Études sur la Parole.14

Études sur la Parole.14

Lévitique chapitre 1er  - Le livre du Lévitique nous enseigne comment on s’approche de Dieu, envisagé comme demeurant dans le sanctuaire, soit quant aux moyens par lesquels on peut s’approcher, soit quant à l’état dans lequel on doit être pour le faire.

Lévitique chapitre 1.

Dieu ne parle pas du haut du Sinaï, mais du tabernacle où l’on va le chercher ; où, selon le modèle de la gloire, mais aussi selon les besoins de ceux qui recherchent sa présence, il est en relation avec le peuple, par la médiation et par le sacrifice. Au Sinaï, dans une gloire terrible, il demandait et proposait des conditions d’obéissance, en suite de l’accomplissement desquelles il promettait sa faveur. Ici, il est accessible au pécheur et au saint, mais par le moyen d’une médiation et d’une sacrificature établie par Lui. Le centre et le fondement de notre accès auprès de Dieu est donc l’obéissance de Christ et son sacrifice. Voilà pourquoi ces choses nous sont présentées les premières, quand Dieu « parle de la tente d’assignation », comme nous lisons au chapitre 1 v. 1.

Remarquons d’abord l’ordre de ces sacrifices. L’ordre de leur application est uniformément opposé à celui de leur institution. Il y a quatre grandes classes d’offrandes : 1) l’holocauste ; 2) l’offrande de gâteau ; 3) le sacrifice de prospérités ; et 4) le sacrifice pour le péché. Je les nomme dans l’ordre de leur institution ; car dans leur application, lorsqu’ils sont offerts ensemble, les sacrifices pour le péché viennent toujours les premiers, parce qu’il s’agit de retour vers Dieu (1) ; et en s’approchant de Dieu par le sacrifice, il faut que l’homme s’approche selon l’efficace de ce qui ôte ses péchés, en ce qu’ils ont été portés par un autre. Mais quand le Seigneur Jésus lui-même est présenté comme le grand sacrifice, le fait qu’il a été « fait péché » est une conséquence de l’offrande parfaite de lui-même à Dieu, quand il vient pour faire la volonté de Dieu ; il s’est livré lui-même, et lui qui n’a pas connu le péché a été fait péché pour nous, et a subi la mort.

1. Pour ce qui regarde son acceptation, le chrétien n’a plus aucune conscience de péchés ; mais l’Israélite n’était point enseigné ainsi : C’est pourquoi, comme nous l’avons vu, sa manière de s’approcher de Dieu par les sacrifices sert à nous présenter, en figure, la manière selon laquelle le pécheur s’approche de Dieu au commencement.

De plus, nos péchés étant ôtés, la source de la communion se trouve dans l’excellence personnelle de Christ, et dans le fait qu’il s’offre lui-même sans tache à Dieu, glorifiant Dieu par la mort, quand le péché et la mort par le péché étaient là devant lui, et qu’il se livre entièrement pour la gloire de Dieu en vue de subir cette condition (1). Puis, nous sommes présentés selon la valeur de ce sacrifice devant Dieu, quoi qu’il soi absolument nécessaire que nos péchés aient été effectivement portés, pour que nous soyons introduits dans cette communion. Ainsi, en tant qu’ils présentent Christ, et notre accès auprès de Dieu quand nos péchés sont ôtés, l’holocauste, l’offrande du gâteau, et les sacrifices de prospérité (qui sont la figure de notre communion avec Dieu) viennent les premiers ; les sacrifices pour le péché suivent après, et sont considérés à part ; car ils sont nécessaires, oui, de première nécessité pour nous. Seulement ils ne sont pas l’expression de la perfection personnelle de Christ, mais du fait qu’il porte le péché, quoique la perfection fût nécessaire pour cela.

