
3. La famille chrétienne
Chap: 1 - Le couple selon Dieu (suite) - Les problèmes de divorces et de remariages, sont de plus en plus nombreux au sein de l’Église de Jésus-Christ. Ce sont les fondements de la vie chrétienne qui sont ébranlés ou détruits.
Dans l’Évangile de Luc, Jésus répète les mêmes vérités : « Quiconque répudie sa femme et en épouse une autre commet un adultère, et quiconque épouse une femme répudiée par son mari commet un adultère » (Luc 16 v. 18). Là encore, Jésus répète que l’adultère est constitué par un divorce (ou une répudiation) suivi d’un remariage, dans tous les cas, et qu’il s’agisse du mari ou de son épouse.
Le divorce ne brise donc jamais l’alliance perpétuelle du mariage. Le divorce obtenu devant la justice des hommes n’a rien à voir avec une séparation permise par Dieu, suite à l’infidélité d’un conjoint. Si la séparation est autorisée, dans un seul cas, le remariage n’est jamais permis, sous peine de commettre un adultère.
Les enseignements de Paul dans ses épîtres.
Paul dit lui-même qu’il avait la pensée de Dieu, et que nous pouvons tous, chrétiens de la Nouvelle Alliance, connaître à présent la pensée de Dieu. Cette pensée nous a été révélée par le Saint-Esprit, et elle a été mise par écrit dans le Nouveau Testament, afin que nous puissions pleinement la connaître, et la mettre en pratique par l’Esprit, satisfaisant ainsi pleinement le cœur de Dieu.
Voici ce que Paul écrit dans l’épître aux Romains : « Ignorez-vous, frères, car je parle à des gens qui connaissent la loi, que la loi exerce son pouvoir sur l’homme aussi longtemps qu’il vit ? Ainsi, une femme mariée est liée par la loi à son mari tant qu’il est vivant ; mais si le mari meurt, elle est dégagée de la loi qui la liait à son mari. Si donc, du vivant de son mari, elle devient la femme d’un autre homme, elle sera appelée adultère ; mais si le mari meurt, elle est affranchie de la loi, de sorte qu’elle n’est point adultère en devenant la femme d’un autre.
De même, mes frères, vous aussi vous avez été, par le corps de Christ, mis à mort en ce qui concerne la loi, pour que vous apparteniez à un autre, à celui qui est ressuscité des morts, afin que nous portions des fruits pour Dieu. Car, lorsque nous étions dans la chair, les passions des péchés provoquées par la loi agissaient dans nos membres, de sorte que nous portions des fruits pour la mort. Mais maintenant, nous avons été dégagés de la loi, étant morts à cette loi sous laquelle nous étions retenus, de sorte que nous servons dans un esprit nouveau, et non selon la lettre qui a vieilli » (Romains 6 v. 1 à 6).
Paul rappelle tout d’abord le principe divin de l’indissolubilité du mariage, pour nous montrer que seule la mort peut nous dégager du lien du mariage. Il utilise ce principe éternel de Dieu pour nous dire que, de même, nous avons été libérés de la loi par la mort de Christ.
Mais nous devons bien comprendre ce que cela signifie. Cela ne signifie aucunement que nous avons été libérés de la loi de l’indissolubilité du mariage. Cela signifie que nous avons été libérés de l’obligation d’obéir selon la lettre, afin de pouvoir librement obéir selon l’esprit.
En effet, Paul explique dans Romains 8, que la loi de Dieu était rendue impuissante à cause de la loi de péché et de mort qui est dans nos membres, et dont nous étions incapables de nous affranchir. Nous nous efforcions d’obéir à la loi de Dieu en nous imposant cette loi de l’extérieur, mais le péché rendait cette loi sans force.
À présent que nous sommes, en Christ, libérés de la loi du péché et de la mort qui est dans la chair, nous pouvons obéir parfaitement à la loi de Dieu, aux principes éternels de la loi de Dieu. Nous pouvons obéir de l’intérieur, de notre cœur, par amour pour le Seigneur, et dans un esprit nouveau !
