L’école de Christ.5

L’école de Christ.5

La lumière de la vie - Sommes-nous intéressés par la vérité, dans l’espoir d’augmenter notre connaissance et notre information au sujet des choses spirituelles, ou existe-t-il en nous un profond désir d’être dans le plan divin ?

« Et voici, la gloire du Dieu d'Israël s'avançait de l'orient. Sa voix était pareille au bruit des grandes eaux, et la terre resplendissait de sa gloire...  La gloire de l'Éternel entra dans la maison par la porte qui était du côté de l'orient. Alors, l'esprit m'enleva et me transporta dans le parvis intérieur. Et voici, la gloire de l'Éternel remplissait la maison » (Ézéchiel 43 v. 2 ; 4 et 5).

« Il me conduisit vers la porte du nord, devant la maison. Je regardai et voici, la gloire de l’Éternel remplissait la maison de l’Éternel. Et je tombai face contre terre » (Ézéchiel 44 v. 4) : « Il me ramena vers la porte de la maison. Et voici, de l’eau sortait sous le seuil de la maison, à l’est, car la maison était orientée vers l’est ; l’eau descendait sous le côté droit de la maison, au sud de l’autel » (Ézéchiel 47 v. 1) : « En elle (la Parole) était la vie, et la vie était la lumière des hommes » (Jean 1 v. 4).

« Je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie » (Jean 8 v. 12) : « En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu » (Jean 3 v. 3).

« Quelques Grecs s’adressèrent à Philippe et lui dirent avec instance : Seigneur, nous voudrions voir Jésus. Philippe alla le dire à André, puis André et Philippe le dirent à Jésus. Jésus leur répondit : L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié. En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul ; mais, s’il meurt, il porte beaucoup de fruit » (Jean 12 v. 20 à 24).

« Je suis venu comme une lumière dans le monde, afin que celui qui croit en moi ne reste pas dans les ténèbres » (Jean 12 v. 46).

« … pour ceux dont le dieu de ce siècle a aveuglé l’intelligence incrédule, afin qu’ils ne voient pas briller la splendeur de l’Évangile de la gloire de Christ, qui est l’image de Dieu » (2 Corinthiens 4 v. 4).

« Que le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père de gloire, vous donne un esprit de sagesse et de révélation, dans sa connaissance, et qu’il illumine les yeux de votre cœur, pour que vous sachiez quelle est l’espérance qui s’attache à son appel, quelle est la richesse de la gloire de son héritage qu’il réserve aux saints, et quelle est envers nous qui croyons l’infinie grandeur de sa puissance, conformément à l’efficacité de sa force » (Éphésiens 1 v. 17 à 19).

La lumière de la vie. Avant d’aller plus loin sur ce sujet, j’aimerais que nous nous demandions si honnêtement, et du fond du cœur, nous nous sentons profondément concernés par le plan de Dieu ? Et brûlons-nous de le découvrir et d’y entrer pleinement ? Quelle est notre priorité ?

Sommes-nous intéressés par la vérité, dans l’espoir d’augmenter notre connaissance et notre information au sujet des choses spirituelles, ou existe-t-il en nous un profond désir d’être dans le plan divin ? Sommes-nous préparés à nous engager avec le Seigneur sur cette question, et à faire une transaction, par laquelle nous comprenons et acceptons qu’il sera toujours tout suffisant pour nous. Qu’il est notre seule sécurité, dans le cadre de ce plan, même si le prix à payer est élevé ?