1. Il faut remarquer que nous ne trouvons pas de sacrifices positifs pour le péché avant la loi. Les vêtements que Dieu fit à Adam peuvent les faire supposer, et l’on peut prendre Genèse 4 v. 7, dans le même sens ; mais ces sacrifices ne sont point ouvertement offerts. Les holocaustes le sont, au contraire, fréquemment. Ces derniers supposent le péché et la mort, et qu’il n’y a accès auprès de Dieu et réconciliation avec Lui que par le sacrifice et la mort. Le sacrifice y est envisagé, comme représentant l’offrande volontaire et parfaite de Christ, en vue de la glorification parfaite de Dieu dans tout ce qui est précieux à ses yeux et dans tout ce qu’il est : justice, amour, majesté, vérité, conseils, en sorte qu’il puisse agir librement dans sa grâce.

Dans l’holocauste, le péché est supposé, mais nous y trouvons la perfection de l’offrande volontaire de Christ lui-même à Dieu là où est le péché ; seulement c’est plutôt Dieu glorifié que les péchés des individus portés. Le culte, selon la bonne odeur du sacrifice, en découle. Étant un homme éloigné de Dieu, je ne puis absolument m’approcher de Lui que sur ce terrain, qui restera valable pour l’éternité et de plus les nouveaux cieux et la nouvelle terre sont fermement établis et garantis comme demeure de la justice, par ce moyen. Ôter mes péchés est une autre chose. Dans l’holocauste, toute la relation de l’homme, même la relation de toutes choses avec Dieu, est en question ; dans le sacrifice pour le péché, il s’agit de mes péchés personnels. Tout sacrifice agréable appartient donc à la première catégorie : les sacrifices pour le péché avaient trait à la relation du peuple quand elle était déjà établie avec Dieu, et quand chaque acte avait rapport à sa présence.

Il est évident, d’après ce que j’ai dit, que nous allons considérer Christ comme objet dans les sacrifices qui vont occuper notre attention, Christ sous toutes les diverses formes de valeur et d’efficace qui s’attachent à son seul et parfait sacrifice. Quand il s’agit du chrétien, il est vrai qu’il nous est montré ici, mais sous un aspect inférieur, car il doit présenter son corps en sacrifice vivant, et par les fruits de l’amour, offrir des sacrifices de bonne odeur acceptables pour notre Dieu, par Jésus Christ. Mais c’est Christ que nous nous proposons de considérer dans tous ces sacrifices.

J’ai déjà dit qu’il y a quatre grandes classes de sacrifices : les holocaustes, les offrandes de gâteau, les sacrifices de prospérité, et les sacrifices pour le péché. Nous les trouverons classés ainsi, dans l’épître aux Hébreux, chapitre 10. Mais une différence essentielle les divise en deux classes distinctes : d’un côté les sacrifices pour le péché, de l’autre les trois autres sacrifices. Les sacrifices pour le péché, comme tels, n’étaient pas caractérisés comme des offrandes faites par feu, en bonne odeur à l’Éternel, quoique, dans la plupart de ces sacrifices, la graisse fût brûlée sur l’autel. Sous ce rapport, la bonne odeur était là, comme cela est dit une fois au chapitre 4 v. 31, car la perfection de Christ s’y trouvait, quoi qu’il y fût portant nos péchés ; mais tous les autres sacrifices étaient caractérisés comme offrandes de bonne odeur faites par feu.

C’était le péché qui était en vue, dans les sacrifices pour le péché ; ils étaient chargés de péché : la personne qui touchait à ceux de ces sacrifices qui portaient pleinement ce caractère, en était souillée ; ils avaient été faits péché. L’original hébreu emploie le même mot pour « péché » et pour « sacrifice pour le péché ». Ces sacrifices étaient brûlés, mais non sur l’autel ; les graisses, sauf dans un seul cas (chapitre 4), dont nous parlerons plus loin, l’étaient aussi. Les autres offrandes étaient des offrandes faites par feu, de bonne odeur à l’Éternel : elles présentent l’offrande parfaite et volontaire de Christ lui-même à Dieu, non l’imposition du péché sur lui, comme, substitut, par le Saint, le Juge.

Ces deux points du sacrifice de Christ sont bien distincts et bien précieux. Celui qui n’a pas connu le péché, Dieu l’a fait être péché pour nous ; mais il est aussi vrai que, par l’Esprit éternel, Il s’est offert lui-même sans tache à Dieu. Considérons d’abord ce dernier point qui nous est (et cela bien naturellement) présenté en premier lieu dans le Lévitique.

