Le caractère central de la croix.7

Le caractère central de la croix.7

Tant d'enseignements ont été donnés concernant la puissance pour le service, que beaucoup d'enfants de Dieu ne savent plus trop que penser.

➲ Le véritable revêtement de puissance. La croix et la puissance pour le service.

Le problème, comme dans bien d'autres aspects de la vérité, est dû au fait que la croix n'est pas placée au centre de nos préoccupations. Car le Saint-Esprit œuvre toujours en accord avec la prédication de la croix. En conséquence, on ne présente en général qu'un seul aspect du problème, souvent en fonction de l'expérience personnelle du prédicateur. Toutefois, on peut toujours constater la grâce et la patience de Dieu, car Il rend toujours témoignage à tout ce qui est vrai, à tous les niveaux, même quand la présentation de la vérité n'est que partielle.

Examinons donc la Parole, avec la croix comme « point fixe », pour nous permettre d'évaluer toutes choses, et voyons ce que nous pouvons apprendre à ce sujet. Permettez-moi tout d'abord de dire qu'il existe effectivement une « puissance pour le service », et que chaque Chrétien devrait savoir comment la posséder, afin d'être efficace dans sa vie personnelle et dans son service pour le Seigneur. Si nous examinons la vie de tous ceux qui ont été puissamment utilisés par Dieu, comme Moody, Finney, et bien d'autres, nous constatons qu'ils ont tous connu dans leur vie un moment où Dieu les a bouleversés, avant de pouvoir leur donner cette puissance pour le service. 

Considérons aussi la Pentecôte, d'un point de vue historique. Devant l'Histoire, il n'y a eu qu'un seul jour où Christ est mort au Calvaire, un seul jour où Il est ressuscité, et un seul jour de la Pentecôte, où le Saint-Esprit a été déversé sur l'Église. Le Calvaire, la résurrection, et la Pentecôte, resteront des événements uniques sur le plan historique. L'œuvre de Christ a été parfaitement accomplie à la croix.

Sa glorieuse résurrection représente le témoignage donné par le Père en faveur de cette œuvre parfaitement accomplie. L'effusion de l'Esprit, le jour de la Pentecôte, est la conséquence directe de l'œuvre parfaite de Christ et de son acceptation par le Père. Le Fils de Dieu a accompli, par l'Esprit éternel, une œuvre parfaite, qui demeure au centre du Calvaire, de la résurrection et de la Pentecôte.

À présent, chaque membre de l'Église, c'est-à-dire du Corps mystique de Christ, doit s'approprier de manière pratique tout ce que le Calvaire signifie pour lui, tout ce que la résurrection signifie pour lui, et tout ce que la Pentecôte signifie pour lui. Je voudrais à présent pousser l'analogie plus loin. Le fait de nous approprier tout ce qu'inclut le Calvaire ne signifie pas que nous devons nous-même passer par tout le processus par lequel le Seigneur est passé jusqu'au Calvaire.

Nous nous approprions le fait que Christ a porté nos péchés sur la croix, ainsi que le fait que nous avons été crucifiés avec Christ, mais nous ne devons pas être physiquement cloués sur la croix, ni subir tous les événements tragiques qui se sont passés sur le Mont Golgotha. De même, nous ne nous attendons pas à passer par une résurrection physique dès notre conversion, exactement comme le Seigneur quand Il est sorti de la tombe, même si nous savons que notre corps passera un jour par la résurrection.

Par conséquent, en ce qui concerne la Pentecôte, pourquoi tant chercher à expérimenter tous les phénomènes « extérieurs » que les apôtres ont vécu ce jour-là ? La présente dispensation de l'Esprit n'est-elle pas spirituelle ? Dieu n'est-Il pas en train d'appeler un peuple qui confesse Son Nom, afin de construire un temple spirituel, aussi supérieur en gloire au Temple physique, que le soleil est supérieur en gloire à la lune ?

Quelle est donc la signification spirituelle profonde du Calvaire, de la résurrection et de la Pentecôte, signification que toute l'Église de Dieu devrait connaître ? Si l'on admet que nous ne devons pas revivre les éléments « extérieurs » de ces magnifiques événements, que devons-nous retenir de leur signification spirituelle profonde, pour les appliquer à notre vie ?

Avant Sa mort, puis de nouveau après Sa mort, le Seigneur Lui-même, en tant que Vainqueur ressuscité et monté aux cieux, a expliqué à Ses disciples qu'Il avait choisi sur la terre un instrument qui Lui permettrait de révéler la signification spirituelle des faits historiques de Sa mort, de Sa résurrection et de Son ascension. Cet instrument de choix était l'apôtre Paul. Ce sont les épîtres de Paul qui nous révèlent la signification spirituelle de ces événements.

