Sanctification totale.3

Sanctification totale.3

Une âme sanctifiée - Qu’est-ce donc que l’âme par rapport à l’esprit et au corps, et qu’entend-on par une âme entièrement sanctifiée ?

Nous avons déjà vu que, dans la triple division de notre être, l’esprit représente l’élément supérieur et divin, celui qui connaît, fait confiance, aime, ressemble à Dieu et le glorifie. Qu’est-ce donc que l’âme par rapport à l’esprit et au corps, et qu’entend-on par une âme entièrement sanctifiée ?

I. La nature et les attributs de l’âme.

Il n’est pas nécessaire de descendre dans toutes les profondeurs de la psychologie et d’essayer d’analyser les multiples attributs et facultés de cette merveilleuse conscience, que Dieu a placée dans le sein de chaque être humain. Il suffit pour l’instant d’observer que chacun d’entre nous est conscient, au moins, des quatre grandes classes suivantes de dotations mentales, à savoir l’entendement, les goûts, les affections et les passions, et les appétits.

1. La compréhension. C’est le siège de l’intelligence. Les chambres de cette maison sont nombreuses et variées. La première est peut-être celle que les philosophes ont appelé la perception, celle qui fixe l’attention sur les objets et devient directement consciente des choses et des pensées.

On pourrait ensuite nommer la faculté d’intelligence, d’acquérir des connaissances, de comprendre la vérité et les relations, de raisonner, de penser et de conclure. C’est à ce département qu’appartient également la mémoire, cet attribut merveilleux qui rappelle le passé et conserve à jamais les impressions et les sensations de l’esprit, pour en faire une source de joie ou de douleur.

Vient ensuite l’imagination, cette faculté qui donne à l’âme le pouvoir d’ignorer l’espace, de rapprocher le lointain, de peupler le vide par une création d’un monde idéal, qui, pour la fantaisie vive, semble aussi réel que les formes matérielles qui l’entourent. Imparfaite mémoire, elle regarde l’avenir avec la loupe de l’imagination et s’élance sur les ailes de l’espoir, jusqu’à ce que le temps et le sens soient oubliés dans la perspective de l’horizon lumineux qui s’ouvre devant nous. Au milieu de tout cela, comme le gouvernail du caractère et le conducteur des coursiers enflammés de l’âme, se trouve la raison ou le jugement, la faculté de comparer ou de conclure, de peser les instructions et de décider de la marche à suivre. On l’appelle parfois le bon sens, parfois l’exercice du jugement.

Ce ne sont là que quelques-unes des qualités mentales dont chacun de nous est conscient et qui constituent les principaux attributs de l’âme. Quand on pense à leur rapport avec tous les intérêts de la vie humaine, il n’est pas nécessaire de montrer combien il est important qu’elles soient sanctifiées, pour être préservées de l’erreur et de la perversion pour notre bien-être, le bien d’autrui et la gloire de Dieu.

2. Les goûts viennent ensuite dans l’ordre. Chacun d’entre nous possède certains talents particuliers et certaines inclinations mentales. Il en résulte que tel homme est un musicien né, tel autre est un génie pour la peinture, tel autre est un architecte ou un sculpteur naturel, tel autre un grand inventeur, tel autre un voyageur, tel autre un poète ou un écrivain de fiction.

Chacun d’entre nous a donc un penchant particulier. Mais chacun de nos goûts et talents personnels ont besoin d’être sanctifiés. De même que, dans la catégorie des facultés précédemment énumérées, l’imagination impie ou le jugement erroné conduiront l’homme de lettres à être un impudique ou un passionné. De même ici, un goût erroné fera de l’amateur d’art un diffuseur de vice, de l’amour impie de la musique un canal pour les tentations les plus insidieuses de Satan, et même de l’amour de la beauté et du raffinement, une incitation à l’autodérision, à l’extravagance de la mode et au carnaval sauvage d’une mondanité idolâtre.

Chacun de ces goûts nous viennent à l’origine de Dieu, qui est lui-même un amoureux du beau et qui a tout créé pour refléter son goût et sa sagesse infinis. Mais chacun d’entre eux peut n’être qu’un serviteur du « moi » et du péché, une source d’avilissement et de souillure. Ne désirons-nous pas ardemment que tous ces dons du ciel, déséquilibrés et pervertis par la chute, soient entièrement sanctifiés ?