La première sorte de sacrifice, la plus complète et la plus caractéristique de la classe des sacrifices de bonne odeur faits par feu, était l’holocauste. Celui qui l’offrait, pour être accepté devant Dieu, devait l’apporter (1) à la porte du tabernacle d’assignation et l’égorger devant l’Éternel.

1. Les holocaustes, comme tels, étaient offerts « volontairement », ou de « bon gré » par celui qui les apportait ; cependant il semble que le mot hébreu « lirzon » qu’on a traduit ainsi, n’a point ce sens, mais qu’il faut le rendre par « pour être agréé », « pour être dans la faveur divine ». Il reste toujours vrai, en même temps, comme doctrine, que Christ, par l’Esprit éternel, s’offrit lui-même sans tache à Dieu.

Parlons d’abord du lieu, de la scène tout entière des rites de la tente d’assignation. Elle était formée de trois parties, dont la première était « le saint des saints », la partie la plus intérieure de l’espace fermé par des ais et couvert de tentures, séparé du reste par un voile au dedans duquel se trouvait l’arche de l’alliance et les chérubins ombrageant le propitiatoire, et rien d’autre. C’était le trône de Dieu, le type aussi de Christ, dans lequel Dieu se révèle, et qui est la vraie arche de l’alliance avec le propitiatoire dessus.

L’apôtre nous dit que le voile signifiait que le chemin du « saint des saints » n’était pas manifesté tant que durait l’ancienne économie.

Immédiatement en dehors du voile se trouvait l’autel d’or des parfums ; son efficace pénétrait jusqu’au dedans du voile ; il fournissait, en de certaines occasions, l’encens que l’on mettait dans un encensoir et que l’on offrait au dedans. Dans cette même chambre extérieure du tabernacle nommée « le lieu saint », pour la distinguer du lieu très saint, étaient, d’un côté, les pains de proposition, de l’autre, le chandelier d’or, types, les premiers de Christ incarné, vrai pain de vie, en union avec les douze tribus, et leur chef ; le second, de la perfection (1) de l’Esprit, comme donnant la lumière, en rapport aussi, je n’en doute pas, avec Israël aux derniers jours. L’Église reconnaît Christ de cette manière, et le Saint Esprit demeure en elle ; mais ce qui la caractérise comme telle, c’est la connaissance d’un Christ céleste et glorifié, et la présence, par des communications divines, du Saint Esprit en elle, comme lien d’unité. Ces choses, d’un autre côté, nous présentent Christ dans sa relation terrestre, et le Saint Esprit dans ses diverses manifestations de puissance, lorsque le système terrestre de Dieu est établi (voyez Zacharie 4).

Tous les sacrificateurs, non pas seulement le souverain sacrificateur, mais les sacrificateurs seuls, entraient continuellement dans le lieu saint. Nous savons quels sont ceux qui seuls peuvent entrer maintenant ainsi devant Dieu, savoir ceux qui ont été faits sacrificateurs et rois, les véritables saints de Dieu ; mais nous pouvons ajouter que le voile qui, alors, cachait le saint des saints et fermait son entrée, est maintenant déchiré du haut en bas, pour n’être plus jamais tiré entre nous et Dieu : nous avons une pleine liberté pour entrer dans le lieu très saint. En la chair de Christ, le voile a été déchiré. Christ n’est pas seulement le pain du ciel, c’est-à-dire incarné, mais, comme mis à mort, caractérisé par la chair et le sang. Unis à Lui, nous entrons et nous sommes assis, en Esprit, là où Lui est. Notre droit et notre privilège communs sont dans le lieu saint, type des cieux créés, comme le lieu très saint est le type des « cieux des cieux », ainsi qu’ils sont nommés. Dans un certain sens, quant à l’accès spirituel et aux communications spirituelles, il n’y a point de séparation entre ces deux lieux, le voile étant déchiré ; quoique, dans la lumière dont aucun homme ne peut approcher, Dieu demeure inaccessible. Nous sommes maintenant comme sacrificateurs dans les lieux célestes, mais seulement en Esprit.

1. Le nombre sept est celui de la perfection, et aussi le nombre douze, comme on peut le voir dans beaucoup de passages de l’Écriture : le premier est l’expression absolue d’une complète perfection, en mal ou en bien ; le second celle de la perfection dans l’administration humaine.

