Une foi en Dieu
Il nous arrive de nous avancer pour aller vers Dieu ; et tout à coup, nous réfléchissons au danger que nous courons, et nous nous mettons à enfoncer.
La foi véritable
« ...la foi comme un grain de sénevé... (Matthieu 17 v. 20) ». Nous avons l'idée que Dieu nous récompense pour notre foi ; cela est possible au début de la vie chrétienne. Mais la foi en elle-même ne nous fait rien acquérir. Elle établit entre Dieu et nous des rapports normaux, et permet à Dieu d'agir en nous.
Si vous êtes chrétien, il est souvent nécessaire que Dieu anéantisse ce que vous croyiez posséder d'expérience religieuse, pour vous ramener à lui. Dieu veut vous faire comprendre que vous devez vivre une vie de foi et non une vie où l'on jouit de ses bénédictions.
Votre vie spirituelle était concentrée, au début, sur un tout petit point lumineux, sur une expérience que vous aviez faite, et qui vous était particulièrement douce et précieuse ; mais elle était faite de sentiment autant que de foi. Puis Dieu retira ses bénédictions conscientes pour vous apprendre à marcher par la foi. À ses yeux, vous avez beaucoup plus de valeur maintenant, que lorsque vous aviez conscience d'émotions bouleversantes et où votre témoignage était vibrant.
La foi n'existe réellement que lorsqu'elle est mise à l'épreuve. Et l'épreuve la plus effective ne résulte pas tant de ce que nous avons de la peine à nous confier en Dieu, que du fait que nous n'arrivons pas à saisir clairement la nature et la puissance de Dieu.
Pour que notre foi devienne forte, il faut qu'elle soit éprouvée par les souffrances que produit un sentiment de complet abandon. Ne confondez jamais l'épreuve de la foi avec les ennuis habituels de l'existence. Bien des contrariétés, que nous considérons comme des épreuves de la foi, sont simplement les difficultés inévitables qui viennent de ce que nous vivons sur la terre.
La foi biblique, c'est une foi en Dieu qui tient ferme contre tout ce qui peut démentir son existence. « Je resterai fidèle à Dieu quoi qu'il fasse ».
La justification par la foi
« Si lorsque nous étions ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils, à combien plus forte raison, étant réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie (Romains 5 v. 10) ».
Je ne suis pas sauvé par ma propre foi ; mais c'est par la foi que je me rends compte que je suis sauvé. Ce n'est pas la repentance qui me sauve, mais elle est un signe : Je me rends compte de ce que Dieu a fait pour moi en Jésus-Christ. Nous risquons de prendre l'effet pour la cause, et de dire : « C'est mon obéissance, ma consécration, qui me rendent agréable à Dieu. » Non ! Jamais !
Ce qui me réconcilie avec Dieu c'est avant tout la mort de Jésus. Lorsque je me tourne vers Dieu et que, par la foi, j'accepte ce que Dieu me révèle, le miracle prodigieux de l'Expiation de Jésus-Christ rétablit aussitôt l'harmonie avec Dieu. Je suis justifié, non parce que je regrette mon péché, ni parce que je me repens, mais à cause de l’œuvre accomplie par Jésus, en un éclair l'Esprit de Dieu m'en donne la conviction lumineuse et sans comprendre comment, je sais que je suis sauvé.
Le salut de Dieu ne repose pas sur les raisonnements de la logique humaine, mais sur la mort de Jésus qui s'est offert en sacrifice. Grâce à l'Expiation de notre Seigneur, nous naissons de nouveau. Les pécheurs peuvent être transformés en nouvelles créatures non par leur repentance ou leur foi, mais par l’œuvre merveilleuse accomplie par Dieu en Jésus-Christ.
Dieu lui-même garantit ma justification et ma sanctification. Nous n'avons pas à y travailler nous-mêmes, elles ont été accomplies par l'Expiation. Le surnaturel devient naturel par l'intervention miraculeuse de Dieu ; alors ce que Jésus-Christ a déjà accompli devient réalité pour nous, « tout est accompli ».