3. Plus profondément encore. Dans la chambre la plus intime de l’âme, se trouvent les affections du cœur. C’est le foyer de l’amour, l’amour de la mère, l’amour de l’époux, l’amour de l’enfant, du frère, de l’ami, les liens de parenté et les profondes fraternités d’affinités et de goûts, de dispositions, d’intérêts et d’objectifs communs. Dans le chapitre précédent, nous avons parlé de l’amour comme l’un des exercices de l’esprit sanctifié. Nous avons fait référence, bien sûr, à l’amour que le Saint-Esprit donne au cœur.

Nous parlons maintenant des affections humaines instinctives de l’âme, qui ne sont pas mauvaises en elles-mêmes, mais qui ont besoin d’être sanctifiées et élevées au-dessus du « moi », du péché et de l’excès. À ces affections s’ajoutent les diverses passions et émotions, l’orgueil, l’avidité, la colère, l’émulation, la joie, le chagrin et bien d’autres encore, qui sont toutes bonnes ou mauvaises selon leur mesure, leurs motifs et leurs limites. Il est possible d’être en colère et de ne pas pécher, d’être orgueilleux sans vanité, d’être concurrent sans envie, d’« aspirez aux dons les meilleurs » (1 Corinthiens 12 v. 31), sans avarice, et d’être ambitieux pour les récompenses les plus élevées sans esprit ou but mondain.

Pourtant, sans la grâce de Dieu, tout cela est devenu comme de fausses lumières ou des récifs de rochers et de ruine. Pour d’innombrables âmes humaines, l’éclat même des dons et des succès naturels n’a fait qu’aggraver plus complètement leur destruction.

4. Plus bas encore dans l’échelle des êtres se trouvent les appétits et les dispositions, qui relient l’esprit au corps et deviennent les servantes des organes physiques. Nous en parlerons plus en détail dans le cadre de la sanctification du corps. Il suffit ici de les considérer comme des qualités de l’esprit qui touchent les sens physiques et agissent à travers eux. Tous ces appétits sont naturels et, dans leur état normal, chez un être correctement équilibré et sanctifié, ils sont sans péché et sans reproche. En raison des influences perturbatrices de la chute et de la perversion de la nature humaine, ils ont été dérangés de leur véritable ordre et de leur place de subordonnés, ils sont restés dans l’ombre et sont devenus, dans bien des cas, dégradants et destructeurs.

Un homme dont les raisons et les affections sont sous le contrôle de ses appétits charnels, a commencé à descendre la pente abrupte qui doit bientôt l’amener au niveau des pécheurs, voire à un plongeon encore plus profond, mesuré à partir de la hauteur d’où il est tombé. Telle est enfin la condition misérable et hideuse de beaucoup d’âmes humaines, d’où la nécessité suprême de sanctifier entièrement les appétits et les dispositions qui nous lient si étroitement à notre vieille nature.

Il s’agit là d’un bref aperçu de l’âme humaine. Pour nous rendre compte à la fois de sa grandeur et de son péril, nous n’avons qu’à penser aux annales de l’histoire humaine et au brillant panorama qui a balayé la scène du temps, pour tomber à l’extrême limite, sur les précipices abrupts et terribles de la ruine. Que de clarté et d’élévation dans les intelligences qui ont cherché et tenté d’enseigner aux siècles les principes de la vérité.

« Que d’exploits, même sans la lumière de Dieu, pour un Platon, un Socrate, un Confucius, un Sénèque. Que le génie et l’imagination d’un Homère, d’un Virgile, d’un Dante, d’un Shakespeare sont sublimes. Que la force d’un Alexandre et d’un Napoléon est splendide. Que le goût d’un Phidias, d’un Wren, d’un Raphaël, d’un Michel-Ange est superbe. Comme l’éloquence d’un Démosthène, d’un Cicéron, d’un Chatham est éclatante et glorieuse ». Et pourtant, que de tristesse dans les plus hautes sphères de la culture et de la sagesse humaine.

Que d’amertume et de déception dans les perspectives les plus brillantes que les meilleurs d’entre eux pouvaient espérer, et que d’effroi dans le naufrage où nombre d’entre eux ont plongé avant même que les profondeurs éternelles ne soient révélées à la vue de tous. Combien souvent les intelligences les plus brillantes ont les vies les plus tristes, et combien extrêmes sont les périls qui accompagnent le chemin du génie, du succès ou de la beauté. Oh ! comme le monde a besoin du Sanctificateur, pour empêcher que ses trésors les plus riches ne soient leurs propres destructeurs.