En venant ainsi à Dieu, on trouvait le parvis ou cour extérieure, la cour du tabernacle d’assignation (1) ; et la première chose que l’on y rencontrait, c’était l’autel des holocaustes ; puis, entre celui-ci et le tabernacle, la cuve où les sacrificateurs se lavaient (2) lorsqu’ils entraient dans le tabernacle, ou étaient occupés devant l’autel à accomplir leur service. Il est évident que nous ne nous approchons que par le sacrifice de Christ, et qu’il faut que nous soyons lavés d’eau, par la Parole, avant que nous puissions servir dans le sanctuaire. Nous avons besoin aussi, comme sacrificateurs, que nos pieds au moins soient lavés pour le service céleste, par l’Avocat que nous possédons là-haut (voyez Jean 13) (3).

1. La porte du tabernacle n’est pas simplement le voile du lieu saint, mais le parvis, la cour où l’on entrait du dehors. L’autel des holocaustes se trouvait à la porte du tabernacle.

2. Il ne semble pas que le lavage des sacrificateurs pour leur consécration, eût lieu à la cuve ; mais, quoi qu’il en soit, c’est toujours la parole qui est figurée par l’eau.

3. Dans la première édition, j’avais ajouté ici « le renouvellement du Saint Esprit », selon Tite 3. Mais, quoique le Saint Esprit, sans doute, renouvelle continuellement le cœur, je doute de l’application de ce passage ici : le renouvellement y semble plus absolu « anakainoseos ». J’aurais pu simplement laisser de côté ces mots, mais je désire attirer l’attention de mon lecteur sur ce fait que le mot rendu en français par la « régénération » (palingénésia), qu’on ne retrouve dans l’Écriture qu’une seule autre fois (Matthieu 19 v. 28), pour désigner le millénium, est autre chose que le « naître de nouveau » (anagennèsis) de Jean 3 v. 3, et que le anakainosis de 1 Pierre 1 v. 23. L’eau désigne un changement de condition dans ce qui existe, non pas en soi-même la réception de la vie.

Christ aussi s’approcha ainsi, mais ce fut par l’offrande parfaite de lui-même, non par l’offrande d’un autre. Rien ne saurait être plus touchant ou plus digne de notre profonde attention, que la manière dont Jésus se présente ainsi lui-même, volontairement, afin que Dieu soit pleinement et complètement glorifié par son moyen. Dans les souffrances, il n’a pas ouvert sa bouche ; son silence était le résultat d’une profonde et parfaite détermination de se livrer lui-même, en obéissance, pour cette gloire de Dieu, service (béni soit son nom) parfaitement accompli, de sorte que le Père se repose dans son amour envers nous.

Ce dévouement à la gloire du Père pouvait se montrer, et se montra effectivement de deux manières : premièrement dans le service, c’est-à-dire dans le dévouement absolu à Dieu de toutes les facultés d’un homme vivant ici-bas, dévouement éprouvé par le feu, même jusqu’à la mort ; secondement dans le sacrifice de sa vie : Christ se livrant lui-même, livrant sa vie à la mort, pour la gloire divine, le péché étant là. L’holocauste nous présente ce second côté, l’offrande du gâteau le premier côté ; en même temps tous deux sont identiques, en principe, comme complet dévouement d’existence humaine à Dieu : l’un, le dévouement de l’homme vivant et agissant, l’autre, le dévouement de la vie jusque dans la mort.

Dans l’holocauste donc, celui qui l’offrait, offrait la victime entièrement à Dieu à la porte du tabernacle d’assignation. Ainsi Christ s’est présenté lui-même pour l’accomplissement des desseins et de la gloire de Dieu, là où était le péché. Dans le type, la victime et celui qui l’offrait étaient nécessairement distincts ; mais Christ était l’un et l’autre ; et les mains de celui qui offrait étaient posées sur la tête de la victime, en signe de cette identité.

