Un manque de prédicateurs prophétiques

Un manque de prédicateurs prophétiques

Comparés à l’Eglise néo-testamentaire, combien nous sommes en-dessous des normes apostoliques !

Leonard Ravenhill (1907–1994)

Il a exercé un ministère d’évangéliste, prêchant, écrivant nombre d’articles et de livres sur la prière et le réveil, dont le plus connu « Why revival tarries » a été imprimé à plus d’un million d’exemplaires à travers le monde. Originaire de Grande-Bretagne, il a exercé son ministère aux États-Unis dans la seconde partie de sa vie, partageant une vision sans concession du christianisme outre-Atlantique. Parmi ceux qui ont été influencés par son ministère et sa vision dynamique, et puissante : Ravi Zacharias, Tommy Tenney, Steve Hill, Charles Stanley, Bill Gothard, Paul Washer, and David Wilkerson.

Ce texte aborde la situation actuelle de l’Eglise, sa tiédeur et son manque de vie, qui sont causées par une absence de la présence réelle de Jésus-Christ et du Saint-Esprit dans la vie de bien des chrétiens… « Je n’ai besoin de rien » (Eglise de Laodicée).

« Voici quel a été le crime de Sodome, ta sœur. Elle avait de l’orgueil, elle vivait dans l’abondance et dans une insouciante sécurité  (Ezéchiel 16 v. 49) » ; « L’Eternel est-il prompt à s’irriter ? Est-ce là sa manière d’agir?  (Michée 2 v. 7) ».

Toute église dirigée par un homme au lieu d’être gouvernée par Dieu, est vouée à l’échec. Un ministère formé dans une école biblique sans être rempli de l’Esprit n’opère pas de miracles. L’homme dont la courte prédication se limite à dire : « Repentez-vous », va à contre-courant de son siècle et, il se verra persécuté sans pitié par cette génération dont il défie la moralité. Une seule issue attend un tel homme, « qu’on lui coupe la tête ! » Mieux vaut pour vous ne pas essayer de prêcher la repentance, tant que vous n’aurez pas recommandé votre tête au ciel.

L'Eglise prodigue dans un monde prodigue.

Quand on embrasse la situation de l’Eglise aujourd’hui, on en arrive à se demander combien de temps encore un Dieu saint se retiendra d’exécuter sa menace de vomir cette chose laodicéenne de sa bouche. Car s’il est un point sur lequel tous les prédicateurs s’accordent, c’est pour reconnaître que nous nous trouvons à l’âge de l’Eglise de Laodicée.

Alors que l’épée de Damoclès du rejet nous menace, nous, croyants, nous sommes (devenus) paresseux, dépourvus d’amour et négligents; nous aimons le luxe. Même si notre Dieu miséricordieux pardonne nos péchés, purifie notre iniquité et a compassion de notre ignorance, notre coeur tiède reste une abomination à ses yeux. Nous devons être bouillants ou froids, enflammés ou gelés, dévorants ou rejetés. Dieu déplore le manque de chaleur et le manque d’amour.

Christ reçoit encore maintenant ses blessures « dans la maison de ceux qui l’aiment  (Zacharie13 v. 6) ». Le Saint Livre du Dieu vivant souffre davantage à l’heure actuelle aux mains de ses partisans qu’à celles de ses adversaires.

Nous faisons preuve de laxisme dans l’utilisation des versets bibliques, de déséquilibre dans leur interprétation, et de paresse, presque d’impotence, pour nous approprier leur richesse incommensurable. Monsieur le prédicateur déploiera toute son éloquence dans ses sermons, avec une grande ferveur d’esprit, servant le Seigneur avec force et transpiration pour défendre l’inspiration de la Bible. Pourtant, ce même homme, après avoir repris son souffle, commencera, avec un parfait sang-froid, à rationaliser cette même Parole inspirée. Il prétendra que ses miracles sont périmés et il déclarera avec fermeté : « Ce texte n’est pas pour aujourd’hui ». Il en résulte que l’eau glacée de l’incrédulité du prédicateur vient doucher la foi bouillonnante du jeune croyant.

Seule l’Eglise peut « limiter le Saint d’Israël » et aujourd’hui, elle s’y emploie avec un art consommé. S’il existe des degrés dans la mort, alors le plus terrible que je connaisse, c’est celui de prêcher sur le Saint-Esprit sans l’onction du Saint-Esprit. Dans la prière, nous nous permettons l’impardonnable arrogance de réclamer que l’Esprit béni vienne avec sa grâce, mais sans ses dons !

