon pour nous, nous le souillons, nous le rejetons. L’œuvre de l’Esprit en nous devient mauvaise à nos yeux, et nous préférons retourner à notre ancienne vie. Là, il n’y a plus de pardon possible.
Ainsi, on peut être voilé, mais ce voile ne se situe pas au niveau du salut. Il concerne notre position dans le monde à venir, dans les nouveaux cieux et la nouvelle terre, ainsi que dans le Millénium qui précède. Aurons-nous part à la première résurrection ou non ? C’est la question.
Dans ce récit, cette génération n’a pas eu part à la première résurrection, typifiée par la traversée du Jourdain pour entrer dans leur héritage. Elle est morte dans le désert.
L’objet de notre attente ne doit pas être de nous dire : « Il faut que je sois comme ceci ou comme cela pour régner avec Christ ! », car là encore, nous cherchons à nous satisfaire. Non, c’est la volonté de satisfaire le cœur de Dieu pour ce qu’il est. Parce que nous sommes dans cet état de cœur, Jésus nous dit : « Viens avec moi sur mon trône, je veux te faire partager ma royauté ! » Mais notre motivation ne doit pas être : « Seigneur, je vais accepter la croix parce que je veux régner ! » Là aussi, nous pouvons nous faire piéger par nos motivations. Accepter la croix, laisser le Seigneur œuvrer en nous, ce n’est pas tout. La question est : pourquoi le voulons-nous ? Est-ce pour glorifier Dieu ? C’est là que nous entrons vraiment dans cette condition.
Quand il est question des ornements dans ce texte, le mot employé est « adyi ». Ce terme désigne les ornements dont on se pare pour attirer le regard sur soi, pour s’embellir soi-même. Là réside un danger : cette volonté de ciseler l’image de Dieu selon nos désirs vise à nous satisfaire nous-mêmes. Il est fort possible, voire certain, que nous utilisions les grâces que Dieu nous donne pour nous glorifier et attirer les regards des autres sur nous.
Je fais ici une mention particulière pour ceux qui apportent le message de l’Évangile, qui prêchent la Parole. Quelle est notre motivation ? Les bénédictions que Dieu nous donne, cette grande grâce qu’il nous fait en nous permettant d’entrer dans les révélations de sa parole pour édifier l’Église ; sont-elles vraiment pour glorifier uniquement le Seigneur ? Ou utilisons-nous ces connaissances, ces grâces, pour nous parer et dire aux autres : « Regardez comme j’ai reçu beaucoup de Dieu ! Regardez comme je suis grand ! Regardez comment Dieu m’a béni, combien je suis inspiré ! Admirez-moi ! »
Le danger est là. Alors, le Seigneur doit traiter cela à sa racine. Comme je le dis souvent, il nous soigne de la « grosse tête », en nous révélant ce que nous sommes vraiment, sans sa grâce. C’est une bénédiction, mais le danger est réel. Si nous attirons les regards sur nous-mêmes, nous amenons le peuple à nous admirer et à adorer l’idole que nous sommes devenus pour eux.
Il faut faire très attention à ne pas attirer les regards sur nous, car nous risquons d’amener le peuple à adorer un autre dieu – et ce dieu, c’est nous. C’est là un grand danger, immense, particulièrement pour ceux qui prêchent la Parole. Le Seigneur permettra alors l’opposition, il permettra que nous soyons frappés, même par nos frères, pour nous faire entrer dans cette dimension : « Attention, c’est moi qu’il faut glorifier, c’est Dieu, c’est Christ qui doit être adoré, c’est Christ qui doit être élevé ! »
Quelle sera notre réaction ? « Comment ? Il ne m’a pas reconnu, alors que moi, j’ai des révélations immenses ? Ce petit, ce bébé en Christ, ose me parler, moi qui ai 25, 30, 40 ans de conversion et qui a reçu tant de grâces ? » Qu’est-ce que tu fais des grâces de Dieu ? Tu t’en fais des parures, tu veux que l’on t’admire ? Qu’as-tu appris pendant ces 40 années de conversion ?
Je ferme cette parenthèse. Un autre texte parle d’ornements. Il y a quatre occurrences dans toute la Bible : une dans les Chroniques et trois dans les Psaumes. Je voudrais les explorer. Dans les Chroniques, il s’agit d’un contexte de combat, nous ne le lirons pas ici. Concentrons-nous sur les trois Psaumes. Le terme employé, « hadara kodesh », signifie « ornements sacrés ».