Citons quelques-uns des passages qui nous présentent Christ sous ce jour. En premier lieu, en général, il vient pour glorifier Dieu soit dans sa vie, soit dans la mort ; mais si nous l’envisageons comme prenant exactement la place de ces sacrifices, l’Esprit parle ainsi de lui, en Hébreux 10, en citant le Psaumes 40 : « Alors j’ai dit : Voici, je viens, il est écrit de moi dans le rouleau du livre, pour faire, ô Dieu, ta volonté ». « C’est mes délices, ô mon Dieu, de faire ce qui est ton bon plaisir, et ta loi est au dedans de mes entrailles ». C’est donc Christ, se livrant lui-même entièrement à la volonté de Dieu, qui remplace ces sacrifices : il est l’antitype des ombres des biens à venir. Mais de sa vie en elle-même, le Seigneur parle ainsi (Jean 10 v. 18) : « Personne ne me l’ôte, mais moi, je la laisse de moi-même ; j’ai le pouvoir de la laisser, et j’ai le pouvoir de la reprendre : j’ai reçu ce commandement de mon Père ».

C’était l’obéissance, mais l’obéissance dans le sacrifice de lui-même ; et ainsi, parlant de sa mort, il dit : « Le chef du monde (Satan) vient, et il n’a rien en moi ; mais afin que le monde connaisse que j’aime le Père ; et selon que le Père m’a commandé, ainsi je fais  (Jean 14 v. 30 et 31) ». Nous lisons encore en Luc 9 v. 51 : « Or il arriva, comme les jours de son assomption s’accomplissaient, qu’il dressa sa face résolument pour aller à Jérusalem ». « Par l’Esprit éternel, il s’est offert  sans tache à Dieu (Hébreux 9 v. 14) ».

Combien est parfait et plein de grâce ce chemin du Seigneur ! Il était aussi fidèle et dévoué pour s’approcher, quand Dieu devait être ainsi glorifié, et pour se soumettre aux conséquences de son dévouement (conséquences qui lui étaient imposées par les circonstances dans lesquelles nous sommes placés), que l’homme était empressé de s’éloigner de Dieu, pour rechercher son propre plaisir. Christ s’abaisse lui-même jusqu’à la mort, afin que la majesté et l’amour de Dieu, sa vérité et sa justice, arrivent à leur plein accomplissement par l’exercice de son amour dévoué. Ainsi, dans Sa personne et par Son œuvre, l’homme est réconcilié avec Dieu, amené à une vraie et juste relation avec Dieu qui a été pleinement glorifié en Christ quant au péché, et (chose merveilleuse) là même où il était fait « péché ». C’était là, dans cet état, en effet, que Dieu, comme il avait été déshonoré, devait être glorifié ; et c’est là que tout ce que Dieu est, fut manifesté parfaitement, comme nulle part ailleurs, en amour, en lumière, en justice, en vérité, en majesté, dans une œuvre d’une valeur infinie.

La victime devait être sans défaut. L’application de ceci à Christ est trop évidente pour avoir besoin de commentaire : il était, lui, l’Agneau « sans défaut et sans tache ». Celui qui offrait (1) devait égorger le veau devant l’Éternel. Ceci complétait la ressemblance avec Christ ; car, quoique évidemment Christ ne pût s’égorger lui-même, il laissa sa vie : personne ne la lui ôta. Il le fit devant l’Éternel. Dans l’ordonnance du sacrifice, c’était la part de celui qui offrait la victime, l’office de l’individu, et ainsi de Christ, comme homme. L’homme voyait, dans la mort de Christ, le jugement de l’homme : la puissance de Caïphe, ou la puissance du monde ; mais, comme « offert », Christ s’offrit lui-même devant l’Éternel.

1. C’est-à-dire que ce n’était pas encore l’office du sacrificateur. On peut traduire au verset 5 : « on égorgera ». Égorger la victime, c’était compléter l’offrande, non pas présenter son sang d’une manière sacerdotale.

