La vision intérieure nous transforme
Un homme qui n'est pas « né de l'Esprit » vous dira que l'enseignement de Jésus est tout simple. Mais dès qu'il a été baptisé du Saint-Esprit, il découvre les nuages et l'obscurité.
Nuages et obscurité
« Les nuages et l'obscurité l'environnent (Psaumes 97 v. 2) ». Nous voulons pénétrer plus profondément dans l'enseignement de Jésus, mais ne pouvons rien comprendre sans la lumière intérieure de l'Esprit de Dieu. Si nous ne nous sentons pas contraints de nous dépouiller de nos habitudes religieuses — comme Moïse dut ôter ses souliers devant le buisson ardent — si nous nous approchons encore de Dieu avec une familiarité indiscrète, demandons-nous si nous nous sommes jamais tenus en sa présence.
Ceux qui parlent avec désinvolture de leurs expériences religieuses n'ont jamais compris ce qu'est la présence de Jésus-Christ. Après avoir connu une joie et une libération merveilleuses en découvrant ce que Jésus fait, on pénètre dans d'épaisses ténèbres en réalisant ce qu'Il est.
« Les paroles que je vous dis (Jésus parle au présent) sont esprit et vie ». La Bible n'est pour nous qu'un amas de paroles — nuages et obscurité — jusqu'à ce que soudain les mots deviennent esprit et vie, parce que Jésus les révèle, à chacun en particulier. C'est ainsi que Dieu nous parle, non par des visions ou des rêves, mais simplement par des mots qui nous conduisent à Lui.
La vision intérieure nous transforme
« Nos visages découverts reflètent comme un miroir la gloire du Seigneur ; nous sommes transformés en son image ; par l'action de l'Esprit, sa gloire devient la nôtre (2 Corinthiens 3 v. 18) ».
Le caractère le plus frappant d'un véritable chrétien, c'est cette ouverture, cette franchise absolue à l'égard de Dieu, qui font de sa vie un miroir, où d'autres peuvent discerner Dieu. L'Esprit qui est en nous nous transforme, et notre regard devient un reflet. On reconnaît aisément celui qui a contemplé Dieu ; on sent qu'il est l'image de son Seigneur. Méfiez-vous de tout ce qui peut ternir votre miroir intérieur : C'est généralement quelque chose qui paraît bon, mais de cette bonté qui n'est pas la meilleure.
Pour vous comme pour moi, le secret du bonheur, c'est ce regard central, toujours tourné vers Dieu. Que tout le reste s'efface devant cette unique préoccupation : Travail, vêtement, nourriture, tout au monde. La poussée de tout ce qui nous harcèle tend sans cesse à étouffer notre élan vers Dieu. Il nous faut lutter pour maintenir sur tous les points nos positions spirituelles.
Que tout le reste s'arrange comme il pourra, que les gens disent tout ce qu'ils voudront, ce qui importe, c'est que rien n'obscurcisse en nous la vie cachée avec le Christ en Dieu. Ne vous laissez jamais bousculer hors de cette communion, souvent si ondoyante, et qui ne devrait jamais l'être. La tâche peut-être la plus ardue pour un chrétien, c'est de refléter comme un miroir la gloire du Seigneur.
La vision de Dieu
« Monte ici, et je te ferai voir... (Apocalypse 4 v. 1) ». L'élévation de la pensée ne peut provenir que de l'élévation du caractère. Si dans tous vos actes vous tendez toujours le plus haut possible, Dieu vous dira sans cesse « Mon ami, monte plus haut ».
Chaque fois que nous sommes tentés, regardons en haut. Sans doute, plus haut nous rencontrons de nouvelles tentations. Satan lui-même nous dresse sur le pinacle. Dieu nous élève aussi, mais le résultat est bien différent.
Quand le diable s'en mêle, il s'ingénie à vous hisser jusqu'à une forme de sainteté si escarpée qu'il vous est impossible de vous y tenir : Vous essayez de vous agripper dans une position d'équilibre instable, vous n'osez pas bouger : C'est de l'acrobatie. Au contraire, quand Dieu vous a élevé, au lieu d'être agrippé à un pinacle, vous trouvez devant vous un magnifique plateau où l'on marche tout à son aise.
Comparez votre état spirituel à ce qu'il était il y a un an, et vous verrez que Dieu vous a fait monter plus haut. En vivant avec Dieu, nous arrivons à voir les choses de plus haut. Dès que Dieu vous révèle sa pensée sur un point, il faut sans perdre un instant nous guider là-dessus, ajuster notre action à ce qui nous a été révélé.
La meilleure preuve que vous avez progressé spirituellement, ce n'est pas le fait que vous n'êtes pas retombé en arrière, mais que vous discernez mieux où vous en êtes. C'est dans ce discernement que Dieu vous a fait monter plus haut. « Cacherai-je à Abraham ce que je vais faire ? » Dieu est dans la nécessité de nous cacher ce qu'il fait jusqu'à ce que notre caractère soit arrivé au point où il pourra nous le révéler.
L'ai-je vu ?
« Ensuite Jésus apparut sous une autre forme, à deux d'entre eux... (Marc 16 v. 12) ». Ce n'est pas la même chose de voir Jésus que d'être sauvé. Il y a bien des gens qui participent à la grâce de Dieu et qui n'ont jamais vu Jésus. Mais il suffit d'avoir vu Jésus une seule fois pour n'être plus le même qu'avant, pour que l'attrait du monde ne soit plus ce qu'il était pour nous.
Ne confondez jamais ce que Jésus a fait pour vous avec la vision directe de Jésus lui-même. Si vous ne connaissez que ses bienfaits à votre égard, vous ne saisissez Dieu que d'une façon restreinte. Mais si vous avez eu la vision directe de Jésus, rien ne pourra plus vous ébranler ; comme Moïse, vous tiendrez ferme, « en homme qui voit Celui qui est invisible ».
L'aveugle-né ne savait pas qui était Jésus, jusqu'à ce que Jésus se soit révélé à lui. Jésus apparaît à ceux qui ont reçu quelque chose de Lui. Mais ce n'est pas à nous de décider à quel moment Il viendra. Tout à coup nous dirons « Maintenant je Le vois ! »
La vision de Jésus est chose toute personnelle. Je ne puis pas la transmettre à mon prochain. Entre celui qui l'a et celui qui ne l'a pas, cela crée un fossé. Mais je puis demander à Dieu qu'Il la donne à celui pour qui j'intercède. Car on ne peut pas l'avoir pour soi, et ne pas la souhaiter pour les autres. « Eux aussi vinrent l'annoncer aux autres disciples, qui ne les crurent pas davantage. » Mais il faut l'annoncer, même si on ne vous croit pas.
« Si je pouvais trouver les mots qu'il faut, vous le croiriez certainement ! Si je savais seulement dire ce que j'ai vu ! Comment puis-je le dire, comment le comprendriez-vous, jusqu’ à ce qu'Il vous amène où Il m'a moi-même amené ».