Nous sommes donc libérés de l’obligation d’obéir à une loi extérieure, parce que nous pouvons à présent obéir librement par l’esprit, ce qui était impossible, tant que Christ n’était pas passé par la mort de la croix et par la résurrection. Ainsi, nous sommes libérés des préceptes de la Loi, mais nous ne sommes nullement libérés de l’obligation d’obéir aux principes éternels de la volonté divine. Bien au contraire, ce n’est que dans la nouvelle alliance que nous avons tous été rendus capables, en Christ, d’obéir pleinement à la volonté de Dieu, par la marche par l’espritC’est ce que voulait dire Paul, en disant que nous avons été libérés de la loi.
Depuis la Pentecôte, le Saint-Esprit nous a été donné pour demeurer en nous en permanence, afin de nous conduire dans les profondeurs de la pensée de Dieu, et nous rendre capables d’obéir pleinement aux exigences les plus absolues du Seigneur, par la grâce et par la foi. Gloire à Dieu pour cela !
Il aurait été très facile pour Paul, en parlant de l’indissolubilité du mariage jusqu’à la mort, de rappeler que l’alliance du mariage pouvait toutefois être rompue en cas d’infidélité d’un conjoint, exactement comme la mort pouvait rompre cette alliance. Mais il s’est bien gardé de le faire, car il connaissait parfaitement la pensée du Seigneur.
D’ailleurs, dans la première épître aux Corinthiens, Paul répète clairement les mêmes principes. Le chapitre 7 de cette épître mérite un commentaire approfondi, afin de faire table rase de toutes les fausses interprétations et les fausses doctrines qui circulent depuis longtemps, et qui sont fondées sur l’isolement de certains versets de leur contexte évident. Voici ce qu’écrit Paul dans ce chapitre :
« Pour ce qui concerne les choses dont vous m’avez écrit, je pense qu’il est bon pour l’homme de ne point toucher de femme. Toutefois, pour éviter l’impudicité, que chacun ait sa femme, et que chaque femme ait son mari. Que le mari rende à sa femme ce qu’il lui doit, et que la femme agisse de même envers son mari. La femme n’a pas autorité sur son propre corps, mais c’est le mari ; et pareillement, le mari n’a pas autorité sur son propre corps, mais c’est la femme. Ne vous privez point l’un de l’autre, si ce n’est d’un commun accord pour un temps, afin de vaquer à la prière ; puis retournez ensemble, de peur que Satan ne vous tente par votre incontinence.
Je dis cela par condescendance, je n’en fais pas un ordre. Je voudrais que tous les hommes fussent comme moi ; mais chacun tient de Dieu un don particulier, l’un d’une manière, l’autre d’une autre. À ceux qui ne sont pas mariés et aux veuves, je dis qu’il leur est bon de rester comme moi. Mais s’ils manquent de continence, qu’ils se marient ; car il vaut mieux se marier que de brûler » (versets 1 à 9).
Quand Paul dit qu’il est bon à l’homme « de ne pas toucher de femme », il veut évidemment parler des relations sexuelles. Il affirme donc que les relations sexuelles ne sont permises qu’au sein du mariage.
Il rappelle aussi ce grand principe que chaque époux a autorité sur le corps de l’autre, et ne peut donc refuser à son conjoint une relation que ce dernier désire. Bien entendu, les deux époux ne doivent pas être conduits par les convoitises passionnées de la chair. Mais ils doivent, pour satisfaire leurs besoins légitimes, prendre aussi en considération, dans l’amour, les besoins de l’autre, et ne pas leur imposer ce que la Parole de Dieu leur donne le droit d’obtenir.