Ensuite vient ce qui est la part de l’Éternel et celle du sacrificateur. Il fallait que l’offrande fût livrée au feu de l’autel de Dieu. On coupait la victime par morceaux ; on la lavait ; puis, elle était soumise, selon la purification du sanctuaire, à l’épreuve du jugement de Dieu. Le feu, comme symbole, signifie toujours l’épreuve du jugement de Dieu. Quant au lavage d’eau, il rendait le sacrifice, en type, ce que Christ était, lui, dans son essence, c’est-à-dire pur ; mais le lavage a cette importance que la sanctification du sacrifice et la nôtre s’opèrent sur le même principe et selon la même mesure. Nous sommes sanctifiés pour l’obéissance. Christ vint pour faire la volonté de son Père ; et ainsi, parfait dès l’origine, il apprit l’obéissance par les choses qu’il a souffertes, parfaitement obéissant toujours, mais son obéissance étant mise à une épreuve de plus en plus forte en sorte qu’elle était continuellement plus profonde et plus complète. Il apprit l’obéissance ; il apprit ce que c’est que d’obéir. Comme personne divine, l’obéissance était pour lui une chose nouvelle, et il l’apprit dans toute son étendue ; pour nous, elle est nouvelle, parce que nous sommes, par nature, rebelles à Dieu.

De plus, ce lavage d’eau a lieu, pour nous, par la parole, et Christ affirme, en parlant de lui-même, que l’homme vivra de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. Mais il y a évidemment et nécessairement cette différence que, tandis que Christ avait la vie en lui-même et qu’il était la vie (Jean 1 v. 5), nous recevons la vie de Lui ; et, de plus, tandis que, toujours obéissant à la parole écrite, les paroles qui sortaient de sa bouche étaient l’expression de sa vie, elles sont la direction de la nôtre.

Poursuivons encore un peu notre examen sur l’usage de cette eau de purification. Elle est aussi l’expression de la puissance de l’Esprit, exercée par la parole et la volonté de Dieu ; il en est ainsi, même quant au commencement de la vie en nous : « De sa propre volonté, il nous a engendrés par la parole de la vérité, pour que nous soyons une sorte de prémices de ses créatures (Jacques 1 v. 18) », et : « C’est par cette volonté que nous avons été sanctifiés  (Hébreux 10 v. 10) ». Mais cette volonté nous trouve morts dans nos fautes et dans nos péchés. Il faut donc qu’elle nous vivifie au moyen de la mort et de la résurrection de Christ. C’est pourquoi, à la mort de Christ, il sortit, du côté percé du Sauveur, de l’eau et du sang, c’est-à-dire la puissance purifiante aussi bien que la puissance expiatoire. La mort est donc à la fois, la seule purification et la seule expiation pour le péché. « Celui qui est mort est justifié (1) du péché ». L’eau devient donc le signe de la mort, puisque cette dernière seule purifie. Cette vérité d’une vraie, d’une réelle sanctification, était nécessairement cachée sous la loi, sauf en figure, car la loi s’appliquait à l’homme vivant, et réclamait son obéissance. La mort de Christ l’a révélée.

En nous, c’est-à-dire en notre chair, il n’habite point de bien. C’est pourquoi, lorsqu’il s’agit de l’usage symbolique de l’eau, dans le baptême, il nous est dit que nous tous qui avons été baptisés pour le Christ Jésus, nous avons été baptisés pour sa mort (Romains 6). Il est évident toutefois, que nous ne pouvons pas nous arrêter là, en rester à la mort en elle-même. En nous elle proclamerait notre condamnation et en serait le témoin ; mais, possédant la vie en Christ, la mort en Lui est pour nous la mort à notre vie de péché et de culpabilité. C’est la communication de la vie de Christ qui nous rend capables de traiter le vieil homme comme ayant été nous-mêmes morts dans nos fautes et nos péchés. « Si Christ est en vous, le corps est bien mort à cause du péché, mais l’Esprit est vie à cause de la justice ».