II. Qu’entend-on par sanctification de l’âme ?

Comment tous ces attributs et talents personnels peuvent-ils être entièrement sanctifiés ? Eh bien, nous ne pouvons pas mieux l’expliquer qu’en appliquant en détail nos trois tests simples à chacun d’entre eux. Tout doit être séparé, consacré et rempli de l’Esprit et de la vie de Dieu, et c’est ainsi, et d’aucune autre manière, qu’ils peuvent être entièrement sanctifiés. Appliquerons-nous les tests en détail ?

1. Qu’en est-il de notre compréhension ?

a. Est-elle séparée ? Avons-nous appris à retirer notre attention et notre perception de tout ce qui est impie et à refuser de voir les choses interdites ? N’est-ce pas là la véritable source de la plupart de nos difficultés à mener une vie sainte, que de permettre au monde impie de nous envahir par toutes les voies de notre être et d’absorber toute notre attention, jusqu’à ce qu’il en résulte une pollution et une misère inévitables ?

La première chose à faire est donc de fermer les écoutilles et d’empêcher les vagues d’entrer, de fermer les volets et d’exclure les objets qui s’immiscent dans notre regard. Nous pouvons faire tout cela, refuser de percevoir et de remarquer le mal qui nous entoure. En marchant dans la rue, avez-vous déjà été conscient de deux forces, l’une retenant votre attention sur Dieu dans un esprit de recueillement et de communion, l’autre vous tentant de regarder tout ce qui se trouve dans la rue, d’absorber l’éclat des vitrines, la foule agitée, toute la scène animée et bien des images de la vie de tous les jours.

Le mal qui, s’il ne souille pas, détourne de la simplicité de l’esprit. N’avez-vous jamais senti, en jetant un coup d’œil sur votre journal du matin, un frein à votre esprit lorsque votre œil tombait sur les colonnes aux mots acérés ? Entendez-vous cette voix qui semble vous empêcher d’absorber avec votre œil, toute la saleté puante que les charognards littéraires ont ramassée dans les allées et les garages d’une métropole malfaisante ? Ne vous êtes-vous pas mal senti, après l’avoir lu, tout imprégné d’impureté, bien que vous n’ayez pas vous-même participé à ces crimes ? Votre pensée les a touchés et s’en est trouvée souillée.

Un auteur a été tenté un jour de lire les conférences de Robert Ingersol afin d’y répondre, mais après avoir lu une seule page, il s’est senti tellement inondé par la pluie de soufre qui se déversait de chaque page sur tout son être, qu’il n’a pas osé aller plus loin. Il a estimé qu’il ne pouvait que mettre en garde son peuple contre tout contact avec de telles choses, et lui dire que « les mauvaises communications corrompent les bonnes manières », et que le motif de Dieu était de s’abstenir de l’apparence même du mal et de ne pas avoir de communion avec les œuvres infructueuses des ténèbres, sans même aller jusqu’à les écouter.

« Examinez ce qui est agréable au Seigneur ; et ne prenez point part aux œuvres infructueuses des ténèbres, mais plutôt condamnez-les. Car il est honteux de dire ce qu'ils font en secret » (Ephésiens 5 v. 10 à 12).

Il fut un jour sollicité par une jeune convertie, une chrétienne très sérieuse, qui s’était rendue un soir de sabbat, sous une forte pression, pour écouter cet audacieux blasphémateur. Son visage brillait de la lumière de la fosse et elle avait appelé son pasteur pour lui dire qu’elle était fascinée et qu’elle ne savait pas ce qui se passait, mais qu’elle avait été tellement captivée par son brillant blasphème, qu’elle semblait avoir perdu le pouvoir de résister. C’est pourquoi la première chose à faire pour sanctifier l’esprit est de le séparer de tout mal en l’ignorant absolument et en refusant tout contact avec lui.

Nous devons donc nous séparer des pensées et des objets qui ne sont pas purificateurs. Beaucoup d’entre elles sont de mauvaises pensées, et encore plus, sont des pensées inutiles. Nous devons les supprimer. Il est possible de tenir les rênes de l’esprit de telle sorte, qu’il refuse de s’attarder sur des pensées que le jugement dément.