Les époux doivent se priver l’un de l’autre d’un commun accord, et pour un temps limité, afin de « vaquer à la prière ». Paul aimerait que tous les hommes soient comme lui, c’est-à-dire célibataires, pour pouvoir « servir Dieu sans distraction ». Mais il reconnaît aussi que ce don de célibat n’est accordé par le Seigneur qu’à certains, sinon le genre humain serait en péril. Nous croyons que ce don du célibat est accordé par Dieu à ceux qui le désirent sincèrement et librement, et qui Lui demandent ce don. Le célibat ne peut en aucune façon être imposé à quiconque, comme on le fait hélas dans certaines religions chrétiennes. Ce célibat forcé ne peut conduire qu’aux pires perversions sexuelles.
Si ce n’était pas la volonté de Dieu que quelqu’un reste célibataire, Il saurait très bien le lui montrer, et lui révéler sa volonté pour sa vie.
Paul conseille donc aux célibataires et aux veuves de rester seuls, tant qu’ils ne brûlent pas. Toutefois, le fait de brûler ne doit pas nous pousser à nous lancer dans un mariage hâtif, que l’on regretterait amèrement par la suite. La grâce de Dieu doit nous permettre de surmonter par la foi ce temps d’attente, qui peut être parfois difficile à supporter. Dieu peut enlever la souffrance de la solitude du célibataire, en le comblant de sa grâce. Mais cela n’est possible que si ce célibataire chrétien n’est pas contrôlé par la chair.
Nous revenons sans cesse à la nécessité d’un enseignement complet et approfondi sur la marche par l’esprit. Apprendre aux chrétiens à ne plus marcher selon la chair, mais à marcher selon l’esprit, reste une priorité absolue pour le perfectionnement des saints.
Force nous est de constater qu’un tel enseignement est bien rarement donné dans les églises chrétiennes aujourd’hui. Il est malheureusement remplacé soit par le légalisme le plus étroit, soit par le libéralisme le plus débridé, sous prétexte de grâce !
Paul poursuit : « À ceux qui sont mariés, j’ordonne, non pas moi, mais le Seigneur, que la femme ne se sépare point de son mari (si elle est séparée, qu’elle demeure sans se marier ou qu’elle se réconcilie avec son mari), et que le mari ne répudie point sa femme » (versets 10 et 11).
Paul rappelle la pensée constante du Seigneur, celle que nous venons de développer dans nos commentaires sur l’enseignement du Seigneur Jésus dans les Évangiles. L’ordre du Seigneur est que la femme séparée de son mari ne se remarie pas, si elle ne peut se réconcilier avec son mari. Paul ne fait nullement mention d’une possibilité de remariage en cas d’infidélité du conjoint. Il va de soi que cette obligation de ne pas se remarier est aussi valable pour le mari, comme l’a précisé Jésus dans les Évangiles.
Il est difficile de comprendre, devant la clarté de toutes ces affirmations, comment, dans l’Église du Dieu vivant, on en arrive maintenant à justifier le divorce et le remariage. Combien de pasteurs remarient allègrement des divorcés dans l’Église, et sont eux-mêmes divorcés et remariés. Quel désastre spirituel !
Nous proclamons ici avec force que tous ceux qui favorisent ou justifient le remariage des divorcés, pour toute raison que ce soit, introduisent dans l’Église un esprit d’adultère, non seulement physique, mais spirituel. Ils souillent l’Épouse sainte de Christ, et auront à en rendre compte un jour au Seigneur Lui-même. Ils disposent encore de la grâce de Dieu pour se repentir de tous leurs adultères, mais le temps de la grâce s’achève bientôt !
Certains nous accusent, par notre enseignement sur le mariage, le divorce et le remariage, de mettre sur le cou des brebis du Seigneur un fardeau pesant et un joug impossible à porter. Nous réfutons avec assurance une telle accusation. Nous répétons souvent qu’il n’est nullement dans notre intention d’imposer à quiconque l’un de nos enseignements, notamment celui-ci ! Le Seigneur Lui-même n’oblige personne à le suivre. Mais nous devons affirmer clairement ce qu’enseigne la Parole de Dieu, afin de placer chacun devant la volonté absolue de Dieu et devant ses propres responsabilités.