D’une part, le peuple s’est dépouillé, a arraché les ornements qu’il portait pour en faire un veau d’or, une idole. Mais tout le peuple n’avait pas donné tout son or. La preuve en est, que, plus tard, Moïse demande à deux hommes – ou du moins à un homme et son aide – de construire le tabernacle. Pour cela, il fallait de l’or, et le peuple l’a offert volontairement et de bon cœur, nous dit la Bible. Nous avons donc deux attitudes différentes. D’un côté, une partie du peuple dit : « Moi, je veux me faire mon idole, ma petite religion, ma petite « popote ». Ça sera mon dieu, qui m’arrange bien et ne me reprend pas trop, parce que j’ai quand même envie de vivre selon mon cœur tout en étant sauvé ! »
Ils essaient de faire cohabiter la chèvre et le chou. De l’autre côté, il y a ceux qui disent : « Non, ce que je veux, c’est édifier le Christ ! » Je paraphrase, bien sûr, car le tabernacle représente Christ, et les Psaumes que nous allons lire le prouvent : « Je veux édifier la personne du Messie parmi le peuple. Alors, je vais donner volontairement. Que vais-je donner ? Toutes les grâces que Dieu m’a données, tous les ornements qu’il m’a accordés ! »
« Dieu, je te rends ce que tu m’as donné : toutes les bénédictions, toutes les révélations, tout le service que tu me permets de faire pour toi, pour ton corps, pour ton Église. Tout cela est une grâce de ta part et rien d’autre. Je reconnais que ce n’est pas de moi. Je suis un simple homme racheté par grâce, comme tous mes frères dans l’Église. Tout cela, je te le rends, Seigneur, dans un but : que Christ soit élevé, édifié et glorifié ! »
Comme les cinq pains et les deux poissons, je les remets entre tes mains : « Seigneur, je me dépouille volontairement, non pour arracher l’anneau de la future mariée, non pour déchirer ce que tu m’as offert, mais pour que toi, tu sois édifié, glorifié, pour que ta vie soit magnifiée. Je vais rester à ma place, comme une Épouse docile ! »
Que se passe-t-il alors ? C’est comme pour Rébecca. Tout à coup, le serviteur d’Abraham – une typologie du Saint-Esprit – dit : « Maintenant, cette personne, cette assemblée, je vais la sceller pour qu’elle soit l’Épouse de l’Agneau ! » Éliézer a donné des bracelets, des boucles d’or à Rébecca, il l’a couverte d’ornements sacrés, car elle est désormais la future Épouse. Ceux qui pensent pouvoir s’orner des grâces de Dieu pour se glorifier eux-mêmes perdront leurs ornements.
Au chapitre 33, l’Éternel dit à Moïse : « Maintenant, ton peuple, que tu as fait sortir d’Égypte, ne m’appartient plus comme avant. Dis-leur de retirer leurs ornements. Je ne veux plus qu’ils portent les grâces que je leur ai données ! » Le peuple se dépouille, retire ses ornements et va, la tête basse, car ils ont péché. Et la phrase se termine de façon terrible : « Je verrai ce que je leur ferai à cause de ce grand péché ». Ils ont tout perdu : les grâces de Dieu, leurs ornements, leur statut d’Épouse.
Mais ceux qui ont dit : « Non, je ne vais pas participer à cela ! » – typifiés par les Lévites – la seule tribu qui n’a pas voulu participer au veau. Ils ont agi différemment. Les Lévites sont les vainqueurs de l’Ancienne Alliance, tout comme les vainqueurs de la Nouvelle Alliance sont les lévites de l’Ancienne Alliance, ceux qui disent : « Non, certainement pas ! Je ne vais pas me glorifier avec cela. Je rends tout à mon Seigneur. Je veux que les grâces que Dieu m’a données par amour soient utilisées pour édifier Christ en moi, dans l’assemblée, pour que Christ soit glorifié et élevé ! »
Alors, le Saint-Esprit vient et dit : « Vous, vous êtes l’Épouse de l’Agneau. Je vais vous orner moi-même. Vous ne porterez plus des « adyi », mais des « hadara kodesh », des ornements sacrés ! »
Je vous invite à lire ces Psaumes. Le premier est le Psaume 29, verset 2 : « Donnez au Seigneur gloire et puissance, donnez au Seigneur la gloire de son nom, prosternez-vous devant le Seigneur avec des ornements sacrés ».
