L’école de Christ.1
Le fondement de l’éducation spirituelle - On peut être certain que beaucoup d’entre nous vont rapidement discerner ce qui est le point faible de la grande majorité des chrétiens aujourd’hui : une vague imitation de Jésus qui ne mène nulle part.
« Prenez mon joug sur vous et apprenez de moi (recevez mes instructions) » (Matthieu 11 v. 29). « Mais vous, ce n’est pas ainsi que vous avez appris Christ… » (Éphésiens 4 v. 20). Le fait d’enlever un seul mot à une phrase peut faire toute la différence, et donner un autre sens à ce qui a été dit. C’est pourquoi Jésus, lorsqu’il était encore sur terre, n’a pas pu se présenter de manière objective, car le temps de l’intimité avec lui n’était pas encore arrivé, mais il a dû plutôt dire à ses disciples : « Apprenez de moi ».
Quand le temps de l’intimité subjective est venu, le Saint-Esprit a conduit l’apôtre Paul à ôter le « de », et à dire ainsi : « Apprends Christ ! » On peut être certain que beaucoup d’entre nous vont rapidement discerner ce qui est le point faible de la grande majorité des chrétiens aujourd’hui : une vague imitation de Jésus qui ne mène nulle part, au lieu d’un apprentissage personnel et subjectif de Jésus qui mène très loin.
En conséquence, il nous faut absolument entrer à l’École de Christ, celle suivie par les « douze », qu’il avait choisis « pour les avoir avec lui et pour les envoyer prêcher » (Marc 3 v. 14).
Premièrement, ceux-ci étaient appelés disciples, ce qui veut dire qu’ils se sont mis sous une discipline. Avant de pouvoir être apôtres, c’est-à-dire envoyés, nous devons nous mettre sous une discipline pour être des disciples et être enseignés intérieurement. Chaque personne qui est née d’en haut est introduite dans cette école, et il est très important que nous connaissions la nature de celle-ci. Nous allons apprendre les principes qui régissent cette éducation spirituelle.
L’objet de notre cursus scolaire nous est présenté très clairement.
En fréquentant cette école, la première chose que le Saint-Esprit fait pour nous, en tant qu’enseignant et conseiller — si nous sommes réellement entre ses mains — c’est de nous montrer clairement ce que nous aurons à apprendre, et de nous présenter le grand objectif de notre formation.
Ézéchiel 40 v. 2 à 4 : « dans le pays d'Israël. Il m'y transporta, dans des visions divines, et me déposa sur une montagne très élevée, où se trouvait au midi comme une ville construite. Il me conduisit là ; et voici, il y avait un homme dont l'aspect était comme l'aspect de l'airain ; il avait dans la main un cordeau de lin et une canne pour mesurer, et il se tenait à la porte.
Cet homme me dit : Fils de l'homme, regarde de tes yeux, et écoute de tes oreilles ! Applique ton attention à toutes les choses que je te montrerai, car tu as été amené ici afin que je te les montre. Fais connaître à la maison d'Israël tout ce que tu verras ».
Et 43 v. 10 et 11 : « Toi, fils de l'homme, montre ce temple à la maison d'Israël ; qu'ils en mesurent le plan, et qu'ils rougissent de leurs iniquités. S'ils rougissent de toute leur conduite, fais-leur connaître la forme de cette maison, sa disposition, ses issues et ses entrées, tous ses dessins et toutes ses ordonnances, tous ses dessins et toutes ses lois ; mets-en la description sous leurs yeux, afin qu'ils gardent tous ses dessins et toutes ses ordonnances, et qu'ils s'y conforment dans l'exécution ».
Ces passages ont un rapport direct avec ce sujet. Au temps où la véritable expression de la pensée de Dieu était perdue au milieu de son peuple, quelque part dans un pays lointain, l’Esprit de Dieu étendit sa main sur le prophète. Il le ramena en vision à Jérusalem, le plaça sur une haute montagne, et lui présenta un nouveau temple, d’où coulerait un fleuve de vie jusqu’aux extrémités de la terre.
Puis, il continua à le décrire en détail, et instruisit le prophète, dans le but qu’il décrive cette demeure à la maison d’Israël. Cela en vue d’amener une guérison de vie spirituelle, en conformité avec la grande révélation de la pensée de Dieu, afin qu’ils se sentent avant tout honteux face à leur état. Il est bien clair que tout ce qu’Ézéchiel voyait, trouve son parallèle et son accomplissement dans l’Église qui est son corps.