A notre époque, le Saint-Esprit est limité et relégué dans un coin, même dans les milieux fondamentalistes. Nous disons que nous aspirons à l’accomplissement de Joël 2 et nous en avons besoin. Nous nous écrions : « Répands ton Esprit sur toute chair ! » et nous ajoutons cette recommandation intérieure : « Mais que nos jeunes filles ne prophétisent pas, et que nos jeunes gens n’aient pas de visions ! »

« Oh mon Dieu ! Si par notre incrédulité entretenue, et notre crépuscule théologique, notre impuissance spirituelle, nous avons attristé ton Saint-Esprit, et si nous continuons à l’attrister, alors, dans ta miséricorde, vomis-nous de ta bouche ! Si tu ne peux rien faire avec nous et par nous, alors, s’il-te-plait, Dieu, fait quelque chose sans nous ! Passe outre et prends un peuple qui ne te connaît pas encore ! Sauve-le, sanctifie-le et revêts-le du Saint-Esprit pour que son ministère manifeste des miracles ! Envoie-le « beau comme la lune, pur comme le soleil, mais terrible comme des troupes sous leurs bannières (Cantique 6 v. 10) » réveiller une église malade et bouleverser un monde plongé dans le péché ! »

Songez à ceci : Dieu n’a plus rien à donner à ce monde. Il a donné son Fils unique pour les pécheurs, Il a donné la Bible pour tous les hommes, Il a donné le Saint-Esprit pour convaincre le monde et équiper l’Eglise. Mais à quoi sert un carnet de chèques si l’on ne tire pas les chèques ? A quoi sert une réunion, même fondamentaliste, si le Seigneur vivant en est absent ?

Avec une pile de livres derrière nous et des notes dans la marge de notre Bible en guise d’accessoires, nous avons presque réussi à nous immuniser contre la vérité brûlante de l’immuable Parole de Dieu !

Je ne m’émerveille plus autant de la patience dont fait preuve le Seigneur envers les pécheurs au coeur de pierre de notre époque. Après tout, ne ferions-nous pas preuve de patience à l’égard d’un homme qui serait à la fois aveugle et sourd ? Cela correspond à l’état des pécheurs. Cependant, je m’émerveille de la patience du Seigneur envers l’Eglise assoupie, léthargique et égoïste ! Une Eglise prodigue dans un monde prodigue, voilà le véritable problème de Dieu.

Quels croyants en faillite, aveugles et prétentieux nous sommes ! Nous sommes nus et nous ne le savons pas. Nous sommes riches (nous n’avons jamais possédé autant de biens matériels), mais nous sommes pauvres (nous n’avons jamais eu moins d’onction) ! Nous n’avons besoin de rien, et pourtant nous manquons de presque tout ce que possédait l’Eglise apostolique. Peut-Il se tenir « au milieu de nous » alors que nous nous exhibons sans honte dans notre nudité spirituelle ?

Oui, nous avons besoin du feu ! Où est la puissance du Saint-Esprit qui foudroie les pécheurs et remplit les autels ? Aujourd’hui, nous semblons nous intéresser d’avantage à l’air conditionné dans les églises qu’à la qualité de nos prières. « Notre Dieu est aussi un feu dévorant (Hébreux 12 v. 29) ». Dieu et le feu sont inséparables ; c’est aussi vrai des hommes et du feu. Chacun de nous foule en cet instant un chemin de feu, le feu de l’enfer pour le pécheur, le feu du jugement pour le croyant ! Puisque l’Eglise a perdu le feu du Saint-Esprit, des millions d’êtres se dirigent vers le feu de l’enfer.

Le prophète Moïse a reçu son appel par le feu. Elie fit descendre le feu. Elisée alluma un feu. Michée annonça le feu, Jean-Baptiste s’écria : « Il vous baptisera du Saint-Esprit et de feu ». Jésus déclara : « Je suis venu jeter un feu sur la terre ». Si nous redoutions autant de manquer le baptême de feu que nous redoutons de manquer le baptême d’eau, nous aurions une église ardente et une autre Pentecôte. Le « vieil homme » peut résister au baptême d’eau, mais le baptême de feu le détruit, car Il « brûlera la paille dans un feu qui ne s’éteint point (Matthieu 3 v. 12) ». Tant que le feu ne vint pas les purifier, les disciples qui faisaient des miracles et qui contemplèrent la gloire de sa résurrection, ne purent prêcher à propos de la croix.

Par quelle autorité certains hommes prêchent-ils Dieu aujourd’hui, dans leur pays ou au-delà des mers, alors qu’ils n’ont pas fait l’expérience de la « chambre haute » ? Nous ne manquons pas de prédicateurs sur la prophétie, mais nous connaissons un manque navrant de prédicateurs prophétiques. Nous ne réclamons pas des hommes qui vont faire des prédictions spirituelles ou des pronostics à sensation. Il ne reste pas beaucoup de place pour la prédiction, car nous avons le Livre, et la pensée du Seigneur s’y trouve dévoilée. Mais nous avons besoin d’hommes qui proclament. Nul homme ne peut monopoliser le Saint-Esprit, mais le Saint-Esprit peut monopoliser des hommes. Les prophètes appartiennent à cette catégorie. On ne les attend pas, rien, ni personne ne les annonce, ni ne les présente – ils arrivent simplement. Ils sont envoyés, scellés et sensationnels. Jean-Baptiste « n’a fait aucun miracle », c’est-à-dire qu’une foule d’hommes abandonnés ne s’est pas jetée sur lui pour qu’il les guérisse ou qu’il les touche. Néanmoins, il réveilla une nation spirituellement morte !