En tant que peuple de Dieu, sommes-nous prêts à faire une pause, à affronter cette réalité et à se mettre en accord avec l’objectif divin ? Certains en sont déjà là, certes, mais il est fort probable que d’autres en aient pris à leur aise. C’est-à-dire, qu’ils sont chrétiens, qu’ils appartiennent au Seigneur, qu’ils sont sauvés, qu’ils mettent leur foi en Christ, qu’ils fréquentent des institutions chrétiennes depuis bien longtemps. C’est à eux que s’adresse cet appel. Cette phrase revient souvent dans la Parole : « Conformément à son plan éternel, qu’il avait prévu en Christ Jésus, dès avant la fondation du monde ! »

Cette déclaration est-elle toujours fixée devant nos yeux à l’horizon de notre avenir, ou est-ce quelque chose de flou et lointain ? Insistons là-dessus, car il nous faut une base solide sur laquelle Dieu pourra travailler. Si c’est la position que nous adoptons, alors nous pourrons avancer, et la révélation de ce plan et de son mode d’emploi apparaîtra clairement. Dans le cas contraire, la suite ne vous sera d’aucun profit.

Le plan de Dieu.

Qu’en est-il ? Il viendra un temps où Dieu aura à sa disposition un vase dans et au travers duquel sa gloire rayonnera et brillera dans l’univers. Prenons le cas de la nouvelle Jérusalem descendue du ciel, réfléchissant la gloire de Dieu et sa lumière, comme une pierre infiniment précieuse, la pierre de jaspe, transparente comme le cristal : « revêtue de la gloire de Dieu ! » Voici la finalité que Dieu a pour son peuple : faire partie de son univers d’intelligence spirituelle, de la même manière que le soleil appartient à l’univers ; faire marcher les nations dans cette lumière ; nul besoin de soleil, ni de lune, car la nuit n’existera pas.

Cela veut dire que Dieu désire simplement avoir un peuple rempli de lumière : « la lumière de la connaissance de la gloire de Dieu à la face de Jésus-Christ » (2 Corinthiens 4 v. 6). Notre objectif se situe là, et Dieu commence à agir dans ce but dès que l’un de ses enfants naît d’en haut. Cette nouvelle naissance dissipe les ténèbres et fait éclater la lumière.

Tout au long de notre chemin à l’école de Christ, le Saint-Esprit s’est engagé à nous conduire de plus en plus dans la lumière de la connaissance de la gloire de Dieu à la face de Jésus-Christ ; ce qui rendra vraie, pour nous, cette parole de Proverbes 4 v. 18 : « Le sentier du juste est comme une lumière resplendissante, dont l’éclat va croissant jusqu’au milieu du jour (le jour parfait) ».

Beaucoup de gens ont cru (ils ont été déçus) en lisant ce passage, que les choses seraient de plus en plus faciles, de plus en plus claires et limpides, une marche de plus en plus gaie. Mais cela ne fonctionne pas comme cela. Ce n’est pas le cas des circonstances et des conditions extérieures des chrétiens partout et toujours. Pour eux, le chemin n’est pas de plus en plus clair extérieurement.

Mais lorsque nous avançons sous la direction de l’Esprit, nous pouvons dire haut et fort, que sur notre chemin intérieur, la lumière grandit, le sentier s’éclaire et que nous voyons de plus en plus distinctement. Ce, jusqu’au point où il n’y a plus de ténèbres du tout, plus aucune ombre, plus aucune brume, mais où tout est lumière, une lumière pure et parfaite : « Nous voyons alors, non plus comme au travers d’un miroir trouble, mais face à face, et nous nous connaissons comme nous avons toujours été connus. C’est le plan qui nous est destiné ! »

Mais ce cheminement passe par une crise et par un processus dans chaque vie spirituelle, il aboutit au sommet glorieux et extraordinaire de l’enlèvement.

Dans Ézéchiel, nous avons lu, au sujet de la gloire de l’Éternel qui vient et remplit la maison, et nous avons précédemment vu que le Seigneur Jésus est cette maison. Il est le grand Béthel de Dieu, au-dessus duquel les anges montent et descendent, là où Dieu habite et parle (le lieu de l’oracle), et en qui réside l’autorité divine, la Parole incarnée. Il est la maison, et la gloire de Dieu repose sur lui, la lumière de Dieu est en lui.