En effet, le Seigneur glorifié a choisi l'apôtre Paul pour révéler ces choses à l'Église, comme Il avait choisi Moïse pour révéler Sa loi à Israël. Paul fut choisi pour révéler au monde la signification divine du Calvaire, de la résurrection, et de la Pentecôte, comme le Seigneur l'avait laissé entendre avant Sa mort. Par conséquent, si nous voulons connaître la signification spirituelle du Calvaire, de la résurrection et de la Pentecôte, dans toutes ses implications concrètes pour notre vie, c'est dans les épîtres de Paul que nous devons la rechercher, plus que dans le récit historique des Actes des Apôtres.

Permettez-moi de souligner à nouveau ce que nous avons remarqué en lisant les épîtres de Paul, à savoir que tous ses enseignements lui ont été directement donnés par le Christ ressuscité. Ne l'oubliez pas en lisant ces épîtres. Il ne s'agit pas des pensées personnelles de Paul au sujet du Calvaire, ou du sang de Jésus, mais c'est le Christ glorifié dans les cieux qui révèle à l'Église la signification de Sa croix, de Sa résurrection, de l'œuvre du Saint-Esprit dans la vie de chaque Chrétien et dans toute l'Église.

Nous devons donc étudier les épîtres de Paul pour y apprendre la pleine signification spirituelle d'un véritable revêtement de puissance. Ce faisant, nous devons aussi nous rappeler que nous ne devons jamais séparer la croix, la résurrection et la Pentecôte, si nous voulons bénéficier pleinement de la puissance divine qu'elles contiennent. Rappelons-nous aussi que le Seigneur nous demandera toujours de franchir dans cet ordre les étapes de l'accès à cette puissance spirituelle. Prions pour que nous puissions recevoir une pleine révélation, et que la croix puisse accomplir une œuvre profonde en nous, pour que nous puissions pleinement bénéficier de la vie de résurrection, et que nous soyons revêtus de toute la puissance possible du Saint-Esprit dans notre témoignage et notre service chrétiens.

Trop souvent, les Chrétiens veulent recevoir le bénéfice de la Pentecôte sans être profondément enracinés dans l'œuvre de la croix et de la résurrection. C'est pour cette raison que l'ange de lumière réussit à les séduire par ses contrefaçons. Si la croix était prêchée et connue dans tous ses aspects, le diable ne pourrait pas séduire, comme il le fait, tant d'enfants de Dieu. Mais la majorité des Chrétiens ne considèrent la croix que comme l'endroit où ils ont reçu le pardon de leurs péchés et où ils ont été réconciliés avec Dieu.

Puis ils crient au Seigneur pour être revêtus de puissance, sans avoir d'abord demandé que le Saint-Esprit fasse une œuvre profonde en eux, pour que la vie du vieil Adam soit clouée à la croix et rendue inopérante, ce qui est le seul fondement juste d'un revêtement de puissance. Face aux périls spirituels que nous rencontrons aujourd'hui, notamment par le développement du spiritisme, il pourrait être désastreux pour l'Église de recevoir un puissant réveil du Saint-Esprit, alors que le fondement solide du Calvaire est si peu connu. Cela peut être la raison pour laquelle notre Père Céleste ne nous envoie pas un tel réveil !

Examinons ce que le Seigneur nous a dit à propos de la Pentecôte, juste avant Sa mort. Cela peut être résumé par ce verset : « En ce jour-là, vous connaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et que je suis en vous (Jean 14 v. 20) ». « Ce jour-là », comme l'indique le contexte, fait référence au jour de la Pentecôte. Les disciples qui écoutaient ces paroles avaient marché avec le Seigneur, et L'avaient connu en tant qu'Homme. Même après Sa résurrection, ils ont continué à Le connaître en tant qu'Homme, dans Son corps de résurrection. Ils L'ont touché, et ont pu se rendre compte eux-mêmes qu'Il était bien fait « de chair et d'os », et qu'Il était bien ressuscité physiquement. Ils devaient voir plus tard cet Homme monter au ciel sous leurs yeux, alors qu'eux-mêmes restaient sur la terre.

Mais il devait venir un « jour » où ils pourraient comprendre la signification spirituelle de tout cela. Ils savaient que le Seigneur, lors de Son ascension, était retourné à Dieu Son Père. Mais le Seigneur leur avait dit : « En ce jour-là, vous connaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et que je suis en vous ». Le Saint-Esprit allait leur révéler qu'ils étaient aussi en Dieu, et que le Seigneur ressuscité les avait entraînés avec Lui en esprit dans les lieux célestes en Dieu. Jésus-Christ voulait non seulement nous réconcilier avec Dieu, mais aussi nous réunir en esprit avec Dieu.

