La puissance d’en-haut

La puissance d’en-haut

Si l’âme n’est pas vivifiée par une force divine, toutes les cérémonies les plus grandioses du culte ne sont pour elle que les mouvements que le galvanisme imprime à un cadavre ».

« Vous recevrez la puissance du Saint-Esprit qui viendra sur vous (Actes 1 v. 8) ». « Si l’âme n’est pas vivifiée par une force divine, toutes les cérémonies les plus grandioses du culte ne sont pour elle que les mouvements que le galvanisme imprime à un cadavre ». Je cite cette parole d’un écrivain inconnu, parce qu’elle me fait entrer sans préambule dans mon sujet. Qu’est-ce qu’être vivifié ? Qu’est cette puissance dont nous avons besoin ? D’où procède-t-elle ? Je réponds en nommant l’Esprit de Dieu. Je crois au Saint-Esprit, comme s’exprime le symbole des apôtres.

Quelqu’un a fort bien dit encore :

« Que sont nos âmes sans la grâce ? Une branche morte, où la sève ne circule pas. Qu’est l’Église sans elle ? Un sol aussi aride et nu qu’un champ sur lequel ne tombe ni rosée ni pluie ».

On s’est beaucoup occupé dernièrement du Saint-Esprit, et des milliers ont étudié ce grand sujet. J’espère que nos recherches nous disposeront à demander une plus complète manifestation de sa puissance sur l’Église. Nous l’avons déshonoré, nous avons méconnu son amour et sa présence. Nous avons entendu parler de lui, sans avoir compris ses attributs, son œuvre et ses rapports avec nous. Je crains que pour bien des chrétiens de profession, son existence ne soit pas une réalité actuelle, ni qu’il ne leur soit connu comme l’une des trois personnes de la Trinité.

Le Saint-Esprit communique d’abord la vie, une vie spirituelle. Il la donne, et il la maintient. Là où n’est pas cette vie, il ne saurait, y avoir de puissance ; comme le dit Salomon : « Un chien vivant vaut mieux qu’un lion mort ». Mais quand l’Esprit a produit la vie, il ne la laisse pas défaillir et mourir, car il en entretient constamment la flamme. Il demeure avec nous et nous n’ignorons ni sa puissance, ni son action.

« C’est l’Esprit qui vivifie ; la chair ne sert de rien (Jean 6 v. 63) ». Ceci nous montre que la proclamation de l’Évangile est liée intimement avec l’action de l’Esprit ; si celui-ci ne l’accompagne pas de sa puissance, elle est vaine, et le langage persuasif de l’éloquence humaine n’est dans ce cas qu’un piège mortel. Le prophète pouvait prêcher aux os secs, mais le souffle d’en haut devait seul les animer (Ézéchiel 37 v. 9).

Les neuf dixièmes des chrétiens au moins ne pensent jamais à parler de Christ. S’ils voient un homme, peut-être un proche parent, marcher vers sa ruine rapidement, ils n’ont pas assez d’amour pour lui montrer qu’il est coupable et pour l’amener à Jésus. Il y a là certainement quelque chose de condamnable ; et cependant quand vous causez avec eux, vous voyez qu’ils ont foi : et vous ne pouvez dire qu’ils ne sont pas des enfants de Dieu ; ce qui leur manque c’est la puissance, c’est la liberté, c’est l’amour, que tout vrai disciple de Christ doit avoir. Un grand nombre pensent qu’il nous faudrait de nouveaux moyens, de nouvelles Églises, de nouvelles orgues, de nouveaux chœurs ; mais ce n’est point-là ce dont nous avons besoin de nos jours ! Il nous faut la vieille puissance que reçurent les apôtres ; si nous l’avions, nos Églises posséderaient une nouvelle vie. Il nous faut de nouveaux pasteurs, les mêmes vieux pasteurs puissamment renouvelés, et remplis de l’Esprit.

L’Église ne vainc pas le monde parce qu’elle ne sait pas se servir de « l’épée de l’Esprit ». Il en est qui essaient de combattre le démon avec leurs expériences ; le démon se soucie peu de cette arme-là ; et sort vainqueur de la lutte ; d’autres vont contre lui avec leurs théories et leurs idées favorites, mais ils ne remportent pas sur lui de victoires. Il nous faut tirer « l’épée de l’Esprit ; » elle seule perce plus profondément que tout le reste.

La cause de nos défaillances.

Nous lisons dans Jean 20 v. 22 : « Et quand il eut dit cela, il souffla sur eux et leur dit : recevez le Saint-Esprit ! ». Voyez maintenant dans Luc 24 v. 48 : « Voici je vais vous envoyer ce que mon Père vous a promis. En attendant, demeurez dans la ville de Jérusalem jusqu’à ce que vous soyez revêtus de la vertu d’en haut ».

Après avoir élevé sur ses disciples ses mains percées, il souffla sur eux et dit : « Recevez le Saint-Esprit ». Je n’ai pas le moindre doute qu’ils ne reçurent alors une mesure de l’Esprit, mais non une puissance semblable à celle qui leur fut donnée plus tard pour être rendus capables d’accomplir leur œuvre. Ce ne fut pas une plénitude ; et s’ils avaient ressemblé à un bon nombre d’entre nous, ils auraient dit : C’est assez maintenant ! Nous n’avons rien à attendre de plus ; mettons-nous à l’œuvre.