Spirituellement, tout réside en Christ. La méthode de Dieu avec son peuple est de lui présenter cet objectif, qui est la parfaite expression de sa pensée. C’est donc ce qu’il fit, lorsque, au bord du Jourdain, il déchira les cieux en disant : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui je prends plaisir » (Matthieu 3 v. 17). Il présenta et attesta ce qui était l’expression détaillée de sa pensée à l’égard de son peuple : Jésus-Christ.
L’Apôtre Paul exprima le fait que « ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi préparés et prédestinés à être semblables à l’image de son Fils » (Romains 8 v. 29).
C’est la présentation, l’attestation et la déclaration du plan divin en relation avec lui. C’est pourquoi, le premier objectif du Saint-Esprit, est de nous informer de ce qui est le but même de notre éducation spirituelle. En clair, il veut révéler Christ en nous, après quoi, il se mettra à l’œuvre pour nous rendre semblables à Christ : « Apprendre Christ, c’est d’abord voir Christ ! »
La marque essentielle d’une vie dirigée par l’Esprit.
La marque d’une vie dirigée par le Saint-Esprit est celle d’une vie continuellement occupée par Christ, de telle sorte que Christ devienne de plus en plus important au fur et à mesure du temps qui passe.
L’effet du travail du Saint-Esprit en nous est de nous conduire au bord d’un puissant océan qui s’étend bien au-delà de notre champ visuel et de ce que nous pouvons ressentir : « les profondeurs et la plénitude de Christ ! » Si nous vivons juste notre vie humaine sans son œuvre, nous ne resterons que tout au bord de cette vaste plénitude qu’est Christ.
Avant même d’aller plus loin, nous sommes déjà face à un défi. Ce ne sont pas que des mots ou des paroles, mais c’est la vérité. Examinons nos cœurs à présent : Est-ce réel pour nous ? Connaissons-nous cette vie-là ? Sommes-nous désespérés au point de vouloir mieux le connaître ? Nous avons une vision tellement fuyante et vague de ce que signifie Jésus-Christ, que nous réalisons notre totale impuissance en ce qui le concerne.
Quelle est la marque d’une vie dirigée par le Saint-Esprit ? Jésus grandit en nous au fur et à mesure de notre marche : « il s’agit d’un style de vie, et non pas d’une option pour notre vie ! » Chaque fois que nous arrivons à un niveau dans lequel nous pensons : « je sais, je l’ai, j’y suis arrivé ! », les choses deviennent statiques. Nous pouvons constater alors que le Saint-Esprit a arrêté d’agir, et que notre service chrétien est devenu assommant, morose, asséché.
Prenons l’exemple de l’apôtre Paul, les paroles qu’il utilise pour définir et exprimer ce qui lui est arrivé dès le départ : « Il plut à Dieu… de révéler en moi son Fils » (Galates 1 v. 16). Paul a eu une vie très remplie, il a travaillé dur, non seulement en temps et en énergie, mais aussi dans tout son être intérieur pour essayer de sonder les profondeurs divines. À la fin de sa vie, si pleine, cet homme qui disait au commencement : « Il plut à Dieu… de révéler en moi son Fils », laisse échapper ce cri du cœur : « J'ai renoncé à tout, et je les regarde comme de la boue, afin de gagner Christ… Afin de connaître Christ » (Philippiens 3 v. 8 et 10).
À la suite de la grande révélation initiale sur le chemin de Damas, à la suite de toutes les révélations qui ont suivi, au point qu’il ait été transporté en esprit jusqu’au troisième ciel, où il lui a été montré des choses inexprimables ; en fin de compte, Paul ne connaît absolument rien en comparaison de ce qui doit être connu.
Connaître Christ, c’est l’essence même d’une vie dirigée par le Saint-Esprit. C’est cela qui va nous délivrer de la mort, de la stagnation, du surplace. C’est l’œuvre de l’Esprit au sein de l’école de Christ qui nous le présente, et nous fait garder le cap sur Christ dans toute sa grandeur. Ainsi Dieu, notre Père, qui dès le commencement a mis Jésus au monde, le présente, le reconnaît et nous dit : « C’est à lui que je veux te faire ressembler, c’est à son image que je veux te transformer ! »
Les présentations étant faites, les leçons fondamentales commencent. Le Saint-Esprit ne se satisfait pas de nous faire une simple présentation, mais il va commencer un vrai travail en relation avec cette présentation, et nous conduire dans des situations très importantes pour notre formation spirituelle.