La gloire de la « Shékina ».

Revenons en arrière, au tabernacle ancien où résidait la gloire de la « Shékina ». Nous pouvons noter que cette lumière, cette gloire qui reliait le ciel et la terre comme une échelle, était visible dans le lieu très saint. Nous savons également que dans le saint des saints, toutes choses étaient cachées derrière des rideaux, rien ne filtrait si ce n’était un peu de lumière naturelle. Ainsi séparé de la « Shékina », le lieu aurait été noir et sombre, mais là où se tenait la gloire, le lieu était rempli de lumière, une lumière divine et céleste.

Ce lieu très saint manifeste la vie intérieure du Seigneur Jésus, son Esprit où Dieu habitait, la lumière venant d’en haut, la lumière de la nature de Dieu en lui. Son esprit est le lieu très saint, au cœur de la maison de Dieu. C’est là, dans le saint des saints, où résidait la lumière de la gloire, que Dieu a dit qu’il communierait avec son peuple par l’intermédiaire de leur représentant : « Je te rencontrerai (communierai avec toi) au-dessus du propitiatoire (siège de la miséricorde) entre les chérubins » (Exode 25 v. 22).

« J’entrerai en communion avec toi ». Quel mot merveilleux, rien de dur, rien de terrible, ni rien qui inspire de la crainte. Dans la communion, Dieu parle et se fait connaître. C’est le lieu du partage, le lieu du dialogue, le siège de la grâce et de la miséricorde, le Seigneur Jésus lui-même. Il a été manifesté par Dieu pour être un propitiatoire (Romains 3 v. 25), et en lui, Dieu communie avec son peuple ; en lui, Dieu parle à son peuple et avec son peuple. Il faut souligner en lui ; car il n’existe aucune communion avec Dieu, aucune communication, aucune parole à écouter, aucune rencontre, excepté en Christ.

C’est là précisément que se situe le point de non-retour, de destruction et de mort pour l’homme naturel et psychique. D’où les très sérieux avertissements donnés au sacrificateur avant de pénétrer dans ce lieu, afin qu’il ne meure pas. Il devait donc se revêtir du bon équipement, qui symbolise l’homme naturel, devant être entièrement recouvert par un autre homme venu du ciel, revêtu, lui, des vêtements de la justice.

Pour comprendre comment cela fonctionne concrètement, revenons dans le Nouveau Testament, et considérons l’histoire de Saul de Tarse sur le chemin de Damas : « … vers midi, tout à coup, une grande lumière, venant du ciel, brilla comme un éclair autour de moi… Je tombai par terre, et j'entendis une voix qui me disait : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? » (Actes 22 v. 6 et 7).

Rappelons-nous comment ils le relevèrent et le conduisirent dans une ville parce qu’il était aveugle. Par la grâce de Dieu, il ne le fut que pendant trois jours et trois nuits. Puis Dieu commanda à Ananias d’aller visiter cet homme aveugle et celui-ci lui dit :

« Jésus qui t’est apparu sur le chemin d’où tu venais, m’a envoyé pour que tu retrouves l’usage de la vue » (Actes 9 v. 17). Sans cela, Saul serait resté aveugle jusqu’à la fin de sa vie. Ainsi, lorsqu’un homme charnel rencontre la gloire de Dieu dans un face à face avec Jésus, il est détruit. L’homme naturel ne peut supporter la présence d’une telle lumière, c’est la mort assurée.

Dans Jean 8, l’expression « la lumière de la vie » s’élève contre les ténèbres de la mort, car en Jésus-Christ, l’homme naturel ou psychique, est considéré comme complètement écarté et sa présence n’a plus de raison d’être.

Pas de place pour l’homme naturel.

