Demeurez en Christ (jours 5,6,7).

Demeurez en Christ (jours 5,6,7).

Demeurez en Christ, comme vous êtes venus à lui, par la foi (cinquième jour). Demeurez en Christ, car Dieu lui-même vous a unis à lui (sixième jour). Demeurez en Christ votre sagesse (septième jour).

Demeurez en Christ, comme vous êtes venus à lui, par la foi (5).

« Comme vous avez reçu le Seigneur Jésus-Christ, marchez en lui, étant enracinés et fondés en lui, et affermis dans la foi, y faisant des progrès (Colossiens 2 v. 6 et 7) ». Ces paroles nous montrent que la foi est aussi indispensable pour progresser dans la vie chrétienne que pour y entrer. De sincères chrétiens ne le comprennent pas, ou, s'ils l'admettent en principe, le nient en pratique. Pour eux, l'homme est bien justifié par la foi, mais ils négligent cette autre vérité : « Le juste vivra par la foi » Ils n'ont jamais compris quel Sauveur par­fait nous avons en Jésus. Sauveur qui veut faire chaque jour, pour le pécheur, autant qu'au premier jour où il est venu à lui.

Ils semblent ignorer que la vie de la grâce est toujours et uniquement une vie de foi, et que le devoir constant du disciple dans ses relations avec Jésus, est de croire, la foi étant le canal par lequel la grâce et la force divines parviennent au cœur de l'homme. Le vieil homme reste mauvais et pécheur jusqu'à la fin chez le croyant ; et ce n'est qu'autant que celui-ci vient chaque jour, vide de lui-même et impuissant, à son Sauveur pour recevoir de sa vie et de sa force, qu'il peut produire des fruits de justice à la gloire de Dieu. Aussi est-il dit : « Comme vous avez reçu le Seigneur Jésus-Christ, marchez en lui, affermis dans la foi, y faisant des progrès »

Reportons-nous au moment où, pour la première fois, nous avons reçu Jésus. Que d'obstacles se présentaient à nous pour nous empêcher de croire : Notre indignité, notre culpabilité. Il semblait impossible que la promesse de pardon et d'amour s'adressât à d'aussi grands pécheurs que nous. La conscience de notre faiblesse et de notre état de mort nous rendait incapables de la confiance et de l'abandon qui nous étaient demandés ; la prévision de l'avenir nous empêchait d'entrer dans une voie où il nous semblait impossible de persévérer.

Ces difficultés se dressaient comme des montagnes sur notre chemin ; mais ces montagnes ont été transformées par la foi à la Parole de Dieu. Cette Parole nous assurait notre salut en dépit de notre état de péché, de notre faiblesse, de notre infidélité. Cependant nous avons cru et nous n'avons pas été trompés. Cette expérience, nous devons la renouveler pour ce qui concerne notre habitation en Christ. Maintenant, comme alors, les tentations qui nous empêchent de croire sont nombreuses. En présence des péchés commis depuis que nous sommes disciples, il nous semble qu'il est présomptueux de croire que Jésus nous reçoive dans son intimité et dans la pleine jouissance de son saint amour.

Devant notre incapacité à tenir la résolution la plus sacrée, nous tremblons à la seule pensée de répondre affirmativement au commandement du Sauveur de demeurer en lui. Enfin la pensée de la vie d'amour et de joie, de sainteté et de bonnes œuvres qui découlerait de notre habitation en lui nous décourage par sa beauté même : Et il nous semble que prétendre à un tel bonheur, c'est marcher au-devant d'une déception.

Eh bien ! Profitons de notre expérience ; et rappelons-nous comment nous avons été conduits à prendre les promesses de Jésus à la lettre, contrairement à nos sentiments à notre jugement même, et combien nous avons été bénis. Il nous a reçus et pardonnés ; il nous a aimés et sauvés ; et s'il a fait cela pour nous lorsque nous étions ennemis, étrangers, que ne fera-t-il pas maintenant que nous sommes à lui ? Si, par sa grâce toute-puissante, nous sommes à lui, ne serons-nous pas, par cette même grâce toute puissante, capables de demeurer en lui ?

Et que faut-il croire, demanderez-vous, pour demeurer en Christ ? Croyez d'abord cette Parole de Jésus : « Je suis le cep ». La vigueur et la fertilité du sarment dépendent de la force du cep. Ne pensez pas tant à vous-mêmes, mais commencez par nourrir votre foi de tout ce que Christ est comme cep, et de ce qu'il est pour nous, ses sarments. Il nous porte, nous nourrit. Il se charge de notre croissance et de nous faire produire des fruits. Les sarments, même les plus faibles, sont portés par le cep ; ils ne le portent pas. Demandez au Père qu'il vous révèle par son Saint-Esprit l'amour et la puissance de ce Christ duquel nous tirons notre vie ; car c'est la connaissance de tout ce que nous avons en Christ et la foi basée sur cette connaissance, qui nous feront demeurer en lui et produire des fruits.