L’importance et la signification d’un « ciel ouvert ».
Question : Le Saint-Esprit nous fait-il connaître la plénitude de Dieu de manière croissante ?
Si la réponse est non, c’est que quelque chose ne fonctionne pas. Si ce n’est pas la nature de notre vie spirituelle, c’est qu’il y a quelque chose qui « cloche » par rapport à l’onction divine. Jésus a dit à Nathanaël : « Désormais, vous verrez le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre sur le Fils de l’homme » (Jean 1 v. 51).
Il annonçait bien sûr le Saint-Esprit qui devait se répandre bientôt. Avec un ciel ouvert, on voit la révélation de Dieu concernant son Fils. Ce ciel ouvert pour Jésus, c’était l’onction. Il en est de même pour nous : « l’onction de l’Esprit, le jour de la Pentecôte, qui coulait de Christ en nous et au milieu de nous. Ce ciel ouvert est une révélation toujours grandissante de Christ ! »
Le ciel ouvert nous apporte donc la révélation de Dieu en Christ et nous la rend disponible, afin que nous ne soyons pas dépendants des bibliothèques, des livres et autres guides chrétiens. Cette révélation est là pour nous, directement. Même si toutes ces choses peuvent, bien sûr, nous aider et nous enrichir, nous avons notre propre chemin à prendre, éclairé par la lumière de Dieu. Aucun dôme ne peut fermer cette ouverture divine au-dessus de nos têtes. Jésus devient ainsi de plus en plus merveilleux dans notre propre cœur, parce que :
« Car Dieu, qui a dit : La lumière brillera du sein des ténèbres ! a fait briller la lumière dans nos cœurs pour faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Christ » (2 Corinthiens 4 v. 6).
Jésus-Christ : une tout autre nature que nous.
La première chose absolument vitale et nécessaire pour nous, est de réaliser à quel point Christ est différent de nous. Si nous prenons l’exemple des disciples qui ont suivi son école — ce n’était pas l’école du Saint-Esprit au même sens que la nôtre, mais elle y ressemblait — la première chose qu’ils ont appris fut à quel point Christ était d’une autre nature qu’eux.
Ils ne l’ont pas appris du premier coup, mais en étant peu à peu confrontés à son esprit, à ses pensées, à ses attitudes et à ses motivations. Ils essayaient d’influencer Jésus pour prendre certaines directions, faire certaines choses ou se rendre dans certains lieux ; ils cherchaient à ce que Jésus suive leurs jugements, leurs sentiments, leurs idées. Mais, ce n’étaient pas les siens.
Aux noces de Cana, la mère de Jésus lui dit : « Le vin ayant manqué, la mère de Jésus lui dit : Ils n'ont plus de vin » (Jean 2 v. 4). Sa réponse a été : « Femme, qu'y a-t-il entre moi et toi ? Mon heure n'est pas encore venue ». En grec, ce serait plutôt : « Femme, toi et moi pensons différemment, à cet instant, il n’y a rien de commun entre toi et moi ! »
Les disciples ont sans cesse essayé d’influencer Jésus avec leur propre mentalité, mais à chaque fois, il les repoussait en leur montrant à quel point leurs idées, leurs pensées et leurs jugements étaient très différents, voire opposés aux siens. Les disciples devaient se décourager à la fin, et lui, devait être désespéré de voir que ceux-ci ne comprenaient pas son œuvre les concernant : « Nous ne pourrons jamais rien produire des pensées de Dieu par notre vieille nature, qui soit acceptable par notre Dieu. Tout ce qui vient vraiment de Dieu est en Christ seul, pas en nous ! »
Il y a toujours une différence entre Christ et nous, même s’il demeure en nous par le Saint-Esprit, même si nous exerçons un ministère. C’est pour cela que souvent, nous nous demandons pourquoi nous commettons encore des erreurs et des maladresses. Pourquoi avons-nous ce sentiment d’échec qui persiste, en nous demandant si un jour, nous ferons les choses convenablement.