Quelques-uns croiraient perdre leur temps s’ils attendaient la puissance d’en haut. Ils vont et ils travaillent sans onction, sans aucune onction et sans la moindre puissance. Cependant après avoir soufflé l’Esprit sur ses disciples, le Sauveur leur dit d’attendre à Jérusalem la vertu du Saint-Esprit, qui allait descendre sur eux (Actes 1 v. 8). L’Esprit leur avait été déjà donné, autrement ils n’auraient pu croire, ils ne se seraient pas mis du côté de Dieu, et n’auraient pu supporter les moqueries et les dédains.

Mais voici ce que Jésus ajoute : « Vous recevrez la vertu du Saint-Esprit qui descendra sur vous, et vous me servirez de témoins, tant à Jérusalem que dans la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre ».

Ainsi le Saint-Esprit en nous est une chose, et le Saint-Esprit sur nous en est une autre. Mais si ces chrétiens s’en étaient allés prêcher ici et là sans posséder cette puissance dont nous parlons, croyez-vous que l’étonnante scène de la Pentecôte aurait eu lieu ? Ne pensez-vous pas que Pierre eût battu l’air en vain pendant que les Juifs auraient grincé des dents et se seraient moqués ?

Mais ils attendirent dix jours, à Jérusalem. Et quoi ! Dites-vous, pendant que le monde périt autour de moi, dois-je attendre ? Qu’est-ce que Dieu vous dit ? Qu’il est inutile de courir avant d’être envoyé, de travailler avant d’avoir la puissance. Un homme qui n’a pas cette onction du Saint-Esprit, s’il fait une œuvre, perd son temps après tout. Il ne perd rien en vérité s’il attend la vertu d’en haut. C’est le premier point de notre service d’attendre jusqu’à ce que nous recevions cette énergie divine qui nous rendra capables de devenir des témoins. Pensez-vous que les apôtres après la Pentecôte aient pu douter d’avoir reçu ce divin baptême ? Jamais ils n’en ont douté.

Quelqu’un met peut-être en question la possibilité de l’obtenir à cette heure même, et croit que l’Esprit n’est pas descendu depuis lors, et ne peut descendre avec un tel pouvoir. « Avec l’aide du Seigneur, je n’aurai pas de repos jusqu’à ce que je sois revêtu de la puissance d’en-haut ».

Si nous n’avions pas le Saint-Esprit, il vaudrait mieux fermer nos églises, en clouer les portes, mettre une croix noire au-dessus, et dire « Ô Dieu ! Aie pitié de nous ! ». Si vous, les pasteurs, vous ne possédez pas cet Esprit, ne prêchez pas ! Et vous, les auditeurs, restez chez vous. Je ne crois pas m’exprimer trop fortement en disant qu’une Église sans Esprit de Dieu est, dans un pays, plutôt une malédiction qu’une bénédiction. Si vous n’avez pas l’Esprit de Dieu, vous qui travaillez dans l’œuvre, souvenez-vous que vous tenez la place d’un autre ; vous êtes un arbre planté là où un arbre productif pourrait croître. L’œuvre du Maître est une chose sérieuse ; il faut pour la faire le Saint-Esprit, ou elle n’est rien, et pire que rien.
La mort et la condamnation pèsent sur une Église qui ne soupire pas après l’Esprit, qui ne crie pas, qui ne gémit pas jusqu’à ce qu’il descende au milieu d’elle avec puissance. Il est sur la terre, et n’est plus remonté au ciel depuis la Pentecôte. Souvent il est attristé et contristé, car il est jaloux et sensitif, et c’est contre lui que peut se commettre le péché irrémissible. C’est pourquoi, soyons très attachés à lui ; marchons humblement devant lui, recherchons-le avec ardeur, et soyons décidés à ne rien garder volontairement qui puisse l’empêcher de demeurer en nous à jamais.

Charles Spurgeon

L'œuvre de l’Esprit.

Il nous reprend aussi, afin de nous élever plus haut dans la sanctification. « Il convaincra le monde de péché » est-il écrit. Mais une certaine classe de gens n’aime pas cette œuvre de l’Esprit. Savez-vous pourquoi ? Parce qu’il les convainc de péché, ce dont ils ne se soucient pas. Ce qu’ils désirent, c’est qu’on les console et qu’on leur dise des choses agréables pour les laisser vivre tranquilles. Ils veulent qu’on leur prêche la paix quand la guerre est, aux portes, que tout va aller au mieux, que le monde ira s’améliorant, que la lumière luit quand les ténèbres s’épaississent. Les hommes se croient plus excellents que leurs pères, et cela leur plaît, car la nature humaine est remplie d’orgueil : « Mon père était un vieux puritain trop strict », disent-ils ; les gens étaient alors trop rigides. Nous sommes devenus plus larges qu’eux ; ils ne voyageaient pas le dimanche, mais nous croyons pouvoir le faire et fouler aux pieds les lois de Dieu.