Sans la foi !
« Sans la foi, il est impossible d'être agréable à Dieu (Hébreux 11 v. 6) ». La foi qui s'oppose au bon sens, c'est du fanatisme. Le bon sens qui s'oppose à la foi, c'est du rationalisme. La vie par la foi réconcilie l'un avec l'autre. Le bon sens n'est pas la foi, et la foi n'est pas le bon sens.
Il y a entre eux les mêmes rapports qu'entre le naturel et le spirituel, entre l'impulsion et l'inspiration. Ce que Jésus a dit n'est pas inspiré par le bon sens, mais par un sens plus haut, une révélation qui atteint les hauteurs où le bon sens nous abandonne.
Il faut que notre foi soit mise à l'épreuve avant qu'elle puisse devenir pour nous une réalité. Nous savons que « toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu », alors, quels que soient les événements, l'alchimie de la divine providence transforme la foi théorique en réalité pratique. La foi a toujours quelque chose de personnel. Dieu veut que la foi théorique de son enfant se traduise dans la pratique.
Pour chaque détail de la vie ordinaire, notre foi en Dieu est la pierre de touche qui nous permet de mettre à l'épreuve ce qui nous est révélé. La foi est un principe extraordinairement actif, qui met toujours Jésus-Christ en avant : « Seigneur, tu as dit de ne nous inquiéter de rien (voir Matthieu 6 v. 33), cela paraît insensé, mais je vais m'aventurer à agir selon tes paroles ». Transformer la foi intellectuelle en réalité personnelle est toujours un combat. Dieu, pour former notre foi, nous place dans des circonstances qui transformeront en réalité ce qu'elle espère.
Tant qu'on ne connaît pas Jésus, Dieu n'est qu'une abstraction, en laquelle nous ne pouvons avoir foi. Mais dès que nous entendons Jésus-Christ nous dire : « Celui qui m'a vu a vu le Père », nous avons quelque chose de réel, et notre foi s'épanouit. La foi, c'est tout notre être uni à Dieu par la puissance de l'Esprit de Jésus-Christ.
Ne doute pas, marche seulement
« Pierre, marchant sur les eaux, s'avança vers Jésus. Mais, voyant que le vent était fort, il eut peur... (Matthieu 14 v. 29 et 30) ». Le vent était fort, les vagues étaient hautes avant que Pierre sortit de la barque pour aller vers Jésus. Mais Pierre n'y prenait pas garde : Son Maître était là, il l'appelait à lui ; Pierre, sans voir autre chose, marchait vers Jésus.
Mais en chemin, il réfléchit que le vent était fort, et immédiatement il se mit à enfoncer. Pourtant le Seigneur pouvait lui donner le pouvoir de marcher dans le creux des vagues aussi bien qu'à leur sommet. Mais la condition indispensable, dans les deux cas, c'était de regarder au Seigneur Jésus et de se fier à Lui.
Il nous arrive à nous aussi, de nous avancer pour aller vers Dieu ; et tout à coup, nous réfléchissons au danger que nous courons, et nous nous mettons à enfoncer. Si vous avez clairement entendu l'appel du Seigneur, vous n'avez pas à vous préoccuper des circonstances qu'il a disposées et organisées pour vous.
Elles sont là, c'est vrai, mais vous n'avez pas à vous laisser hypnotiser par elles, car alors vous serez englouti, vous auriez perdu de vue votre Maître, et vous l'entendriez-vous dire : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? » Quelles que soient vos circonstances, restez les yeux fixés sur Jésus, ayez-en lui pleine confiance.
Si vous hésitez, ne fût-ce qu'une seconde, quand Dieu vous a parlé, tout est perdu. Surtout ne vous mettez pas à dire : « M'a-t-il vraiment parlé ? » Jetez-vous en avant, sans penser à rien d'autre. Vous ne savez pas d'avance quand Dieu vous parlera. Mais dès qu'Il le fait, si faiblement que vous perceviez Sa voix, abandonnez-vous à Lui, et Sa voix deviendra toujours plus distincte.