Il avait aboli la séparation causée par la chute. Sur la croix, l'Adam déchu avait été crucifié : « Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu (Colossiens 3 v. 3) ». Quand ce « jour » serait venu, le Saint-Esprit leur révèlerait que la source de leur vie n'était plus la même. Ils allaient comprendre qu'ils étaient morts avec Christ, et qu'ils avaient été arrachés du royaume des ténèbres pour être transportés dans le Royaume de Son Fils Bien-Aimé.

D'après les paroles mêmes du Seigneur, nous apprenons donc quelle est la magnifique signification spirituelle de la Pentecôte : Notre union spirituelle avec le Christ ressuscité, par le Saint-Esprit. Tout est alors en harmonie avec l'ordre spirituel que nous avons déjà vu : Le Calvaire, la résurrection, et la Pentecôte. Nous réalisons tout d'abord notre union avec Christ crucifié, puis avec Christ ressuscité, puis avec Christ dans le sein du Père, dans les lieux célestes. C'est cela la véritable Pentecôte, selon Jean 14 v. 20. Quand le Saint-Esprit a été répandu, les 120 ont pu connaître de manière expérimentale ce que signifiaient le Calvaire, la résurrection, et la Pentecôte.

Ils savaient qu'ils étaient morts avec leur Seigneur, qu'ils étaient unis à Lui, et qu'ils étaient montés avec Lui vers le Père. Dans la chambre haute, toute leur perspective a changé. À partir du moment où ils ont reçu le Saint-Esprit, ils ont été transportés jusqu'au trône de Dieu, et c'est de cette position élevée qu'ils ont considéré le monde. Ils avaient compris ces paroles du Seigneur : « Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie (Jean 20 v. 21) ». Ils étaient « retournés à Dieu », et ils étaient à présent envoyés par Dieu pour proclamer au monde Son message.

De manière pratique, c'était là ce « revêtement de puissance » dont leur avait parlé le Seigneur. Cela signifiait en réalité qu'ils avaient trouvé quel était le vrai centre de leur vie, grâce à l'effusion du Saint-Esprit. Ils n'étaient plus centrés sur eux-mêmes, mais centrés sur Dieu. Pour cela, nous devons être réunis « dans les cieux » à Dieu notre Père, en union avec Christ ressuscité. C'est alors seulement que le Saint-Esprit peut vraiment Se servir de nous pour accomplir toute Sa volonté. C'est alors seulement que l'on peut dire de vous, comme on l'a dit de Gédéon : « Gédéon fut revêtu de l'esprit de l'Éternel ; il sonna de la trompette… (Juges 6 v. 34). Cela signifie non seulement que le Saint-Esprit se trouve EN NOUS, mais aussi qu'Il nous recouvre entièrement, parce que nous sommes EN DIEU. C'est ce qui nous a été promis en Luc 24 v. 49 : « Et voici, j'enverrai sur vous ce que mon Père a promis ; mais vous, restez dans la ville jusqu'à ce que vous soyez revêtus de la puissance d'en haut ». Jésus a dit à Ses disciples qu'ils devaient attendre d'être « revêtus » de la puissance du Saint-Esprit, qui leur ferait connaître qu'ils étaient avec Christ en Dieu.

Le Seigneur leur avait aussi dit : « Vous connaîtrez que je suis en vous ». C'est la conséquence de la première condition : « Je suis en mon Père, et vous êtes en moi ». Cela implique une puissance dynamique. Quelle serait l'utilité d'une puissance qui n'accomplirait rien ? Une véritable puissance se fait reconnaître par ses effets, pas par le bruit qu'elle fait !

Quand le Chrétien est profondément ancré dans son centre, « avec Christ en Dieu », il est constamment conduit dans l'orbite de Sa volonté, tout le long du jour, comme les planètes sont conduites dans leur orbite céleste. Rien n'est perdu, rien n'est sans effets, quand c'est la puissance de Dieu qui anime votre vie, lorsque vous demeurez en Lui. Centré en Dieu, le Chrétien n'a plus besoin de s'épuiser ni de lutter.

En demeurant en Dieu, il se contente de suivre le mouvement de Dieu, d'avancer avec Lui, accomplissant à chaque instant la volonté de Dieu pour sa vie. S'il est conduit à accomplir de « grandes choses », il n'est pas conscient que c'est lui qui les accomplit. Il peut être chargé des plus lourds fardeaux, sans avoir le moindre sentiment d'être chargé. Il avance avec Dieu. Quand il agit, il agit aussi avec Dieu, car Dieu agit en lui et avec lui. C'est Dieu qui est responsable de sa vie, car c'est Lui en réalité qui porte les fardeaux, quand le Chrétien accomplit la volonté du Seigneur.

