16. Les deux Alliances

Chap: 16 - Le ministère de la nouvelle alliance - Voilà la gloire suprême de la Nouvelle Alliance : c’est un ministère de l’Esprit. Ses ministres tiennent leur capacité de Dieu, qui les rend aptes à proclamer les paroles divines dans l’Esprit.

« C'est vous qui êtes notre lettre, écrite dans nos cœurs, connue et lue de tous les hommes. Vous êtes manifestement une lettre de Christ, écrite, par notre ministère, non avec de l'encre, mais avec l'Esprit du Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, sur les cœurs.

Cette assurance-là, nous l'avons par Christ auprès de Dieu. Ce n'est pas à dire que nous soyons par nous-mêmes capables de concevoir quelque chose comme venant de nous-mêmes. Notre capacité, au contraire, vient de Dieu. Il nous a aussi rendus capables d'être ministres d'une nouvelle alliance, non de la lettre, mais de l'esprit ; car la lettre tue, mais l'esprit vivifie » (2 Corinthiens 3.2-6).

Quel contraste avec l’Ancienne Alliance ! Moïse avait certes reçu la gloire de Dieu qui resplendissait sur lui, mais il devait se voiler le visage. Israël était incapable de contempler cette gloire. En écoutant et en lisant Moïse, un voile recouvrait leurs cœurs. De Moïse, ils pouvaient recevoir la connaissance, des pensées et des désirs ; mais la puissance de l’Esprit de Dieu, qui leur aurait permis de voir la gloire de ce que Dieu disait, n’était pas encore donnée.

Voilà la gloire suprême de la Nouvelle Alliance : c’est un ministère de l’Esprit. Ses ministres tiennent leur capacité de Dieu, qui les rend aptes à proclamer les paroles divines dans l’Esprit, des paroles inscrites dans le cœur, de sorte que les auditeurs deviennent des épîtres vivantes et lisibles du Christ, manifestant la loi gravée dans leur cœur et leur vie. Le ministère de l’Esprit ! Quelle gloire ! Quelle responsabilité ! Quelle grâce suffisante lui est accordée ! Quel privilège d’être ministre de l’Esprit !

Des dizaines de milliers de personnes dans la chrétienté sont appelées ministres de l’Évangile. Quelle influence inconcevable ils exercent – de vie ou de mort – sur les millions de personnes qui dépendent d’eux pour leur connaissance et leur participation à la vie chrétienne !

Quelle puissance il y aurait si tous ces hommes étaient véritablement ministres de l’Esprit ! Étudions la Parole jusqu’à comprendre ce que Dieu a voulu pour ce ministère, et apprenons à y prendre part, en priant et en travaillant pour qu’il ne soit rien de moins.

Dieu nous a faits ministres de l’Esprit.

La première vérité est qu’un ministre de la Nouvelle Alliance doit être un homme personnellement habité par le Saint-Esprit. L’œuvre de l’Esprit est double : elle confère une disposition et un caractère saints, et elle qualifie pour le service. La première doit toujours primer. La promesse du Christ à ses disciples – qu’ils recevraient le Saint-Esprit pour leur service – fut clairement adressée à ceux qui l’avaient suivi, aimé et observé ses commandements.

Il ne suffit pas qu’un homme soit né de l’Esprit. Pour être un « ministre suffisant » de la Nouvelle Alliance, il doit savoir ce que signifie être conduit par l’Esprit, marcher selon l’Esprit et pouvoir dire : « La loi de l’Esprit de vie en Jésus-Christ m’a affranchi de la loi du péché et de la mort » (Romains 8.2). Qui, désireux d’apprendre le grec ou l’hébreu, accepterait un professeur qui ne maîtrise que peu ces langues ? Et comment un homme peut-il être ministre de la Nouvelle Alliance – qui est entièrement un ministère de l’Esprit, un ministère de vie et de puissance célestes – s’il ne sait pas par expérience ce que signifie vivre dans l’Esprit ?

Le ministre doit, avant tout, être une preuve vivante et un témoin personnel de la vérité et de la puissance de Dieu dans l’accomplissement des promesses de la Nouvelle Alliance. Les ministres doivent être des hommes choisis ; les meilleurs exemples de ce que le Saint-Esprit peut faire pour sanctifier un homme et, par l’œuvre de la puissance divine en lui, le préparer à son service.

À cette réalité d’être personnellement possédés par l’Esprit s’ajoute une autre vérité : tout leur travail dans le ministère peut être accompli par la puissance de l’Esprit. Quelle assurance indiciblement précieuse ! Christ les envoie accomplir une œuvre céleste, être les instruments entre ses mains, par lesquels il agit, et il les revêt d’une puissance céleste. Leur vocation est de prêcher l’Évangile avec le Saint-Esprit envoyé du ciel.

Quant aux sentiments, ils pourraient dire comme Paul : « J’étais avec vous dans la faiblesse, la crainte et un grand tremblement » (1 Corinthiens 2.3). Cela ne les empêche pas d’ajouter, et c’est peut-être même le secret de leur capacité à le faire : « ma parole et ma prédication ne reposaient pas sur les discours persuasifs de la sagesse, mais sur une démonstration d'Esprit et de puissance… » (1 Corinthiens 2.4).

Si un homme veut être ministre de la Nouvelle Alliance, messager et enseignant de sa véritable bénédiction, afin de conduire les enfants de Dieu à la vivre, rien de moins ne sera nécessaire qu’une pleine expérience de sa puissance en lui-même, sous la conduite de l’Esprit.