Le Seigneur nous répond : « Je t’apprends, voilà tout. Ce que je veux t’amener à comprendre, c’est que tant que tu ne retiendras pas cette leçon, nous n’irons nulle part ensemble. Tu dois absolument reconnaître que je suis totalement différent de toi, et que cette différence provient du fait que nous évoluons dans deux mondes opposés… Tu ne pourras jamais connaître la face cachée de tes motivations, tant que le Saint-Esprit ne mettra pas le doigt sur les profondeurs de ton être ! »
Nous pouvons toujours exprimer nos émotions, nos sentiments ou nos désirs de la manière la plus spirituelle qui soit — et réagir comme Pierre devant Jésus — mais lui veut nous apprendre à nous vider de nous-même. C’est pourquoi nous passons complètement à côté du Maître lorsque nous cherchons seulement notre bénédiction, et l’occasion d’être rempli afin d’obtenir ce qui peut satisfaire notre ego.
Cet ego se manifeste souvent de la façon la plus spirituelle qui soit, mais on ne sait jamais ce qui se cache réellement derrière. Nous devons donc en arriver à un constat sévère qui nous amène à découvrir que nos meilleures intentions sont déviées et corrompues, et que nos motivations les plus pures sont impures à ses yeux.
« Des choses que nous prétendons faire par l’Esprit, lui et lui seul est l’objet de la satisfaction et du plaisir divins ! »
La leçon fondamentale que nous aurons à apprendre — parfois durement dans notre vie, par l’enseignement, la discipline et la révélation de l’Esprit — c’est que Christ est d’une autre nature que la nôtre, et que cette différence est absolue. Cette dure leçon est certainement celle que le monde refuse, que la chair repousse, car elle est en opposition avec tout le système de l’enseignement humaniste qui croit encore que l’homme est quelque chose de merveilleux. « Non ! » même quand nous atteignons le meilleur niveau spirituel possible, il reste encore un gouffre infranchissable entre nous et une petite partie de la nature de Christ.
« C’est l’enseignement le plus capital à enregistrer, sinon, rien de constructif et de durable ne pourra se faire dans notre vie chrétienne ! »
Il est impossible d’atteindre le niveau de Dieu.
Dieu a présenté son modèle, l’objet de son plaisir. La prochaine étape qu’il veut donc nous voir emprunter est celle où nous réalisons l’impossibilité absolue de nous conformer à ce modèle. Par nous-même, c’est impossible, c’est le constat du désespoir.
Pourquoi sommes-nous désespérés de nous-même, toujours et toujours, devant cette évidence ? Pourquoi ne le serions-nous pas une fois pour toutes ? Simplement, parce que nous cherchons toujours quelque chose de bon en nous, que nous pourrions présenter à Dieu pour le satisfaire et répondre à ses exigences. Mais nous n’en trouverons jamais.
Toute notre justice — et tout ce qui en nous essaie d’être juste — sont des « chiffons sales ». Mais c’est cette constatation qui va nous conduire vers la position la plus glorieuse donnée par l’instruction de Jésus : « Apprends de moi… et tu trouveras du repos pour ton âme ! »
« Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur ; et vous trouverez du repos pour vos âmes. Car mon joug est doux, et mon fardeau léger » (Matthieu 11 v. 29 et 30).
Nous ne trouverons jamais de repos pour notre âme, tant que nous n’aurons pas compris et enregistré ces deux leçons fondamentales, pour aller plus loin et vivre une vie abondante : « la différence absolue de nature entre Christ et nous. L’impossibilité absolue d’être semblable à Christ, en cherchant, en produisant ou en faisant quoi que ce soit, en nous-même ou par nous-même ! »
Désespérons de nous-même, en nous examinant nous-même, car ces deux leçons sont fondamentales pour aller loin.
L’accomplissement de l’œuvre de Dieu en nous.
À partir du moment où les points précédents sont bien établis, le Saint-Esprit commencera à nous montrer comment cela s’est accompli.