L’homme naturel (ou charnel ou psychique) ne peut venir à la lumière, ni entrer dans le plan parfait de Dieu, et il peut encore moins supporter la gloire de sa maison. Il n’a pas le pouvoir de devenir ce vase par lequel Dieu va manifester sa gloire à l’univers. L’homme naturel (ou psychique) ne peut donc entrer dans cette présence, c’est pourquoi lorsque l’on parle de l’homme naturel, on ne se réfère pas seulement à celui qui n’est pas sauvé, qui n’est jamais venu à Jésus, mais surtout aux chrétiens que Dieu a reconnus comme étant encore séparés de lui.

Dans son épître, l’apôtre Paul a été obligé de parler très clairement aux chrétiens de Corinthe. Ces derniers étaient convertis, nés de nouveau, mais ils étaient séduits par la sagesse et la puissance de ce monde. Une sagesse humaine, basée sur la compréhension, le raisonnement, la mentalité et la philosophie de ce monde.

En fait, ils en étaient arrivés à ce que l’homme naturel soit à la base des choses divines et spirituelles. Paul leur écrivit à ce sujet : « L’homme naturel (psychique = dirigé par l’âme) ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu, parce que c’est spirituellement qu’on en juge » (1 Corinthiens 2 v. 14). L’homme de « psyché », c’est l’homme naturel ; et s'il y a bien une discipline nauséabonde aujourd’hui qui est en plein développement dans l’Église, c’est bien la psychologie chrétienne, la science de l’âme, de la pensée humaine.

Paraphrasons maintenant 1 Corinthiens 2 v. 14 : « La science de la pensée est incapable de recevoir les choses de l’Esprit de Dieu, mais elle ne peut les connaître. Cet homme naturel est très intelligent, pertinent, très bien formé, avec des talents portés à leur paroxysme de développement, cependant cet homme est hors de course quand il en vient à connaître les choses de Dieu : Il n’en est pas capable, il est en dehors du coup ! »

Quand se produit le premier flash de la connaissance de Dieu, il se passe un miracle dans lequel les yeux aveugles, qui n’ont jamais vu, retrouvent la vue lorsque la lumière de la révélation jaillit. C’est pourquoi, il est dit : « … ce ne sont pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais c'est mon Père qui est dans les cieux » (Matthieu 16 v. 17).

Découverte extraordinaire, qu’est chaque flash de lumière qui conduit à ce jaillissement ultime de la révélation de la gloire de Dieu, en nous et au travers de nous. Cette partie de lumière est en Christ Jésus et n’a pu se produire qu’en lui, sachant que l’homme naturel a été définitivement écarté au profit d’un homme nouveau, amené progressivement à l’existence avec un nouvel ensemble de facultés spirituelles.

Ainsi à Nicodème, pur produit de l’école biblique de cette époque, Jésus dit : « si un homme ne naît de nouveau (d’en haut), il ne peut voir le royaume de Dieu » (Jean 3 v. 3). En résumé, même pour connaître les premières lettres de l’alphabet divin, nous devons être en Christ. Et tout ce qui suivra sera une question d’être en Christ, et de savoir exactement ce qu’est être en Christ.

Comment recevoir la lumière de la vie ?

La crise.

Quel est le chemin vers Christ, ou comment recevoir la lumière de la vie ? Pour cela il nous faut la vie. Cette lumière est le produit de la vie. Toute véritable lumière émanant de Dieu est une lumière vive, une lumière de vie qui est un produit de la vie. Ce n’est ni une lumière théorique, ni un éclaircissement doctrinal. Deux choses apparaissent clairement dans l’Évangile de Jean : « Christ en nous, et nous en Christ ! »

Le Seigneur nous en a donné une très belle illustration dans Jean chapitre 12 : La vie habite dans ce grain de blé, mais ce n’est qu’une petite semence. Comment faire alors, si nous voulons que la vie enfermée dans ce simple petit grain se répande dans une masse de semences, en assez grand nombre pour recouvrir toute la terre. Le Seigneur nous dit : « Qu’il tombe en terre et qu’il meure. Que toute la terre le recouvre et qu’il soit dans le noir le plus complet ! »

Que se passe-t-il alors ? Le grain commence à se désintégrer, à changer de forme et à laisser agir la vie qui est emprisonnée en lui. Une petite pousse se forme ensuite, puis traverse l’épaisseur de terre au-dessus d’elle et devient avec le temps, un épi, de plus en plus lourd et plein de grains de blé.

