Quant à la prière...

Quant à la prière...

Nous désirons, nous soupirons, nous exigeons, nous sentons l'aiguillon du besoin, mais C'est quand nous sentons réellement ce qui nous manque que nous nous décidons à demander.

Que demandez-vous au Seigneur ?

« Seigneur, que je recouvre la vue (Luc 18 v. 41) ». Quel est l'obstacle insurmontable qui non seulement vous trouble vous-même, mais fait de vous un trouble-fête ? « Ils le grondaient pour qu'il se taise... mais il n'en criait que plus fort ». Continuez à troubler les autres jusqu'à ce que vous soyez en présence du Seigneur lui-même ; ne vous faites pas du sens commun une idole. Quand Jésus nous demande ce que nous voulons qu'il fasse pour nous, rappelons-nous que sa méthode n'est pas celle du sens commun, mais qu'elle est surnaturelle.

Voyez quelles limitations nous imposons à Dieu ! « Là j'ai toujours échoué, et j'échouerai toujours. » Il en résulte que nous ne demandons pas ce dont pourtant nous aurions besoin : « Demander à Dieu cela, serait ridicule. » Si cela nous apparaît comme impossible, c'est justement cela que nous avons à demander. Si ce n'était pas impossible, cela ne troublerait personne. Dieu fera pour nous l'impossible.

L'aveugle recouvra la vue. Pour vous, la chose la plus impossible, n'est-ce pas ? C'est que vous soyez si intimement uni au Seigneur que le vieil homme ait tout à fait disparu en vous. Il fera cela pour vous si vous le lui demandez. Mais il faut que vous croyiez à sa toute-puissance. Il ne s'agit pas de croire aux paroles de Jésus, mais en Jésus lui-même.

Si nous nous contentons de regarder à ce qu'il dit, nous ne croyons jamais. Quand notre regard est enfin fixé sur Jésus, Il accomplit en nous l'impossible, aussi aisément qu'un enfant respire. Notre angoisse vient de l'état de notre propre cœur, endurci et présomptueux. Nous ne voulons pas croire, nous ne voulons pas couper l'amarre, nous préférons continuer à nous tracasser.

La prière comme Jésus la conçoit

« Priez sans cesse (1 Thessaloniciens 5 v. 17) ». Quelle est notre conception de la prière ? Si nous la concevons comme la respiration de notre âme, aussi indispensable que la respiration pulmonaire ou la circulation de notre sang, nous sommes dans le vrai. Nous respirons sans cesse, et notre sang s'écoule sans cesse, et nous ne nous en apercevons pas.

De même il peut se faire que nous ne sentions pas notre contact avec Dieu, mais si nous Lui obéissons sans cesse, le contact reste établi. La prière n'est pas un exercice qu'on pratique de temps en temps, c'est la vie même de notre âme. C'est pourquoi nous devons prier sans cesse, être comme les petits enfants qui sans cesse ont quelque chose à dire ou à demander à leurs parents. La prière doit jaillir de notre cœur à toute occasion.

Jésus ne parle jamais de prières qui resteraient sans réponse : Il avait la certitude absolue que la prière reçoit toujours une réponse. Possédons-nous cette certitude ? « Quiconque demande reçoit ». « Mais pourtant... », disons-nous. Or, Dieu répond toujours à nos prières ; de la manière qui est en réalité la meilleure, bien que l'exaucement de nos requêtes, sur le terrain où nous nous sommes placés, ne nous soit pas tout de suite accordé. Possédons-nous cette certitude, qu'il y a toujours une réponse de Dieu.

Nous atténuons, nous affaiblissons les paroles de Jésus, pour les mettre d'accord avec le sens commun. Mais il n'aurait pas valu la peine qu'il vînt sur la terre pour nous enseigner le sens commun. Ce qu'il nous dit de la prière est une révélation.

Demandez !

« Car quiconque demande, reçoit (Luc 11 v. 10) ». N’avez-vous jamais demandé comme celui qui est, spirituellement, dénué de tout ? « L'un de vous manque-t-il de sagesse, qu'il la demande à Dieu ».

Mais pour la demander vraiment, il faut vraiment sentir qu'elle vous manque. Vous ne pouvez pas jongler avec la réalité. Si la réalité spirituelle vous manque, vous n'aurez plus qu'une chose à faire. Demandez à Dieu son Esprit Saint, en vous fondant sur la promesse de Jésus. (Luc 11 v. 13) Le Saint-Esprit rendra réels en vous tous les effets de la rédemption accomplie par Jésus.

« Car quiconque demande, reçoit ». Cela ne veut pas dire que Dieu n'accorde pas ses dons à celui qui ne demande pas, mais qu'il faut demander pour vraiment recevoir, c'est-à-dire pour saisir par toutes vos facultés, par votre cœur et votre intelligence, que ce sont là les dons d'un Père à son enfant.

« Si l'un de vous manque de sagesse... ». Pour vous rendre compte de ce qui vous manque, il faut que vous ayez entrevu la réalité : Ne remettez pas les œillères du bon sens. On entend des gens qui vous disent : « Prêchez-nous l'Évangile pur et simple ; ne nous parlez plus de sainteté, en nous donnant l'idée désagréable que nous sommes dénués de tout, comme des mendiants. » Demander au fond veut dire mendier. Il y a des pauvres qui s'accommodent très bien de leur pauvreté. Mais celui qui n'a plus rien du tout n'a plus honte de mendier. « Heureux, dit Jésus, les mendiants de l'esprit ! »

Cherchez, et vous trouverez !

« Vous demandez, et vous ne recevez pas, parce que vous demandez mal, et pour satisfaire vos passions (Jacques 4 v. 3) ». Si vous demandez pour satisfaire vos passions, et non pas pour plaire à Dieu, vous demandez mal, vous demandez pour vous-même. Et plus vous vous cherchez vous-même, moins vous cherchez Dieu.

Cherchez comme il faut chercher, c'est-à-dire cherchez Dieu, et vous le trouverez. Mettez-vous en marche, et concentrez vos efforts vers ce but. N’avez-vous jamais cherché Dieu de tout votre cœur, ou bien ne l'avez-vous invoqué que lorsque votre âme était un peu dolente ? Cherchez énergiquement, et vous le trouverez.

« Vous tous qui avez soif, venez ! Les eaux sont là ». Avez-vous vraiment soif, ou bien êtes-vous béatement satisfait de votre médiocrité ?

« Frappez, et l'on vous ouvrira ». « Approchez-vous de Dieu ». Frappez ! La porte est fermée, et pendant que vous frappez, votre cœur bat à coups redoublés. « Nettoyez vos mains, pécheurs ! » Frappez un peu plus fort. Vous vous apercevez que vos mains sont sales.

« Purifiez vos âmes, hommes irrésolus ! » Ceci vous touche encore davantage, vous sentez qu'il faut à tout prix aboutir. « Sentez votre misère, affligez-vous et pleurez ! » Vous êtes-vous jamais vraiment affligés devant Dieu de votre misère intérieure ? Ce n'est plus une complaisante pitié de vous-même, c'est la douloureuse stupéfaction de voir ce que vous êtes en réalité. « Humiliez-vous devant le Seigneur ! » C'est une humiliation, sans contredit, de devoir frapper à la porte, tout comme le brigand crucifié. Mais, à celui qui frappe, on ouvrira.

 

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