La bénédiction  de la Pentecôte.2

La bénédiction de la Pentecôte.2

C'est toujours à la Pentecôte qu'il nous faut revenir, si l'on désire savoir exactement ce que c'est que d'être rempli du Saint-Esprit. C'est là qu'on voit tout ce qu'a de glorieux cette bénédiction.

Combien cette bénédiction est glorieuse.

« Ils furent tous remplis du Saint-Esprit » (Actes 2 v. 4). Ce qui rend doublement instructif le grand événement de la Pentecôte, c'est le fait que nous connaissons assez intimement ces hommes sur qui l'Esprit fut répandu, avec leurs infirmités et leurs défauts, de sorte que nous pouvons aisément constater la transformation opérée par la Pentecôte dans leurs caractères. Ils devinrent des hommes tout nouveaux au point qu'on a pu sans exagération dire d'eux : « Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles » (2 Corinthiens 5 v. 17).

  Ainsi il y a grand profit à les étudier de près. On voit à quelle espèce de gens le Saint-Esprit peut être donné et comment ils y avaient été préparés ; et surtout quelle révolution profonde s'opère sous l'influence de l'Esprit, lorsqu'Il est reçu dans sa plénitude.

1. La présence constante du Seigneur Jésus dans le cœur, telle est la première et la grande bénédiction apportée par le Saint-Esprit.

  Jusqu'alors, tout ce que le Seigneur avait fait pour l'éducation de ses disciples n'avait eu que peu de résultats. C'est qu'il n'avait pu être pour eux qu'un Christ extérieur, agissant sur eux du dehors, par sa parole et son influence personnelle.

  Grâce au Saint-Esprit, Il peut dorénavant habiter dans leur cœur, devenir, au tréfonds de leur être, la vie même de leur vie. C'est ce qu'Il leur avait promis : « Je ne vous laisserai point orphelins ; je viendrai à vous. En ce jour-là vous saurez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et que je suis en vous » (Jean 14 v. 18 à 20). De cette bénédiction-là découlent toutes les autres.

2. Demeurant en eux, Christ a été « fait sanctification » (1 Corinthiens 1 v. 30).

  Que de fois, par exemple, le Seigneur ne les avait-il pas repris en vain pour leur orgueil, les exhortant à l'humilité ! Même à ce dernier repas pascal, ils s'étaient disputés pour savoir lequel était le plus grand. Pour les arracher à la tyrannie du péché inhérent à leur nature, il fallait un Sauveur qui habitât en eux. Tout changea lorsqu'ils le reçurent par l'Esprit dans son humilité céleste et sa soumission filiale à son Père, comme dans son abnégation totale.

  Il n'existe pas d'autre moyen d'arriver à une réelle sanctification, à une vie de victoire sur le péché. Ce n'est qu'ainsi que Christ « nous a été fait, de la part de Dieu, sanctification », parce que ce n'est qu'ainsi qu'il peut exercer son action dans nos cœurs.

3. Le Saint-Esprit inonde le cœur de l'amour de Dieu.

  Après l'orgueil, c'est l'égoïsme, ou le manque d'amour, que le Seigneur avait eu souvent à blâmer chez ses disciples. Ces deux péchés ont une même racine : la recherche de soi, l'amour du « moi ». Aussi Jésus donne-t-il aux siens un « commandement nouveau », qui doit devenir comme leur drapeau : « Aimez-vous les uns les autres » (Jean 13 v. 34). Dans quelle mesure frappante l'amour divin fut répandu dans leur cœur à la Pentecôte ! « La multitude de ceux qui avaient cru n’était qu'un cœur et qu'une âme. Tout était commun entre eux » (Actes 4 v. 32). On respirait parmi eux l'air du ciel, parce que Jésus lui-même était descendu en eux avec tout son merveilleux amour.

  C'est ainsi que, dans sa prière en faveur des Ephésiens. Paul demande qu'ils soient puissamment fortifiés par l'Esprit, en sorte que Christ habite dans leur cœur. Puis ajoute : « Afin qu'enracinés et fondés dans l'amour, vous puissiez connaître l'amour qui surpasse toute connaissance » (Ephésiens 3 v. 16 à 19). La vie communiquée par l'Esprit de cette façon plonge ses racines dans l'amour, où elle puise sa joie et sa puissance triomphante, par le fait que Christ est amour lui-même. Ah ! si nous étions tous remplis de l'Esprit, comme le monde serait obligé de reconnaître qu'il y a dans l'Eglise quelque chose de divin !