C’est une chose que les vagues battent les membrures du navire, c’en est une autre de les laisser entrer dans la cale par les écoutilles. Nous pouvons garder les écoutilles fermées et refuser de les ouvrir, et si nous le faisons, Dieu prendra nos pensées et les gardera captives en Christ. Il remplira nos esprits de ses pensées les plus élevées et les plus saintes. La vérité est qu’un grand nombre de personnes s’épuisent à penser inutilement. Une grande partie du gaspillage du cerveau et de la douleur morte dans le cervelet n’est pas due à un surmenage pour Dieu, mais à un millier de soucis et de questions, qui nous font beaucoup de mal.

Une âme sanctifiée est une âme qui a appris à se tenir tranquille et à cesser toutes ses activités. C’est le sens du cri passionné du psalmiste, fatigué de ses activités épuisantes : « J'ai eu en haine les pensées diverses, mais j'ai aimé ta loi » (Psaume 119 v. 113 - Bible Martin). C’est le sens des paroles de l’apôtre lorsqu’il dit, au dixième chapitre de la deuxième épître aux Corinthiens : « Nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s'élève contre la connaissance de Dieu, et nous amenons toute pensée captive à l'obéissance de Christ » (v. 5). Nos imaginations, nos pensées, doivent être supprimées jusqu’à ce que nous apprenions à attendre dans le calme, la voix et les pensées de Dieu. C’est ainsi que nous nous épargnerons un épuisement inutile et que nous serons toujours en contact avec Dieu, à l’abri d’innombrables sources de tentation.

Car chaque pensée errante de Satan est comme un chardon, avec des ailes à une extrémité et une graine de mal à l’autre. Il flotte doucement dans l’âme, mais où qu’il aille, il dépose son petit germe dans le sol fertile qui produit sa moisson d’épines empoisonnées.

De même, nous devons cesser les activités impies de la mémoire, lorsqu’elle s’attarde sur le passé interdit et sur son imagination. Cela rend la tentation vivante et réelle devant notre âme fascinée, au lieu d’écouter la voix du Maître. Nous devons apprendre à cesser toutes ces activités, à nous en méfier lorsqu’elles sont exercées indépendamment de la direction de l’Esprit et de la volonté du Maître, et à nous en remettre à Dieu pour sa direction et sa possession complètes.

b. Nous appliquons donc notre deuxième test aux facultés de l’entendement. Sont-elles dédiées au Seigneur ? Notre attention est-elle consacrée à Dieu ? Pouvons-nous dire : « Mon cœur est fixé, mon esprit est fixé sur toi » ? Nos pensées sont-elles consacrées à Dieu ? Notre intelligence est-elle consacrée à connaître sa Parole et sa volonté, et à considérer toutes choses comme une perte pour l’excellence de la connaissance du Christ ?

Notre mémoire est-elle consacrée à stocker sa vérité ? Notre imagination s’arrête-t-elle sur sa Parole, jusqu’à ce que les choses de l’éternité soient plus réelles et plus vivantes que nos sens et nos désirs ? Notre pouvoir de pensée, notre raison, notre jugement et notre décision, lui sont-ils entièrement soumis pour connaître et faire sa volonté ?

Il est l’auteur de notre intellect, il l’a créé pour lui-même. Notre entendement ne peut trouver sa raison d’être et sa pleine satisfaction qu’en Dieu et en sa Parole. Il a besoin de notre intelligence et de notre esprit pour en faire l’instrument et l’organe de son service élevé et saint.

c. Enfin, notre intelligence et notre intellect sont-ils remplis de Dieu ? Car il doit nous posséder lui-même et mettre en nous sa pensée et son Esprit, ainsi que sa grâce. Le Christ, qui est venu se donner à nous, avait non seulement une nature divine, mais aussi une âme raisonnable, et c’est ce qu’il nous transmet dans notre union avec sa personne. « Nous avons la pensée du Christ » (1 Corinthiens 2 v. 16), et dans notre cerveau faible et errant, peut venir la compréhension même de notre Maître béni, de sorte que, comme le grand Kepler, nous pouvons dire : « Je pense les pensées de Dieu, mais après Dieu ».