Jésus, le Fils bien-aimé de Dieu, a traversé ces épreuves à ce sujet, ayant accepté sa forme humaine et une vie de dépendance, en se vidant volontairement de lui-même. À tout moment, il pouvait exercer son pouvoir divin pour sa propre délivrance, son salut, ses besoins et sa protection, mais au lieu de cela, il s’est dépouillé de ce droit et il a dit : « Je renonce à tous mes droits, prérogatives et pouvoirs divins, pour le temps présent, et j’accepte ma position d’homme et ma dépendance absolue envers Dieu, mon Père. J’affronte volontairement tout ce que l’homme a à affronter au niveau humain ! »
Cela ne signifie pas qu’il s’est vidé de sa divinité, mais seulement de ses droits pour le temps présent. Il s’est fait homme dans tous les domaines et est passé par tous les aspects de la condition humaine. Puis, il est retourné sur le trône, ayant remporté une complète victoire pour satisfaire Dieu le Père. Après cela, pensez-vous que Dieu va renoncer à jamais à son Fils, et à tout ce qu’il a accompli en faveur de l’homme en disant : « Fais de ton mieux sans les vertus de mon Fils, et je serai satisfait » ?
Quel aveuglement au sujet de Christ et de Dieu dans ce christianisme si populaire aujourd’hui. Non, il n’y a qu’une seule personne dans l’univers dont Dieu peut dire de tout son cœur : « Voici mon serviteur, que je soutiendrai, mon élu, en qui mon âme prend plaisir » (Ésaïe 42 v. 1), c’est le Seigneur Jésus-Christ. Si nous souhaitons avoir la pleine faveur de Dieu, ce sera « en Christ Jésus », pas en nous-même.
Lorsque cette partie de l’éducation est acquise et surtout « digérée », alors seulement le Saint-Esprit peut commencer l’œuvre de conformité à l’image du Fils de Dieu.
Tout au long des mois et des années, les disciples en sont arrivés à voir à quel point Jésus-Christ était complètement différent d’eux, au point d’atteindre le stade du désespoir en s’examinant eux-mêmes. Il avait tout prévu et il ne pouvait leur empêcher de prendre cette voie. Jusqu’à la fin, alors qu’ils se défendaient ardemment de lui être loyaux, fidèles et persévérants, Jésus leur dit :
« Vous croyez maintenant. Voici, l'heure vient, et elle est déjà venue, où vous serez dispersés chacun de son côté, et où vous me laisserez seul » (Jean 16 v. 31 et 32). Et à Pierre : « Je te le dis, avant que le coq chante, tu m’auras renié trois fois » (Matthieu 26 v. 34).
Que pensez-vous des sentiments des disciples à la crucifixion, lorsqu’ils l’eurent tous abandonné ? Un profond désespoir est entré dans leur âme, non seulement au sujet de leurs attentes et perspectives, mais un désespoir d’eux-mêmes. Oui, Dieu l’avait permis, car c’était nécessaire.
Nous passerons par le même chemin si nous acceptons de suivre la même école. C’est essentiel, car aucune œuvre constructive ne pourra se faire dans nos vies tant que ces choses ne progresseront pas en nous. En fait, Dieu est en train de préparer un chemin pour son Fils, et il nettoie le terrain pour apporter la plénitude de Christ.
Après la croix et la Pentecôte, les choses ont commencé à changer de l’intérieur, et à partir de ce moment-là, on a commencé à voir Christ se manifester de façon grandissante dans ces hommes. Ils ont sans doute eu un long chemin à parcourir par la suite, mais on ne peut pas s’empêcher de remarquer qu’une fondation a été posée à partir de ce moment-là.
C’est pourquoi il y a une différence, non pas tellement celle d’hommes changés, mais celle de Christ en eux, transcendant ce qu’ils étaient par nature. Ce n’est pas qu’ils soient devenus franchement meilleurs, mais c’est surtout Christ en eux qui est devenu tellement plus réel, plus présent et plus puissant.
Ainsi en est-il de l’école de Christ, véritable défi pour notre « vieil homme », qui a tant de mal à mourir et qui se soumet si difficilement à Dieu.
C’est à cause de toute la formation et l’éducation humaniste que nous avons reçues, et qui a corrompu l’Église. Cette pensée humaniste — complètement opposée à la pensée de Christ — veut nous faire croire qu’en tout temps, nous devons agir et nous comporter le mieux possible pour plaire à Dieu.
Bien sûr, nous ne pouvons pas vivre en étant négligent et paresseux, mais à notre meilleur niveau, nous ne pourrons jamais franchir le fossé entre l’homme et Jésus-Christ. Car ce fossé demeure, et la meilleure manière de le franchir, c’est de mourir et de ressusciter des morts, mais cela est un autre sujet.