Voilà le langage que plusieurs aiment, et des prédicateurs s’y conforment. Quand vous leur parlez fidèlement, selon l’Écriture, et que l’Esprit leur applique des paroles sévères, ils disent : « Je n’ai pas de goût pour ce genre-là ! Je ne reviendrai plus ». Quelquefois ils s’en vont avant la fin du sermon, parce qu’ils n’aiment pas ce que vous dites. Mais quand le Saint-Esprit est à l’œuvre, il convainc les hommes de péché, de justice et de jugement : — non parce qu’ils sont menteurs, voleurs, ivrognes ou meurtriers — mais « parce qu’ils n’ont pas cru en Moi : » dit Jésus. Voilà le vrai péché !

Qu’est-ce que le succès ?

L’Évangile n’a pas perdu sa puissance ; il en a tout autant aujourd’hui qu’il n’en eut jamais. Nous n’avons pas besoin de doctrine nouvelle c’est toujours le vieil Évangile que la vieille puissance du Saint-Esprit accompagne. Si les Églises voulaient seulement confesser leurs infidélités et y renoncer, si elles élevaient leur profession au lieu d’en rabaisser le niveau et priaient pour obtenir une vie spirituelle plus sainte, alors la crainte du Seigneur saisirait tous ceux qui nous entourent. Quand Jacob tourna sa face vers Béthel et détruisit tous les dieux des étrangers ; la terreur de Dieu tomba sur tous ceux qui demeuraient là (Genèse 35 v. 3). De même lorsque les chrétiens se tournent vers le Seigneur, et cessent d’attrister le Saint-Esprit afin qu’il puisse accomplir son œuvre, nous avons, des conversions continuellement, et des âmes sont amenées à Christ chaque jour.

Qu’il est affligeant le spectacle désolé qu’offre la chrétienté ! Il y a si peu de vie spirituelle : et de puissance spirituelle ! Un si grand nombre ne désirent pas même la puissance de l’Esprit dont nous parlons. Ils aspirent à posséder une puissance intellectuelle, à avoir dans leurs lieux de culte des chœurs qui « attirent », quelque prédicateur distingué qui « attire », sans prendre souci de sauver les âmes. Pour eux ceci n’est pas la question ! Ils cherchent à remplir les bancs d’auditeurs, à faire venir la bonne société, les gens comme il faut du monde ; des personnes qu’on rencontre un soir au théâtre et le lendemain à l’opéra. Ils n’aiment pas les réunions de prières, ils les détestent même. Si le pasteur leur fait des conférences ou des sermons, cela leur suffit.

Paul déclare que ce rocher était Christ (2 Corinthiens 10 v. 4) ; il représentait Christ. Dieu avait dit : « Je me tiendrai sur le rocher » ; et dès que Moïse eut frappé le rocher, l’eau en jaillit. Cette eau était un emblème du Saint-Esprit ; elle coula à travers le camp ; et le peuple s’y abreuva. L’eau purifie, elle fertilise elle rafraîchit ; elle fut abondante et gratuitement donnée. L’esprit aussi purifie, fertilise, rafraîchit et ranime. Il fut donné gratuitement après que le Christ eut été frappé et glorifié.

Le feu est encore un emblème de ce même Esprit. Il purifie, il éclaire, il sonde. Nous parlons de sonder nos cœurs, mais nous ne pouvons le faire nous-mêmes ; il faut que Dieu opère cette œuvre. Oh ! Qu’il apporte à la lumière les choses cachées, secrètes, celles qui s’amassent au fond de notre conscience !
Le vent est un autre emblème. Il est indépendant, puissant, ses effets sont sensibles ; il est vivifiant et semblable au Saint-Esprit, qui est vraiment vivifiant quand il descend sur les membres découragés d’une Église !

La pluie et la rosée sont encore d’autres emblèmes de L’Esprit ; elles sont fertilisantes, rafraîchissantes, abondantes. Et la colombe si douce aussi, qui est plus doux qu’elle ? L’agneau est doux, innocent, il se laisse tuer ; il est un emblème de Christ. La Bible nous parle pourtant de la colère de Dieu et de la colère de l’Agneau ; mais nulle part elle ne dit que le Saint-Esprit puisse se mettre en colère. Cet esprit est tendre, innocent, aimable, et c’est lui qui veut prendre possession de nos cœurs. Il vient à nous comme une voix, et c’est ici un autre emblème, une voix qui parle, guide, reprend, enseigne. Il est le sceau qui marque sur nous son empreinte sûre pour montrer que nous appartenons au Seigneur.

Puissions-nous le connaître dans toute la plénitude de ses richesses et de ses bénédictions ! C’est ma prière pour moi-même et pour vous... Prenons garde à ces mots du grand apôtre : « Ma parole et ma prédication n’ont point consisté dans des discours persuasifs de la sagesse humaine, mais dans une démonstration d’esprit et de puissance ; afin que votre foi fût fondée, non sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu (1 Corinthiens 2 v. 4 et 5) ».

 Source : « La puissance d’en-haut » - Auteur : Dwight Moody

 

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