C’est ainsi qu’à l’intérieur de ces grains, la vie contenue dans la première semence s’est propagée dans tous les autres grains. Quand nous semons 100 grains, nous en récoltons 10.000, et ainsi de suite. Et si nous pouvions observer au microscope chacune de ces milliers de semences, nous verrions la vie jaillir de partout, cette vie du grain d’origine qui se reproduit dans chacun. C’est la réponse.

Comment cette vie, cette lumière de la vie, pénètre-t-elle en nous ? Jésus nous dit que la mort est nécessaire, une mort en nous-même, une mort à notre propre vie, une mort de renoncement à une vie sans lui. Nous devons descendre avec lui dans la mort et là, par l’action de l’Esprit de Dieu, en union avec Christ, une transmission de cette vie va se faire en nous. C’est Jésus qui vient se manifester en nous.

Plus que jamais, nous devons arrêter de vivre une vie séparée de lui, en cherchant à retenir ou à nous attacher à notre vie propre et à nos fausses sécurités. C’est ainsi que va commencer une crise par laquelle il nous faudra passer tôt ou tard.

Certains vont dire : « Mais, je n’ai jamais vécu une telle crise ». Peut-être appartenez-vous au Seigneur depuis votre enfance ? Mais allez-vous de l’avant dans une révélation croissante et totale du Seigneur Jésus ? Est-ce que « le ciel est ouvert » au-dessus de vous ? Êtes-vous émerveillé de la plénitude de la révélation du Christ pour vous et en vous ?

Si la réponse est clairement non, cela ne veut pas dire que vous n’appartenez pas à Jésus, mais que le fondement inaltérable du « ciel ouvert » doit être la tombe pour vous. C’est-à-dire une crise dans laquelle nous en arrivons à être au bout de nous-même et de notre vie égoïste, une crise dans laquelle nous expérimentons une identification avec Christ dans sa mort : « non pas pour nos péchés, mais pour une mort à nous-même ! »

Notre « ciel ouvert » dépend de cela. Il s’agit d’une crise qui est le chemin pour beaucoup d’enfants du Seigneur. Ils connaissent Jésus-Christ, et ils sont sauvés, mais un temps est venu où le Seigneur, lumière de la vie, leur a montré que, non seulement il était mort pour porter leurs péchés dans son corps sur la croix ; mais qu’il les représentait lui-même dans la globalité de leur vieille nature, pour la mettre à mort.

Beaucoup, après des années de vie chrétienne, en sont arrivés à cette surprenante et extraordinaire crise d’identification avec Christ. En tant qu’hommes et femmes, appartenant à la race humaine. Non seulement comme pécheurs, mais aussi comme appartenant au christianisme ; des hommes, non pas irrégénérés, mais des chrétiens charnels, comme les Corinthiens, avec tout ce que notre vie naturelle implique.

Beaucoup sont passés par cette crise, et à partir de là, tout s’est déroulé à une échelle bien plus vaste qu’auparavant dans leur vie chrétienne : le ciel s’est ouvert, la vision s’est élargie et la lumière de la vie s’est manifestée dans une dimension bien plus grande. Comment cela peut-il se produire ? Si nous n’avons jamais connu cette crise, demandons-la au Seigneur, comme un contrat que nous passerions avec lui. Mais nous allons aller au-devant de problèmes, car cet homme naturel a du mal à mourir, il s’accroche avec ténacité et il n’aime pas être laissé pour compte.