Nous apprenons ainsi la vérité quant à notre état naturel ; non pas ce que la foi estime qu’est le vieil homme, si Christ est en nous : « Lorsque vous étiez morts dans vos fautes et dans l’incirconcision de votre chair, il vous a vivifiés ensemble avec lui  (Colossiens 2 v. 13) ». « Alors même que nous étions morts dans nos fautes,... il nous a ressuscités  avec Christ (Éphésiens 2 v. 5 et 6) » ; et, parlant du baptême pour la mort, l’Écriture ajoute : « Afin que comme Christ a été ressuscité d’entre les morts par la gloire du Père, ainsi nous aussi nous marchions en nouveauté de vie  (Romains 6 v. 4) ». Ce n’est que dans la puissance d’une vie nouvelle que nous pouvons nous tenir pour morts au péché, et ce n’est réellement que dans la connaissance de la rédemption, que nous pouvons parler ainsi. C’est lorsque nous avons saisi la puissance de la mort de Christ et de sa résurrection, et que nous savons que nous sommes en Lui, par le Saint Esprit, que nous pouvons dire : « Je suis crucifié avec Christ » ; « je ne suis pas dans la chair ». Nous voyons donc que cette purification, qui n’était qu’un simple effet moral pour un Juif, est pour nous, par la communication que nous avons reçue de la vie de Christ, ce par quoi nous sommes sanctifiés, selon la puissance de sa mort et de sa résurrection, et le péché jugé, en tant que loi qui agit dans nos membres. Le premier Adam, comme âme vivante, se corrompit lui-même ; le second Adam, Esprit vivifiant, nous communique une vie nouvelle.

1. Vous ne pouvez accuser de péché un homme mort. Remarquez aussi que ce n’est point « des péchés » qu’il est question dans ce passage, mais « du péché ».

Or, si cette communication de la vie de Christ est la base de notre purification, en vertu de la rédemption, il est évident que, en Christ, cette vie était essentiellement pure, tandis qu’en nous la chair convoite contre l’Esprit. Même selon la chair, Christ était né de Dieu. Il a dû passer non seulement par un baptême d’eau, pour accomplir toute justice, en tant que vivant (quoi qu’il fût parfaitement pur), mais encore par une épreuve de tout ce qui était en Lui, par le baptême de feu. « J’ai », dit-il, « à être baptisé d’un baptême ; et combien suis-je à l’étroit jusqu’à ce qu’il soit accompli  (Luc 12 v. 50) ».

Ici donc, Christ, offert tout entier à Dieu pour la pleine manifestation de la gloire de Dieu, subit l’épreuve complète du jugement. Le feu éprouve ce qu’Il est. Il est « salé de feu ». La parfaite sainteté de Dieu, dans la puissance du jugement divin, éprouve à fond tout ce qui est en Lui. La sueur de sang, et l’émouvante supplication dans le jardin de Gethsémané, sa profonde douleur sur la croix, dans la conscience touchante de sa justice : « Pourquoi m’as-tu abandonné ? », cri resté sans réponse, quant à un allégement de l’épreuve, tout cela signale l’épreuve complète du Fils de Dieu. L’abîme répondait à l’abîme, toutes les vagues et tous les flots de l’Éternel passaient sur lui. Mais, comme il s’était offert lui-même dans sa perfection, pour l’épreuve complète, ce feu consumant et ce jugement de ses pensées les plus intimes ne produisit et ne pouvait produire qu’un parfum d’agréable odeur pour Dieu. Il est remarquable que le mot hébreu traduit par « brûler », dans le cas de l’holocauste, n’est pas le mot qui est employé quand il s’agit du sacrifice pour le péché, mais celui qui est employé pour brûler le parfum.

Nous voyons donc, dans l’holocauste, l’offrande parfaite et volontaire de Christ lui-même ; puis, l’épreuve des profondeurs les plus intimes de son être, par le feu du jugement de Dieu. L’holocauste de sa vie était un sacrifice de bonne odeur, tout entier infiniment agréable à Dieu. Il n’y eut pas une pensée, pas le plus petit mouvement de volonté qui ne passât par l’épreuve qui consuma sa vie, et, sans une réponse apparente de la part de Dieu pour le soutenir, chez lui tout était offert à Dieu, tout était un parfum de bonne odeur. Il y avait plus encore : La plus grande partie de ce que nous venons de dire pourrait s’appliquer aussi à l’offrande du gâteau ; mais l’holocauste était là pour faire expiation, expression qui n’est point employée au chapitre 2. La perfection personnelle intrinsèque de Christ était ici mise à l’épreuve, et la manière de son incarnation, ce qu’il était comme homme ici-bas, était manifestée ; mais la mort était le premier élément de l’holocauste, et la mort était par le péché.