« MOI EN VOUS ! »

C'est ce qui se passe quand nous sommes centrés avec Christ en Dieu. Quand nous occupons cette position, nous sommes libérés de toute conscience de soi. Le Saint-Esprit, dont nous sommes revêtus, nous rend la présence intérieure de Christ si réelle que nous nous oublions nous-mêmes, et que nous oublions la manière dont nous agissons. Nous marchons dans un élément éternel, qui demeure en nous et qui nous entoure, au point que nous nous sentons « chez nous » partout où nous nous trouvons. Nous pouvons dire que nous transportons partout notre propre atmosphère !

C'est à cela que David faisait allusion, quand il disait : « Si je monte aux cieux, tu y es ; si je me couche au séjour des morts, t'y voilà (Psaume 139 v. 8) ». Même au milieu de ceux qui s'opposent à Christ, nous sommes entourés de notre propre atmosphère divine. Quel contraste entre cette vie en Dieu, si facile et naturelle, avec la vie « mécanique » que beaucoup de Chrétiens s'efforcent de produire ! Ils sont tellement préoccupés par les efforts qu'ils fournissent pour se maintenir à flot, et pour garder leur communion avec Dieu et leur niveau spirituel, qu'ils n'ont plus le temps de penser à sauver le monde !

Dieu voudrait vous utiliser pleinement, et employer chaque minute de votre temps. Si vous saviez quelle vie bénie nous pouvons vivre quand nous sommes unis au Seigneur ressuscité, quand nous sommes cachés avec Lui en Dieu, quand nous sommes centrés sur Dieu, quand Il nous tient, et quand nous avons réellement en Lui notre vie, notre mouvement et tout notre être !

Relisons un moment Actes 2 à la lumière de Jean 14 v. 20, lorsque le Saint-Esprit est descendu et a rempli la maison où ils étaient assis. Les enfants de Dieu sont tellement préoccupés par les manifestations extérieures, comme le parler en langues, qu'ils n'ont pas suffisamment cherché dans la Bible quelle était la signification spirituelle de l'œuvre intérieure que Dieu avait accomplie dans la vie des disciples en ce jour de la Pentecôte.

Il en est résulté une conséquence désastreuse : Les Chrétiens ont recherché les manifestations extérieures qui se sont produites le jour de la Pentecôte, sans avoir aucune connaissance de leur union intérieure profonde avec le Seigneur, celle que le Saint-Esprit avait accomplie en ce jour-là. Car les disciples ont su, à la venue du Saint-Esprit, que Christ était véritablement Dieu, et que l'Homme qu'ils avaient vu monter aux cieux et qui était retourné auprès du Père invisible, étant bien Un avec Lui. VRAI DIEU ISSU DU VRAI DIEU ! Ils savaient aussi, comme peuvent le savoir tous ceux qui ont été véritablement enseignés par le Saint-Esprit, qu'ils étaient unis au Seigneur ressuscité, dans une union essentielle qui n'est possible qu'en esprit, et qu'ils étaient unis avec Lui en Dieu (Jean 17 v. 21), comme le Seigneur le leur avait annoncé. Ils savaient aussi que le Christ ressuscité vivait en eux.

Pour percevoir ceci et l'expérimenter aussi soudainement, comme il nous est également possible de le faire, les disciples ont dû saisir clairement le rôle fondamental de la croix. Ce « baptême » qu'ils ont soudain reçu était un baptême dans la mort de Christ, afin que leur esprit soit libéré. Cette libération de leur esprit leur a permis d'être unis à Christ dans Sa vie de résurrection en Dieu, et d'être aussi le canal de l'effusion du Saint-Esprit.

Passons à présent aux épîtres, et voyons si elles confirment le message de la Pentecôte, tout en l'éclairant davantage. Voyons également comment le Seigneur ressuscité, par le moyen de Paul, réaffirme et développe ce qu'Il avait commencé à révéler, la veille de Sa mort. Nous n'avons pas le temps d'étudier l'ensemble des épîtres. Je relirai seulement 1 Corinthiens 12 v. 13, où nous avons, en un seul verset, la description de la manière dont le Seigneur ressuscité considère ce qui s'est passé le jour de la Pentecôte. Dans Jean 14 v. 20, le Seigneur présentait le point de vue de Dieu, alors que dans 1 Corinthiens 12 v. 13, Il présente l'œuvre du Saint-Esprit, dans, et par l'Église, Corps de Christ, en tant qu'instrument communicant la vie et l'Esprit provenant de la Tête.