Considérons ce grain de blé lorsqu’il est tombé en terre, et regardons ce qui lui arrive. Est-ce quelque chose de plaisant ? Que se produit-il ? Le grain perd son identité et nous ne le reconnaissons plus. Est-ce bien le grain de blé que nous avons mis en terre ? Alors que maintenant, il est laid, en morceaux, ayant perdu toute sa cohérence. C’est bien ce que produit la mort, la mort en Christ, qui fait son effet en nous, qui brise notre propre vie naturelle, la met en pièces, l’éparpille et lui ôte toute sa beauté.

Et nous commençons alors à découvrir qu’il n’existe plus rien en nous que la corruption, et nous perdons ainsi toute notre belle apparence humaine et charnelle. Voilà ce qui se passe. Romains 6 v. 8 dit : « si nous sommes morts avec Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui ». Nous allons recevoir une autre vie que nous allons partager avec lui. Une nouvelle forme de vie spirituelle nous sera donnée, pas la nôtre, la sienne.

Cette crise va nous dévaster de l’intérieur, et c’est ainsi que la beauté et les bonnes choses que nous pensions posséder vont se détruire peu à peu. Nous découvrirons alors que nous étions bien plus corrompus que nous le pensions.

Nous allons même en arriver à pleurer sur notre « moi » et sur notre vie. Et comme Paul, nous dirons : « Ce qui est bon, je le sais, n'habite pas en moi, c'est-à-dire dans ma chair : j'ai la volonté, mais non le pouvoir de faire le bien. Car je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux pas » (Romains 7 v. 19).

Nous en arriverons aussi à nous dire que la bénédiction, la meilleure chose qui puisse nous arriver, c’est de mourir. Et Dieu pourra alors nous dire : « C’est exactement là où je voulais te faire venir, car je ne puis me glorifier dans cette corruption ! », car « il faut que ce corps corruptible revête l'incorruptibilité » (1 Corinthiens 15 v. 53).

Cette incorruptibilité est le germe de la vie divine qui est transmise de Christ vers nous ; pour la semence qui soumet sa propre vie afin de recevoir la vie de Dieu. Dieu ne va jamais glorifier notre humanité, ni la soigner, il va nous rendre semblables au corps glorieux de Christ. Donc l’important, au stade où nous en sommes, c’est de comprendre qu’il doit y avoir une crise dans notre vie, crise venant de Dieu, si nous voulons en arriver à la gloire qui est l’objectif final de Dieu, notre Père.

Le processus de métamorphose.

Ensuite vient le processus et une progression étape par étape. Jésus a dit : « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour et qu’il me suive » (Matthieu 16 v. 24).

Considérer la croix pour y entrer une fois pour toutes, c’est une réalité, comme dans cette crise dont nous parlions précédemment : « Seigneur, j’accepte une fois pour toutes ce que la croix signifie pour moi ! » Mais nous allons découvrir, jour après jour, qu’après cette crise intérieure, nous aurons à accepter et à adhérer à cette croix qui œuvrera dans les afflictions et les souffrances, que Dieu permet pour son peuple.

Dans sa souveraineté, Dieu peut nous placer dans des situations difficiles : un foyer éprouvant, un travail pesant, une épreuve physique ou encore une relation difficile. Ceci est l’œuvre extérieure de la croix, au sein de notre expérience personnelle, afin d’ouvrir une voie au Seigneur et lui élargir notre espace. C’est une voie pour sa patience, pour l’endurance et pour l’amour de Christ, un chemin ouvert pour lui.

Alors, nous n’aurons plus à nous mettre à genoux chaque matin en disant : « Oh, Seigneur, sors-moi de cette situation, de ce foyer, de ce travail, tire-moi, je te prie de cette difficulté ! » Mais nous dirons plutôt : « Seigneur, si c’est l’expression de la croix pour moi aujourd’hui, je l’accepte de bon cœur ! » En affrontant ainsi la situation, nous trouverons la force, la victoire et la coopération du Seigneur par son Esprit. Nous porterons ainsi du fruit et nous ne serons plus stériles.