Ce qu’il faut ensuite faire, c’est expliquer avec persévérance et patience aux enfants de Dieu de quelle manière ils peuvent, dans la nouvelle alliance, obéir aux commandements du Seigneur, par l’esprit et non plus par la loi ; c’est leur enseigner la puissance de la croix et de la nouvelle naissance ; c’est leur montrer quelle est leur position spirituelle en Christ.
Il faut les convaincre qu’ils peuvent, par la loi de l’esprit de vie agissant dans leur nouvelle nature spirituelle, obéir naturellement à tous les commandements que la chair considère les plus durs et les plus impossibles à respecter. Rien n’est impossible à Dieu, et tout est possible à celui qui croit. Dans la nouvelle alliance, nous pouvons être plus que vainqueurs par Christ qui demeure en nous. Nous pouvons marcher comme Lui-même a marché. Nous pouvons accomplir les mêmes œuvres que Lui, et de plus grandes encore.
Paul poursuit : « Aux autres, ce n’est pas le Seigneur, c’est moi qui dis : Si un frère a une femme non-croyante, et qu’elle consente à habiter avec lui, qu’il ne la répudie point ; et si une femme a un mari non-croyant, et qu’il consente à habiter avec elle, qu’elle ne répudie point son mari. Car le mari non-croyant est sanctifié par la femme, et la femme non-croyante est sanctifiée par le frère ; autrement, vos enfants seraient impurs, tandis que maintenant ils sont saints. Si le non-croyant se sépare, qu’il se sépare ; le frère ou la sœur ne sont pas liés dans ces cas-là. Dieu nous a appelés à vivre en paix. Car que sais-tu, femme, si tu sauveras ton mari ? Ou que sais-tu, mari, si tu sauveras ta femme ? »
Ce passage est l’un de ceux qui sont utilisés le plus fréquemment pour justifier le divorce et le remariage, lorsqu’un conjoint non-croyant se sépare de son conjoint chrétien. Là encore, il ne faut pas prendre ces versets hors de leur contexte. Et il faut en outre que notre interprétation de ces versets ne soit pas en contradiction avec l’enseignement du reste de la Bible.
Paul parle ici de cohabitation entre un croyant et un non-croyant. Le conjoint non-croyant ne peut être retenu de force au foyer, s’il veut se séparer. Même s’il n’a pas commis l’adultère, un conjoint non-croyant peut vouloir se séparer ou divorcer. Il ne doit pas être retenu par le conjoint croyant. Car nous sommes appelés à vivre en paix. C’est la raison essentielle invoquée par Paul pour laisser partir ce non-croyant.
Paul ajoute : « Si le non-croyant se sépare, qu’il se sépare ; le frère ou la sœur ne sont pas liés dans ces cas-là ».
C’est ce verset qui est le plus souvent utilisé pour justifier le remariage d’un chrétien, quand il a été abandonné par son conjoint non-croyant. Nous le répétons, ce verset ne peut être en contradiction avec l’ensemble de la révélation biblique que nous venons d’exposer. Le lien dont il est parlé ici ne peut pas être le lien du mariage, lien qui est rappelé plus loin au verset 39. D’ailleurs, le mot grec traduit par « lié », au verset 15, n’est pas le même que celui qui est aussi traduit par « lié », au verset 39.
Au verset 15, il s’agit du mot grec « dedoulôtaï », (du verbe « douloô » qui signifie « être esclave »). Un esclave devait suivre son maître partout où il allait, et obéir sans discuter à ses ordres. La femme chrétienne dont le mari non-croyant se sépare n’est pas son esclave. Elle peut garder sa liberté. Mais elle doit rester seule, et rester fidèle à l’alliance de son mariage, tant que son mari sera vivant.
Tandis qu’au verset 39, où Paul dit : « Une femme est liée aussi longtemps que son mari est vivant », le mot grec traduit par « lié » est « dédêtaï », c’est-à-dire « aura été liée », du verbe « déô », qui signifie « être lié, attaché, enchaîné ».