Le Saint-Esprit est une force vivifiante pour l’intellect consacré. Des esprits qui étaient auparavant ternes et obscurs se sont élevés sous son influence, jusqu’aux plus hauts niveaux intellectuels et aux plus grandes réalisations du génie humain. Tout chrétien intelligent connaît l’histoire d’Augustin, l’épave usée, qui a émergé d’une jeunesse gâchée pour devenir, par la puissance de la grâce, le maître de douze siècles et le père de la théologie évangélique.

Thomas Chalmers était également un intellect perdu jusqu’à ce qu’il soit enflammé par le pouvoir de la grâce et un enthousiasme divin, et qu’il devienne à partir de ce moment-là, le chef de la pensée et de la vie religieuse du pays et de son époque. C’est également le cas de Wilberforce, dans les rangs les plus élevés de la vie. Jeune Anglais aristocrate, ses premières années furent gâchées par les frivolités de la vie à la mode, son esprit ne semblait avoir que peu de force et d’éclat.

Mais à partir de l’heure où il s’est donné à Dieu, toutes les forces de son intellect ont semblé s’éveiller et se sont intensifiées, jusqu’à ce qu’il devienne le champion du plus grand mouvement de philanthropie moderne. Le leader honoré et couronné de succès de son pays, dans l’un des plus grands mouvements sociaux de l’histoire de l’Angleterre.

Et tant d’humbles noms, un Harry Moorhouse issu des rangs des pickpockets anglais, un Jerry McAuley issu des voleurs de quai de New York, un Dwight Moody issu des apprentis cordonniers de Boston, et une grande multitude de ministres, d’évangélistes et d’ouvriers chrétiens les plus doués d’aujourd’hui ; doivent tous leur force mentale et cette combinaison de qualités, sur un esprit qui, sans la grâce de Dieu et sa vie vivifiante, ne se serait jamais élevé au-dessus de l’obscurité.

Mais à un degré que ces frères n’ont peut-être pas pleinement compris, le Seigneur Jésus est prêt à posséder l’intelligence et toutes les facultés, à les remplir de sa Parole et du pouvoir de la présenter efficacement aux autres. C’est le point de départ pour constituer une nouvelle ère dans leur travail pour Dieu, aussi merveilleuse que la guérison du corps ou la consécration de l’esprit.

Il existe un baptême du Saint-Esprit distinct pour l’intelligence et pour l’esprit. Ce dernier donne les qualités de sérieux, de foi, d’amour, de courage, d’onction et de feu céleste ; mais le premier donne la solidité de jugement, la clarté d’expression, la vivacité de pensée, la puissance d’élocution, l’attrait du style, et toutes les qualités qui peuvent nous rendre aptes à être un  « vase d'honneur, sanctifié, utile à son maître, propre à toute bonne œuvre » (2 Timothée 2 v. 21).

Une chrétienne l’a récemment illustré dans une simple conversation en racontant une vision qui lui était venue, alors qu’elle priait Dieu de lui donner la force de comprendre sa Parole et de l’enseigner à d’autres. Elle a dit que soudain, un crâne nu et vide est apparu devant son esprit, de manière si frappante qu’il semblait presque réel. Au début, cela l’a presque terrifiée, et il lui a semblé que c’était un message de mort. Mais elle fut immédiatement suivie par l’image d’un feu flamboyant qui semblait entrer dans le crâne vide et le remplir dans toutes ses parties, et alors une pensée fut chuchotée à son cœur : « C’est la réponse à ta prière ».

Votre cerveau occupé doit devenir aussi mort et vide que ce crâne et alors le Saint-Esprit le remplira de son feu ardent et de sa vie ; il y apportera ses pensées et ses sentiments et en prendra possession comme son simple instrument, l’organe de son travail et de sa volonté. C’est peut-être la figure la plus parfaite par laquelle nous pouvons exprimer la pensée de ce message.

N’allons-nous pas bien-aimés, mettre en avant nos intelligences orgueilleuses et déposer notre sagesse aux pieds de Jésus, et, dans des cerveaux vidés de leur conscience de soi et de leur autosuffisance, recevoir le baptême de son feu ? N’allons-nous pas, avec un sens nouveau de sa signification, respirer la prière ? : « Le feu de l’affinage traverse mon cœur, illumine mon âme. Répands ta vie dans chaque partie, et sanctifie le tout ».

