De quelle sorte de réveil avons-nous besoin ?
Le grand défaut de ces réveils fut que les convertis étaient accueillis dans une Église qui ne vivait pas une mesure élevée de consécration et de sainteté.
Même les croyants qui avaient été stimulés retournèrent progressivement à leur ancienne vie de communion fraternelle bien couverte, manquant de puissance pour témoigner de Christ.
Le réveil dont nous avons besoin est un réveil de sainteté, dans lequel la consécration de tout notre être doit être pour le service de Christ, et dans lequel toute notre vie serait incluse. Et pour cela, il sera nécessaire d'avoir un nouveau style de prédication dans laquelle les promesses que Dieu a faites de demeurer dans son peuple et de le sanctifier pour lui-même prendraient la place qu'elles n'ont pas aujourd'hui.
Quand notre Seigneur Jésus a donné la promesse du Saint-Esprit, il a parlé de la bénédiction de la Nouvelle Alliance qui allait être vécue, celle d'un Dieu demeurant dans son peuple. « Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera ». Paul écrit aussi : « Afin que Christ habite dans vos cœurs par la foi… pour que vous soyez remplis jusqu'à toute la plénitude de Christ ».
Avec la Réforme, la grande vérité de la justification par la foi fut rétablie et remise à la place qu'elle devait occuper. Mais l'autre grande vérité de la sanctification n'a pas encore repris sa place dans la prédication et la pratique de l'Église, telle que la Parole de Dieu le réclame.
C'est pour cela que nous avons besoin d'un réveil, afin que le Saint-Esprit soit tellement libre de prendre possession de nous que le Père et le Fils puissent vivre en nous, et que la communion avec eux et notre dévouement à leur volonté et à leur service puissent devenir notre joie suprême. Ce sera alors en vérité un réveil de sainteté.
La communauté morave (à Herrnhut) doit son existence à un réveil de sainteté. Des réfugiés bohémiens étaient rassemblés avec un certain nombre de sectes chrétiennes. En peu de temps, des contestations éclatèrent et la ville de Herrnhut devint rapidement un lieu de conflit et de division. Zinzendorf en fut si profondément interpellé qu'il alla vivre parmi eux. Dans la puissance du Saint-Esprit, il réussit à rétablir l'ordre et à lier les gens ensemble dans la puissance de Jésus-Christ, afin qu'ils lui soient dévoués, leur redonnant de l'amour les uns pour les autres.
Plus d'une fois, ils vécurent des manifestations remarquables de la présence du Saint-Esprit, et leurs vies entières devinrent des vies d'adoration et de louange. Après qu'ils eurent tenu pendant quelques années des réunions nocturnes de communion fraternelle, ils furent conduits à consacrer leurs êtres entiers au service du Royaume de Christ. Ce fut dans ce réveil de sainteté que naquit la vision de la mission morave.
Quand John Wesley vint les visiter, il écrivit à leur sujet : « Dieu a répondu au désir de mon cœur. Je suis avec une Église dont la conversation se trouve dans le ciel, dans laquelle réside la pensée qui était en Christ, et qui marche tel qu'il a marché. Ici, je rencontre continuellement ce que j'avais cherché - des preuves vivantes de la puissance de la foi, des personnes sauvées du péché intérieur comme du péché extérieur, par l'amour de Dieu répandu sur leurs cœurs. J'ai été extrêmement réconforté et fortifié par le contact avec ces gens merveilleux.»
Un réveil de sainteté ! Qu’était donc le grand réveil d'évangélisation en Angleterre par Whitefield et Wesley sinon un tel réveil de sainteté ? Ils avaient été ensemble à Oxford membres du « Club Saint ». De tout leur cœur, ils avaient cherché la délivrance de la culpabilité du péché, mais aussi de la puissance du péché.
Quand leurs yeux s'ouvrirent sur la prérogative qu'a la foi de pouvoir proclamer tout Christ dans toute sa plénitude, ils trouvèrent la clé de la prédication qui allait être si puissamment efficace pour le salut des hommes. Ce qui fit John Wesley avec le méthodisme, le Général Booth et ses disciples le firent avec l'Armée du Salut.
Si l'on regarde aux ressources qu'il a dû utiliser, on est frappé de constater comment avec son enseignement sur la purification du cœur et le plein salut, il a pu inspirer des dizaines de milliers de chrétiens et les conduire à une véritable consécration à Christ et aux perdus.
Il est probable qu'il y ait une grande divergence de doctrine, mais personne ne peut être imperméable au fait que Dieu ait apposé son sceau sur son désir intense de prêcher le plein salut et une entière consécration. Un réveil de sainteté est ce dont nous avons besoin. Une telle prédication sur les droits que réclame Christ sur nous nous amènera à vivre entièrement pour lui et son Royaume.
Il nous faut prêcher un si fort attachement d'amour à Christ que cela fera de notre communion avec lui notre joie suprême ; il nous faut prêcher la foi dans le fait qu'il nous a délivrés de la domination du péché, cette foi qui nous rendra capables d'obéir à ses commandements ; il nous faut prêcher une telle soumission au Saint-Esprit que nous serons conduits par lui dans notre marche de tous les jours - voilà quelques-uns des éléments d'un réveil dans la vraie sainteté que l'Église doit apprendre à rechercher comme la perle de grand prix.
Et comment un tel réveil peut-il être obtenu ? Cela coûtera beaucoup de prière. Cela coûtera encore plus que cela - beaucoup de sacrifice vis-à-vis de soi-même et du monde. Cela requerra de chacun de nous un abandon au Seigneur Jésus au point qu'il le suivra aussi près que Dieu est capable de le conduire. Nous devons apprendre à rechercher à vivre une vie à la ressemblance de Christ, ayant les mêmes pensées que celles qu'il avait, les chérissant même comme le but suprême de notre vie quotidienne.
C'est seulement lorsque la prière comme celle de Robert Murray McCheyne : « Seigneur, rends-moi aussi saint qu'un pécheur pardonné puisse l'être » deviendra nôtre et qu'elle commencera à être offerte par un nombre toujours croissant de ministres et de croyants, que la promesse de la Nouvelle Alliance deviendra une réalité sur le plan de l'expérience.
Source : « De quel sorte de réveil avons-nous besoin ? » - Auteur : Andrew Murray