Ainsi, il n’y a aucune contradiction entre des versets apparemment contradictoires. Il ne faut laisser à la chair aucune échappatoire. L’Église est trop souvent contrôlée par la chair, qui s’y entend très bien pour tordre la Parole de Dieu et fabriquer de fausses interprétations bien commodes pour ceux qui sont entraînés par ses convoitises !
L’apôtre achève ce paragraphe en disant : « Car que sais-tu, femme, si tu sauveras ton mari ? Ou que sais-tu, mari, si tu sauveras ta femme ? » Il nous montre par-là que le mari non-croyant séparé de sa femme reste son mari, et que la femme non-croyante séparée de son mari reste son épouse ! Il veut dire dans ce verset que ce n’est pas nécessairement par sa femme croyante que le mari non-croyant sera sauvé, et qu’il n’est donc pas nécessaire qu’elle fasse tout pour s’accrocher à lui et cohabiter avec lui, s’il veut se séparer d’elle !
De même, ce n’est pas nécessairement par son mari croyant que la femme non-croyante sera sauvée. Elle peut l’être ailleurs, par le témoignage d’une autre personne ! Cela n’a donc rien à voir avec la rupture de l’alliance du mariage !
Ensuite, aux versets 17 à 24, Paul fait une parenthèse qui concerne la situation sociale des chrétiens, et non leur situation matrimoniale : « Seulement, que chacun marche selon la part que le Seigneur lui a faite, selon l’appel qu’il a reçu de Dieu. C’est ainsi que je l’ordonne dans toutes les Églises. Quelqu’un a-t-il été appelé étant circoncis, qu’il demeure circoncis ; quelqu’un a-t-il été appelé étant incirconcis, qu’il ne se fasse pas circoncire. La circoncision n’est rien, et l’incirconcision n’est rien, mais l’observation des commandements de Dieu est tout.
Que chacun demeure dans l’état où il était lorsqu’il a été appelé. As-tu été appelé étant esclave, ne t’en inquiète pas ; mais si tu peux devenir libre, profites-en plutôt. Car l’esclave qui a été appelé dans le Seigneur est un affranchi du Seigneur ; de même, l’homme libre qui a été appelé est un esclave de Christ. Vous avez été rachetés à un grand prix ; ne devenez pas esclaves des hommes. Que chacun, frères, demeure devant Dieu dans l’état où il était lorsqu’il a été appelé ».
Ce dernier verset, mal interprété et sorti de son contexte, a aussi souvent été utilisé pour justifier le remariage de ceux qui ont été divorcés avant leur conversion. On raisonne de la façon suivante : « Puisque tu étais divorcé avant de te convertir, ta conversion confirme et entérine cet état de fait, et tu peux donc rester divorcé après ta conversion ! » Il s’agit d’un faux raisonnement, fondé sur une mauvaise interprétation d’un verset tiré là encore hors de son contexte.
En fait, Paul dit clairement que notre conversion à Jésus-Christ ne nous donne pas le droit de nous dégager des contraintes ou des obligations sociales qui étaient les nôtres avant notre conversion. Paul parle seulement de la circoncision et de l’esclavage : « Quelqu’un a-t-il été appelé étant circoncis, qu’il demeure circoncis ; quelqu’un a-t-il été appelé étant incirconcis, qu’il ne se fasse pas circoncire » ; « As-tu été appelé étant esclave, ne t’en inquiète pas… Ne devenez pas esclaves des hommes ».
Que chacun demeure donc dans l’état social où il était lorsqu’il a été appelé par le Seigneur. Il ne s’agit en aucun cas de l’état matrimonial. S’il s’agissait de l’état matrimonial, un célibataire, par exemple, devrait toujours rester célibataire après sa conversion, ce qui serait absurde !