Christ devait glorifier Dieu là où l’homme se trouvait (autrement l’œuvre ne pouvait lui profiter), là où était la puissance de Satan dans la mort, là où était le jugement inévitable de Dieu. La gloire de Dieu ne pouvait être manifestée autrement : l’amour, la justice, la majesté furent manifestés là où étaient le péché et la mort. Christ qui n’avait pas commis le péché, fait péché pour nous en obéissance parfaite et en amour pour son Père, s’abaissa jusqu’à la mort, et Dieu fut glorifié, et la puissance de Satan dans la mort fut détruite. Dieu fut glorifié pleinement dans l’homme selon tout ce qu’Il est, en obéissance, et en amour, là où le péché était entré. Christ a été fait péché, lui qui n’a pas connu le péché ; et Dieu a été glorifié en Lui, en sa croix, comme ni la création, ni l’innocence n’auraient jamais pu le faire : tout était là un parfum de bonne odeur, répondant à tout ce que Dieu était, en justice et en amour.

Quand Noé offrit son holocauste, « l’Éternel flaira une odeur agréable ; et l’Éternel dit en son cœur : Je ne maudirai plus de nouveau le sol à cause de l’homme, car l’imagination du cœur de l’homme est mauvaise dès sa jeunesse  (Genèse 8 v. 21) ». L’Éternel s’était repenti d’avoir fait l’homme, et son cœur en était attristé ; mais maintenant, après le parfum du sacrifice, il dit : « Je ne maudirai plus ». Telle est la parfaite et infinie valeur de l’offrande volontaire de Christ à Dieu. Ce n’est pas dans le sacrifice que nous considérons, c’est-à-dire dans l’holocauste, mais dans le sacrifice pour le péché, que l’Écriture nous montre l’imposition des péchés sur Christ. L’holocauste est l’expression de la perfection, de la pureté, du dévouement volontaire de la victime, mais dans le lieu même où Christ était fait péché, montant en parfum de bonne odeur devant Dieu.

C’est selon la valeur et dans la bonne odeur de ce sacrifice, que nous sommes présentés à Dieu et agréés de lui : nous sommes acceptés de lui selon toutes les délices qu’il trouve dans le parfum de ce sacrifice. Bienheureuse pensée ! Si, dans ce sacrifice, Dieu est parfaitement glorifié en tout ce qu’Il est, il est glorifié aussi en nous recevant. S’il trouve ses délices en tout ce qu’est Christ, dans cet acte, dans son acte le plus parfait, il trouve aussi de même ses délices en nous. Si le sacrifice de son Fils reste toujours présent devant lui, mémorial éternel des délices du Père, nous aussi nous sommes présentés devant lui dans l’efficace de ce même sacrifice. Non seulement les péchés ont été effacés par l’acte expiatoire, mais l’acceptation parfaite de Celui qui l’a accompli, la bonne odeur de son sacrifice sans péché, nous appartiennent, et sont notre bonne odeur devant Dieu. L’acceptation de l’offrande de Christ est la nôtre. Nous sommes un avec lui.

Il faut remarquer que, quoique la mort fût une chose distincte de l’acte d’imposition, de nos péchés sur Christ, la mort impliquait cependant le péché, et le sacrifice de Christ, comme holocauste, avait pour caractère la mort, résultat du fait que le péché était en question devant Dieu. Cela rendait l’épreuve et la souffrance d’autant plus terribles. L’obéissance de Christ fut éprouvée devant Dieu, dans le lieu même du péché, et Christ fut obéissant jusqu’à la mort, non pas dans le sens de porter et d’ôter les péchés, quoique cela eût lieu dans le même acte, mais dans la perfection de son offrande de Lui-même à Dieu et de son obéissance éprouvée par Lui, éprouvée en ce qu’il a été traité comme « fait péché », et, dans ce sens-là seulement, un parfum de bonne odeur. C’est pourquoi l’acte est expiatoire, il a fait la propitiation, et cela, en un sens plus profond que le simple acte de porter les péchés, c’est-à-dire comme l’épreuve de l’obéissance et la glorification de Dieu par elle.

 

Arthur KatzUn message de John Nelson Darby.
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