2. Jusqu’à présent, nous n’avons parlé que de l’entendement et de l’intellect, de la pensée, du raisonnement et de la réflexion. Mais nous avons vu qu’il y a d’autres départements. Il y a les goûts qui donnent une direction à nos facultés mentales, qui orientent nos choix et qui donnent de l’entrain à nos activités.

Prenons par exemple, l’amour de la musique. Il n’est pas nécessaire de montrer comment il peut être perverti, et il l’est souvent, pour la mondanité, l’égoïsme et le péché. C’est la servante même du vice et la fascination qui attire le monde insouciant loin de Dieu et de toute pensée d’éternité et de salut.

Pourtant, il s’agit d’un don divin qui peut être entièrement sanctifié et utilisé glorieusement. Mais la musique doit d’abord être séparée de tout alliage terrestre et de toute souillure pécheresse. La voix qui chante pour Dieu ne doit pas être prostituée à l’assouvissement de la mondanité et de la sensualité. Combien de fois les lèvres qui conduisent le culte de Dieu, dans le sanctuaire le jour du sabbat, se retrouvent au service d’un impie ou même de la foule aux mœurs légères du music-hall, ou de la brasserie pendant les six jours suivants.

L’un des plus grands peintres allemands a refusé d’utiliser son pinceau, lorsque Napoléon lui a offert une fortune, pour peindre une Vénus pour le Louvre. Il a déclaré qu’il venait de peindre le visage de Jésus et que son art ne devait plus jamais être profané. C’est ainsi que nos goûts doivent être séparés.

Je me souviens du nuage de condamnation qui s’est abattu sur mon esprit, lorsque j’ai écouté une fois, dans mon propre salon, le chef de ma chorale chanter le célèbre « Ave Maria ». Vous ne pouvez pas imaginer ce qui s’était passé dans mon esprit, jusqu’à ce que je commence à penser aux paroles et à me rappeler qu’elles étaient adressées à un être humain qui n’appartenait qu’à Dieu. Je ne pouvais pas trouver la paix jusqu’à ce que je rende gentiment, mais fermement, témoignage à mon cher frère, et que je promette à Dieu que je n’écouterais plus jamais un tel blasphème sans protester.

Et pourtant, combien de fois les chrétiens laissent leurs oreilles se souiller en écoutant des morceaux impies par amour de la musique, et leurs propres voix se prostituer par des interprétations impies, au concert ou même dans nos demeures. Non seulement ce goût doit être séparé, mais il doit être consacré à Dieu et utilisé pour son service et sa gloire, et alors il le remplira de sa propre onction et l’utilisera pour travailler de la manière la plus glorieuse. Quel ministère aujourd’hui a été plus honoré que le chant gospel ? Comme Dieu a montré dans un Bliss, un Sankey ou un Phillips, l’honneur qu’il accordera encore à ce simple talant, pour attirer des millions de personnes par la puissance de la mélodie consacrée de l’Évangile.

L’amour de l’art doit donc être séparé. Combien y a-t-il de maisons chrétiennes dont les décorations ou les ornements ne parlent pas au nom de Dieu, mais au nom d’une licence païenne ou d’un étalage impie. Combien cette qualité de goût doit-elle être séparée, dans le domaine de l’habillement ou de la parure personnelle, de ce qui parle au nom du monde et du « moi », plutôt qu’au nom de Jésus, qui est saint, doux et humble. Nous pouvons consacrer ces goûts afin qu’ils soient des témoins du Christ, que les murs de notre chambre parlent pour lui et que notre garde-robe soit comme les phylactères des vêtements hébraïques, recouverte des caractères sacrés qui annoncent la gloire de notre Seigneur.

C’est alors que nos divers talents et les qualités qui nous apportent le succès dans les occupations de la vie, peuvent être séparés afin que nous soyons forts dans toutes les directions, non pas pour nous-mêmes ou pour la gloire terrestre, mais pour le service de notre Maître et pour notre plus grande utilité. Il n’y a rien qui puisse parler davantage pour Dieu que le raffinement, le bon goût et les talents prééminents. Dieu veut que ces choses soient inscrites sur « La sainteté pour le Seigneur ».