Relisons à partir du verset 12 : « Car, comme le corps est un et a plusieurs membres, et comme tous les membres du corps, malgré leur nombre, ne forment qu'un seul corps, ainsi en est-il de Christ. Nous avons tous, en effet, été baptisés dans un seul Esprit, pour former un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres, et nous avons tous été abreuvés d'un seul Esprit (1 corinthiens 12  v. 12 et 13) ».

Ce « baptême dans un seul Esprit » est manifestement à l'origine de la puissance reçue par les disciples le jour de la Pentecôte. Le contexte (versets 4 à 6) nous montre de quelle manière le Dieu Trinitaire opère au travers des membres du Corps de Christ. Jean 14 v. 20 nous montrait comment les disciples seraient unis à leur Seigneur ressuscité à la Pentecôte. À présent, nous voyons de quelle manière le Saint-Esprit nous unit tous à Christ, pour former l'organisme spirituel de l'Église. Les disciples ont été baptisés, c'est-à-dire immergés dans l'Esprit, à l'image de ceux qui étaient immergés dans l'eau par Jean-Baptiste. Voir aussi la promesse faite par Jésus dans Actes 1 v. 5. Immergés dans l'Esprit, tous les disciples, dans la chambre haute, ont été abreuvés d'un même Esprit, qui les a conduits dans l'union annoncée dans Jean 14 v. 20. 

Le mot essentiel que je voudrais souligner dans 1 Corinthiens 12 v. 13 est le mot « dans ». Dans Jean 14 v. 20, Jésus avait dit : « Vous en moi ». Dans 1 Corinthiens 12 v. 13, nous voyons le Saint-Esprit introduire les Chrétiens dans Christ, dans une union essentielle, en tant que membres de Son Corps. En ce qui concerne la Pentecôte, nous ne devons donc pas mettre l'accent sur les manifestations extérieures ou sensibles, mais plutôt sur la signification spirituelle profonde de la venue du Saint-Esprit, en Le laissant libre de conduire toutes les manifestations extérieures « comme Il veut (voir 1 Corinthiens 12 v. 18) ».

Tournons-nous à présent vers les Actes des Apôtres, pour voir de quelle manière les disciples ont manifesté cette puissance spirituelle qu'ils ont reçue à la Pentecôte, notamment dans leur service pour Dieu. Considérons tout d'abord le mot « puissance (Actes 1 v. 5 et Luc 24 v. 49) ». Il s'agit de la traduction du mot grec « dunamis », qui est aussi à la racine du mot « dynamite ». Selon les spécialistes, ce mot signifie « puissance inhérente ». Il ne s'agit pas tellement d'une puissance manifestée, mais d'une puissance possédée. Ce mot signifie aussi « capacité », « aptitude », comme si le Seigneur avait dit à Ses disciples : « À présent, vous êtes complètement incapables. Mais quand le Saint-Esprit sera venu, Il vous rendra capables de faire ce que je veux que vous fassiez ». Pourtant, les Chrétiens ont souvent une autre idée de cette puissance de la Pentecôte.

Ils pensent plutôt aux miracles et aux prodiges spectaculaires que peuvent accomplir ceux qui ont reçu cette puissance. Mais ce n'est pas cela. Beaucoup de ceux qui ont affirmé avoir reçu ce « baptême de puissance » continuent à démontrer qu'ils sont restés « incapables » ! La majorité des Chrétiens restent bien incapables de rendre le moindre service à Dieu ! Combien d'enseignants des Écoles du Dimanche, combien de ministères, sont tout simplement incapables !

Souvent, ces âmes « incapables » pensent qu'un « baptême de puissance » est nécessairement associé à des dons miraculeux, alors qu'il signifie simplement que Dieu veut leur donner la capacité d'accomplir un service spirituel efficace, là où ils se trouvent. Certes, Dieu peut donner des dons miraculeux, mais uniquement pour répondre aux nécessités d'un service plus large.

Retenons donc pour le mot « puissance » la définition suivante : C'est la capacité d'être efficace pour accomplir la volonté de Dieu dans tous les aspects de notre vie et de notre service. Examinons les différentes formes que peut prendre cette efficacité.

Tout d'abord, il s'agit de la capacité de parler de manière efficace et convaincante. Pierre avait reçu cette capacité, car trois mille personnes se sont converties à l'écoute de sa première prédication, le jour de la Pentecôte. Combien de prédications et d'enseignements, même justes, ne véhiculent aucune puissance spirituelle, et restent donc inefficaces ! Ils n'ont aucune « puissance dynamisante » ! Ils ne font pas bouger ceux qui les écoutent !