C’est dans ce sens que Jésus parlait de porter sa croix chaque jour : « celui qui ne porte pas sa croix et qui ne me suit pas, ne peut être mon disciple » (Luc 14 v. 27). La compréhension et la prise en compte de cette difficulté, quelle qu’elle soit, jour après jour, est le moyen par lequel nous sommes en train d’apprendre Christ.

C’est le processus de découverte de la lumière, la lumière de la vie, qui va nous permettre de voir et d’entrer dans la plénitude.

Mais nous ne pourrons jamais voir et connaître ce processus en dehors de la croix, elle doit nettoyer le terrain de notre vie naturelle. Le Seigneur sait bien ce que nous serions capables de faire, s’il nous ôtait cette croix chaque jour, et ce que nous ferions ne serait pas pour notre bien. Il le fait au contraire pour en finir définitivement avec la domination de notre vie charnelle.

Nous pouvons facilement voir lorsqu’un chrétien commence à se sortir par lui-même de son épreuve, à la façon dont il se débarrasse de son pesant fardeau. Il monte sur ses grands chevaux, nous regarde de haut, en nous disant que nous avons tort et qu’il a raison. Il sait mieux que les autres, et l’orgueil, la prétention, la suffisance reprennent le dessus.

Qu’en est-il de Paul ? On le considère généralement comme un géant spirituel à côté duquel nous nous sentons souvent comme de petites marionnettes. Cependant, Paul, tout géant de la foi qu’il était, a confessé humblement que le Seigneur permettait à un messager de Satan de le gifler, une exécution pour sa chair, afin qu’il ne s’élève pas au-delà de toute mesure : « Et pour que je ne sois pas enflé d'orgueil, à cause de l'excellence de ces révélations, il m'a été mis une écharde dans la chair, un ange de Satan pour me souffleter et m'empêcher de m'enorgueillir » (2 Corinthiens 12 v. 7).

Ainsi, le « géant spirituel » aurait pu aussi s’enfler d’orgueil, si le Seigneur n’avait pas pris certaines précautions. Et ce, afin de maintenir la voie ouverte à cette grande révélation qui grandissait et grandissait encore, le Seigneur dit : « Paul, je dois te maintenir en bas, je dois te limiter, t’affaiblir : c’est le seul moyen, car dès que tu commenceras à t’élever, Paul, tu vas restreindre la lumière et corrompre la révélation par ta vieille nature ! »

La lumière de vie, c’est la vie de Christ. C’est pourquoi l’Apôtre dit : « … portant toujours avec nous dans notre corps la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre corps » (1 Corinthiens 4 v. 10).

Notre plus grand besoin, c’est sa vie. Et avec sa vie vient la lumière, la lumière de la vie. Il n’y a donc aucune autre véritable lumière divine, que celle qui vient de sa vie en nous ; et c’est la mort agissant en nous qui ouvre tout grand le chemin pour l’écoulement de sa vie en nous.

Le but de Dieu est la lumière, la gloire et la plénitude à venir. La mesure de lumière et de gloire sera la mesure de Christ ; et la mesure de Christ dépendra entièrement de l’espace que le Seigneur va pouvoir trouver en nous, cet espace que nous laisserons pour lui faire de la place. Et pour cela nous devrons en arriver à un abandon total de notre propre vie… et cela prend toute une vie.

Mais béni soit Dieu, la gloire ultime apparaîtra quand il viendra pour être glorifié et pour s’émerveiller de tous ceux qui croiront, étonnés, émerveillés par la gloire de Dieu. Qu’une partie de la lumière de cette gloire tombe sur nos cœurs, afin de nous encourager et nous réconforter sur ce chemin.

Qu’elle fortifie nos cœurs à continuer d’avancer dans la connaissance de son Fils, à cause de son nom.

 

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