Qu’il se nourrisse de la Parole de Dieu ou qu’il y cherche le message divin pour son peuple, que ce soit dans la prière secrète ou l’intercession, dans ses relations privées avec les âmes ou dans l’enseignement public, il doit attendre, recevoir et s’abandonner à la vivification du Saint-Esprit, comme à la puissance de Dieu œuvrant avec lui. C’est là sa suffisance pour l’œuvre. Il peut chaque jour réclamer et recevoir l’onction d’une huile nouvelle, le souffle nouveau du Christ, de son Esprit et de sa vie.

Dieu nous a faits ministres de l’Esprit.

Et il y a encore une vérité tout aussi essentielle : le ministre de l’Esprit doit conduire les hommes au Saint-Esprit. Beaucoup diront : « S’il est conduit par l’Esprit pour enseigner les hommes, n’est-ce pas suffisant ? » Absolument pas. Les hommes peuvent devenir trop dépendants de lui ; ils peuvent recevoir son enseignement biblique de seconde main et, malgré la puissance et la bénédiction de son ministère, s’étonner que les résultats ne soient pas plus spirituels et durables.

La raison est simple : la Nouvelle Alliance est celle-ci : « Chacun n’enseignera plus à son frère à connaître le Seigneur, car tous me connaîtront, du plus petit au plus grand ». Le Père désire que chaque enfant, du plus petit au plus grand, vive en communion personnelle et continue avec lui. Cela ne peut se faire que s’il est enseigné et aidé à connaître et à s’attendre au Saint-Esprit.

L’étude de la Bible et la prière, la foi, l’amour et l’obéissance – toute la marche quotidienne – doivent être enseignées comme dépendant entièrement de l’enseignement et de l’œuvre de l’Esprit qui habite en nous.

Le ministre de l’Esprit, avec une détermination et une persévérance absolues, s’éloigne de lui-même pour se tourner vers l’Esprit. C’est ce que fit Jean-Baptiste. Rempli du Saint-Esprit dès sa naissance, il envoya des hommes s’éloigner de lui vers le Christ, pour être baptisés par lui dans l’Esprit. Le Christ fit de même. Dans son discours d’adieu, il appela ses disciples à se détourner de son instruction personnelle pour se tourner vers l’enseignement intérieur du Saint-Esprit, qui devait demeurer en eux et les guider vers la vérité et la puissance de tout ce qu’il leur avait enseigné.

Rien n’est aussi nécessaire dans l’Église aujourd’hui. Toute sa faiblesse, ses formalismes et sa mondanité, le manque de sainteté, de dévouement personnel au Christ, d’enthousiasme pour sa cause et son royaume, ne sont dus qu’à une seule chose : le Saint-Esprit n’est pas connu, honoré et soumis comme la seule source d’une vie sainte.

La Nouvelle Alliance n’est pas perçue comme un ministère de l’Esprit dans le cœur de chaque croyant. L’unique chose nécessaire à l’Église est que le Saint-Esprit, dans sa puissance, demeure et règne dans la vie des saints de Dieu. Et comme l’un des principaux moyens d’y parvenir, il faut des ministres de l’Esprit, vivant eux-mêmes dans la jouissance et la puissance de ce grand don, qui œuvrent avec persévérance pour amener leurs frères à la possession de leur droit de naissance : le Saint-Esprit dans le cœur, maintenant, par la puissance divine, une communion incessante avec le Fils et avec le Père.

Le ministère de l’Esprit rend le ministère de Christ possible et efficace. Et le ministère de Christ fait à son tour du ministère de l’Esprit une réalité expérimentale concrète dans la vie de l’Église.

Nous savons combien l’Église dépend de son ministère. L’inverse est tout aussi vrai : les ministres dépendent de l’Église. Ils sont ses enfants ; ils respirent son atmosphère ; ils partagent sa santé ou sa maladie ; ils dépendent de sa communion et de son intercession.

Que personne ne pense que la Nouvelle Alliance nous appelle uniquement à accepter personnellement ses bénédictions et à nous en réjouir.

Non, bien au contraire : Dieu désire que chacun de ceux qui y entre sache que ses privilèges sont réservés à tous ses enfants, et qu’il se donne pour le faire savoir. Et il n’y a pas de moyen plus efficace d’y parvenir que de se soucier du ministère de l’Église. Comparez le ministère qui vous entoure avec son modèle dans la Parole de Dieu (voir en particulier 1 Corinthiens 2 ; 2 Corinthiens 3).

Rejoignez ceux qui savent que la Nouvelle Alliance n’est rien d’autre qu’un ministère de l’Esprit, et implorez Dieu pour un ministère véritablement spirituel. Demandez au Saint-Esprit de Dieu de vous enseigner ce qui peut être fait – et ce que vous pouvez faire – pour que le ministère de votre Église devienne réellement spirituel.

La condamnation humaine sera aussi inefficace que l’approbation humaine. C’est à mesure que la place suprême du Saint-Esprit, représentant et révélateur du Père et du Fils, nous est clairement révélée, que le seul désir de notre cœur et notre prière continuelle seront que Dieu révèle à tous les ministres de sa Parole leur vocation céleste, afin qu’ils recherchent avant tout cette seule chose : être de véritables ministres de la Nouvelle Alliance, non de la lettre, mais de l’Esprit.

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