Combien de prédicateurs restent dépendants de leurs notes. Mais regardez Pierre, et observez de quelle manière il était « capable » d'exposer la Parole de Dieu ! Voyez de quelle manière il reçoit et présente les passages de l'Ancien Testament, et comment il combine toutes ces vérités spirituelles ! Jamais il n'aurait pu, par sa propre intelligence, concevoir un tel exposé panoramique des Passages de l'Écriture qui parlent de Christ, en les présentant d'une manière aussi condensée. Cela lui a été donné parce qu'il était « immergé » dans l'Esprit. Son intelligence était clarifiée, sa mémoire vivifiée. Il a été « rendu capable » d'être le messager de Dieu en ce jour magnifique. Il n'était pas un simple « porte-parole », mais un collaborateur intelligent de Dieu.

Deuxièmement, il s'agit de la capacité de donner un témoignage plein de hardiesse. Vous pouvez exposer un message parfaitement vrai, mais si vous restez timides et hésitants quand vous le proclamez, votre efficacité sera très limitée. Quand nous donnons un message de la part de Dieu, nous devons être remplis d'assurance et de hardiesse ! Ce ne sont pas des « opinions » concernant la vérité que nous devons présenter, mais la pure Parole de Dieu ! Notre affaire est de proclamer ce que Dieu dit, pas les opinions des hommes ! C'est alors que nous serons pleins de hardiesse, car le Saint-Esprit confirmera notre proclamation de la Parole de Dieu.

Troisièmement, il s'agit de la capacité à bien gérer les affaires de Dieu. Relisez Actes 6 v. 3 : « C'est pourquoi, frères, choisissez parmi vous sept hommes, de qui l'on rende un bon témoignage, qui soient pleins d'Esprit-Saint et de sagesse, et que nous chargerons de cet emploi ». Il peut aussi s'agir de la capacité à bien gérer vos propres affaires, et pas seulement les affaires de l'Église, si vos affaires sont dans la volonté de Dieu. Nous lisons dans l'histoire de la vie de David, qu'il « réussissait dans tout ce qu'il entreprenait », après avoir reçu l'onction divine. Un jour, un homme d'affaires de Londres m'a dit ceci : « Vous pouvez ne pas connaître grand-chose dans les affaires. Mais, quand vous êtes dirigé par Dieu, vous pouvez, sans même en avoir conscience, prendre des décisions que les autres jugeront inspirées par une profonde science des affaires ! ».

Oui, le Saint-Esprit est un parfait gestionnaire ! Il peut vous guider dans vos affaires, de manière à ce que vous ne soyez jamais en difficulté. Un jour, je parlais avec un homme d'affaires des occasions qu'il avait d'accomplir de grandes choses pour le Royaume de Dieu, dans la position qu'il occupait. Mais il me répondit : « C'est très bien tout cela, mais il faut aussi que je gagne mon pain et mon beurre ! ».

En fait, le Seigneur veillera Lui-même à votre pain et à votre beurre, si vous cherchez d'abord le Royaume de Dieu dans tout ce que vous faites ! Hélas, le diable parvient aujourd'hui à séduire beaucoup d'hommes d'affaires chrétiens et à les paralyser dans l'œuvre de Dieu, pour qu'ils n'exercent aucune influence spirituelle. Pourquoi devrions-nous accorder plus d'importance à la prédication qu'à la vie des affaires ? Cela ne dépend-il pas du plan particulier que Dieu a pour notre vie ?

Quatrièmement, il s'agit de la capacité à bien réussir tout ce que nous faisons dans notre existence ordinaire de tous les jours. « Ne vous enivrez pas de vin : C'est de la débauche. Soyez, au contraire, remplis de l'Esprit ; entretenez-vous par des psaumes, par des hymnes, et par des cantiques spirituels, chantant et célébrant de tout votre cœur les louanges du Seigneur (Éphésiens 5 v. 18 et 19) ». Même nos conversations courantes doivent être remplies de l'Esprit, afin que Dieu puisse nous utiliser dans tous nos contacts journaliers avec les autres. Cette puissance spirituelle s'exerce aussi quand il s'agit de « combattre pour la foi ». Paul était capable de « confondre les Juifs », chaque fois qu'il voulait leur prouver que Jésus était le Christ (Actes 9 v. 22. Voir aussi Actes 7). Nous ne devons pas refuser la controverse, quand il s'agit de défendre la vérité. Nous ne devons jamais sacrifier la vérité sur l'autel de la paix ! Étienne et Paul étaient tous deux remplis de cette puissance convaincante.