Nous ne pouvons trop rappeler aux disciples de Christ l'importance qu'il y a à exercer leur foi en affirmant qu'ils sont en lui. Cette affirmation rend si simple de demeurer en Jésus ! Je suis en Christ : Cette simple pensée, nourrie avec soin dans la prière et dans la foi, dissipe toute difficulté et fait cesser tout effort inutile. Je suis en Christ, je n'ai donc plus qu'à en rendre grâce à mon Sauveur et me remettre à sa puissance miséricordieuse.

Et cette foi, chose étonnante, produira d'elle-même tout ce qu'implique cette vie en Christ. La vie chrétienne demande beaucoup de vigilance et de prière, de renoncement et de combat, d'obéissance et d'activité ; mais tout est possible à celui qui croit : « La victoire qui a triomphé du monde c'est notre foi ». Cette foi, qui ne regarde pas à la faiblesse de la créature, mais se réjouit dans la force du Sauveur rend l'âme forte et joyeuse.

Elle se nourrit de toutes les révélations des saintes Écritures sur la personne et les promesses de Jésus et, se fiant à cette parole : « Si ce que vous avez entendu dès le commencement demeure en vous, vous demeurerez aussi dans le Fils et dans le Père » ; elle vit de toute Parole qui sort de la bouche de Dieu. Ainsi l'âme est rendue propre à être, et à faire tout ce qu'il faut pour demeurer en Christ. Croire, croire toujours, croire d'une foi enfantine et inébranlable à Jésus-Christ comme au cep dont nous sommes les sarments, voilà la source de notre communion permanente avec lui.

Demeurez en Christ, car Dieu lui-même vous a unis à lui (6).

« C'est par Dieu que vous êtes en Jésus-Christ (1 Corinthiens 1 v. 30) ». « Mon Père est le vigneron (Jean 15 v. 1) ».

« Vous êtes en Jésus-Christ », disait Paul aux disciples de Corinthe. Ils étaient encore bien faibles et charnels, des enfants en Christ ; néanmoins, Paul, avant de leur adresser ses enseignements, veut qu'ils sachent qu'ils sont en Jésus-Christ. Notre vie chrétienne tout entière dépend du témoignage intérieur que nous avons de notre position en Christ : Pour demeurer en lui, il faut que nous nous sachions en lui. Toute exhortation adressée à des croyants, doit, pour porter du fruit, avoir comme point de départ le fait qu'ils sont en Christ.

Mais l'apôtre ajoute une chose non moins importante : « C'est par Dieu que vous êtes en Jésus-Christ ». Nous devons nous rappeler, non seulement que nous sommes unis à Christ, mais surtout que cette union est l’œuvre de Dieu et non la nôtre, ce qui est une source d'assurance et de force. Dans notre union avec Christ, il y a une œuvre de Dieu et il doit y en avoir une de nous ; celle de Dieu consiste à nous faire faire la nôtre. La sienne est cachée et s'accomplit dans le silence ; la nôtre est apparente. La conversion et la foi, la prière et l'obéissance sont des actes dont nous pouvons nous rendre compte, tandis que le principe spirituel et vivifiant qui nous vient d'en haut, l’œil ne le distingue pas. Aussi le disciple qui en vient à dire : Je suis en Christ, peut-il être tenté de considérer plutôt ce qu'il a fait, que cette œuvre merveilleuse et invisible de Dieu qui l'a uni à son Fils.

Il est nécessaire cependant de savoir que, lors de notre conversion, quand nous avons cru et accepté Jésus, c'est la toute-puissance de Dieu qui agissait en nous, sanctifiant notre volonté, prenant possession de nous, et accomplissant son plan d'amour en nous plaçant en Jésus-Christ. Quand le disciple discerne ce côté divin de l’œuvre de son salut, il ne peut qu'adorer avec actions de grâce et se réjouir. En repassant le chemin parcouru, il reconnaît à chaque pas l’œuvre de Dieu et se dit : C'est par Dieu que je suis en Jésus-Christ !

Cette expérience le conduira plus loin ; elle le mettra en présence des profondeurs infinies de l'éternité : « Ceux qu'il a prédestinés, il les a aussi appelés ». Il découvrira que cet appel réalisé dans le temps présent, découle d'un plan éternel. Avant que le monde fût, Dieu l'avait choisi en Christ. Avec le prophète il pourra dire : « L'Eternel m'est apparu depuis longtemps et m'a dit : Je t'ai aimé d'un amour éternel, c'est pourquoi je t'ai attiré par ma miséricorde ».

