Suis-je encore charnel ?
C'est quand la régénération s'est faite, qu'il y a dans l'homme l'opposition tranchée entre les désirs de l'Esprit et les désirs de la chair.
« Quand il y a entre vous de la jalousie et des querelles, n'est-ce pas la preuve que vous êtes toujours charnels et que vous agissez dans des vues purement humaines ? (1 Corinthiens 3 v. 3) ». « Marchez, dit Paul, selon l'Esprit et résistez ainsi aux passions de la chair ». Alors vous ne serez plus charnels.
Êtes-vous disposé à l'irritation, vous laissez-vous troubler par de petites choses ? — « Oh ! Mais un chrétien n'est jamais comme ça ! » — Ce n'est pas l'avis de Paul. Y a-t-il dans la Bible une vérité contre laquelle vous regimbez immédiatement ? C'est mauvais signe. Vous avez encore l'esprit charnel, et votre sanctification ne sera complète que lorsque vous en serez entièrement débarrassé.
Si l'Esprit de Dieu découvre en vous quelque chose qui ne va pas, Il ne vous demande pas de le corriger vous-même, mais seulement de voir ce qu'Il vous fait voir, et Lui le corrigera. L'enfant de lumière est ouvert devant Dieu ; le fils des ténèbres trouve une excuse. Soyez enfant de lumière, et Dieu vous purifiera.
À quel signe reconnaît-on que l'on n'est plus charnel ? Vous n'avez pas à vous faire illusion : Si la délivrance est réelle, sa réalité vous sautera aux yeux. Dieu vous fournira mille occasions de saisir le miracle accompli en vous par sa grâce. Vous le saisirez sur le fait : « Auparavant, direz-vous, comme j'aurais été en colère ! » Vous serez sans cesse le premier étonné de la transformation que Dieu aura faite en vous.
Avons-nous été réduits à rien ?
« Nous avons été ensevelis avec Lui..., afin que... nous aussi nous puissions vivre d'une vie nouvelle, et marcher en avant (Romains 6 v. 4) ». Il est impossible d'entrer dans la voie de la sanctification totale sans que notre moi, notre « vieil homme » soit dûment enseveli.
Tant que nous n'avons pas été réduits à rien, la sanctification n'est qu'un rêve, Il nous faut mourir, d'une mort où l'on ressuscite, pour vivre de la vie de Jésus, de la vie que rien ne peut détruire ; de la vie où l'on est un avec Dieu, où l'on a un seul but : Être témoin de Dieu.
En êtes-vous là réellement, et non pas seulement en imagination ? Pour être enseveli, il ne s'agit pas de se monter la tête, il s'agit de cesser de vivre. Acceptez-vous ce que Dieu vous demande, de cesser d'être le chrétien consciencieux et appliqué que vous avez été jusqu'ici ? Nous louvoyons autour du cimetière, mais nous refusons d'y entrer. Pourtant ce qu'il nous faut, c'est être baptisés, c'est-à-dire plongés dans la mort du Christ.
Encore une fois, en êtes-vous là ? Ou bien, à l'égard de la vie de votre âme, continuerez-vous à jouer la comédie ? Pouvez-vous dire, en regardant en arrière ; pouvez-vous dire, avec une très douce, très apaisante, avec une immense reconnaissance : « Tel jour, je suis mort à moi-même et j'ai fait ma paix avec Dieu ? » Si vous ne l'avez pas fait encore, ne voulez-vous pas le faire aujourd'hui ? Cela dépend uniquement de vous.
Diminuer et s'effacer devant lui
« Lui, il faut qu'il croisse : Moi, que je diminue (Jean 3 v. 30) ». Si vous devenez indispensable à la vie d'une autre âme, c'est que vous ne marchez plus selon l'Esprit de Dieu. Dans votre activité, souvenez-vous, comme Jean-Baptiste, que vous n'êtes pas l'époux, mais seulement l'ami de l'époux.
Quand une fois vous voyez une âme en présence des exigences de Jésus-Christ, vous savez que vos efforts ont été dans la bonne direction, et au lieu de vouloir intervenir pour alléger en elle les douleurs de l'enfantement, priez afin que ces douleurs deviennent dix fois plus fortes, jusqu'à ce qu'aucun pouvoir, de la terre ou de l'enfer, ne puisse empêcher cette pauvre âme d'être saisie par Jésus-Christ.
Sans cesse, nous prétendons être une providence au petit pied. Nous nous mettons en travers, barrant la route à Dieu, et nous disons : « Cela ne peut pas être ! » Nous ne sommes pas des amis de l'époux, nous nous substituons à Lui, et un jour cette âme dira de nous : « Il a détourné sur lui mon amour, il m'a dérobé Jésus. »
Gardez-vous de donner votre sympathie à faux, mais sachez la donner quand il faut : « L'ami de l'époux, qui est là et qui l'entend, se réjouit à sa voix. Aussi ma joie est-elle parfaite. Lui, il faut qu'il croisse : Moi, que je diminue ». Aucune tristesse n'obscurcit cette joie. L'époux est là. Jean l'a vu : C'est assez. Il s'efface, on ne parlera jamais plus de lui. C'est ainsi que nous devons nous effacer, une fois notre travail accompli.
Veillez de toute votre énergie jusqu'à ce que l'Époux apparaisse devant celui dont vous vous êtes occupé. Ne vous inquiétez pas des bouleversements qu'Il amène, réjouissez-vous. Bien souvent il faut qu'une vie s'écoule avant que Jésus la sauve.
Êtes-vous préoccupé de vous-même ?
« Venez à moi (Matthieu 11 v. 28) ». Dieu veut que notre vie ait pour centre Jésus-Christ ; mais nous subissons, par moments, des pressions extérieures, et nous retombons alors dans l'introspection, dont nous pensions être délivrés.
Cette préoccupation de nous-mêmes est la première chose qui vient troubler la plénitude de notre vie en Dieu, et elle provoque une lutte continuelle. La préoccupation de nous-mêmes n'est pas un péché ; elle peut résulter d'un tempérament nerveux, ou du choc inopiné de circonstances nouvelles.
La volonté de Dieu, c'est que nous soyons parfaits en lui. Tout ce qui trouble notre sérénité doit être corrigé, et le remède n'est pas d'ignorer le mal, mais d'aller à Jésus. Si nous allons à lui, et que nous lui demandons de remplacer en nous la préoccupation de nous-mêmes par la recherche de sa présence, il le fera, jusqu'à ce que nous ayons appris à demeurer en lui.
Ne consentez jamais à ce que votre vie en Christ ne soit diminuée, ou partagée, sans y porter remède. Ne laissez rien venir entre le Christ et vous, ni vos amis, ni vos circonstances. Ne laissez rien perdre, rien échapper de votre communion directe avec lui.
Vous risqueriez de retomber dans la préoccupation de vous-même. Rien n'est plus important que de rester honnête avec soi-même dans le domaine spirituel. Le remède souverain est tout simple : « Venez à moi ». Notre vraie valeur, sur le plan intellectuel, moral et spirituel, est révélée par ces quelques mots. Si quelque chose en nous n'est pas vrai, nous sommes tentés de discuter plutôt que d'aller simplement à Jésus.