Cinquièmement, il s'agit de la capacité à confronter les puissances sataniques. Rappelons-nous la rencontre de Paul et du magicien. Quand ce dernier, animé par Satan, s'est opposé à Paul, celui-ci lui a résisté hardiment, et a chassé le démon qui inspirait cet homme, comme il a chassé l'esprit de divination qui possédait la servante. Dans ce dernier cas, l'apôtre n'a pas immédiatement réagi. Il a commencé par être patient envers cette pauvre fille séduite, jusqu'à ce que l'Esprit de Dieu se dresse dans son esprit contre cette puissance démoniaque. Si vous êtes centré sur Dieu, et si vous marchez en Lui, vous aurez vous aussi à vous opposer aux puissances des ténèbres, à certains moments. C'est l'Esprit de Dieu qui vous donnera cette puissance divine au moment opportun. Paul savait à quel moment il a dû se tourner vers le démon, et lui dire : « Je t'ordonne, au nom de Jésus-Christ, de sortir d'elle (Actes 16 v. 18) ».

Sixièmement, il s'agit de la capacité à discerner les esprits. Notez, dans l'exemple que je viens de mentionner, de quelle manière Paul avait discerné la présence d'un mauvais esprit dans la servante. Il ne s'agit pas d'un simple don de discernement humain. Il s'agit de discerner quel esprit est à l'œuvre. Je n'ai pas le temps d'en dire plus sur ce sujet, mais vous pouvez voir, dans 1 Corinthiens 12, de quelle manière le Saint-Esprit agit dans le Corps de Christ, pour rendre les uns et les autres capables d'accomplir toute la volonté de Dieu.

En conclusion.

Je dirai que nous devons revenir à la croix, qui est le fondement de tout ce dont nous venons de parler. Nous avons parlé de notre union avec Christ dans Sa vie de résurrection, et de notre revêtement de puissance, en étant immergés dans le Saint-Esprit. Tout cela n'est possible que si nous comprenons la place centrale de la croix dans l'œuvre du Saint-Esprit, pour accomplir toute la volonté de Dieu.

Nous lisons dans 1 Corinthiens 12 v. 13 : « Nous avons tous, en effet, été baptisés dans un seul Esprit, pour former un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres, et nous avons tous été abreuvés d'un seul Esprit ». Nous lisons dans Éphésiens 2 v. 14 qu'il y avait, entre Juifs et Gentils (ou Grecs), un mur de séparation. Comment ont-ils pu tous devenir membres du Corps de Christ, et être abreuvés d'un même Esprit ? Uniquement grâce à la croix ! C'est donc la croix qui assure l'unique fondement de Jean 14 v. 20 et d'Actes 2. C'est la croix qui assure le fondement de l'unité du Corps de Christ, et seulement dans la mesure où l'œuvre profonde de la croix est comprise par les membres du Corps, afin de les unir dans la communion à seul Esprit.

Relisons Éphésiens 2 v. 13 à 18 : « Mais maintenant, en Jésus-Christ, vous qui étiez jadis éloignés, vous avez été rapprochés par le sang de Christ. Car il est notre paix, lui qui des deux n'en a fait qu'un, et qui a renversé le mur de séparation, l'inimitié, ayant anéanti par sa chair la loi des ordonnances dans ses prescriptions, afin de créer en lui-même avec les deux un seul homme nouveau, en établissant la paix, et de les réconcilier, l'un et l'autre en un seul corps, avec Dieu par la croix, en détruisant par elle l'inimitié. Il est venu annoncer la paix à vous qui étiez loin, et la paix à ceux qui étaient près ; car par lui nous avons les uns et les autres accès auprès du Père, dans un même Esprit ».

Il est donc clair que c'est à la croix que se réalise l'unité entre les Chrétiens. La croix détruit toute espèce d'inimitié entre ceux pour lesquels Christ est mort. Entre Juifs et Grecs, s'élevait la barrière de la Loi et de ses ordonnances. Mais, lorsqu'il est crucifié avec Christ, un Juif cesse d'être un Juif, de même qu'un Gentil cesse d'être un Gentil ! Nous pourrions aussi ajouter qu'un Baptiste cesse d'être un Baptiste, qu'un Méthodiste cesse d'être un Méthodiste, etc… Certes, il peut subsister quelques éléments extérieurs, auxquels on peut encore se conformer.

Mais ces éléments n'appartiennent qu'à la vie extérieure, car chaque Chrétien régénéré est spirituellement membre du Corps de Christ. Il fait partie de la Nouvelle Création, qui ne comprend ni Juifs ni Gentils, ni hommes ni femmes, mais un seul Homme Nouveau, dont Christ est la Tête, et dont nous sommes les membres.