Le deuxième est le Psaume 96, verset 9 : « Prosternez-vous devant le Seigneur avec des ornements sacrés ».
Le troisième est le Psaume 110, un psaume messianique magnifique : « Déclaration du Seigneur à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied. Le Seigneur étendra de Sion le sceptre de ta puissance : domine au milieu de tes ennemis ! À toi le principat au jour de ta puissance, avec des ornements sacrés. Du sein de l’aurore, comme la rosée, je t’ai engendré.
Le Seigneur l’a juré et ne s’en repentira pas : Tu es prêtre pour toujours, à la manière de Melchisédek. Le Seigneur est à ta droite, il écrase les rois au jour de sa colère. Il exerce le jugement parmi les nations, tout est plein de cadavres ; il écrase les chefs d’un vaste pays. En chemin, il boit au torrent, c’est pourquoi il relève la tête ».
Vous avez noté que ce psaume parle du Messie : « Assieds-toi à ma droite jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied ». Jésus, le Messie, marche avec ses ornements sacrés. Que sont ces ornements sacrés ? C’est son Épouse, le résultat de son sacrifice à la croix, ce qu’il a accompli pour elle.
À chaque fois, il est question de combat et de victoire sur l’ennemi. Cette victoire ne consiste pas à utiliser les grâces de Dieu pour nous glorifier nous-mêmes, car notre premier ennemi, c’est nous-mêmes. Dans le combat, nous réalisons que ces grâces ne sont pas méritées. Nous les rendons toutes à Christ, les plaçons entre ses mains, et lui est glorifié par cela. Son nom est élevé lorsque nous disons : « Seigneur, c’est par ta grâce. Je ne les mérite pas. Tout cela t’appartient, pas à moi ! »
Deux hommes ont bâti le tabernacle : Betsaleel et Oholiab. Betsaleel est intéressant. Son nom vient de « tselem », « ombre ». Celui qui a fait le chandelier, le tabernacle, toutes ces choses ciselées parfaitement – pas fondues, mais frappées dans un bloc d’or – était dans l’ombre de l’Éternel. Betsaleel signifie « dans l’ombre de Dieu ». On retrouve ici : « Faisons l’homme à notre image, dans notre ombre » (« tselem », littéralement en hébreu). Betsaleel incarne cette dimension adamique à son paroxysme. En restant dans l’ombre de Dieu, il bâtit le Messie. Oholiab, lui, signifie « la tente de mon père ». Dans la tente de son père, vous avez l’Adam dans sa plénitude : celui qui demeure dans l’ombre de Dieu, animé par la grâce de l’Esprit, par la sagesse et l’aptitude que Dieu lui donne, sans aucun mérite.
Ces deux hommes représentent l’Adam qui demeure dans l’ombre de Dieu pour bâtir la tente de Dieu, qui est Christ. Nous sommes en Christ. Quelle différence avec la scène du veau d’or, ciselé à notre image, selon notre pensée et notre conception ! Ceux qui disent : « Je demeure à l’ombre du Tout-Puissant, sous la tente de mon Père, révélée sur cette terre en Christ le Messie ! », sont capables, par sa grâce, de bâtir le tabernacle. Le texte dit : « J’ai rendu Betsaleel capable ! » Dieu ne permet pas que nous nous glorifiions avec ce qu’il nous a donné.
Ce qu’il nous donne nous rend capables, mais tout vient de lui, tout procède de lui, rien de nous. Nous sommes des pécheurs rachetés par grâce, rien de plus.
Comment cela s’exprime-t-il dans l’Église ? Souvent, nous pensons accepter la croix, l’œuvre de la croix dans nos vies, en attendant un résultat. Parlons encore de motivation. Si j’accepte l’épreuve, la souffrance, que la croix agisse dans ma vie, c’est pour la vie de résurrection. Nous sommes tous pareils : nous attendons le fruit de notre sacrifice. Nous nous offrons en sacrifice pour Dieu et espérons voir les résultats. Récemment, en discutant avec notre frère « Frédéric », il me disait : « On ne réalise pas que l’œuvre même de la croix est la bénédiction, pas son résultat ! »
Pour illustrer cela, prenons une image. Nous sommes des vases d’argile dans lesquels Dieu a placé une huile pure, une huile sainte. Ces vases sont scellés, occultés.