Il reconnaîtra que son propre salut fait partie du « mystère de sa volonté, selon le bienveillant dessein qu'il avait formé en lui-même pour le mettre à exécution lorsque les temps seraient accomplis » ; et se joignant au corps entier des croyants, il dira avec eux : « En lui nous sommes aussi devenus héritiers, ayant été prédestinés suivant la résolution de celui qui opère toutes choses d'après le conseil de sa volonté ». Rien ne donne un sentiment plus vif de l'immensité de la grâce et ne porte davantage l'homme à s'incliner devant elle que la connaissance de ce mystère. C'est par Dieu que vous êtes en Jésus-Christ.

Cette conviction exerce sur le croyant qui cherche à demeurer en Christ, une influence puissante. Quel fondement sûr pour sa foi, si tout ce qu'il se sent en droit d'attendre de Christ et de sa plénitude repose sur le dessein et l’œuvre du Père ; s'il voit dans le Père, le Vigneron qui veille avec le même amour sur le Cep, son Fils bien-aimé, et sur lui, son sarment ! Quelle source de paix et de confiance de pouvoir se dire : Si Dieu, qui a choisi Christ pour être le Cep, l'a formé pour accomplir parfaitement son œuvre, Dieu, qui m'a choisi pour entrer en Christ, s'est engagé par là même à me garder en lui et à me rendre en tous points sem­blable à son Fils, pourvu que je me soumette à son action !

Si vous arriviez à cette conviction, avec quelle joie et quelle assurance vous feriez monter vos prières vers le Dieu et Père de Jésus-Christ. Le sentiment de votre dépendance absolue vous ferait découvrir que votre salut est de vous attendre constamment à Celui qui vous a unis à Christ, pour qu'il perfectionne son œuvre et produise en vous le vouloir et le faire selon son bon plaisir. Vous trouveriez là un mobile puissant pour entretenir une vie abondante en fruits : « Nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour de bonnes œuvres, pour lesquelles Dieu nous a préparés d'avance, afin que nous les pratiquions ».

Oh ! Que les croyants cessent de regarder à eux-mêmes pour se plaindre de leur faiblesse, comme si Dieu les appelait à une œuvre pour laquelle il ne les a pas préparés ! Qu'ils acceptent joyeusement et avec foi le fait merveilleux qu'en les unissant à Christ, Dieu se charge de leur développement spirituel et des fruits qui en découlent ! Alors, toute paresse, toute hésitation malsaine disparaîtront. Sous l'influence bénie de la foi en la fidélité de Celui par qui ils sont en Christ, ils se lèveront, pour accomplir leur glorieuse destinée.

Cédez à l'influence puissante de cette parole : « C'est par Dieu que vous êtes en Jésus-Christ ! » Méditez-la dans l'adoration jusqu'à ce que la lumière d'en haut ait brillé dans vos cœurs et vous fasse reconnaître dans votre union à Christ un effet de la volonté du Père qui est fidèle pour achever l’œuvre qu'il a commencée.

Demeurez en Christ votre sagesse (7).

« C'est par Dieu que vous êtes en Jésus-Christ, lequel est devenu pour nous sagesse par la volonté de Dieu, et justice et sanctification et rédemption (1 Corinthiens 1 v. 30) ».

Jésus-Christ n'est pas seulement sacrificateur pour nous obtenir le salut que Dieu a préparé à ceux qu'il aime, et roi pour nous l'assurer ; il est aussi prophète pour nous le révéler. Comme au jour de la création, la lumière fut créée en premier lieu, afin qu'en elle toutes les autres œuvres de Dieu eussent la vie et la beauté, de même, de tous les dons qui nous sont réservés en Jésus-Christ, la sagesse est mentionnée en premier dans notre texte, comme renfermant les trois autres dons qui suivent. La vie est la lumière de l'homme.

En nous faisant connaître le Père, Christ nous fait participants de la vie éternelle : « Il est devenu pour nous sagesse ». En lui sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la science. Pour en jouir, nous devons demeurer en lui ; voilà ce qu'il nous faut mieux saisir. Les bénédictions que Dieu nous a préparées en son Fils, ne peuvent nous être accordées hors de Christ ou indépendamment de lui ; l'exaucement de chacune de nos prières relativement à ces dons, ne peut nous venir que d'une union toujours plus intime avec lui.