Il est très important, dans la pratique, que tous les enfants de Dieu réalisent qu'ils occupent deux positions : Une position extérieure, visible, avec des relations extérieures, et une position intérieure, spirituelle, céleste, en Christ. C'est pourquoi, dans cette Conférence, nous ne sommes plus attachés à nos dénominations respectives, mais nous comprenons que nous sommes tous Un en Jésus-Christ. Quand nous retournerons dans nos domaines d'activités, nous reprendrons nos fonctions dans nos diverses églises ou communautés. Mais nous devrons toujours nous souvenir de notre position céleste, et agir en fonction de cette position, que ce soit dans notre foyer ou dans notre travail.

Dans votre position céleste, vous pouvez être un conducteur, alors que dans votre position terrestre, vous êtes un subordonné. Aujourd'hui, l'Église de Dieu doit donner l'exemple d'une fidélité sans faille. Toute rébellion est exclue. Trop de serviteurs qui ne sont pas faits pour diriger cherchent à être des « maîtres ». Trop de maîtres échouent aussi dans l'exercice de leurs responsabilités, montrant ainsi qu'ils ne sont pas dignes de porter ce nom. Être un « serviteur » est aujourd'hui considéré comme quelque chose de dégradant. C'est à l'Église de reprendre sa dignité et sa position élevée. Dans notre position céleste, nous devrions tous être des « rois », alors que, sur la terre, nous devons être les serviteurs de tous. Nos églises ne sont pas idéales, et le chemin est difficile. Mais rappelons-nous que Dieu est un Dieu d'ordre, et que Ses enfants ne doivent pas être une source perpétuelle de trouble dans leurs foyers et dans leurs églises.

C'est à la croix que se réalise l'unité de l'Église. C'est là que la vieille vie adamique, qui animait les Juifs comme les Gentils, a été mise à mort, et que Dieu a créé un « homme nouveau » en Jésus-Christ. Il m'est arrivé d'assister à une Conférence près de Berlin, en Allemagne. J'ai pu voir de quelle manière la croix a détruit la vieille vie adamique, avec ses murailles de séparation qui divisent les Chrétiens. Il y avait là des responsables Chrétiens venus de toute l'Allemagne, réunis pour une Conférence de trois jours. J'ai donné un message lors de la première réunion, et j'étais interprétée.

J'ai parlé sur la croix, à partir d'Éphésiens 2. À un moment donné, après avoir prononcé une phrase, j'ai attendu tranquillement que mon interprète Allemande me traduise. Ces pauses rendaient le message plus efficace. Soudain, une sœur s'est levée, et a dit quelque chose en allemand. J'ai attendu la traduction. Puis cette sœur s'est retournée, et a parlé à quelqu'un derrière elle. Cette personne s'est levée à son tour, et a serré les mains d'une autre personne. J'ai compris que Dieu était à l'œuvre, et prenait la direction de la réunion. Je me suis donc assise, et j'ai observé ce qui se passait. Je n'ai plus eu l'occasion de parler.

Tous les participants à la Conférence étaient en train de régler leurs problèmes mutuels. Les pleurs et les réconciliations étaient très touchants. Finalement, après environ une heure de cette manifestation évidente de la puissance de la croix pour détruire les murs d'inimitié entre enfants de Dieu, la conférence s'ajourna. Tout le monde se dispersa dans les bois environnants, certains marchant bras dessus bras dessous avec des personnes auxquelles ils n'avaient pas parlé depuis des années.

Par la suite, nous avons reçu un flot de bénédictions. Le feu du Seigneur tomba. Nous poursuivîmes sur le thème de la croix, dans tous ses aspects, jusqu'au point où nous pûmes rechercher sans danger un revêtement de puissance pour le service. Plus de la moitié des participants s'approchèrent à l'appel, et se prosternèrent devant le Seigneur, suppliant Dieu qu'Il inonde leur esprit de Son Saint-Esprit. Et le Seigneur répondit.

Dans tous les endroits où certains de participants à cette Conférence se sont ensuite rendus, ils ont assisté à des réveils. Dans tous les villages, et même dans les maisons diaconales où ils séjournaient, le réveil a éclaté. Le Seigneur S'est réellement manifesté ! Cela prouve que le Saint-Esprit a besoin de l'unité des Chrétiens pour pouvoir œuvrer, et que cette unité ne peut être acquise que par la croix.

 

Arthur KatzUn message de Jessie Penn-Lewis
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« Nous n'arriverons jamais à réaliser notre crucifixion par notre volonté ni par nos efforts, mais seulement en acceptant ce que le Seigneur Jésus a fait sur la Croix. Il faut que nos yeux soient ouverts sur l’œuvre accomplie au Calvaire... »

- Watchman Nee

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