4. Sous l'action de l'Esprit, la faiblesse et la lâcheté firent place au courage et à la puissance.

  Malgré leur amour sincère pour leur Maître et leurs bonnes résolutions, les disciples l'avaient tous abandonné, et Pierre l'avait renié. Chacun d'eux aurait pu dire : « J'ai la volonté, non le pouvoir de faire le bien » (Romains 7 v. 18). A partir de la Pentecôte il en fut autrement. Avec quelle hardiesse Pierre prêche le crucifié à la foule hostile, ou déclare au sanhédrin qu’ « il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes » (Actes 5 v. 29). Et Etienne, et Paul, et tant d'autres, affrontant les souffrances et la mort ! Quand le cœur est tout rempli de Jésus, comment ne pas parler de lui avec amour et avec joie !

5. Le Saint-Esprit donne à la Parole de Dieu tout entière une valeur toute nouvelle, en l'éclairant d'une lumière toute nouvelle.

  Voyez les disciples, avec les idées charnelles qu'ils se faisaient à propos du Messie comme tous les Juifs d'ailleurs, et malgré les enseignements réitérés de leur Maître. Ils n'avaient pu se faire à la perspective d'un Messie souffrant. Même après sa résurrection, Jésus avait eu encore à leur reprocher leur inintelligence et leur incrédulité. Mais comme tout change dès le jour de la Pentecôte !

  Et il en sera de même pour nous. Pénétrons-nous bien de ce fait que, sans « l'Esprit de vérité », la Parole de Dieu restera toujours pour nous un livre plus ou moins scellé, une lettre morte. C'est l'Esprit qui conduit dans toute la vérité.

6. C'est la bénédiction de la Pentecôte qui donne le pouvoir d'être en bénédiction à d'autres.

  On a beau prêcher la conversion et la rémission des péchés, tant que ces vérités sont présentées simplement comme des doctrines qu'il s'agit de comprendre, et que l'on compte uniquement, pour persuader les auditeurs, sur un zèle tout humain, sur l'éloquence ou sur la logique des raisonnements, on n'obtient guère de résultats.

  C'est celui qui a pour ambition suprême d'être rempli de l'Esprit, et qui, par la foi, compte que le Seigneur glorifié veut bien se servir de lui et agir par son moyen, c'est celui-là qui obtient la bénédiction. Non pas toujours de la même façon ou dans la même mesure, mais elle ne lui fera certainement pas défaut, parce qu'elle permet au Seigneur de faire de lui son instrument : « Celui qui croit en moi, des fleuves d'eau vive jailliront de son sein » (Jean 7 v. 38). Quand le cœur est plein, il déborde.

7. C'est la grâce de la Pentecôte qui fera de l'Eglise de Christ ce que Dieu veut qu'elle soit.

  Nous venons de voir ce que l'Esprit apporte à chaque croyant individuellement. Mais quelle bénédiction quand l'Eglise, dans son ensemble, comprendra que sa vocation est d'être remplie de l'Esprit et de révéler au monde la vie et la puissance du Seigneur, et même sa présence ! Disons-nous bien que nous ne jouirons pleinement de cette bénédiction de Pentecôte individuellement que lorsque le corps de Christ tout entier en sera pénétré. « Si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui » (1 Corinthiens 12 v. 26). Il est donc extrêmement important de ne pas penser seulement à nous, mais à ce qui résultera pour le monde entier du fait que toute l'Eglise voudra être remplie de l’Esprit.

  Au jour de la Pentecôte, l'Eglise de Jérusalem ne comptait que cent vingt personnes, la plupart d'humble condition, des pêcheurs, des péagers, des femmes quelconques, des gens méprisés. Et ce fut par leur moyen que l'Evangile triompha des préventions juives et de la dureté de cœur des païens, simplement parce que cette petite Eglise était remplie du Saint-Esprit, et tous ses membres pleinement consacrés à leur Sauveur, qui pouvait ainsi librement disposer d'eux.

  Que ne pourra pas faire l'Eglise en nos jours, quand elle sera, elle aussi, remplie du Saint- Esprit ? Chrétiens, mes frères bien-aimés, ceci s'adresse à vous : « Une seule chose est nécessaire » : il s'agit d'être remplis de l'Esprit. Ne croyez pas devoir attendre, pour le demander et l'obtenir, de le comprendre parfaitement. Pour ceux qui s'attendent à lui, Dieu fera même des choses qui ne sont point encore montées au cœur de l'homme.

  Si seulement vous désiriez goûter le vrai bonheur, savourer l'inexprimable félicité d'avoir Jésus dans le cœur, et son Esprit de sainteté et d'humilité, d'amour et d'abnégation, de hardiesse et de puissance, aussi naturellement et constamment présent que si c'était votre propre esprit. Si vous désirez pouvoir vous nourrir vous-mêmes et nourrir les autres de la Parole de Dieu ; si vous désirez voir l'Eglise de Christ revêtue à nouveau de sa primitive splendeur ; alors, vous séparant de tout ce qui est mal et le rejetant de votre cœur, n'ayez plus qu'une ambition : être remplis de l'Esprit. Vous y avez droit ; c'est votre héritage légitime ; faites-le vôtre par la foi, et il vous sera donné.

 

Un message de Andrew Murray
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