Ensuite, Paul parle de la virginité et aborde à nouveau la question du célibat : « Pour ce qui est des vierges, je n’ai point d’ordre du Seigneur ; mais je donne un avis, comme ayant reçu du Seigneur miséricorde pour être fidèle. Voici donc ce que j’estime bon, à cause des temps difficiles qui s’approchent : il est bon à un homme d’être ainsi. Es-tu lié à une femme, ne cherche pas à rompre ce lien ; n’es-tu pas lié à une femme, ne cherche pas une femme. Si tu t’es marié, tu n’as point péché ; et si la vierge s’est mariée, elle n’a point péché ; mais ces personnes auront des tribulations dans la chair, et je voudrais vous les épargner.
Voici ce que je dis, frères, c’est que le temps est court ; que désormais ceux qui ont des femmes soient comme n’en ayant pas, ceux qui pleurent comme ne pleurant pas, ceux qui se réjouissent comme ne se réjouissant pas, ceux qui achètent comme ne possédant pas, et ceux qui usent du monde comme n’en usant pas, car la figure de ce monde passe. Or, je voudrais que vous fussiez sans inquiétude.
Celui qui n’est pas marié s’inquiète des choses du Seigneur, des moyens de plaire au Seigneur ; et celui qui est marié s’inquiète des choses du monde, des moyens de plaire à sa femme. Il y a de même une différence entre la femme et la vierge : celle qui n’est pas mariée s’inquiète des choses du Seigneur, afin d’être sainte de corps et d’esprit ; et celle qui est mariée s’inquiète des choses du monde, des moyens de plaire à son mari. Je dis cela dans votre intérêt ; ce n’est pas pour vous prendre au piège, c’est pour vous porter à ce qui est bienséant et propre à vous attacher au Seigneur sans distraction.
Si quelqu’un regarde comme déshonorant pour sa fille de dépasser l’âge nubile, et comme nécessaire de la marier, qu’il fasse ce qu’il veut, il ne pèche point ; qu’on se marie. Mais celui qui a pris une ferme résolution, sans contrainte et avec l’exercice de sa propre volonté, et qui a décidé en son cœur de garder sa fille vierge, celui-là fait bien. Ainsi, celui qui marie sa fille fait bien, et celui qui ne la marie pas fait mieux » (versets 25 à 38).
Paul fait ici l’apologie de la virginité et du célibat, non pas pour des raisons morales, sous prétexte que la virginité et le célibat seraient moralement supérieurs au mariage, mais pour des raisons pratiques, afin de pouvoir servir le Seigneur sans distraction. Les célibataires et les vierges ne doivent pas chercher à se marier. Mais ils doivent laisser à Dieu le soin de chercher pour eux leur futur conjoint !
Ceux qui passent leur temps à chercher eux-mêmes un conjoint, sans faire pleinement confiance au Seigneur, se jettent dans bien des tentations et bien des problèmes. Mais ils doivent faire confiance à Dieu, pour qu’Il leur présente, au temps choisi par Lui, le conjoint qu’Il leur réserve. Une telle attitude implique évidemment que ces célibataires et ces vierges marchent par l’esprit, et pas par la chair !
Paul ne s’oppose nullement au mariage. Il sait très bien que le mariage fait partie du plan parfait de Dieu pour l’humanité, et que ceux qui décident de rester célibataires pour servir le Seigneur sans distraction s’imposent librement le sacrifice de renoncer, par la foi et par la grâce de Dieu, à leurs droits matrimoniaux légitimes. Mais ceux qui se marient ne pèchent pas, même s’ils auront des tribulations dans la chair.
La fin de ce paragraphe a été traduite différemment selon les versions. Le mot « fille » n’existe pas dans le texte grec. Un certain nombre de traducteurs l’ont rajouté, pensant sans doute avec raison, que, selon la coutume de l’époque, même dans les églises de Dieu, c’était le père qui décidait ou non de marier sa fille et qui choisissait pour elle son conjoint. Il fallait, bien entendu, que la fille donne son consentement, comme dans le cas de Rébecca, à qui l’on proposait d’épouser Isaac.
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