Si vous soupirez après cette connaissance de Dieu qui donne la vie éternelle, demeurez en Jésus ; la vie dans le Fils conduit à cette communion avec le Père, qui, seule, nous le fait réellement connaître et nous révèle son amour, sa puissance, sa gloire infinie. Votre intelligence pourra peut-être ne pas tout saisir et vous ne saurez exprimer tout ce qui vous sera donné ; mais vous aurez cette connaissance intime et profonde qui vient de ce que « nous sommes connus de lui ». Vous aimeriez arriver, comme Paul, à regarder toutes choses comme une perte à cause de l'excellence de la connaissance de Jésus-Christ. Demeurez en Jésus et « soyez trouvés en lui », c'est ainsi que nous connaissons Christ et la puissance de sa résurrection et la communion de ses souffrances. En le suivant nous ne marchons pas dans les ténèbres, mais dans la lumière de la vie.

Vous voudriez comprendre l’œuvre de Jésus telle qu'il l'a accomplie sur la terre, ou telle qu’Il l’a poursuit du ciel par son esprit ; vous voudriez savoir comment il peut devenir notre justice, notre sanctification et notre rédemption. C'est précisément en devenant votre sagesse qu'il vous le révélera. Aussi, lorsqu'il vous arrive d'être troublés par des questions sans nombre auxquelles vous ne trouvez pas de réponses, dites-vous bien que cela vient de ce que vous ne regardez pas à lui comme à votre sagesse.

Que votre premier soin soit donc de demeurer en lui de tout votre cœur ; la connaissance viendra dans la mesure où Christ votre sagesse le jugera bon. Sans cette union intime, la connaissance n'est d'aucun profit elle est même dangereuse. L'âme se contente de pensées qui ne sont que l'image de la vérité, sans recevoir la vérité elle-même. Dieu donne Christ, et cachés en lui, les trésors de la sagesse et de la connaissance, tandis que l'homme cherche la connaissance d'abord et souvent, hélas, s'en tient là. Appliquez-vous seulement à posséder Christ, à demeurer en lui, à faire de lui votre vie ne cherchant la connaissance que dans une communion toujours plus intime avec lui, et vous aurez la science qui donne la vraie vie.

Voir en Jésus votre sagesse, et attendre avec confiance de lui toute instruction nécessaire pour vivre à la gloire du Père, quelle bénédiction ! Aussi, pour tout ce qui concerne notre vie spirituelle, demeurez-en lui comme étant votre sagesse. Vivre en Christ est quelque chose de trop sacré pour que nous puissions nous en charger. Lui seul peut nous guider et nous donner, par son Esprit, le discernement, non seulement de ce qui convient à notre dignité d'enfants de Dieu, mais surtout de ce qui peut aider ou nuire à notre union avec lui. Et quand vous ouvrez la Parole de Dieu, souvenez-vous que vous devez demeurer en Jésus votre sagesse. Nous devons sonder la Parole écrite, mais nous ne pouvons la comprendre que dans la communion de la Parole vivante, source de toute lumière : « Ses paroles sont esprit et vie » pour ceux qui sont en lui.

Pour tout ce qui concerne votre vie journalière, enfin, demeurez encore en Jésus votre sagesse. Notre corps est son temple, et notre vie de chaque jour, la sphère qui nous est assignée pour le glorifier. Si vous croyez à sa présence et à son amour, il vous dirigera dans vos affaires terrestres de sorte qu'elles tourneront à sa gloire. L'abandon de vous-mêmes à sa direction vous donnera un esprit calme, libre de toute passion, et un jugement sûr. Votre prière pour obtenir la sagesse, comme celle de Salomon, sera exaucée au-delà de ce que vous aurez demandé ou pensé.

De même, pour tout travail entrepris pour le service de Dieu, reposez-vous sur Jésus comme étant votre sagesse : « Nous avons été créés en Jésus-Christ pour de bonnes œuvres pour lesquelles Dieu nous a préparés d'avance afin que nous les pratiquions ». Ainsi, bannissez toute crainte de ne pas discerner ces œuvres : « Nous avons été créés en Christ pour elles ». Il vous les désignera lui-même et vous montrera comment les accomplir. Apprenez à être joyeux dans la confiance qu'il vous conduit en toute sûreté, même là où vous ne pouvez voir l'issue du chemin qu'il vous fait parcourir. Il sait toutes choses ; et quiconque marche en lui, n'ignore rien de ce qu'il doit savoir.

Oui, demeurez en Christ, votre sagesse. Cultivez en vous cet esprit d'attente et de dépendance qui ne veut agir que sous la direction d'en haut. Toujours plus convaincus de l'incapacité du cœur naturel pour comprendre les choses de Dieu, renoncez à votre propre sagesse, ne comptant que sur celle de Jésus pour vous enseigner et vous diriger, même dans ce que vous avez à croire et à faire.

Seulement, souvenez-vous que la sagesse divine n'enseigne ni ne dirige du dehors, mais en vivant en vous. Qu'elle habite donc abondamment en vous et vous serez conduits en tonte connaissance et en toute sagesse.

 

Arthur KatzUn message de Andrew Murray
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