Dans l’assemblée, nous sommes tous réunis comme des vases d’argile, serrés les uns contre les autres, dans une caisse. Objectivement, nous ne sommes que des vases de terre sans valeur. Subjectivement, à l’intérieur, il y a une huile de grand prix. Comment illuminer cette huile, qui est la vie du Christ en nous ? En brisant les vases.
Souvent, nous ne comprenons pas que c’est Dieu qui permet une épreuve dans l’assemblée, ou dans nos vies. Nous sommes secoués, les vases s’entrechoquent. Parfois, nos frères nous frictionnent. On se dit : « Si je pouvais être seul dans mon salon, sans ces frères et sœurs ! Untel m’a dit ceci, untel m’a fait cela. Moi, je pense ceci, je pense cela ! » C’est satan qui nous crible.
Si nous n’acceptons pas l’œuvre de la croix, nous résistons. Certains vases restent scellés, d’autres se brisent et laissent l’huile du Christ se répandre, bénissant l’ensemble, apportant du baume, de la lumière, le soin, l’onction royale. Ceux qui acceptent de se laisser briser répandent cette vie, pas eux-mêmes, car ils sont brisés. Ceux qui résistent souffrent davantage, car ils ne veulent pas être brisés.
Quand un frère nous dit quelque chose qui nous déplaît, qui nous blesse, nous pouvons dire : « Seigneur, je comprends ton œuvre. Je pardonne, il n’y a pas de problème. J’accepte. Brise-moi, fais que mon orgueil se fende, que l’huile coule ! » Imaginez une Église entière qui accepte cela : c’est la vie du Christ qui se manifeste dans toute l’assemblée. Une bonne odeur du Christ se répand, un baume, une lumière, une gloire. Tant que nous résistons, nous retenons la vie du Christ en nous. La bénédiction, ce n’est pas seulement que cette vie se répande – c’est la gloire. La vraie bénédiction, c’est que Dieu nous brise. C’est au moment où nous sommes sur la croix, mourant à nous-mêmes, que réside la bénédiction de Dieu. Ce qui en découle sont les conséquences de l’œuvre de Dieu !
- « Oui, mais moi, je veux arrêter de souffrir ! »
Seulement, c’est une grâce ! Ce n’est pas du masochisme, mais une prise de conscience : la bénédiction est dans l’œuvre que la croix accomplit en nous. Cette œuvre permet à la vie du Christ de se répandre. Alors, ce ne sont plus des ornements que nous portons pour nous glorifier.
Si nous refusons d’être brisés, consciemment ou inconsciemment, c’est que nous voulons rester tels que Christ nous a trouvés au moment du salut. « Je ne veux rien changer chez moi, je veux garder ma vie, mes habitudes. Je refuse d’être brisé, mais je veux bien profiter de ses bénédictions ! » Pourtant, la vie du Christ est en nous.
- « Oui, mais elle est à moi, je ne la répandrai pas pour les autres, je la garde pour moi ! »
Les gens voient l’étiquette : « Huile parfaite et pure », et disent : « Oh, ce vase a une grande valeur ! » Mais ce n’est pas le vase qui a de la valeur, c’est l’huile à l’intérieur.
Quand ce vase réalise qu’il n’a aucune valeur par lui-même – retirez l’huile, et ce n’est qu’un bout de terre, un tesson retrouvé dans des fouilles archéologiques – il comprend que sa valeur vient de la vie de Jésus-Christ en lui. Si nous refusons d’être brisés pour dire : « Regardez l’étiquette, la vie du Christ est en moi, qu’est-ce que je suis grand, beau ! », nous passons à côté de notre vie. Cela, c’est « adyi » : nous nous parons d’anneaux pour dire : « Regardez-moi comme je suis beau ! » Ou alors, il y a ceux qui choisissent « hadara kodesh » et disent : « Seigneur, brise-moi, fais cette œuvre, car la vie du Christ va se répandre. Mes frères seront édifiés, consolés, leurs blessures seront soignées par cette huile. Ils verront la lumière du Messie, sentiront sa bonne odeur. Ensemble, nous porterons cette bonne odeur ! »
Alors, parce que le Seigneur est élevé, glorifié, magnifié, le Saint-Esprit vient, prend tout cela, et nous ne faisons plus qu’un avec cette huile, avec notre Époux. Nous sommes scellés par les « hadara kodesh », les ornements sacrés. Nous devenons l’épouse du Messie, pure et sans tache.
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