Certains s’émerveillèrent devant nos évangélistes éhontés qui annoncent qu’ils viennent de connaître un merveilleux réveil, que des milliers de personnes se sont approchées de l’autel, puis, qui ajoutent, pour apaiser les fondamentalistes rigoristes: « Le tout sans désordre, sans agitation ? Le ministère torride de Wesley n’engendra-t-il pas des commotions ? L’Eglise d’Angleterre claqua toutes les portes à la face « d’un homme envoyé de Dieu et qui s’appelait Jean », Wesley. Toutefois, ces « Canuts religieux » n’arrêtèrent pas la vague de réveil du Saint-Esprit.

Wesley, cet homme béni, a quitté l’université d’Oxford après un « échec total » bien visible, pour reprendre ses termes (et ce, bien qu’il fut un érudit émérite, un zélateur ardent, un orateur éloquent), dans ses efforts pour conduire d’autres personnes à l’Agneau. Puis arriva le 24 mai 1738, jour où John Wesley naquit de l’Esprit à une réunion de prière; il fut plus tard rempli de l’Esprit. En l’espace de treize ans, cet homme baptisé de feu bouleversa trois royaumes. Savonarola ébranla Florence, au centre de l’Italie, au point que le visage du « moine fou » terrorisait les Florentins de cette époque, et qu’il de vint un objet de dérision pour les gens religieux.

Frères, à la lumière du « trône du jugement », mieux vaudrait vivre six mois avec un cœur volcanique, à dénoncer le péché chez les grands et les petits de ce monde, et à séparer notre nation de la puissance de Satan pour se tourner vers celle de Dieu (à l’instar de Jean-Baptiste), que mourir avec tous les honneurs ecclésiastiques et les diplômes théologiques, mais la risée de l’enfer et des nullités spirituelles. Brocarder les empereurs de l’alcool et maudire les politiciens corrompus ne nous attire pas de châtiments. Nous pouvons très bien agir ainsi et conserver notre tête et notre chaire. Les prophètes subirent le martyre parce qu’ils dénoncèrent les fausses religions en termes très clairs. Et, quand nous aussi, nous voyons des « religions mensongères » tromper les hommes dans la vie et nous voler des bien-aimés dans la mort, ou quand nous observons des prêtres les conduire en enfer, un crucifix en guise de bannière, nous devrions nous enflammer d’une sainte colère contre eux. Plus tard, peut-être, pour ouvrir la voie à une Réforme du vingtième siècle, brûlerons-nous sur des bûchers de martyrs.

« O Dieu, envoie-nous une prédication prophétique qui sonde les cœurs et qui brûle à vif ! Envoie-nous une race de prédicateurs-martyrs, des hommes avec un fardeau, courbés, ployés et brisés sous la vision du jugement imminent et du sort des impénitents dans un enfer sans fin ! »

Les prédicateurs rendent des chaires célèbres; les prophètes rendent des prisons célèbres. Que le Seigneur nous envoie des prophètes, des hommes effrayants qui parlent haut et fort et qui n’épargnent personne, qui répandent sur les nations des malheurs dictés par l’onction, des hommes trop bouillants pour se contenir, trop durs à entendre, trop impitoyables pour épargner. Nous sommes lassés de ces hommes aux vêtements élégants, aux discours mielleux, qui déversent des fleuves de paroles avec une seule goutte d’onction. Ils s’intéressent davantage à la compétition qu’à la consécration, à la promotion qu’à la prière. Ils confondent propagande et propagation, et se soucient davantage du bonheur de leur église que de sa sainteté !

Comparés à l’Eglise néo-testamentaire, combien nous sommes en-dessous des normes apostoliques ! Une doctrine solide a plongé la plupart des croyants dans un sommeil profond, car la lettre ne suffit pas. Elle doit prendre feu ! Pour »procurer la vie », l’Esprit doit venir s’ajouter à la lettre. Une prédication correcte, grammaticalement parfaite, et sans la moindre erreur d’interprétation peut s’avérer aussi insipide qu’une bouchée de sable. Pour dépouiller Rome et pour paralyser le communisme, nous avons besoin d’une Eglise baptisée de feu. Un buisson ardent conduisit Moïse; une Eglise en flammes attirera le monde, et du milieu d’elle, ils entendront la voix du Dieu vivant.

Source : sentinellenehemie.free.fr/ravenhillleonard10.html - Auteur : Leonard Ravenhill

 

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