Béni soit son nom pour tant de jolies femmes et tant d’hommes doués qui ont déposé sur son autel tous les attraits de leur personne et de leur esprit. Puisse le jour se hâter où tout ce qu’il y a de beau dans nos dons naturels soient déposé à ses pieds. C’est à Jésus qu’appartiennent la beauté et la gloire, les richesses et l’honneur, la louange et l’amour de la création tout entière.

3. Mais il reste encore la catégorie la plus intéressante de nos qualités mentales, à savoir les émotions et les affections du cœur. Celles-ci, nous l’avons vu, appartiennent à l’âme humaine.

Au-dessus de tout cela se trouve l’attribut de l’amour. Il est instinctif, sous une forme ou une autre, dans toutes les poitrines humaines. Bien qu’il existe un amour divin transmis par l’Esprit, l’âme est dotée par le Créateur d’un étrange et exquis pouvoir d’aimer et, comme les attaches d’une vigne vivante, ses cordes doivent s’étendre dans une certaine direction.

Mais combien il est nécessaire que notre amour soit séparé, sanctifié. Comme il est naturel que le cœur, comme la vigne, s’accroche à quelque mur pourri et ruiné, dont il faut le détacher pour le sauver de la destruction. Qui, parmi ceux qui ont atteint la place élevée et céleste de la vie consacrée, ne regarde pas en arrière, au tout début de sa progression, vers une tombe solitaire où les premières idoles du cœur ont été ensevelies sous la croix de Jésus, et où il est mort à ce qui était le plus cher à tous ses instincts et à toutes ses affections naturelles ?

Le chemin de la sainteté a commencé pour nous tous au mont Moriah, sur l’autel d’Isaac et dans le sacrifice de notre cœur. Et c’est sur ce même mont glorieux que le temple majestueux s’élève encore au-dessus de l’endroit où le cœur, dans la consécration, s’est donné pour la première fois à Dieu.

Dieu aime construire ses temples sur l’emplacement de l’autel du sacrifice. Ce n’est pas qu’il prenne plaisir à nous arracher nos affections, mais nos objets d’amour drainent le plus souvent la vie même de notre cœur, ils doivent être coupés comme la croissance succulente d’une plante qui ne portera jamais de fruits. Heureux ceux qui, avant d’unir leur cœur à un objet quelconque, apprennent d’abord la pensée et la volonté de Dieu, et se préservent ainsi d’un cœur brisé. Il n’est pas nécessaire que nous soyons arrachés à tout ce que nous aimons si nous apprenons d’abord la pensée et la volonté de Dieu. C’est cela la séparation. C’est aussi cela le dévouement : donner son esprit à Dieu et lui donner toujours la place suprême dans ses affections.

Bien-aimés, êtes-vous ainsi séparés ? Êtes-vous prêts à séparer votre cœur et votre amour de tout amour interdit, de toute amitié impie, de toute affection purement égoïste, et à laisser Christ être le maître de votre cœur et son principal objet d’affection et de plaisir ? C’est alors qu’il remplira ce cœur et ajustera tous ses accords à l’harmonie et au bonheur. C’est alors qu’il infusera son propre Esprit dans toutes les relations de notre vie, de sorte que nous serons capables de nous adapter à toutes nos situations et relations, mêlées et multiples, et que chacun sera un lien avec lui et un canal de service et de bénédiction sacrés.

Nous pourrions donc suivre les mêmes grands principes dans tout le domaine de notre nature émotionnelle, découvrir qu’il n’y a pas une seule de nos affections et même de nos passions, qui ne puisse avoir un usage saint et sanctifié. Notre colère peut être si pure qu’elle sera un saint zèle pour Dieu. Notre émulation peut être si exempte d’envie qu’elle nous poussera à imiter les nobles qualités des autres.

Notre esprit d’entreprise peut être régulé au point de s’élever au-dessus de l’avarice et de ne convoiter sincèrement que les meilleurs cadeaux. Notre ambition peut être si céleste, qu’elle sera une impulsion pour les autres, nous poussant vers les réalisations les plus nobles et les récompenses les plus durables. Chaque palpitation de joie ou de tristesse, d’espoir ou de crainte, peut être un mouvement du cœur du Christ, le long des diverses cordes de notre être consacré, jusqu’à ce que chaque voix en nous se joigne au chœur céleste, chantant toujours : « Bénédiction, gloire, action de grâces, honneur, puissance et pouvoir à celui qui est assis sur le trône et à l’Agneau pour toujours ».

 

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